Terres de l'Ebre

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Terres de l’Ebre Français



Terres de l’Ebre, une Catalogne peu connue

Lorsque Sebastià Juan Arbó écrivit Terres de l’Ebre, en 1932, il était loin d’imaginer que le titre de son roman définirait un jour toute la portion du territoire catalan baignée par l’Èbre, l’un des grands fleuves de la péninsule Ibérique. Nous sommes donc sur les rives du fleuve, mais aussi au bord de la mer et non loin de la montagne. Car, sur quelques kilomètres, cette pointe du sud de la Catalogne rassemble les paysages du bassin fluvial, les décors montagneux du massif d’Els Ports immortalisés sur une soixantaine de toiles de Pablo Picasso, les couleurs du delta de l’Èbre et cent cinquante kilomètres de plages sauvages.


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Toute cette richesse naturelle avait déjà séduit les Ibères et les Romains, qui voyaient dans le cours de l’Èbre une voie stratégique de commerce permettant l’entrée de marchandises depuis la mer jusqu’à l’intérieur de la péninsule. C’était aussi un moyen d’irrigation des cultures vivrières. Plus tard, musulmans, juifs et chrétiens y formèrent d’importantes enclaves qui se disputaient le contrôle de cette région située au carrefour de la Catalogne, du Pays valencien et de l’Aragon. Le passage de toutes ces cultures a laissé un héritage considérable, dont témoignent non seulement nombre de sites historiques (grottes ornées de peintures rupestres, gisements ibères, châteaux médiévaux, cathédrales, palais Renaissance, caves modernistes, tranchées de la guerre civile, etc.), mais aussi une cuisine basée sur les


meilleurs produits de la mer, du fleuve et de la terre, et des traditions populaires qui dotent de caractère l’un des territoires les plus singuliers de la Catalogne. Les Terres de l’Ebre sont aujourd’hui un endroit calme, où vous percevrez le poids de l’histoire tout en découvrant certains des plus beaux paysages du bassin méditerranéen. Les Terres de l’Ebre ont en outre été récemment déclarées réserve de la biosphère par l’Unesco. Cette déclaration prestigieuse constitue tout à la fois une reconnaissance du respect et de la sensibilité dont font preuve les habitants de la contrée et de leur extraordinaire patrimoine naturel et paysager. En vous y rendant, vous aurez donc la certitude d’y percevoir le poids de l’histoire tout en découvrant certains des plus beaux paysages du bassin méditerranéen.



Sommaire

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Le delta de l’Èbre, un paradis naturel

Le parc naturel d’Els Ports

Autres espaces naturels

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La côte de l’Èbre

Un tourisme actif

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Cuture, musique et traditions

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Les saveurs de la mer et de la montagne

La vie au bord de l’eau

Des villages chargés d’histoire

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Les chemins de l’histoire

L’Èbre au pied de la chaîne de Cardó

Carte

Adresses utiles

Le delta de l’Èbre





Le delta de l’Èbre

Le delta de l’Èbre, un paradis naturel www.gencat.cat/parcs/delta_ebre www.museuterresebre.cat

L’exceptionnelle richesse de la flore et de la faune du delta de l’Èbre fait de cette pointe située à l’extrême sud de la Catalogne un paradis de nature, de couleurs et de vie. Le fait qu’il constitue la principale zone humide de Catalogne – et l’une des plus intéressantes à l’échelle internationale – a valu au delta d’être classé parc naturel en 1983. Il se distingue en effet non seulement par la beauté de ses paysages, mais aussi, et surtout, en tant que l’un des grands habitats aquatiques de la Méditerranée occidentale, à côté de la Camargue à l’embouchure du Rhône et du site naturel de Doñana, en Andalousie. Avec ses trente-deux mille hectares, le delta de l’Èbre recouvre les cantons du Baix Ebre et du Montsià, englobant les plaines des environs de L’Ampolla, Amposta, Deltebre, Sant Jaume d’Enveja et Sant Carles de la Ràpita. Mais seul un quart de cette surface fait partie du parc naturel du delta de l’Èbre. Dans les zones du delta situées à l’intérieur des terres prédominent les grandes étendues de rizières aux couleurs changeantes au gré des saisons, tandis que sur le littoral vous trouverez de grandes lagunes entourées de marais de roseaux, ou roselières. De vastes étendues de sols salins et des kilomètres de plages désertiques bordées de dunes complètent ce décor, que composent notamment les lagunes de Les Olles, d’El Canal Vell, de La Platjola, d’El Garxal, de L’Alfacada, de La Tancada et de L’Encanyissada, les îles (à accès restreint) de Buda et de Sapinya, et les presqu’îles Rizière

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Le parc naturel du delta de l’Èbre

Le phare d’El Fargar


Le delta de l’Èbre

de La Punta de la Banya et d’El Fangar, ainsi que les landes de Casablanca et les sources d’eau douce de Baltasar. Toutes les zones humides comprises dans le delta font partie du réseau Natura 2000. L’accès aux endroits privilégiés par les oiseaux pour la nidification est réglementé au printemps et en été, c’est-à-dire en période de reproduction. Une flore et une faune caractéristiques La singularité de la végétation du delta, qui compte plus de 700 espèces différentes, en fait un paradis pour les passionnés de botanique. Les roselières en sont l’un des éléments les plus caractéristiques. Le roseau des marais, la massette et la paille de dys sont les plantes les plus abondantes de cette famille. Sur les berges de l’Èbre poussent le peuplier blanc, l’orme, l’aulne, le tremble et l’eucalyptus. Quant aux cultures, le riz occupe indéniablement la première place. Vingt et un mille hectares de rizières marquent le paysage de cette impressionnante enclave naturelle et constituent un écosystème de grande valeur. Nécessitant d’être inondées en permanence, les rizières forment un marécage où la présence d’algues, de crustacés et d’insectes est essentielle pour l’alimentation des oiseaux qui vivent dans le parc naturel. Le busard des roseaux, le martinet blanc, le héron bihoreau, le martinet à collier roux, le héron cendré, le flamant, la pie de mer, la perdrix de mer, etc., ne sont que quelques exemples de la grande variété ornithologique que l’on peut observer dans le delta. Cet endroit est précieux pour les nichées d’oiseaux, en grande partie migratoires. On a pu en recenser plus de quatre cents espèces, ce qui représente plus de 60 % des espèces présentes dans l’ensemble de l’Europe. La rencontre du milieu marin et des eaux fluviales du delta donne lieu à une grande variété d’espèces de poissons. C’est ainsi que l’on peut trouver des poissons autochtones tels que l’anguille, le barbeau, la carpe et le mulet, et des poissons introduits par l’homme, notamment le silure et la gambusie. Si vous voulez apprécier à sa juste valeur cet espace naturel, observer les oiseaux, vous balader à vélo ou plonger dans l’histoire du delta de l’Èbre, nous vous conseillons vivement d’aller voir l’écomusée du parc naturel à Deltebre, qui donne une image des valeurs humaines et naturelles de ce territoire. La visite de ce musée (Ecomuseu) s’articule autour de reconstitutions des différents éléments caractéristiques, tels que le fleuve, les lagunes, les rizières et les arbres des rivages. Un aquarium permet d’observer de près les espèces de poissons et d’amphibies les plus communs dans le delta de l’Èbre. 13


Terres de l’Ebre

Une visite de l’écomusée se termine agréablement par une promenade du côté de la Casa de Fusta, située près d’El Poblenou del Delta, devant la lagune de L’Encanyissada. Cette maison en bois emblématique de cet endroit date de la fin des années 1920, lorsqu’un groupe de chasseurs décida de s’installer dans le delta, attiré par la quantité et la variété des oiseaux présents dans cet habitat. Aujourd’hui, on y a aménagé un centre d’information sur le parc naturel du delta de l’Èbre, où vous trouverez toutes sortes de renseignements sur les itinéraires possibles, les endroits à voir absolument et les activités pouvant y être pratiquées. Dans l’une des pièces de la maison a été aménagé le Museu Ornitològic, un musée ornithologique recelant une très intéressante collection représentative des espèces d’avifaune qui habitent dans le delta de l’Èbre ; on y trouve quelque deux cents exemplaires de cent trente-quatre espèces différentes, qui mettent en lumière la particularité de chacun des écosystèmes du delta. Enfin, le parc naturel est émaillé d’observatoires en bois situés dans des endroits stratégiques où vous aurez le loisir d’admirer une nature magique, colorée et, surtout, vivante.

