Reconquête de la Mémoire: une régénération urbaine de Sidi elBéchir

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DE CARTHAGE Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme

MEMOIRE D’ARCHITECTURE Présenté par : Chaâbani Manel Session : Septembre 2020

Reconquête de la Mémoire : Une Régénération Urbaine de Sidi elBéchir

Encadré par Mme. Hajer Kacem Co encadré par Mr. Med Salah Chkir 1|Page


،‫إ ﺳﻌﻴﺪة وﻧﺠﻴﺐ‬ ‫إ ﻋﺎﺋﻠ وأﺻﺪﻗﺎ ﻲ و ﻞ ﻣﻦ ﻋﻠﻤ ﺣﺮﻓﺎ‬ ‫ﻦ اﻟﺴﻤﺎء ﺎﻣﻼ‬

‫ﻗﻤﺮي ﻳﻈ ﺮ‬

‫ اﻟﻮا ﺒﺔ ﺿﻮء ﺎ ﻋ‬، ‫ﻗﺔ ﺣﻮ‬

‫إ اﻟﺸﻤﻮس ا‬

..‫إﻟﻴﻜﻢ أ ﺪي ﺬا اﻟﻌﻤﻞ‬

réussite site ayant parsemé mon chemin. À tout grand échec et toute petite réus À tout moment éternel de découverte découverte précédé d’un moment éphémère d’égarement et de recherche.

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Remerciements : À ma directrice de mémoire Madame Hajer Kacem pour l’intérêt qu’elle a porté sur le sujet de mon mémoire, ses conseils et sa bienveillance. Je suis reconnaissante. À Mr. Med Salah Chkir pour son engagement, son encadrement valeureux et sa disponibilité offerte pour le bon achèvement de ce projet. À tous mes enseignants au sein de l’école d’architecture, j’exprime ma gratitude pour le savoir et l’expérience qu’ils m’ont transmis. À toute personne ayant contribué de près ou de loin au bon déroulement de ce mémoire, aux habitants de Sidi el Béchir pour m’avoir facilité le travail de relevé et d’analyse, les Bibliothécaires de Dar Ben Achour et librairie Diwan, et à mes amis qui m’ont soutenu jusqu’au bout.

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Sommaire Introduction……………………………………………………………………………………………………………………………………….6 Problématique…………………………………………………………………………………………………………………………………..8 Méthodologie…………………………………………………………………………………………………………………………………..12 Chapitre I : Analyse terminologique : L’espace public outil de régénération urbaine.......................... 13 1.

L’Urbatecture, l’urbanisme et le renouvellement urbain : ....................................................... 14 1.1- L’urbatecture : Emergence d’un concept : ............................................................................ 14 1.2- L’urbanisme et le renouvellement urbain : ........................................................................... 14

2.

Les types d’Interventions Urbaines : ......................................................................................... 17 2.1- Sur l’espace urbain général : ................................................................................................. 17 2.2- Sur l’espace urbain classé patrimoine : ................................................................................. 18

3.

L’Espace Public outil socio-Urbain : ........................................................................................... 22 3.1- Définition et origines : ........................................................................................................... 22 3.2- Interprétation arabo-musulmane de l’espace public : .......................................................... 23 3.3- Spatialités et scénarios de comportements d’un espace public : .......................................... 24

Chapitre II : Mémoire de Sidi el Béchir, un Palimpseste en Filigrane ................................................... 28 1.

2.

Notion de Mémoire : ................................................................................................................. 29 1.1-

Définition générale : .......................................................................................................... 29

1.2-

La Mémoire du Lieu : ......................................................................................................... 29

Sidi el Béchir La Mémoire : ........................................................................................................ 30 2.1- Mémoire Implicite de Sidi el Béchir : ..................................................................................... 30 2.2- Mémoire explicite : ................................................................................................................ 36

3.

Sidi el Béchir L’Histoire : ............................................................................................................ 37 3.1- Avant propos : ....................................................................................................................... 37 3.2- Structure d’emboitement : .................................................................................................... 37

4.

Sidi el Béchir du pré-protectorat : ............................................................................................. 38

5.

Sidi el Béchir sous Protectorat : ................................................................................................ 47

6.

Sidi el Béchir A l’Indépendance – Les projets de percée : ......................................................... 54

Chapitre III : Analyse des références ..................................................................................................... 67 1.

Le Palimpseste urbain : ............................................................................................................. 68

2.

Références : ............................................................................................................................... 68 2.1- Projet d’Espace Public à Athènes (Soumission compétition Rethink Athens) : ................. 68 4|Page


2.2-Série d’Archéologie fictive – IBA social Housing : ............................................................... 74 Chapitre VI : Approche Conceptuelle : De l’Urbain à l’Humain. ............................................................ 86 1.

Analyse Sitologique : La situation Urbaine de sidi el Béchir...................................................... 87 1.1- Choix de site : ......................................................................................................................... 87 1.2- Analyse urbaine : .................................................................................................................... 88

2.

La transition d’échelles, Coquilles de Mols : ............................................................................. 94

3.

Analyse architecturale : ............................................................................................................. 95 3.1- Identification des immeubles supports:................................................................................. 95 3.2- Axes, repères et Limites : ....................................................................................................... 95 3.3- Accessibilité : ......................................................................................................................... 96 3.4- Analyse climatique: ............................................................................................................... 96 3.5- Relevé de l’existant : .............................................................................................................. 97 3.6-Conclusion : ............................................................................................................................. 99

4.

Démarche et intentions : ........................................................................................................... 99

5. Les 3D………………………………………………………………………………………………………………………………………...106

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Introduction : La Tunisie, fut sujette à plusieurs reprises dans le passé à des conquêtes par des envahisseurs extérieurs, son histoire fut ainsi riche par plusieurs cultures, son patrimoine englobant un vaste étalage de typologies architecturales, d’identités, de mythologies et de religions... Sur une échelle spatiale et temporelle moins étalée et plus spécifique, la médina comporte des fragments de son territoire ayant subi cette conquête d’ordre extérieur et étranger : d’origine, structure et idéologie différents, qui toucha à l’intégrité de son urbanisme et identité. Ce fut une conquête qui toucha quelques endroits stratégiques dans la médina et ses faubourgs, fit démolir le tissu médinois et érigea à son insu de nouvelles grandes structures ‘modernes’ qui répondent aux besoins urgents de logement et de mobilité de la métropole en gestation qu’est Tunis. Nous allons voir dans ce mémoire comment des notions importés tels ‘percée’ et ‘immeubles de rapport’ furent greffés à une spatialité traditionnelle médinoise et l’ont fait muter à une spatialité ‘autre’. Ces fragments ‘conquis’ demeurent aujourd’hui des déchirures qui touchent à la mémoire du lieu et de la collectivité, et qui affichent des signes pathologiques dans le tissu de la Médina ainsi que dans la fabrication d’architecture Tunisienne de façon générale. Il reviendra donc à la conscience Tunisienne, héritière de son identité et porteuse de sa volonté de les reconquérir. ‫اﻟﻣﻌﻣﺎر وﻋﺎء اﻟذاﻛرة‬ ُ ‫واﻟذاﻛرة وﻋﺎء اﻟﮭوﯾﺔ‬ « Architecture, réceptacle de mémoire. Mémoire, réceptacle d’identité » :

Le bâti peut être défini comme un réceptacle matériel, dans lequel on peut sauvegarder l’histoire ou aspect de l’histoire et la communiquer par la suite. Vu de cet angle il est porteur, assimilateur, et protecteur à la fois de mémoire. De même, la mémoire partagée est porteuse, génératrice et protectrice de ce qu’on nommerait identité, ou authenticité: ce sont des qualités uniques au monde, spécifiques au contexte et aux êtres qui servent à les unir, les identifier et les différencier du reste du monde. Démolir un bâtiment sera donc équivoque à la suppression d’une partie de cette mémoire, et la perte d’un identitaire. Et la construction d’un autre implique la création de tout un univers de significations. L’architecte théoricien Peter Eisenman stipule que l’histoire n’est pas un fait continu, mais plutôt faite d’arrêts et de départs, de présences et d’absences : Les présences constituent les moments où l’histoire devient vitale, elle est en état de course, de gestation, elle s’autoalimente et dérive son énergie de son propre élan. Les absences étant les moments ou cet organisme propulsif est mort, des « vides » entre une course d’histoire et celle qui suit, ceux-ci sont remplis de ‘mémoire’.. Ainsi là où l’histoire s’arrête la mémoire commence.

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Eisenman affirme que ‘la ville Européenne aujourd’hui est une manifestation d’un tel vide-mémoire. Vue comme telle elle présente une crise pas seulement d’histoire mais d’Architecture même.’ Ce qui est également vrai pour la ville Tunisienne depuis l’indépendance du pays. Durant la période du mouvement moderne dans le monde, et depuis l’installation du protectorat en Tunisie, le centre historique est devenu victime de pillages. Avec les démolitions, la reconstruction et le développement qui s’ensuivit, les centres historiques ont rapidement commencé à perdre leur identité et leur cachet. En guise de réaction à cet « échec d’architecture moderne » à comprendre, améliorer ou même conserver les centres historiques, une attitude «postmoderne» se manifeste alors: les centres furent transformés en objets fétiches. De manière générale, et selon Peter Eisenman ils étaient manipulés de deux façons: soit des fragments discrets de la vieille structure urbaine sont conservés comme des os ou reliques dans un musée d’histoire naturelle, soit les os sont réassemblés, la peau restaurée ou hypothétiquement recréée et l’assemblage dans sa totalité ressemble à une vignette dans un contexte naturel. La première attitude essayait de geler ou embaumer le temps. La deuxième de l’inverser ou de le revivre : Dans les deux cas l’histoire était réduite à une forme de ‘nostalgie’ et réfléchissait une anxiété non avouée envers le présent… La ville de Tunis avec une complexité d’une médina et ville européenne offre une potentialité alternative à ces procédures, puisqu’elle est en elle-même une écriture non seulement de la continuité mais aussi de l’arrêt de l’histoire Tunisienne. Elle est dans ce sens un objet unique : le locus d’un vide historique. Une part pétrifiée d’une chose antique et une nouvelle part vivante d’une chose ‘autre’ venant de l’au-delà de la méditerranée. La ville de Tunis semble possédée d’une âme qu’est la présence de son ancienne identité.

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Problématique : L’acte de concevoir une architecture, ou architecturer un espace, qui est l’aboutissement de ce mémoire, s’inscrit toujours dans un cadre spatial et temporel bien déterminé. Ce cadre résulte naturellement d’une stratification historique qui se traduit spatialement par un environnement matériel construit au cours du temps, accompagnant des évènements de l’histoire et en fonction de l’interaction de l’homme et de la société avec le monde. L’œuvre Architecturale en Tunisie pendant les derniers siècles, fut l’objet d’une stratification très intéressante du point de vue culturel, historique et architectural. À Tunis, les moments historiques charnières ont manifestés des strates architecturales clés de la métamorphose de l’espace, et ce fut l’incarnation d’une succession de modes d’interaction de l’homme "citoyen tunisien" avec son monde, et avec les apports d’un monde nouveau qui lui est inconnu et méconnu, une interaction qui ne cesse de s’enchaîner, se recycler et s’exprime en faisant muter autant l’œuvre architecturale que l’homme lui-même. En effet, l’installation du protectorat français en mai 1881, marque l’établissement d’une coexistence entre architecture moderne et architecture traditionnelle, naitra alors de nouvelles notions pour décrire cette coexistence devenue caractère de l’aperçu architectural Tunisien, notamment la «ville double» que définit Jalel abdelkafi et la «ville double inverse» qu’analyse Serge Santelli en relevant la Disparité entre les deux typologies réunies sur le tracé global de la ville de Tunis.

Figure 1: Paysage urbain de Tunis à l'indépendance et en 2012 (Source: Olfa Bohli)

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« Traditionnellement peu préparés à intégrer l'innovation, les Tunisiens ne sauront accepter l'autre qu'en abandonnant purement et simplement ce qu'ils avaient reproduis pendant des siècles 1 » Serge Santelli, Le Creuset méditerranéen.

A la veille de l’indépendance, lorsque Tunis se résumait encore à une dualité médina-ville européenne, le pouvoir fut léguée au contrôle de son élite, qui «Exprimant sa volonté d’arracher la masse à l’ignorance et au sous-développement visa la démolition de tout ce qui était en mesure d’évoquer ou de rappeler, selon elle, le sous-développement.»2 En effet, la médina du point de vue de cette élite était l’image d’un passé à démolir, une ville palimpseste, mais qui n’est porteuse que de misère et de valeurs négatives à leurs yeux. Ce fut donc le départ des projets menés par l’Etat pour «moderniser» le centre ville, parmi eux, celui de la percée à travers le tissu traditionnel qui liait la porte Bab al djazira à celle de Bab Alioua et sur laquelle va porter l’intervention proposée dans ce mémoire.

Figure 2: Frise chronologique de l'Hétérogénéité référentielle d'architecture

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L’abandon de la médina et des maisons à patio par sa bourgeoisie les baldis au profit des villas européennes par exemple. Une réaction face à l’intégration d’une nouvelle forme d’architecture, mais de culture aussi. 2 Paul Sebag : Tunis, histoire d’une ville.

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Aujourd’hui, à la sortie Sud Beb Alioua, on rencontre un complexe de 5 immeubles de rapport de 6 étages, un grand souk, une station de taxis collectifs, des maisons à patio faisant partie du faubourg sud ancien de la Médina, et un stationnement de voitures. Tous sur une seule artère qui fait 20 mètres de largeur. Il s’agit de la percée faite en 1962, pour libérer la circulation, assainir, et répondre aux demandes urgentes en logement de post-indépendance. Les immeubles en question affichent une architecture moderne, rationnelle, d’une hauteur contrastant avec les maisons environnantes, un cache-misère qui dissimule la médina à l’époque considérée ‘irrationnelle’. Cette intervention urbaine a bien fonctionné au départ, mais ne tarda pas à afficher des signes pathologiques graves à origine les qualités conflictuelles de l’espace et de son social. « L'urbanisme ne doit pas figer une situation mais être souple et adaptable pour suivre les utilisateurs. » Yona Friedman Nous sommes dans le vif d’une dissonance urbaine, qui réside, se stratifie et s’accentue par les mutations que subit la ville double sur ses deux faces, des mutations qui sont relevés sur une échelle d’unité, d’immeuble, de quartier jusqu’à toucher l’ensemble urbain. Et on se retrouve dans la situation ou l’humain perd sa place, son confort et son identitaire dans l’espace de vie commun, et se protège dans son cercle intime qu’est sa maison ou son appartement en négligeant tout espace extérieur à cette coquille. Parallèlement aux problèmes de discordance et des besoins toujours plus compliqués tant qu’amplifiés auxquels doit répondre la ville de demain, la médina en tant qu’ensemble inscrit en 1979 dans le patrimoine mondial de L’Unesco est depuis mise sous une volonté de préservation et de protection de son tissu historique. Une vision nouvelle qui s’oppose aux visions politiques de l’aube de postindépendance où la modernisation fut un package importé et considéré comme un voile pour cacher la vieille ville... Ainsi l’aperçu global comporte deux politiques opposés qui ont donnés naissance aux qualités conflictuelles de tout «espace urbain double». Alors comment peut-on intervenir sur ces situations de dualité au sein d’un seul ensemble pour aboutir à une harmonie entre les différents tracés qui s’additionnent, se superposent, entrent en conflit, s’interrompent et ressurgissent? Comment retisser ce qu’on qualifie de déchirure urbaine et arriver à une multiplicité architecturale et fonctionnelle saine tout en gardant la valeur de chacune? Et avec quels outils pourrons nous intégrer L’Habitant, l’Humain d’une manière générale dans ce cadre et lui restituer une relation dynamique avec tous les composants de son environnant? Peut-être est-il temps de prendre conscience du mal fait par les pratiques hérités.. De penser et concevoir un espace spécifique à nos besoins tant économiques 10 | P a g e


qu’identitaires et culturels et dénoncer avec autant de vigueur l’ignorance de la ‘table rase’ que celle du mimétisme au bon compte. Qu’en est-il de la relation entre renouvellement urbain et patrimoine ou encore entre modernité et patrimoine? Le projet urbain peut-il négliger le passé ou doit-il en garder quelques éléments? Comment manipuler l’architecture, la forme et l’espace existant pour qu’il devient enfin ce qu’appelle Platon ‘La représentation présente d’une chose absente’, un témoin d’histoire et de mémoire perdue et négligée? Autant de questions qui alimentent la problématique et qui expriment l’intérêt du sujet.

