leparcours
Jeux masqués et autres Je
Susan Anderson + Art Orienté objet + Christopher Baker + Hermine Bourgadier + Slater Bradley + Lucille Calmel & Philippe Boisnard + Hsia-Fei Chang + Danica Dakić + Hans Eijkelboom + Joan Fontcuberta + Aneta Grzeszykowska + Anna Hilti + Kaori Kinoshita & Alain Della Negra + Joachim Koester + Beryl Koltz + Susi Krautgartner + Annika Larsson + Andrés Lejona + Lucy McRae & Bart Hess + Cristina Nuñez + Jens Pecho + Dorothée Smith + Catrine Val + Yuan Yanwu
Jens Pecho Catrine Val Slater Bradley
Danica Dakić
Hans Eijkelboom
Hsia-Fei Chang
Andrés Lejona
Hermine Bourgadier
Aneta Grzeszykowska
Catrine Val
1er étage / Obergeschoss / 1st floor
Aneta Grzeszykowska
Cristina Nuñez Anna Hilti
Joachim Koester Lucy McRae & Bart Hess Susi Krautgartner
Dorothée Smith Annika Larsson
Yuan Yanwu Hsia-Fei Chang Susan Anderson
Lucille Calmel & Philippe Boisnard
Art Orienté objet
THELAB
Accueil / Empfang / Reception Entrée / Eingang / Entrance
Art Orienté objet
Christopher Baker
INFOLAB
Kaori Kinoshita & Alain Della Negra
PROJECT ROOM : Élodie Huet (8.7. – 11.9.2011)
Rez-de-chaussée / Erdgeschoss / Ground floor
Joan Fontcuberta
Atelier pour enfants / Kinderworkshop / Kidslab
FR
Second Lives – Jeux masqués et autres Je Paul di Felice, Kevin Muhlen, Pierre Stiwer, commissaires
Le masque est resté, depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, le symbole de ce désir si particulièrement humain qui consiste à se projeter dans le corps d’un autre et d’incarner, d’être, ne fût-ce que pour un instant, un autre personnage bien différent de celui qu’on est dans la vraie vie. Prolongement moderne de la si shakespearienne conception du monde comme scène de théâtre, l’arrivée du site Internet Second Life a donné une dimension nouvelle à cette façon d’habiter le monde et le corps d’un autre. Si aujourd’hui l’internaute ne se conçoit plus comme habité par un esprit divin à l’image des acteurs antiques d’autrefois, il n’est que trop disposé à aller investir les mondes virtuels sous la forme moderne du masque, l’avatar de Second Life, à en juger par le succès obtenu par ce site depuis 2003. À la fois réseau social et jeu, le site nous autorise, sous ses différentes facettes ludiques, à voir l’individu moderne comme quelqu’un ayant plusieurs existences, un peu comme s’il récupérait cette faculté divine d’être omniprésent et d’apparaître et 4
de disparaître de façon aussi surprenante qu’inattendue dans les lieux les plus éloignés. Au-delà du plaisir d’investir d’autres corps et lieux, ce mode d’être est aussi le reflet de la fragmentation de la société en groupes, en tribus et en communautés issus de la technoculture, des mass média, de la publicité et du marketing. C’est ainsi que cette deuxième vie, qu’autorisent aujourd’hui les technologies modernes, est vécue sur des modes très différents : plate-forme de rencontres érotiques ou forum d’échanges sociaux et politiques, lieu d’engagement pour des causes diverses, séjour où se prolongent fantasmes variés et se cherchent des thérapies psychologiques. Ses multiples aspects en disent long sur le besoin de l’homme moderne de se redéfinir, voire de se définir tout court, dans un monde occidental dominé par les différents modèles de la société de consommation et du capitalisme triomphant mais si inquiet sur son avenir. Depuis la lettre d’Arthur Rimbaud envoyée en 1871 à Paul Demeny, dans laquelle
il est fait mention du fameux « Je est un autre », la société moderne s’est appliquée à déconstruire le sujet pensant en reniant le Moi cartésien pour mettre à sa place, à travers les notions de pulsion, de conscient et d’inconscient, la figure éclatée de l’individu. À la fois source d’angoisse ou – si on veut retrouver l’aspect ludique – ouverture aux possibilités infinies du Moi, cette mise en cause de la notion même de personne, de caractère ou d’individu a laissé la porte ouverte à tout un ensemble de formes de manifestations de l’existence humaine dont l’art moderne a fait un sujet de prédilection. Expression de la conscience malheureuse ou manifestation d’une volonté d’émancipation, témoignage d’une dérive inquiétante ou manifeste d’une liberté nouvellement acquise, le monde moderne – on dira maintenant postmoderne – se caractérise par la contingence et l’ambivalence. La postmodernité – décrite comme orpheline de Dieu et des dieux – inaugure, selon Mikhaël Elbaz, « une ère de soupçon, une perte de confiance dans la capacité de reconstruire la sociétémonde » ; ce qui semble paradoxal à la vue de l’arrivée de ces artistes chinois dans nos espaces d’exposition, des échanges multiples entre artistes du continent américain et du Vieux Monde (Old Europe pour les Américains méprisants). Cependant, force est de constater qu’un même souci ou une
même anxiété les habite que ni Facebook ni Twitter ni Google ont réussi à éliminer : leur art tourne autour de la notion d’identité que le cosmopolitisme, poussé à outrance par l’économie de marché, a placé aux avant-postes des discussions sociales et politiques à travers les polémiques autour des valeurs d’identité. Dans un monde qui a déconstruit toutes les notions traditionnelles de valeur, d’héritage culturel et de civilisation, le sentiment persistant est celui d’une non-appartenance, expression d’un télescopage entre recherche identitaire et mouvement d’indépendance. La bisexualité, le travestissement ou l’homosexualité sous leurs formes transgressives en sont quelques manifestations parmi d’autres. Face aussi à la marchandisation des valeurs restantes, l’échappatoire reste fragile. Afin de satisfaire une volonté d’intégration, on essaie de se couler parfois dans des personnages socialement prédéfinis. Dans la psychologie de Carl Gustav Jung, le concept de « persona » définit cette part de personnalité qui organise le rapport de la personne à la société à travers un comportement qui conduit l’individu à se prendre pour celui qu’il est aux yeux des autres et à ne plus savoir qui il est réellement. Dans la société occidentale, la force de séduction des modèles du star système est devenue telle que les imitations des pas de danse de Michael Jackson ou la reprise des tics 5
et techniques des mannequins du cat-walk opèrent comme nouvelles sources d’inspiration pour de nombreuses personnes à la recherche d’un idéal à copier. L’imitation, longtemps rejetée comme contraire au concept même de créateur dans la modernité récente, celle du 20e siècle, a laissé la place à ce qu’on pourrait appeler un nouvel académisme qui cherche son modèle – ou contre-modèle – dans la publicité ou le star business. On retrouve ainsi le vieux problème de Platon qui voit l’artiste le meilleur dans celui qui s’approche le plus du modèle idéal. Sauf que, dans nos sociétés laïques, cet idéal se révèle comme étant de ce monde. Il s’agit des acteurs, vrais ou faux, du monde du spectacle. On peut se demander si cette dévaluation ontologique, dont l’art contemporain se fait l’écho, n’est pas au cœur même des recherches artistiques d’aujourd’hui qui usent – et parfois abusent – des citations, des références, des allusions et autres mises en abîme, au point de devenir entièrement paratexte dans certains cas. Gardons raison, cependant, et reconnaissons que dans de multiples œuvres, la conscience critique retrouve sa raison d’être. La mise à distance du monde et la mise en évidence des procédés de manipulation ou de réorganisation de la vie individuelle ou sociétale reste une préoccupation 6
majeure de nombreux artistes, même si parfois elles s’articulent sur le mode parodique. Retenons encore que dans ce monde de la représentation où toutes les pistes sont brouillées, l’image reste, sous ces formes multiples – photographie, vidéo, dessin, peinture – le mode de reproduction dominant. Elle donne à voir et se fait miroir des contradictions de notre société. Jean Baudrillard affirme que la postmodernité peut être définie comme le passage à une hyperréalité dans laquelle les simulacres ont remplacé le réel. Appliquée au monde des technologies modernes où le réel est médiatisé et dominé par les outils de communication, cette conception peut aussi s’appliquer à de multiples formes d’apparaître, à des sexualités apparentes et fictives aux jeux de rôles dans Second Life. Dans le contexte de notre monde obsédé par la réalité-spectacle et dominé par les représentations codifiées d’idéaux bâtis sur le jeunisme, l’argent et la célébrité, les photographies de Susan Anderson de la série High Glitz se caractérisent par un regard détaillé et critique sur les concours de beauté pour enfants dont l’Amérique raffole. Le transfert de canons de beauté et d’icônes d’adultes véhiculés par les médias, effectué ainsi sur ces mini-miss, traduit le rapport perverti de notre société au développement naturel de la personne. Ces images montrent comment, dans ce jeu de la séduction régi par la prolifération
Susan Anderson High Glitz: The Extravagant World of Child Beauty Pageants Beauty, age 4, Las Vegas, Nevada, 2006
Yuan Yanwu Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 15 ans / 15 Jahre / 15 years old
de la subculture et du mythe américain de la réussite, l’image presque parfaite, réalisée dans un studio de fortune, quelques minutes avant la montée sur scène, reflète l’absurdité de cette projection hyper-artificielle d’un fantasme esthétique aseptisé.
tout ce qui entoure son visage, elle les recadre, les restaure et y applique le dessin et la peinture en utilisant la palette graphique de l’ordinateur. Ces nouvelles images, qui retracent une période de sa vie où elle vivait à Shanghai chez ses grands-parents, ne montrent plus rien de son environnement ni du contexte familial de l’époque, mais nous parlent, malgré la simplicité et le dépouillement formel de l’image, d’une quête étrange, peut-être absurde, d’une identité chinoise qu’elle a partiellement refoulée. C’est par l’absence d’émotion et la radicalité formelle que ces photographies silencieuses expriment le rapport de résistance de l’artiste adulte face à sa propre enfance soumise.
À l’inverse de la transfiguration vulgaire des portraits d’enfants dans les photographies de Susan Anderson, l’image de l’enfance retrouve une certaine dignité dans les Youth Self-Portraits (2009), les « autoportraits » de l’artiste chinoise Yuan Yanwu. À partir de son album de famille, l’artiste choisit des photographies que principalement son grand-père a faites d’elle. En gommant
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Cristina Nuñez Gabrijela, Higher Self, 2011
Dorothée Smith Löyly, 2009
L’acte photographique comme libérateur d’un Moi élevé trouve toute sa splendeur dans la démarche de l’artiste catalane Cristina Nuñez. En partant d’un concept simple de consignes qu’elle communique lors de ces workshops aux personnes susceptibles de faire l’expérience, l’artiste réalise Higher Self (2011), des séries d’autoportraits où chaque participant devient auteur, sujet et spectateur avec la complicité de l’artiste. Le jeu devant la caméra fait émerger des moments intenses d’expressions extrêmes, qui se révèlent dans un langage artistique qui trouve son écho dans la tradition 8
iconographique des représentations de la souffrance et de la condition humaine. La série de photographies intitulée Löyly (2009) de Dorothée Smith nous transporte dans un univers où il n’y a plus de frontière entre intérieur et extérieur, entre corps et esprit, entre identité et altérité, entre féminin et masculin. Pourtant, même si ce monde est sensible, apparemment paisible grâce au chromatisme mesuré et à la composition équilibrée de l’ensemble de la série, les correspondances entre images suggèrent paradoxalement
Andrés Lejona Homme-Femme (Will), 2006 © Andrés Lejona
en filigrane les passages difficiles des rapports entre individu et société. À travers une ambiance onirique proche du spleen, elles témoignent des incertitudes croisées du Je et de l’Autre.
voit des personnalités du monde culturel et artistique luxembourgeois, l’homme étant déguisé en femme et la femme en homme, opposant dans une double image les deux sexes d’une même personne dans leur potentialité caricaturale.
