PFE | Comprendre, habiter, cultiver la pente

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Césarie Guyau rapport de

projet de fin d’études ETEH - ENSACF 2021

Comprendre, habiter, cultiver la pente

réintroduire une agriculture maraîchère en moyenne montagne

carnet démarche


sommaire


démarche + accroche territoriale

Pour la sobriété de l’architecture Alors que ces études d’architectures trouvent leur issue aujourd’hui, je comprends à quel point elles m’ont fait grandir, réflechir, me remettre en question... Mon idée de l’architecture en 2015 s’est totalement décomposée au fil du temps, j’ai compris tout l’enjeu du métier que je voulais faire. Être architecte n’est pas seulement dessiner et diriger une équipe. Être architecte, c’est aborder et jongler entre de multiples domaines que sont la sociologie, la géographie, la politique, l’art, l’artisanat... Mais surtout, ce métier tient un rôle primordial dans le contexte actuel du réchauffement climatique. Certaines pratiques actuelles de l’architecture et de la construction sont foncièrement immorales, et ferment les yeux sur les enjeux que renferme notre métier : des enjeux relativement irréversibles comme l’imperméabilisation des sols ou l’utilisation à bon escient des matériaux polluants.. Notre société capitaliste est basée sur une volonté d’efficacité et de rentabilité, toujours plus rapide, toujours moins cher... au détriment de la planète. De plus, cette recherche de la rentabilité entraîne des choix dont on ne peut pas toujours garantir la qualité, ni la pérennité...

habitants... Dans une volonté d’exercer mon métier en milieu rural, j’ai à coeur de mettre en avant les territoires délaissés, en comprendre les caractéristiques. La crise sanitaire actuelle nous montre que l’exode urbain est un sujet d’actualité, la ville est d’autant plus vulnérable et dépendante des ressources rurales. Il faut redonner aux petites communes, des services, des moyens, dynamiser les centres-bourgs en valorisant le déjà-là... Gion Caminada évoque d’ailleurs, dans le film Nul Homme n’est une île, le fait que la stabilité d’un village tient à un équilibre entre ‘production/ savoir-faire’ et ‘habitation’, si l’un des deux fait défaut, on perd en qualité de vie. J’ai pu aborder ces notions de ruralité et de sobriété au cours de mes divers stages, effectués notamment au CAUE de la Vendée et à l’Atelier du Rouget.

Dans ces territoires, je suis plutôt partisane d’une architecture sobre, qui trouve intelligemment le détail dans la matière brute, qui se révèle dans le paysage sans chercher l’ostentation. Pour cela, je me nourris du travail d’architectes comme Glenn Murcutt, H Arquitectes ou Gens.. de l’architecture ‘brute’ qui suit une démarche claire, caractéristique de chaque agence. Mais Pour moi, l’architecte se doit de maîtriser je suis aussi inspirée par l’architecture ces questions, de chercher à minimiser son Suisse, pour la rigueur des trames, des impact en trouvant une économie de pro- calepinages, les qualités architecturale et jet, une économie d’espace, de matière, se artisanale des bâtiments. pencher dès que possible vers le réemploi, J’ai envie de mettre à profit tous ces sujets, le recyclages, les circuits-courts! Mais cela toutes ces connaissances que j’ai acquises vient aussi d’une démarche subtile, d’un durant 6 ans, et m’investir dans les territravail avec le déjà-là, les filières locales, les toires ruraux où j’ai grandi. 4

Dans mon esprit, Riom 2050 aura revu les règles de son agriculture locale, une diminution de l’élevage notamment bovin ainsi qu’un remaillage bocager des champs de plaine permettraient une plus grande diversification des cultures, tournées notamment vers le maraîchage. Il n’est pas utile pour une production à échelle locale de cultiver de très grandes surfaces. Wendell Berry insiste même sur le fait qu’une famille de quatre personnes ne nécessite que 15m² de terre pour produire ce dont elle a besoin !

la meilleure façon de s’impliquer personnellement dans la guérison de l’envrionnement. Une personne qui cultive un potager en suivant des méthodes biologiques améliore un petit bout du monde. [...]».

