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Centre Antoine Martinet

Cycle d’Initiation à l’Histoire Régionale 19ème année

1914 1918 6

Le 1er Conflit Mondial en Tarentaise


La « première » guerre

La + meurtrière : - Août et septembre 14 : 183 500 MPF (3 000 / jour Max du 22 août : 27 000) - Août – Décembre 14 : 301 100 MPF = 23, 6 % des MPF de la guerre pour une période qui représente 9 % du temps de la guerre

La « première » guerre

Le temps des désillusions :

La « première » guerre

Une situation figée :

1918

Plan XVII : échec en Alsace, échec en Lorraine, échec en Belgique Plan Schlieffen : échec sur la Marne Plan russe : échec à Tannenberg


L’uniforme - Aux lendemain de la victoire de la Marne, l’état major se décide enfin a passer au bleu-horizon afin d’uniformiser la troupe et de la rendre moins visible aux yeux de l’ennemi. Les fantassins francais sont dotés de couvrespantalons de toile bleu en attendant que les nouveaux modèles de pantalons soient fabriqués. La capote « Poiret » fait également son apparition en décembre 1914, de couleur bleu-horizon, elle a une seule rangée de boutons. Les bandes molletières et des brodequins du modèle 1917 sont également adoptés. Malgré toutes ces modifications uniformologiques, la plus intéressante est celle du couvre-chef, en effet, au milieu de l’été 1915 le fameux képi garance est remplacé par le casque Adrian modèle 1915 (plus de précisions dans le dossier suivant). Armement et équipement - L’équipement et l’armement des poilus sont constamment améliorés : Le fusil Lebel persiste dans les lignes mais le mousqueton berthier fait son apparition, en effet, c’est une arme maniable et relativement courte ce qui rend son utilisation aisée dans des tranchées souvent étroites. Le soldat est également doté de couteaux de combats (« le vengeur »), ou même de couteaux de boucher. La baïonnette du fusil lebel (surnommée « Rosalie ») est également améliorée. Les équipements en cuirs distribués sont désormais de couleur fauve, ce qui les rend plus résistants par rapport aux cuirs noirs de 1914. Des effets pour prévenir les attaques aux gaz asphyxiants sont distribués aux soldats : les masques à gaz. L’équipement s’adapte à la vie dans les tranchées : périscopes de poche à fixer au bout du fusil, pinces coupes barbelés.

A nouvelle guerre, nouvel équipement

1915


Le commandement français, averti sur la nécessité pour ses soldats d'arborer des couleurs discrètes, ne choisit pas le kaki ou le vert-jaune terne, comme les anglais, ou le gris-vert, comme les Allemands, ni le noir, comme les Russes, mais le « bleu clair » qui sera bientôt connu sous le nom de bleu horizon. Le bleu-gris n'est pas une nouveauté dans les tenues militaires ; le bleu barbeau a servi pour la Marine, et plusieurs des essais menés depuis 1906 ont utilisé une capote de cette couleur. On pense en effet qu'un soldat se voit d'abord de loin, donc près de la ligne bleue du ciel. Les nouvelles tenues doivent être produites d'urgence. Le choix de l'État major se porte sur un drap « tricolore », annoncé en juin 1914, fils bleus, blancs, et rouges mêlés donnant une couleur bleu grisé ; mais l'alizarine nécessaire pour teindre le rouge est importée d'Allemagne, et finalement le drap est un mélange de laine blanche (35 %), de laine bleu foncé (15 %) et de laine bleu clair (50 %). Les instructions fermes datent du 27 juillet 1914 ; les premières unités qui en sont habillées défilent à Calais en novembre. Les troupes coloniales et la légion étrangère sont elles dotées d'uniformes jaune moutarde. Le colorant utilisé pour la teinte bleu horizon est le pastel des teinturiers (dit aussi guède, en picard, waide ou vouède), pigment extrait de l'herbe dite de Picardie. Cette plante a longtemps fait la richesse de la région, et son exploitation a permis, entre autres, la construction de la cathédrale d’Amiens et du quartier Saint-Leu. Le bleu de l'uniforme est assez variable, d'autant plus que la couleur résiste mal à la lumière et aux intempéries.


