Architecture et troubles psychiatriques

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TROUBLES PSYCHIATRIQUES et ESPACE ARCHITECTURAL.

ROULLEAU Cassandra Mémoire MASTER 2/ 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteur : DESCHAMPS Catherine


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SOMMAIRE >Introduction >PARTIE 1 / Handicaps et architecture : état des lieux. 1/ L’image de la folie : Michel FOUCAULT et le panoptique 2/ Accessibilité et réglementation a)Les déficiences mentales, un handicap comme les autres à prendre en compte dans la conception architecturale. b)Vers l’élaboration d’un dispositif architectural pour les handicaps mentaux : des recommandations plus que des normes. 3/ La mise en place de structures adaptées aux handicaps psychiques a)Evolutions des structures psychiatriques = modification de l’image des patients pour architecture plus humaine. b)Nouvelle politique de développement des équipements médico-sociaux = nouvelles formes de structures plus adaptées à chaque handicap.

4/ L’autisme, une illustration d’un handicap mental

a)Qu’est-ce que l’autisme = les symptômes, les causes, le dépistage. b)La situation actuelle de prise en charge de cet handicap = les besoins, les manques et les typologies de structures existantes prenant en charge l’autisme. c)Le plan autisme 2008-2010 = volonté de diversifier les approches et expérimenter de nouveaux modèles de prise en charge. d)Les contraintes architecturales liées à l’autisme et pouvant s’appliquer aux handicaps mentaux en général (étude de cas).

>PARTIE 2 / Dialogue entre psychiatrie et architecture : comment mener un projet en psychiatrie ? 1/ Existe-t-il une architecture psychiatrique ? a)Interrelation des deux disciplines = les acteurs du projet (le rôle médiateur de l’architecte entre le médical, l’espace et le patient). b)Une architecture dite thérapeutique = les ambiances architecturales à l’écoute du patient.

2/ Les usagers au cœur de la conception.

3/ Construire l’espace entre le patient et le soin.

a)Le patient : un sujet à la fois actif et sensible (le corps comme un langage). b)Les conduites spatiales et sociales des patients (prendre ses repères, s’isoler, être en relation avec l’autre). c)Un espace fonctionnel pour le personnel.

a)Initier un projet en psychiatrie = les enjeux et les acteurs. b)Les contraintes urbaines d’un tel projet (choix du site, implantation, …). c)Les contraintes architecturales = les facteurs sociaux / les facteurs spatiaux / les facteurs physiques et sensibles inhérents à la conception.

>Conclusion ROULLEAU Cassandra / Troubles psychiatriques et espace architectural / 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteur : DESCHAMPS Catherine

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INTRODUCTION La localisation du « fou » témoigne de la place réelle que lui réserve la société, bien que celle-ci ai évoluée au fil du temps, les maisons de la folie reste encore bien souvent des maisons closes par excellence. Des maisons sans évènement, où il s’agit avant tout de tuer le temps qui passe. Cet enfermement est né de la spécialisation des lieux et des activités, du regard des gens et de leur représentation sociale et mentale concernant la folie et les malades dans le sens où la folie est la projection de la peur de l’homme d’être différent des autres. Le séjour dans une structure psychiatrique stigmatise la folie et enferme les malades bien au-delà des murs. Ils ont alors une identité de « perturbateurs sociaux » qu’il convient de surveiller et d’exclure de toute reconnaissance sociale. En effet, les murs conservent la position du soigné : être patient, étiqueté sous les initiales de sa maladie, constamment surveillé et traqué. Le problème est donc de proposer un sens, un bien être dans la vie de ces personnes invalides. Les malades peuvent alors réintégrer la ville, la société, la condition étant leur invisibilité et leur silence. Mais cela ne signifie pas que la maladie mentale n’existe plus, au contraire, elle réclame une FORME, un LIEU. « Il faut donc laisser une place à la folie. Place primordiale, de choix esthétique aussi. » Roland JACCARD Il devient alors important de créer des lieux où les malades peuvent renaître et se reconstruire, de ce point de vue le lieu devient un outil thérapeutique vécu comme un espace de transit et non définitif.

rapport avec l'humain, le social. A cette fin, tous les degrés de perméabilité du langage architectural sont nécessaires. Chaque position en implique toujours une autre, à différent niveau (du regard au passage), et par conséquent une relation humaine (du contact visuel au corporel, ou choix de non contact).C'est un outil pour apprendre à gérer le relationnel. La décision de non relation est un choix explicite, non une fatalité. L'isolement est devient donc un choix délibéré. « Le malade est un être transformable individuellement et sur qui les conditions de l’espace pèsent de façon décisive, dans la mesure où un désordre mental se traduit par une sensibilité exacerbée à certaines sollicitations du milieu ambiant. On doit admettre que les rapports des personnes passent par le truchement des choses, que les messages échangés par les hommes sont réfractés et réfléchis, réduits ou amplifiés par l’espace architectural, que cet espace est un espace dynamique, chargé d’influences bénéfiques ou maléfiques et qu’il faut compter avec lui comme un partenaire actif. » Max QUERRIER On peut alors se demander quelles sont les interactions entre troubles psychiatriques et propositions spatiales ? Comment les pathologies mentales influencentelle la conception d’un espace architectural, des ambiances ? Ou encore, quelles influences peut avoir l’espace architectural sur le bien être des personnes souffrant de problèmes de santé mentale ?

L’architecture devient un espace vécu et non plus subit par les usagers qui la pratiquent puisqu’elle prend en compte dans sa conception les besoins spécifiques des malades. Elle doit alors générer des formes spatiales sensibles et sociales dans un souci permanent du vécu des futurs habitants. De la nature et du volume d'un espace dépend un type et une quantité de relation aux personnes. Le positionnement des lieux et du corps, par rapport à l'ensemble, fait le

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PARTIE 1

Handicaps et architecture : états des lieux. 1/ L’image de la folie : Michel Foucault et le panoptique Le panoptique est un type d'architecture carcérale imaginée par le philosophe Jeremy Bentham à la fin du XVIIIe siècle. L'objectif de cette structure est de permettre à un individu, logé dans une tour centrale, d'observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s'ils sont observés. Michel Foucault utilise une métaphore du panoptique pour parler des structures psychiatriques (enfermement et contrôle de la folie) entre autre, mais surtout il en fait le modèle abstrait d’une société disciplinaire. « La morale réformée, la santé préservée, l'industrie revigorée,

Et celle-ci permet de garantir l’ordre. Du point de vue du surveillant, la foule, la masse est remplacée par une multiplicité dénombrable et surtout contrôlable. Du point de vue des « fous », des détenus, la foule comme lieu d’échanges multiples est remplacée par une solitude séquestrée et regardée. Il s’agit là de l’effet majeur du panoptique : induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir. Faire que la surveillance soit permanente dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action est le rôle de cet appareil architectural, soit une machine à créer et à soutenir un rapport de pouvoir entre surveillant / fous, soignants / soignés, la raison / la folie.

Le principe du panoptique :

Ce pouvoir est à la fois visible et invérifiable. Visible car sans cesse le « fou » ou détenu a devant lui la silhouette de la tour centrale d’où il sait qu’il est épié. Invérifiable car le détenu ne doit jamais savoir s’il est actuellement regardé, mais il doit être sûr qu’il peut toujours l’être. Cette invisibilité des surveillants est matérialisée par des persiennes et des cloisons à angle droit qui ne permettent aucune lumière entrevue qui trahirait la présence ou non des gardiens. C’est en cela sue le panoptique est une machine à dissocier le « voir » et « être vu » : dans le bâtiment périphérique, on est totalement vu mais sans jamais voir, tandis que dans la tour centrale, on voit tout sans être jamais vu.

l'instruction diffusée, les charges publiques allégées, l'économie fortifiée- le nœud gordien des lois sur les pauvres non pas tranché, mais dénoué - tout cela par une simple idée architecturale. »1

En périphérie, on trouve un bâtiment en anneau et au centre, une tour. Celle-ci est percée de larges fenêtres qui s’ouvrent sur la face intérieure de l’anneau. Le bâtiment périphérique est divisé en plusieurs cellules, qui occupent toutes la largeur du bâtiment. Chacune d’entre elles ont deux fenêtres, l’une vers l’intérieur et l’autre vers l’extérieur, ce qui permet à la lumière de traverser entièrement la cellule. Il suffit alors de placer un surveillant dans la tour centrale, et d’enfermer dans chaque cellule un « fou », un détenu. Par l’effet du contre jour, le gardien peut voir depuis la tour, les silhouettes à l’intérieur des cellules en périphérie. Le dispositif panoptique aménage alors des unités spatiales qui permettent de voir sans arrêt. La visibilité est un piège, chaque détenu enfermé dans une cellule est vu de face par le surveillant, mais les murs latéraux l’empêche d’entrer en contact avec les autres occupants. Il est vu mais il ne voit pas, « il est objet d’une information mais jamais sujet dans une communication ». La disposition de la cellule, en face de la tour centrale, lui impose une visibilité axiale, mais les divisions de l’anneau, ces cellules bien séparées impliquent une invisibilité latérale.

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Ce dispositif architectural automatise le pouvoir au sein d’un établissement, c’est pourquoi ce mécanisme est intéressant dans la comparaison avec l’élaboration de structures psychiatriques. Un assujettissement réel naît mécaniquement d’une relation fictive, de sorte qu’il n’est pas nécessaire d’avoir recours à la force pour contraindre le « fou » au calme. Ces structures panoptiques rompent avec les architectures lourdes dites de « forteresses » des maisons de force, plus de chaines ni de grilles, juste une géométrie de l’espace, simple et étudiée. Le panoptique est alors un lieu privilégié pour rendre possible l’expérimentation sur les hommes et pour analyser les transformations que l’espace peut avoir sur eux.

Jeremy Bentham, Le Panoptique, 1780.

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« C’est un type d’implantation des corps dans l’espace, de

distribution des individus les uns par rapports aux autres, d’organisation hiérarchique, de disposition des centres et des canaux de pouvoir, de définition de ses instruments et de ses modes d’intervention, qu’on peut mettre en œuvre dans les hôpitaux (…) » « En chacune de ses applications, il permet de perfectionner

l’exercice du pouvoir. Et cela de plusieurs manières : parce qu’il peut réduire le nombre de ceux sur qui on l’exerce. Parce qu’il permet d’intervenir à chaque instant et que la pression constante agit avant même que les fautes, les erreurs, les crimes soient commis. Parce que, dans ces conditions, sa force est de ne jamais intervenir, de s’exercer spontanément et sans bruit, de constituer un mécanisme dont les effets s’enchaînent les uns aux autres. Parce que sans autre instrument physique qu’une architecture et une géométrie, il agit directement sur les individus ; il « donne à l’esprit du pouvoir sur l’esprit ». Le schéma panoptique est un intensificateur pour n’importe quel appareil de pouvoir : il en assure l’économie (en matériel, en personnel, en temps) ; il en assure l’efficacité par son caractère préventif, son fonctionnement continu et ses mécanismes automatiques. C’est une façon d’obtenir du pouvoir (…) son excellence consiste dans la grande force qu’il est capable de donner à toute institution à laquelle on l’applique. » 2 Le mécanisme du panoptique st polyvalent, il peut s’appliquer à n’importe quelle fonctions : prison, école, psychiatrie, industrie, …, du moment que ces institutions ont besoins d’une relation de pouvoir envers ses usagers. (fonction éducative, thérapeutique, de production, de châtiment) Cette « machine » se veut être démocratique dans son fonctionnement, chaque individu peut venir constater le fonctionnement de l’exercice du pouvoir en observant le mécanisme depuis la tour centrale. Le panoptique devient alors une institution transparente où le pouvoir est contrôlable par la société.

2 Michel FOUCAULT, Surveiller et punir, naissance de la prison, Gallimard, 1975 ROULLEAU Cassandra / Troubles psychiatriques et espace architectural / 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteur : DESCHAMPS Catherine

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2/ Accessibilité et réglementation a)Les déficiences mentales, un handicap comme les autres à prendre en compte dans la conception architecturale. >La question d’accessibilité et l’architecte. L’accessibilité et la prise en compte de n’importe quel handicap sont devenues un aspect majeur dans la conception architecturale, mais se sont souvent les handicaps moteurs qui sont pris en compte dans la réglementation au détriment des autres types d’handicap (mentaux, surdité, non voyant). Depuis la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, l’accessibilité et la prise en compte des personnes handicapées sont devenues une composante majeure de la conception architecturale. Les architectes doivent alors se sentir particulièrement concernés par cette question. Dans le même temps, les clients de l’architecte sont de plus en plus sensibles à la question de l’accessibilité des bâtiments qu’ils commandent et demandent à leurs maîtres d’œuvre de nouvelles et réelles compétences dans ce domaine. Or, les architectes considèrent trop souvent les problèmes liés à l’accessibilité des personnes handicapées comme une contrainte et se limitent au respect strict du minimum réglementaire et normatif. Pour sa plus large part, ce cadre normatif ne prend en compte et souvent seulement de façon partielle que le handicap moteur. Les autres types de handicaps sont très peu présents, quand ce n’est pas du tout. >La notion de handicap. Un handicap, moteur ou de perception, apparaît lorsque l’adéquation entre la personne et l’aménagement des espaces n’existe pas, autrement dit l’architecture crée ou supprime le handicap. « Une personne handicapée dans un aménagement accessible est une personne valide, tout comme une personne valide dans un aménagement non accessible est une personne handicapée. »

relation entre le corps et l’espace est modifiée : changements de motricité, changements dans les perceptions visuelles ou sonores, ainsi que des changements au niveau de la représentation de l’espace et de l’orientation dans celui-ci. L’architecture, dans sa conception, peut donc permettre d’améliorer, de corriger, voire de supprimer ces déficiences, elle devient un objet correcteur pour améliorer le cadre de vie des personnes handicapées : « son infirmité cesse d’être un handicap dans un espace adapté ». On peut alors considéré que l’espace poursuit l’action de la médecine en soignant, corrigeant, rééduquant ces personnes dans le but de les réintégrer à la société aux travers des espaces architecturaux qu’elle aménage. >Relation à l’environnement construit. Le défi de l’architecte est de concevoir un environnement qui réponde aux exigences de ceux qui l’utilisent, sa résultante est que l’architecture doit essayer de compenser les déficiences potentielles des futurs usagers. « Si le but est de savoir comment les gens perçoivent et évaluent

les lieux pour que leur expérience puisse informer le processus de conception, ils doivent connaître ces lieux. Ceci signifie qu’ils doivent être capables de percevoir, de comprendre et d’avoir une réponse affective à ces environnements. »1

Les handicaps mentaux entraînent entre autres, des difficultés de communication, d’orientation, de perception et de compréhension de l’environnement bâti, pour compenser ce handicap la démarche de l’architecte doit respecter trois critères : 1/ faciliter l’orientation : cela permet à l’usager de connaître sa position dans un milieu par rapport à son référent corporel (devant, derrière, à droite, à gauche). L’absence d’orientation, due aussi bien à une surcharge d’images qu’à une répétition d’éléments uniformes, entraîne l’inconfort, l’angoisse et l’insécurité. L’orientation doit donc permettre de se situer à la fois dans le bâtiment, dans le voisinage et dans le paysage.