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Les Salines de la Trinitat


Une promenade dans le Delta

Circuit de nature Randonnée à vélo de route ou à VTT, observation d’animaux et de plantes Itinéraire : une agréable promenade sur les plages, les lagunes et les marais salants du Delta.

38 km, balisé, 2 h 15’ Difficulté : itinéraire plat ne présentant aucune difficulté, pour tous les âges. Comment s’y rendre : par la route jusqu’a Sant Jaume d’Enveja depuis Amposta.

Information — Conseil cantonal Montsià — Conseil cantonal Baix Ebre — Turisme Terres de l’Ebre — Routes Palau Robert — Offices de tourisme : www.catalunya.com — Voir pp. 76-77




Le parc naturel d’Els Ports

Le parc naturel d’Els Ports www.gencat.cat/parcs/els_ports www. elsports.cat www.centrepicasso.cat

Le massif d’Els Ports se dresse au sud de la Catalogne, à la limite avec l’Aragon et avec le Pays valencien. Son relief calcaire et très accidenté – avec des falaises, des grottes, des failles et des gorges d’une beauté spectaculaire – donne lieu à des paysages typiquement méditerranéens, mais l’on y trouve aussi des forêts qui feraient plutôt penser aux climats eurosibériens. Le massif renferme les hêtraies les plus méridionales de la péninsule Ibérique, dont un bois classé réserve naturelle car il abrite des arbres centenaires, et plusieurs arbres monumentaux. La faune est représentée notamment par le vautour, l’aigle doré, le chat sauvage, la loutre et, surtout, la chèvre hispanique, symbole de ce massif, qui témoignent de la richesse environnementale de ce vaste territoire classé parc naturel, sur son versant catalan, en 2001. Ce faisant, on reconnaissait la valeur de l’un des sites naturels les plus significatifs de la Catalogne, le troisième, en superficie, après les parcs naturels de l’Alt Pirineu et du Cadí-Moixeró. On entre dans le parc par trois voies principales, une par canton (Terra Alta, Baix Ebre et Montsià). Au nord se situent Horta de Sant Joan, où se trouve le centre d’information de l’Ecomuseu, Prat de Comte, qui abrite le centre d’information de la Terra Alta, et Arnes, où vous pourrez vous adresser au point Info du Molí de l’Oli (moulin à huile). À l’est, on traverse Roquetes, où se trouvent le siège administratif du parc naturel et le centre d’information du Baix Ebre, qui présente l’exposition permanente « Geoports ». Enfin, au sud, l’accès au parc se fait par La Sénia, dont le centre d’information du Montsià présente l’exposition « La vie à Els Ports ». Nous Les Roques de Benet

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Vue depuis le mont Caro

Paüls vu depuis l’église Santa Maria


Le parc naturel d’Els Ports

vous recommandons vivement de faire une halte dans l’un de ces bourgs, avant de pénétrer plus loin dans le parc. Au sud du massif, le paysage est enchanteur. La Sénia, nom d’un fleuve qui prend sa source dans les sommets, y décrit de petites gorges où se succèdent des mares dont les eaux cristallines comme celles de la mare dite d’Els Arenals – invitent, en été, à un petit plongeon. Le point culminant de toute la chaîne est le sommet d’El Caro (1 441 m). Dominant le massif, il est entouré de pins modelés par les vents, surgissant au milieu de terrains rocailleux plutôt arides. Cet excellent point de vue vous offre une large vue panoramique sur toute la vallée de l’Èbre. Au premier plan se dressent les monts de Cardó et à l’horizon, du côté de la mer, vous apercevrez les découpures du delta de l’Èbre ; en suivant le fleuve, vous pourrez apercevoir les villes qui le bordent : Deltebre, Sant Jaume d’Enveja, Amposta, Vinallop, Campredó et, enfin, Tortosa.

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La traversée d’Els Ports

Circuit de nature VTT Itinéraire : extraordinaire mais difficile randonnée à travers le massif d’Els Ports ; moins ardue si on la fait en deux jours (2 150 m de dénivelée acumulée en montée partiellement balisée).

70,4 km 8 h (aller et retour) Difficulté : itinéraire difficile, être en bonne forme physique et avoir le sens de l’orientation. Comment s’y rendre : rejoindre Fredes (Baix Maestrat) depuis Ulldecona par la route TV-3319.

Information — Conseil cantonal Montsià — Conseil cantonal Terra Alta — Turisme Terres de l’Ebre — Routes Palau Robert — Offices de tourisme : www.catalunya.com — Voir pp. 76-77




Autres espaces naturels

Autres espaces naturels www.reservanaturalsebes.org

Les monts de Cardó, situés dans le canton du Baix Ebre, à quelques kilomètres du massif d’Els Ports, offrent aussi bien de doux reliefs que des roches escarpées surplombant de petites vallées encaissées. Son point culminant est la Creu de Santos (942 m), mais ce territoire est surtout connu pour le centre thermal de Cardó, construit au bord de la falaise qui surmonte le ravin de Sallent. À l’origine, cet ensemble architectural était un couvent et une chapelle carmélites datant du xviie

siècle ; depuis le

xixe

siècle, il abrite un établissement thermal. Il appartient à

la commune de Benifallet mais on y accède par Rasquera. Le long de la vallée se dressent treize autres chapelles, toutes situées près d’une source. Plus au sud, la chaîne du Montsià s’élève parallèlement à la mer, magnifique observatoire naturel d’où vous distinguerez l’étendue du delta de l’Èbre et les plaines de l’intérieur délimitées par le massif d’Els Ports. La Roca Foradada est l’un des sommets les plus impressionnants de cette chaîne : à sept cents mètres au-dessus du niveau de la mer, à l’extrémité d’une masse rocheuse, il plonge brusquement au-

Le centre thermal de Cardó

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Terres de l’Ebre

dessus de Sant Carles de la Ràpita et de la baie d’Els Alfacs. Ce petit massif au relief calcaire conserve des bosquets de chênes et de pins mais il est surtout recouvert de végétation arbustive. Les petites vallées qui s’y sont formées sont sillonnées de sentiers et d’itinéraires prévus pour les randonneurs à pied et à vélo de montagne. Au nord des Terres de l’Ebre, dans la vallée dessinée par le fleuve, la réserve naturelle de faune sauvage de Sebes et du méandre de Flix constitue la deuxième zone humide, en importance et en superficie, du territoire. Ces deux sites fluviaux sont particulièrement riches en végétation de rivage. On y trouve l’une des plus grandes roselières de Catalogne, ainsi que des marais et des îles fluviales. En 2001, un projet a été lancé pour la réintroduction de la cigogne blanche et pour la récupération de prairies inondables au moyen du pâturage par des chevaux provenant de la Camargue. Le personnel du centre d’information du Mas del Director vous orientera sur toutes les activités organisées dans cet endroit, qu’elles soient de formation ou de loisirs, et vous guidera dans le nouveau centre d’interprétation du chemin de Sirga.

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La réserve naturelle de Sebes

La chaîne du Montsià


De Móra d’Ebre au Pas de l’Ase

Circuit de nature Randonnée pédestre Itinéraire : chemin coïncidant en partie avec les anciens chemins de halage et de mules. (45 m de dénivelée acumulée en montée - partiellement balisé).