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Méthodologie : ‫اﻟﻣﻌﻣﺎر وﻋﺎء اﻟذاﻛرة‬ ُ ‫واﻟذاﻛرة وﻋﺎء اﻟﮭوﯾﺔ‬ « Architecture, réceptacle de mémoire Mémoire, réceptacle d’identité »

Si l’on assimile les liens Urbanisme-Architecture-Homme à une quelconque forme géométrique : On peut les imaginer en tant que Cercles concentriques qui s’emboitent en une expression symbolique d’une infinité qualitative-quantitative d’être et de possibilités. Un lien de contenu contenant. L’Homme construit son architecture, urbanise le monde. L’Homme existe au sein de son architecture et au sein de son monde urbanisé. Tout acte architectural recèle une micro-matérialisation de cette vérité. Du fait de cette coexistence, Homme et Architecture ne constituent grés des définitions constantes et se redéfinissent au fur et à mesure que les liens entre eux évoluent. Pour cela, la démarche qu’on adopte dans ce travail de mémoire essaie d’explorer ces liens d’emboitement et agir sur elles pour aboutir à une nouvelle variante d’Homme, d’Architecture, ou d’urbanisme dans un contexte donné. L’Homme étant au centre, est l’ultime objectif à atteindre. Objectif que l’architecteurbaniste touche et influe par le biais de sa conception et les préceptes que cette conception véhicule. Ainsi, Le travail de recherche et d’analyse du Mémoire se divisera en deux grandes volées; La première étant celle du cercle urbain, plus grand, plus vaste, et sera conclue par un lien qui va nous diriger vers la deuxième volée, cette dernière va s’intéresser à l’échelle la plus restreinte, le cercle interne de l’architectural, lien ou cercle nous rapprochant de l’Homme, habitant de l’espace conçu : centre et objectif ultime de cette démarche.

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Chapitr I: Analyse Chapitre terminologique : L’espace public outil de régénération urbaine

« Si la ville fait peur, c’est qu’on redoute de glisser à l’un l’un de ses bords, de tomber dans ses anfractuosités et de se retrouver soudain dans un no man’s land, entre deux quartiers, deux villes, dans un endroit indéfini entre un paysage que l’on doit nécessairement ignorer et transformer en temps de trajet » Franco nco La Cecla

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1. L’Urbatecture, l’urbanisme et le renouvellement urbain : 1.1-

L’urbatecture : Emergence d’un concept : L’urbatecture est un terme fondé par l’architecte Bruno Zévi dans son ouvrage «Apprendre à voir la ville» en 1960. Ce dernier souligne que l’architecture et l’urbanisme sont deux disciplines indissociables l’une de l’autre, exprimé par l’imbrication de l’urba-in architecture.

«Architecturer la ville» veut dire que la conception d’une ville réclame nécessairement un langage architectural qui s’imprègne d’elle et inversement l’architecture conçue s’inscrit dans un discours urbain donné. A ce sujet Bruno ZEVI stipule que «la contenance d’une place ou d’une rue est à la fois extérieure par rapport aux édifices qui la bordent et intérieure par rapport à la ville». La forme architecturale réfléchie est équivalente à la forme urbaine réfléchie, les deux constituent une chaîne cohérente et conductrice de sens. 1.2-

L’urbanisme et le renouvellement urbain :

1.2.1- Urbanisme : « L’urbanisme a pour objet la planification, l’aménagement et la gestion prévisionnels et progressifs des villes dans le cadre de la politique de développement économique, social, d’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement. L’objectif primordial étant l'organisation ou la transformation spatiale responsable des villes et des territoires urbains ou ruraux, aux différentes échelles géographiques et temporelles, dans le respect de l’intérêt général et la perspective d'un développement harmonieux, équilibré et durable des territoires3. » 1.2.2- Le renouvellement urbain/ Régénération urbaine : Les projets de renouvellement urbain sont alimentés par plusieurs thèmes dont : La question du patrimoine, la qualité de vie, l’espace public, la mobilité, la forme urbaine (organisation), le développement durable, etc.

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Article 19 du C.A.T.U version pré finale décembre 2015

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La régénération urbaine est un terme très vaste qui peut s’appliquer à un large éventail de situations. Il présente essentiellement l’intervention sur des centres anciens, en particulier là où il existe des signes de dégradation urbaine. «Régénérer ou renouveler donne à penser que l’action est à entreprendre sur la ville, consisterait à l’instar de celle du biologiste qui reconstitue les tissus organiques altérés ou détruits, à retrouver les qualités urbaines ou architecturales et les valeurs sociales et économiques qui lui conféraient, antérieurement, une personnalité politique et une identité culturelle4 ». La régénération urbaine peut être une manière de « reconstruire la ville sur la ville » qui a pour but la revitalisation économique, l’épanouissement social et la création d’une nouvelle dynamique urbaine sous une vision de durabilité.

Figure 3: exemple de revitalisation urbaine, source (Google image)

Selon la ‘’British Urban Regeneration Association’’ (BURA), la régénération devrait conduire « à la résolution des problèmes urbains et… apporter une amélioration durable de la situation économique, physique, sociale et environnementale d'une région ». D.Pinson, en 2001, définit quelques principes : « Le concept de "renouvellement urbain" apparaît fédérer aujourd'hui des pratiques réparatrices qui n'opposent plus la démolition et la réhabilitation, mais au contraire les réconcilies, procède à leur dosage respectif avec plus de circonspection et moins de 5 prévention ».

Figure 4: Rénovation urbaine à Jérusalem (source: Urb-I.com)

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Abdelkefi.J, Pour une nouvelle stratégie de l’habitat p10 D.PINSON, « Le renouvellement urbain des grands ensembles : pour quelles formes urbaines, et avec quelle place pour l’habitant ? », dans « Quelles nouvelles formes architecturales et urbaines pour les grands ensembles ? »2001, pp 41-55. 5

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Donc la régénération urbaine est un acte de mise en valeur d’un fragment urbain en train de se dégrader à travers un ou plusieurs types combinés d’interventions urbaines qu’on va détailler par la suite. Cet acte admet que la ville n’est pas un objet intouchable, et donc morte mais vivante et capable de se transformer et d’évoluer. On est dans une logique de mise au présent ou d’une réactualisation d’une forme ancienne tout en donnant une nouvelle forme d’usage, dans ce sens Jean Chesneaux affirme « Une mémoire urbaine sans projet Figure 5: Avenue General Brosset, Lyon avant après entraîne la ville-musée, figée dans le (source: Urb-I.com) temps. A l’inverse, un projet totalement indifférent à la mémoire aboutit à un techno centrisme. Ce projet, niant la mémoire est inscrit dans une logique de fonctionnalisme pur ».

Figure 6: Intérêt de la régénération urbaine (source: Mejda Anen)

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2. Les types d’Interventions Urbaines : « Aujourd’hui l’effort instrumental et intellectuel est plutôt porté à définir un projet urbain capable de composer avec ce qui le précède » Jean Nouvel

2.1-

Sur l’espace urbain général :

La rénovation Opération d’ensemble qui suppose la démolition d’un ensemble ou partie pour le reconstruire sur le même site en gardant la même nature des bâtiments démolis vétustes et insalubres, elle sera accompagnée par une redistribution des utilisations au sol entre voirie, équipement et logement. L’opération tâche de garder le caractère de l’ensemble inchangé. La restructuration On opère sur la voirie et les réseaux divers, c’est la mise en place d’infrastructures de base à l’aide d’un plan dit de restructuration. Pour atteindre une meilleure fonctionnalité et également créer des parcelles de terrain aptes à la construction. Le réaménagement urbain Action qui consiste à redistribuer pour accommoder : aussi bien dans les espaces intérieurs que ceux extérieurs en gardant la fonction et souvent le tracé urbain initial. La revalorisation urbaine : Introduction de nouveaux éléments physiques ou naturels (couleur, forme, texture… ) pour mettre en valeur une ou des qualités d’un ensemble urbain. Le remembrement urbain : Opération d’urbanisme qui consiste à regrouper des parcelles du terrain, les aménager puis les redistribuer au prorata des propriétés initiales, en vue d’une utilisation conforme aux dispositions des plans d’urbanisme.

Figure 7: Exemple de support urbain et interventions ( source : auteure )

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La Requalification urbaine : «Action de donner une nouvelle qualification» 6 Il s’agit d’attribuer une qualité spécifique à un espace urbain, (exemple : qualité publique dans la création d’espace public). C’est une amélioration qui répond à des critères définis. Requalifier suppose qu’on refait une chose de nouveau, et qu’il y a un avant, une histoire ou un passé connecté à l’espace en question. Elle consiste à donner de nouvelles fonctions aux tissus anciens ou dégradés. Pour que la mise en valeur de ces derniers soit réussie sur les plans urbain, social et économique les pouvoirs publics devraient : -Encourager la diversité des fonctions urbaines. -Protéger l’habitation des nuisances. -Préserver la diversité commerciale7 2.2-

Sur l’espace urbain classé patrimoine :

La réhabilitation Réhabiliter c’est rénover ou transformer un quartier ou bien une ville pour répondre aux besoins de la population et remédier aux effets du vieillissement des bâtiments et des infrastructures. La restauration : Action qui tend à toucher l’édifice dans le respect des valeurs originelles, des caractéristiques architecturales initiales et en utilisant les matériaux d’origine pour le remettre en état.

Figure 8: Exemple d'édifice nécessitant une restauration (source : INP)

La sauvegarde : Toute opération ou stratégie d’intervention qui vise à protéger un patrimoine urbain. Articule trois fonctions de base (L'habitat, les activités, le patrimoine historique) touchées à des degrés divers par la problématique de l'insalubrité et qui appellent des traitements intégrés et adaptés. On parle de sauvegarder les centres historiques anciens: notamment les médinas. Les opérations d'aménagement dans les médinas constituent des outils de développement local et doivent être à ce titre conduites par les acteurs impliqués. A titre d'exemple, plusieurs stratégies de sauvegarde ont identifié le tourisme comme facteur de transformation rapide des conditions de vie dans les milieux historiques Le renforcement du rôle des médinas dans leur contexte urbain: Les médinas ne constituent pas des entités isolées de leur environnement.

6 7

Le Petit Robert, 2003 H. Mebirouk, Opérations d’intervention sur le tissu urbain

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Chacune fait partie d'un ensemble urbain dans lequel elle assure un rôle déterminant. Ce souci de préserver la diversité sociale n'est pas incompatible avec la prise en compte d'autres enjeux qui sont posés par l'aménagement de sites particuliers à l'intérieur des médinas par exemple le développement de la fonction touristique ou le renforcement des éléments de la centralité. La stratégie d'intervention dans la médina ne doit pas signifier une intervention massive, coûteuse et généralisée et dont les effets induits sur le centre ancien risquent d'être lourds sur le plan économique et social. Les programmes d'intervention doivent rester réalistes et compatibles avec les ressources existantes ou mobilisables de la collectivité et des ménages. Ils doivent viser des actions ciblées, circonscrites géographiquement, et maîtrisables financièrement. Exemples : 1- Restructuration d’un quartier dégradé el Hafsia par l’A.S.M :

Le ‘Hafsia quarter’ datant de 1973 a été le premier grand projet de rénovation dans son genre dans un pays islamique, et deuxième parmi 5 projets décernés par le prix Aga Khan en Tunisie. Le plan a été conçu par l’A.S.M et exécuté en collaboration avec d’autres intervenants notamment l’ARRU (l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine) et impliquait la reconstruction ainsi que l’assainissement de la zone résidentielle et commerciale de l’ancien quartier juif. «L’existence au cœur de la médina d’une vaste zone insalubre, correspondant à l’ancienne Hara ou le vieux quartier juif, devait conduire la municipalité de Tunis à une intervention courageuse.8» Cette Hara avait subi des démolitions dès 1919, parmi lesquelles les destructions au bombardement de la deuxième guerre mondiale, elle verra ses bâtiments se faire déserter au profit du quartier européen puis occupés par les squatteurs. L’intervention vient rectifier cette situation urbaine avec les objectifs suivants : -La réintégration du quartier dans son environnement immédiat. Figure 9: La synagogue de la Hara détruite en 1961 (source: Wikimedia) -La revitalisation du patrimoine culturel. -L'amélioration du cadre de vie de ses habitants. -L'aménagement et l'amélioration des différents réseaux d'infrastructures, la construction des logements et des commerces et la réhabilitation des immeubles et des logements dégradés.

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(Sebag, 1998)

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Parmi les composantes du projet : -La construction de 234 logements, 107 commerces et 24 bureaux. -La réalisation d'un certain nombre d’équipements; dont un dispensaire, un jardin d'enfants, un hammam ; ainsi qu'un lieu de collecte des ordures ménagères…

Figure 10: Contexte et exécution du projet (source: archives Aga Khan)

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2- Opération de Bab Souika Halfaouine :

Opération menée dès 1980, la proposition fut retenue après négociation avec l’A.S.M et se résume dans les points suivants:   

Créer une place centrale animée en guise d’espace public aménagé par du mobilier urbain. Résoudre le conflit de circulation (piétons-véhicules). Il était, entre autres, question de réaliser un tunnel sous-terrain pour palier le besoin de créer des voies de circulation automobile sans opérer de grandes destructions. Intégrer architecturalement tout projet de rénovation. Il s’agissait aussi de réaffecter une dizaine de monuments en équipements socio-collectifs et de créer une dizaine d’autres sur des terrains nus. Aussi, une restructuration des façades des grandes voies débouchant sur la désormais place de Bab Souika a été commandée. Maintenir au maximum la population sur place9.

Figure 11: Transformation envisagée par l'opération ( source : Olfa Bohli )

Figure 12: L'état actuel de la place ( source: Google Maps )

9

Amina Moalla Ben Hadid, Les opérations d’urbanisme dans le centre de Tunis

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3- conclusion :

En essayant de retracer l’histoire de cet espace, qui porte plusieurs similarités à notre cas d’étude en tant que palimpseste on peut voir l’ampleur de la transformation ainsi que les mutations morphologiques et fonctionnelles de l’espace. Programmé en tant qu’espace public, la place devient lieu de stationnement, et lieu de vente pour les vendeurs ambulants. C’est cette aptitude de la fonction publique à devenir commerciale ou véhiculaire et à muter qu’on retient de cette expérience pour pouvoir envisager une conception intelligente qui prévoit les différents scénarios futurs et peut aboutir aux meilleurs d’entre eux.

Figure 13: Tunnel de Bab Souika actuellement (photo de l'auteure)

3. L’Espace Public outil socio-Urbain : 3.1- Définition et origines : 3.1.1- Définitions : Nous considérons les espaces publics comme étant « L’ensemble des voies, rues et ruelles, boulevards et avenues, parvis et places, promenades et esplanades, quais et ponts mais aussi rivières et canaux, berges et plages. Cet ensemble s'organise en réseau afin de permettre la distribution et la circulation». Et quelles que soient les formes de gestion mises en place, il permet d’accéder depuis la cellule familiale aux services proposés, privés ou publics. « L’espace public est avant tout un vecteur d’accès ou de transmission10 ».