Pour les personnes handicapée, quelque soit la déficience, la

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D. Uzzel, O. Romice, Analyse des expériences environnementales, 2003 ROULLEAU Cassandra / Troubles psychiatriques et espace architectural / 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteur : DESCHAMPS Catherine

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2/ faciliter la compréhension de l’espace : mieux appréhender l’espace dans lequel on évolue, que se soit par les volumes, les matériaux, le traitement des surfaces ou encore le positionnement des ouvertures, permet de se déplacer plus facilement. 3/ enrichir les perceptions multi sensorielles : en effet, les perceptions visuelles, sonores et tactiles suscitent une réponse affective et une sensation de réconfort, il s’agit d’une sorte de thérapie pour la déficience mentale. b)Vers l’élaboration d’un dispositif architectural pour les handicaps mentaux : des recommandations plus que des normes. La réglementation en ce qui concerne les handicaps mentaux insiste uniquement sur la lisibilité de la signalisation comme compensation de la déficience mentale. Elle préconise pour la mise en accessibilité des bâtiments à ce type d’handicap, de simplifier au maximum les informations nécessaires au repérage et au déplacement des personnes. Cette réglementation n’impose pas de normes architecturales à mettre en place mais dénombre plutôt un certains nombres de recommandations quand à la conception des espaces accessibles à ce type d’handicap.

se repère par rapport aux volumes, aux couleurs et aux codes qui vont permettre de dissocier les espaces et les fonctions. L’accès à l’information à l’intérieur du bâtiment relève d’une qualité visuelle dont l’uniformité est le pire ennemi. 2/ Circuler : pour aider la circulation de ces usagers, il faut leur éviter la rencontre d’obstacles qui pourraient les mettre en situation de crise : ils les bloquent, les déséquilibrent, les angoissent. Comment utiliser le bâtiment ? 1/ Accéder aux activités : leurs principales ressources en matière d’information résident dans des informations visuelles simples et différenciées, et quand il est nécessaire, un accompagnement adapté mais qui ne doit pas être la seule alternative, pour favoriser l’autonomie des usagers. 2/ Participer et communiquer : il faut stimuler leur attention. Cependant, l’élaboration d’un dispositif architectural pour les handicaps mentaux ne doit en rien imposer un étiquettage des patients qui seraient alors réduits uniquement à leur handicap dans les paramètres pris en compte dans la conception des lieux qui leurs sont dédiés. Ce sont avant tout des personnes aux besoins spécifiques comme n’importe qui.

Comment s’orienter jusqu’au bâtiment ? 1/ S’orienter et accéder au bâtiment : favoriser la lecture du bâtiment en évitant tout encombrements pour une meilleure visibilité. 2/ Identifier le bâtiment : favoriser les informations visuelles et sonores en associant textes et images. 3/ Pénétrer dans le bâtiment : marquer l’entrée du bâtiment, utiliser des codes. Comment circuler dans le bâtiment et comprendre l’espace ? 1/ Se repérer : la personne atteinte de déficiences mentales fait davantage confiance à sa représentation de l’espace qu’à l’information écrite, elle fonctionne avec des repères autres que les informations données par des panneaux. Elle

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3/ La mise en place de structures adaptées aux handicaps psychiques a)Evolutions des structures psychiatriques = une modification de l’image des patients pour une architecture plus humaine. Il s’agit ici de comprendre l’état actuel des choses en matière d’architecture psychiatrique, la récente et peu répandue prise en compte de la dimension sensible au sein des espaces de soins ainsi que l’existence d’un dialogue riche mais compliqué entre architecture et psychiatrie. En effet, jusqu’à présent, l’Etat et les médecins se sont beaucoup attachés à la dynamique institutionnelle au détriment de l'environnement architectural, de l'organisation et la qualité des espaces des divers lieux d’enfermement des malades. Mais, au fil du temps, on assiste à la naissance de l’idée d’une architecture thérapeutique, qui ne se suffit pas à elle-même, mais qui a une part active dans la prise en charge des malades. >Les prémices d’une approche sensible de l’espace : Au 19ème siècle : dénonciation du régime moral / diversification des espaces / rêve d’un asile idéal conçu avec l’aide d’un architecte / les établissements spécialisés sont envisagés comme de véritables instruments de guérison / lutte contre l’uniformité des lieux de vie dans un même asile favorisant l’appropriation des lieux par les malades ainsi que le repérage dans l’espace C’est la première fois que le vécu des malades fait parti des préoccupations, cependant malgré quelques préconisations novatrices pour l’époque, on peut s’interroger sur l’authenticité des questions relatives à la qualité des espaces et la dureté des conditions de vie des aliénés. >Pauvreté architecturale des établissements types : Fin 19ème et début 20ème siècle : obligation de construire un établissement psychiatrique par département ce qui aboutit à la médicalisation de la folie / systématisme des formes architecturales décevant (rigidité du plan) / les établissements sont massifs et excentrés / les espaces intérieurs se caractérisent par l’absence de meubles,

des murs de couleurs sombres, tristes et uniformes, de petites fenêtres haut placées avec des barreaux et souvent sales.>Le retour d’une approche sensible : Les besoins des malades et les besoins thérapeutiques sont de nouveaux au centre de la conception architecturale = liberté des patients. >Diversification des facteurs pris en considérations : Ouverture de l’asile vers l’extérieur : il devient l’hôpital psychiatrique/prise en compte de l’adéquation du terrain : « terrain vaste, pas d’humidité, pas de routes fréquentées à proximité, éviter le passage de voies de chemin de fer et des cours d’eau, éviter les bas-fonds et les sommets des collines, favoriser les versants sud, se mettre à l’abri des vents dominants, préférer en dehors des agglomérations, accessibilité du terrain, s’éloigner de tout établissement bruyant, incommode, insalubre, dangereux, pas de vue directe sur la rue dans le cas d’un établissement urbain. »1 /prise en compte de

l’aération, la lumière naturelle, l’éclairage, la ventilation, le chauffage, l’isolation phonique, les revêtements muraux choisis en fonction de l’hygiène, l’esthétique, l’aménagement intérieur, le mobilier). Il s’agit alors de lutter contre le cadre artificiel de l’hôpital psychiatrique en préconisant des établissements au « caractère compréhensif, sympathique, souple et vivant ». On parle maintenant d’ambiances, on préconise des facteurs spatiaux dont certains sont encore trop envisagés de manière technique plus que sensible. >Diversification des méthodes thérapeutiques transformant l’ambiance des établissements : mise en place d’une approche sensible : Après la seconde guerre mondiale : un certains nombre de thérapies transforment considérablement l’espace psychiatrique / apparition de l’hôpital village visant la réinsertion sociale des malades / la vie en communauté est favorisée / l’hôpital affiche l’image d’un petit village avec des espaces de loisirs, de rencontre, ses circulations sinueuses, ses bâtiments espacés, ses jardins etc.

1 RAYNIER, LAUZIER. La construction et l’aménagement de l’hôpital psychiatrique et des asiles d’aliénés. Paris : Peyronnet, 1935. ROULLEAU Cassandra / Troubles psychiatriques et espace architectural / 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteur : DESCHAMPS Catherine

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>Naissance de la politique de sectorisation de la psychiatrie : Années 60 : celle-ci vise à diviser le département en secteurs géographiques, à l'intérieur desquels une équipe médicosociale doit assurer la continuité entre le dépistage de la maladie mentale, le traitement et la surveillance postcure des malades. On assiste à l’éclatement des lieux de la folie et à la diversification des lieux de soins. SIVADON (1966) a travaillé sur le comportement des personnes présentant des troubles psychiques et l’espace. « Les malades mentaux,

comme tous les êtres inquiets et angoissés, recherchent les angles protégés, les situations surélevées, les espaces qu’ils peuvent contrôler du regard. Ils sont angoissés par un espace trop large et inhibés par un espace trop restreint »2.

Ce n’est pas l’architecture des lieux en elle-même qui est thérapeutique. L’hôpital est désormais un contenant et non plus un strict instrument thérapeutique, aussi est-il préférable d’en construire de petites dimensions, dans la ville, pour que les malades soient au sein de la vie réelle et non dans un établissement qui leur offre un milieu de vie artificiel. >Humanisation des structures spécialisées : Le secteur fait apparaître diverses structures extrahospitalières destinées à l’accueil des personnes présentant des troubles psychiques. Ces lieux ne sont pas de véritables hôpitaux, nécessitant de lourds équipements techniques, aussi le travail des concepteurs s’oriente davantage vers l’architecture intérieure, les ambiances. Désormais les lieux de soins prennent exemple sur la maison, la résidence, tant sur le plan de la taille de la structure que sur son architecture extérieure et intérieure. SIVADON explique qu’un lieu sécurisant est un lieu « familier,

exploré, intégré, dont la perception et la représentation est aisée et dont la forme facilite le repérage du comportement des autres ».

concernent aussi bien l’extérieur des lieux que l’intérieur. Dans ce sens, Nicole SONOLET souligne l’importance de la « diversification des espaces », la « clarté des formes et des espaces », l’importance des repères, le fait que l’espace et ses caractéristiques peuvent favoriser ou réduire les relations, le fait que « toutes les caractéristiques physiques et leurs combinaisons doivent stimuler la perception et favoriser la mémorisation », elle parle même de la lumière, de l’ambiance sonore, des matières, des couleurs etc. sans en dire quelque chose de particulier mais seulement pour faire prendre conscience de la complexité de ce qui participe à la création d’un lieu, à l’ambiance même si elle ne prononce pas ce terme. >L’hôpital psychiatrique en ville : L’hôpital est désormais implanté dans un paysage urbain et se caractérise par une faible capacité, des aménagements intérieurs répondant à une normalisation plus souple, moins systématique, une architecture de « communication et de contact ». Les structures extrahospitalières (centres de consultations, hôpitaux de jour, etc.) se diversifient avec la naissance du secteur et sont intégrées dans le tissu urbain. Désormais, le but n’est plus de mettre à l’écart cette population mais bien de ne pas la couper de son milieu de vie et favoriser sa réinsertion sociale. Ce balayage historique souligne l’existence d’une incroyable évolution des conditions de prise en charge des malades, de l’architecture psychiatrique et de la prise en compte de la dimension sensible, des ambiances, parallèlement à l’évolution de la psychiatrie comme discipline reconnue, autonome et au dialogue entre la psychiatrie et l’architecture. Mais qu’en est-il aujourd’hui du dialogue entre la psychiatrie et l’architecture ?

Le même auteur souligne aussi le fait que le malade doit avoir le choix de ses actes « le malade doit savoir où il va, voir, arriver, pouvoir rester et fuir. », ce qui sous-entend la nécessaire diversité des lieux et expose ses recommandations qui

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SIVADON, Paul. Espace et comportement humain.

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b)Nouvelle politique de développement des équipements médico-sociaux = nouvelles formes de structures plus adaptées à chaque handicap. On remarque une réelle évolution des espaces de soins psychiatriques et de leurs relations au territoire : autrefois situé en plein centre de la ville, l’hôpital psychiatrique est alors déplacé hors de la ville. Après cette période d’isolement, les lieux de soins psychiatriques réintègrent peu à peu la ville contemporaine en favorisant la création de petites structures hospitalières ou médico-sociales au cœur de la ville. Ce retour intra-muros des lieux de soins psychiatriques se fait dans les conditions de la ville actuelle et de l’habitat contemporain, profondément différentes des conditions de la ville ancienne et de la ville industrielle. La structure urbaine et les relations à l’habitat sont caractérisées par une continuité et par une disparition des limites entre la ville et la campagne, entre la dimension locale et la dimension globale. L’Agence régionale de l’hospitalisation et les professionnels de la santé (l’ARH) a la responsabilité, aujourd’hui, de faire évoluer l’organisation de la santé mentale et son expression dans la politique hospitalière régionale. Elle définit ainsi comme première activité sanitaire d’Ile de France, la psychiatrie, qui représente 15% de la capacité totale d’hospitalisation. Cette activité a un budget total d’environ 1.22 milliards d’euros. Elle est aujourd’hui le secteur le plus porteur d’Ile de France, compte tenu de la politique de forte contrainte budgétaire qui pèse sur les autres disciplines. Alors que les secteurs d’activités ont ralenti, la psychiatrie connaît une forte progression des investissements immobiliers qui s’élèvent à plus de 61 millions d’euros pour les opérations menées chaque année. Cette évolution récente des établissements psychiatriques est caractérisée par la diversité. En effet, deux grands types de mouvements se distinguent. Le premier concerne l’évolution des grands hôpitaux psychiatriques (les ex-

asiles) qui quittent la périphérie pour s’installer dans Paris. Il en résulte la création de petites unités, la plupart du temps dans le cadre de rachat de structures, de cliniques ou autre. Le second mouvement consiste en une infinité de petites opérations « médico-sociales » comme CMP (centre médicopsychologique), CATTP (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel), hôpitaux de jour,… ces opérations réalisées en milieu urbain n’ont pas nécessairement besoin de vastes surfaces, mais permettent de répondre à la demande de proximité des patients.

