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ÉDUCATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P

SANDRINE BECKER CHARLOTTE SAUVAGNARGUES

Culture

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à l’école

Éveil au cinéma, fresque street art, classe orchestre… prennent leur place dans les écoles de Champigny. Pour amener la culture au plus près des élèves dès le plus jeune âge, la ville innove, déploie et pérennise différentes actions artistiques - musique, danse, théâtre, arts plastiques - auprès des scolaires, dans tous les quartiers. Des projets menés avec l’Éducation nationale, des compagnies et artistes professionnels et des associations locales. Donner le goût de la culture aux petits Campinois pour grandir et s’ouvrir au monde!

Parcours éducatif

La culture, à Champigny, c’est dès la maternelle! Depuis cette rentrée, la ville développe un parcours d’éducation artistique et culturelle. Objectif: permettre aux petits Campinois de rencontrer des œuvres et des artistes, s’initier aux disciplines et développer leur sens critique. Parmi les projets: ateliers ciné-philo en lien avec Ciné junior en février, «Petits papiers dansés»* dans les crèches en mars, «Musique à l’école» en maternelle/CM1… En parallèle, des spectacles de la saison culturelle sont programmés sur le temps scolaire.

*dans le cadre du plan d’éveil du jeune enfant.

Enfant créateur

Des enfants qui élaborent un spectacle vivant et animent un festival? C’est l’Enfant créateur! Accompagnées pendant une année scolaire par l’école municipale de danse et des compagnies professionnelles, une quinzaine de classes primaire, issues de huit écoles cette année, construisent une production en danse, en théâtre et en cirque. En mai, ils seront à l’honneur du festival de l’Enfant créateur. L’occasion pour eux de se rencontrer, de découvrir l’univers du théâtre et d’assister à un spectacle de la saison culturelle.

Artistes en résidence

Un artiste? Une résidence? Kézako? C’est un temps pendant lequel un artiste se rend dans un espace dédié à la création, différent de son environnement quotidien, dans le but de se consacrer entièrement à un projet de création. Cette année, la ville accueille et soutient cinq artistes professionnels et compagnies émergentes en résidence au centre culturel JeanVilar et à la Maison des arts plastiques (Map). L’occasion de se faire connaître des habitants, mais aussi de réaliser des projets avec eux, notamment les scolaires. À l’instar de la compagnie de dansethéâtre No Man’s Land (lire reportage 21) et de l’autrice-illustratrice Géraldine Alibeu, qui bénéficie de l’aide municipale à la création.

Zoom sur…

La Cité éducative

Le projet de la Cité éducative* du Boisl’Abbé amène des actions culturelles au cœur des groupes scolaires AnatoleFrance et Jacques-Solomon. En mai-juin 2021, six classes de CE1 ont participé à des ateliers philo-cirque, portés par la compagnie Proyecto Precipicio. Par ailleurs, 110 élèves de CP du Bois-l’Abbé ont rencontré une autrice-illustratrice lors du parcours «Jeunes lecteurs» de la médiathèque Malraux. Des rencontres auront de nouveau lieu en mai-juin 2022. Enfin, le parcours «Découverte artistique», mené par les écoles d’art municipales, initie tous les élèves de maternelle à la danse, à la musique et aux arts plastiques.

*Dispositif national lancé en 2019, dans lequel s’inscrit la ville, visant à favoriser la réussite des enfants dans les quartiers prioritaires.

Culture à l’école

David, élève de CE2 en classe orchestre* à l’école élémentaire Albert-Thomas

«J’attends chaque lundi avec impatience pour aller au conservatoire Olivier-Messiaen avec mes camarades! J’ai choisi le tuba. Chaque semaine, on fait une heure de pupitre et une heure d’orchestre. Je ramène souvent mon instrument à la maison pour m’entraîner. J’adore jouer en groupe et découvrir différents styles de musique.»

*Projet engagé sur trois ans, du CE2 au CM2, pour 24 élèves encadrés par des enseignants du conservatoire, rémunérés par la ville.

Géraldine Alibeu, artiste en résidence, autrice-illustratrice

«Comme je réalise principalement des albums jeunesse, c’est important pour moi de partager mon travail avec un public jeune, de les initier à mon univers et à mon art. Mon projet va tourner autour du détournement d’anciennes cartes postales dans le but de proposer une vision subjective de Champigny.»

