Viande, lipides, acides gras et santé, qu’en est-il à ce jour ?
1
Le Centre d’Information des Viandes
En concertation avec :
Information sur :
Bien être et santé animal Elevage, viande et environnement Sécurité sanitaire Nutrition Viande, consommations et comportements alimentaires
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Mission
Des experts indépendants Des représentants de la société civile Un nouveau conseil scientifique (en cours de constitution)
Echanges Informations Appui technique et scientifique sur les viandes de boucherie
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www.civ-viande.org www.lessentieldesviandes-pro.org
2
En préambule : La consommation de viande aujourd’hui selon les données de l’étude CCAF 2010
3
Les définitions usuelles en France Viandes rouges
Bœuf Viande chevaline
Viandes de boucherie
Agneau
Viandes
Porc
blanches
Veau
Produits carnés
Volaille Charcuterie Produits tripiers (tout ce qui n’est
pas attaché à la carcasse : abats, queue, etc.) Gibier
4
Baisse de la consommation de viandes de boucherie Quantités de viandes de boucherie consommées (g/j) chez les adultes (18 ans et plus)
Quantité moyenne en 2010 : 390 g /semaine/adulte Fréquence moyenne : 3 fois/ semaine Portion moyenne (adulte) : 127 g
Source : CRÉDOC, Enquêtes CCAF 2003, 2007 et 2010.
5
La consommation de produits carnés aujourd’hui
Source : CRÉDOC Enquête CCAF 2010
6
Du produit brut au produit transformé
L’évolution de la consommation (en g/j) chez les adultes 35 31
Poissons-crustacés 25
37
Volailles-gibiers
Viande de Viande boucherie (Hors PP)
24 22 60 52 47
Fruits cuits et au sirop
130
Légumes frais
110 106
Sandwhichs 134
Fruits frais
Riz et semoule
113 106
Pizzas-quiches, tartes salées 1999
2003
11 9 12 14
18 20 21 23 23 24
2007
Produits sucrés
23
27 27
28 76 77 80
Ultra frais laitier
* 47 g/j en 2007 = viande de boucherie « brute » : sans la viande intégrée dans plats «prépaprés »). Sources : CREDOC, Enquêtes INCA 1999,
CCAF 2003, CCAF 2007
80
Plats composés
120 121 100
Jus de fruits et BRSA 1999
2003
123
133
2007
7
Consommation de viande de boucherie Quantités moyennes de viandes de boucherie consommées chez les adultes selon l’âge (g/j)
Source : CRÉDOC, Enquête CCAF 2010
8
Plus de petits consommateurs que de grands consommateurs % de Petits, Moyens, Grands consommateurs de viande de boucherie chez les adultes consommateurs (18 ans et plus)
Source : CRÉDOC, Enquête CCAF 2010
9
Profil des petits et grands consommateurs de viande de boucherie Petits et non consommateurs
Grands consommateurs
Profil alimentaire
Profil alimentaire
Céréales du petit-déjeuner, soupes, poissons et crustacés, fruits frais, entremets Viande, légumes secs, condiments, féculents, charcuterie, boissons alcoolisées, volailles-gibiers, pain-biscottes, fromage, plats composés
Légumes secs, condiments, pâtes, pommes de terre et app., charcuterie, boissons alcoolisées, pains-biscottes, fromage, plats composés Soupes, poissons et crustacés, fruits frais, entremets
Ce sont plus majoritairement :
Ce sont plus majoritairement :
des familles nombreuses (36%) des hommes (36%) des individus obèses (36%)
des célibataires (61%) des individus au budget alimentaire faible (57%) des personnes âgées (≥ 65 ans) (56%)
des femmes (53%)
Source : CRÉDOC, Enquêtes CCAF 2010
10
Les viandes de boucherie contribuent à 8 % des apports en lipides
Source : CRÉDOC, Enquête CCAF 2010
11
Contributions moyennes à l’apport en AG des différentes catégories d’aliments sur une journée Les 10 premiers contributeurs Sauces Matières grasses Charcuterie Plats composés Viande de boucherie dont PP Fromage Pâtisseries Pizzas-quiches, tartes salées Œufs et dérivés Volaille dont PP
AGS (g) 10 premiers contributeurs Fromage 5,1 Matières grasses 3,9 Plats composés 3,0 Pâtisseries 2,9 Charcuteries 2,9 Viande de boucherie dont PP 2,5 Ultra frais laitier 1,3 Entremets 1,2 Pizza-quiches, tartes salées 1,1 Sauces 1,0