17,6 km, 4 h 30’ (aller et retour) Difficulté : itinéraire de moyennement difficile à très difficile, le tronçon du sentier qui s’enfonce dans le Pas de l’Ase est réservé aux randonneurs aguerris. Comment s’y rendre : par la route jusqu’à Móra d’Ebre ou en train jusqu’à Móra la Nova.

Information — Conseil cantonal Baix Ebre — Conseil cantonal Ribera d’Ebre — Turisme Terres de l’Ebre — Routes Palau Robert — Offices de tourisme : www.catalunya.com — Voir pp. 76-77



Terres de l’Ebre

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La côte de l’Èbre

La côte de l’Èbre www.ametllamar.cat www.elperello.cat www.ampolla.org www.turismelarapita.com www.alcanar.cat

La région des Terres de l’Ebre possède cent cinquante kilomètres de côte, une longue ligne littorale qui s’enorgueillit d’une grande diversité de paysages. Au nord, les falaises alternent avec de petites criques ; au sud, vers le delta de l’Èbre, s’étendent de grandes plages de sable fin et doré. Les unes et les autres, souvent peu connues, offrent un cadre calme et paisible, qui n’est pas fréquent sur le littoral méditerranéen de chez nous. La ville de L’Ametlla de Mar, au nord du littoral de l’Èbre, est un ancien village de pêcheurs typiquement méditerranéen, agréable, aux façades blanchies ; son profil côtier est encore l’un des plus purs de la côte catalane. Au nord de la ville se dresse le château de Sant Jordi d’Alfama, une forteresse du xiiie siècle aujourd’hui reconstruite, qui eut à subir les attaques périodiques des pirates sarrasins. Le paysage rocheux qui l’entoure cache d’harmonieuses calanques aux eaux transparentes, dont celle où se trouve la plage de Santes Creus. En longeant la côte vers le sud, vous gagnerez les plages d’El Perelló. Ce littoral s’orne de rochers ocres et d’une végétation typiquement méditerranéenne, composée de pins, d’oliviers et d’agaves qui poussent jusqu’au bord de l’eau. Les plus grandes plages sont celles de Santa Llúcia et de Morro de Gos, couvertes de gravier. Au milieu d’endroits à moitié sauvages se nichent les criques d’El Pont de l’Àliga, Moros et La Buena. Sant Carles de la Ràpita

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Terres de l’Ebre

Passé le cap Roig, vous verrez la plage du même nom (sur le territoire de la commune de L’Ampolla), une plage de sable bordée de falaises d’une couleur cuivrée. Puis vient une côte rocheuse ponctuée de petites criques et de plages plus étendues de gravier fin. Après L’Ampolla, station balnéaire fréquentée par les habitants de la région, le littoral change radicalement. L’Ampolla est, en effet, la porte du delta de l’Èbre et c’est à partir de là que se succèdent vers le sud les plages couvertes de sable fin et aux eaux peu profondes qui caractérisent ce littoral. Le calme du delta À l’embouchure de l’Èbre, la rencontre entre la terre et la mer a modelé un littoral d’une beauté sauvage, fait de dunes et de longues plages dorées. Dans la partie nord de la côte du delta, les plages d’El Fangar, de La Marquesa et de Riumar offrent un aspect désertique. Plus au sud s’étendent de grandes plages de sable appelées Migjorn, L’Alfacada et El Serrallo, cette dernière étant protégée par une végétation arbustive qui en fait un endroit de choix pour les amateurs de naturisme. La plage solitaire d’Els Eucaliptus débouche sur El Trabucador, une fine langue de sable qui relie la partie centrale du delta et la presqu’île de La Banya, décrivant la baie d’Els Alfacs et fermant le delta de l’Èbre au sud. C’est là que se trouve la ville de Sant Carles de la Ràpita. Fondée par les Maures, elle connut son essor dans la deuxième moitié du xviiie siècle, lorsque le roi Charles III d’Espagne décida de faire de la baie d’Els Alfacs l’un des grands ports de commerce de la Méditerranée occidentale. Le projet n’a pas survécu à la mort du roi, mais cela n’a pas empêché La Ràpita de devenir un important port de pêche et l’un des grands pôles touristiques de cette région. La côte du delta se poursuit un peu plus au sud pour prendre fin à l’embouchure de la Sénia, où se trouve le village marin de Les Cases d’Alcanar. Si vous aimez la randonnée et si vous voulez découvrir de près le littoral des Terres de l’Ebre, vous avez à votre disposition les panneaux du GR-92, le sentier de la Méditerranée, qui longe toute la côte catalane. Entre L’Ametlla de Mar et L’Ampolla court un tronçon spectaculaire qui passe tout près des falaises et de criques où vous pourrez faire une halte, voire un plongeon pour vous rafraîchir après l’effort.

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L’Ametlla de Mar

Les Cases d’Alcanar



Un tourisme actif

Un tourisme actif www.camidesantjaume.cat www.estelsdelsud.com www.viasverdes.com www.uectortosa.org

Les Terres de l’Ebre rassemblent, sur un même territoire, des sites naturels côtiers et des paysages de montagne. Ce contraste rend possible une grande variété d’activités étroitement liées à la nature. L’aventure au bord de la mer Les particularités du littoral du delta de l’Èbre, des baies peu profondes et des vagues quasiment inexistantes, font de cette côte l’endroit parfait pour la pratique de sports tels que le ski nautique, la voile ou l’aviron. La baie d’Els Alfacs, avec ses vents et ses eaux calmes, est l’un des lieux du littoral catalan les plus appréciés par les amateurs de kitesurf. Ce sport nautique vous permet de vous déplacer à grande vitesse sur l’eau en étant tracté par un cerf-volant, appelé aile. Les plus expérimentés ou les plus habiles parviennent à s’élever suffisamment pour décrire des figures et des sauts spectaculaires au-dessus de l’eau. Dans la baie d’Els Alfacs, la pêche artisanale, qui attire depuis quelques années de plus en plus de curieux, est une activité à mi-chemin entre le tourisme actif et le tourisme gastronomique. Si cela vous tente, vous monterez dans de petits bateaux de pêche au port de Sant Carles de la Ràpita et vous naviguerez jusqu’au centre de la baie ; là, des pêcheurs professionnels vous expliqueront comment lancer La voie verte aux alentours de la Fontcalda 37


Kayaks dans Els Alfacs


Un tourisme actif

les filets dans les eaux les moins profondes, puis, une fois les poissons encerclés, vous pourrez, si vous voulez, vous mettre à l’eau pour les capturer à la main. Mais le meilleur moment viendra plus tard, à l’heure du dîner, où vous dégusterez vos propres prises dans l’un des restaurants de la ville. Le long de l’Èbre Tout près de la mer, sur la dernière partie de l’Èbre, s’est développée la pratique de la descente en kayak, qui favorise une contemplation paisible du fleuve. Le tronçon le plus spectaculaire, en raison des paysages sauvages de montagne que l’on voit depuis le fleuve, va de Miravet à Benifallet. Une balade en kayak vous permettra de longer la végétation des rivages, de contempler le château de Miravet depuis le bas de la falaise où il se dresse et d’admirer la façade fluviale des différents villages qui jalonnent le parcours. La balade sur le fleuve ne saurait faire oublier la voie verte de la Terra Alta et du Baix Ebre, un itinéraire cyclable qui longe l’ancienne ligne de chemin de fer de la Val de Zafán reliant Tortosa à divers endroits de l’Aragon. Aujourd’hui est aménagé en voie verte le tronçon qui va de Tortosa jusqu’à Arnes. Ce parcours est parfait pour jouir de la beauté du massif d’Els Ports : vous traverserez des tunnels, des aqueducs, des aires de loisirs et des ponts, vous passerez par le sanctuaire de La Fontcalda et par les anciennes gares des villages où s’arrêtaient les trains : Tortosa, Roquetes, Jesús, Aldover, Xerta, Benifallet, El Pinell de Brai, Prat de Comte, Bot, Horta de Sant Joan et Arnes. Un maillage de sentiers Vous pouvez suivre la voie verte à pied, à vélo ou à cheval. Si vous préférez la randonnée pédestre, vous avez encore la possibilité de suivre le chemin de SaintJacques-de-Compostelle le long de l’Èbre. Cet itinéraire, qui a son point de départ à Deltebre, traverse les cantons du Montsià, du Baix Ebre et de la Terra Alta pour aboutir à la Rioja via l’Aragon ; c’est par là que passaient, au Moyen Âge, les fidèles du delta de l’Èbre qui faisaient le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Sur cette partie catalane, le chemin longe le cours de l’Èbre et traverse Amposta, Tortosa, Aldover et Xerta. Là, il s’écarte du fleuve pour longer son affluent, le Canaletes, il passe par le sanctuaire de la Fontcalda, et il se poursuit vers Gandesa et Batea, porte d’entrée de l’Aragon. Par endroits, il se confond avec la voie verte et avec le GR-99, ce chemin naturel de l’Èbre qui longe le fleuve depuis sa source dans les montagnes