Le fusil Lebel (86 modifié 93) : Improprement appelé " Lebel ", le "fusil 86 modifié 93" est le fruit des travaux menés à bien au camp de Châlons en 1882 sous la direction du colonel Nicolas Lebel. On y a successivement adapté la fermeture à tenons symétriques du colonel Bonnet, la hausse à gradins et planchette, la révolutionnaire poudre sans fumée (poudre B) de l'ingénieur Vieille, la balle chemisée en maillechort (ou cuivre), la boîte de culasse de Clause et l'épée baïonnette à triple arête, la " Rosalie " du colonel Capdevieille. Il se charge par l'introduction, une par une, de 8 cartouches par l'orifice du magasin. Robuste et précis, le fusil Lebel, très apprécié des soldats, est considéré par beaucoup comme le 1er véritable fusil moderne. Il est en tout cas le 1er fusil à chargeur à avoir été produit massivement. Au début de la guerre, la quantité de fusils Lebel est de 2 880 000 unités dont 300 000 en très mauvais état. La production a été stoppée en 1904 et aucune mesure n'a été prise pour la relancer. Dès novembre 1914, 6 000 fusils sont envoyés chaque jour pour être réparés et restaurés et pouvoir ainsi servir au front le plus vite possible. En contre partie, en raison de la violence des combats, les pertes au front sont très importantes ; il est constaté qu'environ 40 000 fusils par mois sont perdus, enterrés, cassés... rendus inutilisables. Dans l'urgence, les troupes du génie puis d'Afrique reçoivent des mousquetons Berthier en remplacement de leurs fusils Lebel. Cette opération permet de récupérer 102 000 Lebel.


Le fusil Berthier 1907/15 : En 1907, le fusil Berthier est utilisé par les tirailleurs sénégalais. C'est une arme qui présente approximativement les mêmes caractéristiques que le fusil Lebel. En 1915, après avoir subit une modification, il va commencer à être distribué aux troupes Française pour, à terme (durant l'année 1916), le remplacer totalement.

« La Baïonnette est l'arme suprême du fantassin. Elle joue le rôle décisif dans l'abordage vers lequel doit tendre résolument tout mouvement offensif, et qui, seul, permet de mettre définitivement l'adversaire hors de cause. » (Règlement des manoeuvres §110)

La Rosalie


C’est en 1915 qu’apparaît une protection pour la tête destinée à l’ensemble de l’armée. Dès 1914, devant un nombre important de blessures à la tête ayant pour cause le manque de protection (le képi ne protège pas) l’armée décide d’engager des recherches. En attendant de trouver une protection convenable, des « cervelières » sont distribuées, ce ne sont que de simples coupelles métalliques à placer sous le képi. Jugées trop peu efficaces et désagréables elles sont vites remplacées par le casque Adrian M 1915. Le casque Adrian se compose en 4 parties contrairement à son successeur, le modèle 1926 : -le cimier -la coque -la visière avant -la visière arrière Matériau : Acier épais de 0.7mm. Poids : entre 670 g. et 750g.

Ces casques sortent des usines Japy Frères à Paris (rue Albouy) et à Beaucourt, près de Belfort, et d'autres entreprises (Compagnie Coloniale, Reflex, Jouet de Paris, Société des Phares Auteroche, Dupeyron, Compagnie des Compteurs, et Bonnet, sur le boulevard Beaumarchais à Paris) et ont été conçus à l'aide de Louis Kuhn, chef de l'atelier d'agrafage mécanique des établissements Japy Frères. Ils ont été commandés par le sous-intendant militaire Louis Adrian, et en gardent ce nom d'« Adrian ».


Lors de leur départ, ils étaient alpins, chasseurs à pied, soldats de l‘infanterie, artilleurs ou bien hussards. Très vite, ils vont devenir « les poilus ».

Pourquoi a-t-on appelé les soldats de 14 – 18, des poilus ? Dans le langage familier du 19éme siècle, « poilu » signifiait : « fort, brave ». Balzac utilise le terme en ce sens dans l'un de ses romans. Il est vrai qu'avoir des poils était tenu pour un signe de virilité et que la plupart des hommes portaient moustache et barbe. Vers la fin de ce 19éme siècle, le terme se spécialise, dans l'argot militaire ; désignant d'abord un homme robuste, il devient synonyme de « soldat ». C'est cet usage que consacrèrent les civils, lors de la Grande Guerre, en désignant les combattants comme des poilus.


Le paquetage du poilu : fusil Berthier-Lebel casque Adrian vareuse un quart en tôle emboutie étamée étui de masque à gaz capote pantalon chaussures bandes molletières bonnet de police (coiffure de repos) cravate chemises trousse contenant une bobine à quatre écheveaux de fil, six aiguilles, un dé, un peigne et une trousse à boutons trois brosses (habits, chaussures, armes) havresac deux caleçons serviette paquet de tabac bretelles de suspension cartouchières ceinturon boîte double à graisse et à cirage bidon de un litre cuillère paquet individuel de pansements étui musette un outil (pelle, pioche, scie, cisaille, serpe ou hache) gamelle individuelle



A nouvelle guerre, nouvelles stratĂŠgies



Camouflet est un terme du génie militaire désignant une charge d'explosif destinée à détruire une galerie ennemie, ou à neutraliser la mine préparée par les sapeurs ennemis. Ce terme est inspiré d'un vieux mot signifiant au 17e siècle « de la fumée soufflée sous le nez », une vexation humiliante.