Si le nouveau rapport au corps et à la sexualité tel qu’exprimé dans la photographie de Dorothée Smith est vécu au quotidien par les sujets qui composent ces images, la problématique transgenre est complètement artificiel dans la série Homme-Femme (2006) qu’Andrés Lejona avait au départ réalisée pour le magazine luxembourgeois Nico. On y
Si pour Andrés Lejona la photographie est surtout un moyen pour exprimer la réalité insolite des choses, chez Joan Fontcuberta l’art consiste à prouver continuellement que la photographie ne fait rien d’autre que mentir, car c’est dans la nature même de ce médium. Tout au long de ses expériences artistiques, Fontcuberta explore la 9
Joan Fontcuberta Deconstructing Osama, 2007 Manbaa Mokfhi was the face in the international campaign advertising Mecca Cola, 1986 © Agence Al Zur, Doha
problématique du vrai et du faux en utilisant principalement la photographie et la vidéo. De la série Herbarium (1982) en passant par Spoutnik (1997), les tromperies scientifiques auxquelles il nous expose semblent guider tout son travail artistique qui questionne autant les usages artistiques que médiatiques de la photographie. Depuis, ces séries, dans lesquelles il se met lui-même en scène, ont évolué : de l’astronaute soviétique dont il a ajouté le faux personnage à la 10
photographie originale et inventé une fiction autour de la disparition du pilote Ivan Istochnikow (traduction de Joan Fontcuberta), il se présente dans une autre histoire en moine falsificateur, pour aboutir finalement, à travers la critique des sentiments religieux, au travestissement en Ben Laden. Dans la série Deconstructing Osama (2007), Joan Fontcuberta s’inspire de l’histoire récente des théories conspiratrices et polémiques autour
Aneta Grzeszykowska Untitled Film Stills # 3, 2006
de 9/11. Il invente l’histoire de deux journalistes arabes qui révèlent l’existence du faux terroriste en la personne d’un acteur et chanteur. Fontcuberta incorpore plusieurs personnages, entre autres celui du Dr. Fasqiyta Ul-Juna, leader d’Al-Qaida, qu’on voit sur certaines photos combattre aux côtés de Ben Laden en Afghanistan. Cette reconstruction complexe, humoristique et chargée d’autodérision devient une fiction presque surréaliste qui relève du processus de fabrication et de déconstruction de l’image. La démultiplication du propre visage et du corps dans une mise en abîme de la représentation de la série Untitled Film Stills réalisée par l’artiste américaine Cindy Sherman dans les années 1970, prolonge chez Aneta Grzeszykowska le processus de mutation de l’image de la femme à travers un double jeu de miroir où la citation devient la réplique d’une autre citation. En revanche, dans la série
Susi Krautgartner Uncanny Valley, 2006–2011
Album (2006), c’est justement l’inverse qui se passe : l’effacement de la propre image de l’artiste dans ses photographies personnelles. Les photographies de Susi Krautgartner sont intitulées Uncanny Valley (2006–2010) en référence à une théorie spéculative de l’ingénieur Masahiro Mori ; nommée ainsi en hommage au texte de Freud « Das Unheimliche », elle démontre l’effet de résonance émotionnelle des figures artificielles en fonction du degré de ressemblance humaine. Si les autoportraits de Susi Krautgartner évoquent encore une certaine ressemblance physique, l’image prend ici des dimensions résolument posthumaines. En partant de ses autoportraits, Susi Krautgartner applique la théorie de Mori dans le sens inverse en gommant, par voie numérique, de nombreux traits humains pour s’approcher finalement d’une figure artificielle provoquant plutôt une sensation de rejet. 11
Christopher Baker Hello World! or: How I Learned to Stop Listening and Love the Noise Photo / Foto : Christopher Baker
Lucy McRae & Bart Hess Grow on You 02, 2008 © LucyandBart
La fascination pour les technologies en rapport avec le corps humain et l’influence de l’émotion sur celles-ci apparaît aussi, bien que de façon différente, chez Lucy McRae & Bart Hess. Dans leurs photographies de corps sculpturaux, la chair et le vêtement se fondent dans des déformations dont l’esthétique se situe entre mode et monstrosité. L’évocation des mutations extrêmes de ces corps, dont les prothèses sont volontairement low tech, pose évidemment la question cruciale des canons de beauté, de l’hégémonie du paraître sur l’être et de l’influence de ces nouveaux corps ainsi mutés sur l’évolution d’une nouvelle 12
société où l’attirance et le rejet semblent bannis. Au 21e siècle, la technologie a largement pris le dessus sur notre mode de fonctionnement, et l’interface numérique est non seulement devenue un interlocuteur quotidien mais tend de plus en plus à devenir une extension de notre corps. Plus qu’un simple outil, certains s’y sont découvert un mode de vie alternatif, souvent au détriment d’un contact social plus physique. S’il y a une chose néanmoins que nous n’avons pas perdue, c’est notre besoin de nous exprimer. Autrefois, les places publiques,
Kaori Kinoshita & Alain Della Negra La tanière, 2009 © Kinoshita / Della Negra / Capricci Films
les forums, permettaient de partager les idées et de se faire entendre. Internet s’est réapproprié ce rôle, y ajoutant la potentialité de toucher des millions de personnes tout en offrant l’anonymat et le confort d’un milieu « familier ». En quelques instants, un message peut être mis en ligne et être vu par des milliers d’internautes dans le monde, même parfois par hasard. Dans son installation Hello World! or: How I Learned to Stop Listening and Love the Noise, Christopher Baker présente une foule innombrable de messages personnels glanés sur Internet et fondus ici dans une masse imagée et sonore. La communication de l’individu s’annule dans cette installation, laissant place au brouhaha des messages mêlés et à la musicalité qui en découle. Si technologie va de paire avec une certaine perte de l’individualité chez
Beryl Koltz Strangers in the Night, 2011 © Beryl Koltz, Lucil Film
Christopher Baker, Kaori Kinoshita & Alain Della Negra tentent, à travers leur série de vidéos Newborns (2007), Sex, Money and Gods (2010) et La tanière (2009) d’analyser, d’une part, la façon dont le monde de Second Life et les expériences faites par des aficionados de cette « deuxième vie » peut se retranscrire dans le monde réel et, d’autre part, la manière dont s’opère le passage entre un monde et une vie créés de toutes pièces et le quotidien de ces personnes. Dans des interviews et rencontres, les artistes laissent transparaître un décalage entre les images de la réalité quotidienne et un discours ancré dans un monde virtuel. Beryl Koltz s’est, elle aussi, intéressée au réseau social Second Life. Durant plusieurs semaines, elle a suivi Pit Vinandy (aka Cyber Piper) lors de son voyage à New York pour y retrouver « sa femme ». Dans le monde virtuel, leurs avatars se sont mariés, ceci sans que les deux 13
Annika Larsson Drunk, 2010 Art Orienté objet (Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin) Que le cheval vive en moi, 2011 Photo / Foto : Mia Fras
personnes ne se connaissent. La vidéaste retrace dans son film Strangers in the Night (2011) la première rencontre du couple. [Projection du film les 14 juillet et 8 septembre à 19 h 00] Là où certaines personnes sont à la recherche d’une autre vie dans un monde parallèle et virtuel, d’autres n’hésitent pas à s’emparer de leur propre corps pour en explorer les limites et les possibilités. Les artistes de Art Orienté objet (Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin) s’intéressent, dans leur performance Que le cheval vive en moi (2011), au processus d’hybridation entre l’humain et l’animal. Depuis toujours, les créatures mi-humaines, mi-animales ont peuplé la mythologie et les récits fantastiques. Mais les croisements de ce type restent toutefois l’apanage des sciences et des biotechnologies, ne dépassant que rarement le stade de théorie et 14
d’hypothèse. Art Orienté objet repoussent ces limites et explorent, à travers une injection de sang équin dans l’organisme de Marion Laval-Jeantet, les réactions et les effets de cette cohabitation biologique. Ceci n’entraîne pas uniquement une réflexion sur le corps humain mais aussi, plus généralement, sur la relation entre les humains et les animaux. Si de telles expérimentations extrêmes ne peuvent se faire sans une certaine préparation et un accompagnement spécialisé, il y en a d’autres qui laissent cours à plus de spontanéité. Dans sa vidéo Drunk (2010), Annika Larsson invite un acteur à s’enivrer devant la caméra. Nous assistons à la « métamorphose » du personnage, filmé sur fond blanc et sans son. Dans un rythme ralenti, les expressions changeantes de son visage et la perte progressive de tout contrôle physique
Anna Hilti Ohne Titel, 2008
deviennent évidentes. Un oiseau vient déranger la scène, seul élément extérieur, ajoutant une certaine absurdité à la situation. La vidéo est complétée par des bribes de conversations menées pendant la séance d’enregistrement, présentées ici sur papier, dans un ordre achronique. Avec ce mode de présentation, l’artiste inverse les rôles, mettant le spectateur dans une situation de perception proche de celle ressentie en état d’ivresse. Cette situation ne véhicule toutefois ni une personnalité refoulée ou un alter ego mais plutôt une version désinhibée du Moi habituel. L’alter ego, lui, est enfoui au plus profond du Moi. Ce sujet représente le point de départ des entretiens menés par Anna Hilti avec un de ses amis proches. Ayant travaillé autrefois dans le milieu du cirque et du spectacle, il s’est créé, au fil des années, une panoplie de personnalités
Joachim Koester Tarantism, 2007
parallèles qu’il a intégrées dans son travail et qui, petit à petit, ont fait irruption dans son quotidien, pour finalement devenir partie intégrante de son identité. Aujourd’hui, paralysé suite à un accident, l’homme s’évade grâce à ces autres personnalités qui constituent son Je et restent détachées de sa condition physique. Dans le film Tarantism (2007) de Joachim Koester, des personnes s’agitent frénétiquement comme dépossédées de leur corps. Les origines du tarentisme se trouvent dans le sud de l’Italie, aux 15e et 16e siècles, mais restent relativement obscures, certains le reliant à la morsure d’une araignée affectant sur le système nerveux. Seuls des mouvements agités du corps permettraient de contrecarrer les effets venimeux de cette morsure et ceci au rythme d’une musique bien spécifique : la tarantelle. Certains iront même jusqu’à 15
Lucille Calmel & Philippe Boisnard sic(k) # 0, 31.3.2011 Capture d’écran / Screenshot
dire qu’il s’agirait d’un prétexte inventé par la population en vue d’une courte libération du corps face aux répressions et interdictions de danse et de toute autre expression corporelle imposées par l’Église à cette époque. Il y a des états physiques qui, eux, ne se laissent pas déceler par le simple regard. Les virus assiègent notre corps de l’intérieur et ne se manifestent pas toujours de manière visible. Avec sic(k), Lucille Calmel & Philippe Boisnard se sont intéressés aux dangers de la pandémie. L’essor de la grippe aviaire et de la grippe H1N1 a provoqué une paranoïa généralisée et des mesures de surveillance aussi improbables qu’immorales. L’espace public est devenu un terrain d’expérimentations pour toute sorte de repérages et de localisations sous prétexte d’augmenter la sécurité (au détriment de la sphère privée). Dans les salles d’exposition, les artistes filment les visiteurs, les soumettant à leur insue à 16
Jens Pecho A Rock Hudson Dialogue, 2009–2010
un détecteur infrarouge de température corporelle. Toute anomalie est retenue et un flux d’informations abstraites envoyé aux artistes pour une interprétation via Internet. Leur lecture du corps et des informations y attenantes sont ensuite rendues publiques. Dans le cas de personnages publics ou de célébrités, il n’est pas inhabituel de rencontrer un décalage entre image publique et vie privée. Si certains s’en jouent, profitant de leur statut de figure publique pour oser tous les outrages, d’autres en souffrent, contraints de cacher leur véritable Je de peur de perdre leur notoriété publique. A Rock Hudson Dialogue (2009–2010) de Jens Pecho reprend des extraits de films de Rock Hudson, acteur emblématique du cinéma américain des années 1950, pour en dresser un portrait tragique à la lumière de la double vie menée par l’acteur. Sous forme de montage, l’artiste fait apparaître un dialogue séducteur entre
Slater Bradley Intermission, 2005
différents personnages interprétés par Rock Hudson à l’écran. Durant toute sa carrière, l’acteur a incarné le mâle hétérosexuel par excellence, adoré du public, majoritairement féminin, et ses rôles étaient taillés à cette image. Si son image publique a été fabriquée de toutes pièces, sa vie privée ne l’était pas moins, au point que son homosexualité n’a été révélée au grand public que lors de l’annonce que l’acteur était atteint du sida. Un autre exemple des effets de la célébrité sur la vie privée se retrouve dans la vidéo Intermission (2005) de Slater Bradley. Seul dans un paysage enneigé, un personnage déguisé en Michael Jackson erre, masqué et vêtu de lunettes noires comme à son habitude lors d’apparitions publiques. Les paroles de sa chanson Childhood viennent se mêler aux images dans le style des films muets.