AGMI (g)
Contribution 15,4% 12,1% 9,3% 8,8% 8,8% 8,2% 4,2% 3,6% 3,4% 3,4%
Sources : CREDOC, CCAF 2007 et Ciqual
4,0 3,6 3,4 3,1 2,8 2,3 1,3 1,1 0,7 0,7
Contribution 13,9% 12,4% 11,6% 11,1% 10,0% 8,1% 4,7% 3,6% 2,7% 2,5%
10 premiers contributeurs Sauces Matières grasses Plats composés Charcuterie Pains-biscottes Volaille dont PP Viande de boucherie dont PP Pâtisseries Pizza-quiches, tartes salées Poissons-crsuctacés
AGPI (g) 2,3 1,6 0,9 0,8 0,6 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3
Contribution 21,5% 15,1% 9,6% 8,0% 6,1% 4,1% 3,9% 3,5% 3,0% 3,0% 12
La composition des viandes de boucherie en lipides et acides gras
13
Données issue d’une récente étude INRA Etude menée de 2006 à 2009 pour le CIV en collaboration avec l’ANSES Un protocole rigoureux : 4 espèces Animaux représentatifs des systèmes de production – 30 morceaux couvrant la variabilité des morceaux commerciaux
–
Nutriments apportés significativement Procédure particulière : morceaux « hétérogènes » Analyses séparées gras + conjonctif / muscle, après prélèvement au couteau.
14
Viande et lipides : une grande variabilité selon les morceaux
Grande majorité des viandes : à moins de 8% de lipides Sources : CIV Valeurs nutritionnelles des viandes INRA-CIV 2006-2009 et Inaporc 2005 (pour le porc) 15
Viande et lipides : morceaux gras = morceaux « hétérogènes » Entrecôte, plat de côte, côte découverte de veau, côte première ou côte filet d’agneau, etc. Il suffit de retirer le "gras" bien visible pour diviser la teneur en lipides par 2 ou 3. Entrecôte : Côte première d’agneau :
19 % 24 %
81 % 49 %
27 %
Teneurs en lipides avec ou sans le « gras » : Entrecôte avec le "gras" : 17, 1 g/100 g sans le "gras": 8,7 g/100 g Côte première d’agneau avec "gras" : 23,1 g/100 g sans "gras": 7 g/100 g Sources : CIV Valeurs nutritionnelles des viandes INRA-CIV 2006-2009
16
Rappel des classes d’acides gras polyinsaturés 2 acides gras essentiels : indispensables et précurseurs. n-3
n-6
Acide α-linolénique
Acide linoléique C18:2 n-6
C18:3 n-3
désaturase C18:4 n-3
C18:3 n-6
élongase C20:3 n-6
C20:4 n-3
désaturase Acide dicosapentaénoïque
Acide arachidonique
C20:5 n-3 (EPA)
C20:4 n-6
élongase Acide docosapentaénoïque
C22:4 n-6
C22:5 n-3 (DPA)
désaturase Acide docosahexaénoïque C22:6 n-3 (DHA)
C22:5 n-6 17
Viande et lipides : une composition diversifiée en acides gras Exemple de la bavette de bœuf (6 g/100 g de lipides) Acides gras Formule % AG totaux Saturés Myristique C14:0 3 Saturés Palmitique C16:0 26 Saturés Stéarique C18:0 13 Total AG saturés 46 Mono insaturés Oléique C18:1 n-9 35.9 Total AG monoinsaturés 45 Poly insaturés Linoléique C18:2 n-6 3 Arachidonique C20:4 n-6 0.7 α Linolénique C18:3 n-3 0.6 EPA C20:5n-3 0.3 DPA C22:5 n-3 0.9 DHA Total AG polyinsaturés
22:6 n-3
< 0,1 6
g/100 g 0,15 1,25 0,64 2,20 1,72 2,16 0,13 0,03 0,03 0,01 0,04 0,001 0,27
Sources : Bœuf, veau, agneau, viande chevaline CIV/INRA 2006-2009 18
Viande et lipides : une composition diversifiée en acides gras Exemple du foie de bœuf (4 g/100 g de lipides) Acides gras Formule Saturés Myristique Saturés Palmitique Saturés Stéarique Total AG saturés Mono insaturés Oléique Total AG monoinsaturés Poly insaturés Linoléique Arachidonique α Linolénique EPA DPA DHA Total AG polyinsaturés
C14:0 16:0 18:0 18:1 n-9 18:2 n-6 20:4 n-6 18:3 n-3 20:5 n-3 22:5 n-3 22:6 n-3
% AG totaux
g/100 g
0,7 10.7 26.4 42 9.1 13 6.6 8.0 0.5 1.9 11.9 2.2
0,02 0,30 0,71 1,14 0,25 0,349 0,18 0,22 0,02 0,05 0,33 0,06
42
1,15
Sources : Bœuf, veau, agneau, viande chevaline CIV/INRA 2006-2009 19
Influence du comportement sur l’ingestion d’AG - Les morceaux hétérogènes -
Sources : CIV/INRA 2006-2009 20
Alimentation des bovins La ration moyenne des bovins en France
Source :Etude de l’Institut de l’élevage 2012 21