4/ L’autisme, comme illustration d’un handicap mental et de ses contraintes. a)Qu’est-ce que l’autisme = les symptômes, les causes, le dépistage. Schéma des symptômes de l’autisme >Définition et symptômes de l’autisme : L’autisme est un trouble du développement caractérisé par des difficultés dans trois domaines : le contact (physique) avec les autres, la communication et l’imagination. Les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d’autisme dans ces trois domaines sont de degrés très divers. Certaines sont socialement très actives, d’autres très passives, d’autres encore refusent tout contact. Lorsqu’elles abordent quelqu’un, leur contact est souvent froid, bizarre ou étrange. Certaines personnes autistes ne parlent pas, alors que d’autres (uniquement 2%) sont très bavardes et ont un vocabulaire étendu. Leur communication est souvent superficielle, répétitive et manque de réciprocité. Les personnes autistes n’ont pas seulement des difficultés à s’exprimer de façon intelligible, leur compréhension de la communication d’autrui, surtout du langage du corps, est très différente de ce que l’on connait habituellement. Il résulte que pour eux le monde est très imprévisible et même parfois menaçant. Ce qui conduit à des comportements rigides, à un certain mode de conduite et à des intérêts restreints. Ceci peut prendre la forme de préoccupations et de routines mais aussi de rituels mentaux moins visibles. Les personnes autistes ont également des difficultés face aux

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changements (surtout s’ils sont soudains) et elles peuvent parfois avoir du mal à dépasser les situations nouvelles. A côté de ces caractéristiques typiques de l’autisme, il est aussi question de caractéristiques secondaires comme : des réactions étrangères aux stimulations, des troubles du langage, des troubles moteurs, des changements d’humeur, des troubles de l’attention et des problèmes de comportement comme l’automutilation ou l’agressivité. >Le dépistage : Les symptômes apparaissent avant l’âge de trois ans. Des signes avant-coureurs peuvent même être détectés dès six mois. L’un des problèmes les plus difficile est celui du diagnostique précoce de l’autisme. Les médecins sont peu formés dans ce domaine, et souvent hésitent à porter un diagnostic ou ne détectent pas l’handicap. Ces symptômes persistent toute la vie. Bien que des améliorations peuvent se produire dans différents domaines, dans la plupart des cas l’autisme constitue un très grave handicap sur le plan verbal, social, pour lesquels aucun traitement n’a réellement fait ses preuves jusque là. >Les causes : « A l’origine de la plupart des cas d’autisme, il existe une transmission

complexe de facteurs génétiques qui interagissent entre eux. (…) Des traits autistiques apparaissent souvent sous une forme atténuée chez les père et mère, frères et sœurs et autres proches parents d’un enfant autiste. Quelques particularités semblent associées à l’autisme : l’aisance intellectuelle, la timidité, des difficultés d’apprentissage, la dépression, l’anxiété, les crises de panique, le syndrome de Gilles de la Tourette et l’alcoolisme. Certains traits génétiques peuvent être des atouts, comme une intelligence supérieure à la moyenne ou un esprit créatif. En revanche, trop nombreux ils deviennent sources de problèmes. D’autres cause de l’autisme sont le gène de l’X fragile, des lésions fœtales, provoquées par la rubéole ou un autre virus, et des fortes fièvres pendant la petite enfance. »3

>Les signes les plus caractéristiques de l’autisme sont : _ être fasciné par les objets qui tournent _ obtenir des résultats inégaux dans les mouvements précis _ ne pas craindre le danger _ établir difficilement des contacts avec autrui _ établir difficilement le contact visuel

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Ma vie d’autiste, Temple GRANDIN

_ être hyper actif ou au contraire hypo actif _ s’adonner à des jeux obsessionnels _ éclater de rire sans raisons valables _ sembler être sourd _ être insensible aux caresses et à la douleur _ faire des crises de larmes et être désemparé sans savoir pourquoi _ résister aux méthodes conventionnelles d’enseignement _ présenter des anomalies du langage _ ne pas supporter les changements _ préférer s’isoler _ exprimer ses besoins par des gestes >L’hypersensibilité sensorielle : « J’ai un système auditif qui fonctionne comme un amplificateur

au maximum de sa puissance. Mes oreilles se comportent comme un microphone qui ramasse et amplifie le son. J’ai deux choix : je poursuis l’écoute et me laisse envahir par un déluge de sons, ou je me coupe de la source de sons. Ma mère me disait que j’agissais comme une sourde. Mais les examens d’audition indiquaient que mon ouïe était normale. Je ne peux pas moduler les stimuli auditifs qui m’arrivent. Alors j’ai découvert que je pouvais me fermer à ces sons douloureux en inventant un comportement autistique, rythmique et stéréotypé… Je suis incapable de parler au téléphone dans un bureau ou un aéroport bruyant, alors que d’autres gens peuvent le faire. Moi je ne peux pas. Si j’essaie d’éliminer les bruits de fonds, je détruis la voix au téléphone. Les bruits bruyants et soudains me blessent les oreilles comme la foreuse d’une dentiste qui frappe un nerf. »4

Les personnes autistes doivent se couvrir les oreilles parce que certains sons les blessent. C’est comme un sursaut excessif. La peur et l’anticipation d’un bruit qui blesse est souvent la cause de mauvais comportements et de crises de colère ou panique (comportements inadéquats). La stimulation tactile : les vibrations structurées réduisent les comportements agressifs et stéréotypés.

4

Architecture et autisme (en)quête de sens

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!?

Manifeste de l’indifférence

Se joint à un groupe seulement sur l’insistance et avec l’aide de quelqu’un

Les intéractions sont unilatérales

... Indique ses besoins en utilisant la main de quelqu’un

Ne joue pas avec les autres

Parle de façon incessante sur un sujet particulier

Altération qualitative des relations sociales

çà va? çà va?

Altération qualitative de la communication

Répétition machinale du langage

Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités

Rit de façon inappropriée

CONNU

Manque de contact visuel

...

Présente des comportements bizarres

Fait tourner des objets avec fascination

INCONNU

N’apprécie pas les changements

Manque de jeux imaginatifs

Certains peuvent avoir des talents, mais pas au niveau social

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Exemple, l’apareil à contention : « La machine à serrer aiderait peut être les autistes, adultes et grands

enfants, à amorcer la tolérance au toucher, à réduire l’hyperactivité et à diminuer la surexcitation du système nerveux. Des observations cliniques indiquent que les stimulations tactiles réconfortantes réduisent l’hyperactivité, et les autistes les trouvent agréables. La machine à serrer est entièrement doublée de mousse en caoutchouc épaisse, recouverte de tissu d’ameublement à envers plastifié. Elle serre l’utilisateur très fermement, pourtant elle soulage te réconforte. Le rembourrage est conçu pour se mouler au corps de l’utilisateur pour que la pression ne soit jamais inégale par endroits. La sensation de pression vous enveloppe tout entier et crée un environnement qui soulage. Au même moment, le cerveau reçoit d’importantes stimulations par pression. La pression appliquée par la machine stimule les récepteurs de pression des prolongements nerveux de la moelle épinière. Quand l’utilisateur est serré par l’appareil, il ne peut ni reculer ni se raidir pour éviter la sensation de se sentir maintenu. Il est extrêmement important que l’utilisateur contrôle la machine. Il doit pouvoir manœuvrer les commandes et être capable de relâcher la pression à tout moment. Au bout d’un séjour dans la machine de dix à quinze minutes à une pression constante, l’effet de soulagement s’estompe à mesure que le système tactile de l’utilisateur s’habitue. Pour maintenir l’effet de soulagement réconfortant, l’utilisateur doit réduire très lentement la pression et puis la faire augmenter très lentement jusqu’à un niveau où il ressent de nouveau un soulagement. » 5

>Thérapie et éducation : L’intervention précoce et la prise en charge de l’enfant dans le cadre d’un programme éducatif adapté améliorent le pronostic dans tous les cas d’autisme. Un bon programme comprend diverses méthodes thérapeutiques parce que chaque enfant est différent.

5

b)La situation actuelle de prise en charge de cet handicap = les besoins, les manques et les typologies de structures existantes prenant en charge l’autisme. 1/ Les besoins et les manques Dans ces diagrammes, il s’agit d’identifier l’importance que prend l’autisme par rapport aux autres déficiences (mentales ou physiques) dans le nombre de places qui leur est dédié en Ile de France. Bien que la part dédiée à l’autisme soit assez faible, elle reste plus importante pour la prise en charge des enfants (837 places) que pour les adultes (754 places). Ce sont en grande partie les polyhandicaps et autres déficiences intellectuelles qui l’emportent au niveau du nombre de places qui leurs sont réservées. 2/ Les typologies de structures existantes. Le choix s’est porté sur trois structures types pour l’accueil des autistes enfants et adultes afin d’avoir un panel des fonctions proposées par ces lieux d’accueil. Ces fonctions sont l’accueil de jour (activités diverses pour éveiller les usagers), l’hébergement (temporaire ou non), des classes d’enseignement, des soins thérapeutiques (sous forme de consultations), des soins à domicile et des services de réinsertion professionnelle. Ces structures proposent chacune des fonctions bien spécifiques mais aucune ne réunit plusieurs de ces fonctions en un seul et même ensemble. Schéma : Le choix s’est porté sur trois structures types pour l’accueil des autistes enfants et adultes afin d’avoir un panel des fonctions proposées par ces lieux d’accueil. Ces fonctions sont l’accueil de jour (activités diverses pour éveiller les usagers), l’hébergement (temporaire ou non), des classes d’enseignement, des soins thérapeutiques (sous forme de consultations), des soins à domicile et des services de réinsertion professionnelle. Ces structures proposent chacune des fonctions bien spécifiques mais aucune ne réunit plusieurs de ces fonctions en un seul et même ensemble.

Ma vie d’autiste, Temple GRANDIN

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Etablissements ADULTES Nombre de places dédiées par déficience en Île de France

Etablissements ENFANTS (< 16ans) Nombre de places dédiées par déficience en Île de France

356

159 68

138

166

286

1079

1355

872

1535

64 1424

754

20

8020

1339

423

2131

837 D. auditive

Troubles de la conduite

Polyhandicap

D. intellectuelle

Autre handicap

D. visuelle

Toutes déficiences

D. motrice

AUTISME

Dans les diagrammes circulaires, il s’agit la part de prise en charge de l’autisme par rapport aux autres déficiences (mentales ou physiques) dans le nombre de places qui leur est dédié en Ile de France. Bien que la part dédiée à l’autisme soit assez faible, elle reste plus importante pour la prise en charge des enfants (837 places) que pour les adultes (754 places). Ce sont en grande partie les polyhandicaps et autres déficiences intellectuelles qui l’emportent au niveau du nombre de places qui leurs sont réservées. 1400

Etablissements ENFANTS (< 16ans) Capacité et taux d’équipement départemental et régional

Etablissements ADULTES Nombre de places dédiées par déficience en Île de France

1.8 1.6

1200 équipements en %0

nbr places 2500

1.4 6 5

2000

4

1500

1000

1.2

800

1

600

0.8

500

1 0

0 75

77

78

91 92 départements

93

94

95

Dans les graphiques à barres suivants, il s’agit plutot d’identifier le taux d’équipements et le nombre de places pour les autistes par département. Tous sont majoritairement en dessous de la moyenne ce qui démontre bien le manque de structures d’accueil spécifique à l’autisme, contrairement à la forte demande des familles et associations.

0

739

773

657

647

715

1220

200

791

2

0.6

400 667

1534

1782

2063

1900

1850

1854

1875

1000

1959

3

0.4 0.2

75

77

78

91

92

93

94

95

0

nbr de places

taux d’équipement

moyenne

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centre de jour + internat ou demi pension

déficiences mentales TED

consultations + séances de traitement

déficiences mentales et physiques

FONCTIONNEMENT

interventions à domicile + enseignement scolaire

HANDICAPS

déficiences mentales et physiques

spécialisée et de soins à domicileService d’éducation

SESSAD

FONCTIONNEMENT

HANDICAPS

CMPP Centre Médico psycho-pédagogique

FONCTIONNEMENT

HANDICAPS

IME Institut Médico Educatif

hébergement

déficiences mentales et physiques

accueil permanent et temporaire + accueil de jour

déficiences mentales et physiques

FONCTIONNEMENT réinsertion sociale professionnelle + entreprise adaptée

HANDICAPS

déficiences mentales et physiques

Etablissement et Service d’aide par le Travail

ESAT

FONCTIONNEMENT

HANDICAPS

MAS Maison d’Accueil Spécialisée

FONCTIONNEMENT

HANDICAPS

FAM Foyer d’Accueil Médicalisé


RÉFÉRENCES

Qu’est-ce qu’une structure d’accueil pour autistes ? 1/ Espace Kiethon : espace de jour mixte de 850m² Il s’agit d’un centre de jour de 850m² de type expérimental, adapté dans la prise en charge éducative de dix enfants et adolescents avec autisme et de six adultes avec autisme. Le programme architectural mis en place est conçu autour de la notion du lien entre l’homme et l’espace. Mis en situation de stimulation et d'éveil, dans un cadre adapté, autour de repères organisés, les jeunes autistes trouvent peu à peu une place dans la relation avec " l'autre "et le monde extérieur.

Le bâtiment est conçu autour de l'idée de repères, d'identification et de cheminement, vers des espaces où sont développés les projets éducatifs individuels et collectifs. Le rapport intérieur et extérieur est traité suivant l'idée de continuité, de progression de franchissement et d'évolution. La relation avec l'extérieur s'effectue avec des zones intermédiaires comme les patios ou les terrasses, espaces de transition avec le monde, que les personnes autistes doivent appréhender avec autonomie.

Dans cet équipement, chaque espace a sa propre identité sensorielle et volumétrique. L'activité pratiquée dans cet espace est en relation avec cette identité et permet ainsi au jeune de faire connaissance avec l'espace et de le reconnaître.