Hsia-Fei Chang Blue Velvet, 2009
En arrière-fond, une musique classique retentit accompagnée de voix d’adultes et d’enfants. La référence à l’enfance et à l’identité perdues de la star devient évidente, de même que les différents scandales qui ont marqué et stigmatisé la carrière du chanteur. Au final, il s’est retrouvé seul, hanté par son passé et par un destin qu’il n’avait pas forcément choisi. La série des souliers de Hsia-Fei Chang abordent le sujet de l’enfance trop vite abandonnée au profit d’une mimétique 17
Hans Eijkelboom Paris – New York – Shanghai, 2007
adulte. S’inspirant de modèles de chaussures de grands designers, l’artiste crée une ligne spéciale pour enfants mais sans tenir compte des besoins de ceux-ci. Seule la taille est adaptée, les talons hauts et autres attributs décoratifs étant préservés. Derrière ces objets mignons et quelque peu absurdes se dévoilent des sujets plus graves tels que la sexualité enfantine ou encore la tradition chinoise des pieds bandés. Dans Place du Tertre – Montmartre (2006), Hsia-Fei Chang s’est intéressée à la perception que les autres avaient d’elle. Comment se représenter objectivement ? Est-ce réellement possible ? Elle s’est rendue Place du Tertre à Montmartre (Paris) pour se faire dessiner le portrait 18
à trente-deux reprises, chaque fois par un autre artiste. Elle apparaît différente dans chaque dessin, ce qui rend le choix de l’image la plus représentative d’ellemême quasi impossible. La perception reste entièrement subjective, et l’image d’une personne est forcément reliée à l’observateur. Hsia-Fei Chang se présente telle qu’elle est dans ces dessins, laissant au dessinateur le privilège de mettre en avant tel ou tel trait de son apparence, accentuée par le choix des vêtements et des accessoires du jour. Les attributs vestimentaires qui reflètent la personnalité sont complètement neutralisés par leur répétition systématique dans les photographies
Catrine Val Ways of Escape, 2010
de Hans Eijkelboom. Dans sa série Paris–New York–Shanghai (2007), il procède en ethnographe du contemporain en se focalisant sur les polos portés par des hommes différents dans trois villes différentes. Ces frises, réalisées avec la rigueur typologique de l’école de Düsseldorf, analysent différents aspects de notre société de consommation et de globalisation en montrant comment un même habit peut signifier telle ou telle appartenance identitaire et culturelle dans le monde. Du style décontracté, à la limite has been à Paris, le polo est porté par des jeunes issus de la culture hip-hop à New York et des hommes d’affaires chinois à Shanghai. Pour chaque groupe d’hommes, le polo revête une autre signification et ne réussit qu’en surface à relier les hommes des différentes villes entre eux. Sous cette surface se cachent d’autres enjeux socioculturels.
Hermine Bourgadier Dragon-Ball Z, 2009
Bien que présente dans chacune de ses vidéos et photographies, Catrine Val y incarne à chaque fois un personnage différent, femme ou homme. L’image du corps, son instrumentalisation et le langage que celui-ci véhicule intéressent l’artiste et forment le corpus principal de son travail. Elle n’hésite donc pas à analyser et à imiter les expressions et gestes de différentes « Miss » dans leurs vidéos de présentation, allant jusqu’à les rejouer en parallèle. Telle une actrice, Catrine Val cherche à s’approprier ses personnages, de manière à créer la confusion ; cette idée est amplifiée par son choix d’images puisées dans la culture populaire. Le costume et le déguisement sont aussi au centre de préoccupations des photographies de Hermine Bourgadier. Le cosplay (costume playing) est une sous-culture où l’on 19
Danica Dakić Isola Bella, 2007/2008 © VG Bild-Kunst, Bonn
se choisit un personnage de bande dessinée ou de jeu vidéo pour en adopter les attributs et l’attitude, ceci avec un souci du détail prononcé. La photographe a suivi certains de ces cosplayers à des conventions où ceux-ci présentent et défendent leur costume lors de concours. Une autre série de photographies est issue d’un atelier réalisé dans un collège. L’artiste a demandé à des adolescents de s’identifier à un personnage de leur choix, pour ensuite les photographier dans une attitude typique de leur « modèle ». Ceci permettait aux élèves de s’exprimer tant par leur choix que 20
par leur pose. Le déguisement reste très sommaire et l’accent est mis sur la gestuelle et l’expression. Pour sa vidéo Isola Bella (2007/2008), Danica Dakić part également d’une scène et de personnages masqués, sauf qu’ici il n’est pas question de mimer quelque personnage populaire ou fantastique. Sans script et sans contraintes, l’artiste a travaillé durant plusieurs semaines avec quarante résidents d’une institution pour personnes mentalement et physiquement handicapées à Pazarić en Bosnie. Masquées, elles représentent à la fois
l’audience et les protagonistes, passant à tour de rôle sur scène. Le masque leur permet de s’exprimer librement et de laisser libre cours à leur imagination ; les récits biographiques se mêlent à la fiction. Le caractère onirique de la pièce est amplifié par le décor en fond de scène, un papier peint du 19e siècle représentant une île paradisiaque. En transformant la salle de projection en ancien cinéma et en renvoyant de temps en temps vers l’audience, tant dans les images que dans les dialogues, l’artiste projette le spectateur au sein même de ces narrations. La photographie, le cinéma, la télévision – et aujourd’hui l’Internet – ont donné une nouvelle dimension à ces jeux masqués.
Nombreux sont ceux qui ont fini par accepter leur double existence : acteurs de cinéma et du show-business, animateurs des médias, hommes politiques. Ils ont tous fini par se plier aux exigences de rôles multiples. La présence massive des médias dans la vie quotidienne projette dans des dimensions nouvelles la rencontre de l’autre sous sa forme d’image. En photographie comme en film, nous sommes confrontés à toute sorte d’alter egos. La médiatisation de notre existence dans sa dimension la plus plate, la plus quotidienne, ne cesse de nous confronter à la multiplication de notre image. Les questions qui surgissent lors de ces rencontres avec l’autre ou avec nous-mêmes forment le thème de cette exposition.
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DE
Second Lives – Jeux masqués et autres Je Paul di Felice, Kevin Muhlen, Pierre Stiwer, Kuratoren
Schon seit der Antike ist die Maske Symbol für das so bezeichnende menschliche Bedürfnis, sich in den Körper eines anderen hineinzuversetzen und, sei es auch nur für einen Augenblick, jemand ganz anders zu sein als im wahren Leben. Als moderne Fortsetzung des charakteristischen shakespeareschen Konzepts von der Welt als Theaterbühne hat diese Art, in der Welt und im Körper eines anderen zu leben, mit dem Aufkommen der Website Second Life eine neue Dimension erreicht. Auch wenn sich die Internauten heute nicht mehr als von göttlichem Geist beseelt betrachten, wie es die Darsteller der Antike einst taten, so scheinen sie, dem Erfolg der seit 2003 bestehenden Website nach zu urteilen, doch nur zu bereit, sich in der modernen Form der Maske, dem Avatar von Second Life, in virtuelle Welten zu begeben.
wenig so, als mache er sich die göttliche Fähigkeit der Omnipräsenz zunutze und könne so überraschend wie unerwartet an den entferntesten Orten auftauchen und wieder verschwinden. Neben dem Vergnügen, andere Körper und Orte zu bewohnen, spiegelt sich in dieser Form des Seins auch die Fragmentierung der Gesellschaft in Gruppierungen, Gruppen und Gemeinschaften wider, die sich aus der Technoszene, den Massenmedien sowie aus Werbung und Marketing entwickelt haben.
Dieses zweite Leben, das durch moderne Technologien erst möglich wird, wird deshalb auf sehr unterschiedliche Weise ausgelebt: als Plattform für erotische Begegnungen oder Forum für den sozialen oder politischen Austausch, als Anlaufstelle für die unterschiedlichsten Anliegen oder Adresse zum Ausleben diverser Fantasien und für die Suche nach Als soziales Netzwerk und Spiel einer Psychotherapie. Die zahlreichen zugleich erlaubt uns die Website unter Aspekte verraten einiges über das verschiedenen spielerischen Aspekten, den Bedürfnis des modernen Menschen, modernen Menschen als jemanden mit sich neu zu definieren, ja, sich überhaupt mehreren Existenzen zu betrachten, ein zu definieren in der westlichen Welt, die
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sich mit ihren verschiedenen Modellen der Konsumgesellschaft und des Kapitalismus durchgesetzt hat, aber einer ungewissen Zukunft entgegenblickt. Seit dem Brief an Paul Demeny, in dem Arthur Rimbaud 1871 die berühmte Formel „Ich ist ein Anderer“ (Je est un autre) verwendete, hat sich die moderne Gesellschaft darangemacht, das denkende Subjekt durch die Verneinung des kartesianischen Ich zu dekonstruieren, um es mittels der Konzepte von Trieb, Bewusstsein und Unterbewusstsein durch ein fragmentarisches Menschenbild zu ersetzen. Diese Infragestellung der eigentlichen Vorstellung von Persönlichkeit, Charakter oder Individuum kann Angst machen, ist zugleich aber – um auf den spielerischen Aspekt zurückzukommen – offen für die unendlichen Möglichkeiten des Ich. Damit hat sie einer ganzen Reihe von Manifestationen der menschlichen Existenz, einem bevorzugten Thema der modernen Kunst, die Tür geöffnet. Ob Ausdruck eines unglücklichen Bewusstseins oder Manifestation emanzipatorischen Willens, ob Zeugnis beunruhigender Umtriebe oder Manifest neu erlangter Freiheit, die moderne Welt – oder postmoderne, wie es jetzt heißt – ist bestimmt von Kontingenz und Ambivalenz. Laut Mikhaël Elbaz läutet die Postmoderne – die als von Gott und den Göttern verlassen gilt – „ein Zeitalter des Argwohns“ ein, den
„Verlust des Vertrauens in die Fähigkeit zum Neuaufbau der Weltgesellschaft“. Dies mag paradox erscheinen, wenn man die Ausstellungen chinesischer Künstler in unseren Kunsträumen und den lebhaften Austausch zwischen Künstlern vom amerikanischen Kontinent und denen der alten Welt (Old Europe, wie es von einigen Amerikanern verächtlich genannt wird) betrachtet. Dennoch ist festzustellen, dass sie von einer Sorge, einer Angst heimgesucht werden, die weder Facebook noch Twitter oder Google zerstreuen konnten: Ihre Kunst kreist um den Begriff der Identität, die der Kosmopolitismus, von der Marktwirtschaft zum Äußersten getrieben, durch heftige Auseinandersetzungen um die Bedeutung von Identität zum vorrangigen Thema gesellschaftlicher und politischer Debatten gemacht hat. In einer Welt, in der alle herkömmlichen Vorstellungen von Wert, kulturellem Erbe und Zivilisation dekonstruiert wurden, ist das vorherrschende Gefühl das der Nichtzugehörigkeit – als Ausdruck einer Kollision zwischen Identitätssuche und Unabhängigkeitsbewegung, die sich unter anderem in den transgressiven Formen von Bisexualität, Transvestismus oder Homosexualität manifestiert. Hinzu kommt die Kommerzialisierung der verbleibenden Werte, sodass ein Ausweg fraglich bleibt. Um den Willen zur Integration zufriedenzustellen, wird bisweilen versucht, sich nach 23
gesellschaftlich vorgegebenen Rollen zu richten. In der Psychologie von Carl Gustav Jung definiert der Begriff der „Persona“ den Teil der Persönlichkeit, der die Beziehung des Individuums zur Gesellschaft mittels eines Verhaltens organisiert, durch das der Mensch dazu gebracht wird, sich für den zu halten, der er in den Augen der Anderen ist, und nicht mehr zu wissen, wer er wirklich ist. In der westlichen Gesellschaft hat die Verführungskraft von Vorbildern der Star-Maschinerie mittlerweile ein Ausmaß angenommen, bei dem die Nachahmung der Tanzschritte von Michael Jackson oder das Übernehmen von Macken und Techniken der Laufstegmodels als neue Inspirationsquelle für Menschen auf der Suche nach einem Vorbild dient. Die Imitation, die lange abgelehnt wurde, weil sie als Widerspruch zum eigentlichen kreativen Konzept der neueren Moderne – der des 20. Jahrhunderts – galt, ist einer Art modernem Akademismus gewichen, der sein Modell – oder Gegenmodell – in der Werbung oder im Star Business sucht. So stößt man wieder auf das alte Problem Platons, dem zufolge der beste Künstler der ist, der dem Ideal am nächsten kommt. Nur stellt sich das Ideal in unseren laizistischen Gesellschaften als von dieser Welt heraus. Es handelt sich um Akteure, echte oder falsche, aus der Welt von Theater und Entertainment. Die Frage, ob diese ontologische Abwertung, die in der zeitgenössischen Kunst 24
