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2. Préambule

L’année 2016 se terminant, le Ministère du Plan et Suivi de la mise en œuvre de la révolution de la modernité et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) ont l’honneur de présenter, de manière conjointe, le rapport annuel des activités de la Stratégie internationale de soutien à la sécurité et la stabilisation (ISSSS). Celle-ci a été établie en soutien au Programme national de reconstruction et de stabilisation (STAREC), et sa coordination a été confiée à l’Unité d’appui à la stabilisation (UAS) de la MONUSCO.

Ce rapport se propose de présenter les activités et les résultats de l’année écoulée et de formuler les grandes lignes de mise en œuvre de l’ISSSS pour l’année prochaine. Sont ainsi exposés les différents mécanismes de mise en œuvre de l’ISSSS, et les projets achevés avec succès en 2016, avec des résultats jugés encourageants. Le rapport est également l’occasion de montrer à quoi ressemble la mise en œuvre pratique de l’ISSSS. Il y a ainsi lieu de noter avec satisfaction que cette dernière a gagné ses lettres de noblesse non seulement auprès des autorités congolaises nationales et provinciales, mais aussi auprès de nombreux partenaires internationaux, comme une manière innovante de s’attaquer aux causes profondes des conflits, ne se contentant pas d’être simplement une réponse à caractère technique, comme ce fut le cas auparavant.

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L’année qui s’achève a été riche de projets mis en œuvre au Nord Kivu, au Sud Kivu et en Ituri, Provinces encore toujours touchées par des conflits violents. En août 2016, les deux projets pilotes ISSSS à Mambasa (Ituri) et à Kalehe (Sud Kivu) ont été complétés. Ces projets, se voulant articulés autour d’une bonne compréhension des causes profondes des conflits, mirent l’accent sur le dialogue démocratique au niveau local, attribuant une place centrale aux femmes des communautés concernées et les plaçant ainsi au cœur de la transformation des conflits. Les résultats qui en découlèrent furent encourageants, ainsi pour n’en nommer que les principaux, la création d’activités génératrices de revenus ; la mise en place d’une Commission Foncière à Mambasa (Ituri); et la restauration de nombreux services de l’État, grâce au soutien constant des Gouverneurs des Provinces du Sud Kivu et de l’Ituri, accompagnés par les représentants des STAREC respectifs. En résulte à ce jour une réduction palpable des tensions communautaires, ouvrant la voie à une véritable transformation en profondeur des conflits.

Par ailleurs, l’année 2016 a vu le lancement du Fonds de Cohérence pour la Stabilisation (FCS). Nous saluons les contributions importantes du Royaume-Uni, du Royaume des Pays-Bas et du Royaume de Norvège, en complément de celles, également significative, du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (FCP). Nous saisissons cette occasion pour remercier vivement tous ces contributeurs pour leur soutien généreux, qui a, à ce jour, permis de mettre à la disposition du Fonds un montant de 25 millions de dollars américains. À travers les Secrétariats techniques nationaux et provinciaux, dont nous saluons les travaux, le Fonds a ainsi lancé en 2016 les appels à propositions dans les trois Provinces concernées. Il est en particulier à noter que les Co-Présidents des Secrétariats techniques provinciaux, composés des Gouverneurs des Provinces et des Représentants régionaux de la MONUSCO travaillent main dans la main afin que les appels à propositions soient transparents aux fins d’assurer, in fine, la sélection des meilleurs projets. Cette nouvelle façon de travailler mérite d’être soulignée.

Enfin, lors de la première moitié de l’année écoulée, l’UAS de la MONUSCO a reçu le soutien des partenaires de la stabilisation afin de revoir sa mission et ses objectifs prioritaires. Cet exercice, accompagné par le STAREC, se poursuivit pendant l’été 2016 avec un atelier réunissant le STAREC national, ses représentants provinciaux, et l’UAS. Cet atelier aura permis de faire le point sur les premiers résultats des projets en cours et sur les objectifs à atteindre à l’avenir.

En bref, nous avons pu constater, en 2016, la mise en œuvre concrète de l’ISSSS révisée et en pressentir les premiers résultats prometteurs. En 2017, nous travaillerons de concert afin que les appels à propositions soient finalisés, et que les projets soient lancés dans les trois zones prioritaires. De plus, les principes d’alignement des projets de stabilisation, tels que revus et approuvés par les bailleurs de fonds en 2016, permettront en 2017 une meilleure coordination et cohérence des différentes interventions de

stabilisation à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces mécanismes d’alignement et de coordination pourront s’inscrire dans une programmation plus large au sein de l’ISSSS et dans plusieurs des 13 zones prioritaires identifiées conjointement en 2014. Cette bonne coordination et ce ciblage recentré seront essentiels afin de faire le meilleur usage possible de la générosité des bailleurs de fonds, et obtenir des résultats tangibles pour des communautés encore déchirées par les conflits.

En guise de conclusion, permettez-nous de remercier chaleureusement les États Membres, ainsi que la Délégation de l’Union européenne (UE), présents en RDC qui soutiennent activement la mise en œuvre de l’ISSSS. Nous voyons en ces soutiens une marque de confiance envers une stratégie innovante, dégageant des pistes nouvelles pour résoudre des problèmes d’une grande complexité et récurrents. Nous espérons que nos efforts conjoints, le STAREC et l’UAS, sont à la hauteur des espoirs. Nous nous engageons à ce que 2017 soit une année riche en résultats positifs, en premier lieu pour les populations affectées.

Dr. MAMADOU DIALLO

Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies

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