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guide

du patrimoine NATUREL de la région Rhône-Alpes

numéro

34

Le Beaujolais


Sommaire Le Beaujolais, un territoire pluriel....................................... p. 2 et 3 Des richesses qui viennent du sol..................................... p. 4 à 17 Un “poste avancé” du massif central................................................ p. 5 Des hauts sommets à la mer........................................................... p. 6-7 A chaque sol ses plantes.................................................................. p. 8-9 Une étonnante richesse minérale................................................p. 10-11 Une exploitation très ancienne................................................... p. 12-13 La nature reprend ses droits........................................................ p. 14-15 Le patrimoine architectural... livre ouvert sur la géologie....... p. 16-17

guide

du patrimoine NATUREL de la région Rhône-Alpes

numéro

34

Le Beaujolais

Une mosaïque de milieux......................................................p. 18 à 29 Un relief marqué.................................................................................p. 19 Sous le chapeau forestier............................................................ p. 20-21 Des forêts à vocation économique................................................. p. 22 Landes et pelouses sèches............................................................... p. 23 Espaces ouverts, espaces cultivés ............................................. p. 24-25 Un vignoble mondialement connu............................................ p. 26-27

Ça coule de source .................................................................p. 30 à 41 Des cours d’eau à foison....................................................................p. 31 A la source...................................................................................... p. 32-33 Des zones humides à préserver...................................................p.34-35 Des rivières dynamiques.............................................................. p. 36-37 La Saône et ses prairies inondables...........................................p. 38-39 Des activités liées à l’eau..............................................................p. 40-41 espèce menacée

Un territoire de projets...................................................... p. 42 à 47

espèce protégée par la loi

Un emplacement stratégique.......................................................... p. 43 A la recherche de l’excellence...................................................... p. 44-45 Des espaces à découvrir............................................................... p. 46-47

Adresses utiles............................................................................... p. 48 carte de répartition

© SMB

Un carrefour d’espèces................................................................ p. 28-29


Lune territoire beaujolais, pluriel © S. Cruciani

Situé en bordure orientale du Massif central, le Beaujolais est limité au nord par le Mâconnais, à l’est par la Saône, au sud par les monts du Lyonnais et la basse Azergues, et à l’est par la vallée de la Loire. Cet ouvrage s’intéresse plus particulièrement au territoire du Syndicat mixte du Beaujolais, qui occupe la partie nord du département du Rhône. Il compte aujourd’hui 132 communes, pour 1 500 km² et 200 000 habitants. La moitié de sa superficie est dédiée aux activités agricoles (dont 20% correspondent aux vignobles), un tiers est constitué de forêts, et le reste est couvert par un tissu urbain.

• Le Beaujolais vert offre des monts à perte de vue, comme ici au Col de Crie.

Le Beaujolais

Entité montagneuse comptant parmi les plus hauts sommets du département du Rhône, le Beaujolais est marqué par la diversité de ses roches, de ses influences climatiques et des activités humaines qui ont façonné ses paysages. Il en résulte une hétérogénéité à l’échelle du territoire, qui fait toute l’originalité de ce massif. A l’ouest, les monts du Beaujolais présentent des ambiances montagnardes et rurales. C’est le Beaujolais vert, avec ses vallons encaissés, ses forêts et ses pâtures. Plus à l’est, les reliefs s’adoucissent. Ici, s’étendent les vignobles mondialement connus du Beaujolais rouge, et le Beaujolais des Pierres dorées, son équivalent méridional où domine la célèbre pierre calcaire. Enfin, en descendant vers la Saône, le Beaujolais devient bleu : en arrivant vers Villefranche-sur-Saône, on découvre une vallée plus urbanisée, où les dernières prairies inondables constituent les vestiges des activités agricoles traditionnelles.

UN PEU D’HiSTOIRE Au fil du temps, les limites du territoire ont fortement varié : à la fin du Moyen âge, le Beaujolais était rattaché à la Maison Beaujeu-Forez, qui s’étendait des monts du Forez dans la Loire jusqu’à la Dombes dans l’Ain. Puis, le Beaujolais perd de son étendue et de son unité, pour finalement connaître ses limites actuelles. Mais il n’est pas rare encore aujourd’hui d’entendre parler de Belmont-en-Beaujolais, pour désigner Belmont-dela-Loire, une commune du Roannais.

Villefranche S/Saône © D. Fusina

LYON

• Le Val de Saône, ou Beaujolais bleu, territoire de plaines alluviales où se concentrent tous types d’activités humaines.

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© Terracarta

© Groupe Vicat

• Le Beaujolais viticole, ou Beaujolais rouge, ici paré de ses couleurs automnales.

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U n "poste avancé" du massif central

Le Beaujolais

D

Au commencement la chaîne hercynienne Il y a plus de 300 millions d’années, sur fond d’éruptions volcaniques fréquentes, deux vastes continents entrent en collision : le Gondwana au sud et l’Euramérica au nord, donnant naissance à un super continent : la Pangée. Le Beaujolais et le Massif central sont nés là, au beau milieu de la cicatrice montagneuse résultant de cette collision, appelée la chaîne hercynienne. Située sous l’équateur, c’est probablement l’une des plus longues et des plus hautes chaînes de montagnes que la Terre ait jamais connue. Escarpés et relativement dépourvus de végétation, les reliefs de ces montagnes sont soumis à une érosion très intense. Bien que situé en limite du Massif central, le Beaujolais en fait bien partie et partage avec lui une histoire géologique commune.

ES RICHESSES QUI VIENNENT DU SOL

ère Primaire secondaire

Menées depuis près de deux siècles, les études portant sur la géologie beaujolaise ont révélé un territoire parmi les plus complexes de France et d’Europe, non seulement du fait de la rare diversité des roches, mais aussi de l’impressionnant éventail des processus géologiques et des âges représentés. Son sous-sol est constitué d’un socle granitique, volcanique et métamorphique formé à l’ère primaire, auquel viennent s’ajouter des dépôts argilo-calcaires datant du Secondaire, puis des dépôts sédimentaires superficiels et un relief contrasté façonnés au Tertiaire. Nombre d’activités du territoire ont largement tiré parti, et profitent encore, de la richesse du sol et du sous-sol.

tertiaire

Un héritage géologique unique -65 à -1,8

millions d’années

> formation des roches sédimentaires superficielles

-250 à -65

millions d’années

> formation des roches sédimentaires argilo-calcaires

-540 à -250 millions d’années

> formation du socle granitique, volcanique et métamorphique

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© D. Fusina

© V. Melcion

• à l’ère primaire, de hautes montagnes couvrent l’actuel Beaujolais.

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Des hauts sommets à la mer

De nombreux souvenirs nous sont parvenus du début de l’ère secondaire, comme ces rides façonnées sur la roche par les vagues au Trias, ou ces empreintes de pas de reptiles.

© Espace Pierres Folles

© Espace Pierres Folles

© V. Melcion, d'après la reconstitution du CCSTI de Grenoble (1984)

• A l’ère secondaire, le Beaujolais avait un petit air de lagune tropicale !

La pierre dorée, star héritée des courants marins

Après des dizaines de millions d’années d’affaissement et d’érosion, les hautes montagnes hercyniennes vont céder peu à peu la place à une vaste plaine, bordée de reliefs adoucis, que la mer vient progressivement recouvrir. Difficile à croire, mais pourtant vrai : il y a 200 millions d’années, une grande part du Beaujolais était donc bien sous la mer ! Nous sommes aux prémices du temps des dinosaures. La mer occupe alors une large partie du continent ouest-européen, transformé en véritable archipel.

Une riche vie sous-marine Sous un climat tropical, les eaux peu profondes, largement brassées et oxygénées, sont propices au développement d’une vie foisonnante : mollusques, échinodermes (oursins, crinoïdes…), reptiles marins et autres êtres vivants peuplaient alors la mer du Beaujolais. Par moments, le milieu marin gagne en profondeur et la faune littorale cède alors la place aux organismes de haute mer, comme les ammonites et les bélemnites.

• La pierre dorée.

• Crinoïde et ammonite.

“L’indépendance” du beaujolais Le paysage du Beaujolais actuel ne commencera à se différencier réellement, en bordure du Massif central, que bien plus tard, à l’ère tertiaire. L’individualisation du Beaujolais se produit en effet il y a environ 50 millions d’années, alors que de grandes fractures tectoniques, liées à la formation des Pyrénées et des Alpes, dessinent petit à petit les grandes plaines de la Saône et de la Loire qui limitent le territoire à l’est et à l’ouest. Au milieu du Tertiaire, vers -30 millions d’années, cette structuration géologique et géographique s’accentue et conduit irrémédiablement au paysage de collines si typique du Beaujolais d’aujourd’hui.

© Espace Pierres Folles

Au Jurassique, divers dépôts d’origine animale ont formé des roches calcaires. C’est le cas par exemple de la pierre dorée, dont le nom scientifique est “calcaire à entroques” : les entroques sont des débris fossilisés de squelettes d’animaux marins, appelés crinoïdes, ou lys de mer. Ces animaux, cousins des étoiles de mer et des oursins, vivent encore aujourd’hui. Fixés aux fonds marins, ils formaient autrefois de vastes “prairies” sous les eaux peu profondes du Beaujolais.

© CEN Rhône-Alpes

En 1984, le squelette d’un ichtyosaure géant, long de 9 mètres (11 de son vivant ! ), a été exhumé dans la carrière Lafarge Ciments de Belmont. Il s’agit d’un animal marin reptilien, aujourd’hui disparu, qui ressemblait à un grand poisson ou à un dauphin. C’est le seul exemplaire de cette espèce retrouvé à l’heure actuelle, d’où son nom : l’ichtyosaure de l’Azergues. Un moulage intégral de ce spécimen vieux de 180 millions d’années est présenté au musée de l’Espace Pierres Folles, tandis que l’original est conservé à Saint-Pierrela-Palud.