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Un tourisme actif

de Cantabrie jusqu’à son embouchure. Outre ces chemins, vous trouverez tout un maillage de sentiers qui sillonnent le massif d’Els Ports depuis La Sénia, au sud, jusqu’à Horta de Sant Joan, au nord. L’itinéraire Estels del Sud (Étoiles du sud), par exemple, est un circuit qui part à la découverte de toute la variété des paysages de ces montagnes, et qui se fait en cinq étapes. Ce n’est pas tout, car le massif d’Els Ports nous réserve encore des surprises. Le Canaletes, les ravins de La Vall Figuera, de La Caramella et d’El Racó de la Gralla attirent les amateurs de canyoning. Les rochers calcaires de cette région ont donné lieu à de grandes parois qui font les délices des grimpeurs, et différentes voies d’escalade ont été ouvertes à Els Ports et dans les monts du Montsià et de Llaberia : les endroits les plus spectaculaires et les plus fréquentés sont Els Estrets d’Arnes ou les Roques de Benet, dans la Terra Alta, le bas de la Roca Foradada, dans le massif du Montsià, ou encore les voies ouvertes à Tivissa et à Llaberia, dans la Ribera d’Ebre. Il convient toutefois de signaler que l’escalade et le canyoning sont des activités réglementées et ne peuvent se pratiquer librement, car, à certaines périodes de l’année, le cycle reproducteur des espèces protégées pourrait en être perturbé. Les amateurs de ce type de sports, en particulier dans le massif d’Els Ports, doivent demander une autorisation à l’administration du parc naturel.

Arnes, le Toll del Vidre

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Culture, musique et traditions

Culture, musique et traditions www.fcsm.cat www.passioulldecona.org www.festadelrenaixement.cat

Les Terres de l’Ebre peuvent se prévaloir d’une grande richesse culturelle, souvent liée à la musique. La musique populaire de cette région, originale et qui s’écarte des traditions musicales d’autres parties de la Catalogne, se manifeste sous deux volets principaux : les fanfares et la jota, qu’elle soit chantée ou dansée. La jota se danse sur une musique où alternent généralement les instruments et les paroles. Normalement, un groupe de musiciens – composé de joueurs de clarinette, de trompette, de saxhorn, de guitare et de guitarró (une sorte de petite guitare traditionnelle de l’est de la péninsule Ibérique) – accompagne les chanteurs. Ces derniers improvisent des strophes qui parlent de problèmes sociaux ou de la vie à la campagne, qui rendent hommage à un ami ou, comme cela se faisait autrefois, qui déclarent leur flamme à une dame. La jota est donc une forme particulière d’expression populaire ; elle a été classée danse nationale de la Catalogne à côté de la sardane, qui appartient davantage aux régions du nord de la Catalogne. Depuis longtemps, des danses populaires sont organisées dans de nombreux villages au moment de leur fête patronale. Ainsi la jota d’Ulldecona, dansée depuis plus de cent ans par deux cents couples, où les femmes sont revêtues des costumes

Fête de la Renaissance à Tortosa 43


La Passion à Ulldecona

Fanfare


Culture, musique et traditions

traditionnels de gala. On peut encore citer la jota d’Ascó ou « ball de Coques », tout aussi ancienne et aussi populaire. Certes, la jota ne se danse plus dans de nombreux villages, mais des villes comme Amposta et Tortosa, dont la tradition de danses et de chants est très enracinée, ou des bourgades telles que Paüls, Prat de Comte, Benifallet et El Pinell de Brai ont remis à l’honneur ce qui demeure l’un des symboles les plus représentatifs de leur culture populaire. Les fanfares Dans les Terres de l’Ebre, la musique de fanfare s’est implantée à la fin du xixe siècle, sous l’influence, principalement, de la tradition musicale valencienne. Les formations musicales comportent des instruments à vent et à percussion, et on en trouve aujourd’hui dans presque tous les villages du sud de la Catalogne, en particulier dans les cantons du Baix Ebre et du Montsià. Aux côtés des orchestres de jota, ces formations jouent un rôle de premier plan dans les fêtes patronales et au cours de manifestations plus solennelles, processions, offrandes de fleurs à la Vierge et annonces officielles des cérémonies. Certains des groupes musicaux de la région de l’Èbre, et en particulier La Lira Ampostina et La Unió Filharmònica d’Amposta, sont à juste titre reconnus à l’échelle internationale. Chaque année, Amposta et La Sénia, entre autres villes, organisent des festivals et invitent les meilleures formations spécialisées dans ce genre musical. La culture populaire de cette région repose sur un autre versant, les taureaux (bous en catalan), dans toutes les variantes de ce genre de manifestation : bous de plaça (taureaux évoluant sur une place fermée), bous a la mar (sur une plage ou dans un port), bous capllaçats (tirés à travers les rues par une corde attachée aux cornes), bous embolats (portant des boules de goudron enflammées au bout des cornes), etc. Ces manifestations sont très suivies, notamment dans les villes et villages les plus proches du delta de l’Èbre. En dépit de la controverse qu’elles suscitent du fait des associations anticorrida, le gouvernement autonome de la Catalogne a établi en 2010 un règlement pour ces courses et a classé celles des Terres de l’Ebre « élément festif et patrimonial d’intérêt national ». Les traditions religieuses La ferveur populaire de cette région se manifeste pendant la semaine de Pâques, où les rues se remplissent de fidèles et de curieux venus admirer les processions composées de figurants en armes revêtus de tuniques romaines et les passos

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Terres de l’Ebre

escultòrics (au cours desquels sont portées des sculptures illustrant les derniers moments de la vie de Jésus-Christ). Le dimanche des Rameaux a lieu à Tortosa la procession de la Passion, qui défile dans les ruelles du quartier historique. Depuis peu, un centre d’interprétation de la semaine sainte permet de découvrir tout au long de l’année la richesse culturelle et religieuse de la ville. Par ailleurs, dès le début du Carême et jusqu’après Pâques, Ulldecona organise des représentations théâtrales de la Passion qui sont parmi les plus renommées de celles qui se donnent dans toute la Catalogne à cette période. À Vilalba dels Arcs, dans le canton de la Terra Alta, les rues et les champs qui entourent le village deviennent, ici aussi, le décor de la Passion de Jésus-Christ recréée par le groupe de théâtre local. Les fêtes de recréation historique Hors du cadre de la fête patronale et du calendrier religieux, de nombreux endroits sont le théâtre de foires et de fêtes destinées à faire connaître l’héritage que leur a laissé l’Histoire. Ainsi, au mois d’octobre, sur les sites ibères d’Alcanar, de Tivissa, de Gandesa et de Vinebre est programmée une journée portes ouvertes qui commémore leur passé. De même, Batea accueille un marché médiéval dans son centre historique. Mais, aujourd’hui, la recréation historique la plus importante des Terres de l’Ebre a lieu pour la fête de la Renaissance à Tortosa. Quatre jours durant, au mois de juillet, la ville retourne au xvie siècle. Plus de trois mille personnes vêtues de costumes Renaissance se pressent dans les vieux quartiers et assistent à la soixantaine de spectacles donnés chaque jour par quelque cinq cents acteurs, musiciens et jongleurs. Tout cela s’accompagne de repas et de boissons de l’époque, que l’on peut déguster dans les tavernes qui ponctuent la Ruta de la Saboga (route de l’alose) et dansles restaurants participant aux « journées gastronomiques de la Renaissance ». La fête de la Renaissance a reçu nombre de récompenses ; elle est classée fête d’intérêt touristique national et fête locale d’intérêt touristique, et elle arbore la plaque d’honneur du tourisme de Catalogne.