aufgegriffen wird, nicht den eigentlichen Mittelpunkt aktueller künstlerischer Recherchen bildet, liegt nahe; der häufige Gebrauch – und auch Missbrauch – von Zitaten, Referenzen, Anspielungen und anderen Mises en abîme lässt sie mitunter ganz zum Paratext werden. Vernünftigerweise muss man jedoch anerkennen, dass das kritische Bewusstsein in vielen Werken seine Daseinsberechtigung wiedererlangt. Die Abgrenzung von der Welt und die Hervorhebung der Manipulationsoder Neuordnungsprozesse des individuellen oder gesellschaftlichen Lebens bleiben vorrangiges Anliegen zahlreicher Künstler, auch wenn dieses zum Teil auf parodistische Weise zum Ausdruck gebracht wird. Des Weiteren ist festzustellen, dass das Bild in seinen verschiedenen Formen – Fotografie, Video, Zeichnung, Malerei – in dieser Welt der Repräsentation, in der es keine klaren Grenzen mehr gibt, vorherrschende Methode der Reproduktion bleibt. Es zeigt die Widersprüche unserer Gesellschaft auf und fungiert als ihr Spiegel. Laut Jean Baudrillard lässt sich die Postmoderne als Übergang zur Hyperrealität definieren, in der die Wirklichkeit durch Simulakren ersetzt wurde. Diese Vorstellung lässt sich nicht nur auf die Welt moderner Technologien, in der die Wirklichkeit durch Kommunikationsmedien vermittelt und dominiert wird, übertragen,
sondern auch auf die verschiedenen Erscheinungsformen, die offensichtlichen und fiktiven Sexualitäten in den Rollenspielen von Second Life. Angesichts einer Welt, die besessen ist von Reality Shows und beherrscht wird von Idealen, deren kodifizierte Repräsentationen sich um Jugendwahn, Geld und Berühmtheit drehen, zeichnet sich die Fotoserie High Glitz von Susan Anderson durch einen genauen und kritischen Blick auf die in Amerika so beliebten Schönheitswettbewerbe für Kinder aus. Die Übertragung von Schönheitsvorstellungen und Ikonen der Erwachsenen auf diese kleinen Misses durch die Medien offenbart das pervertierte Verhältnis unserer Gesellschaft zur natürlichen Persönlichkeitsentwicklung. In der Perfektion dieser Bilder, die einige Minuten vor dem Auftritt in einem Behelfsstudio entstanden, offenbart sich die ganze Absurdität dieser hyperkünstlichen Projektion eines aseptischen Schönheitswahns – ein Spiel mit der Verführung, das von einer sich ausbreitenden Subkultur und dem amerikanischen Erfolgsmythos bestimmt wird. Im Gegensatz zu der vulgären Verwandlung in den Fotografien von Susan Anderson erlangt das Kindheitsbild in den Youth Self-Portraits (2009), den „Selbstporträts“ der chinesischen
Künstlerin Yuan Yanwu, eine gewisse Würde zurück. Aus ihrem Familienalbum sucht die Künstlerin meist Fotos aus, die ihr Großvater von ihr gemacht hat. In diesen retuschiert sie alles außer ihrem Gesicht, um sie dann umzudeuten und mit den zeichnerischen und malerischen Mitteln des Computers entsprechend zu bearbeiten. Diese neuen Bilder, die aus einer Phase ihres Lebens stammen, als sie bei ihren Großeltern in Schanghai lebte, enthalten keinerlei Hinweise mehr auf die Umgebung oder die familiären Verhältnisse in dieser Zeit; dennoch erzählen sie uns trotz ihrer Schlichtheit und formalen Nüchternheit von einer seltsamen, vielleicht absurden Suche nach einer chinesischen Identität, die von der Künstlerin zum Teil unterdrückt wurde. Das Fehlen von Emotionen und die formelle Radikalität dieser leisen Fotografien sind Ausdruck des Widerstands der erwachsenen Künstlerin gegenüber dem Gehorsam ihrer Kindheit. Besonders gelungen ist die Fotografie als Akt der Befreiung von einem „höheren Ich“ in den Arbeiten der katalanischen Künstlerin Cristina Nuñez. Auf der Grundlage einfacher Verhaltensmaßregeln für Personen, die dieses „höhere Ich“ bei ihren Workshops erfahren wollen, realisiert die Künstlerin Higher Self (2011), eine Reihe von Selbstporträts, in der jeder Teilnehmer mit Unterstützung der Künstlerin zum Künstler, Sujet und Betrachter wird. 25
Das Spiel vor der Kamera sorgt für intensive Momente extremer Gefühle, die sich in einer künstlerischen Sprache offenbaren, wie man sie aus der traditionellen Ikonografie von Darstellungen menschlichen Leidens und der conditio humana kennt.
Persönlichkeiten aus der Luxemburger Kunst- und Kulturszene abgebildet, die Männer als Frau, die Frauen als Männer verkleidet. Die Doppelporträts zeigen eine Gegenüberstellung der beiden Geschlechter einer Person und auch deren karikaturistisches Potenzial.
Mit der Fotoreihe Löyly (2009) versetzt uns Dorothée Smith in ein Universum, in der die Grenze zwischen innen und außen, zwischen Körper und Geist, Identität und Andersartigkeit, feminin und maskulin aufgelöst ist. Doch trotz dieser so sensiblen und anscheinend friedlichen Welt, die sich in der maßvollen Farbgebung und ausgewogenen Bildkomposition dieser Serie offenbart, lassen die Gemeinsamkeiten der Bilder zwischen den Zeilen paradoxerweise die schwierigen Passagen des Verhältnisses zwischen Individuum und Gesellschaft erkennen. In der traumhaften, fast schon schwermütigen Atmosphäre werden die Unsicherheiten des Ich und auch des Anderen erkennbar.
Für Andrés Lejona ist die Fotografie vorrangig ein Mittel, um die ungewöhnliche Wirklichkeit der Dinge zum Ausdruck zu bringen, für Joan Fontcuberta hingegegen ist Kunst in erster Linie dazu da, immer wieder neu zu beweisen, dass die Fotografie nichts anderes tut als lügen, liegt dies doch in der ureigensten Natur des Mediums. Bei seinen künstlerischen Recherchen untersucht Fontcuberta die Problematik des Wahren und des Falschen, bevorzugt mit den Mitteln von Fotografie und Video. Angefangen mit der Reihe Herbarium (1982) bis zur Reihe Sputnik (1997) scheint sein gesamtes künstlerisches Schaffen von den wissenschaftlichen Täuschungen bestimmt zu sein, mit denen er uns konfrontiert. Dabei stellt er den Gebrauch der Fotografie in der Kunst wie in den Medien gleichermaßen infrage. Seither hat er die Kunst der Selbstinszenierung in seinen Fotoreihen weiterentwickelt: In einer dieser Serien, in der er einen sowjetischen Astronauten verkörpert, fügt er sich als erfundene Figur in ein Originalfoto ein und erfindet dazu eine Geschichte um das Verschwinden des Piloten Ivan Istochnikow (eine Übersetzung
Während das neue Verhältnis zu Körper und Sexualität in den Fotografien von Dorothée Smith für die abgebildeten Personen eine alltäglichen Erfahrung darstellt, ist die Transgender-Problematik in der Serie Homme-Femme (2006), die Andrés Lejona ursprünglich für das Luxemburger Magazin Nico realisiert hat, gänzlich künstlicher Natur. Auf den Fotos sind bekannte 26
des Namens Joan Fontcuberta); in einer anderen Geschichte präsentiert er sich als betrügerischer Mönch, um über die Kritik religiöser Gefühle schließlich als Bin Laden verkleidet zu enden. Die Reihe Deconstructing Osama (2007) beruht auf aktuellen Verschwörungstheorien und Auseinandersetzungen rund um 9/11. Joan Fontcuberta erfindet eine Geschichte von zwei arabischen Journalisten, die einen falschen Terroristen als Schauspieler und Sänger entlarven. Fontcuberta verkörpert mehrere Personen, unter anderem die des Dr. Fasqiyta Ul-Juna, Anführer von Al-Qaida, den man auf einigen Fotos als Mitstreiter an der Seite von Bin Laden in Afghanistan sieht. Diese komplexe, humorvolle und äußerst selbstironische Rekonstruktion entwickelt sich zu einer fast schon surrealistischen Fiktion, die ein Produkt der Konstruktion und Dekonstruktion des Bildes ist. Das Konzept der Vervielfachung des eigenen Gesichts und Körpers als Bild im Bild, in einer Mise en abîme der Repräsentation, wie sie die amerikanische Künstlerin Cindy Sherman in der Fotoreihe Untitled Film Stills in den 1970er Jahren schuf, wird von Aneta Grzeszykowska aufgegriffen und fortgeführt. Hier mutiert das Bild der Frau durch eine Doppelspiegelung, und das Zitat wird zur Antwort auf ein anderes Zitat. In der Serie Album (2006) hingegen passiert genau das Gegenteil: das Bild der Künstlerin in ihren
privaten Fotografien wird von ihr selbst ausgelöscht. Susi Krautgartner bezieht sich in ihren Fotografien Uncanny Valley (2006–2010) auf die gleichnamige Hypothese des Ingenieurs Masahiro Mori, die wiederum nach Freuds Schrift „Das Unheimliche“ benannt wurde: Darin geht es um die emotionale Resonanz auf künstliche Figuren im Verhältnis zu ihrer Ähnlichkeit mit dem Menschen. Zwar weisen die Selbstporträts von Susi Krautgartner noch eine gewisse physische Ähnlichkeit auf, doch nimmt die Darstellung hier eindeutig posthumane Züge an. Auf der Grundlage ihrer Selbstporträts wendet Susi Krautgartner Moris Theorie unter umgekehrten Vorzeichen an und löscht mittels digitaler Technik verschiedenste menschliche Merkmale aus, bis schließlich eine künstliche Figur entsteht, die eher ein Gefühl der Aversion hervorruft. Auch in den Arbeiten von Lucy McRae & Bart Hess findet sich eine Faszination für Technologie im Verhältnis zum menschlichen Körper sowie den Einfluss von Gefühlen auf dieses Verhältnis, wenn auch auf andere Weise. In ihren Fotografien statuenhafter Körper verschmelzen Körper und Kleidung zu Deformationen, deren Ästhetik sich irgendwo zwischen Mode und Monströsität bewegt. Das Heraufbeschwören extremer Mutationen dieser Körper mit ihren bewusst low tech gehaltenen Prothesen lässt natürlich 27
die entscheidende Frage nach dem Schönheitsverständnis aufkommen, nach der Herrschaft des Scheins über das Sein und dem Einfluss dieser so mutierten neuen Körper auf die Entwicklung einer neuen Gesellschaft, in der Begriffe wie Anziehung und Ablehnung verbannt zu sein scheinen. Das Leben im 21. Jahrhundert wird weitgehend von Technologie bestimmt, und die digitale Schnittstelle ist nicht nur zum alltäglichen Ansprechpartner geworden, sondern wird immer mehr zur Erweiterung unseres Körpers. Für einige Menschen ist sie längst kein reines Werkzeug mehr; sie haben darin für sich eine Möglichkeit entdeckt, ein anderes Leben zu leben, das häufig zu Lasten echter sozialer Kontakte geht. Eine Sache allerdings haben wir noch nicht verloren: das Bedürfnis, uns auszudrücken. In alten Zeiten boten öffentliche Plätze, die Foren, Gelegenheit, Ideen auszutauschen und sich Gehör zu verschaffen. Jetzt hat das Internet diese Rolle übernommen und bietet darüber hinaus die Möglichkeit, Millionen von Menschen zu erreichen – und das alles anonym und mit dem Komfort einer „vertrauten“ Umgebung. Eine Nachricht ist in wenigen Augenblicken online und kann von Tausenden von Internauten weltweit gesehen werden, manchmal auch aus Zufall. In seiner Installation Hello World! or: How I Learned to Stop Listening and 28
Love the Noise präsentiert Christopher Baker unzählige persönliche Mitteilungen (Videotagebücher), die er aus dem Internet zusammengetragen hat, um sie zu einer Bild- und Tonmasse zu verschmelzen. Die Kommunikation des Einzelnen geht in dieser Installation verloren und wird ersetzt durch das Stimmengewirr des Mitteilungsmischmaschs und der daraus resultierenden Musikalität. Während die Technologie bei Christopher Baker mit einem gewissen Verlust der Individualität einhergeht, gehen Kaori Kinoshita & Alain Della Negra in ihren Videos Newborns (2007), Sex, Money and Gods (2010) und La tanière (2009) zum einen der Frage nach, wie sich die Welt von Second Life und die Erfahrungen, die Anhänger dieses „zweiten Lebens“ machen, wieder in die wirkliche Welt übertragen lassen; zum anderen interessiert sie, wie der Übergang zwischen dieser Welt und diesem Leben, das so vollkommen konstruiert ist, und dem Alltag dieser Menschen funktioniert. In Interviews und Begegnungen lassen die Künstler eine Diskrepanz zwischen Bildern aus dem realen Alltag und einem in der virtuellen Welt verankerten Diskurs durchscheinen. Auch Beryl Koltz interessiert sich für das soziale Netzwerk Second Life. Einige Wochen lang begleitete sie Pit Vinandy (alias Cyber Piper) auf seiner Reise nach New York, um dort „seine
Frau“ zu sehen. In der virtuellen Welt sind ihre Avatare verheiratet, obwohl die beiden Menschen dahinter sich bisher nicht kannten. In ihrem Film Strangers in the Night (2011) dokumentiert die Videokünstlerin die erste Begegnung des Paares. [Der Film wird am 14. Juli und am 8. September um 19 Uhr gezeigt.] Während manche Menschen sich in einer virtuellen Parallelwelt ein anderes Leben suchen, zögern andere nicht, sich ihres eigenen Körpers zu bedienen, um dessen Grenzen und Möglichkeiten zu erkunden. Die Künstler von Art Orienté objet (Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin) interessieren sich in ihrer Performance Que le cheval vive en moi (2011) für den Prozess der Hybridisierung zwischen Mensch und Tier. Von jeher sind Mythologie und fantastische Literatur von Kreaturen bevölkert, die halb Tier, halb Mensch sind. Und doch bleiben Kreuzungen dieser Art Vorrecht von Wissenschaft und Biotechnologie und gehen nur selten über Theorie und Hypothese hinaus. Art Orienté objet loten die Grenzen neu aus und erforschen mittels einer Injektion aus Pferdeblut in den Organismus von Marion LavalJeantet Reaktion und Wirkung dieses Zusammenspiels. Daraus ergibt sich jedoch nicht nur eine Reflexion über den menschlichen Körper, sondern auch eine allgemeine Betrachtung über das Verhältnis zwischen Mensch und Tier.