Des souvenirs des tropiques

© Espace Pierres Folles

Un ichtyosaure unique au monde !

Le Beaujolais

• Grands coquillages fossiles du Jurassique.

© Espace Pierres Folles

Pour découvrir toutes ces richesses…

• A l’Espace Pierres Folles, des ateliers de fouille et dégagement de fossiles sont régulièrement proposés aux enfants.

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© V. Melcion

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© Espace Pierres Folles

L’Espace Pierres Folles est incontournable pour découvrir les richesses géologiques du Beaujolais. Le musée offre de très belles collections de fossiles (plus de 1 000 espèces !) et permet d’approcher de façon ludique les relations entre la géologie, le terroir, et les activités humaines. Le site abrite également un sentier géologique et un jardin botanique, présentant la végétation de la région lyonnaise.


À chaque sol ses plantes

© S. Perera / CBNMC

De sa géologie complexe, le Beaujolais a hérité d’une gamme variée de sols, entre acide et base. Trois grands ensembles sont présents. Composés de roches granitiques, volcaniques ou métamorphiques issues de l’ère primaire, les terrains cristallins occupent la majeure partie du territoire. Riches en silice, ils sont à l’origine de sols acides. A l’inverse, les terrains sédimentaires hérités de la période “marine” du Beaujolais présentent des sols plutôt basiques. Mélanges d’argiles et de calcaires, ces terrains sont principalement situés au sud-est. Enfin, proches de l’actuelle Saône, des terrains superficiels se sont formés plus récemment à l’aide des sédiments apportés surtout par les cours d’eau. Pour s’y retrouver et identifier les différents types de sols, les plantes constituent de précieux marqueurs, alors ouvrez l’œil !

© CEN Rhône-Alpes

© Terracarta, d'après une cartographie de B. Rousselle

principaux types de sol du Beaujolais

Le Beaujolais

• L’ophrys abeille.

• La mélitte à feuilles de mélisse.

Elles affectionnent le calcaire ! Les orchidées sont bien souvent les stars des sols calcaires. Elles sont parfois étonnantes : l’ophrys abeille a un pétale qui ressemble à un abdomen d’abeille et qui agit comme un leurre pour les mâles. Attirés, ils viennent ainsi polliniser la plante ! D’autres plantes se plaisent sur les terrains plutôt secs et calcaires du Beaujolais, comme la mélitte à feuilles de mélisse : cette belle plante ressemble à s’y méprendre à la mélisse. Elle décore de ses fleurs blanches à pourpres les haies et talus du Beaujolais.

Les amies des sols acides

Terrains sédimentaires du Secondaire

• Plante aux multiples usages, la fougère aigle est très commune sur les sols acides du Beaujolais. • Parmi les plantes appréciant les sols les plus acides, la digitale pourpre s’observe facilement. Vous pourrez l’admirer l’été dans les monts du Beaujolais, en bord de chemin ou dans les clairières forestières. Mais attention, malgré ses belles fleurs qui atteignent parfois 2 mètres de haut, elle est très toxique !

© CEN Rhône-Alpes

© A. Fimbel

Terrains sédimentaires plus récents

Les sols superficiels, riches en alluvions, accueillent des espèces bien particulières, comme la fritillaire pintade ou l’œnantheà feuilles de silaüs.

• L’œnanthe à feuilles de silaüs.

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© CEN Rhône-Alpes

Terrains primaires volcaniques Terrains primaires granitiques Terrains primaires métamorphiques

© CEN Rhône-Alpes

sols sols acides CALCAIRES

Sur les terrains sédimentaires

• La fritillaire pintade.

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Une étonnante richesse minérale

Le Beaujolais

• La jarosite se forme en présence d’eau. Elle a été trouvée dans le Beaujolais et… sur Mars ! © Y. Vessely

© Y. Vessely

© Y. Vessely

© Y. Vessely

• ˝C’est du Lantignié˝: c’est ainsi que certains collectionneurs surnomment la wulfénite.

© Y. Vessely

• Autrefois utilisée comme pigment bleu, l’azurite est ici mélangée à de la cuprite.

L’histoire géologique complexe du Beaujolais est à l’origine d’une extraordinaire diversité de minéraux. Ainsi, ce sont plus de 100 espèces minérales qui ont été reconnues sur l’ensemble du territoire. Parmi les plus emblématiques : la chessylite, la pyrite, la baryte ou encore la fluorite. Sortez vos loupes ! Nous partons à la découverte de quelques-uns de ces trésors trop souvent méconnus.

Une richesse reconnue par le roi !

• Autrefois extraite dans le Beaujolais, la galène est la principale source de plomb sur Terre.

© Y. Vessely

Dès 1413, une ordonnance royale promulguée par Charles VI souligne l’importance pour le Royaume de France des mines et minerais du Beaujolais. Sous Charles VII, en 1444, Jacques Cœur devient « régalien du dixième de l’exploitation des mines du Beaujolais ». Il y ouvre, pour le compte du roi, des mines d’argent, de fer, de plomb, de cuivre…

• La pyromorphite est présente dans

• La mimétite porte bien son nom : elle prend des couleurs différentes au contact des autres minéraux.

tous les sites miniers du Beaujolais, et même sur certains chemins.

• La linarite, un minéral rare

© Y. Vessely

© Y. Vessely

d’un bleu très vif.

• La baryte fait partie des minéraux les plus extraits autrefois.

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© Y. Vessely

• Mélangé à du plomb, l’argent

• Composée de calcium et de fluor,

est présent en faible quantité dans les mines du Beaujolais.

la fluorite trouve des applications en lunetterie ou pour la fabrication de fibres optiques.

© Y. Vessely

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une exploitation très ancienne

Les sites miniers à vitriol Exploitées dès 1413, les mines de « vitriol » de Claveisolles puis de Chessy étaient à l’époque les seules mines en France de ce sulfure de fer, indispensable pour fixer la teinture sur certains tissus. Elles allaient permettre l’essor des soieries et de l’industrie textile à Lyon, avant qu’on ne découvre la pyrite de Sain-Bel au XIXe siècle qui, elle, permit le développement de toute l’industrie chimique de la région.

L’extraction des richesses du sous-sol beaujolais est très ancienne : les Romains déjà y exploitaient le plomb. Au fil des siècles, les mines et carrières se multiplient sur l’ensemble du territoire, à tel point que chaque village, voire même chaque hameau, possède encore aujourd’hui les marques d’un lieu autrefois dédié à l’extraction.

Quelle est la différence entre une mine et une carrière ?

2 : Une mine concerne des

Réponse 2

CONVOI DE MARBRE POUR louis xiv La célèbre statue équestre de Louis XIV située sur la place Bellecour, à Lyon, possède un socle en marbre extrait d’une carrière du Beaujolais, au Perréon. Son transport spectaculaire aurait nécessité un attelage de 16 paires de bœufs, deux fois plus important que l’attelage ayant transporté la statue depuis Paris !

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Les carrières les plus répandues sont bien sûr celles qui exploitaient la pierre dorée : on en dénombre 18 rien que sur la commune de Ville-surJarnioux ! Les plus connues sont incontestablement les carrières de Glay à Saint-Germain-Nuelles, qui ont été exploitées pendant 500 ans, jusqu’à la seconde guerre mondiale, et qui sont aujourd’hui ouvertes à la visite.

De multiples ressources Les carrières fournissent une multiplicité de pierres et de matériaux pour la taille et la construction : calcaires, grès, granites, argiles, sables et graviers de la Saône... Elles approvisionnent en granulats la filière économique du bâtiment et des travaux publics. La consommation est impressionnante : les granulats représentent la deuxième matière première la plus utilisée après l’eau (20 kg/jour et par habitant) ! Aujourd’hui fermées, les mines offraient quant à elles une large variété de substances : fer, plomb, cuivre, baryte, zinc, manganèse et plus rarement argent et or. Ces productions sont par contre toujours restées modestes, du fait de la petite taille des gisements et des difficultés techniques d’exploitation. Ainsi l’activité minière est longtemps restée saisonnière, constituant un complément de revenus pour les agriculteurs et les viticulteurs.

© B. Rousselle

fabriquer des pointes de crayon, une carrière sert à fabriquer du carrelage.

• Passage d’une drague et d’un pousseur sous le pont de Beauregard à Villefranche. Aujourd’hui encore, de nombreux professionnels (mariniers, foreurs…) perpétuent ces métiers ancestraux.

L’association « Les Carrières de Glay  » participe depuis 2005 à l’entretien, l’aménagement et l’animation de ce lieu historique et emblématique. De nombreuses manifestations regroupant artisans et passionnés permettent de faire découvrir aux visiteurs l’histoire de ces carrières et les savoir-faire qui leur sont associés (sculpture et taille de pierre notamment). © Association Les Carrières de Glay

3 : Une mine sert à

Les carrières de Glay

© Groupe Plattard

© B. Rousselle

métaux ou des minéraux précieux, une carrière concerne des roches, granulats et autres éléments de moindre valeur.

• A partir du XVIIe siècle, certaines couches de grès du Secondaire ont été exploitées pour extraire le sable de construction. D’où les nombreuses cavités souterraines, ou morguières, creusées dans le sous-sol.

© CEN Rhône-Alpes

exploitation souterraine, alors qu’une carrière est une exploitation à ciel ouvert.

© S. Berrut

• En 1812, l’ingénieur allemand Woellner décrit la chessylite, du nom de Chessy-les-Mines où elle a été découverte. Appelé aussi azurite, ce carbonate de cuivre, fleuron de la minéralogie française, permet l’extraction du précieux cuivre.

1 : Une mine est une

© SMB

Devinette

Le Beaujolais

• Nombreux sur le territoire, les fours à chaux permettaient de transformer le calcaire en chaux, comme ici à Châtillon d’Azergues.

• La carrière de Cours-la-Ville.

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La nature reprend ses droits

Le Beaujolais

• Le murin de Daubenton.