La jota, danse typique 46




Les saveurs de la mer et de la montagne

Les saveurs de la mer et de la montagne www.doterraalta.com www.do-deltadelebre.com www.acobem.com www.dopoliterraalta.com www.cuinalarapita.com www.platigot.com

L’huile d’olive, les agrumes, le riz, le miel, les fruits, le vin, les fruits de mer, les champignons, le gibier… La diversité de paysages qui caractérise les Terres de l’Ebre a pour corollaire une grande variété de produits sur lesquels repose la cuisine de cette contrée, riche de saveurs de la mer et de la montagne propres à régaler tous les palais. Riz, poissons et fruits de mer Bénéficiant de l’appellation d’origine protégée (AOP, DOP en catalan), le riz du delta de l’Èbre est l’ingrédient par excellence d’une infinie variété de recettes locales : paella, riz noir (à l’encre de seiche), a banda (au fumet de poisson, le poisson étant présenté à part) ou rossejat (doré à la poêle), riz au chou et aux haricots, au canard, aux cigales de mer et aux brocolis, ou encore le riz au homard. Dans le delta, d’où provient 98 % de la production de riz en Catalogne, des variétés différentes de riz sont cultivées spécifiquement pour chacune des différentes recettes. Quant aux poissons, le plus traditionnel de la cuisine du delta est l’anguille ; elle est servie « aplatie » (ouverte, séchée au soleil et assaisonnée de sel et de paprika), frite ou en sauce. Par ailleurs, les dynamiques ports de pêche d’Alcanar, Sant Carles de la Ràpita, L’Ampolla et L’Ametlla de Mar se distinguent par la qualité et la diversité des poissons et des fruits de mer que l’on y trouve. Les cigales de mer et les crevettes, cuites en croûte de sel ou servies en accompagnement d’une paella, sont les spécialités les plus appréciées des restaurants de la région. Raisin 49


Terres de l’Ebre

Mais un parcours gastronomique sur le littoral du delta de l’Èbre prend une dimension singulière dans les baies d’Els Alfacs et d’El Fangar, deux endroits parfaits pour l’élevage des fruits de mer. En ces lieux où se rencontrent l’eau de la mer et l’eau douce de l’Èbre se forme un mélange unique qui donne des huîtres et des moules exceptionnelles. On les savoure dans les restaurants des stations environnantes. L’autre option est de prendre part au « circuit des coquillages » (Ruta de les Muscleres), une sortie en bateau jusqu’au centre de la baie d’Els Alfacs ou d’El Fangar pour déguster, au-dessus même des parcs, des huîtres et des moules tout juste pêchées. La cuisine de l’arrière-pays Dans l’arrière-pays de la vallée de l’Èbre, la viande prend le relais. La spécialité de Tortosa est la baldana, un boudin noir contenant du riz, des oignons et des pignons, et l’agneau est omniprésent dans la Terra Alta. Les recettes typiques de la Ribera d’Ebre reposent sur le gibier, sanglier en civet, perdrix chasseur ou lapin aux escargots et aux champignons (des lactaires délicieux, plus précisément). Mais le plat par excellence des Terres de l’Ebre et des plaines de l’intérieur est la clotxa. C’était, autrefois, le déjeuner traditionnel des paysans pendant les vendanges, autour duquel tournent aujourd’hui des journées culinaires dans des villages qui tentent de remettre cette spécialité à l’honneur. Il s’agit d’un pain de campagne que l’on ouvre par le milieu et que l’on farcit de tomates, d’oignons et d’ail grillés. Il s’accompagne de sardines séchées et d’un bon trait d’huile d’olive. La Terra Alta, le Baix Ebre et le Montsià sont parmi les régions de Catalogne où s’élabore traditionnellement l’huile d’olive. Cette production, à partir de variétés autochtones d’olives (morruda, sevillenca, empeltre, arbequina, farga), jouit de l’appellation d’origine protégée. L’huile obtenue est une huile vierge extra, aromatique et fruitée en début de saison, légèrement sucrée à la fin de l’année. On se rend compte de l’importance de cette culture sèche dans le sud de la Catalogne lorsqu’on se rend dans les environs d’Ulldecona, dans le canton du Montsià, où des oliviers millénaires composent les plus grandes oliveraies de Catalogne. On a pu dénombrer, à cet endroit, quelque deux mille exemplaires vieux de mille à deux mille ans. Deux cents de ces oliviers millénaires poussent du côté de L’Arion ; c’est là que se trouve la Farga de l’Arion, un olivier dont le périmètre atteint huit mètres, classé arbre monumental par le gouvernement autonome de la Catalogne. La visite de ces endroits s’achève par une dégustation d’huile provenant des fruits de ces arbres millénaires.

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Oliveraire



Les saveurs de la mer et de la montagne

Un terroir de vins Les vins AOC Terra Alta, en plein essor depuis quelques années, sont le meilleur accompagnement des spécialités culinaires des Terres de l’Ebre ; ce sont des vins à fort accent méditerranéen et en grande majorité issus de cépages traditionnels. Parmi les vins blancs qui s’élaborent dans la région, on se doit de placer au premier rang les excellents Terra Alta Garnatxa Blanca, fabriqués uniquement avec du grenache blanc. Les vins rouges proviennent en grande partie de grenache noir, de grenache velu et de cinsault. Le caractère méditerranéen de la zone permet de produire jusqu’à quatre types de vins de liqueur, dont font partie la mistelle blanche, la mistelle rouge et le ranci. Les fruits Le climat frais et tempéré de la vallée intérieure de l’Èbre est idéal pour la culture de fruits, dont on trouve de grandes étendues dans les zones les plus proches du fleuve ou sur les plaines limitées par le massif d’Els Ports et les monts du Montsià. Ces fruits sont, en premier lieu, la mandarine clémentine, un hybride entre la mandarine commune et l’orange amère, à la saveur prononcée, douce et juteuse, qui bénéficie d’une indication géographique protégée (IGP). Les cerises, avec lesquelles on confectionne de délicieuses tartes et confitures, abondent dans les environs de Paüls et de Miravet, tandis que les pêches sont la spécialité des vergers de Benissanet et autres villages de la Ribera d’Ebre. Les pâtisseries S’il ne fallait citer qu’un gâteau propre aux Terres de l’Ebre, ce serait indiscutablement le pastisset. Témoignant de claires influences arabes, cette pâtisserie traditionnelle s’élabore avec de la farine, de l’huile d’olive, du sucre et de la mistelle ou de l’eaude-vie, puis elle est farcie de courge confite (« cheveux d’ange ») ; mais on en trouve aujourd’hui au fromage frais, au chocolat, à la pomme, à l’orange et à la patate douce. En forme de chaussons, ces pâtisseries sont préparées dans toute la région, les plus renommées étant celles de Tortosa, Benifallet et Rasquera. Les tourtes au lard, les gâteaux aux amandes (ametllats), les biscuits secs (carquinyolis) ou encore les punyetes de Roquetes, des gâteaux élaborés avec des œufs, du lait, de la farine d’amandes et du citron puis recouverts de sucre glace, font également partie des pâtisseries de la région.