Derartig extreme Experimente erfordern natürlich eine gewisse Vorbereitung und fachkundige Betreuung, während andere Raum für mehr Spontaneität lassen. In ihrem Video Drunk (2010) bringt Annika Larsson einen Schauspieler dazu, sich in betrunkenem Zustand vor der Kamera zu zeigen. Gedreht auf weißem Hintergrund und ohne Ton werden wir in diesem Video Zeugen seiner „Metamorphose“. In Zeitlupe erleben wir die wechselnden Gesichtsausdrücke und den langsamen Verlust jeglicher körperlicher Kontrolle. Als einziges externes Element taucht ein Vogel im Bild auf und verleiht der Situation damit eine gewisse Absurdität. Ergänzt wird das Video durch Bruchstücke des Gesprächs während der Aufnahme, das hier in nicht chronologischer Reihenfolge auf Papier präsentiert wird. Durch diese Art der Präsentation kehrt die Künstlerin die Rollen um und bringt den Betrachter in eine Lage, die sich ähnlich anfühlt wie das Betrunkensein. Allerdings vermittelt die Situation weder eine verdrängte Persönlichkeit noch ein Alter Ego, sondern vielmehr eine enthemmte Version des gewöhnlichen Ich. Das Alter Ego wiederum hat sich in das tiefste Innere des Ich geflüchtet. Das ist die Ausgangsbasis für die Gespräche, die Anna Hilti mit einem guten Freund führte, der einst im Zirkusund Theatergeschäft tätig war. Dort legte er sich im Verlauf der Jahre eine Fülle verschiedener Persönlichkeiten zu, um 29
diese in seiner Arbeit einzusetzen. Nach und nach wurden sie Teil seines Alltags und schließlich integraler Bestandteil seiner Identität. Seit einem Unfall ist er gelähmt und nutzt diese anderen, von seinem physischen Zustand unberührten Persönlichkeiten seines Ich, um seiner Situation zu entfliehen.
Boisnard mit den Gefahren der Pandemie auseinandergesetzt. Das Ausbreiten der Vogelgrippe und der durch den Erreger H1N1 ausgelösten Schweinegrippe hat zu einer allgemeinen Paranoia sowie zu Kontrollmechanismen geführt, die so unglaubwürdig wie unmoralisch sind. Der öffentliche Raum ist unter dem Vorwand, für mehr Sicherheit sorgen In dem Film Tarantism (2007) von zu wollen, zum Experimentierfeld Joachim Koester sieht man Menschen für alle Arten von Aufklärungs- und in wilden Zuckungen, so, als seien sie Lokalisierungsmethoden geworden besessen. Die relativ unerforschten (zu Lasten der Privatsphäre). In den Ursprünge des Tarantismus liegen im Ausstellungsräumen werden die Süditalien des 15. und 16. Jahrhunderts Besucher von den Künstlern gefilmt, und werden zumeist auf die Folgen von ihre Körpertemperatur wird ohne ihr Spinnenbissen auf das Nervensystem Wissen mit einem Infrarotdetektor zurückgeführt. Nur durch die wilden, gescannt. Jede Anomalie wird zuckenden Bewegungen des Körpers sei festgehalten und geht den Künstlern es möglich gewesen, dem Gift dieses via Internet in Form einer Fülle abstrakter Bisses entgegenzuwirken, und das Informationen zur anschließenden zum Rhythmus einer ganz besonderen Auswertung zu. Die Körperdaten und Musik: der Tarantella. Es wird sogar dazugehörigen Informationen werden behauptet, dass es sich um einen im Anschluss veröffentlicht. Vorwand handele, den die Bevölkerung erfunden habe, um sich angesichts Bei Personen des öffentlichen Lebens der damaligen Repressionen durch oder Prominenten lässt sich zwischen die Kirche, die das Tanzen und andere öffentlichem Image und Privatleben körperliche Ausdrucksformen verbot, nicht selten eine Diskrepanz feststellen. einen kurzen Moment körperlicher Während einige damit keine Probleme Freiheit zu verschaffen. haben und von ihrem Status in der Öffentlichkeit profitieren, um sich alles Es gibt jedoch auch körperliche Zustände, Mögliche zu erlauben, leiden andere unter die nicht auf den ersten Blick erkennbar dem Zwang, ihr wirkliches Ich verbergen sind, so wie der Befall durch Viren, der sich zu müssen, um ihr Image zu wahren. im Inneren des Körpers abspielt. In sic(k) A Rock Hudson Dialogue (2009–2010) haben sich Lucille Calmel & Philippe von Jens Pecho greift Auszüge aus
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Filmen mit Rock Hudson auf, einem bekannten amerikanischen Filmstar der 1950er Jahre, um in einem tragischen Porträt das Doppelleben dieses Schauspielers zu zeigen. In einer Montage präsentiert der Künstler einen Verführungsdialog zwischen verschiedenen Charakteren, die Rock Hudson auf der Leinwand darstellte. Während seiner gesamten Karriere verkörperte der Schauspieler den heterosexuellen Mann schlechthin, bewundert vom meist weiblichen Publikum, und seine Rollen waren auf dieses Image zugeschnitten. Doch nicht nur sein öffentliches Image, auch sein Privatleben war gelogen: So wusste die Öffentlichkeit bis zu dem Zeitpunkt, an dem bekannt wurde, dass der Schauspieler an AIDS erkrankt war, nichts von dessen Homosexualität. Ein anderes Beispiel für die Folgen der Berühmtheit auf das Privatleben findet sich im Video Intermission (2005) von Slater Bradley. In einer verschneiten Landschaft sieht man einen umherirrenden Mann, verkleidet als Michael Jackson, maskiert und mit der dunklen Brille ausgestattet, die dieser bei seinen öffentlichen Auftritten zu tragen pflegte. In die Bilder im Stummfilmstil mischt sich der Text seines Liedes Childhood. Im Hintergrund ertönt ein klassisches Musikstück, begleitet von Erwachsenen- und Kinderstimmen. Damit wird die Anspielung auf die verlorene Kindheit und Identität des Stars deutlich,
ebenso wie die verschiedenen Skandale, die die Karriere des Sängers prägten und stigmatisierten. Zum Schluss bleibt er allein zurück, heimgesucht von seiner Vergangenheit und einem nicht unbedingt selbst gewählten Schicksal. Die Schuh-Fotografien von Hsia-Fei Chang greifen das Thema der Kindheit auf, die ein viel zu frühes Ende hat, weil Kinder Erwachsenen nachzueifern versuchen. Inspiriert von der Schuhmode großer Modemacher hat die Künstlerin eine spezielle Linie für Kinder kreiert, jedoch ohne deren Bedürfnisse zu berücksichtigen. Nur die Größen stimmen, die hohen Absätze und andere dekorative Details wurden jedoch beibehalten. Hinter diesen niedlichen und ein wenig absurden Objekten verbergen sich ernsthaftere Themen wie kindliche Sexualität oder auch die Tradition des Füßebindens in China. In Place du Tertre – Montmartre (2006) erforscht Hsia-Fei Chang die Art und Weise, wie sie von anderen wahrgenommen wird. Wie stellt man sich objektiv dar? Ist das überhaupt möglich? Zu diesem Zweck hat sie sich am Place du Tertre im Pariser Viertel Montmartre 32 Mal zeichnen lassen, jedes Mal von einem anderen Künstler. In jeder Zeichnung erscheint sie anders, und eine Auswahl des treffendsten Porträts wird quasi unmöglich. Die Wahrnehmung bleibt absolut subjektiv, und das Bild von einer Person ist zwangsläufig mit dem Beobachter verbunden. Hsia-Fei Chang 31
präsentiert sich in den Zeichnungen so, wie sie ist, und überlässt dem Porträtisten das Privileg, die eine oder andere Eigenschaft ihrer Erscheinung hervorzuheben, die durch die Wahl ihrer Kleidung und Accessoires am jeweiligen Tag unterstrichen wird. In den Fotografien von Hans Eijkelboom ist die Kleidung als Attribut zur Unterstreichung der Persönlichkeit durch ihre systematische Wiederholung vollständig neutralisiert. In der Reihe Paris–New York–Shanghai (2007) betätigt er sich als Ethnograf des Zeitgenössischen und widmet sich Polohemden, die von verschiedenen Männern in drei verschiedenen Städten getragenen werden. In diesen Bildleisten im typischen strengen Stil der Düsseldorfer Schule analysiert Eijkelboom verschiedene Aspekte unserer globalen Konsumgesellschaft, indem er zeigt, wie dasselbe Kleidungsstück in der Welt unterschiedliche identitätsstiftende und kulturelle Bedeutungen haben kann. Während es in Paris als legeres, schlimmstenfalls nicht mehr angesagtes Kleidungsstück gilt, wird das Polohemd in New York von jungen Leuten aus der Hip-Hop-Szene und in Schanghai von chinesischen Geschäftsleuten getragen. Für jede Gruppe Männer hat das Polohemd eine andere Bedeutung, und die zwischen den Männern aus verschiedenen Städten hergestellte Verbindung ist nur oberflächlich, verbergen sich unter 32
dieser Oberfläche doch jeweils andere soziokulturelle Aspekte. Auch wenn Catrine Val in all ihren Videos und Fotos präsent ist, verkörpert sie doch jedes Mal eine andere Person, eine Frau oder einen Mann. Die Künstlerin interessiert sich für das Bild vom Körper, seine Instrumentalisierung und seine Sprache, und das ist auch zentrales Thema ihrer Arbeiten. So zögert sie nicht, die Ausdrücke und Gesten verschiedener „Misses“ in deren Präsentationsvideos zu analysieren und zu imitieren und geht dabei so weit, diese gleichzeitig nachzuahmen. Als Schauspielerin versucht Catrine Val, sich die jeweilige Persönlichkeit anzueignen, um Verwirrung zu stiften; ein Konzept, das durch die Auswahl von Bildern aus der Populärkultur noch verstärkt wird. Kostüm und Verkleidung sind auch zentrales Thema der Fotografien von Hermine Bourgadier. In der Subkultur des Cosplay (costume playing) sucht man sich eine Figur aus einem Comic oder Videospiel aus, um deren Merkmale und Gebaren zu übernehmen, und das mit großer Liebe zum Detail. Die Fotografin hat einige dieser Cosplayer auf Conventions begleitet, in denen diese ihre Kostüme bei Wettbewerben präsentieren. Eine andere Fotoreihe entstand bei einem Workshop an einem französischen Collège. Die Künstlerin bat die Jugendlichen, sich eine Person auszusuchen, mit der sie
sich identifizieren, um sie anschließend in einer typischen Haltung des ausgewählten „Vorbilds“ zu fotografieren. Die Schüler erhielten so die Möglichkeit, sich durch ihre Wahl, aber auch vermittels ihrer Pose auszudrücken. Die Verkleidung bleibt nebensächlich, der Schwerpunkt liegt auf Geste und Gesichtsausdruck. Auch in dem Video Isola Bella (2007/2008) von Danica Dakić finden sich maskierte Personen, nur geht es hier nicht darum, eine bekannte Persönlichkeit oder Fantasy-Figur zu imitieren. Die Künstlerin hat mehrere Wochen lang ohne Skript und Vorgaben mit vierzig Insassen einer Einrichtung für geistig und körperlich Behinderte im bosnischen Pazarić gearbeitet. Die mit einer Maske ausgestatteten Darsteller sind Publikum und Protagonisten zugleich und wechseln sich auf der Bühne ab. Die Maske gibt ihnen die Möglichkeit, sich frei auszudrücken und ihrer Fantasie freien Lauf zu lassen; biografische Erzählungen vermischen sich mit fiktiven Elementen. Die traumartige Wirkung des Stücks wird noch unterstrichen durch den Bühnenhintergrund, eine mit einer paradiesischen Insel bemalten Papierbahn aus dem 19. Jahrhundert. Durch die Verwandlung des Ausstellungsraums in ein altes Kino und gelegentliche Referenzen ans Publikum in den Bildern und Dialogen macht die Künstlerin den Zuschauer zum Mittelpunkt dieser Erzählungen.