© G. Corsant

• Le crapaud calamite. • Le crapaud sonneur à ventre jaune. © K. Bolf / Fotolia

© CEN Rhône-Alpes

© CEN Rhône-Alpes

• Dans les amas constitués des déchets de taille des carrières de Glay se trouve une fougère rare dans nos contrées mais plus commune dans les éboulis calcaires montagneux des Alpes et des Pyrénées : le polypode de Robert.

Vers une exploitation respectueuse de la biodiversité Depuis 2004, les industries de carrières proposent aux exploitants une démarche volontaire de progrès environnemental, encadrée par une charte et un référentiel toujours plus exigeant. L’enjeu est de pousser vers une exploitation respectueuse et en harmonie avec le patrimoine environnant. Ainsi il n’est pas rare de pouvoir échanger avec des responsables d’entreprises sur les techniques de végétalisation naturelle ou sur l’apparition d’espèces peu fréquentes dont ils observent avec précision le retour.

POUR LES CURIEUX La seule mine qui peut se visiter est située à Propières. Il s’agit d’une ancienne mine de plomb argentifère, dont les galeries ont été creusées au Moyen Age puis élargies au XIXe siècle, et qui sert aujourd’hui de terre d’accueil pour les chauvessouris de fin septembre à fin avril. L’association Patrimoine en Haut-Sornin propose sur demande, et hors période d’hivernage des chauves-souris, une découverte de ce lieu atypique riche en histoire. Mais attention : une trop forte affluence risquerait de nuire au site. © CSR

© C. Braja / Fotolia

© J. Badie

• Les gravières, comme les carrières des rives du Beaujolais à Anse, accueillent de très nombreuses espèces emblématiques du Val de Saône, telles que le courlis cendré ou le castor.

Les carrières et les mines souterraines du Beaujolais accueillent jusqu’à la moitié des espèces de chauves-souris cavernicoles présentes en Europe. Elles sont particulièrement prisées l’hiver, lorsque sonne l’heure de la léthargie saisonnière. Ces mammifères volants trouvent alors refuge dans les galeries, dont ils apprécient le calme, l’humidité et la température constante. Leur corps va alors descendre autour de 8°C jusqu’aux premières lueurs printanières. Principaux sites d’hibernation, les anciennes mines de Claveisolles abritent les plus belles populations de tout le département ! Les carrières de Glay, quant à elles, constituent un véritable site de rencontre et donc de reproduction pour au moins 4 espèces dont l’oreillard roux et le murin de Daubenton : à partir de la fin août, les mâles s’y concentrent, attendant la visite des femelles pour un étrange ballet qui dure quelques semaines, jusqu’à début octobre. Les naissances n’auront toutefois lieu qu’en début d’été. © Y. Garnier

© J.C. Dubois

Les chauves-souris, souveraines des mines et carrières

• Ancienne carrière de Cogny, aujourd’hui abandonnée et recolonisée par la végétation.

• Le hibou grand-duc, le plus grand des rapaces nocturnes d’Europe.

© Patrimoine en Haut Sornin

© Y. Peyrard

Dès le début de leur exploitation, mines et carrières sont colonisées par de nombreuses espèces. Les oiseaux rupestres, comme le hibou grand-duc, apprécient tout particulièrement les parois rocheuses des carrières, où ils viennent édifier leurs nids. Quant au sonneur à ventre jaune, il se plaît dans les flaques d’eau temporaires qui sont nombreuses dans les carrières. Avec sa pupille en forme de cœur, son museau rond et son ventre jaune et noir exposé en cas de danger, ce petit crapaud est facile à reconnaître.

• Les myriapodes, ou mille-pattes, font partie des petites bêtes qui peuplent les anciennes mines.

• Le castor d'Europe.

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Le patrimoine architectural...

Le Beaujolais

livre ouvert sur la géologie

© L. Peyron © OT du Beaujolais des Pierres dorées

© B. Rousselle

• Le château de Jarnioux.

• Le prieuré de Salle-Arbuissonnas.

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© J.C. Dubois

© OT Pays de l’Arbresle

© B. Rousselle

© CEN Rhône-Alpes

• L’église de Monsols a été édifiée avec du granite gris de la Grosne, comparable à celui des Crus.

• La volcanite noire est typique de la Haute Azergues. On la retrouve sur les façades de certaines maisons traditionnelles, comme ici à l’hôtel de la scierie à Poule-les-Echarmeaux.

Le prieuré de SalleArbuissonnas est un véritable exposé géologique : il constitue un bel exemple de la grande diversité des roches du territoire : granites, diorites, calcaires et schistes s’y côtoient en nombre !

Un artisanat d’histoire et d’art

© B. Rousselle

© OTHB

• L’autre couleur caractéristique : le rouge, avec le microgranite du Beaujolais vert, que l’on retrouve sur l’église de Thizy notamment.

Des murs aux mille nuances de couleurs

Pierres de construction, carreaux de terre cuite, céramiques, tomettes, poteries, sculptures… Le Beaujolais fut longtemps réputé pour son artisanat. En effet, la richesse et la diversité des matériaux ont permis, au cours des siècles, une implantation et une importante croissance économique. Si les demandes se font plus rares aujourd’hui, les artisans et artistes contemporains continuent de perpétuer leur savoir-faire, en confectionnant des objets de collection, mais aussi des pierres de taille et autres matériaux nobles pour la construction et la rénovation.

© B. Rousselle

© B. Rousselle © B. Rousselle

Véritables fleurons du patrimoine architectural beaujolais, les pierres dorées sont bien connues dans toute la région, et même au-delà, dans la Dombes et la Saône-et-Loire. Affichant leur belle couleur jaune-orangé et jouant avec les reflets du soleil, ces pierres ont longtemps été mises en valeur dans la construction. Il suffit de parcourir le Beaujolais rouge, et a fortiori sa partie méridionale, pour s’en rendre compte. Cette partie du territoire est même communément appelée “la petite Toscane”, ou le Pays des Pierres dorées, tant la couleur de la roche confère de douceur et de charme aux paysages.

• à Lucenay, la plupart des maisons et l’église sont construites en pierre blanche (avec la pierre locale, dite de Lucenay), comme on le voit sur ce détail de chapiteau.

© SMB

• La pierre dorée illumine de ses teintes chaudes de nombreux bâtiments. Elle est omniprésente jusqu’aux éléments du petit patrimoine, comme ce puits à Ville-sur-Jarnioux.

© L. Peyron

La petite Toscane

S’il est un témoin marquant de la diversité géologique en Beaujolais, c’est bien son patrimoine architectural. Monuments, habitations, murets ou lavoirs se parent ici d’une diversité de couleurs, reflets de l’incroyable palette du sous-sol local. Ci-dessous, un éventail symptomatique de cette diversité visible dans la pierre de construction, à travers cinq faciès et couleurs caractéristiques.

• Créations en terre cuite à Oingt.

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Un relief marqué

Le Beaujolais

Des monts forestiers aux bords de Saône, en passant par les versants pâturés et les coteaux viticoles, les paysages du Beaujolais sont, pour les promeneurs, une invitation à la contemplation. Les vallons y sont toutefois relativement encaissés et étroits. Du haut de ses 1 009 mètres (ou 1 012 selon les cartes ! ), le Mont Saint-Rigaud domine l’ensemble du département. Ce relief marqué est à l’origine de variations climatiques locales parfois importantes, auxquelles les activités humaines sont depuis longtemps adaptées. Il a contribué également à façonner des parcellaires de petites tailles, impliquant de fait une hétérogénéité de cultures et de pratiques. © CEN Rhône-Alpes

© Mairie de Monsols

La légende du Mont Tourvéon

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D’une hauteur de 27 mètres, le viaduc de Monsols est l’un des ouvrages construits pour faciliter les déplacements et rompre l’isolement des campagnes. De 1911 à 1934, un petit train surnommé le “tacot” y circulait, reliant Villefranche-sur-Saône à Cluny et La Clayette en Saône-et-Loire. Un circuit pédestre suit aujourd’hui le tracé de l’ancien tacot.

© Mairie de Monsols

Par-delà les reliefs

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© P. Royer

© 0. Chomer / CRPF

nE MOSAÏQUE DE MILIEUX

Au sommet du Mont Tourvéon, à Chénelette, subsistent les vestiges d’une forteresse, qui aurait été la propriété de Ganelon. Ce dernier, un proche de Charlemagne, était sans doute le traître de la Chanson de Roland. Capturé, il aurait été enfermé dans un tonneau dont l’intérieur était hérissé de pointes et de clous, et précipité dans l’une des pentes de la montagne. Dans sa chute, Ganelon aurait parcouru plusieurs kilomètres, finissant – selon la version de la légende – tantôt à Chénelette, tantôt aux Ardillats.

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Des forêts plus variées qu’il n’y paraît...

Le Beaujolais a toujours été un territoire propice au développement de la forêt. L’Homme a en grande partie bouleversé l’agencement naturel, en pratiquant un déboisement massif au Moyen âge pour fournir des terres agricoles, du bois de chauffage ou de construction… à tel point qu’au XVIe siècle, il n’existait presque plus de forêts en Beaujolais ! Celles-ci retrouvent ensuite un nouvel élan à partir de la fin du XIXe siècle lorsque, suite à la déprise agricole, les pouvoirs publics développent des plantations de sapins puis de douglas. Les forêts occupent aujourd’hui 50 000 hectares, soit un tiers du territoire. La plupart se concentrent à l’ouest, sur les crêtes, les versants nord et les zones de forte pente, où les plantations de résineux exotiques et denses occupent jusqu’à 70% des surfaces communales. Sous ce chapeau forestier, grouille une vie des plus complexes ! Les îlots de vieux arbres constituent les espaces les plus précieux : oiseaux et chauvessouris profitent des moindres cavités, alors qu’au sol le précieux bois mort favorise le développement des champignons et des insectes.