10

J.Hertzel « Bâtiments et aménagement durable », Ed :afnor,2014,p XXIII

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3.1.2- Origine et évolution historique : Son évolution historique est généralement le fil conducteur selon lequel est décrite l'histoire urbaine ; l'archéologie (villes proto-historiques), la cartographie comparée des villes, les écrits théoriques ont repéré les principaux modèles dont :      

la ville grecque, le damier romain. la ville coloniale romaine, française, américaine. les figures et articulations renaissance ou baroques. les réseaux de boulevards dans l'urbanisation haussmannienne. les tracés Beaux-Arts, Art nouveau, Art déco. les évolutions techniques principalement des modes de déplacement qui voient les villes adapter leurs espaces publics au chemin de fer, au tramway ou au métro et à l'automobile. 3.1-

Interprétation arabo-musulmane de l’espace public :

L’espace public du point de vue urbain est le lieu de l’urbanité sociale, il manifeste des critères d’urbanité tels : l’hétérogénéité sociale, la différenciation, la concentration… Critères qu’on peut localiser au souk en cherchant dans un tissu arabo-musulman. Le souk est « une partie de la ville qui aurait donné accès à la société citadine tout entière avant que celle-ci ne se dilue dans de nouvelles formes d'urbanité.11 »

Figure 14: Le marché une manière d'occupation de l'espace partagé (source: rue de medina archive CPA)

11

Franck MERMIER, souk et citadinité dans le monde Arabe

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3.23

Spatialités et scénarios de comportements d’un espace public :

Il s’agit du fruit d’une étude New Yorkaise sur le comportement humain en relation avec la forme spatiale dans un espace public, une mise au point du travail de pionnier William H Whyte, « La vie sociale des petits espaces urbains (1980) ». Les chercheurs aur auront ont répertoriés des différents types d’occupation et de mobilité dans un espace public. 3.3.1- Occupations : a) Tendances générales :

L’effet centrifuge : Tendance endance à occuper les bords d'une place avant de se remplir au milieu. Cela a été observé dans une gamme de places, y compris celles avec des sièges et des plantations réparties uniformément dans tout l'espace. Généralemen Généralement, t, la capacité le long du bord atteint 50% -75% 75% avant que les gens commencent à migrer vers le milieu. Les aires centrales des places sont les plus exposés visuellement, ils Figure 15:: L'effet centrifuge d'occupation (source: SWA group) attirent l’œil mais refoulent l’occupation à moins qu’ils ne contiennent une activité spéciale. Assemblement : Les gens n'étaient pas dissuadés par la surpopulation ou les les groupes de personnes; ils semblaient semblaient plutôt attirés par les espaces à densité moyenne à élevée de personnes par rapport aux espaces à densité plus faible. faible Colonisation en cul-de-sac cul et zones protégées : Les aménagements offrant un certain niveau d’intimité étaient colonisés. Les gens mang mangeaient eaient seuls, parlaient Figure 16:: Amassement des groupes (source: SWA group) en portable, lisaient un journal. Ces zones étaient très fréquentées et avaient de longs temps de séjour (min 30minutes).

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Attraction au bruit : Les rues véhiculaires fournissent une ambiance de fond pour les places. Les usager usagers se sont assis assis volontairement près du flux trafic, c, même si d'autres choix de sièges étaient disponibles. disponibles. Beaucoup étaient seuls, souvent en lisant ou consultant leur appareils mobiles. Effet miroir : Les surfaces réflectives exerçaient un charme sur lles es usagers et les sculptures sculptures-miroirs miroirs devenaient des destinations dans l’espace. On prenait des photos avec. La taille et l’emplacement de l’objet ou la surface ne semble pas avoir d’importance. Attraction aux flux : Les gens choisissaient les sièges face à un flux piétonnier continu. On a tendance à vouloir regarder les autres, en particulier dans les zones actives. Ces utilisateurs siègent même face fac à un mur blanc tant qu’entre qu’entre le siège et le mur, il y avait mouvement significatif. Deux flux perpendiculaires perpendiculaires l’un à l’autre créent une situation encore plus intéressante. b) Tendances des jeunes gens :

Perchoir : Les zones légèrement en pente avaient de la popularité, on était attirés par les espaces surplombant les places. Un public jeune gravitait autour autour des plus hautes plateformes (+de 3 mètres de hauteur).

L’effet chat : Une exposition confortable au soleil a attiré les jeunes fréquentant la place à s’y allonger. Ils obtenaient l’habitude de se prélasser si une surface douce, comme du bois ou gazon n était offerte. offerte. Cela a été observé dans une gamme d'espaces, à la fois au niveau et élevés. élevé . Le plus souvent, 25 | P a g e


4 personnes. personnes ils se prélassaient en petits groupes de 2-4 Entertainer : Les jeunes avaient aussi tendance à occuper zones bidirectionnelles où ils ils pourraient être mi-publics, publics, mimi interprète. Ils cherchent à voir ce qui se passait autour d'eux, et à être vus. Pendant leur séjour dans l'espace, ils ont basculé d'avant en arrière entre ces rôles rôles. Comportement photo trophique : Le déplacement pour faire faire face au so soleil, De nombreux jeunes jeunes ont été observés faisant cela dans les places, convoitant les surfaces ensoleillés là ou ils s'attardent. 3.3.2- Mobilité : View-Philia Philia : La vue sur la ville a attiré les gens, même si le confort était compromis ou o le site difficilement accessible, à la fois dans les zones touristiques très fréquentées et dans les zones moins fréquentées. Dans les deux types d'espaces, les gens avaient tendance à aller directement vers la meilleure vue en premier. Beaucoup s'attard s'attardèrent èrent assez longtemps pour prendre une photo. Si des sièges étaient disponibles à proximité, cela prolongeait souvent leur temps passé dans l'espace de 10 à 15 minutes. Certaines personnes se sont même perchées sur le dos des bancs pour avoir une meilleure vue. vue La Canalisation : Une variation minimale aux bords d’une voie tend à accélérer le passage piéton. Les gens avaient tendance à marcher plus rapidement et s’arrêter moins fréquemment dans les voies droites. Arrêts sur le chemin : Les plac places es qui comprenaient comprenaient des passages pour piétons ou des chemins secondaires font ralentir ou arrêter les piétons sur leur chemin. Extension des voies adjacentes à travers une place a entraîné une augmentation du temps de séjour et une utilisation g globale lobale accrue de l'espace. l'es

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Cockroaching : Les gens aimaient se déplacer le long des murs des bâtiments. Les chemins sandwichés entre les places et les bâtiments adjacents étaient bien utilisés, en particulier comme des «coupures». Ces couloirs étaient réussi même s'ils étaient très étroits et même si les bords du bâtiment iment n'étaient pas attrayants. attrayants

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Chapitre II : Mémoire de Sidi ell Béchir, échir, un un Palimpseste Palimpseste en Filigrane

‘Palimpseste Palimpseste comme désir d sir d'effacer les signes d'autrui, comme table rase à reconstruire, comme imposition d'une écriture criture sur l'autre, mais aussi palimpseste comme coprésence co d' d'écrits, crits, ré affleurement de traces que l'on croyait ensevelies, lieu du sédimenté et du provisoire, territoire du pastiche et de la contamination.’ Rizza Nora

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1. Notion de Mémoire : 1.1-

Définition générale :

La mémoire est définie comme étant la capacité des individus de se rappeler des faits du passé et de les restituer sous forme de souvenirs. « A l’échelle collective, elle est avant tout un usage sociopolitique d’une appropriation du passé. La mémoire est donc essentielle à l’établissement et au maintien de l’identité. La mémoire peut s’incarner sous une multitude de formes ; individuelle, collective, fonctionnelle, morale, physique, etc12.. » 1.2-

La Mémoire du Lieu :

Selon Daniel Libeskind, la mémoire constitue une donnée fondamentale de l’expérience spatiale d’un lieu. Sa perte constitue une absence qu’il se propose de changer en présence, et son ambiguïté constitue une invisibilité qu’il se propose de rendre visibilité. En effet, lorsque la mémoire se rattache à un lieu étant son support physique, ce lieu devient un repère spatial qui lutte contre l’oubli. On parle dans ce contexte de patrimonialisation ou de patrimoine bâti

Figure 17: Les types de mémoires de lieux (source : schéma personnel)

12

BOUMEDINE AMEL, Reconnaissance patrimoniale acteurs, représentations et stratégies, le cas de Sidi Bel Abbes, mémoire de Magistère, Université d’Oran (USTO), 2007.P11

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2. Sidi el Béchir La Mémoire : La rue, avec toutes les transformations qu’elle a subie depuis sa genèse (à caractère naturel, spontané) jusqu’à son état actuel (à caractère préprogrammé, préconçu et pré manipulé pour des fins d’usage et de profit), demeure un vécu chargé de ses connotations symboliques et de sa valeur spirituelle, morale et historique. La mémoire de cette rue est ce qu’appelle Peter Eisenman « Mémoire Ambivalente » et se divise si l’on veut en deux branches : L’une mémoire implicite d’une chose qui a existé puis cessé d’exister mais qui est à sa propre manière l’embaumement de quelque chose vivant dans le présent. L’autre mémoire explicite d’une chose qui existe toujours, mais trouve sa dimension connotative première voilée. Elle oblige au même moment oubli et remémoration, détachement et nostalgie. 2.1- Mémoire Implicite de Sidi el Béchir : 2.1.1- Vieux Minaret de la mosquée Sidi el Béchir : « Les proportions harmonieuses du minaret d’origine ont malheureusement été gâchées par la surélévation du lanterneau au début de ce siècle.» (Jelal Abdelkafi)

Figure 18: Croquis d'étude de l’ancien minaret Sidi el Béchir

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L’aspect des vieux minarets du faubourg sud était moins élongé. élongé. Les hauteurs des lanterneaux des mosquées harmel, sidi el Béchir, Matabiq et Sebkha par exemple n’étaient pas importantes et avaient des proportions générales rapprochés l’un de l’autre. ’autre. L’image qui en résulte était de quelque chose de massif et non longitudinal

Figure 21:: Minaret mosquée Harmel (source: aquarelle de artasa.eu) artasa.e

Figure 20:: Minaret mosquée el Sebkha (source: Google image)

Figure 19:: Minaret mosquée alJazira (Jelal Abdelkafi)

Figure 22 22:: Aperçu du minaret la sebkha avec le nouveau minaret sidi el bechir (source : Google image)

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La composition générale du minaret quadrangulaire repose sur la compilation des formes carrés ou rectangulaires : Les longueurs et les largeurs ne sont pas en grand contraste. 2.1.2- Traces cartographiques Disparues : Une superposition des cartes dressés de la rue nous renseignera sur les pages pliés à jamais mais faisant toujours partie de l’identité de la rue sidi el Béchir, l’artère véhiculaire d’aujourd’hui voile une écriture désormais «archéologique» de sa trame ancienne, une strate de lignes d’occupation spatiale qui épousent parfaitement les formes du reste du faubourg et les lient à l’ancienne rue Sidi el Béchir. Traces au sol seront équivoques à : - les limites de rue, trottoir, bâti et formes de patios. - les portes de muraille et la muraille. En résulte des perspectives urbaines de l’ancienne rue. (voir figures en filigrane) 32 | P a g e


lorem

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2.1.3- La porte Bab Alioua :

Figure 23: Contraste du vécu d'aujourd'hui et d'hier

La porte ancienne tenait debout sur la station de louages Bab Alioua aujourd’hui. Dépassant les 4 mètres d’hauteur elle surplombe l’échangeur Beb Alioua du coté Est. 2.1.4- Les medersas-zaouia, une valeur d’usage perdue :

Figure 24: Schéma du palimpseste traces anciennes sur tracé nouveaux (sources : Cartes Google maps et henri Le François)

La rue comportait entre autres deux principales zaouias dont la medersa bachirya et la zaouia de sidi abdejalil, qui étaient la destination des voyageurs et les apprentis de soufisme. Ces fondations religieuses protégaient la mémoire des saints hommes ayant influencés l’identité du quartier el Jazira et étaient des pôles d’enseignement et de partage de connaissance et de savoir. Cette dimension spirituelle, érudite de la rue était perdue avec leur démolition, et on est aujourd’hui en présence de la symbolique du sens bien qu’en absence de son incarnation matérielle dont ne reste que les vestiges du passé. 35 | P a g e


Figure 25: Zaouias de la rue sidi elBechir (source: archives CPA)

2.2- Mémoire explicite :

2.2.1- Fonctions et valeurs d’usage de la rue : Le funéraire, l’économique et l’accès. La rue sidi el Béchir a conservé des fonctions très spécifiques à sa situation urbaine, elle est toujours un accès et passage au centre ville. Et elle demeure un passage funéraire jusqu’à nos jours pour les défunts qu’on accompagne jusqu'à le cimetière Djallez. Sa valeur d’usage implique un effectif piéton aussi important sinon plus important que celui véhiculaire. Et elle imprègne son passager de son énergie urbaine et identificatoire imposante, par ses points repères. 2.2.2- Dénominations et identification:

Figure 26: Passage d'un enterrement (source: archives CPA)

Bien qu’on ait démoli les récipients de leurs mémoire : notamment medersas, zaouias, masjids et portes.. Les noms et adresses restent inchangés, Sidi el Béchir est toujours le repère dénominatif de la rue, Sidi abd el jelil de même qu’est maintenant le nom de la rue longeant la voie ferrée vers Barcelone, rue la plus proche de l’ancienne zaouia du saint homme.

Figure 27: Enseigne de la rue Sidi elBéchir (source: photo google)

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3. Sidi el Béchir L’Histoire : 3.13 Avant propos : Le contexte sujet d’étude se situe à l’aboutissement Sud de la rue sidi el Béchir. Béchir Située au faubourg Sud de la médina, reliant entre deux de ses anciennes anciennes portes: Beb Alioua et B Beb eb al Djazira. Dj zira. Il s’agit d’une situation de deux immeubles de 6 étages greffés en plein tissu traditionnel et bordant la rue de ses deux cotés, édifiés en 1962 et ce dans le Cadre d’un grand projet initié par l’Etat inachevé de restructuration urbaine de lla a ville de Tunis et qui comporte plusieurs percées planifiés sur la trame existante de la médina.

3.33

Structure d’emboite ment :

Le point qu’on s’intéressera à analyser sur la carte se trouve entouré de plusieurs zones d’identification géographiques qui s’em s’emboitent. boitent. A savoir, et par ordre d’importance de superficie croissant ; la rue, le Figure 28:: Structure d’Emboitement boitement des entités spatiales faubourg sud, la médina, Tunis. On reviendra vers cette hiérarchie à chaque arrêt historique de l’analyse de notre site.

« La forme urbaine est un processus continu (...] et et,, s'il est possible de la décrire ou de la caractériser à une période précise, on ne peut négliger, pour la comprendre, l'étude des périodes antérieures qui ont conditionné son développement et l'ont littéralement formée. » Carlo Aymonino

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4. Sidi el Béchir du pré-protectorat : 4.1- Genèse de Tunis : La ville de Tunis naît à une époque reculée, au carrefour des routes qui se constituent naturellement à travers l'étroite bande de terre resserrée entre les vastes cuvettes du lac de Tunis et du Séjoumi. C'est une sorte de pont Figure 29 : Genèse et étapes d’étalement urbain de Tunis naturel par où passent, dès l'Antiquité, plusieurs routes importantes reliant la Berbérie à l'Égypte. Sur ces parcours routiers, les courants de trafic ont favorisé la naissance de relais et d'étapes, parmi lesquelles Tunis. 4.2- La Médina : En 698, date de la prise de Carthage par les arabes, la médina fut fondée prenant comme noyau initial la mosquée el Zitouna, autour duquel elle développe son tissu urbain tout au long du Moyen Âge, vers le nord et vers le sud, se divisant ainsi en un centre et deux faubourgs. Au 12ème siècle, et suite à la conquête Almohade, la Kasbah fut construite pour héberger un gouvernement chargé de l'administration de toute l'Ifriqiya, et Tunis fut promue capitale de province au lieu de Kairouan13.

Figure 30 : Tunis Hafside (source: Wikimedia)

13

Renate Fisseler-Skandrani, Tunis. Émergence d'une capitale

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La médina principale conserve son aire au cours des siècles, circonscrite par l’enceinte qui l’enveloppe et dont le tracé ne change guère depuis le moyen âge. Cette enceinte est percée de 7 portes (voir cartes) elles mettent la Médina en communication avec les faubourgs, Pendant longtemps seule la médina intérieure fut entourée de murs, et les faubourgs restèrent sans protection. C’est seulement au 14ème siècle qu’il fut jugé nécessaire d’élever des murailles enveloppant la totalité des faubourgs.

Figure 31: Première Carte moderne de Tunis 1830 (source: C.T Falbe)

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4.3-

Le Faubourg Sud :

4.3.1- Le faubourg sud : situation et historique Avec l’afflux de population, et le besoin grandissant de loger, se sont constitués hors les murs au sud, plus spécifiquement au sortir de la porte Bab al Jazira des groupements de constructions rudimentaires, avec un aspect semi-rural. «En témoigne de cet aspect rural, l’implantation dans ses limites d’un marché aux chevaux et d’autre aux moutons dont l’existence est bien attestée à l’époque Hafside.» 14 Ce début de petite ville se développa d’une manière spontanée au début, puis avec le règne des hafsides le faubourg sud ou rabat commence à s’urbaniser avec la fondation des mosquées à prône et des médersas et ensuite au 18ème siècle par des travaux hydrauliques comme la restauration des aqueducs ramenant l’eau de Zaghouan au réservoir voisin de Bab sidi Abdallah proche de la kasbah. On édifia à l’époque 4 mosquées à prône à savoir : -Mosquée al-Tawfik appelée aussi mosquée el Haoua (1252) à proximité du marché aux moutons. -Mosquée Bab al Jazira au sortir de beb al Jazira (13ème siècle). -Mosquée al Huloq (14ème siècle) au sortir de Bab Jdid. -Mosquée el-Sebkha Une médersa et deux zaouias 4.3.2- Le faubourg sud : Sémantique : 4.3.2.a- Sémantique Rabadh et Rabât :

Figure 32: Carte postale montrant la mosquée al Huloq (source: collection de cartes postales CPA)

Le ‘Rabadh’ d’un endroit signifie sa muraille et ce qui l’entoure, ou l’encercle ‫اﻟﻣﻛﺎن ﺳورهُ وﻣﺎ ﯾَﻛونُ ﺣوﻟﮫ‬ ‫ض‬ ُ َ‫َرﺑ‬ ِ Le mot signifie aussi l’endroit ou l’on habite, là ou l’on peut vivre, se loger 15 ‫ﺑض اﻟﻣﻛﺎنُ ﯾُؤوى إﻟﯾ ِﮫ وﯾُﺳﻛنُ ﻓﯾ ِﮫ‬ ُ ‫اﻟر‬ ‫ ﱠ‬.

