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Jackie Smith déplore le manque de collaboration du maire de Québec

La cheffe de Transition Québec estime que Bruno Marchand n’est pas à l’écoute quant aux enjeux de logement social, de sécurité alimentaire et de lutte à l’itinérance et doute de ses véritables intentions de collaborer.

Sophie Williamson

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Au sujet du Grand Marché, Jackie Smith juge malheureux que le secteur de Limoilou qu’elle qualifie de «désert alimentaire» soit dépourvu d’une offre alimentaire abordable, notant que le Grand Marché joue le rôle de «marché de destination». À cela s’ajoute d’après elle le déménagement de la banque alimentaire La Bouchée Généreuse «qui répond véritablement aux besoins alimentaires du secteur».

« L’organisme ne reçoit pas assez de soutien par la Ville, poursuit-elle, expliquant que dans son quartier, 30% de la population est à faible revenu. Les prix chez Maxi, c’est encore trop dispendieux.»

Vue la demande pour les banques alimentaires en croissance dans le district de Limoilou, Jackie Smith affirme que le maire et son administration devraient les soutenir davantage et cesser de faire la sourde oreille. Elle croit que le maire «n’est pas à l’écoute», évoquant à ce sujet une rencontre passée qu’il aurait eu avec la responsable de la Bouchée Généreuse.

L ACRISEDULOGEMENT

Jackie Smith rappelle d’abord que la Ville de Québec a adopté la Vision de l’habitation en 2020 qui promettait la construction de près de 500 logements sociaux et communautaires par année et la mise en chantier de près de 1000 unités en réserve dans le cadre du programme AccèsLogis Québec.

La conseillère de Limoilou affirme que la Ville est «loin du compte » : «au cours de la première année de son mandat, l’administration Marchand n’est responsable de la création que de 36 logements communautaires par la cession du bar le Kirouac à une coopérative d’habitation», déclare-t-elle.

Cette critique a été démenti par la responsable du développement social au comité exécutif, Marie-Pierre Boucher. Elle plaide que ce seraient plutôt 300 unités qui ont été mises en chantier depuis le début de l’année et 188 nouvelles unités qui seront construites dans les prochaines années.

De son côté, Jackie Smith juge que la Ville n’en fait pas assez et devrait démontrer «de l’initiative et duleadership en négociant des ententes avec le privé, ou en imposant des mesures contraignantes pour bonifier l’offre». Avecl’arrivée du tramway, la cheffe de Transition

Québec croit que le moment est bien choisi pour mettre des règlements en place afin d’éviter la gentrification dans des communautés qui subissent la crise du logement.

« La Ville comptait trouver des partenaires financiers afin d’acquérir des terrains et des immeubles le long du tracé du tramway pour y inclure des logements sociaux, continue-t-elle. Pour l’instant, rien de tel ne s’est produit. »

À ce propos, la Ville assure qu’elle cherche activement des solutions.

L UTTEÀL ’ ITINÉRANCE

Quant au local attendu qui servira à héberger des itinérants cet hiver, Jackie Smith déplore à nouveau l’absence de collaboration du maire.

« Le maire se dit collaborateur, mais il refuse à chaque fois les propositions de l’opposition, se désole-t-elle. J’ai déjà proposé l’idée du 399 rue Saint-Joseph, c’était non tout de suite. Il n’y avait même pas d’ouverture ou de réflexion. » Elle ajoute n’avoir reçu aucune explication pour justifier le refus de l’administration. «Juste non», lance-t-elle.

D ÉMISSIONDE J ACKIE S MITH ?

Par ailleurs, le maire Bruno Marchand a proposé à la cheffe de Transition Québec de démissionner des comités et conseils d’administration puisqu’elle s’en serait selon lui «désolidarisé». En réaction, Jackie Smith se questionne sur les raisons qui a poussé le maire à la nommer pour siéger sur ces différents comités.

« Est-ce qu’il voulait que je mette de l’avant les idées de Transition Québec, comme la lutte aux changements climatiques et la justice sociale, au sein des conseils d’administration dans un véritable esprit de collaboration, demande-t-elle. Ou est-ce que son intention était de me mettre dans une situation de conflit d’intérêt afin de me museler et de restreindre ma capacité de critiquer son inaction concernant les sujets au cœur des valeurs de mon parti?»

Elle déclare apporter des suggestions «pour faire avancer les dossiers» qui sont souvent «balayées du revers de la main ou bloquées par les membres de Québec Forte et Fière».

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