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La vie au bord de l’eau

La vie au bord de l’eau www.turismemiravet.cat www.tortosaturisme.cat www.turismeamposta.cat www.ebrenavegable.cat

L’Èbre est la colonne vertébrale du sud de la Catalogne. Ce fleuve en est l’élément constitutif, un lieu de rencontre, un espace d’échanges culturels en même temps qu’une voie de liaison. À l’époque des Ibères, il était, en outre, une voie de communication particulièrement utile pour transporter les marchandises depuis la mer jusqu’à l’intérieur de la péninsule. Des barques et des sortes de felouques le sillonnaient dans les deux sens, chargées de blé, d’huile, de vin et d’amandes. Lors de la révolution industrielle s’y développa le commerce du charbon et du ciment. C’est sur ses rives que s’installèrent les premières civilisations qui ont peuplé ce territoire. Des établissements s’y sont consolidés plus tard, en particulier au Moyen Âge, avec l’arrivée des musulmans. Le poids de l’histoire est manifeste dans des villes comme Miravet : dominée par un château qui fut des Templiers, la ville se mire dans les eaux de l’Èbre. Des premières cultures, elle conserve le souvenir des artisans, comme en témoigne le quartier dit Raval dels Canterers (ou quartier des potiers), où nombre de céramistes travaillent encore la terre glaise selon des techniques millénaires. À Miravet existe l’un des derniers passages où la traversée Tortosa, la cathédrale Santa Maria

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Terres de l’Ebre

se fait dans une barque traditionnelle se déplaçant grâce au courant du fleuve. Avant la construction des ponts, alors que le xixe siècle était déjà bien avancé, ce genre de barque constituait le moyen le plus fréquent pour traverser l’Èbre. En aval de Miravet, le fleuve se rétrécit pour se glisser dans le défilé de Barrufemes, qui sépare les cantons de la Terra Alta, de la Ribera d’Ebre et du Baix Ebre. Entre Miravet et Benifallet, les petits vergers alternent avec des falaises couvertes de bois de rivage. Plus au sud, entre Xerta et Tivenys, un barrage freine le fleuve. Cette retenue, construite à l’époque des Arabes et connue sous le nom d’Assut de Xerta, est l’une des images les plus représentatives du cours inférieur de l’Èbre. Depuis la fin du xixe siècle, elle alimente les deux canaux qui permettent d’irriguer les cultures. Tortosa et Amposta Laissons-nous guider par le cours du fleuve et nous arriverons à Tortosa, qui, avec ses trente-cinq mille habitants, est la plus grande ville des Terres de l’Ebre. Ibères, Romains, Maures, juifs et chrétiens y ont laissé leur empreinte. Un tour dans la ville passe nécessairement par le château maure de la Suda, ceint de murailles et de fortins, par le palais épiscopal et par l’ensemble architectural des Collèges royaux, l’un des plus importants ensembles Renaissance de Catalogne. Exposé au public, le trésor de la cathédrale Santa Maria, l’édifice le plus imposant de la vieille ville, de style gothique, recèle quelque deux cents pièces, dont des tableaux, des sculptures, des tapisseries et des codex du Moyen Âge. Les stalles, datant du

xvie

siècle, et

le retable de la Transfiguration, exécuté au xv siècle, font partie des éléments les e

plus intéressants de cette cathédrale. Vous y verrez en outre, après avoir déambulé dans la nef centrale, le réfectoire des chanoines, le dortoir, le cloître et une partie des passages souterrains. Si les bombes de la guerre civile détruisirent une bonne partie de la ville en 1938, les rues du vieux quartier conservent encore de belles demeures du Moyen Âge et des maisons nobles de style moderniste (mouvement catalan proche de l’Art nouveau). À partir de Tortosa s’ouvre la plaine formée par les sédiments que le fleuve y a peu à peu accumulés. À quelques kilomètres de l’embouchure s’étend la ville d’Amposta, le chef-lieu du canton du Montsià. Le pont suspendu qui enjambe le fleuve depuis 1915 est devenu le symbole de la ville, avec ses deux grands pylônes de pierre en forme d’arc de triomphe qui se dressent de part et d’autre du fleuve. Surmontant une petite hauteur de roches conglomérées sur la rive droite de l’Èbre se trouvent le château d’Amposta, qui conserve en partie sa structure défensive médiévale, les

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Tortosa

Amposta, le pont suspendu


Assut de Xerta

Felouque à Tortosa


La vie au bord de l’eau

vestiges d’une fabrique de savon du

xviiie

siècle, un moulin à farine du

xixe

siècle

et deux rizeries construites au siècle dernier. Le Museu de les Terres de l’Ebre d’Amposta présente diverses expositions permanentes portant sur l’archéologie, l’histoire, la nature et la vie sur les bords du fleuve. Un voyage en felouque Embarquez-vous sur Lo sirgador. Vous longerez les sites naturels qui bordent le fleuve et, en même temps, vous revivrez la splendeur du transport fluvial qui, au cours des siècles passés, comblait de dynamisme toute la vallée de l’Èbre. Lo sirgador est une sorte de felouque traditionnelle, longue embarcation peu profonde utilisée autrefois pour naviguer sur les fleuves au débit irrégulier, qui propose, au printemps et en été, des sorties touristiques depuis Tortosa jusqu’à Miravet, en passant par Xerta et Benifallet. Cette promenade fluviale peut s’accompagner de balades à vélo le long de la voie verte et de visites guidées des villes et villages où la felouque fait une halte.

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Des villages chargés d’histoire

Des villages chargés d’histoire www.mhcat.cat www.domustempli.com www.terra-alta.cat www.elpaisatgedelsgenis.cat

Comme la plupart des bourgades de la Ribera d’Ebre, Miravet appartenait, aux xiie

et

xiiie

siècles, à l’ordre des Templiers. Son château, poste de guet privilégié

qui offre d’impressionnantes vues sur l’Èbre, était, à l’origine, un bastion élevé par les Sarrasins à la limite entre les comtés chrétiens du nord de la Catalogne et les royaumes musulmans qui en occupaient le sud. Aujourd’hui, ce monastère fortifié roman qui présente des influences du style cistercien est un témoin de l’architecture des Templiers sans équivalent en Europe. En grande partie restauré au cours de ces dernières années, il figure sur la liste des monuments gérés par le Museu d’Història de Catalunya. Le château de Miravet est un bon point de départ pour la route Domus Templi dans la région de l’Èbre, un parcours qui passe par la forteresse de la Suda à Tortosa. En 1148, après avoir conquis Tortosa, Raymond Bérenger IV distribua son vaste territoire entre tous ceux qui l’avaient soutenu : la famille des Montcada, la famille des Entença, les Génois, les chevaliers du Temple et les Hospitaliers. Bien que cet imposant château soit d’origine arabe, l’édifice que nous voyons aujourd’hui a été rebâti dans sa plus grande partie par l’ordre des Templiers, qui y assuma d’importantes fonctions militaires. En admirant les magnifiques vues sur le vieux quartier de la ville et sur la vallée de l’Èbre que l’on a depuis cet ensemble fortifié, on comprend l’importance stratégique de son emplacement. La Renaissance dans la Terra Alta La splendeur de la Renaissance est également présente dans l’intérieur des Terres de l’Ebre. Si le Moyen Âge a assisté à la construction des grandes forteresses des templiers et à celle de la plupart des églises, le