Le mot ‘Ribat’ par contre possède des connotations religieuses

14 15

Paul Sebag : Tunis histoire d’une ville –page 129 dohadictinary.org (Dictionnaire historique de la langue arabe)

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ُ ‫اﻟرﺑَﺎ‬ ‫ ﻣوﺿﻊ اﻟﻣراﺑطﺔ‬: ‫ط‬ ِّ ‫ﻣﻠﺟﺄ اﻟﻔﻘراء ﻣن اﻟﺻوﻓﯾﺔ‬ Selon Paul Sebag ‘Rabat’ veut dire petite ville : "Le seul point qui ait retenu l'attention des voyageurs est I'implantation, au sortir de Bâb al-Manâra, de la milice chrétienne chargée d'assurer la garde du sultan. Il y avait là, nous dit-on, leurs maisons, de part et d'autre de rues munies de portes à leurs extrémités, qui constituaient une manière de petite ville, appelée rabât.." 4.3.2.b : Sémantique Faubourg :

Le mot faubourg attesté dès le 12ème siècle, a longtemps servi à qualifier le ou les territoires qui se développaient aux portes des villes. C’est la zone « fors le bourg » («fors» issue du latin foris « en dehors » et borc, bourg)16. Il est hors la ville ancienne, souvent ville fortifié. La graphie «faux bourg», courante au 18ème siècle, ne doit pas tromper: on ne se représentait point le faubourg comme un faux-semblant de ville, mais comme un rameau de la ville poussé hors de ses limites officielles ou coutumières, en continuité spatiale avec elle et qui en raison même de cette proximité, était exposé à se voir ou jour ou l’autre réuni à la ville, soit par l’avancée de l’enceinte soit par une quelconque décision d’annexion ou de réunion. Aujourd'hui, on continue à nommer ‘faubourg’ des quartiers incorporés à la ville, à la suite de la croissance de celle-ci. Ils sont généralement devenus des quartiers péricentraux, et un espace de transition entre le centre-ville et la banlieue: on considère souvent les faubourgs comme la première couronne des périphéries urbaines17. «Les Faubourgs se distinguent par la présence d’un habitat marqué par le mode de vie rural aux constructions basses dotées de grandes cours ou huchs, mais aussi par la densité de constructions de taille modeste ou moyenne. (…) dans les faubourgs prend place également un habitat modeste.. Dont les dispositifs spatiaux sont réduits à leur plus stricte expression. D’autre part, un habitat populaire de funduqs et d’oukalas est plus fréquent dans les faubourgs que dans la Médina en raison d’afflux d’une population de nouveaux venus et de ruraux aux portes et à la périphérie de la ville.»18

16

Alain Rey, Dictionnaire historique de langue française le Robert 2006 Alain Faure, UN FAUBOURG, DES BANLIEUES, OU LA DECLINAISON DU REJET 18 Leila Ammar, La rue à tunis : réalités, permanences, transformation de l'espace urbain. (1835-1935, 2017) 17

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4.4-La rue Sidi el Béchir : 4.4.1- Histoire : La rue sidi el Béchir est l’une des routes les plus anciennes de Tunis, elle figure dans les premières cartes dressés de la ville et naît parmi les routes qui se sont constitués naturellement entre les vastes cuvettes du lac de Tunis et du Séjoumi. Auparavant route commerciale liant entre Tunis et Kairouan, elle sort de la porte de Beb el Jazira, son rôle stratégique et commercial était l’un des plus importants.

Figure 33 Emplacement de la rue à Tunis (source: Morched Chebbi)

A mesure que l’on s’installe dans l’axe de cette rue, et que l’on y multiplie les constructions elle se définit et voit sa largeur rétrécir au profit des constructions et des quartiers en émergence.

4.4.2- Repères et fondations : Parmi les repères de la rue datant de l’époque Husaynite la zawiya-medersa al-Bashirya dont on fait mérite au bey Husayn b.Mahmoud (1824-1835) Elevée à la mémoire du santon kabyle Sîdî al-Bashîr zouaoui, elle n'a pas tardé à faire l'objet des visites pieuses de tous ceux qui vénéraient le saint homme, et à servir de lieu d'étude et d'habitation à de nombreux étudiants"

Figure 34 Evolution de la rue sidi el Béchir d'après Colin et Falbe

Elle comporte deux mosquées dont l’une mosquée à prône de Beb el Jazira qu’on appellera mosquée sidi el Béchir après et l’autre mosquée dite masjid al-matabiq qui fait référence au stockage des couvrestombes (‫)ﻣطﺎﺑﻖ اﻟﻘﺑور‬19

19

M’hamed belkhûja ‫ﺗﺎرﯾﺦ ﻣﻌﺎﻟم اﻟﺗوﺣﯾد‬

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4.4.3- Portes : Bab al Jazira : Orientée vers le cap-bon et nommé après sa presqu’île, elle est la plus vieille porte de Tunis. Elle débouchait sur la rue des teinturiers avant sa disparition totale. A l’aboutissement de la rue sidi el Béchir, elle était assumée par Bab Alioua sur la deuxième enceinte fortifiée, celle-ci étant devenue la principale ligne de défense de Tunis20. Elle est démolie au milieu du 19ème siècle (spécifiquement en 1872) au profit de Bab Alioua. Au sortir de cette porte il y a la mosquée Beb al Jazira qui verra d’importantes restaurations au 17ème siècle. Bab Alioua : Elle était surnommée ainsi à l’origine d’une petite construction qui servait de poste de guet pour surveiller les routes. C’est une très ancienne porte que Barberousse utilisa pour entrer dans Tunis au 16ème siècle. On l’a appelé la porte des caravanes, parcequ’on y voyait passer les files de chameaux qui transportaient vers Tunis les céréales et les huiles du Cap-bon et du Sahel21. Au sortir de cette porte il y a : -La zaouia-hotellerie sidi abd el jalil qui date du 15ème siècle qui fut érigé et destinée aux voyageurs pour leur permettre un refuge lorsque la porte est fermée. -L’abreuvoir public qui faisait partie des travaux hydrauliques en médina du 18ème siècle par Saheb ettabaâ -Le cimetière Al jallaz au pied de la colline sidi bel hassen

20 21

Figure 35: Porte Bab Alioua, la zaouia, et le minaret de mosquée al matabiq qu’on entrevoit depuis la baie de la porte (source: CPA Tunisie)

L’histoire des portes de la médina de Tunis- Wepostmag.com L’histoire des portes de la Médina de Tunis- Wepostmag.com

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Au sortir de Bab Al jazira, vue sur la mosquée Harmel

La moquée Bab Al Jazira

Synthèse 1: La rue Sidi el Béchir et ses repères

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NB : Le travail de localisation sur carte des spatialités documentés par les cartes postales anciennes est à base les différentes sources : Livres de Paul Sebag et Charles Lallemand ainsi que le livre intitulé ‫ ﺗﺎرﯾﺦ ﻣﻌﺎﻟم اﻟﺗوﺣﯾد‬de Mohammed Belkhouja qui répertorie les mosquées ayant existés dans la rue et leur histoire, photos et croquis pris avec leurs dates, cartes dressés de la rue datant de la même période ainsi qu’un travail vérificatif, comparatif entre les différentes perspectives possibles et qualités spatiales résultantes des formes urbaines : ilots et rues dans chacune des points repères de la rue, et ceci dans les deux sens de passage.

Figure 36: Méthodes d'identification graphique

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46 | P a g e Synthèse 2: Faubourg Sud, ambiances générales


5. Sidi el Béchir sous Protectorat : 5.1- Tunis sous protectorat: Là ou s’étendaient de basses terres traversés par des égouts à ciel ouvert, entre les murs de la médina et les rives du lac, la ville européenne commence à prendre forme à partir de la moitié du 19ème siècle. «Ville basse», «ville neuve»,22 la ville européenne représente le deuxième noyau de la capitale. Serge Santelli y relève l’émergence d’un style spécifique : le style du Vainqueur qui donne à Tunis un visage si familier aux français qui la visitent. Ce visage, l’auteur le rapproche de la description que fait Pierre Dumas de Tunis comme «une bonne ville provinciale française»23. «Au début du protectorat, la plupart des bâtiments sont construits en référence au style Beaux-arts, éclectique : roman byzantin, gréco-romain, néo-classique. Le langage de la majorité des immeubles de rapport et des villas (…), est d’un éclectisme sage, voire austère, affirmant sans complexe la présence française (…). Certaines façades sont décorées d’ornements et de sculptures néo-baroques, réminiscences d’une riche culture méditerranéenne24 ». La ville européenne est donc la trace architecturale des trois-quarts de siècle du protectorat français. L’architecture ainsi est purement européenne. Avec l’instauration du protectorat, le centre de gravité de Tunis et le centre Figure 37: Evolution de Tunis sous protectorat (source: Morched Chebbi district de Tunis 1976) de pouvoir sera déplacé définitivement de la Kasbah vers la nouvelle ville en gestation ayant pour axe l’avenue Jules Ferry. C’est ce qu’appelle Paul Sebag l’amorce de la Tunis moderne.

22

Désignation de Serge Santelli, Tunis : Le creuset méditerranéen Tunis : Le creuset méditerranéen, p68 24 Olfa Bohli, La fabrication de l’architecture en Tunisie indépendante, p54 23

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5.2- La médina : 5.2.1- Croissement : D’autre part la densification du tissu s’accélère par la construction de uluw-s(étage) (…) un mouvement de location et d’occupation de maisons, boutiques et entrepôts par une population étrangère se dessine à partir de 1854 et ira en s’amplifiant dans les décennies suivantes ».25 De siècle en siècle le tissu urbain médinois avec les deux faubourgs se densifie suite à l’accroissement de la population musulmane. 5.2.2- Démolitions : En 1872, on commença à abattre l'enceinte de la Médina, et avec les remparts disparurent quatre portes, Bâb Qartâjinna, Bâb al-Suwayqa, Bâb al-Banât et Bâb al Jazira qu’on n’avait pas pu documenter en photos, seules devant subsister les portes dénommées Bâb al-Bahr, Bâb al-Manâra et Bâb al Jadîd". D’autres démolitions vont suivre dans l’enceinte extérieure des faubourgs. 5.2.3- Législation et souci de conservation : Avant la période coloniale, le souci de conservation se résumait dans les travaux de restauration des monuments ou bâtiments religieux et de consolidation des enceintes sous initiative des beys en pouvoir. Les textes législatifs et les institutions vont prendre le relais. «En 1886, le service des antiquités a été créé et un texte général sur les antiquités antérieures à la conquête arabe a été préparé et publié en 1920. Dans la période entre 1886 et 1920, même si le texte ne concerne que les monuments construits avant la conquête arabe, certaines mosquées dans la Médina de Tunis, vu leur importance architecturale et artistique, comme la Mosquée Zitouna, ont été classés comme monuments historiques.26» Le souci d’une éventuelle organisation et protection de la Médina a commencé avant la publication de ce texte, avec la publication du décret du 30 Août 1858 où «la municipalité a été créée avec un conseil municipal de douze membres choisis par les notables» (Sebag, 1998) Certains monuments dans la Médina de Tunis ont été classés comme monuments historiques en 1922 et 1928. En 1929, un décret qui interdit toute publicité sur les immeubles classés et des zones protégés a été publié. 5.3- Le faubourg Sud : La structure générale du faubourg sera conservée. De vastes espaces libres demeuraient cependant: cimetières -le cimetière hafside d'al-Gurjânî surtout - et des terrains vagues sur lesquels se développera, au lendemain du Protectorat, le quartier moderne de Montfleury.27

25

(Leila, la Rue à Tunis, réalité, permanences, transformations de l'espace urbain, 1835-1935, 2017) Imen BEN SAID, Medina of Tunis, Ambivalence in its conservation 27 Paul Sebag, 1998 26

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Figure 38: Cartographie de l'évolution de Montfleury au faubourg Sud

«Au début des années trente, la municipalité de Tunis entreprit la démolition d’une partie des remparts de la ville, entre Bâb EL-Gorgâni et Bâb EL Falla»28 pour enlever la barrière séparant les quartiers de Montfleury à l’intérieur et à l’extérieur du mur. A ce moment là où les remparts ont perdu leur rôle principal, les enceintes de la Médina de Tunis commencent à se dégrader. (voir fig15).

Figure 39: Démolitions des murailles selon la cartographie de la médina

28

(Sebag, 1998) 442

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5.4- La rue Sidi el Béchir : 5.4.1- Une décuplée:

importance

Des deux cotés de la rue, des boutiques de bouchers, d’épiciers, de marchands de beignets et de boulangers. Le bourgeois en riche gandoura, le pauvre loqueteux, le hammal plié sous le fardeau, la négresse criant des friandises, le marchand ambulant annonçant à tuetête le fruit de saison, le nègre indolent, le mendiant braillard, le fellah au chapeau de paille immense Figure 40: Aquarelle d'une boutique de Potier à la rue El Bechir par Charles trottinant sur un âne si petit Lallemand que les babouches du cavalier traînent sur le sol, des chameaux chargés de charbon du Zaghouan ou de piments de Nabeul, des cavaliers fringants, des voitures de maître, des arabas (charrettes arabes) encombrent la chaussée. Cette foule bruyante, d’une animation extraordinaire, est d’un pittoresque achevé. Ce point est, à l’époque des récoltes, la voie publique la plus passante de Tunis. Le pointage ordonné par l’ingénieur de la ville a donné, pendant octobre, un passage de près de 11,000 colliers ou bêtes à l’intersection de la rue El-Béchir et de la rue El-Djazira, que représente le dessin. Les capitales les plus vivantes d’Europe ne donnent pas l’idée d’une cohue semblable. 5.4.2- Repères : La rue va conserver ses repères durant la période coloniale, cependant la mosquée Al Jazira également appelée mosquée sidi el Béchir verra des modifications. Le minaret originel de la mosquée al Jazira sera démoli puis reconstruit en 1907. Charles Lallemand documente l’aspect du minaret originel et le déclame l’un des plus jolis minarets quadrangulaires de Tunis: «Le minaret de la mosquée de Al-Djazira est fort élégant. Sa partie supérieure, toute blanche, a pour ouverture les traditionnelles croisées géminées. Sa partie inférieure est en pierres sculptées, figurant un superbe panneau de dessin en relief d’alvéoles géométriques. Le minaret est terminé par des créneaux entre lesquels apparaît le petit clocheton carré. Aux créneaux sont accrochées des boîtes en bois dans lesquelles sont abrités les lampions qu’on allume les soirs de Ramadan.»

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Figure 41 Carte postale montrant l'aspect de la mosquée sidi El Bechir et son minaret démoli

Figure 42: Carte postale montrant l’échafaudage installé dans les travaux de reconstruction du nouveau minaret (source :CPA Tunisie)

Remarque : Le minaret qui apparaît à l’arrière plan appartient à un masjid à la rue Bab el Fella.

Figure 43: Le mosquée sidi el Bechir avec son nouveau minaret au début du 20ème siècle (source: CPA Tunisie)

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5.4.3- Portes : La porte Bab al Jazira étant démolie avec son enceinte en 1872 et remplacée par une ligne de maisons neuves qui épousa le tracé exact de la vielle muraille. Désormais la rue Sidi el Béchir conserve sur ses extrémités seulement une porte qu’est la porte Bab alioua, mais cette dernière subit des modifications : La baie de la porte a été fort élargie par la Direction des travaux de la ville en adaptation avec les besoins grandissants de la circulation routière soit celle des caravanes ou des cortèges funéraires sortant vers le cimetière Djalaz.29 Charles Lallemand la décrit comme étant l’une des portes les plus intéressantes de Tunis. La redoute qui la défend tombe en miettes et les embrasures, dans lesquelles dorment de vieux canons en fer, ressemblent à d’énormes brèches faites par quelque artillerie invisible. Le mouvement y est considérable, et toujours l’amateur de pittoresque y trouve de nouveau (…).