Influence de l’alimentation sur la composition en lipides Plusieurs démarches ou études avec un apport de lin : C18:3 n-3 mais proportion AGS peu modifiée Pour les bovins : Environ 0,06 g de C18:3 n-3 dans 150 g de steak « lin » vs environ 0,03 g pour 150 g de « steak classique » (variable selon les démarches). soit 3 % ANC Pour les monogastriques (porc) : modifications plus importantes : Exemple côte de porc "lin" (viande + gras) environ 20 % ANC, mais apports en ω3 très inférieurs pour des morceaux maigres ou consommés sans gras. Des petites modifications ; +/- intéressantes selon l’espèce et la teneur en lipides Pour les bovins, les écarts sont moins significatifs par rapport à la moyenne des pratiques d’élevage en France. Une alimentation quasi-exclusive à l’herbe a les mêmes résultats. Sources : Normand et al., déc. 2005, Renc. Rech. Ruminants, 12, 359-366 « Produire de la viande bovine enrichie en AGPI n-3 à partir de graines de lin » Mourot, journées de recherche porcine
22
Viandes et santĂŠ : relations entre viande et risque cardiovasculaire ?
23
Le rôle des lipides et AG : un point qu’il est souvent utile de rappeler Les lipides apportent : – de l’énergie (9kcal/g) – des vitamines liposolubles (A,D, E et K) – des acides gras dont des acides gras essentiels Constitution, et fonction des membranes cellulaires (phospholipides) Régulation de la lipémie, du métabolisme du cholestérol
Précurseurs des éicosanoïdes (prostaglandines, leucotriennes, etc.) → fonction reproductrice, cicatrisation, inflammation, agrégation plaquettaire, etc. Développement et physiologie de la rétine, du cerveau et du système nerveux 24
Viande et cholestérol Teneurs dans la viande : 40 à 80 mg/100* g (plutôt faibles, proches de celles du poisson)
– Sauf pour certains produits tripiers : foie (300 mg/100 g) *, rognons (500 mg/100 g) *, cervelle (≥ 2000 mg/100 g)*
Pour rappel, les sources de cholestérol :
Pour les patients hypercholesterolémiques : < 300 mg/j** Source : * Ciqual 2008 - ** ANC 2001 25
Rappel sur le cholestérol Plusieurs fonctions : membranes cellulaires, sels biliaires, vitamine D,
hormones sexuelles
Distribution : LDL « mauvais cholestérol
LDL chol. risque d’infarctus Cellules
Foie HDL « bon cholestérol
HDL chol. risque d’infarctus
De multiples facteurs de risques cardiovasculaires : • • • • • •
Age, HTA, Diabète, Surpoids/ répartition masse grasse (tour de taille/hanche) Tabac, sédentarité Antécédents familiaux Taux bas de HDL cholestérol (et LDL élevé)
26
Rappel sur les différents types d’études scientifiques niveau de preuve croissant • •
Essais d’intervention Etudes d’observation
Essais contrôlés randomisés •
•
Méta-analyses
Essais de prévention
Études prospectives de cohorte •
Études cas-témoins
•
Études transversales
27
Acides gras saturés et cholestérolémie selon les études d’intervention Acide stéarique : effet neutre1 (pas de différence, voire légère diminution)
Acide myristique : effet variable – Hypercholestérolémiant à dose > 4% AET2 ( LDL, Chol. Total) – Pas hypercholestérolémiant à dose physiologique (1 à 2 % de l’AET) 3
Acide palmitique : effet hypercholestérolémiant 4 ( LDL, Chol. Total) Effet des AGS modulé par les AGPI5 (études avec acide linoléique : LDL et les triglycérides et HDL). 1. Dougherty et al, 1995 ; Snook et al, 1999 ; Tholstrup et al, 1994 2. Dabadie et al, 2005 ; Vaysse Boué et al, 2007 3. Tholstrup et al, 1994 ; Temme et al, 1997
4. Mensink 2003, Snook et al, 1999 ; Tholstrup et al, 1994 5. Mensink, 2003 ref_num18 28
Acides gras trans Consommés en excès, ils augmentent le risque cardiovasculaire1 (effet > AGS) : LDL et un peu HDL Impact santé des AGT d’origine naturels (lait, beurre, produits laitiers, viande de ruminants) à différencier des AGT d’origine technologique2 « Pas d’association observée avec le risque coronarien pour les AGT d’origine naturelle aux niveaux auxquels ils peuvent êtres consommés dans les populations occidentales ».
