STRUCTURES JEUNESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P

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Echange entre Lamine, avocat de la partie civile, et Mehdi, avocat du prévenu, sous l’œil vigilant de Blandine, de l’association Jeunes et citoyenneté. Lors de la première reconstitution, organisée le 20 novembre par la ville pour la journée des droits de l’enfant.

STRUCTURES JEUNESSE Verdict: bravo!

Quinze jeunes de tous quartiers ont reconstitué un procès. Séances de travail, représentations, visite au tribunal de Créteil, une aventure multi-apprentissages sur la citoyenneté, les autres et soi-même. Félicitations du jury !

« Les témoins, par ici! Les avocats, la présidente, mettez la robe s’il vous plaît. On s’installe». Ce vendredi 3 décembre, dans les coulisses de la Maison pour tous, c’est l’effervescence. «Oui, mais si je sais plus mon texte…», hésite une lycéenne. «Regarde-moi: j’ai confiance en toi! Tu vas y arriver». Blandine, juriste, rassure les troupes et donne les dernières consignes. Quinze jeunes de 14-15 ans s’apprêtent à entrer en scène pour reconstituer un procès. Prévenu, témoins, avocats, procureur, présidente, assesseurs, greffière, huissier audiencier, enquêtrice sociale… Ils ont travaillé et appris leur rôle pendant une dizaine de séances ; ils ont parfois écrit leur texte, comme Mehdi qui avait retenu les propos d’une policière venue faire de la prévention au collège. «Notre deuxième représentation se situe ce soir en cour d’appel, dans la chambre spéciale dédiée aux mineurs, pour ne pas refaire celle de novembre, et apprendre qu’en France, on a le droit de faire appel d’une décision», explique Blandine GRÉGOIRE, Campinoise, fondatrice de l’association Jeunes et citoyenneté. Car rien n’est laissé au hasard, des tenues professionnelles au code pénal sur les tables. 20h : «Mesdames, messieurs, le tribunal. Levezvous. Nous déclarons l’audience ouverte ». Pendant près d’une heure, Lamine, Mehdi, Ornella, Lana, Tasserie, Sarah, Sirine… et tous les autres tiennent le jeu : «vous avez 14 ans, et êtes prévenu pour avoir donné un coup de couteau. Et vous, mademoiselle, si vous êtes complice, vous risquez une peine égale à celle de l’auteur des faits». «Jurez-vous de dire la vérité, rien que la vérité?». Rapport de l’enquête sociale, réquisitoire du procureur, parole à la défense, puis suspension de l’audience pour le délibéré* . Coupable ou non coupable? La question est aussi posée au public, parents et jeunes. «L’expérience est très intéressante, commente la sœur ainée de Lana. Ils jouent des rôles importants, apprennent et nous apprennent». Pari réussi pour cette initiative -financée par la ville et la région- initiée par Serdar KILIC, responsable de Découvrir ensemble au Plateau, et Leïla BLIMI, sa stagiaire. De quoi favoriser le dialogue, déclencher des vocations de juristes ou comédiens… et redonner confiance. Bravo.

*Le jugement du tribunal reconstitué : 12 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis probatoire et suivi éducatif pendant 2 ans.

BÉATRICE LOVISA