Figure 45: Bab Alioua par Charles Lallemand avant travaux

Figure 44: Bab Alioua en carte postale après Travaux

29

Wepostmag.com

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5.4-

Synthèse 3: Rue sidi el BÊchir au protectorat

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6. Sidi el Béchir A l’Indépendance – Les projets de percée : 6.1- Tunis : En 1965, Tunis comptait 560.000 habitants et représentait une agglomération, dont l’organisation était caractérisée par l’existence de quatre trames urbaines (Abdelkafi, 1985) : -La médina, transformée en un quartier taudifié et gourbifié. -La ville européenne qui devint le centre directionnel de l’agglomération -Les gourbivilles localisés dans l’espace péri-urbain -Les cités de recasement, aux abords immédiats de l’espace péricentral.30 Le centre de gravité de la ville va être partitionné en plusieurs Figure 46: organisation de Tunis en 1930 (source: Jellal Abdelkafi) sous-centres : Politique à la Kasbah, commercial/administratif à l’avenue Habib Bourguiba et l’avenue Mohamed V (avenue Gambetta auparavant). Tunis va passer du statut de grande ville à la métropole. Sur le plan de la création et la réflexion urbaine en Tunisie, de nouvelles notions tels la ré-urbanisation-urbanisation, la reconstruction et le réaménagement seront expérimentés dans la réflexion sur l’espace Tunisien. De nouvelles typologies d’espaces s’additionnent au tissu : L’espace public s’intègre aux outils urbains donnant un nouveau visage à la capitale, Paul Sebag note d’ailleurs le changement des cimetières en jardins publics et en squares, initiative qui a commencé sous protectorat dans la ville européenne, mais touchera la Médina suite à l’indépendance. 6.2- La Médina : 6.2.1- Contexte socio-économique : Avant et durant la période coloniale, les demeures étaient entretenues par leurs habitants et les édifices publics pris en charge par des fondations «habous» qui représentent l’immobilisation de fonds au profit d’une fondation religieuse, de sorte qu’elles ne peuvent être ni vendues ni données pour assurer leur entretien. Cet équilibre a été rompu après l’indépendance avec l’abolition des «habous» et le départ des habitants qui entretenaient régulièrement leurs biens.31

30 31

Morched Chebbi, L’urbain en Tunisie Imen BEN SAID, Medina of Tunis ambivalence of its conservation

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D’autre part, l’espace central devint multifonctionnel, abritant à la fois, des fonctions économiques résidentielles et récréatives. La médina, au terme d’un processus de perte de fonctions, joua alors le rôle de structure d’accueil des migrants ruraux, entraînant sa forte surdensification. En effet, l’évacuation des européens suite à l’indépendance va laisser des immeubles et des villas vides du centre ville vendus ou loués à bas prix à des Tunisiens. Il s’ensuit un abandon massif et définitif de la médina par les baldis qui vont s’installer dans les appartements et villas inoccupés. Palais et demeures de la medina sont à leur tour laissés et occupés par les immigrants ruraux qui ne peuvent s’installer dans les gourbivilles périphériques. Le phénomène d’oukalisation des demeures de la medina est le résultat de ce processus de mobilité citadine. Jalel Abdelkafi décrit la médina comme étant devenue le ghetto musulman de Tunis.

Figure 47: Délabrement des espaces intérieurs: patio etchicane mal-entretenus (source: Abdelkafi Jalel)

« La conséquence de cette transformation sociale dont il faut souligner la rapidité a été une violente dégradation de l’espace historique. Les maisons abandonnées, mais louées à la pièce, sont dépouillées de leur parure architecturale : zliss, marbres, pierres de taille, colonnes et chapiteaux, fers forgés et bois sculptés, arrachés et vendus, deviennent des éléments de décor dans les villas de haut standing des banlieues résidentielles ». (Abdelkafi, 1989). 6.2.2- Démolitions : « L’organisation complexe du tissu urbain arabe a alimenté toute une littérature coloniale où la médina dangereuse, anarchique et chaotique semblait être le territoire du guet-apens.32» C’est cette influence qui dirigea l’élite tunisienne de l’époque à se porter volontaire et arracher la ville de son délabrement, légitimant ainsi les démolitions et la table rase.

32

Morched Chebbi

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«Un nouvel urbanisme33» : c’est ainsi que Paul Sebag qualifie « les initiatives de remodelage de la capitale». Elles ont consisté entre autres en : — La destruction des remparts et portes qui protégeaient la vieille ville. La suppression de la majeure partie de l’enceinte de la Médina a été opérée en conservant, néanmoins les portes de Bâb Al-Khadra et de Bâb Saadoun. — La destruction de la vieille Kasbah et de la caserne des zouaves et la libération d’une esplanade de 16 hectares dans le but de la relier aux boulevards extérieurs. « Il fut question de construire une cité administrative ou d’une grande place piétonne.» — la destruction du vieux quartier juif en 1960. Faute de moyens financiers, seulement 20hectares furent démolis en médina.

Pour secourir la misère des chômeurs, les Autorités du pays avaient ouvert des chantiers où elles les employaient à des travaux d'utilité générale pour un salaire modique, partie en nature et partie en espèces. Du jour au lendemain, elles se trouvèrent ainsi disposer d'une masse de travailleurs à bas prix, avec un grand pouvoir de destruction. __ Paul Sebag Figure 48: Démolition de Bab Menara (source: Jelal Benna)

6.2.3- Projets : Les qualités hétéroclites de la double ville et le besoin de reconstruction ont soulevé à l’époque une tension entre un renouvellement, jugé indispensable par l’État, et une conservation urbaine, essentielle à la préservation des traces du passé. «On se trouvait en effet en présence d’une part, des exigences de la vie moderne, de l’autre, face à un ensemble architectural historique34 ». C’est cette problématique qui définit précisément toutes les propositions de ré aménagement que la Médina a connu depuis l’indépendance. Principalement il s’agit de 3 projets : le projet de la Kasbah, l’opération de Bab Souika-Halfaouine qui présente des similarités à notre cas d’étude et qu’on va détailler après puisqu’elle est étroitement lié aux projets de percée lancés par l’UIA, et le projet de Hafsia. Outre ces 3 opérations clés, reste le souci de relier plus étroitement la vieille ville et la ville moderne et d'améliorer la circulation dans l'ensemble de l'agglomération, ce qui a amené les pouvoirs publics à envisager d'audacieuses percées.

33 34

Sebag, Tunis, op. cit., p. 630.

Olfa Bohli, La fabrication de l’architecture en Tunisie indépendante

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Notion de Percée : «Tunis est en général une ville mal percée ; les rues sont étroites et non pavées, vées, (…) il résulte de cet état de la voie publique que pour peu qu’il pleuve, on ne peut guère circuler en hiver dans la ville qu’avec des bottes ou en se servant d’une d’un monture35 » Louis Franck Fr

Une percée urbaine désigne la création d’une voirie nouvell nouvelle e en remplacement d’un tissu urbain préexistant. Le concept de percée urbaine est notamment connu par les transformations de Paris sous le seco second nd Empire : ce sont les travaux Haussmannien Haussmanniens.

Figure 49:Concept :Concept de percée schématique (source: Google image)

1- Paris Haussmannienne :

Le passage de la ville préindustrielle à la ville industrielle a incorporé un modèle de vie où la mobilité devient un facteur important pour le développement des nations. nations

Figure 50:: Mobilité urbaine pour la ville moderne

35

(Leila, La rue à tunis; réalités, permanences, transformation de l'espace urbain, 1835 1835-1935, 1935, 2017, p. 84)

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George Eugène Haussmann, préfet de la Seine (1853(1853 36 1870) sera a le maître d’œuvre de la grande opération ation de transformation urbaine urbaine pour adapter la ville aux nouveaux besoins. Précédant la nomination du préfet dont elle porte le nom la percée «haussmannienne» «haussmannienne» a vu le jour entre les lignes d’un décret ret signé le 26 mars 1852 : le texte législatif d’expropriation rendant possible la démolition dans la propriété privé. privé 37

Figure 51:: Travaux de démolitions dans le projet de percée (source: Google)

Réunir les quartiers par la mobilité signifie qu’u qu’une ne nouvelle grammaire urbaine, à une échelle plus dil dilatée, atée, est à inventer : nouveaux ilots, ilots, nouveaux immeubles, nouveaux équipements publics, et mise en place d d’un nouv uvel el espace public. (Loyer, 1987). 1987) En effet la percée opère les mutations suivantes : - Transformation du tissu : parcellaire plus grand, plus régulier, typologies nouvelles d’immeubles (l’immeuble haussmannien), d’équipements comme la gare, d’espaces libres, res, comme le square… square –Transformation Transformation du paysage : nouvelle réglementation urbaine créant un paysage urbain uniforme et homogène sur l’ensemble de la ville. –Transformation Transformation de la forme sociale : embourgeoisement de la capitale, déportation de la population du centre ville, division socio socio-spatiale spatiale est/ouest. –Transformation Transformation de la forme bioclimatique : réseaux d’assainissement, égout, adduction d’eau, jardins, plantations d’arbres, avec un traitement différencié Ce courageux choix de percées traduit la forc force e de pouvoir politique du XIX siècle. Mais il ne faut pas nier qu’il a fait l’objet de beaucoup de critiques où Victor Hugo affirme « Il faut arrêter le marteau qui mutile le pays. Une loi suffirait. Qu’on la fasse ».

Figure 52:: Tracé Haussmannien Haussman ien et ancien tracé 36 37

Wikipedia Michael Darin

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Figure 53: Traitement d'angle et percée Haussmannienne (source: Google)

Plusieurs projets de percements en France ont suivi cette logique, avant que le concept de percée ne soit exporté aux pays colonisés.

Figure 54: Les grandes percées du 19ème siécle (source: Michael Darin)

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2- La Kasbah d’Alger

Le centre historique de l’Alger fit l’objet d’un grand chantier de percée et de destruction majeure des anciennes demeures. C’est juste après les deux premières années d’occupation française, en 1832, que commence la politique de bulldozeur en Alger. La présence française va considérablement changer l’aspect de la capitale et de sa médina. L’armée française détruira le centre historique de la ville turque pour installer ses campements. Après avoir aménagé des percées dans la Casbah pour créer une place d’Armes devenue l’actuelle place des Martyrs. Sur 166 édifices religieux, 118 furent détruits ou transformés pour les besoins du conquérant, et seulement 21 mosquées ou chapelles furent laissées au culte musulman. Figure 55: Vue aérienne sur Alger après indépendance

« La percée urbaine pour aérer, assainir et reconstruire, telle était la solution préconisée par l’urbanisme de correction du colonisateur. Une solution, qui, depuis son adoption dans les incontournables exemples du Paris haussmannien, du Moscou stalinien, du Berlin nazi, etc., n’a cessé de témoigner de son échec puisque ni salubrité ni circulation fluide ne semblaient avoir été atteintes face à un changement brusque de l’échelle urbaine et d’une hypertrophie démographique, en témoignent entre autres, les écrits de Walter Benjamin (2000, 62) pour un « Paris, capitale du XIXe siècle ».38

Figure 56: Tracé de la percée sur l'ancien tracé

38

CRASC, villes de pouvoir, pouvoir des Villes

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3- Introduction de percée à l’urbanisme Tunisien :

Décongestionner, dégager, moderniser moderniser,, rénover, améliorer, lier et remodeler..etc seront ont les objectifs que l’Etat Tunisien espéra concrétiser avec une intervention urbaine clé : «percée percée».

La première percée urbaine en Tunisie fut projeté au Monastir, ville natale de Bourguiba, en 1956 avec la l première mière proposition d’aménagement urbain de l’architecte Metziger . En conséquence conséquence,, plus d’un tiers de la médina historique fut démoli. La plupart des constructions nouvelles étaient conçues par l’architecte Cacoub : un palais de congrès, des hôtels, lle e siège de la municipalité... Etc. Ce projet Olfa Bohli le signale comme l’expérience première traduisant parfaitement le clivage qui va marquer les villes et l’architecture tunisiennes pendant les décennies à venir.

Figure 57:: Plan des démolitions de Monastir (source: Bouzgarrou Rejeb A.)

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Il faut dire que depuis 1935 less plans d’aménagement et de circulation proposés par le concepteur concepteur-colonisateur colonisateur suggéraient une percée en plein cœur de la médina, médina notamment le plan Deloge et celui de l’ingénieur français Eloy qui est réputé premier plan d’aménagement de Tunis. En n 19 1959 -3 3 ans après la percée de Monastir Monastirfut lancé un concours d’aménagement de la ville de Tunis, sous l’égide de l’UIA39, Parmi les objectifs ét était l’étude de la création de cette fameuse percée à travers la médina de Tunis. Le concours spécifie que la percée prendra origine dans la rue Habib Bourguiba et prend fin à la place de la Kasbah transper transperçant çant dans son passage le cœur du vieux Tunis.

Figure 58:: Plan Deloge 1948 (source: Jelal Abdelkafi)

Bien que le concours était infructueux, 3 réponses réponses étaient lauréates, l’une d’elles équipe turque proposa même un alter alternatif natif à la percée, la jugeant inadéquate inadéquat par rapport à la spécificité du tracé urbain de la médina. « La symbiose entre la Ville Moderne et l’ancienne ville arabe » dans l’écriture turque, a été relevée par le jury. En essayant de s’adapter à la morphologi morphologie e du tissu historique de la Médina, en évitant notamment de dessiner un axe rectiligne indépendamment des spécificités des quartiers historiques, les turques ont réussi à faire un lien entre les deux noyaux de la ville européenne et de la Kasbah sans infli infliger ger à la Médina des destructions indépendantes de la qualité de ses quartiers.

Figure 59:: Une proposition parmis les 54 projets soumis (source: Imen BEN SAID)

39

Union Internationale des Architectes

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Figure 60:: Soumission turque La traversée de la médina (source : Olfa Bohli)

Figure 61:: Soumission polonaise, polonaise, voies surélevées (source: Olfa Bohli)

Le projet de Pologne gagna deuxième prix, le jury était séduit par leur proposition de circulations en hauteur. Les voies étaient surélevées pour éviter de détruire les parties d’une valeur historique et urbanistique importante du tissu ancien. D’autres soumissions furent f ent l’objet d’intérêt pour la qualité de réponse à l’intervention sur la médina notamment la « Tunis spatiale » de Yona Friedman. Les opérations de remodelage remodelage de la médin médina, a, outre les projets de réaménagement et de restauration menés par l’ASM se résumèrent alors à la percée de l’entrée Sud (Sidi el Béchir) Béchir).

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4.34 Le faubourg Sud : 4.3.1- L’intégration de l’espace public : parc El Gorjani Le cimetière al Gorjani fut l’un des cimetière cimetières qui, depuis epuis longtemps désaffecté ont été transformés en parcs publics : ccelui-ci ci céda place à un jardin aménagé à l’anglaise. 4.3.2- L’intégration de la notion de percée : «On On envisagea une autre percée, celle-ci ci à travers le faubourg Sud, qui elle, fut réalisée. réali Elle a transformé l'ancienne 'ancienne rue Sidi-elSidi Bechir en une large artèrere artèrer mesurant 20mètres de largeur reliant Bâb al al-Jazîra Jazîra à Bâb alioua, de part et d'autre de laquelle laqu s'élevèrent 'élevèrent des immeubles modernes de six étages. étage Une autre percée fut pratiquée à travers le faubourg sud, qui relia Figure 64:: Travaux pour établir les réseaux d'assainissement à Bab al Jazira (source: Archive CPA) le débouché de la nouvelle rue Sidi- el--Bechir Bechir à la place de la Gare, par une large artère longeant la voie ferrée. 40»

Figure 65: 65: Carte de conservation du patrimoine au faubourg Sud (source: Institut National du Patrimoine)

40

Paul Sebag, Tunis Histoire d’une ville

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4.4- La rue sidi el Béchir : Sur base de sa localisation stratégique et l’importance du mouvement qui l’anime, la rue sidi el Béchir fut considérée dès les premiers plans d’aménagement de Tunis une artère clé de la mobilité en centre ville. Et une liaison importante vers la banlieue sud. L’intention de percer cette rue naquit dans ces plans là dressés dress par les concepteurs français. français En 1962 la rue sidi el Béchir d’à d’ Figure 66 : Plan de circulation de Tunis 1975 (source : Centre d’architecture Tunis) peine 5 à 6 mètres de large devint d’archives d’architecture une large artère de 20 mètres suivant le principe de la percée Cacoubienne, avec sur toute sa longueur 5 barres disposés en longueur pour agir comme ca cachemisère et voiler la médina depuis la grande rue véhiculaire qui désormais la traverse. «Une Une autre percée fut pratiquée à travers le faubourg sud, qui relia le débouché de la nouvelle rue Sidi-el Sidi el-Béchir Béchir à la place de gare par une large artère longeant lla a voie ferrée41 ». Ces deux percées ont entrainé une destruction importante de tissu urbain mais elles ont contribué à améliorer la liaison entre la ville européenne et l’ancienne ville.