Fotografie, Kino und Fernsehen – und heutzutage auch das Internet – haben dem Maskenspiel eine neue Dimension verliehen. Nicht wenige haben sich schließlich mit ihrem Doppelleben arrangiert: Schauspieler aus dem Filmund Showgeschäft, Moderatoren aus den Medien, Politiker. Sie alle haben sich letztendlich dem gefügt, was ihre diversen Rollen von ihnen verlangen. Durch die massive Präsenz der Medien im Alltag erhält das Bild von der Begegnung mit dem Anderen weitere Dimensionen. In der Fotografie wie im Film sehen wir uns allen möglichen Alter Egos gegenüber. Die Mediatisierung unserer Existenz in ihrer banalsten, alltäglichsten Form konfrontiert uns unaufhörlich mit einer Vervielfachung unseres Bildes. Die Fragestellungen, die sich aus diesen Begegnungen mit dem Anderen oder mit uns selbst ergeben, sind Thema der Ausstellung.
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UK
Second Lives – Jeux masqués et autres Je Paul di Felice, Kevin Muhlen, Pierre Stiwer, curators
Since the days of antiquity, the mask has been a symbol of the uniquely human desire to project oneself into another body so as to incarnate, to be, if only for a moment, someone very different from one’s real-life self. The advent of the Second Life website, a modern extension of the Shakespearian concept of the world as a stage, has brought a new dimension to this way of inhabiting someone else’s world and body. While today’s Internet users do not think of themselves as animated by a divine spirit, as did ancient actors, the success this site has enjoyed since 2003 indicates that they are willing and eager to plunge into virtual worlds behind the modern version of the mask, the Second Life avatar. At once social network and game, the site allows us to see the modern individual, in his or her various playful aspects, as having multiple lives, as having in a way regained the divine faculty to be omnipresent and to appear and disappear surprisingly and unexpectedly in the most far-flung places. Beyond the pleasure of inhabiting other bodies and places, this way of being is also 34
a reflection of society’s fragmentation into groups, tribes and communities based on techno culture, mass media, advertising and marketing. As a result, the second life made possible by modern technologies is lived in very different ways: on platforms for erotic encounters, in forums for social and political discussion, on sites for engaging in causes, in places for extending all sorts of fantasies or seeking psychological therapies. Its multiple aspects speak volumes about modern individuals’ need to redefine – or simply define – themselves in a Western world dominated by various forms of consumer society and triumphant capitalism but very anxious about its future. Ever since Arthur Rimbaud’s famously declared “I is someone else” (Je est un autre), in an 1871 letter to Paul Demeny, modern society has been deconstructing the thinking subject by denying the Cartesian self in order to replace it with the fragmented figure of the individual, through the concepts of impulse,
consciousness and unconsciousness. This questioning of the very notion of person, character or individual may trigger anxiety, but at the same time – in its playful aspect – it gives free rein to the infinite potential of the self, thus opening the door to a whole range of manifestations of human existence that modern art has made a subject of choice.
notions of value, cultural heritage and civilization, there is a persistent sense of rootlessness that finds expression in a conflicting tension between the move towards independence and the quest for a stable identity. Bisexuality, cross-dressing and homosexuality in their transgressive forms are just a few of its manifestations.
Expressing an unhappy consciousness or manifesting a desire for emancipation, denoting an alarming trend or declaring a newfound freedom, the modern (now called postmodern) world is characterized by contingency and ambivalence. According to Mikhaël Elbaz, postmodernity – described as orphaned by God and the gods – ushered in “an age of suspicion, a loss of confidence in the ability to reconstruct world-society,” which seems paradoxical given the presence of Chinese artists in European exhibition spaces and the countless exchanges between North American artists and those of “Old Europe” (to use the disdainful American term). However, it is evident that all of them are inhabited by a concern or anxiety that neither Facebook nor Twitter nor Google has managed to eliminate: their art revolves around the notion of identity, which cosmopolitism, pushed to the extreme by market economics, has thrust to the forefront of social and political dialogue by way of polemics on identity values. In a world that has deconstructed all traditional
Furthermore, with the commodification of the remaining values, there is no easy solution. To satisfy a desire to belong, some people try to mould themselves into socially predefined characters. In the psychology of Carl Gustav Jung, the concept of “persona” defines the part of the personality that shapes a person’s relation to society through behaviour that leads to seeing oneself through the eyes of others and losing sight of who one really is. In Western society, the seductive power of the models created by the star system is so great that imitating Michael Jackson’s dance moves and simulating catwalk model tics and techniques have become popular outlets for people seeking an ideal to copy. Imitation, long spurned in 20th-century modernity as being contrary to the very concept of creator, has been replaced by what might be called a new academism that seeks its model – or counter-model – in advertising or the star business. This brings us to the age-old Platonic problem of deeming the best artist to be the one 35
who most closely conforms to the ideal model. Except that in our secular societies the ideal is of this world, consisting of (real or fake) entertainment figures. The question is whether this ontological devaluation, echoed by contemporary art, is at the very heart of the present-day art practices that use – and occasionally abuse – quotations, references, allusions and other devices, some to the point of becoming nothing but paratext. To be fair, though, it must be said that critical awareness has refound its purpose in numerous works. Standing back from the world and exposing the ways in which individual or societal life is manipulated or reorganized is a major concern for many artists, even if this sometimes takes the form of parody. And it should be kept in mind that, in this world of representation, where all issues are blurred, the image remains, in multiple forms – photograph, video, drawing, painting – the preponderant mode of reproduction. It shows and mirrors society’s contradictions. Jean Baudrillard stated that postmodernity can be defined as the shift into a hyperreality in which simulacra have replaced reality. This concept applies to the world of modern technologies, where reality is mediated and commanded by communication tools, but it can also apply to multiple ways of appearing and to apparent and fictional sexualities in Second Life role play games.
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In the context of our world obsessed with reality shows and dominated by codified representations of ideals built on youthism, money and celebrity, Susan Anderson‘s photographs from the series High Glitz are notable for their detailed, critical look at the child beauty pageants so wildly popular with Americans. The transfer of media-driven canons of beauty and adult icons to little girls speaks to society’s perverted vision of normal childhood development. These photos show how, in the game of seduction governed by this proliferating subculture and the American myth of success, the near-perfect picture, taken in a makeshift studio minutes before show time, reflects the absurdity of this hyperartificial projection of a sanitized aesthetic fantasy. Unlike the vulgar transfiguration of child portraits in Susan Anderson’s work, the image of childhood retains a certain dignity in Youth Self-Portraits (2009), the “self-portraits” of the Chinese artist Yuan Yanwu. These are based on pictures of the artist found in her family album, most of them taken by her grandfather. Eliminating everything around her face, she reframed and restored them and then applied drawing and painting using computer tools. The new images trace the period of her life when she lived with her grandparents in Shanghai yet reveal nothing of her environment or of the family context during those years; but, despite their simplicity
and formal starkness, they speak of a strange, perhaps absurd, quest, for a Chinese identity that she has partly suppressed. Through the absence of emotion and a formal radicalism, these silent photographs express the adult artist’s resistant relationship to her own submissive childhood. The act of taking photographs as liberating the higher self finds its splendour in the approach of the Catalan artist Cristina Nuñez. Produced according to simple criteria set out in workshops with people open to experiencing a higher self, Higher Self (2011) is composed of series of selfportraits for which each participant acted as author, subject and viewer under the artist’s guidance. The performances for the camera bring out intense moments of extreme expression, revealed in an artistic language that echoes the iconographic tradition of representing suffering and the human condition. The series of photographs titled Löyly (2009), by Dorothée Smith, takes us into a world devoid of borders between interior and exterior, body and mind, identity and alterity, feminine and masculine. But, although this is a sensitive, seemingly peaceful world, rendered in muted colours and balanced compositions throughout the series, similarities between the images subtly and paradoxically suggest difficult transitions in the individuals’ relationship to society. Through a dreamlike atmosphere
verging on melancholy, they bear witness to the tangled uncertainties of the I and the Other. While the new relationship to the body and sexuality expressed in Dorothée Smith’s photography is lived by the subjects on a daily basis, the transgender issue is completely artificial in the series Homme-Femme (2006), which Andrés Lejona originally produced for the Luxembourg magazine Nico. Personalities from Luxembourg’s cultural and art milieu appear as themselves but also in disguise, the men as women and the women as men, so that the dual images reveal each person with the caricatured potential to have two genders. For Andrés Lejona, photography is mainly a means to express the strange reality of things, whereas Joan Fontcuberta‘s art consists of continually proving that photography does nothing but lie, since lying is inherent to the medium. In all of his artistic experiments, he explores the issue of real and fake, chiefly using photography and video. From Herbarium (1982) to Sputnik (1997), the perpetration of scientific hoaxes seemed to guide his entire practice, which questions the artistic as well as the media-based uses of the photograph. Since then, the series in which he stages himself have continued to evolve: after inventing the Soviet cosmonaut Ivan Istochnikow (the equivalent of the artist’s name in 37
Russian, both translating roughly to John Hidden Fountain), embodying the character with his own photo and fabricating the account of his disappearance, Fontcuberta has appeared as a monk in a critique of fraudulent religious fervour and, more recently, in the guise of a terrorist. For the series Deconstructing Osama (2007), Fontcuberta found inspiration in the conspiracy theories and polemics surrounding 9/11. The made-up story involves two Arab journalists who reveal that the terrorist Al Qaeda leader Dr. Fasqiyta Ul-Juna, embodied by the artist and seen in photos fighting alongside Bin Laden in Afghanistan, is in fact an actor and singer hired to play the role. This complex, humorous and self-derisive reconstruction becomes an almost surreal fiction that unmasks the process of constructing and deconstructing the image. The multiplication of one’s face and body in a representational mise-en-abyme seen in the 1970s series Untitled Film Stills, by the American artist Cindy Sherman, is extended in Aneta Grzeszykowska‘s process of mutating the image of women through a double-mirror game, in which the quotation becomes the response to another quotation. The exact opposite occurs in the series Album (2005), where the artist has deleted her image from her personal photographs.