Le schéma fonctionnel s'organise autour d'un repère spatial majeur : une circulation centrale, point de connexion des différents espaces d'éveil (ateliers socio éducatifs, artistiques et corporels). L'ensemble du bâtiment se développe sur un seul niveau réparti en quatre entités programmatiques. L'architecture s'appuie sur une démarche de haute qualité environnementale en correspondance avec le site et les matériaux mis en œuvre.

L'organisation spatiale, les matériaux utilisés et la mise en relation des espaces intérieurs et extérieurs autour de la lumière, créent des liens et des repères sensibles, qui doivent aider les personnes autistes dans leur développement. L'espace construit un axe vertébral pour guider les jeunes autistes dans le développement de leur autonomie en stimulant leur besoin vers l'organisation sociale nécessaire au quotidien. Il s’agit alors d’une architecture très peu ouverte sur l’extérieure, conçue pour aller de l’intérieur vers l’extérieur : démarche correspondant à l’handicap de l’autisme. Le but est de réfléchir l'espace d'un point de vue pédagogique, un espace sans ligne de fuite où l'enfant peut se recentrer sur lui-même, éveiller ses sens et trouver un équilibre corporel. Pour que les jeunes autistes testent leur équilibre, différentes inclinaisons de sols ont été prévues, et pour rendre leurs déplacements plus dynamiques, des couleurs et des textures variées seront appliquées aux sols et aux murs. La lumière et la température sont uniformes dans tout le bâtiment. Pas question pour eux de voir l'extérieur trop souvent : "Ils ont tendance à se laisser dissiper facilement et peuvent rester des heures à regarder par la fenêtre" : seul le réfectoire, espace de réunion est ouvert sur le paysage.

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Le patio: zone interEspace Kiethon: espace de jour mixte de 850m² médiare, permettant L'organisation spatiale interne de faire une transiPLAN MASSE

tion avec le monde

Plan masse

Architecture peu ouvert sur l'extéhon: espace de jour mixte de 850m² rieur, sans ligne de on spatiale interne fuite pour que l'enfant puisse se Sources recentrerlumineuses sur lui même. âti Acces direct Le patio: zone interxtérieur Orientation sud médiare, permettant Tourner vers le de faire une transipaysage valloné. tion avec le monde

mme n un

nc-

âti

Sources lumineuses Parois opaques Parois translucides

Le patio: zone interEspace bâti médiare, permettant Espace extérieur Accès direct de faire une transitournée vers le paysage valloné tion Orientation avec Plein lesud, monde Vitré Le patio: zone intermédiaire, permettant de faire une transition avec le monde. Architecture peu Architecture peu ouverte sur l’extérieur, sans ligne de fuite ouvert surpuisse l'extépour que l’enfant se recentrer sur lui même.

rieur, sans ligne de

Le patio dessert chaque entité fuite pour que l'entout en apportant de la lumière Architecture peu fant puisse se naturelle. ouvert sur l'exté-1recentrer niveau sur lui rieur, sans ligne de ORGANISATION SPATIALE Espace bâti Acces direct -4même. entités fuite pour que l'enR+1 fant puisse se sud -1 volume compact Espace extérieur Orientation Plein recentrer sur lui Tourner vers le du au programme Un programme regroupé en un seulmême. bloc regroupant diverses Vitré paysage valloné. Acces direct

fonctions. Organisation

xtérieur

SOURCES LUMINEUSES

Orientation sud le compact du au programme 1 niveau / 4Tourner entités /vers 1 volume paysage valloné. programme

Un regroupé en un mme seul bloc n un regroupant R+1 Le patio dessert chaque entité tout en apportant de la diverses fonclumière naturelle. R+1 tions. nc-

Plein Vitré

Le patio dessert chaque en tout en apportant de la lum Le patio dessert chaque entité naturelle. tout en apportant de la lumière -1 niveau naturelle. -4 entités -1 niveau -1 volume compact -4 entités du au programme -1 volume compact du au programme

SOURCES DES IMAGES _ kiethon.free.fr/

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2/ L’éveil du scarabée : centre HQE de 1600m² Le parti pris architectural est que l'architecture doit participer au bien être des autistes, elle doit leur apporter un cadre de vie se rapprochant au mieux de celui d'une "ambiance familiale". Respecter les contraintes d'un encadrement de soins sans en ressentir ses "effets négatifs". Il s’agit alors de s’approprier les codes traditionnels du cercle familial : - Une architecture protectrice. - Rayonnement autour d'un point central. - Des espaces extérieurs privés. - Intimité des espaces. Tout ces codes réinterprétés tentent de supprimer le côté "médical" tout en conservant les fonctions de base demandées afin de donner l'impression aux occupants d'être chez eux. A l’intérieur, la lumière naturelle joue un rôle primordial, quel que soit l'endroit où l'on se trouve, la lumière est présente mais jamais aveuglante. >Organisation spatiale et relations fonctionnelles : 1/ l’unité de vie : La volonté de l’architecte est d'éviter une architecture de type "médicale", conçue d'ensembles uniformes et distribuée par de nombreux couloirs menant aux chambres et différents locaux. Le couloir est souvent ressenti comme un élément anxiogène dans de nombreux établissement de ce type, il est trop souvent long, étroit et mal éclairé. L’idée est donc de ne plus circuler d'un point à un autre mais de déambuler d'un espace à un autre. Le bâtiment dispose d'une "rotule centrale" qui regroupe toutes les fonctions techniques demandées. Autour de cet élément, s'articule cinq "maisons" composées de quatre chambres chacune. Ces petites maisons sont volontairement désolidarisées du noyau principal en vue de retrouver une échelle plus humaine et personnalisée. Chaque maison a une

finition bois mais d'essence différente pour être aisément reconnue par leurs occupants. Des zones verdoyantes marquent l'accès et l'entrée des "maisons" évoquant ainsi la détente, l'apaisement. L'essentiel de l'unité de vie est conçu autour d'un point central, tout s'oriente et s'organise autour de cet élément ce qui permet à cette zone d'être visible de pratiquement tout le bâtiment sans que cela ne devienne une gêne pour les occupants. Toutes les zones techniques sont regroupées entre elles afin de ne pas diviser l'espace de vie communautaire. Cet espace est conçu de manière à permettre une surveillance aisée des résidents. Le bâtiment se construit alors autour du lieu de vie et non son contraire. 2/ les chambres : D’une surface d’environ 25m², elles sont facilement transformables en chambres pour handicapés moteurs. Chaque chambre bénéficie d’une vue sur l’environnement extérieur tout en étant protégé du regard de l’autre par la végétalisation. Dans chacune d’entre elle se trouve un bureau, un petit espace personnel, une salle de bain avec toilette afin de rendre autonome les usagers et de préserver leur intimité. Une des maisons est dédiée à des occupants de passage ou temporaires. Afin d’éviter toutes contrariétés lors des arrivées et des départs, il est préférable qu’elle soit dissociée du reste des unités. 3/ l’unité de travail : Dissociée de l’unité de vie, elle propose différents ateliers qui de part leur fonction caractérise ce bâtiment. Ces espaces voués à être adaptables et évolutifs, sont équipés sommairement afin de pouvoir être modifié à la demande des éducateurs selon les activités envisagées pour les usagers (modularité de l’espace).

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L'éveil du scarabée; centre HQE de 1600m² Relation avec l'extérieur Le patio: zone intermédiare, RELATION AVEC L’EXTÉRIEUR

permettant de faire une

transition avec le monde. Architecture peu ouverte sur l’extérieur, sans ligne de fuite pour que l’enfant puisse se recentrer sur lui même.

«Le scarabée, c’est d’abord une carapace, et il s’agit de la briser. Il faut créer une structure en liaison avec la nature.»

Vingtr Eclate

centre HQE de 1600m² ieur

Parking Potager + serre Maisons Lieu de vie Zone de jeu

Accès extérieurs Accès extérieurs Accès des 5 maisons de vie Accès des 5 maisons de vie Accès couvertcouvert Accès

de vie E de 1600m² LieuLieu de vie central

Lieu central

centre HQE de 1600m² REPARTITION DES ESPACES Parking Une "rotule centrale" regroupe les fonctions ieur Potager + serre ns de vie

techniques. Autour Maisons de celle ci s'articule cinq Lieu de vie maisons. Zone de jeu Ces lieux sont volontairement désolidarisés "Le scarabée, c'est d'abord groupe les fonctions du noyau principal en vue de retrouver une unecarapace, et il s'agit de la elle ci s'articule cinq échelle plus humaine et personnalisée.briser. Il faut créer une structure en liaison avec la nature." Chaque maison est facilement identifiable ement désolidarisés Espaces verts extérieurs grâce ue de retrouver une à une finition différente. Espaces verts intérieurs

personnalisée. ement identifiable rente.

ns de vie

Espaces bâtis Acces intérieur/extérieur Parking Potager + serre Maisons ParkingLieu de vie Parking Zone de jeu Potager + serre Potager + serre

Zone de jeu Maisons

groupe les fonctions Maisons Lieu de vie elle ci s'articule cinq LieuZone de vie de jeu

"Le scarabée, c'est d'abord une carapace, et il s'agit de la SOURCES DES IMAGES briser. Il faut créer une struc_ http://www.negroni-archivision.com/fr.html ture en liaison avec la nature."

"Le scarabée, c'est d'abord ement désolidarisés ROULLEAU Cassandra / Troubles psychiatriques et espace architectural / 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteurverts : DESCHAMPS Catherine 21 Espaces extérieurs nctions une carapace, et il s'agit de la ue de retrouver une Espaces verts intérieurs personnalisée. ule cinq briser. Il faut créer une struc-

Le pr médi (mais d’un

Vingtr Eclate

Le pr médi A (mais L d’un B


Axe 1 / MIEUX CONNAITRE POUR FORMER

Objectif 1 Actualiser régulièrement le corpus de connaissances sur l’autisme

Objectif 2 Améliorer le niveau de formation des professionnels et des familles

Axe 2 / MIEUX REPERER POUR MIEUX ACCOMPAGNER

Objectif 3 Définir des critères de qualité des pratiques professionnelles

Objectif 4 Améliorer le repérage des troubles et l’accès au diagnostic

Objectif 5 Mieux orienter les personnes autistes et leur famille

Objectif 6 Favoriser la vie en milieu ordinaire, à tous les âges de la vie

Axe 3 / DIVERSIFIER LES APPROCHES

Objectif 8 Expérimenter de nouveaux modèles de prise en charge

Objectif 7 Promouvoir une offre d’accueil, de services et de soins

cohérente et diversifiée A NOUVEAUX PROJETS

c)Le plan autisme 2008-2010 = volonté de diversifier les approches et expérimenter de nouveaux modèles de prise en charge.

d)Les contraintes architecturales liées à l’autisme et pouvant s’appliquer aux handicaps mentaux en général (étude de cas).

L’autisme est une cause nationale pour laquelle des réflexions ont déjà été menées, dont l’élaboration d’un plan autisme qui définit différents axes de développement afin d’améliorer les services spécifiques à cette maladie. Les nouveaux projets architecturaux liés à l’accueil de personnes atteintes d’autisme visent à s’inscrire dans le troisième axe de ce plan, qui consiste à diversifier les approches en proposant et en expérimentant de nouveaux modèles de prise en charge plus adaptés à cet handicap mentale.

1/La sécurité : comment être à la fois sécurisé, ouvert et adapté aux besoins ? site ouvert

site fermé

Il faut trouver un compromis car l’espace psychiatrique s’ouvre (sentiment de liberté) et en même temps doit être fermé afin d’assurer la sécurité des patients. Cette volonté d’ouverture implique l’inscription du lieu dans une dynamique de réseaux urbains autour d’échanges, de partages, entre espaces fermés et ouverts, publics ou privatifs, espaces de récréation et espaces thérapeutiques. SOURCES DES IMAGES =production personnelle

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Aux différentes façons d’organiser l’espace correspondent autant de façon d’organiser le rapport entre individus. L’espace de l’isolement est nécessaire, parfois délibérément choisi par le malade lui-même. Des espaces dits « à distances » facilitent l’acceptation de la présence de l’autre par le seul regard. Des espaces accolés, la proximité rend possible le dialogue : l’espace du « faire ensemble ». La sécurité des usagers nécessite donc que le site et la structure d’accueil permettent une ouverture sur l’environnement proche dans un souci de reconnexion sociale mais contrôlée par une perméabilité plus ou moins fermée qui va permettre de préserver l’intimité et l’individualité de chaque usager tout en facilitant le travail des soignants. Les bâtiments destinés à ce type de structure sont de préférence de plain pied toujours dans un soucis de sécurité des patients. 2/Eviter les intrusions par les bruits, la lumière, la vue

3/Faciliter le repérage dans le temps et dans l’espace

A

Les autistes ont besoins de repères, il faut alors ménager des espaces de transition entre intérieur et extérieur, entre un espace et un autre afin qu’ils puissent identifier le changement de lieu et de fonction. Chaque unité fonctionnelle doit avoir son identité propre (forme, couleur, matériau) afin que l’usager puisse rapidement faire le line entre un espace et la fonction qui lui est attribuée. Enfin, chaque unité programmatique doit être mise à distance l’une de l’autre afin de signifier clairement le changement de lieu.

A A

1/ espaces de transition

L’hypersensibilité des personnes atteintes d’autisme fait que l’exposition trop brutale à ces différents paramètres peut être source d’angoisse et déclencher des comportements violents envers eux et le personnel soignant. Ces pourquoi il y a différentes dispositions spatiales à prendre pour éviter ces nuisances aux usagers. Cela impose donc certaines contraintes architecturales qui vont guider le projet, notamment au niveau de la localisation du terrain (exposition au bruit, vis-à-vis), l’orientation du bâtiment (exposition à une lumière plus ou moins vive), son enveloppe (filtre, traitement des ouvertures, acoustique) et son aménagement intérieur (éviter les parcours trop grands et linéaires qui exposent au regard de l’autre).