Figure 67 : Etat Actuel de la percée sidi el Béchir (source : PAU de Tunis)

Figure 69 : Disposition ition des immeubles projetée sur le tissu Figure 68 : Parties démolies du tissu ancien pour le projet de ancien du faubourg Sud la percée

41

(Sebag, 1998)

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Chapitre III : Analyse des références

‘Si la ville fait peur, c'est qu'on redoute de glisser à l'un de ses bords, de tomber dans ses anfractuosités et de se retrouver soudain dans un no man's land, entre deux quartiers, deux villes, dans un endroit indéfini entre un paysage familier et un paysage que l'on doit nécessairement ignorer et transformer en temps de trajet Franco la cecla

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1. Le Palimpseste urbain : Une ne fusion espace-temps espace temps : e mot palimpseste fait référence à ces manuscrits médiévaux dont on effaçait le Le texte d’origine pour en inscrire un nouveau, par souci d’économie de parchemin. Souvent, au cœur du second texte surgissaient des bribes du premier. Par analogie, le lieu devient un manuscrit sur lequel sont laissées des traces, matérielles ou mémorielles, d’occupations anciennes. Ce mot est évocateu vocateurr de réécritures r critures élabor laborées, es, de superpositions de signes, d'utilisation intensive des ressources. D’une certaine redéfinition, actualisation. Cependant, l’utilisation du mot palimpseste pour caractériser une conception architecturale semble porteuse d’une connotation positive. Qui renferme une part d’innovation, de créativité, et donc la liberté de penser loin et en profondeur.

2. Références : Quand est venu le temps d’établir la relation du bâti contemporain avec le passé, plusieurs architectes ont empruntés la voie du palimpseste. Ils raniment de cette manière les lieux et les mettent en valeur en les utilisant comme point de départ de leur processus créatif. 2.1- Projet rojet d’Espace Public à Athènes (Soumission compétition Rethink Athens) : Architectes: Alkistis Thomidou, Chryssa Architectes Komantou & George Anagnostakis (Also Known As Architects), Architects et Gianmaria Socci. Localisation Athènes, Grèce. Localisation: Etat: Non Bâti, mention spéciale du Jury. Organisation: Fondation Onassis Programme: Une nouvelle planification pour l’espace public sur l’axe centrale de centre ville d’Athènes. Type: Compétition ouverte Date: Début Juin 2012, Résultats en 27 Février 2013. Figure d'analyse 1:: Projet vu sur la rue Panepistimiou

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A

nalyse : 1-Parti et concepts :

Proposition fondée sur une nouvelle pratique de citoyenneté, qui refaçonnerait physiquement l’espace public et permettrait aux gens de reprendre le contrôle de leur ville, et rediriger le Stoa/Agora ou l’espace partagé vers sa connotation de démocratie. La proposition fournit un espace linéaire intense qui réveillera le potentiel hibernant dans les activités de façonner le territoire environnant qui sera dégagé des restrictions existantes.

Figure d'analyse 2: Ambiances du projet

2-Justificatifs de Choix : a- Localisation et contexte :

Athènes est un centre historique ancien chargé de mémoire et de traces significatives du passé. Elle a évolué avec le temps d’un village délabré en une métropole importante aujourd’hui capitale de Grèce.

Figure d'analyse 3: Localisation de l’intervention

Le terrain objet de l’intervention, la rue panepistimiou, est un axe préexistant; Déjà l’une des avenues principales de la ville, et support de plusieurs strates d’usage et de symboles. L’intervention vise à constituer une nouvelle finalité d’espace enrichi par les traces précédentes.

Figure d'analyse 4: Evolution historique d'Athènes

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Figure d'analyse 5: Les réseaux de transport de l'avenue Panepistimiou

b- Programme Fonctionnel :

Une colonne vertébrale, est créée le long de l’axe, accentuant la linéarité. Des éléments à petite échelle y sont greffés et servent les besoins quotidiens des usagers ; Cuisines, tables, salons, chaises, postes de travail, salles de bains, étangs, projecteurs, prises de courant et wi-fi, fontaines d’eau, végétation, stations de vélos, gymnases.. Un espace public habitable est créé.

Figure d'analyse 6: Ambiances générales

Une intervention ponctuelle dans les trois places principales qui font face à la rue elle-même : Place Omonia Place Korai

Place Dikaiosynis

Figure d'analyse 7: Interventions ponctuelles

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Korai square, square, en raison de sa position parmi deux principaux nœuds de la ville jouera un rôle essentiel. En introduisant un élément de liaison sous la forme d’un passage en métal léger abritant un parking pour vélos, il apparaît comme un morceau de tissu conjonctif entre deux organes urbains leur permettant d’agir à l’unisson.. l’unisson..

Figure d'analyse 8:: Ambiances à la place Korai

Dikaiosynis square, square, espace autrefois perçu comme fade et dispersé où personne n’entrait, est murée pour déclencher la curiosité des gens. Une fois à l’intérieur, le mur contient des installations pour les petits ateliers d’art, d’art, qui fournissent un débouché pour les entreprises créatives. Un nouveau type d’appropriation active de l’espace urbain est ainsi activé, réinsérant la fabrication à petite échelle dans l’expérience des habitants.

Figure d'anal d'analyse 9:: Ambiances de la place Dikaiosynis

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Omonoia square, Le flux de personnes existant sur la place est limité à son périmètre, alors que la véritable agitation se déroulait dans le centre souterrain de la station. Pour mettre cette activité en lumière, un cratère est formé par le liage du toit carrécouvercle du sol, ainsi imprégnant la place avec une dynamique centripète perdue depuis longtemps. Une partie de cette dynamique est le passage Figure d'analyse 10: Maquette Omonoia de la « forêt » de Panepistimiou à une clairière square où l’on voit les bassins en cascade fusionne avec la piscine réfléchissante au centre du plateau de la place pour créer un horizon unificateur. Le geste de conception simple et explicite renforce sa fonction et son caractère comme une place urbaine.

Figure d'analyse 11: Coupe schématique sur la place et la station

c- Un palimpseste symbolique et formel :

La place publique remodelée : Parties d’un agenda plus grand, les places revendiquent leur propre autonomie et se matérialisent comme des objets autonomes qui libèrent le potentiel non exprimé des espaces existants La démocratie directe de la Grèce antique pourrait être la référence pour un modèle urbain contemporain qui comprend les membres de tous les âges et groupes sociaux, dans lesquels Stoa comme sa conséquence spatiale inspire une nouvelle approche de l’espace public. C’est cette réecriture sur la signification de place qui inspire les strates ajoutés du projet.

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3-Conclusion : Type D’intervention :

Parti Fonctionnel :

Palimpseste formel :

 La connotation symbolique du contexte devient une réprésentation formelle : Linéarité/Continuité = Démocratie de Grèce antique. Stoa = Place publique multisociale  Il s’agit d’une réécriture de l’espace en

termes formels inspirés du palimpseste de la ville.

Figure d'analyse 12: Aperçu général de l'intervention (source: Archdaily)

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2.2-Série d’Archéologie fictive – IBA social Housing : De son engagement avec la philosophie de Jacques Derrida, Eisenman commença à considérer l’architecture comme un texte : un palimpseste ouvert à de multiples lectures, dont la nature réelle est indéterminée et instable. « En suivant mes sessions de psychanalyse je me suis rendu compte que le problème avec mon Architecture est qu’elle n’émanait pas du sol, du fort intérieur de l’inconscient, en dessous de la surface. » Peter Eisenman Cités de l’archéologie fictive :

L’architecte américain Peter Eisenman repoussait les limites du palimpseste architectural dans sa série dite d’«archéologie fictive», à laquelle il a travaillé pendant la décennie 1980. On peut voir un paradoxe dans cette appellation puisqu’elle juxtapose l’idée d’imaginaire et d’invention à celle d’une science qui s’intéresse aux traces physiques du passé. La démarche de l’architecte consiste à créer un édifice contemporain en utilisant de nombreux plans de différentes époques. Loin de les citer littéralement, il brouille les pistes en superposant ces plans, en modifiant leur échelle et en les décontextualisant afin d’enchevêtrer les strates de significations. Il compose avec les empreintes d’occupation humaine, en les brouillant à un tel point qu’elles deviennent de l’« anti-mémoire* » *« L’anti-mémoire ne cherche ni ne postule pour le progrès. Elle n’a rien à avoir avec l’allusion à l’historicisme ou avec les valeurs et fonctions des formes spécifiques » Peter Eisenman

La série comporte quatre œuvres essentielles :    

Le projet présenté au Séminaire international de design pour le quartier de Cannaregio à Venise (1978) La candidature au concours pour des logements sociaux dans Friedrichstadt Sud, à Berlin : choix de notre analyse. Le projet de musée d’art pour la California State University à Long Beach (1986) Les Chora L Works, études pour un jardin au parc de la Villette à Paris (19851986).

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IBA social Housing :

Figure d'analyse 13:: Maquette du projet (source: P.E)

A

Date: 1981-1985 1981 Architecte rchitecte: Peter Eisenman Localisation Friedrichstraße 43Localisation: 43-45, 10969 Berlin, Allemagne Etat: Partiellement exécuté. Programme: Fonction résidentielle et bureaux Type: Compétition restrainte. restrainte Organisation: isation: IBA Berlin

nalyse : 1-Organisation Organisation et Contexte du concours :

Avec vec ce projet, IBA Berlin a cherché à ajouter une valeur architecturale et fonctionnelle à la jonction de Kochstrasse/Friedrichstrasse, et mettre en œuvre l’un des objectifs les plus importants d’IBA Berlin : Réclamer la ville intérieure comme un espace résidentiel. Une référence créative à l’emplacement historique du site était demandée. En Février 1981 un premier prix fut décerné à la soumission d’Eisenman/Robertson. De leur pl plan an originel, seul un bloc fut exécuté sur le coté Friedrichstrasse/Kochtrasse en 1986.

2-Justificatifs Justificatifs de Choix : a a- Localisation et contexte :

e site du projet Le est un îlot du bloc5 au carrefour du kochtrasse et de Friedrichstrasse, près de l’un des pluss importants passages entre Berlin Berlin-Est Est et Berlin Ouest. Ce croisement, est surtout connu pour avoir été l'un

Figure d'analyse 13:: contexte et mur de Berlin (source (sour : google)

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des points de tensions significatifs, au moment de la construction du Mur de Berlin en aoรปt 1961.

Figure d'analyse 14: 14: Localisation du projet

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Le site est un support de lecture d’une mémoire de nature ambivalente :  Mémoire d’une chose qui a existé et cessé d’exister. (Le mur de Berlin, les Murs de fondation du 19ème siècle, les murs du 18ème, le reste des bâtiments ayant occupés le bloc et bombardés, etc..)  Trace/mémoire d’une chose qui vit toujours dans le présent. (Le mémorial du Checkpoint Charlie bien qu’il a désormais une nouvelle signification, les 3 bâtiments du bloc existants, ..) Figure d'analyse 15: Berlin au 18ème siècle

Figure d'analyse 16: Mémoire ambivalente du site

b- Parti et Concepts : La condition de dualité/ambivalence suggère les relations suivantes : ConnexionRupture, Exclusion-Inclusion. La lecture de l’histoire du site passe par des arrêts importants que Peter Eisenman traduit en Plusieurs niveaux d’excavations ou strates qui seront matérialisés/substitués en un langage architectural assez unique puis superposés et manipulés de manière à respecter les deux couples relationnels et aboutir à un complexe cohérent. « On voit de nouveau l’idée de traces, de superpositions, de creuser ou excaver le site et la ville. _ Iman Ansari en interview avec P.E

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Principe de superposition et hiĂŠrarchie des niveaux

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Principe de Substitution et objets excavés du site

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La stratégie de développement du site étant Double : La première était de reconnaître que Berlin appartient aujourd’hui au monde au sens le plus vaste du terme, que sa spécificité et son identité furent sacrifiées sur l’altar de l’histoire moderne. La seconde intention était d’exposer son histoire particulière : de rendre ses mémoires spécifiques visibles, reconnaître qu’il a été spécial un jour, qu’il fut un lieu. Dans le processus de matérialisation de cette dualité, le projet tente de mémoriser un lieu et de nier l’efficacité de cette mémoire.

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On décomposera selon ces deux intentions dans notre analyse. 1. Nier La mémoire : La Grille Mercator : Outil d’excavation et support d’anti-mémoire d’anti mémoire :

Le sol du terrain est traité comme un site archéologique. On creuse par le biais d’un modèle géométrique universel, ne possédant ni valeur historique quelconque, onque, ni lieux ni spécificité : la Grille Mercator. Cette grille lie Berlin au monde en étant un système neutre et artificiel de repérage. « Elle gratte la plaque de mémoire, oire, trouve et dévoile, puis s’incruste d’elle-même. même. La mémoire se trouve développée, approfondie.» approfondie. 1 Les murs construits en calcaire sont de la même hauteur que le mur de Berlin, coïncident avec et guident vers les artefacts du site, et sont accessibles aux visiteurs : ce pourquoi Eisenman les appelle le « Musée des murs ».

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Le musée des murs concerne la partie Nord du Bloc, accessible de la grille Mercator par deux escaliers l’un nord-est est l’autre nord-ouest. nord La circulation sur les murs est un parcours libre et surélevé qui rappelle l’hauteur du mur de Berlin, cette hauteur qui était auparavant une limite et un dispositif de blocage devient une perm permission de passage et un dispositif d’exhibition, un moyen d’accès à l’artefact archéologique.

Figure d'analyse 17:: Parcours piéton

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Cities of artificial excavation : Peter eisenman (p76)

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Le parcours est architecturé comme un rituel de passages : le jeu de niveaux est couplé d’un appareillage de barricades qui contrôle la liberté de circulation et la liberté de passage d’un niveau à l’autre. Les tours permettent de lier entre le parcours Mercator ator et le rez du sol ainsi que les parcours internes du musée et des excavations. Seulement eulement deux tours parmi les 6 tours du musée sont accessibles sibles depuis les murs Mercator. La première est situé du coté Nord et occupe une position centrale, l’autre est dédiée au coin Sud-est est du bloc.

Figure d'analyse 18:: Types de circulation

Figure d'analyse 19:: Accéssibilité des tours

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2. Excaver et exposer la mémoire : Au niveau le plus bas la grille Mercator découvre et excave les traces des murs de douane et d’accise du 18ème ème siècle, viennent ensuite les murs de Fondation du 19ème hypothétiquement reconstitués par l’architecte qui coïncident avec la Grille urbaine de Berlin au 20 20ème . La Grille des murs de Berlin des 19ème et 20ème siècles :

Contrairement ontrairement à la grille Mercator c’est un modèle intimement lié aussi bien à l’histoire de Berlin et ses murs qu’à l’histoire histoire spécifique du Bloc 5 du Checkpoint Charlie. En effet, les murs dérivent dérive leur traçage du gabarit des 3 bâtiments ayant survécu le b bombardement ombardement de Friedrichstrasse. Et sont intégrés dans un système de baies comme suit : Sur l’axe Est-Ouest Ouest une alternation AABAA Sur l’axe axe Sud-Nord Nord une alternation ABABA

Tels que A: est la petite distance. B : est la grande distance. Le dernier B de l’axe Sud-Nord Nord est incomplet et le système ne s’accomplit qu’avec l’ajout du mur de Berlin aux tracés de la grille.

Les murs sont érigés en Brique rouge caractéristique de la ville et leur hauteur (0.30) est élevée au niveau du plan au sol de Berlin Berlin. l’intégration du mur de Berlin qui n’est plus aujourd’hui connote l’historique des murs de différents niveau et conçoit leur lien ien symbolique.