Dans la viande, les teneurs en AGT sont modérées3 AGT (g/100 g) Moyenne
Porc
Bœuf
Agneau
Viande chevaline
Veau
0,01-0,06 0,02
0,05-0,5 0,2
0,2-1,4 0,7
0,01-0,03 0,02
0,05-0,1 0,1
Sources : 1. AFSSA. Risques et bénéfices pour la santé des AG trans apportés par les aliments – Recommandations. 2005. 2. AFFSA. Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments sur l’estimation des apports en acides gras trans de la population française, 20 février 2009. 3. CIV Valeurs nutritionnelles des viandes INRA-CIV 2006-2009 et Inaporc 2005 (pour le porc) 29
Les acides gras trans Selon l’avis de l’ANSES de 2009 : Apports en AGT des Français = environ 1 à 1,5 % AET Ces apports sont inférieurs au seuil de 2 % de l’AET fixé comme recommandation en 2005, et ce, quels que soient l’âge et le sexe* 60 % d’origine naturelle et 40 % d’origine technologique. Intégrer l’identification de l’origine des AGT dans leur prise en compte Industriels incités à poursuivre l’effort de réduction d’utilisation des AGT d’origine technologique dans les produits.
Source : AFFSA. Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments sur l’estimation des apports en acides gras trans de la population française, 20 février 2009. 30
Viande et risque cardiovasculaire selon les études d’observation Relation reconnue entre consommation de graisses, graisses saturées et cholestérolémie et mortalité coronarienne (selon plusieurs études, depuis les années 60).
Relation moins évidente entre Cholestérolémie et consommation élevée de viande : − Slattery et al, 1991 : lien positif avec cholestérolémie ( cholestérol total ; LDL) mais plusieurs biais. − Selon plusieurs études d’observation : pas de relation « viande » (Wagemakers et al (2007) ) Ce n’est pas la viande en elle-même qu’il faut pointer du doigt mais l’alimentation des grands consommateurs de viande : ++ graisses saturées, ++ sel, - fruits et légumes, - fibres 31
Observation d’un lien positif entre viande et cholestérolémie (Slattery et al, 1991) Variation (mmol/l)
< 1fois/sem (n=79)
1 à 3 fois/sem (n=211)
3fois/sem (n=4821)
Cholestérol total
4.09
4.41*
4.58
LDL-chol
2.38
2.66*
2.83*
HDL-chol
1.40
1.40
1.37
Biais : problème d’effectif et grands consommateurs de viandes : +conso d’alcool, + tabagisme, - activité physique, IMC> 2pts, - conso fibres
32
•
Etude d’observation : pas de lien viande rouge et cholestérolémie (Wagemakers et al, 2007)
< 22g/j
23-50 g/j
50-281 g/j
< 14g/j
15-38 g/j
38-168 g/j
Pas d’effet de la consommation de viande sur la cholestérolémie chez les hommes et les femmes 33
Viande et risque cardiovasculaire selon les études d’observation Relation entre viande et risque cardio-vasculaire : − −
Kahn et al (1984), Kontogianni et al, 2007, Sinha et al (2009) : lien positif entre viande et risque coronarien Mais selon Mente et al (2009) : les preuves sont encore insuffisantes pour conclure à une association avec la consommation de viande.