A

C

B

2/ différentes typologies

A

B d

3/ mise à distance

SOURCES IMAGES = production personnelle

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4/Favoriser les échanges collectifs et l’individualité des usagers

+

tout en prenant en compte les malaises créés par cette proximité : retrait (minimiser les intrusions). De plus inscrire ces structures d’accueil dans un espace de la ville peut permettre de reconnecter les usagers autistes à une certaine vie sociale qui leur fait défaut. 2/Un emplacement stratégique

Les autistes ayant de gros problèmes de communication et de socialisation, l’enjeu des structures d’accueil est de proposer à la fois des espaces communs favorables aux échanges et des espaces individuels (même dans les parties communes) en travaillant l’articulation des deux.

diffusion accessibilité

5/S’éloigner du carcan hospitalier Une bonne localisation va permettre l’accessibilité de l’équipement au plus grand nombre et sa diffusion. 3/Une configuration d’ilot Il s’agit de proposer un lieu de vie plutôt qu’un milieu médicalisé afin de tendre vers une structure qui se rapproche du cadre familial (à l’échelle humaine). Quel site pour une telle structure ? Où s’implanter ? 1/Inscrire l’équipement dans un espace urbain ou périurbain

périphérie excentrée

espace urbain

étalement des unités

Il faut que le terrain d’assiette est une taille suffisante pour recevoir une structure de ce type, qui, par les contraintes liées à la maladie, est vouée à s’étaler du fait qu’il est préférable d’avoir des bâtiments relativement bas, des activités extérieures aménagées ainsi que des distances entre chaque entités (étalement plutôt que concentration en un seul bloc).

espace périurbain

En effet, les structures dédiées à la psychiatrie, dont l’autisme, ont souvent été excentré de la ville, il s’agit alors de reconnecter ces équipements à un tissu urbain SOURCES IMAGES = production personnelle

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PARTIE 2

Dialogue entre psychiatrie et architecture : comment mener un projet en psychiatrie ? 1/ Existe-t-il une architecture psychiatrique ? a)Interrelation des deux disciplines, le rôle de l’architecte L’histoire a montré les limites du recours à des modèles types d’architecture en psychiatrie. En effet, les réflexions qui ont été menées jusque là ne constituent pas des recettes à appliquer systématiquement, chaque projet est une aventure qui se nourrit des précédentes. Il est donc évident de l’importance de ce dialogue entre les deux disciplines et les différents acteurs pour l’élaboration de projets d’unités psychiatriques adaptées. Si la psychiatrie est enfin parvenue à exister sur le même plan que les autres disciplines médicales, elle doit assumer ses spécificités architecturales, en s’affranchissant notamment de principes d’organisation cartésiens, rationnels et simplificateurs dont l’objet est de produire un outil adapté à un problème spécifique. Même si sa finalité est de guérir, elle ne peut s’appuyer uniquement que sur des processus techniques. La dimension humaine des rapports entre soignants et soignés dépasse le simple cadre de l’accompagnement pendant le traitement que l’on est en droit d’attendre lors de tout séjour à l’hôpital. L’écoute et l’empathie des uns envers les autres font partie intégrante du soin. Puisque la psychiatrie s’attache à réparer le défaut de lien entre le patient et son environnement, elle peut s’appuyer sur l’architecture, en la considérant comme un moyen qui permet, patiemment, de redonner aux gens qui souffrent une image positive de leur corps et de leur présence au monde.

1/ Le travail de l’architecte = leur rôle de médiateur dans cette conception Les architectes doivent avant tout se rendre compte que les bâtiments psychiatriques ne doivent plus être uniquement conçus de manière à faciliter le contrôle et la surveillance des malades par un personnel restreint. Ce qu'il faut désormais, c'est un contexte qui aide le personnel soignant à restaurer la santé des malades. « Il s’agit de créer, dans un contexte de groupe, des espaces un peu vivables, qui ne soient pas bombardés par l’oppression, la ségrégation, les habitudes de pensée, les préjugés ; des espaces un peu libres, où la parole rendue possible favoriserait un processus de désaliénation au cœur même des organismes de soins les plus aliénés »1.

2/ La qualité des soins : objectif commun aux deux disciplines « Délivrer à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et

thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins. »2 Soins donnés par les médecins. Techniques, savoir faire, relations interpersonnelles. Moyens matériels dont ARCHITECTURE Mise en oeuvre du soin par le patient

Cependant, des difficultés de compréhension et de communication subsistent encore entre les professionnels de la santé mentale qui « verbalisent » (difficultés de compréhension du langage architectural et de la communication du projet) et les professionnels de la conception qui « visualisent » le projet (difficultés de compréhension du langage technique médical).

Accessibilité prestataire

1

Oury (1976)

2

Définition par l’OMS (organisation mondiale de la santé)

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>Schéma des niveaux d’évaluation de la qualité des soins :

Observer la pratique

Donald Donabedian

La qualité s’évalue à différents niveaux, chaque niveau est essentiel et fait partie intégrante de la qualité. On y remarque la place faite à l’environnement matériel, auquel participe l’architecture des lieux. Donabedian décrit trois dimensions dans l’évaluation des soins : 1/La structure, qui comprend les moyens matériels et humains, et leur gestion. La psychiatrie présente certaines particularités car se sont essentiellement des moyens en personnel, et que les structures sont très diversifiées. C’est dans cette dimension que se situe l’apport de l’architecture, dont l’influence sur les autres dimensions est essentielle. 2/Le processus, qui correspond à la façon dont le soin est donné : accessibilité, évaluation à l’administration, organisation de la sortie, établissement du diagnostique, mise en place d’un traitement médicamenteux ou non médicamenteux, plan de soin, suivi de l’observance et des effets secondaires sur le patient. 3/Les résultats, qui se mesurent en psychiatrie à partir de différents indicateurs : réinsertion (habitat, occupation, réseau social), niveau de fonctionnement (social, relationnel, professionnel), baisse ou rémission des symptômes, ré hospitalisations et rechutes, qualité de vie évaluée par le patient lui-même. La plupart des évaluations de la qualité partent du principe qu’une structure adéquate permet des processus appropriés aboutissant à de bons résultats, d’où le rôle primordial de l’architecture dans la qualité des soins apportés aux patients. Ainsi, la qualité s’intègre dans un mouvement perpétuel : schéma montrant la qualité comme un processus ininterrompu (Le cercle de Fowkes).

Etablir des standards de pratiques

Mettre en oeuvre les changements nécessaires

Comparer la pratique avec les standards

b)Une architecture dite thérapeutique = un contexte à l’écoute du patient. 1/ Le rôle thérapeutique de l’architecture Depuis que la psychiatrie s’est constituée en discipline médicale, projet thérapeutique et projet architectural ont été intimement liés. Mais la dimension thérapeutique de l’architecture existe-t-elle ? Quelle que soit la réponse, le processus qui transforme un besoin en objet construit est tout aussi complexe que réglementé, et correspond toujours à un tournant de la vie institutionnelle. L’articulation entre le projet de soins et l’architecture amène à se poser la question de l’existence d’une architecture qui serait spécifiquement psychiatrique, ou pour être plus précis qui s’exprimerait aussi dans une fonction thérapeutique. 2/ La dimension sensorielle et émotionnelle L’architecture peut devenir expérience physique, sollicitation sensorielle et se dissoudre dans une pratique archaïque, voire animale du lieu ou du parcours basée uniquement sur l’expérience. L’architecture, par la contrainte qu’elle impose au corps, induit volontairement des situations. Cela suppose pour les architectes d’abandonner le schéma habituel d’appréhension des programmes qui privilégie l’organisation, la rationalité et l’emploi de la géométrie comme outil conceptuel, au profit de l’utilisation des ressources du site, de la recherche d’éléments permettant l’expérience corporelle organisés le long d’un parcours où sont privilégiés les sollicitations sensorielles des patients.

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> Modèle des finalités diverses du travail architectural pour un service de soins en psychiatrie (source : Bruno Laudat, architecte DPLG).

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3/ Une architecture à l’écoute La dimension cachée de l’architecture peut exister dans n’importe quel bâtiment, quelle que soit sa destination. Mais si elle constitue une sorte de plus-value dans la plupart des cas, elle est véritablement essentielle lorsqu’il s’agit des lieux de soins psychiatriques car elle constitue une sorte d’intervalle spatial où l’écoute devient possible. Cette architecture de l’écoute existe dans les espacements, les vides. Le projet doit se construire à partir de leur traitement en tant que lieux, c’est-à-dire en tant que mise en espace d’une pratique. Un bâtiment est ainsi composé d’emplacements et d’espacements qui les séparent et les relient. Dilatés, étirés, fractionnés, ces derniers permettent l’appropriation individuelle de l’ensemble. Ce qui introduit la notion de choix, donc de liberté. L’homme est ainsi au centre des préoccupations. Celles des soignants, chargés de rétablir un contact avec les patients isolés, et celles des architectes, à qui l’on demande de mettre en espace le mode opératoire de la prise en charge institutionnelle organisée entre lieu de soin et lieu de vie. 4/La différenciation des espaces Dans un hôpital général, le réseau des lieux et des circulations est organisé dans la perspective de l’économie des rencontres. Aussi, les conditions d’espace de l’hôpital général ne permettent pas ce que doit rechercher l’hôpital psychiatrique, à savoir : favoriser le contact, la communication, la rencontre, entre le malade et les autres malades, le malade et le collectif soignant, le malade et la structure matérielle de l’hôpital. Ainsi, il ne s’agit pas d’économiser ou de favoriser les communications, mais de disposer d’une gamme de moyens spécifiques à la psychiatrie pour l’alternance, le dosage et la variété des communications. Il semble alors possible de favoriser une réorganisation du comportement en s’aidant d’une structure matérielle et sociale et c’est ainsi que l’architecture peut être considérée comme un outil thérapeutique.

2/ L’usager au cœur de la conception a)Le patient : un sujet à la fois actif et sensible (le corps comme un langage) Placer le patient au centre des préoccupations est fondateur dans l’élaboration de réponses pertinentes aux questions que pose la psychiatrie en termes de prise en charge. L’architecture psychiatrique consiste à placer un patient avec ses problèmes au centre, de mettre en espace autour de lui des propositions de soins et de connecter les deux, le bâtiment est ainsi assimilable à une promenade thérapeutique. La pertinence de la réponse architecturale repose alors sur sa capacité à comprendre les problèmes que rencontrent les usagers de la psychiatrie, et à s’inscrire à une place déterminée dans l’élaboration du projet médical. Elle doit alors créer un environnement permissif dont le contrôle lui assurera une fonction thérapeutique (sentiments de sécurité et de liberté) : elle propose plusieurs niveaux de lecture. Des choses sont visibles, d’autres cachées, elle présente des ambiguïtés. On peut ainsi, même si cela semble paradoxal, contrôler un espace de liberté. Des ruptures dans la lecture de l’espace par des changements d’échelles permettent des appropriations différentes d’un même lieu. La diversité d’espaces ainsi générée, des prises en charges variées peuvent alors s’effectuer, des zones fonctionnelles nécessitant des ambiances particulières peuvent alors cohabiter. Les patients souhaitent sortir de l’isolement : rencontrer des gens, retrouver des activités et une vie la plus normale possible. Ils demandent le libre choix et une diminution de la distance soignants/soignés.

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L’architecture doit donc répondre aux besoins fondamentaux des patients : 1/ Besoins de sécurité physique pour les malades n’ayant pas conscience du danger 2/Besoins de sécurité psychologique : _ des lieux rassurants, « contenants » _ des recoins protecteurs _ éviter l’intrusion incontrôlable des personnes étrangères _ des lieux assurant une bonne différenciation dedans/ dehors 3/Besoins de personnalisation : – à l’intérieur des chambres, en créant un espace individuel, en séparant chaque espace personnel. Les chambres doivent être au maximum à 3 lits, à condition de bien accroître le nombre, jusqu’alors minime, des chambres individuelles – dans les lieux de jour, permettre un territoire « réservé », périmètre de sécurité approprié par certains malades – répondre au besoin d’intimité et de respect de la pudeur (séparation des sexes dans les lieux de nuit et l’accès aux salles de bains, W.C.) 4/ Besoins d’aide au repérage dans l’espace et le temps – différencier chaque lieu par des caractéristiques évidentes (couleurs, volumes) très facilement perceptibles – bannir les lieux multifonctionnels (salle de jour où se passent les repas, la détente, les activités, le change) – bien distancier les lieux de jour des lieux de nuit – donner le plus possible d’informations visuelles explicatives (pictogrammes) 5/ Besoins de liberté malgré les contraintes. Il y a deux contraintes majeures contre lesquelles nous ne pouvons lutter : le placement en institution et la vie de groupe avec les troubles du comportement en chaîne qu’elle engendre. Nous pouvons cependant atténuer ces contraintes en permettant : _ une circulation libre à l’intérieur de l’hôpital (ce qui signifie la fermeture des issues générales) _ un accès aux cours ou terrasses qui doivent être un

prolongement direct des lieux de vie permettant l’alternance entre la vie de groupe et l’isolement _ accès libre aux chambres qui doivent remplir la fonction de refuge. 6/ Besoins d’équilibre entre l’individuel et le collectif : _ permettre le choix entre l’isolement et la vie sociale. Besoin de calme et de silence. Il faut que le groupe ne soit plus une contrainte imposée, majorant les symptômes, mais qu’il puisse être choisi. _ Les espaces privés et les espaces de rencontre doivent être agencés pour offrir une souplesse d’utilisation maximum. Les objectifs fondamentaux de l’architecture : 1/ Respecter l’autonomie du patient _ Vie privative favorisée ou restreinte ? _ Existence ou non de lieux de réapprentissage de la vie quotidienne ? _ Vie collective choisie ou contrainte ? 2/ Favoriser la liberté de circulation _ Liberté ou contrôle et surveillance ? _ Création ou non d’espaces modulables ? 3/ Respecter l’intimité du patient et assurer leur confort _ Chambre individuelle « fermable », qu’elle taille ? 4/ Assurer la sécurité de chaque patient _ Modularité des espaces _ Jeu de ouvert / fermé 5/ Assurer la sécurité du personnel _ Quel emplacement du poste soignant ? 6/ Favoriser la sociabilité _ Différenciation des espaces jour / nuit _ Aménager des espaces communs 7/ Favoriser la communication entre soignant et soigné _ Centralité du poste soignant, élément fédérateur