Crapouillot, qui signifie littéralement « petit crapaud », désigne, dans le vocabulaire des poilus, un mortier de tranchée français et par extension ses munitions, les torpilles d'artillerie. Plus tard, le nom fut repris par un journal. Dans l'argot des « poilus » de la Première Guerre mondiale, mortier de tranchée servant à lancer des pièces d’artillerie. Le Crapouillot est un journal satirique créé en 1915 par Jean Galtier-Boissière. A l’automne 1914, le front se stabilise et les belligérants s’installent dans une guerre de position. Les soldats se terrent dans des tranchées. Si les Allemands possèdent une artillerie à tir courbe adaptée à ce type de combat (Minenwerfer de 17 et 25 cm de calibre), les Français en sont dépourvus. Après avoir utilisé de vieux mortiers en bronze et des engins rudimentaires, l’armée adopte plusieurs matériels adaptés aux tranchées, dont le plus convaincant sera le mortier de 58 mm T. n° 2, le "T" signifiant "tranchée". Il faut en effet attendre le printemps 1915 et les travaux du commandant Duchêne afin que l'infanterie française soit dotée d'une artillerie de tranchée puissante et portable. L' objectif est simple : les tirs doivent atteindre, depuis une tranchée et par un tir courbe, l'intérieur d'une autre tranchée, action qu'un canon de campagne de 75 mm ne peut effectuer. Les projectiles, bombes à ailettes, tirés par les mortiers de 58 mm T. n°1, puis de 58 mm T. n°1 bis, font alors preuve d'efficacité. Grâce à une évolution technologique rapide, le modèle de 58 mm T. n°2 prend le relais. Plus aisé d'utilisation que les précédents, et surtout plus robuste, ce modèle s'imposera dans l'artillerie de tranchée côté français pendant toute la durée de la guerre. Au 1er janvier 1918, 2 500 pièces étaient recensées. Les armées grecques, serbes et américaines l'emploient également. Du fait de sa morphologie, les soldats le surnomment "crapouillot" ou petit crapaud.



Le fil barbelé concertina est un type de fil de fer barbelé ou arborant des lames rasoirs qui est disponible en grosses bobines qui peuvent être étendues comme un concertina. Avec le fil de fer barbelé et des piquets d'acier, il est utilisé pour former des obstacles barbelés militaires. Durant la Première Guerre mondiale, les soldats fabriquaient eux-mêmes du fil barbelé concertina, à partir de fils de fer barbelés ordinaires. Pendant la Première Guerre mondiale, les obstacles de barbelés ont été fabriqués en tirant du fil de fer barbelé entre des poteaux en bois ou en acier. La plus simple de ces barrières ressemblait à une clôture utilisée à des fins agricoles. La clôture à double tablier est composée d'une ligne de piquets avec des fils tendus en diagonale vers le sol de chaque côté de la clôture. Des fils horizontaux sont attachés à ces diagonales. Des obstacles plus élaborés et plus redoutables peuvent être formés avec plusieurs pieux reliés avec du fil sur leur cotés respectifs, de l'avant de l'un à l'arrière de l'autre, et en diagonale dans toutes les directions possibles. Aussi efficace que ces obstacles aient été, leurs constructions prenaient beaucoup de temps. Les obstacles barbelés étaient susceptibles d'être endommagés par des obus d'artillerie, et pendant la Première Guerre mondiale cela s'est souvent traduit par une masse de fils enchevêtrés de façon aléatoire qui pourrait être encore plus redoutable qu'un obstacle soigneusement construit. Tirant leçons de l'expérience, les soldats de la Première Guerre mondiale ont déployé des barbelés dits concertinas qui étaient relativement lâches. Les barbelés concertinas pouvaient être préparés à l'avance dans les tranchées, puis déployés dans le no man's land assez rapidement sous le couvert de l'obscurité.