Julien Choppin cite l’architecte Matthieu Poitevin dans sa conférence l’Espoir paysan pour Frugalité heureuse et Créative : «l’architecte doit devenir paysan, la tête dans les étoiles, les pieds sur terre. Existet-il plus grand créateur que le paysan ? Existe-t-il noblesse plus grande que celle de savoir lire et comprendre une terre, de comprendre le vent, le soleil et la pluie ? L’architecte est le paysan des villes.» La question de l’agriculture m’est chère. Le système agricole majoritaire aujourd’hui n’est pas viable à long terme. Le principe de la monoculture est à la fois hyper-productif et dévastateur pour les sols et la biodiversité. En effet, aujourd’hui la présence de Limagrain sur la plaine de Limagne conditionne beaucoup les cultures locales et mon objectif serait de prendre le contre-pied de ce système et favoriser les semences paysannes. Dans son livre La Santé de la Terre, Wendell Berry évoque l’évidence de revenir individuellement à la terre pour limiter les changements climatiques actuels, il dit : «Aussi étrange que cela puisse paraître à certains, il me semble que cultiver un potager est 5


Chanat, ruralité en moyenne montagne

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Chanat, ruralité en moyenne montagne

V 9


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contexte + intentions programmatiques

Champ de Ganne, belédère sur la Limagne

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titre

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L’exploitation maraîchère : comment ça fonctionne ?

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Organic Farm

Arch Studio

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Schoolgarden

RO&AD Architecten

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définir + nourrir le projet

morphogénèse Comment adapter la figure de la cour de ferme à un contexte topographique important ?

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plan masse V

élargi au bourg de Chanat

titre

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Hangar

Collectif GENS

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Hourré - maison vivante

Collectif ENCORE

«Au lieu de créer des cloisons et faire des ouvertures coûteuses dans ces murs épais, nous avons laissé les espaces tels quels. En laissant la maison s’inventer, nous découvrons un quotidien que nous n’aurions pas pu inventer nous-mêmes.» - collectif Encore

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imaginaire

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définir + nourrir le projet

lecture générale du projet

Comment la contrainte économique du bâtiment agricole peut-elle devenir porteuse de sens et de qualités dans le projet architectural ?

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définir + nourrir le projet

le juste-milieu : écologie/économie

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The longhouse

Partners hill’s

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définir + nourrir le projet

le juste-milieu : écologie/économie

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titre

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définir + nourrir le projet

«le bon sens paysan»

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Nordeste Curuguaty Offices

Minimo Comùn

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définir + nourrir le projet

«le bon sens paysan»

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récit d’un jour ordinaire pour Louise habitante (fictive) de Chanat, elle vient se réapprovisionner chaque semaine à la ferme

« 8h45, il fait déjà chaud et c’est la dernière semaine d’école pour les enfants. Nous prenons la route quotidienne vers le petit bourg de Chanat, à pieds, nous habitons près de l’église. Je n’oublie pas mon sac, aujourd’hui, c’est le jour des courses. Les enfants sont arrivés à bon port pour leur journée de classe. Comme tous les mercredis, je file à la ferme maraîchère pour récuperer mon panier de fruits et légumes hebdomadaire. Je descends à travers le petit parc aménagé, il y a du monde aujourd’hui aux ateliers! J’adore l’odeur du bois, je ne peux pas m’en lasser..! J’arrive par le petit ponton et rejoins la ferme en contre-bas, c’est tellement calme. Les pommiers commencent à se remplir et l’âne s’affaire dans les rangs. La serre est ouverte de part et d’autre, comme à mon habitude je prends le temps de la traverser par la petite passerelle qui surplombe les cultures. Heureusement, les fenêtres de toît aussi, ont été ouvertes toute la nuit : il fait bon ici. J’aperçois Hervé, il est au travail depuis plusieurs heures déjà et je distingue, à travers la porte de la serre, les caissettes remplies de melons qui n’attendent qu’à être mangés, je m’en languis déjà ! La porte du magasin passée, la grande baie qui surplombe l’immense jardin m’appelle toujours, chaque semaine le tableau du paysage est différent, et je peux constater l’évolution des légumes.. qui finiront dans nos assiettes. Des haricots, des fraises, courgettes et autres bonnes choses m’attendent... quelle chance j’ai de profiter de ce qui pousse ici, au pied de ma maison...»

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définir + nourrir le projet

«le bon sens paysan»

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The deformed roof house

Yoshichika Takagi

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documents graphiques

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conclusion

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bibliographie

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