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8/ Favoriser l’accueil des familles et proches _ Travail de l’espace d’accueil L’angoisse du malade, ses besoins contradictoires de repli sur soi et de communication, le souci, voire la préoccupation sécuritaire omniprésente du personnel soignant peuvent-il trouver une réponse dans l’architecture des lieux d’accueil ? b)Les conduites spatiales et sociales des patients (prendre ses repères, s’isoler, être en relation avec l’autre). >Le cadre de vie du malade Le patient évolue au cours de son séjour à l’hôpital, suivant le traitement qu’il subit et les progrès qu’il accomplit. Parfois, il a besoin d’isolement et d’intimité, tandis qu’à d’autres moments, il doit s’associer à des groupes d’autres malades. Ces groupes eux-mêmes sont appelés à varier du point de vue de leur importance numérique. Il y aura, par exemple, les groupes de sujets qui partagent une même salle ou dortoir, les rassemblements à l’occasion des repas et des distractions, les groupes de travail, etc. Les bâtiments comporteront donc des espaces de dimensions diverses et la disposition des locaux se caractérisera par sa souplesse. Le malade doit avoir le choix de ses actes, « il doit savoir où il va, voir, arriver, pouvoir rester et fuir »1 ce qui sous entend la nécessaire diversité des lieux. Dans ce sens, Nicole SONOLET souligne l’importance de la « diversification des espaces », la « clarté des formes et des espaces », l’importances des repères, de la proximité, le fait que l’espace et ses caractéristiques peuvent favoriser ou réduire les relations interpersonnelles, le fait que « toutes les caractéristiques physiques et leurs combinaisons doivent stimuler la perception et favoriser la mémorisation », elle parle même de la

lumière, de l’ambiance sonore, des matières et des couleurs. >L’homme et ses dimensions Au centre des préoccupations se trouve l’homme, l’individu

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Sivadon

mais aussi le groupe. Il doit avoir la possibilité d’évoluer dans l’établissement avec le maximum de liberté compatible avec son état et son environnement proche, d’y exercer des activités intenses, et de se ménager des temps de repos. La première grande contradiction à surmonter est donc celle de l’opposition entre l’individu et le groupe, entre la liberté et l’isolement et le bénéfice de la socialisation. >Créer un environnement adapté La situation d’isolement est très importante pour toute personne atteinte de troubles mentaux, elle représente la mise en place d’une protection contre son environnement et toutes les agressions qui en proviennent. La personne inadaptée a besoin de sécurité et de chaleur visuelle. Il faut répondre à ses besoins en limitant la taille des pièces, l’espace doit être simple et à la bonne taille afin que l’usager puisse se concentré sur sa tâche et se sentir dans un lieu familier. De même, les malades sont souvent angoissés par l’idée de se déplacer sur de longues distances, de traverser des espaces trop vides. Il faut donc veiller particulièrement à éviter tout gigantisme dans l’architecture qui doit rester à taille humaine. >Les repères Actuellement, la dimension plus réduite des établissements et leur implantation au sein d’un milieu urbain (dans la ville) offre un nouveau faisceau de repères. Protégé par ce cocon, le patient accueilli dans une structure de petite échelle peut avoir un regard sur la plus grande partie de son environnement physique et humain. Les unités de soins ne sont plus identifiées de façon très marquée comme des établissements médicaux, cette banalisation favorise plus facilement l’intégration du patient dans la vie du quartier (reconnexion sociale du patient). Si l’implantation est réussie, l’usager bénéficie alors de tous les services de proximité que lui offre l’implantation de l’équipement dans la ville, autant de repères qui vont l’aider à se resituer dans la vraie vie. >Les lieux de rencontre, être avec l’autre L’architecte à qui on soumet des programmes souvent rigides, doit y apporter une valeur plus humaine en favorisant notamment la rencontre, en introduisant la notion de rythme et de respiration dans l’enchainement des volumes. Il doit s’intéresser à certains lieux parfois mal définis, uniquement

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quantifiés : les circulations, les espaces servants, pour les transformer en espaces à « valeur thérapeutique ajoutée ». Ces lieux remplissent de nouvelles fonctions et modifient les flux de circulation : ils proposent la flânerie et la rencontre plutôt que des déplacements dans l’urgence et l’ignorance de l’autre. Ils incitent les patients à se les approprier et à les habiter. >La préoccupation sécuritaire La responsabilité du personnel soignant est double : amener le patient à partager la vie de groupe et à se situer dans la société d’une part, et d’autre part, lui assurer une protection contre toute agression y compris de lui-même. L’architecte doit donc prendre en compte ce contexte. c)Un espace fonctionnel pour le personnel Dans la conception d’un espace psychiatrique, les usagers ne se résumment pas aux malades, en effet, le personnel soignant pratique et vit cet espace tout autant qu’eux. Celui -ci se doit alors de répondre aux besoins et exigences des soignants pour leur faciliter le travail au sein d’un espace adapté et fonctionnel. L’architecture doit donc se mettre au service du bien être des malades en améliorant les conditions de travail des éducateurs car l’espace, seul, ne peut obtenir des effets thérapeutiques sur les patients, l’accompagnement par le personnel soignant est une condition complémentaire à l’accomplissement du soin. C’est la connivence de ces deux critères qui vont favoriser l’effet positif du lieu sur le bien être du patient.

3/ Construire l’espace entre le patient et le soin. a)Initier un projet en psychiatrie = les enjeux. La prise en compte d’un contexte élargi, différent à chaque projet comme il l’est pour la prise en charge de chaque patient, est un élément fondamental de l’élaboration d’une réponse pertinente et adaptée. Le placement permanent du patient au centre des préoccupations thérapeutiques et architecturales en est un autre. Pour y arriver, l’architecture doit alors associer le « soigner » et le « prendre soin ». Les étapes de la mise en place des projets : L’élaboration des programmes doit être établie par l’étroite collaboration des personnes intéressées, des acteurs à l’initiative de la construction. Des rapports permanents entre psychiatres, architectes, techniciens, représentants de l’administration aboutiraient à un programme qui ne serait alors plus qu’un énoncé contraignant de besoins quantitatifs mais une solution réfléchie et dialoguée. La planification des besoins de structures de soins, hospitalières ou non, s’élabore au niveau régional en fonction de certaines directives nationales. Elle se fait au sein d’un dispositif de concertation associant les professionnels de la santé mentale, les élus, les usagers, les services de l’Etat et l’assurance maladie. Le projet d’établissement doit tenir compte des besoins locaux et régionaux qu’il intègre dans ses spécificités pour proposer (au moyen d’une recherche qui implique tous les personnels de l’établissement) un projet qui doit faire l’objet d’une concertation avec l’agence régionale d’hospitalisation. Cette dernière accepte le projet et attribue les moyens d’y parvenir en définissant certains critères : surface par personne, pris au mètre carré, … Plusieurs cas sont ensuite possible : soit l’établissement emploie un architecte pour réaliser le projet, soit il a recours aux services d’un architecte qui élabore les bases d’un projet soumis ensuit à appel d’offres et réalisé par l’architecte sélectionné.

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Dans ce dernier cas, un processus intermédiaire est en place : la programmation assure la mise en forme de l’appel d’offres, à partir des éléments recueillis auprès des personnes importantes de l’établissement. Le processus a lieu en amont de l’appel d’offres, et l’architecte qui réalise le projet ne peut pas y participer. Ce processus qui recueille les besoins et les synthétise est dirigé par un programmiste. Sa mise en place, sur plusieurs mois, s’effectue généralement par des groupes de travail spécialisés : un groupe technique et un ou plusieurs groupes de soignants qui réfléchissent à l’environnement du patient (espaces verts, nécessité de clôtures, couloirs, chambres, parties communes). En principe, cette méthode permet la participation de nombreuses personnes, mais a tendance à cloisonner les groupes. Les soignants expriment leurs besoins dans leur domaine, ces besoins sont traduits en cahier des charges par le programmiste pour l’appel à concours, et les architectes qui réaliseront le projet en tiendront compte. Ces groupes de travail sont également sollicités lors de la sélection des projets pour contrôler le respect de leurs demandes, un rapport d’analyse avec leurs remarques est ensuite remis au comité de sélection.

Même si de nombreux efforts ont été faits pour rapprocher les porteurs de projets de soin (les soignants) et les architectes, plusieurs interrogations demeurent : Le processus permet-il réellement de répondre aux exigences de qualité et aux besoins des usagers ? Crée-t-il les conditions de créativité permettant aux architectes de donner la meilleure réponse à ces besoins ? L’étude du processus de mise en place et de réalisation des projets montre la nécessité d’un rapprochement des spécialités, en particulier des architectes, des soignants et des équipes de direction à toutes les phases du projet. Ce dialogue des différentes disciplines permet la qualité des soins et de l’architecture des lieux de soins.

Mais cette méthode pose des problèmes : composition des groupes, gestion des rapports entre les différentes catégories de soignants, positions contradictoires sur la conception de l’architecture nécessaire aux soins. A ces limites s’ajoute la méconnaissance générale de l’architecture par le milieu hospitalier. Celle-ci n’est compensée par la présence d’un architecte dans les groupes de soignants. En effet, quand l’architecte finalement sélectionné pour réaliser le projet rencontrera les personnes qui ont fait partie des groupes, le projet sera déjà arrivé à un stade où de nombreuses options auront été prises, qui n’auraient peutêtre pas été proposées de cette manière si les rencontres avaient pu avoir lieu plus en amont. En outre, la formalisation de la programmation limite déjà certaines améliorations que l’architecte aurait pu proposer.

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Exemple de deux projets issus du concours d’idées pour étudiants sur la métamorphose de l’espace psychiatrique du site de Belle-Idée à Genève.

« Intramuros extramuros, métamorphose de l’espace psychiatrique : concours d’idées ».

« L’évolution des soins dans le domaine psychiatrique, la meilleure connaissance que l’on peut avoir, jour après jour, de ces pathologies parmi les plus difficiles, exigent de nombreux lieux pour mettre en pratique les recherches et les traitements. Bâtiments, jardins, appartements expérimentaux sont largement à créer pour à la fois protéger, soigner et réinsérer dans la ville et dans la société ces personnes fragiles entre toutes. De la part des architectes, des aménageurs et des paysagistes, la création de ces nouveaux lieux nécessite une écoute attentive, un travail fin et précautionneux, une recherche d’échelle et d’équilibre sensible qui pourrait donner un fondement irréfutable et une légitimité durable à leur propre travail. » Les deux problématiques du concours auxquelles devaient réfléchir les étudiant dans leur approche étaient : 1/ Comment traiter la confrontation d’un espace qui veut s’ouvrir et qui, en même temps, doit être fermé ? Cette volonté d’ouverture implique l’inscription de ce lieu dans une dynamique de réseaux urbains autour d’échanges, de partage, entre espace fermé et ouvert, privé et public, espaces de récréations et espaces thérapeutiques. 2/ Comment faire participer l’environnement naturel dans la thérapie ? Le but des thérapies est de permettre de mieux sentir, de se situer dans l’espace, dans le temps, dans le monde des objets et de parvenir à un remaniement et à une harmonisation de ses modes de relation avec autrui. La nature s’adresse à la fois au corps et aux sens (sensation, perception, mémoire, …). L’expérience du corps et de sa fluidité dans un environnement avec une diversité de milieux peut avoir une valeur thérapeutique par l’éveil des sens et peut constituer une aide à la détente et à la relaxation.

Première proposition : Projet « Société d’espaces : sociétés d’individus » Permettre aux malades de (ré) apprendre à vivre l’espace de la société, c’est leur offrir une pluralité de lieux comme autant d’étapes sur les chemins de l’insertion. Aux différentes façons d’organiser l’espace correspondent autant de façon d’organiser le rapport entre individus.

Ainsi on peut alors différencier : 1/ L’espace de l’isolement nécessaire, parfois délibérément choisi par le malade lui-même. 2/ Des espaces « à distance » qui facilitent l’acceptation de la présence de l’autre par le seul regard. 3/ Des espaces accolés, la proximité rendant possible le dialogue. 4/ L’espace commun du « faire ensemble », du projet commun dont la finalité est de vivre ensemble. 5/ Les transitions entre ces lieux sont déterminantes car porteuses de l’idée même de progression et du sens de l’insertion : elles permettent de voir où l’on va et ce qui s’y joue. Le point de départ du projet intègre deux axes, celui de la thérapie comme celui de l’espace. Il s’appuie sur le concept du besoin exprimé par une personne à un moment donné. Il s’attache à respecter la progression des étapes qui la conduisent à retrouver son contexte social. La mise à disposition d’hébergements pour les familles facilite l’intégration de celles-ci aux programmes de soins. De plus, l’anticipation d’un projet de sortie (logements thérapeutiques) permet de percevoir la structure hospitalière comme un lieu de passage s’ouvrant sur l’extérieur, un lieu de transit. Toutes ces démarches s’accompagnent de dispositions spatiales. Celles-ci trouvent leur valorisation à travers l’identification des potentialités des différents lieux existants sur le site et leur réaffectation au projet de soins. Les échanges entre la structure médicalisée et la commune, entre les malades et les habitants du quartier, sont favorisés par la création d’espaces communs (parc public urbain, parcelles jardinées, jardins familiaux, promenade). Cette création d’activités extra hospitalières permettent l’ouverture du site sur l’extérieur et une articulation primordiale entre le projet et la commune / le quartier : perméabilité du site.