xvie

siècle est la grande époque

Miravet 61


Terres de l’Ebre

de l’architecture civile, dont il reste de nos jours de remarquables édifices, parmi lesquels un certain nombre d’hôtels de ville, avec arcades et porches exubérants. La grande porte d’entrée de l’hôtel de ville Renaissance d’Arnes, l’une des plus belles de la Terra Alta, est protégée par un porche couvert reposant sur d’imposantes arcades. L’édifice se distingue aussi par la facture classique des fenêtres du premier étage et de la galerie du second. L’élégance austère de l’ensemble est soulignée par une corniche toute simple et par les gargouilles qui dépassent des angles du toit. Devant l’hôtel de ville se dresse l’église Santa Magdalena, de style baroque ; derrière cette église, un belvédère fait face au versant nord du massif d’Els Ports, d’où se détache la silhouette géante des Roques de Benet. On reconnaît encore des éléments gothiques dans d’autres endroits : ce sont en particulier des maisons nobles et les portes Miquelet, Portalet, Sardinera et Sastre, qui, à l’époque, étaient les portes d’entrée de la cité. Horta de Sant Joan est un village entouré de vignes qui s’étendent devant un horizon de montagnes. Construit autour d’un château aujourd’hui disparu, il conserve de cette structure urbaine des rues étroites et concentriques qui confluent sur une place à arcades où des édifices aux murs robustes et solennels, la plupart construits au xvie

siècle, accompagnent l’église. L’un de ces édifices abrite l’hôtel de ville, dont la

façade est ornée d’une grande peinture murale évoquant le roi Ferdinand VII et les Cortes de Cadix. Au-dessus de cette peinture s’alignent les fenêtres des combles aménagées en salle de réunions du conseil municipal. Au rez-de-chaussée, on peut visiter l’ancienne prison. Horta de Sant Joan possède également des maisons Renaissance, telles la Casa Clúa, la Casa Pitarch et la Casa del Delme ou Casa de la Comanda, un ancien palais construit aux xvie et xviie siècles. À Horta de Sant Joan comme à Arnes, dans le canton de la Terra Alta, l’on pourra non seulement admirer de beaux édifices Renaissance, mais aussi de magnifiques vues sur la partie nord du massif d’Els Ports. Une belle randonnée suit le cours de la rivière Els Estrets et passe entre d’impressionnantes parois rocheuses qui forment des gorges d’eaux fraîches et cristallines invitant à la baignade par temps chaud. Sur les traces de Picasso On ne saurait parler d’Horta de Sant Joan sans évoquer Pablo Picasso. Le peintre vient pour la première fois dans ce village à l’âge de seize ans, invité par Manuel Pallarès, son condisciple à l’époque. Au cours des huit mois que le jeune Picasso passe dans ce coin du massif, il peint une soixantaine de toiles dont la plupart s’inspirent des paysages environnants. Lors d’un deuxième séjour onze ans plus tard, il y créera ses 62


Arnes, l’hôtel de ville

El Pinell de Brai, la cave coopérative


Gandesa, la cave coopĂŠrative

Horta de Sant Joan


Des villages chargés d’histoire

premières œuvres cubistes. Divers lieux du centre historique d’Horta sont liés à la vie et à l’œuvre du génie de Málaga, et l’ancien hôpital abrite un Centre Picasso, où sont exposées des reproductions des tableaux que l’artiste a peints à Horta de Sant Joan. Horta est une halte sur l’itinéraire Paysages des génies. Il s’agit d’un parcours qui traverse les endroits ayant inspiré les quatre artistes universels étroitement liés à des villes et villages de ces environs de Tarragone. Cet itinéraire culturel permet de mieux saisir l’œuvre de Picasso, mais aussi de Pau Casals (à El Vendrell), de Joan Miró (à Mont-roig del Camp) et d’Antoni Gaudí (à Reus). Les grandes cathédrales du vin À la fin du

xixe

siècle, à la faveur de la montée en puissance du coopératisme et

de la mécanisation de la production agricole, notamment celle des vignobles, la vogue du Modernisme architectural, un mouvement proche de l’Art nouveau, gagna les campagnes. C’est à cette époque que furent construites les grandes caves coopératives de Gandesa et d’El Pinell de Brai, dans la Terra Alta, où, au cours du premier tiers du siècle dernier, les vignerons firent preuve d’un esprit d’initiative et d’un sens de l’organisation qui, encore aujourd’hui, force le respect. La cave moderniste d’El Pinell de Brai est l’expression architecturale du système coopératif agraire de la Catalogne. Confiée à l’architecte Cèsar Martinell en 1919, cette cave allie les éléments de l’architecture traditionnelle catalane et les innovations techniques apportées par Antoni Gaudí, le génial maître de Martinell, dans une parfaite symbiose entre esthétique et fonctionnalité en tous points conforme aux préceptes du Modernisme. L’intérieur qui donne une impression d’ampleur, la lumière qui filtre à travers de grandes baies ne sont pas sans évoquer l’atmosphère d’une cathédrale de style gothique. La cave coopérative de Gandesa, également due à Cèsar Martinell, est un autre des grands chais d’architectes modernistes qui méritent une visite. Achevée en 1920, cette cave se distingue par sa structure extérieure : une toiture reposant sur des voûtes catalanes, deux énormes réservoirs d’eau construits de chaque côté au bord du toit, des gargouilles vertes de céramique vernissée. Toujours à Gandesa, le bâtiment qui abrite le conseil régulateur de l’AOC Terra Alta présente une section appelée Espace du vin et de l’huile ; il s’agit d’un centre d’interprétation qui montre au visiteur les singularités de ces deux produits représentatifs de l’agriculture locale et bénéficiant d’un label de qualité. Plus de cent références de vins et d’huiles y sont à la vente, parmi lesquelles des variétés locales telles que le vin blanc issu de grenache et l’huile faite à partir d’olives de la variété empeltre. 65



Les chemins de l’histoire

Les chemins de l’histoire www.mac.cat/Rutes www.batallaebre.org

Indifférents au passage des siècles, certains endroits dispersés dans les quatre cantons de l’Èbre nous permettent de remonter le temps, depuis la période préhistorique jusqu’aux ravages de la guerre civile espagnole. Les gisements préhistoriques Les Terres de l’Ebre recèlent nombre de peintures rupestres de type levantin. Ce style, prédominant sur tout l’arc méditerranéen de la péninsule Ibérique, remonte à 10 000 ans av. J.-C. et se caractérise par la reproduction de scènes naturalistes de chasse, de danse et de cueillette. Sur les peintures que l’on peut contempler à Tivissa, Freginals et El Perelló prédominent des personnages stylisés brossés en traits schématiques. Mais le principal gisement rupestre du sud de la Catalogne se trouve dans les environs d’Ulldecona, dans les monts de Godall, près de la chapelle de la Pietat. Dans les cavités de la montagne, on a découvert plus d’une dizaine d’abris néolithiques ornés de peintures vieilles de près de huit mille ans. Sur cinq cents mètres de parois d’abris et de grottes apparaissent plus de quatre cents dessins représentant des scènes de chasse. Le centre d’interprétation de l’art rupestre Abrics de l’Ermita, qui se trouve à quelques mètres de là, remet en contexte l’histoire de ces trouvailles préhistoriques. En 1998, les peintures rupestres de style levantin, dont font donc partie les gisements des Terres de l’Ebre, ont été inscrites sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Ulldecona, peinture rupestre de Abrics de l’Ermita 67