• Bien présente sur le territoire, la bécasse des bois est l’un des témoins de cette diversité : pour survivre, elle a besoin de milieux variés (boisements humides, lisières, clairières, prairies, etc.). Seul échassier à se reproduire en milieu forestier dans nos contrées, elle fait l’objet de suivis par la Fédération départementale des chasseurs et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

©J.B. David / SMB

©A. Skorski

© CRPF

Si les forêts du Beaujolais peuvent paraître monotones, il n’en est rien. Composées de parcelles de petite taille, elles forment une mosaïque d’arbres de tous âges et d’essences variées, assemblant ainsi des camaïeux de vert. Stars des forêts de résineux, le sapin pectiné et le douglas sont ainsi accompagnés de nombreuses espèces : épicéa, mélèze, pin noir, pin sylvestre, cèdre… Plus à l’est, en descendant des monts, les forêts changent : ponctuées d’acacias, elles se composent essentiellement de chênes, de charmes et de châtaigniers, qui se teintent de belles couleurs à l’automne.

• Le lynx.

LE FAYARD Le hêtre, appelé aussi “fayard”, était autrefois suffisamment abondant pour voir se développer localement quelques ateliers de sabotiers, comme à Saint-Just d’Avray ou à Ronno.

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• La cueillette de champignons est presque une institution sur le territoire ! En effet, les forêts abritent de très nombreuses espèces, comme ici les cèpes et bolets.

• Le carabe à reflets dorés, un forestier qui fouine parmi le bois mort afin de dénicher quelques limaçons.

© CRPF

© CEN Rhône-Alpes

De grands mammifères sur le retour L’augmentation des surfaces forestières depuis le XXe siècle permet à certains mammifères de retrouver leur place. Aujourd’hui, environ 8 000 chevreuils et 800 sangliers sont dénombrés en Beaujolais, essentiellement dans les milieux forestiers et les fourrés. Leur population est régulée grâce aux chasseurs, dans le cadre de plans de gestion et de plans de chasse durable révisés annuellement. Une part minime des captures est aussi assurée par les prédateurs naturels sur le retour, tel le lynx ou le chat forestier. Les forêts du Beaujolais participent en effet au grand corridor forestier qui relie les Cévennes et la Bourgogne, et par lequel transitent parfois des cerfs ou des chamois.

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• Pouvant atteindre 50 cm, le pic noir est assurément le plus grand des pics. Vous l’entendrez sûrement tambouriner sur les troncs, à la recherche d’insectes (fourmis, larves de coléoptères…).

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sous le chapeau forestier

Le Beaujolais

• Le chat forestier.

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Des forêts à vocation économique

Landes et pelouses sèches

Une filière dynamique

En contrebas des forêts, comme à Quincié-en-Beaujolais, certains versants paraissent arides, ponctués d’arbustes, d’affleurements rocheux ou encore de zones sableuses. Il s’agit de landes, qui alternent souvent avec des “pelouses sèches”, des milieux naturels à la végétation rase. Ici, l’éclairement solaire est intense, le substrat pauvre et l’eau rare, ce qui limite l’implantation d’espèces forestières. Occupés par une faune et une flore spécifiques, ces espaces étaient autrefois pâturés par des troupeaux de chèvres ou de moutons, ce qui contribuait à leur équilibre. Ils ont aujourd’hui tendance à disparaître. C’est pourquoi les acteurs du territoire se mobilisent pour préserver ces milieux, tout en encourageant l’installation ou le développement d’exploitations agricoles adaptées.

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• Les pelouses sèches abritent de très nombreuses orchidées, comme ici, le rare orchis sureau, qui peut également être pourpre.

Originaire de l’ouest canadien, le douglas est un résineux à la croissance impressionnante, bien adapté aux sols acides de moyenne montagne. Il produit un bois d’excellente qualité pour les menuiseries, les charpentes, et les usages extérieurs. Planté à grande échelle sur le territoire depuis la 2e moitié du XXe siècle, il domine largement les paysages et l’industrie des monts du Beaujolais. Pour la petite histoire, le douglas, ou pin d’Oregon, tire son nom de Sir Douglas qui a introduit en Angleterre les premiers individus européens. • Peuplement de douglas en futaie irrégulière : elle consiste à conserver des arbres d’âges différents, pour une exploitation plus étalée dans le temps, et un renouvellement de la forêt !

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• La callune vulgaire, une espèce commune dans les landes.

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• Très discret, l’engoulevent se plaît dans les landes. Il profite également des coupes forestières pour trouver de nouveaux lieux de nidification.

• Les plus gros douglas d’Europe sont situés à Claveisolles et ont environ 150 ans. La circonférence du plus majestueux dépasse les 4 mètres, pour une hauteur totale de 55 mètres. • Le busard cendré.

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Le Beaujolais, c’est un peu l’Amérique !

• L’ascalaphe soufré.

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La filière sylvicole s’organise et se structure. Elle vise continuellement une meilleure gestion forestière : certifications écologiques (comme PEFC), diversification des essences et adaptation au changement climatique, efforts pour regrouper et agrandir les parcelles... autant de projets qui démontrent les bonnes volontés !

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• Pour reconnaître le douglas, rien de plus simple : son bois possède une couleur rouge caractéristique et ses aiguilles, vertes, claires et souples, sentent la citronnelle lorsqu’on les froisse. Quant à ses cônes, ils pendent avec des graines ailées dépassant des écailles et se terminant en fourches à trois dents.

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POUR UNE MEILLEURE GESTION

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Avec des forêts de résineux dans l’ensemble assez jeunes, la sylviculture est l’une des principales composantes économiques du territoire. Le Beaujolais représente à lui seul 20% des volumes de résineux exploités en Rhône-Alpes. En tout, avec 16 scieries et une trentaine d’entreprises d’exploitation forestière et de travaux, la filière sylvicole génère plus de 300 emplois. Elle demeure en plein essor, avec une récolte de bois ayant doublé en 30 ans.

•Le genêt à balais apparaît quand la lande est abandonnée. Il était utilisé autrefois pour confectionner des balais, comme régulateur cardiaque en pharmacie ou encore pour les toits de chaume. Cette plante a de multiples facettes !

• Le lièvre.

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Le Beaujolais

• La linotte mélodieuse. © CEN Rhône-Alpes

Espaces ouverts, espaces cultivés

Les précieuses haies qui ponctuent le bocage procurent le gîte mais aussi le couvert à beaucoup d'espèces : à la fin de l’été et à l’automne, les arbres et buissons se chargent de baies qui font le régal des linottes, fauvettes et autres passereaux. Il n’est pas rare alors que le renard et le chevreuil sortent du bois, pour profiter du festin. Vous aussi partez à la découverte de ces fruits sauvages !

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Des espèces de bocages

Des activités variées

• Les prunelles de l'épine noire.

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• Les cenelles de l'aubépine. • La pie-grièche écorcheur est une espèce des bocages, où elle profite d’un buisson pour nicher. Elle a une drôle d’habitude : elle se fabrique des garde-manger, en empalant des insectes sur des épines d’arbuste ou, à défaut, sur des fils barbelés.

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• La plaine du Val de Saône.

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• Une infinie variété de fromages peut être dégustée, aux saveurs changeantes suivant la forme, l’affinage ou même la saison et les plantes broutées par les animaux. à découvrir dans les nombreuses Maisons de Pays ou chez certains producteurs...

• Découverte d’une jeune truffière à Saint-Laurentd’Oingt.

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• Le cynorrhodon, fruit de l’églantier.

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Les types de productions végétales et animales se diversifient : ovins, volailles, porcs, truffe, sorgho, safran, goji… Et les modes de commercialisation connaissent également d’importants changements, avec la création de filières de transformation, de coopératives, de nombreux points de vente collectifs… Ces éléments font de l’agriculture une activité plurielle, mosaïque de paysages et de services qui font du Beaujolais un territoire d’accueil.

Les vallons et les plaines du Beaujolais sont propices à l’activité agricole. Dans les monts du Beaujolais, c’est l’élevage de bovins et de caprins qui domine, tourné vers la production de viande, de lait et de fromage. Ponctuées de nombreuses forêts, ces pâtures sont complétées par quelques cultures céréalières d’appoint. Plus à l’est, la culture de la vigne devient omniprésente. Quant à la plaine du Val de Saône, elle est surtout céréalière et maraîchère. Au total, l’agriculture en Beaujolais, c’est aujourd’hui 3 400 exploitations. Même si un tiers d’entre elles ont disparu en dix ans, la filière n’a de cesse d’innover pour s’adapter aux mutations en cours.

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Des filières en mutation

de curieux arbres Au milieu des champs ou en alignements de haies, certains arbres, tels les frênes et les saules, étaient autrefois régulièrement émondés afin de dégager des ressources pour l’hiver : les feuilles et les jeunes rameaux servaient à la nourriture ou à la litière du bétail, et le petit bois alimentait les cheminées, les fourneaux et les fours à pain. Ces pratiques ont façonné des “arbres tétards” à la forme très particulière, aussi appelés “trognes” ou “grobes” (en patois), ce qui a suscité bien des légendes et valu aux habitants de Marchampt leur surnom de “Grobis”. Divers animaux (oiseaux, chauves-souris, insectes, etc.) profitent de leurs cavités et de leur large tronc creux pour s’abriter ou se reproduire.

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• Le renard.

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Un vignoble mondialement connu

Le Beaujolais

Des poumons verts entre les vignes Au milieu des vignes, le moindre élément délaissé par les activités humaines constitue un véritable poumon de biodiversité : les murets en pierres sèches, les arbres isolés, les haies préservées, les bandes fleuries ou enherbées entre deux parcelles, jusqu’aux espaces en friche. C’est ici que la “faune auxiliaire” trouve sa place : regroupant les pollinisateurs, ainsi que les prédateurs et les parasites des espèces indésirées, cette faune rend largement service aux cultures !

• Le vignoble est composé presque exclusivement par un cépage de Gamay pour le vin rouge.