ARGONNE





Dans cette nouvelle phase de la guerre qui nous conduit de 1915 à 1917, 1915 va surtout être marquée par les batailles de l’Artois, de la Champagne et de l’Argonne. Un sapeur mineur moûtiérain, soldat du 4ème Génie de Grenoble, a participé aux combats de l’Argonne, plus particulièrement ceux du secteur de la Haute – Chevauchée en juillet 1915. Lorsque le front se stabilise, avec deux tranchées qui se font face en étant parfois à seulement 20 à 50 mètres l’une de l’autre, l’une des tactiques est de demander aux sapeurs du Génie de creuser un tunnel allant jusqu’en dessous des lignes ennemies. A l’extrémité de ce tunnel, une chambre est emplie de mines qui vont, en explosant, détruire la position ennemie. “ L’entonnoir ” formé par cette chambre après l’explosion va permettre de réorganiser la position sur une ligne plus avancée. Et l’on avance ainsi en espérant grignoter quelques mètres à chaque tentative. Relatée dans de nombreuses lettres à son épouse, sa vision des combats est intéressante à découvrir. Écoutons-le : “ Il y a des jours j’ai un cafard terrible suivant ce que j’y vois sur le front car pas un seul jour ne se passe où j’y vois des blessés et bien souvent des pauvres soldats, pères de famille comme moi, qui sont tués ou par des balles ou par des éclats d’obus ”. “ Les boches ont commencé l’attaque à 2 heures du matin le 13 juillet. Par un heureux hasard ma section y avait travaillé le 12, donc le 13 c’était une autre section. Nous, on était couché dans les guitounes de notre campement. De suite je te dirai que la section qui est montée le 13, il y a juste 6 hommes sur 50 qui sont revenus, le reste, tués ou prisonniers. N’empêche que nous autres l’avons passé belle car il paraît que jamais pareille attaque ne s’était faite. Nous avons pris part depuis le 13 à 3 heures du matin pour faire des tranchées en arrière pour soutenir l’artillerie car les boches avançaient salement. Donc le 13 toute la journée, la nuit du 13 au 14, la journée du 14 jusqu’à midi, le tout sous une pluie battante et comme obus, merci !


Puis ma section a été relevée le 14 à midi. On nous a dits : ‘ Allez vous reposer jusqu’à minuit ’. Je t’en fous, à 4 heures, Armez pelles et pioches ! Pour établir une tranchée à 15 mètres des boches car l’infanterie les avait refoulés dans la journée. Aussi je puis me rappeler de cette journée du 14 au 15, toujours avec la pluie, fusillade et obus aussi. Si toute la section n’a pas été tuée, ce n’est pas de notre faute. Un obus est tombé à deux mètres de moi car j’étais couché près d’un chêne, j’avais déjà mon entorse, l’obus ne me touche pas et va blesser 2 de mes copains à six mètres plus loin. Le matin à 6 heures, les copains m’ont descendu sur un brancard jusqu’à l’ambulance car cela me faisait tant mal que je ne tenais plus sur mes jambes. ; de là en auto jusqu’au train sanitaire et amené à Limoges. Il y avait plus de 500 blessés dans le train ”.


Les Savoyards en 15 La bataille du Hartmannswillerkopf est une bataille de la Première Guerre mondiale. Elle a lieu du 19 janvier au 22 décembre 1915 sur le Hartmannswillerkopf, une montagne des Vosges (956 mètres d’altitude) située dans le département du Haut-Rhin, en Alsace, région aujourd’hui française mais allemande au début de la guerre. Cette bataille se déroule sur un front secondaire de la « Grande Guerre » mais la violence des combats et la rigueur du climat des hautes-Vosges l’ont rendue aussi terrifiante que celles plus célèbres de la Marne, de la Meuse ou de la Somme. Ainsi ce conflit a donné à la montagne du Hartmannswillerkopf le surnom de « VieilArmand » et les abréviations usuelles de « HWK » ou « HK », mais on l’a également appelé « la mangeuse d’hommes »… 13ème BCA La bataille du Linge oppose du 20 juillet au 15 octobre 1915, l'Armée française à l'Armée allemande durant la Première Guerre mondiale. Elle se déroule sur le collet du Linge près de Hohrod dans le département du Haut-Rhin. Cette bataille s'inscrit dans une série de combats dans les Vosges déclenchés par l'Armée française afin d'obtenir des positions dominantes pour une attaque future dans la plaine d'Alsace. Ces combats et notamment la bataille du Linge sont particulièrement meurtriers pour des gains territoriaux minimes. 11ème et 22ème BCA Deux grandes batailles de Champagne – 30ème RI Batailles de l’Artois – 97ème RIA Artois (ND de Lorette) – Verdun – 158ème RIA Argonne – Verdun – 108ème RIT


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