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Susi Krautgartner‘s photographs are titled Uncanny Valley (2006–2010) after a speculative theory advanced by the engineer Masahiro Mori. So named in a nod to Freud’s essay “Das Unheimliche,” this theory posits that human emotional response to robots varies with the degree of a robot’s human likeness. While Krautgartner’s self-portraits still bear a physical resemblance to the subject, the images have a decidedly post-human aspect. The artist applies Mori’s theory in reverse by digitally eliminating human traits until she achieves an artificial figure that provokes a sense of revulsion. The fascination with technologies in connection with the human body and emotional sensitivity also appears, though differently, in the work of Lucy McRae & Bart Hess. In their photographs of sculptural bodies, flesh and garment merge in deformed figures whose aesthetic lies somewhere between fashion and monstrosity. Evoking the extreme mutation of these bodies, with their deliberately low tech prostheses, poses the crucial question of how the canons of beauty and the hegemony of appearance affect us and how the new, mutant bodies influence the evolution of a new society from which attraction and rejection appear to be banned. In the 21st century, technology has taken control of the way we lead our lives, and
the digital interface has become not just an everyday contact but, increasingly, an extension of our bodies. For some people it represents more than a tool, opening the door to an alternative lifestyle, often at the expense of more physical social contact. But if there is one thing we have not lost, it is our need to express ourselves. In bygone days, public squares served as forums for sharing ideas and being heard. The Internet has appropriated this role and added the potential to reach millions of people while remaining anonymous in the comfort of a “familiar” setting. In a matter of seconds, a message can be posted online and seen by thousands of users around the world, in many cases by chance. Christopher Baker‘s installation Hello World! or: How I Learned to Stop Listening and Love the Noise presents a countless array of video diaries gleaned on the Internet and melded into an audiovisual mass. The individual communications cancel each other out in this work, giving way to the cacophony and resulting musicality of the jumbled messages. Technology goes hand in hand with a certain loss of individuality in Christopher Baker’s work, whereas Kaori Kinoshita & Alain Della Negra, with their videos Newborns (2007), Sex, Money and Gods (2010) and La tanière (2009), attempt to analyze, on the one hand, how the Second Life world and the experiences of its
dwellers can translate to the real world and, on the other hand, how these people shift between a fabricated world and life and their quotidian existence. Through interviews and meetings, the artists reveal discrepancies between images of everyday reality and a discourse anchored in a virtual world. Beryl Koltz, too, has explored the Second Life social network. For several weeks she followed Pit Vinandy (aka Cyber Piper) on a trip to New York to find “his wife.” Although their avatars are married in the virtual world, the two people had never met. In Strangers in the Night (2011), the filmmaker captures the couple’s first meeting. [Screenings July 14 and September 8 at 7 p.m.] While some people hunt for another life in a parallel, virtual world, others unhesitatingly turn to their own body to explore its limits and possibilities. In the performance Que le cheval vive en moi (2011), the artists of Art Orienté objet (Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin) investigate the process of hybridizing humans and animals. Halfhuman creatures have long been the stuff of mythology and fantasy stories, but crossbreeding of this sort remains the domain of science and biotechnology, rarely going beyond theory and hypothesis. Art Orienté objet pushes past these boundaries to explore the reactions and effects of biological cohabitation by 39
injecting Laval-Jeantet with horse blood. This leads to a reflection not only on the human body but also, more generally, on the human-animal relationship. If such extreme experiments can only be undertaken with preparation and specialized guidance, others lend themselves to spontaneity. In her video Drunk (2010), Annika Larsson asks a young actor to get drunk on camera and we witness his “metamorphosis,” filmed against a white backdrop and with no sound. The slow-moving camera captures his changing facial expressions and gradual loss of physical control. The appearance of a bird, the only exterior element, interrupts the scene, adding a certain absurdity to the situation. The video is accompanied by a print-out of bits of conversation had during the filming, presented in random order. With this means of presentation the artist inverts the roles, placing the viewer in a perceptual situation similar to the state of being drunk. However, this state unmasks neither a repressed personality nor an alter ego but an uninhibited version of the usual self. The alter ego is buried deep within the self. This subject is the starting point for interviews conducted by Anna Hilti with one of her close friends. The man, who once worked in the circus and stage performance worlds, created a panoply of parallel personalities for himself over the years, making them part of his trade. 40
But they gradually emerged in his day-to-day life and ultimately became integral to his identity. Now paralyzed as the result of an accident, he escapes reality through the other personalities that make up his I, or self, and remain unaffected by his physical condition. In Joachim Koester‘s film Tarantism (2007), dancers move in a frenzied trance, as if having an out-of-body experience. Tarantism originated in southern Italy in the 15th and 16th centuries, but its cause, although often linked to a spider bite affecting the nervous system, is still unclear. The only remedy for the poisonous effects of the bite was thought to be a feverish dance to a special music: the tarantella. Some have suggested that the condition was invented as a way around the repressive ban on dancing and other forms of physical expression imposed by the Church at the time. Some physical conditions cannot be detected by simple observation. Viruses besiege our bodies from the inside and do not always manifest in visible ways. With sic(k), Lucille Calmel & Philippe Boisnard look at the dangers of pandemics. The rapid spread of the avian and H1N1 flus gave rise to widespread paranoia and surveillance measures as questionable as they are immoral. Public space has become a testing ground for all sorts of spotting and locating under the pretext of increasing security (to the
detriment of privacy). In exhibition spaces, Calmel and Boisnard film visitors without their knowledge, subjecting them to an infrared body temperature detector. All anomalies are captured and sent to the artists via the Internet in a flow of abstract data for interpretation. Afterwards, they publish their reading of the bodies and the related information. In the case of public figures and celebrities, it is not unusual to encounter a disparity between public image and private life. While some make light of it, using their public status to justify outrageous behaviour, others suffer, forced to hide their true self for fear of losing their reputation. A Rock Hudson Dialogue (2009–2010), by Jens Pecho, uses clips from movies with Rock Hudson, the epitome of Hollywood stardom in the 1950s, to paint a tragic portrait, in view of the double life the actor led. Compiling the clips into a montage, the artist establishes a captivating dialogue between various characters played by Hudson. Throughout his career, the actor embodied the ideal heterosexual male, adored by mainly female fans, and his roles were tailored to that persona. His public image was manufactured, but this was also true of his private life, so much so that his homosexuality remained a secret until it was disclosed that he had AIDS. Another example of the effects of celebrity on private life is seen in Slater Bradley‘s video Intermission (2005).
Alone in a snow-covered landscape wanders a character disguised as Michael Jackson, wearing the surgical mask and dark glasses he donned for public appearances. The lyrics of his song Childhood are intercut with the images, silent-movie style. In the background, classical music is mixed with adult and child voices. The reference to the star’s lost childhood and identity becomes obvious, as do the different scandals that marked and stigmatized his career. In the end, he found himself alone, haunted by his past and by a fate not necessarily of his choosing. Hsia-Fei Chang’s shoe series addresses the subject of childhood prematurely abandoned in favour of imitating adults. Drawing on shoe styles by top-name designers, the artist created a special line of footwear for children, but without considering their needs. Only the size is adapted; the high heels and other embellishments are unchanged. Behind these cute and rather silly objects the spotlight is on more serious subjects, such as child sexuality and the Chinese tradition of foot binding. In Place du Tertre – Montmartre (2006), Chang focuses on the way others perceive her. How can one see oneself objectively? It is really possible? To find out, she went to Place du Tertre, in Montmartre (Paris), to have her portrait drawn thirty-two times, each time by another artist. She looks different in 41
each drawing, which makes it almost impossible to decide which resemblance is most faithful. Perception is totally subjective, and a person’s image is necessarily tied to the observer. The artist presents herself candidly in these drawings, allowing each portraitist the freedom to highlight a particular feature of her appearance, accentuated by the clothing and accessories worn that day. Articles of attire that reflect the personality are completely neutralized by their systematic repetition in the photographs of Hans Eijkelboom. In the series Paris– New York–Shanghai (2007), he hones in like an ethnographer of contemporary life on the polo shirts worn by different men in three different cities. The frieze-like presentation, ordered with the typological rigor of the Düsseldorf school, analyzes various aspects of our globalized consumer society by showing how the same piece of clothing can signify a particular identity and cultural belonging in the world. Considered a relaxed, if not passé style in Paris, the polo shirt is worn by young men from the hip hop culture in New York and by Chinese businessmen in Shanghai. It holds a different meaning for each group and only superficially links the wearers in the three cities. Other sociocultural issues lie beneath the surface. Although Catrine Val appears in all of her videos and photographs, she embodies a different character, woman or man, every 42
time. Images of the body, their exploitation and the language they convey intrigue the artist and form the main corpus of her work. For one piece, she studied and imitated the expressions and gestures of Miss World contestants in their video blogs, going so far as to reenact them alongside the original. Like an actress, Val attempts to appropriate her characters in a way that creates confusion, heightening this with images drawn from pop culture. Costumes and disguises are also a central concern of Hermine Bourgadier’s photographs. Cosplay (costume play) is a subculture in which people choose a cartoon or video game character and adopt its attributes and mannerisms, with keen attention to detail. The photographer followed a number of cosplayers to conventions where they showed off and competed with their costumes. Another series of photographs stems from a workshop held at a high school. The artist asked teens to choose a character and then photographed them in a pose typical of their “model.” This allowed the students to express themselves through their choice and their stance. The disguises are rudimentary, with the accent placed on their gestures and expressions. For her video Isola Bella (2007–2008), Danica Dakić also worked with a stage and masks, but the point was not to imitate some popular or fantasy character. With no script and no restrictions, the
artist worked for several weeks with forty residents of a facility for the mentally and physically disabled, in the Bosnian town of Pazarić. Wearing masks, they play both audience and performers, taking the stage in turn. The masks allow them to express themselves without reserve and give free rein to their imagination; personal accounts and fiction weave together. The dreamlike atmosphere of the play is heightened by a backdrop of 19th-century wallpaper representing an island paradise. By transforming the screening room into an old-fashioned movie theatre and by occasionally crossreferring to the audience through images and dialogues, the artist projects the viewer into the narratives. Photography, film, television – and now the Internet – have brought a new dimension to masked games. Movie stars, TV hosts, politicians and many others have come to terms with their double life and learned to comply with the demands of multiple roles. The media’s presence in everyday life projects our encounter with otherness into new dimensions in image form. Photography and film confront us with all sorts of alter egos. The mediatization of the dullest, most quotidian aspects of our lives constantly brings us face to face with our multiplied image. The questions that arise in these encounters with others, or with ourselves, form the theme of this exhibition.
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ARTISTES / KÜNSTLER(INNEN) / ARTISTS
Susan Anderson *1963 Minneapolis (USA) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Los Angeles (USA) www.susanandersonphoto.com www.highglitz.com Art Orienté objet (Marion LavalJeantet & Benoît Mangin) Duo d’artistes créé en 1991 à Paris (FR) / 1991 in Paris (FR) gegründetes Künstlerduo / Artists duo created in 1991 in Paris (FR) Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin vivent et travaillent à / leben und arbeiten in / live and work in Montreuil (FR) & Douala (CM) http://artorienteobjet.free.fr Christopher Baker *1979 Virginia (USA) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Minneapolis (USA) http://christopherbaker.net
Lucille Calmel & Philippe Boisnard Lucille Calmel *1969 Agen (FR) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Bruxelles / Brüssel / Brussels (BE) Philippe Boisnard *1971 Estampes (FR) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Angoulême (FR) Hsia-Fei Chang *1973 Taipei (TW) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Paris (FR) www.hsia-fei.com Danica Dakić *1962 Sarajevo (BA) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Sarajevo (BA) & Düsseldorf (DE) www.danicadakic.com
Hermine Bourgadier *1974 Paris (FR) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Paris (FR)
Hans Eijkelboom * 1949 Arnhem (NL) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Amsterdam (NL) www.photonotebooks.com
Slater Bradley *1975 San Francisco (USA) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in New York (USA) www.slaterbradley.com
Joan Fontcuberta *1955 Barcelona (ES) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Barcelona (ES) www.fontcuberta.com
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Aneta Grzeszykowska *1979 Varsovie / Warschau / Warsaw (PL) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Varsovie / Warschau / Warsaw (PL) Anna Hilti *1980 Liechtenstein (LI) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Berlin (DE) www.annahilti.com Kaori Kinoshita & Alain Della Negra Kaori Kinoshita *1970 Tokyo (JP) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Paris (FR) Alain Della Negra *1975 Versailles (FR) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Paris (FR) Joachim Koester *1962 Copenhague / Kopenhagen / Copenhagen (DK) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in New York (USA) Beryl Koltz *1974 Paris (FR) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Luxembourg (LU)
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Susi Krautgartner *1982 Ried (AT) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Vienne / Wien / Vienna (AT) www.krautgartner-susi.at Annika Larsson * 1972 Stockholm (SE) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Berlin (DE) www.annikalarsson.com Andrés Lejona *1962 Miranda de Ebro (ES) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Luxembourg (LU) www.andreslejona.com Lucy McRae & Bart Hess Lucy McRae * 1979 London (GB) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Amsterdam (NL) www.lucymcrae.net Bart Hess *1984 Geldrop (NL) Vit et travaille à / Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Eindhoven (NL) www.barthess.nl
Cristina Nuñez * 1962 Figueras (ES) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Barcelona (ES) www.cristinanunez.com www.self-portrait.eu/home/
Une sélection de catalogues monographiques des artistes participants est disponible à l’InfoLab ; les interviews avec les artistes peuvent être visionnées sur les écrans d’ordinateur. / Eine Auswahl an Monografien der teilnehmenden KünstlerInnen ist im InfoLab verfügbar; KünstlerInnen-Interviews
Jens Pecho *1978 Frankfurt/Main (DE) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Frankfurt/Main (DE)
können auf den Computerschirmen angesehen werden. / A selection of monographs about the participating artists is available at the InfoLab; interviews with the artists can be viewed on the computer screens.