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La route des vins du Beaujolais Rénovée en 2010, la célèbre route des vins serpente sur les coteaux viticoles sur 140 kilomètres et parcourt 36 communes, de Chânes à Limonest. Cet itinéraire, balisé d’une grappe, permet de découvrir les paysages et les patrimoines du Beaujolais viticole.

© D. Fusina

Sur les plaines et coteaux orientaux des monts du Beaujolais, le vignoble prospère entre les nombreux affluents de la Saône. Erigé par les moines et les abbés au X e siècle, il est le fruit d’un riche héritage ancestral, où pratiques et savoir-faire spécifiques se transmettent de génération en génération. Ses grands vins de garde sont appréciés au niveau international pour la finesse de leur structure et la variété de leurs expressions aromatiques. Le vignoble est également connu pour son vin primeur : tous les ans, le troisième jeudi du mois de novembre, les amateurs de vin d’ici et d’ailleurs dégustent et fêtent le Beaujolais nouveau, un vin encore juvénile, mais déjà plein de promesses !

A chaque appellation son sol ! Pas moins de 12 appellations d’origine protégée se côtoient en Beaujolais. Cette exceptionnelle diversité de terroirs est liée à la présence de nombreux microclimats et d’une palette de sols variés. Dans les crus, les terrains les plus répandus sont de nature granitique, mais interviennent aussi, entre autres, des sols issus de dépôts et alluvions anciennes, et des sols volcano -sédimentaires. Consciente de cette richesse géologique et œnologique, l’Union des Vignerons du Beaujolais s’est fixée comme objectif de promouvoir, valoriser et préserver les terroirs et paysages beaujolais, véritables atouts pour la région.

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© D. Gillet / Inter Beaujolais

© D. Brandelet / Inter Beaujolais

• La chrysope a des larves très voraces : elles engloutissent plusieurs centaines de pucerons, acariens, cochenilles, drosophiles… bref, de vraies alliées pour les viticulteurs !

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De gauche à droite : • L’œdicnème criard, avec ses grands yeux à l’iris doré et ses longues pattes jaunes, préfère courir à toute vitesse plutôt que voler. • Un cerisier en fleurs au milieu des vignes, véritable trésor pour la faune. • Visible de jour, la chouette chevêche est l’une de ces espèces à qui profitent les terrains viticoles : les cadoles lui servent d’abris, les arbres et les haies de reposoirs, et les parcelles de vignes de terrains de chasse… à condition qu’il n’y ait pas trop d’insecticides !

Les cadoles Elément caractéristique des paysages du vignoble beaujolais, la cadole désigne une cabane, souvent en pierres sèches. Desservant une parcelle, elle servait aussi d’abri spartiate au vigneron. Certaines comportaient des éléments de confort (banquette, niche, porte à serrure…), allant jusqu’à servir d’habitation permanente à des indigents, pour les plus grandes d’entre elles.

Victor Pulliat, sauveur de la vigne A la fin du XIXe siècle, les vignobles du Beaujolais et d’ailleurs sont touchés par le phylloxéra, un insecte de la famille des punaises qui se nourrit des racines de vignes. S’inspirant d’expériences menées dans le sud-est de la France, Victor Pulliat, habitant de Chiroubles, décide de greffer un plant de vigne locale sur un plant américain connu pour sa résistance à l’insecte et développe des tests “grandeur nature”. Ses travaux sont un succès et contribuent à sauver les vignes du dangereux ravageur.

© D. Gillet

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un carrefour d’espèces

Le Beaujolais

Du cœur de l’Europe…

Le climat du Beaujolais, bien que majoritairement tempéré, subit diverses influences : océanique à l’ouest, continentale sur les monts voire montagnarde sur les plus hauts sommets, avec un soupçon d’influence méditerranéenne à l’est. Les précipitations sont également très variables localement, d’une vallée à l’autre : autour de Beaujeu, les précipitations sont de l’ordre de 600 mm par an, alors qu’elles doublent quasiment aux abords de Ranchal. A la croisée des courants d’airs, de violents épisodes orageux ou neigeux peuvent avoir lieu. Ces différentes variations climatiques permettent à des espèces caractéristiques de milieux très différents de s’installer sur le territoire.

• Présent notamment à Joux, le pavot jaune des Pyrénées est un genre de coquelicot aux pétales jaunes. Rare en Beaujolais, mais commun dans les Pyrénées et le Massif central, il indique une influence atlantique.

• Surtout présente en Europe centrale, la mésange boréale occupe les forêts où des feuillus sont présents, accompagnés d’un sous-bois dense et de bois mort. D’ailleurs, si vous trouvez un petit nid creusé dans du bois mort, pas de doute, c’est son œuvre !

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• Le magnifique lis martagon est visible sur certains monts du Beaujolais. Il se pare de fleurs en début d’été, qui le rendent reconnaissable entre tous.

D’inspiration atlantique… © E. Cheminat / OTHB

Des espèces de montagne…

• Le genêt d’Allemagne appartient à la famille des fabacées, aussi appelées les légumineuses : comme la luzerne, le trèfle ou le soja, les plantes de cette famille ont la particularité de fixer sur leur racine l’azote présent dans l’air, rendant le sol plus fertile. Un atout pour les cultures ! Présent dans les landes, le genêt d’Allemagne occupe surtout l’Europe centrale, mais il est de plus en plus rare du fait de la disparition de son habitat.

Et même méridionales !

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• Le guêpier d’Europe peut s’entendre dès le mois de mai, avec son chant flûté ressemblant à un sifflet d’enfant. Ses couleurs attrayantes en font un oiseau facile à reconnaitre. Migrateur d’Afrique, il se retrouve dans les milieux secs et sableux (pelouses sèches, bords de cours d’eau, carrières…), marqués par les courants d’air méditerranéen. En Beaujolais, il se cantonne au Val de Saône, profitant d’une falaise de sable pour creuser un terrier.

• La wahlenbergie à feuilles de lierre appartient à la famille des campanules. Discrète, elle est présente dans certaines des nombreuses zones humides du territoire.

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• L’aconit tue-loup est une plante de montagne, de la même famille que les renoncules, présente dans le Beaujolais uniquement au mont Saint-Rigaud. Très toxique, elle était utilisée autrefois pour empoisonner les grands prédateurs, et avait la réputation de guérir les célèbres loups-garous !

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La traverse, un vent d’ouest qui amène la pluie La traverse était le nom que donnaient les habitants au vent d’ouest, arrivant de la vallée de la Loire. Ces courants d’airs sont à l’origine de précipitations marquées dans la partie occidentale du Beaujolais : chargés d’humidité, ils sont accompagnés de nombreux nuages qui, bloqués par les montagnes, se déversent sur le territoire.

• Il y a même des cigales dans le Beaujolais comme cette grande cigale. Vous pourrez les entendre dans les vignes lors de chaudes journées d’été. Après avoir passé plusieurs années sous terre à l’état larvaire, elles n’ont plus que quelques semaines à vivre lorsqu’elles sortent pour se reproduire… d’où leurs stridulations si caractéristiques, pour attirer leur partenaire !

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Des cours d'eau à foison

Le Beaujolais

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Souvent associé aux vignes, le Beaujolais n’est pourtant pas dépourvu d’eau, loin de là ! Sur les crêtes, les précipitations annuelles peuvent dépasser 1 400 millimètres, soit presque le double de celles de Lyon. Partout, en arpentant le territoire, le promeneur trouvera trace de l’eau, qui ressurgit ici ou là pour donner naissance aux multiples ruisseaux et rivières du Beaujolais. Le linéaire de cours d’eau est très important, avec plus de 660 km rien que pour l’Azergues et ses affluents ! Des eaux en partage Le Beaujolais se situe sur la ligne de partage des eaux entre Méditerranée et Atlantique. De chaque côté de cette ligne, les eaux s’écoulent dans des directions différentes. Vers l’ouest, les cours d’eau fournissent essentiellement leurs eaux à la Loire direction l’océan Atlantique, tandis qu’à l’est ils rejoignent la Saône puis le Rhône et finalement la mer Méditerranée.

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a coule de source !

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• Panneau du GR7 marquant la ligne de partage des eaux, à Ranchal.

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À la source

Le Beaujolais

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Un lieu de prédilection pour les cressons

• Le cresson de fontaine.

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• La dorine à feuilles opposées.

La source du mont Saint-Rigaud

De la même famille que les choux et la moutarde, le cresson regroupe plusieurs espèces, dont certaines poussent sur des terrains secs et d’autres en terrains humides. Parmi celles-ci, le cresson de fontaine, consommé depuis l’Antiquité et cultivé depuis le XIXe siècle, existe naturellement à l’état sauvage dans le Beaujolais. Il est toutefois déconseillé de le consommer sous cette forme, car il est connu pour héberger un dangereux parasite : la douve du foie. Aussi appelée cresson doré, la dorine à feuilles opposées est une autre habituée des sources et des eaux fraîches. Cette plante possède des propriétés médicinales intéressantes : elle prévient et soigne les problèmes de vésicule biliaire (engorgements, calculs…).

Parmi les nombreuses sources du Beaujolais, celle du Saint-Rigaud est sans doute la plus connue et la plus fréquentée. Selon une très vieille croyance, elle serait dotée de pouvoirs miraculeux : elle guérirait les rhumatismes, les maux de gorge, les fièvres… et surtout elle aurait le pouvoir de rendre la fertilité aux femmes ! La légende raconte que c’est un vieux moine guérisseur, dernier survivant d’une communauté religieuse locale et enterré dans la source elle-même, qui lui aurait ainsi conféré ses pouvoirs. Aujourd’hui encore, cette croyance persiste, comme en témoignent les nombreuses croix déposées par les pèlerins qui ornent le site. Celles-ci sont fabriquées avec les matériaux trouvés sur place selon la tradition. Une autre croyance voudrait que l’eau du Saint-Rigaud provienne mystérieusement des Alpes, par un gigantesque siphon de plus de 100 kilomètres… Ne vous y trompez pas, il s’agit d’une légende locale ! En réalité, l’eau provient des précipitations qui s’infiltrent puis refait surface par un phénomène de trop-plein, lorsque son écoulement est bloqué par un écran argileux imperméable. Ce phénomène explique comment on peut trouver une source aussi proche du sommet, ce qui est assez rare.

