Un paysage comestible à Lille-Hellemmes : vivre et manger son quartier MARIANE STEEN
L’
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Vidéo de présentation
MOTS-CLÉS : AGRICULTURE URBAINE, QUARTIERS PRIORITAIRES, LIEN SOCIAL, PARTICIPATION CITOYENNE
Épine est un quartier exceptionnellement vert avec un paysage de grande qualité. Ancienne cité de cheminots construite dans les années 1970, il abrite aujourd’hui une mixité sociale et culturelle mais souffre de son isolement, d’une mauvaise image et de difficultés socioéconomiques. Dans le cadre de la politique de la ville, le centre communal d’action sociale (CCAS) a pensé à l’agriculture urbaine comme levier pour améliorer la qualité de vie des habitants et l’attractivité du quartier, favoriser le lien social, produire une source d’alimentation saine et stimuler une microéconomie. Le CCAS a choisi les Saprophytes, collectif d'architectes et urbanistes, pour construire et mener un projet de transformation du quartier en cité-jardin comestible, reconnectant habitants, visiteurs et nature. Exemple type d'approche descendante, ce projet n'émane pas des habitants mais leur participation active est visée par les initiateurs. Or, c'est à l'heure actuelle la principale difficulté à laquelle se confrontent les animateurs. Le quartier comestible imaginé par ces acteurs extérieurs peut-il devenir un support pour le développement social local du territoire, pérenne et approprié par ses habitants ?
UNE CITÉ-JARDIN EN LISIÈRE D’HELLEMMES À DÉSENCLAVER : LES POUVOIRS PUBLICS S’ENGAGENT POUR LE QUARTIER Un quartier résidentiel mixte parsemé de vert…
La cité-jardin de l’Épine, présentée sur la figure 1, est un quartier d’habitat mixte, majoritairement social.
FIGURE 1. SCHÉMA DU QUARTIER L’ÉPINE : HABITAT, AMÉNAGEMENT ET ESPACES VERTS
(Source : les Saprophytes (carte), annotations de l’auteure)
Au centre, on retrouve des immeubles avec notamment de grands appartements pour des familles. Leur construction a amené une vague d’arrivants dans la cité de cheminots, issus de l’immigration et d’origine maghrébine pour beaucoup. Le quartier est parcouru par des chemins piétons bordés de haies et il est parsemé de placettes vertes et d’arbres. Un système d’impasses mène aux maisons de brique possédant des jardins individuels. Certaines sont privées et d’autres sont des logements sociaux gérés par le même bailleur que les immeubles, ICF. Les maisons privées sont habitées par des anciens cheminots ou par des habitants arrivés plus tard. Ce quartier de mille cinq cents habitants abrite donc une population multiculturelle, d’âges divers et arrivée à différentes époques.
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