Réseau Marguerite, de l’éducation agri-alimentaire au collège : une démarche pédagogique pour rendre les adolescent•e•s porteur•se•s d’innovations sur leur territoire CLAIRE LAMBERT
D
vimeo.com/432415990
Vidéo de présentation
MOTS-CLÉS : ÉDUCATION AGRI-ALIMENTAIRE, ADOLESCENT•E, INTERDISCIPLINAIRE, RÉSEAU, ANCRAGE TERRITORIAL
ans les discours sur la transition alimentaire et l’empowerment1 en réponse aux problématiques de notre siècle, on entend peu parler de la place de l’adolescent•e. Les actions du réseau Marguerite nous montrent pourtant que la jeune génération, avec l’accompagnement de l’Éducation nationale, peut jouer un rôle moteur. L’association « Réseau Marguerite, cultivons ensemble un monde plus juste ! » existe depuis 2019. Elle est le fruit d’un travail engagé depuis six ans dans des collèges autour de Lyon. Elle rassemble une quinzaine d’établissements du secondaire portant des projets d’éducation agri-alimentaire2 : une démarche innovante pour sensibiliser les adolescent•e•s au lien entre l’agriculture et leur alimentation. Chaque projet propose un parcours interdisciplinaire et contextualisé, permettant aux élèves de prendre conscience de leur environnement alimentaire et d’agir concrètement sur leur territoire.
1. Anglicisme qui signifie le développement du pouvoir d’agir des individus. 2. Expression utilisée par Julie Le Gall, mettant en évidence le lien entre agriculture et alimentation dans sa démarche.
D’UN DISPOSITIF DE RECHERCHE-ACTION AU RÉSEAU MARGUERITE La justice alimentaire à la source du projet
Un retour en arrière s’impose pour comprendre et dessiner les contours de cette initiative. En 2013, les chercheures Julie Le Gall et Camille Hochedez se questionnent sur l’accès aux produits de proximité : « Dans un contexte d’émergence et de juxtaposition spatiale de systèmes alimentaires à deux vitesses, quels facteurs influencent les connexions ou déconnexions entre espaces agricoles et certains secteurs urbains (“Suds du Nord”) ? » (Le Gall et Hochedez, 2015). Le terrain de recherche de Julie Le Gall : le quartier des Minguettes à Venissieux en banlieue lyonnaise, un quartier prioritaire de la politique de la ville, lui permet d’observer une situation de désert alimentaire3 et de déconnexion avec les espaces agricoles environnants pourtant très proches. Elle cherche à expliquer l’influence des représentations des habitant•e•s issu•e•s des quartiers défavorisés dans leur déconnexion avec l’agriculture et la situation d’injustice alimentaire. Exploitant le cadre conceptuel de la justice agri-alimentaire, elle émet l’hypothèse que c’est en travaillant à l’éducation et la sensibilisation 3. Plus précisément de désert des circuits courts (Nikolli et al., 2016).
23