Dorothée Smith * 1985 Paris (FR) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Roubaix (FR) www.dorotheesmith.net Catrine Val *1970 Cologne (DE) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Kassel (DE) www.catrineval.de Yuan Yanwu *1976 Huang Shan (ROC) Vit et travaille à / Lebt und arbeitet in / Lives and works in Paris (FR) & Shanghai (ROC) http://yuanyanwu.com
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Liste des œuvres exposées / Liste der ausgestellten Werke / List of the exhibited works
Susan Anderson High Glitz: The Extravagant World of Child Beauty Pageants Ashley, age 7, Nashville, Tennessee, 2008 Tirage LightJet sur Dibond, cadre / LightJet Druck auf Dibond, Rahmen / Framed LightJet print on Dibond / 86,50 x 86,50 cm High Glitz: The Extravagant World of Child Beauty Pageants Danica, age 3, Santa Ana, California, 2005 Tirage LightJet sur Dibond, cadre / LightJet Druck auf Dibond, Rahmen / Framed LightJet print on Dibond / 86,50 x 86,50x cm High Glitz: The Extravagant World of Child Beauty Pageants Beauty, age 4, Las Vegas, Nevada, 2006 Tirage LightJet sur Dibond, cadre / LightJet Druck auf Dibond, Rahmen / Framed LightJet print on Dibond / 86,50 x 86,50 cm High Glitz: The Extravagant World of Child Beauty Pageants Cameron, age 5, Las Vegas, Nevada, 2006 Tirage LightJet sur Dibond, cadre / LightJet Druck auf Dibond, Rahmen / Framed LightJet print on Dibond / 86,50 x 86,50 cm
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High Glitz: The Extravagant World of Child Beauty Pageants Pretty Feet, Las Vegas, Nevada, 2006 Tirage LightJet sur Dibond, cadre / LightJet Druck auf Dibond, Rahmen / Framed LightJet print on Dibond / 86,50 x 86,50 cm Art Orienté objet (Marion LavalJeantet & Benoît Mangin) Que le cheval vive en moi, 2011 Performance Courtesy les artistes / die KünstlerInnen / the artists ; Kapelica Gallery, Ljubljana ; Rurart, Rouillé / Poitou-Charentes Christopher Baker Hello World! or: How I Learned to Stop Listening and Love the Noise Installation vidéo, plus de 5 000 journaux vidéo, 2 heures, en boucle / Videoinstallation, über 5.000 Videotagebücher, 2 Stunden, Loop / Video installation, over 5,000 video diaries, 2 hours, loop Hermine Bourgadier Dragon-Ball Z, 2009 Tirage argentique contrecollé sur aluminium / Silberdruck auf Aluminium / Silver print on aluminium 74 x 98 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris
Richter Belmont, 2009 Tirage argentique contrecollé sur aluminium / Silberdruck auf Aluminium / Silver print on aluminium 74 x 98 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Anastasia, 2010 Tirage argentique encadré / Eingerahmter Silberdruck / Framed silver print 74 x 98 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Saya Takagi, 2011 Tirage argentique / Silberdruck / Silver print 74 x 98 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Production / Produktion : Casino Luxembourg Green Lantern, 2010 Tirage argentique / Silberdruck / Silver print 30 x 36,50 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris
John Cena, 2010 Tirage argentique / Silberdruck / Silver print 30 x 36,50 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Kenny, 2010 Tirage argentique / Silberdruck / Silver print 30 x 36,50 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Super Nanny, 2010 Tirage argentique / Silberdruck / Silver print 30 x 36,50 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Undertaker, 2010 Tirage argentique / Silberdruck / Silver print 30 x 36,50 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Schirman & de Beaucé, Paris Slater Bradley Intermission, 2005 Vidéo, 7’3’’ / Video, 7’3’’ Courtesy l’artiste / der Künstler / the artist ; Team Gallery, New York
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Lucille Calmel & Philippe Boisnard sic(k), mai / Mai / May 2011 Installation numérique / Digitalinstallation / Digital installation Hsia-Fei Chang Place du Tertre – Montmartre, 2006 32 portraits / 32 Porträts / 32 portraits Fusain, pastel, aquarelle, sanguine / Zeichenkohle, Pastell, Aquarell, Rötel / Charcoal, pastel, watercolour, red chalk Courtesy Galerie Laurent Godin, Paris Blue Velvet, 2009 Cuir, bois, tissu, métal / Leder, Holz, Stoff, Metall / Leather, wood, cloth, metal 12 x 10 x 11 cm Courtesy Galerie Laurent Godin, Paris Hard, 2009 Cuir, bois, tissu, métal / Leder, Holz, Stoff, Metall / Leather, wood, cloth, metal 11 x 11 x 12 cm Courtesy Galerie Laurent Godin, Paris Lux, 2011 Cuir, bois, plastique / Leder, Holz, Plastik / Leather, wood, plastic 10 x 13,50 x 11 cm Courtesy Galerie Laurent Godin, Paris Production / Produktion : Casino Luxembourg En collaboration avec / In Zusammenarbeit mit / In collaboration with Altan Bottier, Paris
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Danica Dakić Isola Bella, 2007/2008 Projection vidéo, 19’7’’, affiches de cinéma 70 x 100 cm, masques, textes / Videoprojektion, 19’7’’, Kinoposter 70 x 100 cm, Masken, Texte / Singlechannel video projection, 19’7’’, movie posters 70 x 100 cm, masks, texts Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist Hans Eijkelboom Paris – New York – Shanghai, 2007 Tirages chromogéniques sur Dibond / C-Prints auf Dibond / C-prints on Dibond 166,60 x 22 cm / 177 x 22 cm Courtesy l’artiste / der Künstler / the artist Joan Fontcuberta Deconstructing Osama, 2007 Tirages chromogéniques, affiche, DVD / C-Prints, Poster, DVD / C-prints, poster, DVD Courtesy l’artiste / der Künstler / the artist Aneta Grzeszykowska Untitled Film Stills, 2006 Tirages chromogéniques sur Dibond / C-Prints auf Dibond / C-prints on Dibond 20 x 25 cm Courtesy RASTER, Varsovie / Warschau / Warsaw
Album, 2006 201 photographies dans un album photo / 201 Fotografien in einem Fotoalbum / 201 photographs in a photo album 29 x 40 x 9 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Museum of Modern Art, Varsovie / Warschau / Warsaw
Joachim Koester Tarantism, 2007 Film 16 mm, n/b, muet, 6’30’’ / 16 mm-Film, S/W, ohne Ton, 6’30’’ / 16mm film, b/w, silent, 6’30’’ Courtesy Jan Mot, Bruxelles / Brüssel / Brussels ; Galleri Nicolai Wallner, Copenhague / Kopenhagen / Copenhagen
Anna Hilti Ohne Titel, 2011 Tirage numérique / Digitaldruck / Digital print Dimensions variables / Variable dimensions Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist
Beryl Koltz Strangers in the Night, 2011 Film, son, 52’ / Film, Ton, 52’ / Film, sound, 52’ Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Lucil Film
Kaori Kinoshita & Alain Della Negra Newborns, 2007 Film, son, 15’ / Film, Ton, 15’ / Film, sound, 15’ Courtesy les artistes / die Künstler / the artists ; Capricci Films La tanière, 2009 Film, son, 30’ / Film, Ton, 30’ / Film, sound, 30’ Courtesy les artistes / the artist ; Capricci Films Sex, Money and Gods, 2010 Film, son, 60’ / Film, Ton, 60’ / Film, sound, 60’ Courtesy les artistes / die Künstler / the artists ; Capricci Films
Susi Krautgartner Uncanny Valley, 2006–2011 Tirages chromogéniques / C-Prints / C-prints 70 x 100 cm / 30 x 40 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist Annika Larsson Drunk, 2010 DVD, 22’, couleur, dialogues encadrés / DVD, 22’, Farbe, eingerahmte Dialoge / DVD, 22’, colour, framed dialogues Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Andréhn Schiptjenko, Varsovie / Warschau / Warsaw ; La Fábrica, Madrid ; Bugada & Cargnel, Paris
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Andrés Lejona Homme-Femme, 2006 Tirages numériques sur papier sur Dibond / Digitaldrucke auf Papier auf Dibond / Digital prints on paper on Dibond 65 x 90 cm Ed. 3 + 1 AP Courtesy l’artiste / der Künstler / the artist Lucy McRae & Bart Hess Evolution, 2008 Tirage numérique sur Dibond / Digitaldruck auf Dibond / Digital print on Dibond 180 x 134 cm Courtesy LucyandBart Grow on You 02, 2008 Tirage numérique sur Dibond / Digitaldruck auf Dibond / Digital print on Dibond 160 x 119 cm Courtesy LucyandBart Germination Day One, 2008 Tirage numérique sur Dibond / Digitaldruck auf Dibond / Digital print on Dibond 180 x 134 cm Courtesy LucyandBart Cristina Nuñez Higher Self, 2011 Tirages numériques / Digitaldrucke / Digital prints 81 x 71 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist
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Jens Pecho A Rock Hudson Dialogue, 2009–2010 Vidéo, couleur, son, 6’24’’ / Video, Farbe, Ton, 6’24’’ / Video, colour, sound, 6’24’’ Courtesy l’artiste / der Künstler / the artist Dorothée Smith Löyly, 2009 Tirages Lambda / Lambda-Prints / Lambda prints 59,5 x 75 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist Catrine Val I Am an Other, 2009 Borne interactive, vidéos / Interaktiver Bildschirm, Videos / Interactive terminal, videos Courtesy l’artiste / the artist TREAP, 2009 Tirage numérique sur papier / Digitaldruck auf Papier / Digital print on paper 300 x 400 cm Courtesy l’artiste / the artist Ways of Escape, 2010 Vidéo HD, en boucle, 3’ / HD video, loop, 3’ Courtesy l’artiste / the artist
Yuan Yanwu Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 2 ans / 2 Jahre / 2 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 5 ans / 5 Jahre / 5 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 9 ans / 9 Jahre / 9 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris
Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 14 ans / 14 Jahre / 14 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 15 ans / 15 Jahre / 15 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 16 ans / 16 Jahre / 16 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris
Youth Self-Portraits (part 1), 2009 Yanwu, 13 ans / 13 Jahre / 13 years old Tirage à jet d’encre / Inkjet-Druck / Inkjet print 110 x 110 cm Courtesy l’artiste / die Künstlerin / the artist ; Galerie Dix9, Paris
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COLOPHON
exposition / ausstellung / exhibition Second Lives – Jeux masqués et autres Je (14.5. – 11.9.2011) Commissaires / Kuratoren / Curators Paul Di Felice, Kevin Muhlen, Pierre Stiwer
leparcours Éditeur / Herausgeber / Publisher Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain asbl, Luxembourg Auteurs / Autoren / Authors Paul Di Felice, Kevin Muhlen, Pierre Stiwer Conception graphique / Grafik / Graphic design Arnaud Mouriamé graphicdesign, Luxembourg Coordination / Koordination / Coordination Sandra Kolten, Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain Traductions / Übersetzungen / Translations Marcia Couëlle (FR/GB), Anja Schulte (FR/D) Impression / Druck / Print Reka, Luxembourg ISBN 978-2-919893-94-7 © Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, les artistes et les auteurs / die KünstlerInnen und die Autoren / the artists and the authors, mai / Mai / May 2011 Le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain est soutenu par le Ministère de la Culture. / Das Casino Luxembourg wird unterstützt vom Ministerium für Kultur. / Casino Luxembourg is supported by the Ministry for Culture.
www.casino-luxembourg.lu
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Cover: Aneta Grzeszykowska, Untitled Film Stills #15, 2006. C-print. Courtesy RASTER, Varsovie
Entrée / Eintritt / Entrance fee 4 € p Adultes / Erwachsene / Adults 3 € p Jeunes / Jugendliche / Young people < 26 ans / Jahre / years p Seniors / Senioren / seniors p Groupes / Gruppen / groups > 20 participants / Teilnehmer / participants p Amis des Musées Entrée libre / Freier Eintritt / Free entrance p Enfants / Kinder / Children p Jeunes / Jugendliche / Young people < 18 ans / Jahre / years p Étudiants / Studenten / Students pL aissez-Passer, muséeskaart, LuxembourgCard, Amis des Musées Luxembourg, AICA, AMGR, ICOM, ICOMOS, IKT, Kulturpass, journalistes / Journalisten / Journalists p JEU / DO / THU 18:00 – 20:00
Visites guidées / Führungen / Guided tours MER / MI / WED 12:30 – 13:00 JEU / DO / THU 18:00 – 19:00 (DE, FR, LU) SAM / SA / SAT 15:00 – 16:00 (FR) DIM / SO / SUN 14:00 – 15:00 (LU) 15:00 – 16:00 (FR) 16:00 – 17:00 (DE)
Heures d’ouverture / Öffnungszeiten / Opening hours Lundi, mercredi, vendredi / Montag, Mittwoch, Freitag / Monday, Wednesday, Friday 11:00 – 19:00 Jeudi / Donnerstag / Thursday 11:00 – 20:00 Samedi, dimanche et jours fériés / Samstag, Sonntag und an Feiertagen / Saturday, Sunday and public holidays 11:00 – 18:00 Fermé le mardi / Dienstag geschlossen / Closed on Tuesday
41, rue Notre-Dame | L–2240 Luxembourg www.casino-luxembourg.lu