• Créée a la fin du XIXe siècle, la cressonnière de Trève Gay est toujours en activité à Lozanne.

Le petit peuple de l’eau La petite faune aquatique est souvent étudiée pour connaître la qualité de l’eau d’un ruisseau. Les gammares (crustacés) et les larves de nombreux insectes (libellules, perles…) sont visibles facilement sous les pierres.

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En contrebas des sommets du Beaujolais vert, de nombreuses sources suintent, à la faveur des ruptures de pente, là où la nappe phréatique affleure. Il s’agit généralement d’une eau de très bonne qualité, bien qu’acide du fait de la composition des roches. Les habitants ont même pour habitude de disposer des plaques de marbre dans les sources captées, afin d’équilibrer le pH de l’eau ! Les eaux issues de terrains calcaires sont à l’inverse plutôt basiques.

• Adulte et larve d’éphémère, ordre d’insectes qui regroupe de nombreuses espèces sensibles à la pollution.

• L’écrevisse à pieds blancs.

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Cette espèce indigène peut être rencontrée dans les ruisseaux vifs et clairs, à l’amont du Reins, de l’Ardières et de l’Azergues. Elle tire son nom de la couleur blanchâtre sous ses pinces, mais ce critère est loin d’être systématique. Elle est aujourd’hui gravement menacée par les pollutions, les dégradations physiques des cours d’eau et la concurrence d’écrevisses exotiques vectrices de redoutables maladies. © C. Giraud / OTHB

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L’écrevisse à pieds blancs

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• Le damier de la succise tire son nom de la plante-hôte dont il se sert pour sa reproduction : il pond ses œufs sous les feuilles de la succise, dont les chenilles après éclosion se nourrissent.

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• Le rare lézard vivipare. • La potentille des marais.

Comment les reconnaître ? Si les mares et les marais sont facilement repérables, les prairies humides et les tourbières sont souvent plus difficiles à reconnaitre. Plusieurs critères permettent toutefois d’identifier une zone humide à coup sûr. La végétation, d’abord, change de nature et de couleur lorsque le milieu est humide, avec par exemple une forte prédominance des joncs. La couleur du sol, ensuite, porte les traces de la présence de l’eau (rouille, grisâtre ou noirâtre selon les types de sol). Enfin, vous croiserez peut-être certains hôtes de ces lieux…

Le saviez-vous ? Depuis la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 1992, les aménagements susceptibles d’impacter le fonctionnement des zones humides (drainage, remblai, etc.) sont désormais fortement encadrés par la réglementation.

De véritables éponges

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Méconnues voire mal aimées, les zones humides ont longtemps suscité légendes et histoires. Aujourd’hui, au regard des enjeux qu’elles représentent, elles sont peu à peu reconnues et préservées. En effet, elles participent à la gestion de la ressource en eau (en quantité et en qualité) et sont utiles à de nombreuses espèces, tant pour leur reproduction que pour leur alimentation. Autrefois omniprésentes aux abords des sources, en bordure des ruisseaux, dans les fonds de vallons et les plaines, les zones humides ont pour beaucoup disparu, ayant été drainées ou remblayées. Bien qu’en régression, elles demeurent l’un des éléments structurants du paysage. Lors de l’inventaire réalisé en 2012, ce ne sont pas moins de 1 300 zones humides qui ont été identifiées sur l'ensemble du Beaujolais ! Selon une autre étude réalisée en 2014, une sur cinq subit des pressions importantes, d’où la nécessité d’agir pour leur sauvegarde.

Les zones humides abritent des espèces bien spécifiques, adaptées à la présence de l’eau. Certaines d’entre elles, comme la potentille des marais ou la droséra, sont fragiles et vulnérables. Leur présence atteste du “bon état de santé” de la zone humide et de pratiques souvent favorables à leur préservation !

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• Le jonc diffus.

Zones humides, zones sensibles !

• La droséra à feuilles rondes est une plante carnivore, très rare dans le Beaujolais !

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Des zones humides à préserver

Le Beaujolais

Telles de véritables éponges, les zones humides retiennent les précipitations et les eaux de ruissellement, limitant ainsi les phénomènes de crues, ou alimentant les cours d’eau lors des périodes de sécheresse. à l’origine de la tourbe, les sphaignes sont des championnes toutes catégories dans ce rôle : elles sont capables d’absorber jusqu’à 26 fois leur poids sec !

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• La salamandre tachetée.

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• Le populage des marais butiné par le paon du jour.

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• Le silène fleur de coucou.

Depuis quelques années, un réseau d’acteurs animé par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes se mobilise autour d’un objectif commun : la préservation des zones humides du Beaujolais. Portant sur 26 sites pilotes, des conventions sont signées avec les propriétaires et les exploitants afin de restaurer ou de maintenir une exploitation à bénéfices réciproques. Site emblématique et historique de ce réseau, la tourbière du Couty à Chénelette, est la plus grande tourbière du département du Rhône : laissée à l’abandon pendant plus de 10 ans, elle est aujourd’hui à nouveau pâturée et suivie de près pour les nombreux enjeux qu’elle abrite. 35

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© CEN Rhône-Alpes

Place à l’action


Des rivières dynamiques

Le Beaujolais

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Les rivières sont nombreuses en Beaujolais, où elles participent fortement à la structuration des paysages et à l’organisation des activités humaines. Milieux vivants, dynamiques et complexes, elles constituent des voies de circulation par excellence, pour l’eau, les sédiments et les espèces. Le cincle plongeur, la loutre, le chabot et la truite comptent parmi les hôtes de ces eaux vives et claires.

© Aquilae30 / Fotolia

© G. Cochet

• En plus d’être un as du camouflage, le chabot commun témoigne de la bonne qualité des milieux dans lequel il se trouve !

• La loutre se fait encore rare, mais revient peu à peu sur le territoire, par la Saône et les affluents de la Loire.

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Soumis à de multiples pressions et victimes de pollutions, certains cours d’eau voient leur qualité fortement dégradée, au fil de leur linéaire. Pour assurer l’amélioration de la ressource en eau et la restauration des milieux aquatiques, des contrats de rivières sont élaborés pour une période de cinq à sept ans. Au nombre de sept dans le Beaujolais, ils sont gérés par cinq syndicats intercommunaux et un établissement public territorial de bassin, avec l’appui des Agences de l’eau.

© J. Grosson © EPTB Saône-Doubs

• La lamproie de Planer, une autre espèce indicatrice d'une bonne qualité des eaux.

Les rivières du Beaujolais sont sujettes à des crues parfois soudaines et violentes, qui intensifient leur débit et conduisent à une montée rapide des eaux. Par exemple, le débit de la crue centennale de l’Azergues équivaut à 55 fois son débit moyen et à plus de 600 fois son débit d’étiage, lorsque la rivière est à son plus bas niveau !

• Le petit gravelot.

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• La truite fario est l’un des poissons les plus appréciés des pêcheurs du Beaujolais. A certains endroits, on trouve encore de belles populations naturelles.

Les collectivités s’impliquent

Ces épisodes sont nécessaires au bon fonctionnement des rivières. L’eau rapide érode les berges, transporte les sédiments, charrie les cailloux, débarde les troncs d’arbres… bref, elle “nettoie” son lit, ou du moins une partie. Certaines espèces, dites “pionnières”, en profitent alors pour s’installer. Par exemple, sur le cours aval des grandes rivières du Beaujolais, les galets, déposés par les crues, sont peu à peu colonisés : le petit gravelot y dépose ses œufs, les herbacées s’installent. Puis viennent les arbustes, comme les saules, parfois couchés par les courants, et qui retiennent les sédiments fins. Enfin, avec l'accumulation des sédiments qui réhaussent le sol, une forêt plus diversifiée apparaît, moins soumise aux crues et principalement composée de frênes et de peupliers.

© J-P. Faure

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• Le cincle plongeur, oiseau emblématique des rivières vives, possède une technique de pêche unique en son genre : il disparaît quelques temps sous les eaux, marchant à contre-courant, pour retourner les cailloux et dénicher ainsi ses proies, des larves d’insectes aquatiques.

ça déménage !

Attention aux invasives ! Certaines espèces exotiques profitent du dynamisme des rivières ou des modifications qu’elles subissent pour coloniser ces milieux naturels. C’est le cas des renouées du Japon : encore vendues à des fins horticoles, ces plantes sont redoutablement envahissantes et il est très difficile de limiter leur expansion.

En savoir plus sur les rivières du Beaujolais www.rivieresdubeaujolais.fr www.syribt.fr www.rivieresornin.fr www.syrrta.fr www.eptb-saone-doubs.fr www.pays-beaujolais.com / rubrique Infos pratiques / Contrats de rivières / Contrat de rivière Azergues

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La saône et ses prairies inondables Autrefois voué à la pêche et à l’élevage extensif de bovins, le Val de Saône s’est peu à peu transformé et concentre aujourd’hui de nombreuses activités humaines : zones urbaines, axes de circulation, cultures céréalières et maraîchères, etc. Toutefois, les milieux traditionnels du Val de Saône sont encore visibles : prairies inondables pâturées, lônes, boisements alluviaux… L’ensemble fournit un terreau favorable à une flore et une faune rare et protégée.

Les lônes désignent les bras secondaires des rivières, partiellement ou totalement déconnectés du chenal principal. L’eau y est plus paisible et, grâce aux herbiers aquatiques qui s’y développent, ces milieux constituent de formidables pouponnières. Crustacés, libellules, planctons, poissons… sont autant d’espèces qui s’y abritent pour leurs reproductions. Quelques lônes sont encore présentes sur la Saône, comme à Belleville et à Taponas.