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Deuxième proposition : Projet « Promenade de santé » Le projet prend la forme de pavillons, ces pavillons ont un territoire, un espace de contact privilégié entre patients et environnement. Les étudiants ont privilégié le contact du patient avec la nature, comme moyen de réhabilitation progressive avec ses sens, son corps, puis la société. Le pavillon est alors un espace tampon entre l’espace public et la nature. Le premier contact avec elle se fait dans un espace fermé. Les pavillons structurés avec deux approches, une première par la suppression d’une partie de leur façade et l’ouverture partielle des espaces de jour. Une seconde avec la greffe d’une serre, un jardin d’hiver, image de nature contrôlée et contenue. Les espaces de vie prennent alors un autre sens, point de départ d’une promenade qui mène à la rencontre de la nature. La serre contient l’espace de jour, comme une peau entre le patient et le monde extérieur. Six parcours partent de chaque pavillon et arpentent leur territoire. Ils correspondent à six niveaux d’isolement, d’intimité. Ils matérialisent les notions de distances et de durées limites et correspondent à l’état des relations du patient au monde extérieur. Ils sont alors la gradation de l’intensité de ces relations et sont ponctués d’évènements qui mettent les sens en éveil. Dans les premiers parcours, intimes et courts, les sensations sont ciblées, mises en évidences. Proches des pavillons, ils permettent une surveillance depuis les espaces de vie. Au fur et à mesure de son rétablissement, le patient peut se promener sur les parcours périphériques, il rencontre d’autre patient et des habitants. Concepts de conclusion : >moduler l’espace / repenser la polyvalence de l’espace >conjuguer sécurité et liberté >favoriser l’accompagnement >communication non verbale et approche corporelle >dedans / dehors, perméabilité de l’espace

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b)Les contraintes urbaines d’un tel projet (choix du site, implantation, …). La tendance aujourd’hui est d’aménager les services psychiatriques dans des bâtiments distincts, d’une part afin de réduire les dimensions de l’hôpital tel qu’on l’entend, et d’autre part pour lui conférer un caractère plus humain et moins médical. Par conséquent, le problème de l'implantation des bâtiments est similaire à celui que pose l'aménagement d'un village ou d'une petite collectivité. Il faut l'aborder comme un problème d'urbanisme plutôt que d'architecture et la première chose à faire, à partir d'un emplacement donné, est de situer les voies de communication et de délimiter les différentes zones, c'est-à-dire de répartir les espaces et d'en définir la destination. Il vaut mieux grouper les entités de manière à constituer des ensembles cohérents réunis autour de centres d'importance (noyau central / espace fédérateur). Cet arrangement correspond aux plans normaux d'un village ou d'une ville et facilite la resocialisation de chaque malade en lui donnant la possibilité d'adhérer graduellement à une série de groupes humains de plus en plus larges. Il facilite aussi l'organisation de l'hôpital en fonction d'une série d'étapes thérapeutiques, car chaque ensemble constitue une entité autonome, la structure offre ainsi aux malades une succession graduée d'espaces. L’espace urbain et de voisinage Plusieurs aspects sont à considérer, particulièrement dans le cas de bâtiments insérés dans le milieu urbain : > Que peuvent voir les patients ? Doivent-ils, veulent-ils être vus ? (incidences sur les fenêtres, les espaces extérieurs ouverts ou non), être vus ? > Image donnée par l’établissement ou la structure dans le paysage urbain > Les conditions de desserte (accès par transports en commun, entrée spécifique ou non lorsque l’unité est située à proximité d’un hôpital général) > L’accès doit-il être sécurisé ou totalement ouvert sur l’extérieur ?

L’aspect extérieur des structures psychiatriques La plupart des bâtiments existants trahissent lourdement leur nature institutionnelle et font un contraste brutal avec le cadre familial auquel le malade est habitué. C'est pourquoi on entend souvent dire qu'il faut donner aux hôpitaux psychiatriques ou autres structures d’accueil, une traduction architecturale qui rappelle le plus possible le milieu familiale (échelle humaine). Seulement, il ne s’agit pas d’une maison d'habitation privée mais d’un bâtiment qui loge 30 personnes voire plus et qui ne peut donc pas ressembler au logement ordinaire dans lequel habite une famille de 4 ou 5 personnes. De plus, il n'est pas forcément utile pour le malade de présenter les hôpitaux psychiatriques comme quelque chose qu'ils ne sont pas. Ces établissements ont un but social et le malade apprécie une institution qui traduit dans son architecture ce but particulier, tout en lui assurant le confort d'un milieu semi-domestique. Il n'est pas facile de trouver un juste équilibre, mais c'est cet équilibre que l'architecte se doit de rechercher. c)Les contraintes architecturales = les facteurs sociaux / les facteurs spatiaux / les facteurs physiques et sensibles inhérents à la conception. 1/ Qu’est-ce qui soigne ? Les murs ne soignent pas, mais protègent de l’extérieur et rassurent par l’espace contenant qu’ils désignent. 2/ La psychiatrie représentée par son architecture : Le lieu d’hospitalisation répond à plusieurs fonctions : lieu contenant et protecteur, lieu de défense sociale et lieu sécurisé en rapport à la dangerosité éventuelle des usagers. Ces fonctions contradictoires (lieu ouvert mais fermé) différencient la psychiatrie des autres disciplines médicales et font sa spécificité. Tous ces impératifs ont une influence sur la conception de l’espace de ces équipements. En effet, comment concilier la présence quasi permanente des soignants et le sentiment d’une vie normale à laquelle aspire les malades ? Comment faciliter la vie des deux communautés, les soignants et les soignés, qui jour après jour sont ensemble, sans s’épuiser dans la proximité d’une cohabitation qui deviendrai vite persécutrice ?

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3/ Changer l’image des équipements psychiatriques L’hôpital ne répond pas seulement à des logiques internes, mais fait également partie intégrante d’un environnement urbain avec lequel il interagit et évolue fortement. Le besoin d’évolution est particulièrement sensible dans le domaine de la santé mentale : pour transformer les conditions de l’accueil et de l’hospitalisation, pour faciliter le travail des soignants, pour rendre le cadre de vie agréable, pour casser l’image toute faite et très connotée de la psychiatrie qui reste encore dans l’imaginaire collectif synonyme de monde clos, avec l’appréhension qu’inspirent les lieux fermés et coupés de la vie courante. L’architecture peut contribuer à changer cette image : quels sont les facteurs qui participent au bien être dans un lieu donné ? Il s’agit de déjouer, d’exprimer autrement l’ensemble des contraintes que représente un tel programme. 4/ L’interaction avec l’environnement L’enfermement est une autre contrainte. Bien que les patients soient souvent autorisés à sortir du bâtiment dans les jardins environnants, les ouvertures sur l’extérieur doivent être contrôlées. L’architecture, dans son traitement, doit nuancer entre « enfermer » et « protéger ». 5/ L’intérieur comme une expérience de son intérieur >Se sentir bien Il faut, surtout dans un lieu de soins psychiatriques, que le patient s’y sente bien jusqu’à ce qu’il puisse se l’approprier. A cette condition, le lieu peut devenir une enveloppe qui tient le corps, assure sa sécurité et lui permet de trouver ou de retrouver des repères. Le patient peut alors s’ouvrir à l’autre, franchir l’angoisse qui le retenait d’établir des liens, il peut aussi soutenir l’attention que nécessite une activité. L’architecture contribue ainsi à la reconstruction et à la stabilisation d’une bonne image de soi car elle permet d’alterner espace pour soi et espace avec les autres. Elle est donc intimement liée au soin, puisqu’elle permet, favorise ou interdit telles ou telles relations individuelles ou collectives (elle offre des choix). >Construire des lieux de rencontre La création d’un hall, d’une salle d’accueil permet de caractériser l’entrée, la rencontre avec les familles et une ouverture vers l’extérieur. Cet espace public est une sorte

d’espace potentiel que chacun peut plus ou moins s’approprier : il appartient à l’intérieur mais il est aussi proche de l’extérieur, auquel il appartient en tant que lieu de rencontre et d’attente. >Un espace clos et protégé L’espace clos permet de se reconstruire un intérieur bouleversé par les ravages de la maladie mentale qu’elle quelle soit. 6/ Structurer le corps malade L’espace clos ne peut en aucun être un lieu d’absence de l’autre. L’hospitalisation n’est pas une prison. Il s’agit de parvenir à construire, par le biais de l’architecture, une alternance de temps, de présence et d’absence. Il faut donc que l’isolement loin du regard n’occulte pas la présence de l’autre, en particulier du soignant. C’est la question difficile de « voir » : voir / être vu / être vu voyant. 7/ La communication La conception du lieu psychiatrique doit favoriser la communication, qui est l’essence du soin en psychiatrie : communication dans une relation individuelle ou collective, avec les soignants, et aussi entre les soignants. Toutes ces fonctions autour de la parole montrent qu’il faut prévoir de nombreux espaces se prêtant à la discussion, des salles d’activité et des salles de réunion. 8/ Morphologie des unités d’hospitalisation Le fonctionnement en unité est indispensable pour un service psychiatrique. Elles peuvent être de petites tailles (20 à 25 lits) dans le cas où elles sont accouplées à d’autres structures complémentaires. Ces unités ont besoin de beaucoup d’espace, jardin ou parc, pour éviter tout sentiment d’enfermement qui pourrait générer chez le patient une angoisse conduisant à l’agressivité et à l’agitation. L’ouverture vers un espace vaste mais relativement clos à une fonction symbolique : liberté. Le contraste entre le dedans et le dehors, le « sous le regard » et le « à distance » permet de structurer la compréhension et la perception de l’espace par l’usager. Tous ces éléments indiquent que l’hospitalisation psychiatrique dans un étage d’hôpital général n’est surement pas adéquate aux besoins des patients car le confinement accroit l’angoisse du malade mental.

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9/ L’individualisation des lieux Dans tout programme d’hospitalisation, l’une des contraintes qui influent directement sur l’architecture est la notion de série : une série d’unité de soin, elles-mêmes composées d’une série de chambres. Dans la série, par la notion de répétition, tout devient équivalent, une juxtaposition sans début ni fin, extensible à l’infini. Le centre et le patient disparaissent, cette composition n’est donc pas adaptée aux lieux de la santé mentale où le patient cherche justement à se recentrer et à retrouver des repères. L’architecture doit contribuer à la réorientation et au recentrement, du moins spatial, des patients. 10/ Subdiviser les différentes unités en partie jour et partie nuit La différenciation entre les espaces nuit et les espaces jour, permet de réapprendre au patient le rythme de la journée, les repères humains et temporels. Côté nuit, on trouve une enveloppe plutôt protectrice, tandis que côté jour, le bâtiment peut être plus perméable à son environnement.

13/ Le mouvement Le patient en psychiatrie doit pouvoir pratiquer le bâtiment comme une ville miniature, un quartier : tantôt avec des objectifs, tantôt en déambulant et en flânant. Les circulations sont alors des lieux tout particulièrement appréciés, ce sont des artères vivantes. La notion de déplacement (cheminement), est un des éléments les plus importants de l’espace d’accueil psychiatrique. Se déplacer signifie marcher, aller au bout, revenir sur ses pas, monter, descendre, rentrer, sortir, tout ce qui permet de travailler consciemment la fluidité de l’espace. Le déambulatoire, ou la promenade qui favorise la circulation d’un lieu à un autre, d’un groupe de personnes à un autre, fait référence à la socialisation, à la collectivité.

11/ Ordonnance intérieure des unités de vie = pas de confinement = beaucoup d’espaces de circulations et de rencontres = des salles polyvalentes permettant des choix par les patients = des espaces dits de méditation = pas de monotonie = pas de linéarités rigides et en enfilade = introduire des courbes et des rythmes spatiaux = variété des matériaux et des couleurs 12/ La graduation La graduation, des lieux de la collectivité (espaces communs, lieux de rencontre et de partage) à ceux de l’individu (la chambre, lieu de la privatisation et du repli sur soi) est une contrainte importante de l’espace de soins psychiatriques. Le projet doit sans cesse aider le patient à se repérer. Passer du lieu personnalisé, la chambre, au lieu collectif nécessite l’identification de ces espaces, différentes échelles que va permettre l’architecture afin que chacun puisse relier la notion de déplacement et les caractéristiques propres à chacun de ces espaces.

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ETUDE DE CAS 1

Création du service de psychiatrie du centre hospitalier d’Arras / ARCHISTUDIO LIEU : Arras, Pas de Calais PROGRAMME : construction d’un service de psychiatrie de 107 lits MAITRE D’OUVRAGE : centre hospitalier d’Arras MAITRE D’ŒUVRE : Architecture Studio SURFACE : 7400m² REALISATION : concours 2001, livraison 2004 Les lieux de la psychiatrie sont souvent protégés, voire fermés, alors que l’architecture doit donner une impression de liberté et aider le patient à se recentrer tout en favorisant aussi sa vie en société. Ce dernier doit s’y sentir rassuré et pris en charge, mais il est souhaitable de l’inciter à retrouver progressivement une certaine autonomie. La conception architecturale du bâtiment a été pour une grande part déterminé par les choix thérapeutiques énoncés au préalable. Le programme médical a pour particularité de subdiviser les différentes unités de soins (trois unités polyvalentes, une unité d’accueil et une unité fermée) en une partie de jour et une partie de nuit afin de réapprendre aux patients le rythme de la journée. Cet apprentissage fait partie de la resociabilisation entreprise pendant toute la durée du séjour. Plusieurs salles d’activités (salons, restaurants, cafétéria, salon de coiffure, …) sont prévues pour recréer, à l’intérieur de l’équipement psychiatrique, les gestes de la vie courante. Les malades passent la journée dans les unités de jour et les salles d’activités spécifiques, prennent leur repas dans le self, font une pause dans la cafétéria, reçoivent leurs visiteurs dans les salons, … Ils regagnent leur chambre, dans les unités de nuit, à l’heure du coucher. La conception du bâtiment traduit les orientations médicales de l’équipe soignante : aider le patient à retrouver des repères humains, sociaux et temporels. L’architecture affirme la distinction entre les unités de jour et les unités de nuit : côté nuit, le bâtiment offre aux chambres une enveloppe protectrice, légèrement incurvée, tandis que côté jour, il devient perméable à son environnement, tourné vers

le parc de l’hôpital où se prolongent ses « rubans paysagés ». Par sa géométrie souple, l’architecture du service de psychiatrie d’Arras, allie diversité et cohérence. Elle rompt radicalement avec la logique de série et les stéréotypes « couloir-chambre / chambre-couloir » qui crée la monotonie. Les architectes ont cherché à éviter l’impression d’enfermement en affirmant les relations du bâtiment avec son environnement et en donnant à tous les lieux de vie un extérieur de référence : les jardins paysagés, l’air, le soleil, le ciel, les nuages, les arbres, et en retour renforcent l’idée d’abri, de peau protectrice, liée au bâti. Les vues, depuis la plupart des locaux, donnent sur des jardins à thèmes afin de caractériser les divers espaces (couleurs, parfums, bruits) et d’offrir aux patients des sensations différentes. Par sa géométrie souple, l'architecture du projet allie diversité et cohérence. Courbe régulière suivant le tracé du boulevard urbain, courbes souples s'intégrant au paysage, le projet fait usage de cette géométrie particulière, qui s'adapte sans rigidité aux données d'un programme et d'une topographie. Les courbes s'organisent en famille mais sont toutes différentes. Elles aident ainsi à se repérer dans le bâtiment. L'hôpital psychiatrique est aujourd'hui un lieu de transition et de passage. Ouverture et protection ont remplacé enfermement et surveillance. Pour traduire cette vision contemporaine de la psychiatrie, le bâtiment s'ouvre à son environnement, et offre à tous les lieux de vie un extérieur de référence. A l'intérieur, les halls, les circulations, les espaces communs, sont les artères vivantes du bâtiment et représentent pour les patients le mouvement de la vie. Conçu comme une promenade ponctuée de multiples stations : la cafétéria, les salons, les salles d'activités, les halls, les jardins…le bâtiment favorise la relation du patient au monde extérieur, au mouvement et à l'évènement, pour lui donner envie de sortir de sa chambre et rompre ainsi la logique de l'enfermement.