Figure d'analyse 20:: Grille de murs

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Principe de Continuité : Dialogue Plan-élévation « De cette manière, les plans et les élévations réfèrent l’un à l’autre, et en leur réflexion sur eux-mêmes créent dans le vide d’anti-mémoire un espace de mémoire. » Peter Eisenman 1. De l’élévation au Plan, lien vertical-horizontal :

Elévation : Un niveau du sol incliné en pente de 3.3° qui rompt avec le niveau de la rue. Plan : Grille de murs hauts de 3.3mètres qui par voie de projection élévation-plan suit la parallèle de l’inclinaison de la pente en coupe. Figure d'analyse 21: Esquisses conception de P.Eisenman

2. Du Plan à l’élévation, lien horizontal-vertical : Plan : « Déchirement horizontal » du bloc de sa limite Nord (le mur de Berlin) et création d’un vide : Une distance ‘B’ qui les sépare. Elévation : Démontage Vertical des niveaux archéologiques symboliques et matériels en hauteur. Plan : Structuration en grilles de l’architecture du projet. Elévation : renversement littéral de la structure des grilles sur les façades

Plan : La Grille Mercator outil de composition horizontale d’excavation Elévation : La Grille Mercator outil de composition volumétrique se retrouve tracée sur les façades. Plan : Les intersections de la grille sont aménagées en L Elévation : Le Rappel des formes en L sur les coins du bloc.

Figure d'analyse 22: Esquisses de conception de P.Eisenman

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c- Programme Fonctionnel : Le projet ini initialement tialement était composé de deux parties ;

1. Musée usée de mur murss, ou parc de murs : Espace space public vert dédié à la mémoire du lieu. Le musée est accédé en traversant les murs de grille mercator vers une tour d’escaliers centrale centrale. C’est d’après cette tour qu’on descent descent à un grand espace cruciforme. Trois rois bras de ce cruciforme sont constitués de sections creuses du mur de la grille et permettent un accés visuel à travers des judas sur une série de tableaux excavés: du mur du 18ème siécle aux graffitis pratiqués sur le mur de Berlin du 20ème siécle. Le 4éme bras est ouvert et permet de marcher sur et dans l’excavation artificielle, de cete manière le site d’excavation artificiele devient l’objet d’exhibition du musée des murs. Channelization : Les allées/Chemins avec variation minimale de bords accélérent le traffic piéton et baissent les durées de stagnation dans les places. Les usagers tendent vers une marche rapide et des temps d’arrêts moins frèquents dans les chemins rectilignes traversant un espace public. Ces chemins sont souvent non distingués de leur environnement en termes d’aménagement et de végétation et avaient peu ou aucune ouverture à la place. 2. Partie artie rési résidentielle, dentielle, accouplée de bureaux et un parking en sou--sol :

La compétition exige la préservation des 3 bâtiments existants, ayant déja survécu le bombardement de la guerre en 1945 et la construction de bâtiments poly-fonctionnels fonctionnels sur les lots vides. Un R+5 est exigé sur le croisement Friedrichtrasse et Kochtrasse contenant un café sur le RDC, des bureaux au 2éme et 3éme étages, et des logements en dessus, dessus, ainsi qu’un R+6 de bureaux sur le coté nord-est nord est du bloc. bloc

Figure d'analyse 23: 23: Composantes du projet

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3-Conclusion :  Notion de Mémoire ambivalente

 Notion d’Excavation :

Principe de superposition et hiérarchie des niveaux  L’Architecte se sert d’un jeu de niveaux et d’une hiérarchie d’usage

spécifique pour superposer différentes composantes sur l’ilot du projet. Principe de Substitution et objets excavés du site

 La forme et les dimensions constituent un rappel à la mémoire. Principe de Continuité : Dialogue Plan-élévation  Le trait architectural est accentué, il devient prioritaire, signifiant, et ne

s’interrompt pas du plan à l’élévation et vice-versa.

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Chapitre VI : Approche Conceptuelle : De l’Urbain à l’Humain.

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1. Analyse Sitologique : La situation Urbaine de sidi el Béchir 1.1-- Choix de site : « Je trouve que la transformation est le mot clé de notre siècle en architecture parce que tellement il y’a des choses faites ttrop rop vite et et trop mal qu’il faut travailler sur les territoires déjà vécus et les changer en profondeur profondeur. » C’est l’actualité de la régénération urbaine, construire la ville sur la ville, requalifier et recycler dont parle Jean Nouvel Nouvel,, et c’est l’une des hypothèses que pose ce mémoire concernant con l’interaction ction de l’architecte avec le tissu urbain de sa ville –Tunis. En effet, la percée de Sidi el Béchir et sa situation unique au sein du tissu de la vieille ville ouvre un horizon de réflexion spécifique à ce sujet. La problématique riche de dualités qu’elle pose a fait couler l’encre avant même l’achèvement l’achè des travaux sur site. site La situation actuelle tuelle cependant, ne porte plus les traces de la percée seuls ni les traces de la rue ancienne de la médina. Elle ne ressemble point ni au projet de percement moderne et ses ambitions de développement, ni à son état d’origine.. d’origine.. Elle est un complexe nouveau qui se dote d’une couche de mutations Figure 70:: Etude initiale de la percée (source: archives municipalité apportés par l’usager de l’espace. de Tunis) L’homme qui l’habite la retransforme et la déforme pour répondre à ses bes besoins oins personnels, urgents sans porter grand intérêt à la modernité de ses façades, ni à la spécificité de ses galeries, et l’état de dégradation est déclenché par cet usage in inadapté. adapté. Cette intervention nous permet de penser sur une échelle urbaine, certes. Mais plus important est de penser l’Humain de la rue Sidi el Béchir, et encore plus important de penser l’identitaire et la mémoire qui constituent sa richesse réelle d’être et de devenir, surtout qu’elle est inscrite dans une superficie classée patrimoine patrimoine mondial. Cette intervention permet aussi de répondre aux signes pathologiques, circulatoires et fonctionnels que la percée finit par faire sortir. Ainsi que répondre à une architecture importée, imposée et transposée sans considérer son nouveau contexte, contexte par une architecture ‘Tunisienne’ qui prend sa référence dans le vif du contexte et des strates historiques du lieu.

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1.2-- Analyse ur urbaine :

Figure 71:: Hiérarchie de l'Analyse urbaine

1.2.1- Situation générale : L’artère Sidi el Béchir se situe au faubourg Sud liant Bab al Jazira à Bab alioua, alio son agencement urbain inclut une rue de 20 mètres de largeur bordée d’immeubles de rapport de 4 à 5 étages, étages notre étude va porter sur les deux immeubles en face du coté de Bab Alioua et l’espace public les entourant. 1.2.2- Accessibilité centre ville vill :

La rue sidi el Béchir est également considérée comme la sortie sud du centre ville vers la Banlieue, bien qu’il existe d’autres rue menant vers le sud du grand Tunis, celle-ci ci est la plus imposante.

Figure 72:: Situation générale du site

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Sachant que la politique urbaine vise la décentralisation, la planification va engendrer que la percée sidi el Béchir deviendra une rue secondaire dans le schéma futur de la mobilité du grand Tunis43.

Figure 73: Accessibilité et sorties du centre ville

1.2.3- Grands Repères : Notre contexte se trouve au cœur du centre-ville, proche des stations du transport en commun, des équipements publics tels que le lycée et le collège de Bâb Jdid le collège avenue la gare, moins proche de l’hôpital de Habib Thameur. Le point repère majeur de notre site c’est la mosquée de Sidi El-Béchir ou Al-Jazira.

Figure 74: Grands Repères du faubourg Sud

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Morched CHEBBI, mobilité au grand Tunis

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1.2.4- Axes, Repères et Limites : Axes: La rue est assimilée à un seul axe liant entre les commerces de la médina et du centre ville aux stations de transport commun et à la Banlieue Sud. Elle est l’un des accès à la Kasbah, centre du pouvoir politique et à la médina, centre de mémoire collective et au centre commercial de Tunis. Limites: La rue (percée inachevée) est assimilée à une limite qui sépare le faubourg sud en deux rives. Repères: La mosquée constitue un patrimoine classé et est un repère urbain et symbolique important.

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1.2.5- Morphologie urbaine : 1-Coupes urbaines et Skyline :

En exerçant des coupes transversales et longitudinales sur la percée Sidi el Béchir avec les hauteurs actuelles du bâti, et en comparant avec l’aspect ancien on peut comprendre à quelle amplitude l’identité référence du tissu ancien s’est estompé, et elle risque de disparaître totalement sur cette zone du faubourg dans les années à suivre. Des maisons à patio ont doublé d’hauteur en gardant leur patios certes mais d’autres on même triplé ou décuplé leur hauteur initiale et supprimé le patio de la composition de leur habitat.

Figure 75: Coupes et Skyline d'état actuel

La déformation est d’autant plus flagrante en élévation urbaine qu’en plan.

Figure 76: Skyline schématique de la percée en 1960

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2-Tracés Tracés : Rue, ruelle et Impasse :

La coexistence d’échelle percée avec l’échelle rue de médina a fait de sorte qu’on peut déambuler très rapidement de l’une à l’autre. l’autre

Figure 77:: Tracés rue ruelle et impasses

1.2.6- Etude de circulation et analyse de flux : a) Echelle percée :

Le passage piéton dans la percée, bien qu’elle soit conçue pour le véhicule, véhicule reste très important et très dense : Le piéton passe par la rue pour plusieurs raisons dont le commercial, le funéraire, le religieux, le ludique, le résidentiel ou le passager. De ce faite les usagers de cette rue sont de classes différentes, et d’âges diverses. La rue les réunit tous malgré leurs desseins très variés et contradictoires. Elle bénéficie d’une poly socialité importante malgré le pressent d’inconfort dû à l’échelle et au pressenti trafic dérangeant. Figure 79:: Densité flux piétons

Figure 78: Densité flux véhiculaire

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Notre échelle locale concerne les deux imm immeubles eubles qu’on a choisis pour notre intervention. On est proche de l’échangeur échangeur de Bab Alioua, Alioua il s’agit de la sortie-entrée sortie entrée sud du centre ville. Cet accès se trouve obstrué Figure 81:: Constat aires de par le stationnement qui se fait un peu partout. Faute de place de parkings on a ce stationnement problème de circulation. Figure 80:: Flux véhiculaire

Synthèse 4:: Morphologie urbaine et mobilité

Synthèse 5:: Encombrement en él élévation

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2. La transition d’échelles, Coquilles de Mols : On s’intéressera dans la partie suivante à un niveau plus profond d’analyse, spécifique à l’usager et au vécu. Lié aux sens et à l’échelle humaine. Il ne s’agit plus de morphologie urbaine mais plutôt de morphologie architecturale et puis de morphologie sociale. Les immeubles de rapport de sidi el Béchir ont été greffés dans le tissu de la médina sans aucun souci pour la spécificité sociale qui s’est formée dans ce tissu. Par conséquent, la liaison architecturale avec l’existant est absente. On va prendre l’exemple des coquilles de Mols comme référence aux transitions d’échelle qui présentent l’emboitement de nos coquilles ou échelles de vie. Ces échelles de transition permettent de définir le mode d’appropriation de chaque espace dont le comportement de l’usager envers chaque espace change en fonction de la coquille là où il se trouve, la suppression d’une coquille crée un déséquilibre au niveau du mode vie de l’Homme. Par exemple dans les barres de Sidi El-Béchir, de Figure 82: coquilles de Moles l’appartement on sort directement à l’échelle du centre-ville sans passer par l’échelle du quartier, cela traduit le sentiment de non appartenance, d’anonymat, de non responsabilité envers et dans l’espace. Donc à travers ce projet on va essayer de matérialiser l’échelle du quartier pour que l’habitant se trouve dans sa coquille tout en gardant un dialogue avec l’extérieur parce que à travers les enquêtes qu’on a fait on a remarqué que les usagers se replient sur eux-mêmes, en l'absence du dialogue entre les habitants et même entre l'espace et l'habitant.

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3. Analyse architecturale : 3.1- Identification des immeubles supports: Deux immeubles d’architectures distinctes sont disposés de part et d’autre d’une voie de 20 mètres. L’espace piéton était programmé en deux galeries au R.D.C d’une hauteure importante de profondeur 2 mètres qui desservent vers des commerces en RDC.

Figure 83: Reconstitution en 3D des immeubles sidi el Béchir

3.2- Axes, repères et Limites : Philippe Panerai définissant Les repères (landmarks) dit : « ce sont généralement des éléments construits, bâtiments exceptionnels, monuments ou partie de monuments, doués d'une forme particulière qui facilite leur identificatio44.» en se référant à cette définition on peut définir différents

Figure 85: Axes et limites à l'échelle Humaine

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Panerai, Analyse urbaine

Figure 84: Repères à l'échelle Humaine selon la définition de P.Panerai

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repères sur différentes différentes échelles, par exemple si une poubelle est disposée d’une certaine manière dans la rue de manière qu’elle est facile à identifier et à repérer elle deviendra viendra un repère dans la mémoire du passager passager. 3.3- Accessibilité : Un habitant, pour accéder à son logement depuis la rue doit se diriger vers la cage d’escaliers qui ouvre sur la porte de son appartement. Les escaliers sont controlés au RDC et aux galeries couvertes par un portier ou bien fermés à clés que seuls les habitants concernés possédent.

Figure 87:: Conflit des flux piétons et véhicule

Figure 86: 86: Accessibilité immeubles

3.4- Analyse climatique :

Figure 88: 88: Etude du soleil et masses

Les façades blanches, hautes et longues jouent le role d’écran réfléchissant les rayons solaires vers la rue en même temps les galeries et les masses hautes des immeubles produisent un abri d’ombres important. important Ces qualités sont propices à un espace public pour les piétons. piétons

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3.5- Relevé de l’existant : 3.5.1-Plans Plans :

Figure 89:: Relevé de dess plans de l'immeuble Levandowsky (photos prises par auteure)

Figure 90 90:: Relevé des plans de l'immeuble Simon Taieb (photos par auteure)

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3.5.2-Façades :

Figure 91: Relevé et mutations des façades (auteure)

On peut dégager des mutations caractéristiques sur les façades des immeubles ; les balcons sont d’une manière ou d’une autre ajoutés aux pièces intérieures (salons et chambres à coucher) ce qui élimine le dispositif de balcon de l’appartement. La fenêtre reste le seul contact avec l’extérieur. 3.5.3- Le Sous-sol : Sous les magasins du R.D.C de l’immeuble Simon Taieb on trouve des dépots avec une hauteur sous plafond minimale de 1.6m. Ces espaces sont ajourd’hui abandonnés et mal exploités et présentent des problèmes hygiéniques. Figure 92: Coupe sur dépôts (source: Archives Municipales de Tunis)

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3.6-- Conclusion :

4. Démarche et intentions : L’analyse des références, notamment les projets de Peter Eisenman inspire surtout la démarche de conception. La philosophie du palimpseste émane du sol, des traces qui y sont enfouis, de son « inconscient » et plus spécifiquement de sa mémoire. mémoire L’identification de la mémoire de Sidi el Béchir fut donc vitale pour toute autre étape d’identification d’une éventuelle intervention sur ce tissu existant. La forme aussi sera considérée comme mémoire à repérer, localiser et analyser. C’est pour cela qu’on q s’est intéress intéressés és à l’histoire de Sidi Sidi el Béchir dans le Chapitre II II.. Ensuite viens le repérage des traces géométriques et géographiques qui touchent notre site. C’est une écriture parmi les autres qui se sont succédé sur le lieu et on veut se familiariser familiar avec.

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Une fois les premières strates ressorties on s’intéressera donc au diagnostic de la strate actuelle, et de l’identification de ses problèmes et potentialités. Puis des solutions possibles et des ajouts ou soustractions nécessaires à sa totalité. 4.1- Délimitation de la superficie d’intervention urbaine et Décomposition du site : La superficie totale d’intervention mesure approximativement 6km². Dont 2km² appartiennent à la voirie publique. Les Rez-de-chaussée des deux immeubles aménagés en galeries et en commerces feront aussi partie de l’aire totale, ainsi que les espaces verts, on va enlever tout types de limites créées sur le sol pour bien les redéfinir aux intentions de notre intervention.