Biais et éléments confondants : − − −
Grands consommateurs de viandes : + alcool, + tabac, - fruits, - activité physique, IMC + élevé, + hypertension, + syndrome métabolique, + diabète Difficulté d’estimer les quantités de viande consommées (surévaluation de celle contenue dans les plats préparés ,etc.) (Prynne et al, 2008). Confusion entre viande rouge, charcuterie, etc.
34
Observation d’un lien positif entre viande et risque coronarien (Kontogianni et al, 2007) • Risque ++ à partir de 7-8 portions de viande/ mois
Risque syndrome coronarien non fatal
<4fois/mois
5-6fois/mois
7-8fois/mois
>8fois/mois
0
+12 %
x2,8*
x 4,8*
* significatif Grands consommateurs de viandes : + alcool, + tabagisme, - fruits et produits laitiers, - activité physique IMC + élevé, +hypertension, +syndrome métabolique, +diabète Conclusion des auteurs : la consommation de viande se combine à un ensemble de facteurs qui favorisent le risque cardiovasculaire 35
Profils alimentaires globaux et risque cardiovasculaire De plus en plus d’études s’intéressent aux profils alimentaires plutôt qu’aux aliments ou aux groupes d’aliments seuls Profil alimentaire risque cardiovasculaire – « Western diet »: • • • • •
++ viande +++ charcuteries ++ féculents - - fruits et légumes - fibres
DNID Obésité Hypertension Syndrome métabolique
36
Conclusion Risque cardiovasculaire (comme obésité, DNID, etc.) : lié à de nombreux facteurs, alimentaires et non alimentaires. L’apport excessif de lipides et de certains AG est l’un de ces facteurs. Ces apports en graisses proviennent plus des habitudes alimentaires globales que de la consommation de viande en elle-même. Lors de la séance du 15/11/11 à l’Académie de Médecine sur la viande bovine, JM Lecerf (Institut Pasteur de Lille) a rappelé : – La difficulté de dissocier consommation excessive de viande de l’excès calorique, lipidique ou protidique. – L’implication du mode alimentaire global et du style de vie associés avec une consommation faible ou élevée de viande.
37
Conclusion VOUS, LE SAVEZ mais les idées reçues ont la vie dure… En prévention primaire : conseils généraux d’équilibre alimentaire Pour la viande : conseils à adapter aux niveaux de consommation (très grands consommateurs de viande de boucherie // petits consommateurs).
En prévention secondaire : Pas de contre-indication pour la viande, mais en quantité « raisonnable », privilégier les morceaux peu gras et retirer le gras des morceaux « hétérogènes » Des poissons gras, 2 à 3 fois par semaine Varier les huiles Privilégier les modes de cuisson sans MG ajoutée Laitages partiellement écrémés Limiter les aliments riches en graisses : viennoiseries, charcuterie, produits panés, etc. 38
Viandes et santĂŠ : Les lipides des viandes au regard des ANC 2010
39
Nouveaux ANC en acides gras définis en 2010
Pour rappel : nouveautés par rapport aux précédents – Des ANC en lipides augmentés : 35 à 40 % AET – Répartition en AG indispensables (acide linoléique, αlinolénique et DHA) et non indispensables ; et plus en AGS / AGPI / AGMI. – Tiennent compte de la prévention de certaines pathologies ET de la couverture des besoins physiologiques minimums
40
Les Nouveaux ANC selon l’avis AFSSA du 1er mars 2010 Recommandations pour un adulte et un AET proche de 2000 kcal ; exprimées en % d’AET (sauf EPA et DHA)