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Surface: 7400m² 107 lits

&

Unité psychiatrique divisée en trois unités polyvalentes de jour et de nuit comprenant une unité fermée, une unité d’accueil et une de soins intensifs avec en supplément un centre de consultation, des locaux d’activités, des locaux administratifs et une cafétéria.

PLAN DU R+1. Présence de deux volumes parallèles à l’avenue qui desservent des bandeaux perpendiculaires. R+3 R+2 Rdc

GRADUATION DES HAUTEURS. Plus on s’enfonce dans le terrain plus les hauteurs diminuent.

SOURCES DES IMAGES _ Kovess-Masfety V. (dir.), Severo D., Causse D., Pascal J-C., Architecture et psychiatrie, Editions Le Moniteur, 2004.

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ETUDE DE CAS 2

Mantes-La-Jolie, lieu pluriel pour pathologies multiples LIEU : Mantes-La-Jolie, Yvelines PROGRAMME : création de deux services de psychiatrie MAITRE D’OUVRAGE : centre hospitalier de Mantes-La-Jolie MAITRE D’ŒUVRE : Bruno Laudat/Sextant-architecture SURFACE : 5000m² REALISATION : concours 2000 projet lauréat

que l’on peut pratiquer en dehors du cadre médical. Ces espaces deviennent alors une sollicitation sensorielle, une opportunité d’actions spontanées pour les patients et les soignants. Dans le projet, une palette de matériaux sert également cette diversité.

Le projet médical :

3/ le bâtiment comme miniaturisation du monde C’est la multiplication des espaces, leur diversité et leur enchainement qui est porteur et qui sert l’idée d’une organisation urbaine du bâtiment, qui devient alors une représentation du monde extérieur pour le patient. Celui-ci doit donc y trouver les caractéristiques organisationnelles d’une ville à l’échelle réduite : places, squares, avenues, rues, ruelles, monuments, espaces publics, zones privées, … Il doit pouvoir pratiquer le bâtiment comme une ville, celui-ci est alors relié intellectuellement au monde dans sa représentation, dans sa pratique et sa logique.

La conception du nouveau centre hospitalier s’appuie sur quatre principes : 1/ toutes les chambres sont individuelles 2/ un centre de crise est crée en annexe 3/ chaque service de psychiatrie est divisé en deux parties afin de distinguer deux niveaux de pathologies 4/ un espace d’animation offre une vaste gamme de lieux d’activités sociales, artistiques et sportives Le projet architectural : Les architectes ont développé trois thèmes dans la conception du projet. 1/ le vide comme espace de liberté L’architecture joue sur l’équilibre entre le vide et le plein. Une unité psychiatrique est régie par des « emplacements », qui déterminent des lieux auxquels sont associés des activités (contrainte / fonction / localisation / relation / surface). Ces emplacements sont la dimension rationnelle du projet, maîtrisée par le corps médical et l’administration, ils associent une pièce à une fonction, ordonnent les rapports entre soignants et soignés, hiérarchisent l’ordre dans lequel les actes doivent être effectués. Ces emplacements (pleins) sous entendent une mise en scène rigide de l’espace, une unité des déplacements ainsi qu’un rythme monotone. L’espacement, autrement dit le vide, est ce qui se trouve entre les emplacements, il offre une respiration, une détente, un peu de liberté. Il définit des lieux de choix du patient. 2/ le cheminement comme réponse à l’état de crise Tout en étant connectés aux différents lieux d’activités, ces espacements ne se réduisent pas aux circulations. Ils doivent être multiples et variés, sous forme de places, de terrasses, de jardins, de patios, d’élargissement des circulations. Ils peuvent être souples, tendus, parfois protégés ou exposés, ils deviennent des espaces dynamiques et acteurs

Le bâtiment est organisé suivant différents types de fonctionnements : _ un fonctionnement général par pôles programmatiques _ un fonctionnement par cheminement : déambulation / promenade / parcours / trajet, qui va déterminer une hiérarchie dans les circulations au sein de l’équipement (cheminement public, privé). _ un fonctionnement par emplacements stratégiques qui vont venir structurer l’espace intérieur _ un fonctionnement par espaces à l’air libre : jardins extérieurs / jardins intérieurs, qui vont venir ponctuer l’espace construit, le plein, et venir créer des respirations Cf : plans du bâtiment La qualité d’accueil est essentielle en psychiatrie, c’est pourquoi le bâtiment tente de signifier à travers sa toiture débordante, un élément protecteur, une notion d’abri comme fondement de la prise en charge. Cette toiture unique et courbe unifie et recouvre les différents espaces. La végétalisation des différents jardins émerge de cette nappe et donne une dimension humaine au bâtiment. Sur les pignons, le creux de la toiture crée l’échelle domestique des zones d’hébergement. Des modelés de terre protègent les chambres en façade des regards extérieurs. Le jeu inverse des courbes (le toit et les modelés) évoque une certaine harmonie et une sorte d’effacement derrière la nature.

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SOURCES DES IMAGES _ Kovess-Masfety V. (dir.), Severo D., Causse D., Pascal J-C., Architecture et psychiatrie, Editions Le Moniteur, 2004. ROULLEAU Cassandra / Troubles psychiatriques et espace architectural / 2011-2012 / ENSAPVS / Tuteur : DESCHAMPS Catherine

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CONCLUSION La psychiatrie est une science qui évolue rapidement, en effet, de nouvelles thérapies sont sans cesse mise en place. Ainsi, la conception de ces espaces doit évoluer parallèlement afin d’éviter des réponses trop figées et inexactes qui deviendraient vite obselètes. Travailler sur le thème «Architecture et troubles psychiatriques» nécessite, outre une compétence dans le domaine de l’espace, une connaissance du domaine du handicap mental, connaissance d’autant plus importante que les principaux utilisateurs sont incapables d’exprimer clairement leurs désirs et besoins. Il s’agit là d’une des difficultés fondamentales liée à la psychiatrie. Dans ce sens, l’architecte devient le médiateur entre les différentes parties, le soignant, le soigné, un rôle qui fait appel à la tolérance et au discernement. Au travers de ces recherches il apparait cohérent que la perception de l’espace par l’homme et l’influence du milieu sur les sentiments, habitudes et le comportement de l’être malade sont des questions qui intéressent fortement la psychiatrie et l’architecture. En effet, le lieu, par sa forme et son agencement agit directement sur chaque individu. Quand il s’agit de personnes qui nous sont différentes, il en va de même. Cependant, il n’existe pas de lieu miracle ou parfait, ni de réponse exacte en architecture dans ce domaine, c’est pourquoi l’architecte se doit d’être attentif à la vie des usagers de ces futures constructions pour que l’espace créée puisse avoir un réel rôle positif. Un champs d’étude important s’ouvre alors pour des équipes plurielles dans lesquelles doivent être représentées plusieurs disciplines : psychiatres, administrateurs, usagers et architectes. De nouvelles réflexions sur le sujet pourront permettre la création de nouveaux espaces de soins,de nouveaux modèles de prise en charge afin de répondre à la forte demande. Le choix de ce sujet de mémoire à été guidé par mon thème de projet de fin d’étude qui consiste à la conception d’un

centre d’accueil pour les personnes atteintes d’autisme. Toutes ces recherches m’ont permis de comprendre la complexité d’un tel projet dont l’enjeu est de générer un espace matériel adapté à des êtres destructurés et déconnectés pour la plupart d’entre eux de la réalité. Ils n’ont en effet pas la même perception que nous de l’espace qu’ils pratiquent, et cela intègre un enjeu important dans la conception des espaces qui leurs sont dédiés. L’autre difficulté est d’intégrer toutes les contraintes architecturales liées à la conception d’un lieu de soin spécifique pour créer un lieu de vie convivial tout en laissant une part de créativité à l’architecte. Le parti pris et l’enjeu du projet est donc de créer des espaces qui permettent la reconnexion sociale des personnes atteintes d’autisme. En effet, le gros handicap de cette déficience est l’isolement, affranchi de tout repères sociaux, le projet vise à améliorer ce problème au travers d’une graduation des espaces. Cette progression des espaces doit favoriser tout aussi bien la collectivité, la rencontre, que l’individualité de chacun. L’architecture du projet doit offrir des choix, créer un sentiment de liberté dans une structure cadrée. Pour cela je décide de mettre l’accent sur la singularité de chaque pôle en réponse aux différentes contraintes que j’ai pu voir au travers de mes recherches. Cette diversité génère un repérage dans l’espace, une identification des différentes fonctions et surtout, elle va stimuler sensoriellement les personnes autistes afin de les sortir de leur logique d’isolement. Afin de créer un ensemble cohérent malgrès les diversités qui le compose, le travail sur les interstices, les connecteurs entre ces différentes entités crées est très important. Ils peuvent prendre différentes formes, échelles, afin de construire des relations entre les différents pôles programmatiques. Ces interfaces amènent des cheminements au travers de micro espaces dans une idée de progression vers la reconnexion des usagers du centre.

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Après l’étude de différentes références, des centres pour autistes, des foyers et maisons d’accueil spécialisées, ou bien des unités psychiatriques, j’ai envisagé le projet comme un véritable village miniature, non pas à l’échelle de l’hôpital village. Bien que celui-ci ait souvent pris des proportions importantes, bien au delà de l’échelle du «village», son fonctionnement m’a parut intéressant dans les principes envisagés. Le malade est plongé dans un microcosme qui reproduit les gestes, les structures, les typologies du quotidien. C’est ce processus d’éloignement du carcan hospitalier qui m’a intéressé. C’est pourquoi l’image du projet envisagé est celle d’un petit village protégé, car situé en milieu urbain. On y retrouve différentes entités bien affirmées et connectées entres elles par un réseau, afin de créer un ensemble cohérent. Ces entités occupent plusieurs fonctions : dialoguer, mettre en commun, s’isoler, être à distance, s’intégrer, contrôler et protéger. Le but est vraiment de créer un lieu favorable à l’amélioration du comportement des usagers, qui, ont des besoins et attentes bien spécifiques. C’est pourquoi l’écriture de ce mémoire m’a permis d’avancer dans la réflexion de mon projet, en mettant le doigt sur les spécificités de l’architecture en psychiatrie. Tout en sachant que tout ce qui a été fait n’est pas figé mais voué à être perpétuellement amélioré toujours dans un soucis de bien être des futurs usagers de ces lieux quelsqu’ils soient. C’est dans cet élan de renouveau que s’inscrit mon projet, dont ce mémoire est une sorte d’introduction.

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BIBLIOGRAPHIE > Baker A. , Llewelyn Da Vies R., Sivadon P. , Services psychiatriques et architecture, 1960. (google books) > Boulai-Saguez O., Architecture et autisme (en)quête de sens, Rapport de PFE, ENSAPVS, juillet 2010. > Grandin T., Ma vie d’autiste, Odile Jacob, 1986.

> Sivadon, P., L’espace vécu : incidences thérapeutiques, L’évolution pychiatrique, Juilletseptembre, tome XXX – Fascicule III. 477 498, 1965. > Intra muros, extra muros : métamorphose de l’espace

psychiatrique : le site de Belle-Idée à Genève : concours d’idées pour étudiants européens , Institut d’architecture, Université de Genève, 2001.

> Kovess-Masfety V. (dir.), Severo D., Causse D., Pascal J-C., Architecture et psychiatrie, Editions Le Moniteur, 2004. _ Les métaphores de l’hôpital psychiatrique, Donato SEVERO, architecte _ L’Agence régionale de l’hospitalisation et les professionnels de la santé, Dominique COUDREAU, directeur de l’ARH d’Ile de France _ Architecture et qualité des soins en psychiatrie, Viviane KOVESS-MASFETY, psychiatre _ Les spécificités de l’architecture dite psychiatrique, Donat BRIANDET, architecte _ La mise en place du cahier des charges, Nicole HORASSIUSJARRIE, psychiatre L’architecture psychiatrique comme structuration de l’intérieur, Alain DENIAU, psychiatre > Laudat B., Pascal J.-C., Courteix S., Thoret Y., Mener un projet architectural en psychiatrie, 2008. (google books) > Leothaud I., Ambiances architecturales et troubles du comportement, Ecole d’Architecture de Grenoble, 2006. > Pinel S., Traité complet du régime des aliénés, ou manuel des établissements qui leur sont consacrés, 1836. > Raynier, Lauzier, La construction et l’aménagement de l’hôpital psychiatrique et des asiles d’aliénés. Paris : Peyronnet, 1935. > Raynier et Beaudoin. L’assistance psychiatrique Française, Melun : Presse de l’imprimerie administrative, Volume 1, 1949.

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