Figure 93: Délimitation et décomposition du Site (source: relevés de l’auteure)

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4.2 Genèse du Parti urbain et Architectural :

4.2..1 Principe Principe de Superposition et jeu de niveaux : Il existe deux variantes d’esquisses en réponse à cette logique. Le but étant de dégager les passages et de les hiérarchiser de manière à permettre une circulation purement publique et une autre privée qui sert de lilien en à la coquille intime de l’habitant des lieux. Et de privilégier le passage piéton à travers les rues, ruelles et impasses de la médina. 1ère Proposition : Passerelles piétonnes :

Figure 94:: Coupe transversale sur passerelles

Les plateformes passerelles créés serviront de liens publics et formels entre les deux immeubles, ils abriteront l’espace public programmé et la circulation sera en hauteur. Cependant, cette alternative pose un conflit entre le public et le privé. A moins de changer la fonction des appartements en étage et les aménager en bureaux on ne peut pas élever la circulation publique sans poser le problème d’intimité. Cette proposition était intéressante mais elle a décuplé les contraintes et limité la liberté de m modeler odeler l’espace. Figure 95:: Esquisse de passerelles de 1er étage

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Figure 96:: 1ère Esquisse et Ambiances

2ème Proposition : Tunnel véhiculier :

Figure 97:: Coupe transversale sur Tunnel

Faire entrer le véhicule en sous-sol sous sol nous fera gagner l’espace piéton éton pour le public, et isoler les bruits d’une grande artère de la perception des usagers et surtout des 102 | P a g e


habitants. Outre cela, les passages de la médina conçus pour ceux qui passaient à pied ou à charrue ne supportent pas le véhicule. Pour cela il nou nous s a fallu faire une étude sur la mobilité locale et urbaine de la percée pour bien décider l’accès l’ et la sortie du Tunnel et les jonctions qu’il va créer. Un réseau tunnel-parking parking sous-sols sous sols est à programmer.

Tunnel: el: zones piétonnes/ véhiculières Figure 98:: Etude Tunn

Par proximité et par zone on associe 3 espaces à la fonction de stationnement, autrefois seulement en RDC, le parking sera en sous-sol sous sol seulement.

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La Galerie devient un espace urbain de vie à double hauteur en réaménageant les dépôts du sous-sol en une salle de sport, un cinéma, des boutiques.. etc. Et en même temps un passage entre public/ privé et un lien entres le patio intérieur et la place publique principale. 4.2.3 Palimpseste et Reconquête de la mémoire : Le module figurant dans les anciennes proportions du minaret démoli est choisi pour la composition de notre façade. En effet on opte pour une double structure composée de deux parois la première coulissante en moucharabieh inspiré de la composition géométrique des alvéoles du minaret. La deuxième fixe mais poreuse avec des ouvertures laissant entrevoir les balcons selon le choix personnel de l’habitant. L’usage permet une intimité optionnelle, et un espace adaptable. 105 | P a g e


Conclusion Générale :

L’intention qu’exprime ce projet de mémoire n’est pas de suggérer un nouveau modèle de conception dans le contexte de la médina ni de privilégier un ordre existant d’Architecture sur un autre mais de créer une hausse d’énergie urbaine en accédant à la médina par Sidi el Béchir. Il s’agit surtout de penser un avenir urbain sain à un organe désormais indispensable dans le centre ville de Tunis.

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Bibliographie : Livres :            

L’urbain dans le monde musulman de Méditerranée | Institut de recherche sur le Maghreb contemporain sous la direction de JEAN-LUC ARNAUD. La mobilité urbaine dans le Grand Tunis Evolutions et perspectives | MORCHED CHEBBI, HASSEN ABID. Tunis, Histoire d’une ville | PAUL SEBAG. Tunis La mémoire | MOHAMED SADEK MESSIKH. Tunis et ses environs | CHARLES LALLEMAND. Tunis: d’une ville à l’autre cartographie et histoire urbaine 1860-1935 | Philippe Panerai. L’urbain en Tunisie | MORCHED CHEBBI. RUE A TUNIS REALITES PERMANANCES TRANSFORMATIONS DE L'ESPACE URBAIN 1835-1935 | LEILA AMMAR. Tunis d’une ville à l’autre : cartographie et histoire urbaine 1860-1935 | LEILA AMMAR. Contre l’Architecture | FRANCO LA CECLA. Géographie des villes | PIERRE LAVEDAN. ‫ ﷴ ﺑن اﻟﺧوﺟﺔ‬:‫ﺗﺎرﯾﺦ ﻣﻌﺎﻟم اﻟﺗوﺣﯾد‬

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   

 

Hamma Walid : Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils Le cas de la ville historique de Tlemcen. Olfa Bohli : La fabrication de l’Architecture en Tunisie indépendante. Anis ben Rhouma : Retisser la ville Boukerzaza Mehdi : La revalorisation du patrimoine bâti par l’espace public : les cas de la Vieille Ville de Constantine (Algérie) et l’éco-quartier de Vauban à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) Amira Chaghal : INTERSTICE un chez soi urbain productif Mejda Anen : Vers une requalification urbaine et architecturale de la percée de Sidi el Béchir Tunis 110 | P a g e


PDF et Articles:     

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Tableaux des figures : Figure 1: Paysage urbain de Tunis à l'indépendance et en 2012 (Source: Olfa Bohli) ........... 8 Figure 2: Frise chronologique de l'Hétérogénéité référentielle d'architecture ..................... 9 Figure 3: exemple de revitalisation urbaine, source (Google image) ................................. 15 Figure 4: Rénovation urbaine à Jérusalem (source: Urb-I.com) ......................................... 15 Figure 5: Avenue General Brosset, Lyon avant après (source: Urb-I.com).......................... 16 Figure 6: Intérêt de la régénération urbaine (source: Mejda Anen) ................................... 16 Figure 7: Exemple de support urbain et interventions ( source : auteure ) ........................ 17 Figure 8: Exemple d'édifice nécessitant une restauration (source : INP) ............................ 18 Figure 9: La synagogue de la Hara détruite en 1961 (source: Wikimedia) .......................... 19 Figure 10: Contexte et exécution du projet (source: archives Aga Khan) ........................... 20 Figure 11: Transformation envisagée par l'opération ( source : Olfa Bohli ) ...................... 21 Figure 12: L'état actuel de la place ( source: Google Maps ) .............................................. 21 Figure 13: Tunnel de Bab Souika actuellement (photo de l'auteure) ................................. 22 Figure 14: Le marché une manière d'occupation de l'espace partagé (source: rue de medina archive CPA) ..................................................................................................................... 23 Figure 15: L'effet centrifuge d'occupation (source: SWA group) ........................................ 24 Figure 16: Amassement des groupes (source: SWA group) ................................................ 24 Figure 17: Les types de mémoires de lieux (source : schéma personnel) ........................... 29 Figure 18: Croquis d'étude de l’ancien minaret Sidi el Béchir ............................................ 30 Figure 19: Minaret mosquée alJazira (Jelal Abdelkafi) ....................................................... 31 Figure 20: Minaret mosquée el Sebkha (source: Google image) ........................................ 31 Figure 21: Minaret mosquée Harmel (source: aquarelle de artasa.eu) .............................. 31 Figure 22: Aperçu du minaret la sebkha avec le nouveau minaret sidi el bechir (source : Google image)................................................................................................................... 31 Figure 23: Contraste du vécu d'aujourd'hui et d'hier ......................................................... 35 Figure 24: Schéma du palimpseste traces anciennes sur tracé nouveaux (sources : Cartes Google maps et henri Le François) .................................................................................... 35 Figure 25: Zaouias de la rue sidi elBechir (source: archives CPA) ....................................... 36 Figure 26: Passage d'un enterrement (source: archives CPA) ............................................ 36 Figure 27: Enseigne de la rue Sidi elBéchir (source: photo google) .................................... 36 Figure 28: Structure d’Emboitement des entités spatiales ................................................ 37 Figure 30 : Tunis Hafside (source: Wikimedia) ................................................................... 38 Figure 29 : Genèse et étapes d’étalement urbain de Tunis ................................................ 38 Figure 31: Première Carte moderne de Tunis 1830 (source: C.T Falbe) .............................. 39 Figure 32: Carte postale montrant la mosquée al Huloq (source: collection de cartes postales CPA) .................................................................................................................... 40 Figure 33 Emplacement de la rue à Tunis (source: Morched Chebbi)................................. 42 Figure 34 Evolution de la rue sidi el Béchir d'après Colin et Falbe ..................................... 42 112 | P a g e


Figure 35: Porte Bab Alioua, la zaouia, et le minaret de mosquée al matabiq qu’on entrevoit depuis la baie de la porte (source: CPA Tunisie)................................................. 43 Figure 36: Méthodes d'identification graphique ............................................................... 45 Figure 37: Evolution de Tunis sous protectorat (source: Morched Chebbi district de Tunis 1976) ................................................................................................................................ 47 Figure 38: Cartographie de l'évolution de Montfleury au faubourg Sud ............................ 49 Figure 39: Démolitions des murailles selon la cartographie de la médina.......................... 49 Figure 40: Aquarelle d'une boutique de Potier à la rue El Bechir par Charles Lallemand ... 50 Figure 43: Le mosquée sidi el Bechir avec son nouveau minaret au début du 20ème siècle (source: CPA Tunisie) ........................................................................................................ 51 Figure 41 Carte postale montrant l'aspect de la mosquée sidi El Bechir et son minaret démoli .............................................................................................................................. 51 Figure 42: Carte postale montrant l’échafaudage installé dans les travaux de reconstruction du nouveau minaret (source :CPA Tunisie) ................................................ 51 Figure 44: Bab Alioua en carte postale après Travaux ....................................................... 52 Figure 45: Bab Alioua par Charles Lallemand avant travaux .............................................. 52 Figure 46: organisation de Tunis en 1930 (source: Jellal Abdelkafi) ................................... 54 Figure 47: Délabrement des espaces intérieurs: patio etchicane mal-entretenus (source: Abdelkafi Jalel) ................................................................................................................. 55 Figure 48: Démolition de Bab Menara (source: Jelal Benna).............................................. 56 Figure 49:Concept de percée schématique (source: Google image) ................................... 57 Figure 50: Mobilité urbaine pour la ville moderne ............................................................ 57 Figure 51: Travaux de démolitions dans le projet de percée (source: Google) ................... 58 Figure 52: Tracé Haussmannien et ancien tracé ................................................................ 58 Figure 53: Traitement d'angle et percée Haussmannienne (source: Google) ..................... 59 Figure 54: Les grandes percées du 19ème siécle (source: Michael Darin) .......................... 59 Figure 55: Vue aérienne sur Alger après indépendance ..................................................... 60 Figure 56: Tracé de la percée sur l'ancien tracé ................................................................. 60 Figure 57: Plan des démolitions de Monastir (source: Bouzgarrou Rejeb A.) ..................... 61 Figure 58: Plan Deloge 1948 (source: Jelal Abdelkafi) ........................................................ 62 Figure 59: Une proposition parmis les 54 projets soumis (source: Imen BEN SAID) ........... 62 Figure 60: Soumission turque La traversée de la médina (source : Olfa Bohli) ................... 63 Figure 61: Soumission polonaise, voies surélevées (source: Olfa Bohli) ............................. 63 Figure 62: Projets de percées par Quaroni et DeCarlo à travers la médina (source: cartographie Leila Ammar)................................................................................................ 64 Figure 63: Vue aérienne sur la percée Sidi el Béchir (source: Jelal Abdelkafi) .................... 64 Figure 64: Travaux pour établir les réseaux d'assainissement à Bab al Jazira (source: Archive CPA) ..................................................................................................................... 65 Figure 65: Carte de conservation du patrimoine au faubourg Sud (source: Institut National du Patrimoine) .................................................................................................................. 65

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Figure 66 : Plan de circulation de Tunis 1975 (source : Centre d’archives d’architecture Tunis) ................................................................................................................................ 66 Figure 67 : Etat Actuel de la percée sidi el Béchir (source : PAU de Tunis) ......................... 66 Figure 68 : Parties démolies du tissu ancien pour le projet de la percée ............................ 66 Figure 69 : Disposition des immeubles projetée sur le tissu ancien du faubourg Sud ........ 66 Figure 70: Etude initiale de la percée (source: archives municipalité de Tunis).................. 87 Figure 71: Hiérarchie de l'Analyse urbaine ........................................................................ 88 Figure 72: Situation générale du site ................................................................................. 88 Figure 73: Accessibilité et sorties du centre ville ............................................................... 89 Figure 74: Grands Repères du faubourg Sud ..................................................................... 89 Figure 75: Coupes et Skyline d'état actuel ......................................................................... 91 Figure 76: Skyline schématique de la percée en 1960 ........................................................ 91 Figure 77: Tracés rue ruelle et impasses ............................................................................ 92 Figure 78: Densité flux véhiculaire .................................................................................... 92 Figure 79: Densité flux piétons .......................................................................................... 92 Figure 80: Flux véhiculaire ................................................................................................ 93 Figure 81: Constat aires de stationnement ........................................................................ 93 Figure 82: coquilles de Moles ............................................................................................ 94 Figure 83: Reconstitution en 3D des immeubles sidi el Béchir ........................................... 95 Figure 84: Repères à l'échelle Humaine selon la définition de P.Panerai ........................... 95 Figure 85: Axes et limites à l'échelle Humaine .................................................................. 95 Figure 86: Accessibilité immeubles ................................................................................... 96 Figure 87: Conflit des flux piétons et véhicule ................................................................... 96 Figure 88: Etude du soleil et masses .................................................................................. 96 Figure 89: Relevé des plans de l'immeuble Levandowsky (photos prises par auteure) ..... 97 Figure 90: Relevé des plans de l'immeuble Simon Taieb (photos par auteure) .................. 97 Figure 91: Relevé et mutations des façades (auteure) ....................................................... 98 Figure 92: Coupe sur dépôts (source: Archives Municipales de Tunis) ............................... 98 Figure 93: Délimitation et décomposition du Site (source: relevés de l’auteure) ..............100 Figure 94: Coupe transversale sur passerelles ..................................................................101 Figure 95: Esquisse de passerelles de 1er étage ...............................................................101 Figure 96: 1ère Esquisse et Ambiances .............................................................................102 Figure 97: Coupe transversale sur Tunnel ........................................................................102 Figure 98: Etude Tunnel: zones piétonnes/ véhiculières ...................................................103 Figure 99: Le Coworking space en volumétrie ..................................................................104 Figure 100: Détail de la dynamique fonctionnelle de la galerie sous la barre ...................104 Figure 101: Conception de la façade ................................................................................106 Figure 102: Vue sur la Façade et l'entrée du Tunnel .........................................................106 Figure d'analyse 1: Projet vu sur la rue Panepistimiou ...................................................... 68 Figure d'analyse 2: Ambiances du projet ........................................................................... 69 114 | P a g e


Figure d'analyse 3: Localisation de l’intervention .............................................................. 69 Figure d'analyse 4: Evolution historique d'Athènes ........................................................... 69 Figure d'analyse 5: Les réseaux de transport de l'avenue Panepistimiou .......................... 70 Figure d'analyse 6: Ambiances générales .......................................................................... 70 Figure d'analyse 7: Interventions ponctuelles ................................................................... 70 Figure d'analyse 8: Ambiances à la place Korai ................................................................. 71 Figure d'analyse 9: Ambiances de la place Dikaiosynis ...................................................... 71 Figure d'analyse 10: Maquette Omonoia square ............................................................... 72 Figure d'analyse 11: Coupe schématique sur la place et la station .................................... 72 Figure d'analyse 12: Aperçu général de l'intervention (source: Archdaily) ........................ 73 Figure d'analyse 13: Maquette du projet (source: P.E) ...................................................... 75 Figure d'analyse 14: Localisation du projet ....................................................................... 76 Figure d'analyse 15: Berlin au 18ème siècle ..................................................................... 77 Figure d'analyse 16: Mémoire ambivalente du site ........................................................... 77 Figure d'analyse 17: Parcours piéton................................................................................. 80 Figure d'analyse 18: Types de circulation .......................................................................... 81 Figure d'analyse 19: Accessibilité des tours…………………………………………………………………….81 Figure d'analyse 20: Grille des murs .................................................................................. 82 Figure d'analyse 21: Esquisses de conception de P.Eisenman ............................................ 83 Figure d'analyse 22: Esquisses de conception de P.Eisenman ............................................ 83 Figure d'analyse 23: Composantes du projet ..................................................................... 84 Synthèse 1: La rue Sidi el Béchir et ses repères ................................................................. 44 Synthèse 2: Faubourg Sud, ambiances générales .............................................................. 46 Synthèse 3: Rue sidi el Béchir au protectorat .................................................................... 53 Synthèse 4: Encombrement en élévation .......................................................................... 93 Synthèse 5: Morphologie urbaine et mobilité ................................................................... 93

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