© J. Badie

• Lentilles d’eau et fougères aquatiques dans les lônes.

CC-BY-SA © P.Gómez / Flickr

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© J. Grosson

Le marais de Boistray Avec ses 120 hectares, le marais de Boistray est l’un des derniers grands marais du département du Rhône, géré depuis 20 ans par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes, avec l’implication forte de nombreux partenaires, autour d’un objectif commun : maintenir les activités traditionnelles tout en préservant la biodiversité.

• Le cuivré des marais.

• Le rare et protégé ail anguleux était autrefois probablement bien plus présent : les éleveurs déplaçaient leurs troupeaux lors de sa floraison, pour qu’on ne retrouve pas son goût dans la viande ni le lait !

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Les prairies habituellement pâturées devenaient quant à elles poissonneuses en période de crues, avec de nombreuses espèces qui venaient s’y reproduire, comme le brochet. Les riverains connaissaient bien ce phénomène, et venaient ramasser les poissons piégés après la décrue.

Les prairies inondables constituent les milieux les plus typiques du Val de Saône, vestiges d’une époque où la rivière capricieuse sortait régulièrement de son lit. Fertilisées naturellement par les limons, ces prairies fauchées et pâturées par des charolaises étaient très productives. Puis les agriculteurs ont construits des biefs et des vannes martelières, pour abreuver les troupeaux, irriguer et fertiliser les prairies, ou au contraire limiter les inondations lors des grandes crues. Néanmoins, les prairies restent encore aujourd'hui très riches en espèces.

© CEN Rhône-Alpes

… et à la cueillette aux poissons !

Des inondations bénéfiques

• Le brochet est menacé du fait de la disparition de ses zones de reproduction (lônes et prairies inondables). Cellesci et ses œufs sont protégés. La Fédération de pêche du Rhône œuvre activement pour préserver l'espèce, comme à Quincieux où une frayère a été récemment créée.

© CEN Rhône-Alpes

En période de crues, les arbres des bords de Saône devenaient le lieu d’une activité pour le moins inattendue : la capture de lapins ! Surpris par la montée des eaux, les lapins se réfugiaient en hauteur sur les troncs. Il n’y avait plus alors qu’à aller les récupérer en barque.

© CEN Rhône-Alpes

© CEN Rhône-Alpes

A la pêche au lapin…

© CEN Rhône-Alpes

• En bordure des lônes et des cours d’eau, se développent des forêts dites alluviales, car elles profitent des alluvions drainées par la rivière. Dans ces forêts naturelles entre terre et eau, les aulnes, les frênes, les peupliers et les saules sont rois. Le loriot, migrateur d’Afrique, en est l’oiseau emblématique.

© C. Henry / Asconit Consultants

• La pelle du Colombier à Anse est un beau témoin des crues connues, avant l’endiguement de la Saône et son abaissement d’un mètre.

Les lônes, de formidables nurseries

• Le marais de Boistray, comme une grande partie du Val de Saône, abrite de belles populations d’euphorbe des marais.

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Des activités liées à l’eau

Le Beaujolais

La navigation sur la Saône La Saône est la seule rivière du Beaujolais suffisamment importante pour avoir permis une navigation. Celle-ci serait ancienne : il est probable que les pirogues circulaient déjà à l’âge du Bronze. Axe stratégique pour le convoyage de marchandises, les bateaux ont longtemps été halés par les hommes, avant que les chevaux ne prennent le relais. Aujourd’hui, le transport fluvial perdure, pour le convoyage de marchandises longue distance (sel, bois, containers, produits pétroliers…) et le transport local de sable et de graviers (évitant ainsi plus de 120 000 trajets de camions sur les routes du Val de Saône ! ).

© Musée B. Thimonnier

Grâce à la Saône et ses nombreuses rivières, le Beaujolais a accueilli au fil des siècles de multiples activités : industries textiles et teinturières, scieries, papeteries, moulins, piscicultures... se sont établis le long des cours d’eau.

© Groupe Vicat

Au pays des moulins Autrefois, de nombreux moulins à eau étaient en activité sur le territoire : exploitant la force hydraulique, ils fournissaient des farines, mais aussi de l’huile, du cidre... A partir de la fin du XVIIIe siècle, certains ont été convertis en scieries, comme celui du Magot, en contrebas de Saint-Nizier d’Azergues.

Le quartier Déchelette

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© A. Lafay

• Les teintureries de la Turdine à Tarare.

• Tout un système de biefs et de vannes martelières, comme ici sur le Morgon, facilitait l’irrigation et l’alimentation en eau des usines.

• La scierie Magot à Saint-Nizier d’Azergues.

A la pêche aux poissons et… aux pépites ! Si aujourd’hui les rivières attirent de nombreux pêcheurs amateurs, une véritable activité économique existait jusqu’à récemment sur la Saône. On pouvait déguster le long de la rivière des poissons pêchés le matin même. Aujourd’hui, les pêcheurs amateurs du Beaujolais sont regroupés dans plus de 25 AAPPMA (Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique). Une autre activité, plus anecdotique mais bien réelle, est pratiquée sur l’Azergues : la recherche de paillettes d’or, ou orpaillage ! Cours d’eau majeur du Beaujolais, l’Azergues fait partie des rivières aurifères françaises. Elle recèle dans ses alluvions d’infimes quantités de paillettes d’or.

© OTHVA

© OT Pays de Tarare

Le Beaujolais vert a abrité pendant des siècles une activité textile importante. D’abord artisanal, le tissage se développe surtout en milieu rural : au XIVe siècle, les agriculteurs cultivaient et tissaient déjà le chanvre. Puis, l’activité s’industrialise au XIX e grâce à l’importation du coton depuis les colonies françaises. Les principaux centres d’activités sont alors Thizy, Cours-la-Ville, Tarare, Amplepuis et Villefranche-sur-Saône. Si aujourd’hui l’industrie textile a pratiquement disp ar u, ce p atr imoine re ste néanmoins visible et fait l’objet parfois de reconversions inattendues, telles les anciennes teintureries de Tarare transformées en brasserie.

© OTHB

Une importante industrie textile

© OTHVA

• Construit avant 1640, le moulin de Saint-Igny-de-Vers est l’un des derniers moulins à eau encore régulièrement mis en route, lors de visites organisées par le meunier et sa fille.

© J.C Dubois

En 1920, le quartier Déchelette à Amplepuis comptait 570 métiers à tisser. Les ouvriers de toute la région y convergeaient, attirés par une industrie alors prolifique. A côté de l’usine de tissage et de la maison de maître, Eugène Déchelette fit construire de longs bâtiments d’habitations, puis une chapelle et une école mixte libre, mettant même à disposition des familles des jardins ouvriers. Une coopérative y vit aussi le jour : il ne manquait plus qu’une mairie et un cimetière pour faire de ce quartier un village à part entière !

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Un emplacement

Le Beaujolais

stratégique

Pour les hommes… Le Beaujolais occupe un espace stratégique entre Lyon et Paris. Axe de circulation dès l’Antiquité, avec la route du bronze venant de l’Arbresle et rejoignant le Soanan, le Beaujolais constitue un passage privilégié pour les commerces, les foires, les manifestations culturelles ou religieuses. Les nobles locaux, aidés par le clergé, ont d’ailleurs rapidement établi des structures militaires et religieuses afin de diriger cette province devenue royale au XVe siècle, avec Anne de Beaujeu. Le positionnement si particulier du Beaujolais lui confère encore aujourd’hui un avantage certain pour accueillir et échanger avec les plus grandes villes de France, telles que Lyon, Paris et Marseille.

U

n territoire de projets

… et le règne animal ! Le territoire est également arpenté dans tous les sens par de nombreuses espèces de passage : des oiseaux comme le courlis cendré ou le milan noir transitent par le Val de Saône, lorsqu’ils migrent de l’Europe du nord vers l’Afrique. Quelques grands mammifères, cerfs ou chamois, traversent parfois les zones forestières, direction : la Bourgogne ou les Cévennes. Et certaines libellules parviennent même à se déplacer entre la Dombes et le Beaujolais viticole !

© Boulery Roanne

Le col des Echarmeaux Carrefour entre Loire et Rhône, le Col des Echarmeaux à Poule-lesEcharmeaux fut un lieu de passage important à partir du XVe siècle. Il permettait d’exporter les vins du Beaujolais vers la Loire puis vers Paris et, à l’inverse, d’acheminer la viande charolaise jusqu’à Villefranche-sur-Saône et Lyon. Traversé par le GR7, ce col est bien connu pour sa situation dominante offrant au voyageur un panorama ouvert sur la haute vallée d’Azergues.

© OTHVA

© D. Gillet

© Tisserant / Fotolia

• Le chamois.

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Bientôt un label Geopark ? La démarche Geopark (label soutenu par l’Unesco) est portée par le Syndicat mixte du Beaujolais depuis 2012. A travers l’implication de plusieurs centaines d’acteurs du territoire, ce projet vise à inscrire le Beaujolais dans un réseau mondial de sites aux patrimoines géologiques remarquables, donnant ainsi au Beaujolais le rayonnement qu’il mérite, tant le territoire regorge de richesses géologiques qui ont participé de tout temps à sa construction. En savoir plus : http://geopark.pays-beaujolais.com

© CA 69

Des vignerons engagés !

• Bandes fleuries entre les vignes.