Besoin Prévention du risque physio- Syndrome Patho. cardio Cancer sein Patho. neurologique métabolique vasculaires et côlon psychiatriques minimal diabète, obésité
Autres pathologies DLMA
ANC 2001
ANC 2010
30
30-40
35-40
35-40
35-40
< 40
30-35
35-40
2
2
5
2
2
≤4
4
4
α- linolénique C18:2 n-3
0,8
0,8
1
0,8
0,8
0,8
0,8
1
DHA C22:6 n-3
250 mg
Lipides totaux
AG AG non indispensables indispensables
linoléique C18:2 n-6
EPA C20:5 n-3
120 mg 250 mg 500 mg
500 - 700 mg
500 mg
≥ 200-300 mg
500 mg
EPA + DHA : 250 mg 500 mg
laurique C12:0+ myristique C14:0+ palmitique C16:0
-
-
≤8
-
-
-
/
≤8
AG saturés totaux
-
-
≤ 12
≤ 12
-
-
≤8
≤ 12
Oléique C18:1 n-9
-
-
≤ 20
-
-
-
/
15-20 41
Les lipides de la viande par rapport aux ANC en AG 100 g de Bavette de bœuf
Acides gras AG indispensables
AG non indispensables
18:2 n-6 Linoléique α-linolénique 18:3 n-3 20:5n-3 EPA 12:0 Laurique 14:0 Myristique
Palmitique Total saturés Oléique
ANC en g* 8,9 g 2,2 g 250 mg ≤ 17,8 g
16:0
≤ 26,7 g 18:1 n-9 ≤ 33-44 g
100 g de Steak haché 15 %
(6 % de lipides) % AG g/100 g % ANC % AG g/100 g
% ANC
1,5 % 1,3 % 4%
1,7 0,4 0,1 0,1
0,2 0,05 0,01 0,01
2,5 % 2,3 % 4%
8%
3 26 46 38
0,38 3,2 5,7 4,6
25 %
3,0 0,6 0,3 0,1 3
0,13 0,03 0,01 0,004 0,15
26
1,25
46 36
2,2 1,7
8% 4à5%
21 % 10 à 14 %
Sources : valeurs nutritionnelles CIV/INRA 2006-2009 et Avis AFSSA 1er mars 2010 pour les ANC * Les chiffres d’ANC en g ont été calculés d’après les pourcentages d’AET définis comme ANC pour 2000 kcal
Les lipides de la viande par rapport aux ANC en AG Exemple du foie de bœuf (4 g/100 g de lipides) Acides gras AG indispensables
AG non indispensables
% AG
g/100 g
ANC en g
% ANC
Linoléique
18:2 n-6
6,6
0,18
8,9 g
2%
α-linolénique
18:3 n-3
0,6
0,02
2,2 g
1%
DHA EPA Laurique Myristique Palmitique
22:6 n-3 20:5n-3 12:0 14:0 16:0
2,2 1,9 0 0,7 10,7
0,06 0,05 0 0,02 0,29
250 mg 250 mg
24 % 20 %
≤ 17,8 g
1,7 %
18:1 n-9
40,1 9,1
1,09 0,25
≤ 26,7 g ≤ 33-44 g
4% 0,6 à 0,8 %
Total saturés Oléique
Sources : valeurs nutritionnelles CIV/INRA 2006-2009 et Avis AFSSA 1er mars 2010 pour les ANC
43
Traduction de ces modifications des ANC en pratique … Moins restrictifs pour aliments vecteurs d’AGS : produits transformés, produits laitiers, charcuteries, morceaux gras de viande Mais limiter les produits transformés contenant de l’huile de palme, coprah ou palmiste Place particulière pour les poissons gras (pour les apports en EPA et DHA) Bien choisir et varier les huiles pour l’apport en alpha-linolénique et en linoléique et le rapport entre les deux (C18:2 n-6/C18:3 n-3 < 5)
44
Nouveaux ANC lipides : exemple de ration quotidienne (B. Coudray – Cerin) Ration à 2100 kcal – 120 g de VPO (dont 150 g poisson gras / semaine) ou 2 gros œufs – produits laitiers : • 200 ml lait ½ écrémé • 1 yaourt nature (au lait entier) • 30 g fromage (à 27 % MG : brie)
– 300 g de légumes
L 36,3 % P 12,5 % G 48,8 % AGS totaux : 11,6 % C12, C14, C16 : 7,6 % Ac. Oléique : 17 % C18:2 n-6 : 3 % C18:3 n-3 : 0,9 % C 18:2 n-6 /C 18:3 n-3 : 3
300 g de féculents 150 g de pain 400 g de fruits 40 g de sucre – corps gras (ajoutés et inclus dans les produits transformés) : – – – –
• 20 g beurre • 20 g huile colza + 25 g huile variée (olive et tournesol) 45
Merci de votre attention et rendez-vous sur www.civ-viande.org www.lessentieldesviandes-pro.org
46