Terres de l’Ebre

La route des Ibères Jusqu’à l’arrivée des Romains, le groupe tribal des Ilercavons contrôlait le cours final de l’Èbre. Ce groupe était une communauté dynamique, liée à l’activité du commerce fluvial car, dans l’Antiquité, l’Èbre était l’un des rares fleuves de la péninsule sur lequel on pouvait naviguer avec de vrais bateaux. Deux mille ans plus tard, un itinéraire organisé par le Museu d’Arqueologia de Catalunya revisite l’héritage que les Ibères ont laissé à Vinebre, Tivissa, Gandesa et Alcanar. Le plus intéressant site ilercavon se trouve à El Castellet de Banyoles, sur le territoire de la commune de Tivissa, sur la rive gauche du fleuve. En raison de la richesse du matériel céramique et d’orfèvrerie qui a été mis au jour, on peut dater la fondation de ce village au ive siècle av. J.-C. Les fouilles ont fait surgir une trame urbaine entourant un centre vide de constructions. À l’entrée se dressent deux tours pentagonales qui constituent le seul exemple de ce type de structure chez les Ibères. Le gisement est ouvert au public. Il présente l’histoire de cet établissement humain qui a livré des boucles d’oreille, des bracelets, des bagues, des miroirs à main, de petites sculptures et des monnaies, tous objets exposés à Barcelone, au Museu d’Arqueologia de Catalunya. Sur l’autre rive de l’Èbre, non loin de Gandesa vers l’intérieur des terres, se trouve le gisement d’El Coll del Moro. Plus au sud, près de l’embouchure du fleuve, gisent les vestiges de La Moleta del Remei : une enceinte fortifiée et, à l’intérieur, des rues et des habitations sur plan rectangulaire construites contre la muraille. La Casa O’Connor d’Alcanar, située dans le centre historique de ce bourg du canton du Montsià, abrite un centre d’interprétation où sont exposés certains des objets mis au jour au gisement de La Moleta del Remei. La bataille de l’Èbre En 1938, les cantons de la Terra Alta et de la Ribera d’Ebre vécurent dans leur chair l’un des affrontements les plus décisifs de la guerre civile espagnole, la bataille de l’Èbre. Les traces de cet événement subsistent sur les façades de nombreuses maisons, dans l’existence de tranchées dispersées dans les montagnes ou de refuges construits aux bords du fleuve. Visiter ces endroits, et les centres d’interprétation qui les mettent en contexte, est une façon d’apprécier les événements de la bataille à l’endroit même où ils se sont produits.

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Alcanar, La Moleta del Remei

Batea, Centre d’interprétation « Hôpitaux de sang »


Terres de l’Ebre

L’endroit le plus représentatif de tous ceux qui furent le théâtre de la bataille de l’Èbre est certainement Corbera d’Ebre, un village aujourd’hui en ruine. Gisant sur une éminence tournée vers la plaine de la Terra Alta, il est devenu le témoin muet d’une violence qui l’a entièrement détruit. À la fin de la guerre, le village a été reconstruit sur les flancs de la montagne. Pourquoi ces ruines, et quelle a été l’importance de la bataille de l’Èbre dans le cadre de la guerre civile espagnole ? Les réponses à ces questions se trouvent dans le centre d’interprétation « 115 jours », situé aux pieds du vieux village de Corbera. Ce lieu d’information introduit le visiteur dans la dynamique du conflit : les combats, l’arrière-garde et les conséquences pour la population civile, entre autres. Ce parcours historique se poursuit jusqu’à El Pinell de Brai, dont le centre d’interprétation « Les voix du front » présente une analyse sur le rôle de la presse et de la propagande dans le déroulement de la guerre. Non loin, la cote 705 des monts de Pàndols fut pendant la guerre un endroit stratégique pour le contrôle de la vallée. D’autres localités de la Terra Alta ont également aménagé des centres d’interprétation. À Batea, l’exposition intitulée « Hôpitaux de sang » raconte comment fut organisée l’aide aux blessés et nous montre comment fut structuré le réseau sanitaire mis en place à cette occasion. À Vilalba dels Arcs, l’exposition « Soldats dans les tranchées » évoque la vie quotidienne dans les tranchées durant toute cette longue bataille. Le centre d’interprétation « Internationaux sur l’Èbre », à La Fatarella, s’intéresse pour sa part aux aspects politiques et diplomatiques du conflit à l’échelle internationale, et notamment au mouvement de solidarité qui amena nombre de volontaires à venir lutter sur ces terres en réaction à la politique de non-intervention suivie par les pays démocratiques. Avant de vous rendre à l’un de ces centres, veuillez vous renseigner sur les heures d’ouverture, car la plupart ne sont pas ouverts tous les jours de l’année.

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Le vieux village de Corbera d’Ebre



Route de la Paix

Circuit de nature Randonnée pédestre Itinéraire : grand trajet circulaire demandant deux ou trois jours en tout, mais qui peut aussi ne se faire qu’en partie.

74 km, 20 h 30’ Difficulté : itinéraire parfois difficile, réservé aux bons marcheurs. Comment s’y rendre : par la route jusqu’a Gandesa, El Pinell de Brai ou Corbera d’Ebre.

Information — Conseil cantonal Terra Alta — Terres de l’Ebre — Routes Palau Robert — Offices de tourisme : www.catalunya.com — Voir pp. 76-77



Catalunya

Site archéologique

Église

Port de plaisance

Patrimoine de l’Humanitè

Parc naturel

Information touristique

Édifice religieux intèressant

Château

Terres de l’Ebre



Terres de l’Ebre

Adresses utiles

Departament d’Empresa i Ocupació Direcció General de Turisme Pg. Gràcia, 105 08008 Barcelona Tél. [+34] 934 849 500 empresaiocupació.gencat.cat Agència Catalana de Turisme Pg. Gràcia, 105 08008 Barcelona Tél. [+34] 934 849 900 www.catalunya.com

Parcs naturels www.gencat.cat/parcs Ports de Catalogne www.portsgeneralitat.org Gastronomie www.gastroteca.cat Fêtes populaires www.festes.org www.festacatalunya.cat

Serveis Territorials a Tortosa Montcada, 32 43500 Tortosa Tél. [+34] 977 449 333 Patronat de Turisme de la Diputació de Tarragona Pg. Torroja, s/n, 3r - 43007 Tarragona Tél. [+34] 977 230 312 www.costadaurada.info Turisme Terres de l’Ebre Montcada, 32 - 43500 Tortosa Tél. [+34] 977 444 447 www.terresdelebre.travel Institut per al Desenvolupament de les Comarques de l’Ebre (IDECE) Av. de la Generalitat, 116 - 43500 Tortosa Tél. [+34] 977 510 546 www.idece.cat

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www.catalunya.com


Adresses utiles

Conseils cantonaux

Information touristique

Baix Ebre Barcelona, 152 43500 Tortosa Tél. [+34] 977 445 308 www.baixebre.cat

Tarragona 43001 Fortuny, 4 Tél. [+34] 977 233 415 www.tarragonaturisme.cat

Montsià Pl. Lluís Companys, s/n 43870 Amposta Tél. [+34] 977 704 371 www.montsia.cat Ribera d’Ebre Pl. St. Roc, 2 43740 Móra d’Ebre Tél. [+34] 977 401 851 www.riberaebre.cat

Tortosa 43500 Rambla Felip Pedrell, 3 Tél. [+34] 977 449 648 www.tortosaturisme.cat Barcelona 08008 Pg. de Gràcia, 107 (Palau Robert) Tél. [+34] 932 388 091 palaurobert.gencat.cat

Terra Alta Bassa d’en Gaire, 1 43780 Gandesa Tél. [+34] 977 420 018 www.terra-alta.cat

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Terres de l’Ebre

© Generalitat de Catalunya Ministère de l’Entreprise et de l’Emploi Direcció General de Turisme Auteur : Oriol Gracià Cartographie : Pedro Monzo Photographies : Ferran Aguilar, Oriol Alamany, Miguel A. Álvarez, Tina Bagué, Francesc Bedmar, Marc Castellet, Consorci Viles Termals, Mariano Cebola, COMEBE, Rafa Domínguez, Georama, Francesc Gomà, Imagen MAS, Rafael López-Monné, Eric Medous, Miguel Raurich, Siqui Sánchez, Toni Vidal. Impression : EADOP D.L. : B-25698-2015 Printed in EU

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Generalitat de Catalunya Gouvernement catalan Ministère de l’Entreprise et de l’Emploi


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