La filière viticole s’engage pour la préservation de la biodiversité et des paysages. Sur le territoire, les projets ne manquent pas ! Le dispositif de charte internationale de Fontevraud au Pays des Brouilly consiste à appréhender et valoriser les paysages viticoles, qui contribuent à créer la valeur des vins de terroir et à donner une dynamique à l’économie locale. L’association Terra Vitis, née en 1998 en Beaujolais, rassemble quant à elle des viticulteurs soucieux de l’environnement, mettant en œuvre des pratiques raisonnées et durables. Autre exemple : le programme national Agrifaune, qui se donne pour objectif de développer une viticulture durable, compatible avec la préservation de la biodiversité et le développement du petit gibier. Il se décline dans les vignes beaujolaises : plus de 35 kilomètres de bandes fleuries et 80 hectares de jachères fleuries ont été semées entre des rangs de vigne ou sur d’anciennes parcelles, pour lutter contre les problèmes d’érosion et de pollution, et permettre à la petite faune de se réinstaller.

sites d’intérêt geopark

© SMB

L’ensemble des acteurs du Beaujolais œuvre pour un développement du territoire qui prenne en compte l’environnement et le patrimoine naturel. Voici quelques exemples de projets fédérateurs, qui montrent l’implication et la volonté des acteurs locaux, des collectivités et des instances publiques de participer à la construction du Beaujolais de demain.

© Caméras Rouges

à la recherche de l’excellence

Le Beaujolais

© Terracarta

La Charte forestière de territoire La Charte forestière de territoire Beaujolais est l’une des nombreuses démarches de qualité sylvicole. Elle consiste à définir une stratégie de développement de la filière bois pour les années à venir. Fondée sur la concertation et impliquant les partenaires sur la base du volontariat, la démarche vise – à travers la promotion de bonnes pratiques et l’organisation de formations, entre autres – à favoriser une gestion durable des forêts et une utilisation locale des bois.

En 2009, le Beaujolais vert est le premier territoire de la région Région-Alpes engagé dans le projet TEPOS : Territoire à énergie positive ! L’objectif est ambitieux : réduire de moitié les besoins en énergie et développer les ressources renouvelables, pour répondre au protocole international de Kyoto et à sa déclinaison française.

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© CA 69

© CA 69

© OTHB

• L’argiope et le bourdon, profitant des bandes fleuries.

Territoire à énergie positive !

• La toute récente Maison des Forestiers et du Bois, construite en bois local au col de Crie, est dédiée à l’information sur la construction bois et la gestion de la forêt.

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Des espaces à découvrir

Le Beaujolais

©A. Langeron

• Oingt et les villages des Pierres dorées.

• Le barrage de Joux.

© S. Cruciani

© OT Beaujolais vignoble

© Inter beaujolais

© OT du lac des Sapins

• Situé sur les communes de Cublize et de Ronno, le lac des Sapins est d'origine artificielle et offre un grand espace de baignade biologique (le plus grand d’Europe), associé à de nombreuses activités de loisirs. L’ensemble est aujourd’hui géré dans le respect de l’environnement (fauche tardive des berges, entretien des espaces à proximité par des ovins…), ce qui a permis à plusieurs espèces de s’installer : moule géante d’eau douce, orchidées…

©J. Lamoureux

A pied, à cheval ou à vélo, la randonnée est incontestablement l’activité de loisir la plus développée à l’échelle du territoire. Depuis les nombreux points de vue qu’offrent les reliefs ou devant les incroyables palettes de couleurs à l’automne, ce sont toujours de nouveaux tableaux qui sont proposés aux yeux des promeneurs. Ici les sauts d’un chevreuil, là des champignons à cueillir… sans cesse changeante, la nature ne cessera de vous surprendre !

• Le Val de Saône.

© D. Gillet

© OT-HB

• Panorama du Mont Saint-Rigaud.

© Association des producteurs des Crus Brouilly et Côte de Brouilly

• Le sentier panoramique des 10 crus à Chiroubles.

© A. Fimbel

• La Roche d’Ajoux.

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© S. Cruciani

• La zone humide des Monneries à Poule-les-Echarmeaux.

• Le Mont Brouilly.

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Le beaujolais

Adresses utiles

Rédaction Céline HERVE (Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes)

POUR ORGANISER VOTRE VISITE

POUR EN SAVOIR PLUS

Destination Beaujolais Tél. : 04 74 07 27 50 Mail : contact@destination-beaujolais.com www.destination-beaujolais.com

Syndicat Mixte du Beaujolais (porteur de la démarche Geopark) Tél. : 04 74 65 74 40 www.pays-beaujolais.com

Office de tourisme Villefranche Tél. 04 74 07 27 40 www.villefranche-beaujolais.fr

Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) du Rhône Tél. : 04 37 47 88 50 Mail : frapna-rhone@frapna.org www.frapna-rhone.org

Office de tourisme Beaujolais vignoble Tél. : 04 74 69 22 88 www.beaujolaisvignoble.com Office de tourisme des Pierres Dorées Tél. : 04 74 60 26 16 www.tourismepierresdorees.com Office de tourisme du Haut Beaujolais Tél. : 04 74 04 70 85 www.haut-beaujolais-tourisme.com Office de tourisme de la Haute Vallée d'Azergues Tél. : 04 74 03 13 26 www.hautevalleeazergues.fr Office de tourisme du Lac des Sapins Tél. 04 74 89 58 03 www.lacdessapins.fr Office de tourisme du Pays de Tarare Tél. : 04 74 63 06 65 www.ot-paystarare.com Les Carrières de Glay www.carrieres-de-glay.fr Espace Pierres Folles Tél. : 04 78 43 69 20 www.espace-pierres-folles.com Les amis guides en terre beaujolaise Tél. : 04 74 60 16 57 - 06 72 59 61 29 www.amisguidesbeaujolais.com

Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) du Rhône Tél. : 04 72 77 19 85 Mail : rhone@lpo.fr www.lpo-rhone.fr Fédération départementale des chasseurs du Rhône Tél : 04 78 47 13 33 Mail : contact@fdc69.com www.fdc69.com Fédération du Rhône pour la pêche et la protection du milieu aquatique Tél. : 04 72 18 01 80 Mail : federation-peche-rhone@wanadoo.fr www.federation-peche-rhone.fr Etablissement relais d'accompagnement rural pour l'environnement (ERARE) Tél. : 04 74 13 02 25 Mail : contact@erare.coop www.erare.coop Centre régional de la propriété forestière (CRPF) Tél. : 04 72 53 60 90 Mail : rhonealpes@crpf.fr www.foretpriveefrancaise.com/rhonealpes Chambre d’agriculture du Rhône Tél. : 04 78 19 61 10 Mail : contact@rhone.chambagri.fr www.synagri.com/rhone

Coordination Nathalie FABRE (Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes) Dans le cadre d’un comité de rédaction composé de : • Jérôme BADIE (Groupe Plattard) • Arthur BARBARY (SMB) • Charlotte BESOMBES (SMB) • Emmanuelle CHEMINAT-CRUCIANI (Office du tourisme du Haut-Beaujolais) • Olivier CHOMER (CRPF) • Didier DAILLY (FDC Rhône) • Jean-Claude DUBOIS (naturaliste) • Olivier ESTEBE (Groupe Vicat) • Anne FIMBEL (Les amis guides en terre beaujolaise) • Pierre GADIOLET (SMRPCA) • Yves GARNIER (naturaliste) • Pierre MAREY (SMRPCA) • Daniel PACCOUD (Président du SMB) • Audrey PAGES (Chambre d’agriculture du Rhône) • Stéphanie PERRAUD (Groupe Vicat) • Didier ROUSSE (FRAPNA Rhône) • Bruno ROUSSELLE (Espace Pierres Folles) • Aurélien SALESSE (LPO Rhône) • Maurice SAULNIER (Académie de Villefranche et du Beaujolais) • Grégoire THEVENET (SMRB) • Nicolas TRAUB (CRPF) • Jérémy VAUCHER (FDP Rhône) • Fabrice VERDEJO (Chambre d’agriculture du Rhône) • Anna-Maria YORDANOVA (Association du Pays des Brouilly) Avec la contribution de : Marylise BAILHACHE (SMB), Mélina CONDY et Fabien VIGNAL (Inter Beaujolais), Cécile BARBIER, Pascal FAVEROT et Valentin PUTINIER (Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes), Céline GRISON (Destination Beaujolais), Nicolas GUILLERME (Conservatoire botanique national du Massif Central), Denis LONGIN (Commune de Ranchal), Eric PARENT (ERARE), Martin PIGNON (Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse), Yannick VESSELY. Et aussi : les associations Patrimoine en Haut-Sornin et Carrières de Glay, les offices de tourisme et de nombreux autres acteurs du territoire. Photo de couverture : © Région urbaine de Lyon ISSN : 1151-9355 Dépôt légal : mars 2015 Imprimé sur papier recyclé avec des encres végétales par IDMM.

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© Tout droit de reproduction d’illustrations ou de textes est strictement interdit sans demande expresse d’autorisation à l’auteur et à l’éditeur.

La Maison Forte 2, rue des Vallières 69390 Vourles Tél. : 04.72.31.84.50. www.cen-rhonealpes.fr

Agir ensemble, c’est notre nature ! Par son approche concertée et son ancrage territorial, le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes œuvre depuis plus de 25 ans pour une préservation de la biodiversité rhônalpine. Spécialiste de la gestion innovante d’espaces naturels à enjeux, il fait émerger des projets allant dans le sens d’une meilleure prise en compte des espaces naturels et apporte un accompagnement technique aux collectivités, agriculteurs et autres acteurs locaux. Membre d’un réseau national réunissant 29 Cen, l’association bénéficie depuis 2013 d’un agrément de l’Etat et de la Région, qui reconnaît ainsi son rôle dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques liées aux espaces naturels.


g u i d e d u pat r i m o i n e NATURE L d e l a r é g i o n R h ô n e - Al p e s

SYSTEM D : 06 74 05 86 31 - mars 2015

une édition

Au nord du département du Rhône, le Beaujolais dessine ses monts, nés de grands bouleversements géologiques. Des forêts dominant les vallées encaissées à la vaste plaine alluviale de la Saône, sans oublier les fameux vignobles, le Beaujolais est une terre de diversité. A deux pas de la métropole lyonnaise, ce territoire à la fois riche et méconnu a su préserver toute sa typicité.

prix : 6 euros

© S. Cruciani

Le Beaujolais


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