Sandrine Begrand, professeure de grande section à l’école maternelle Joliot-Curie

«Trois classes de l’école, de la petite à la grande section, participent au projet Mater & Cinéma. Le principe est de faire découvrir aux enfants le cinéma dans sa diversité. Les enfants assistent au visionnage de plusieurs courts métrages au Studio 66, puis nous travaillons dessus en classe. C’est un premier éveil à la culture et, pour les petites sections, leur première fois au cinéma!»

Patrice Latronche,

adjoint au maire en charge de la culture

Regards croisés

Artistes, élèves, enseignants, cadre municipal… Rencontres avec des acteurs, petits et grands, qui font la culture à Champigny.

Anaïs Gladieux, directrice des affaires culturelles

«L’an dernier, nous avons réalisé un recensement des projets menés auprès des scolaires, afin de favoriser une répartition équitable dans toutes les écoles. Actuellement, nous mettons en place un projet d’établissement qui prévoit des parcours d’éducation artistique, de la crèche au lycée et surtout en primaire, afin que toutes les actions se complètent et fassent sens.»

Comment la ville favorise t-elle la culture pour tous les élèves ?

Le socle de la culture, c’est l’enfance. Notre nouveau projet d’établissement favorise,dès le plus jeune âge, les découvertes et la pratique des disciplines artistiques sur l’ensemble des quartiers. Objectif: participer à l’épanouissement et à la construction des petits Campinois. La culture, c’est aussi partager un langage universel, apprendre autrement. Ainsi, nous développons divers projets en ce sens, notamment: initiation au street art avec différents artistes et orchestre symphonique «Démos»* avec la Philarmonie de Paris

*Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale.

Reproduction vivante du tableau Le Serment des horaces par les élèves de Louise-Michel.

© DR

EN IMMERSION Les jeunes font «genres»

Rencontre avec des élèves de seconde du lycée Louise-Michel qui participent de janvier à mai, à un projet d’éducation artistique et culturelle sur les représentations de genres, accompagné par la ville.

«Moi, ça ne m’a pas choqué de voir un homme dénudé sur scène. Si on l’est, c’est parce qu’on n’est pas habitué. C’est le corps de la femme qui est montré dans la pub et au cinéma», défend Salomé, 16 ans, cet après-midi de janvier au lycée Louise-Michel, devant ses camarades et la chorégraphe Leila GAUDIN de la compagnie No man’s land. Il y a quelques semaines, les jeunes Campinois ont assisté à la dernière création de l’artiste, Appelez-moi Madame1 , qui traite des performances de genres, au théâtre L’Étoile du Nord à Paris. Une expérience vécue dans le cadre du projet «Des clichés qui dégenrent», proposé par la ville, auquel participe également une classe de Marx-Dormoy.

Pratique artistique et réflexion collective

Première séance à Louise-Michel, la chorégraphe invite les élèves à entrer dans l’univers «No man’s land»... « Progressivement, ils vont expérimenter pratique artistique et réflexion. Le plaisir et la curiosité seront au centre des rencontres», souligne t-elle. Après un temps d’échanges, filles et garçons travaillent par petits groupes à la reproduction vivante du tableau Le Serment des horaces3 . We are the champions de Freddy Mercury retentit dans la salle, le premier groupe se met en scène dans la peau des personnages de l’œuvre classique, et tient immobile jusqu’à ce que Leila coupe le son. Sourires, rires, les élèves réagissent à cette nouvelle perception de leur corps… Pour Michelle LOARER, enseignante qui participe régulièrement aux projets de la ville, «traiter l’égalité femmeshommes, c’était une évidence car en bac pro ASSP2, la majorité des élèves sont des filles». Originalité du projet, «il implique aussi des lycéens de Paris et Pontault-Combault. L’objectif est de croiser les élèves de territoires proches, explique Virginie PETIT, responsable du développement des publics du service municipal Spectacle vivant. Ils devront mettre en scène et incarner des tableaux exprimant leurs représentations sur le genre. Leurs œuvres seront photographiées pour créer une exposition collective.» Par l’art, jouer ou déjouer le genre, telle est la question.

1 Accueilli à Champigny en résidence fin 2021 et en représentation en février 2022. Raconte un enterrement de vie de jeune fille avec ses tous ses clichés; trois femmes réinventent ce qui fait une femme, un homme cherche quel homme il est. 2 Accompagnement, soins et services à la personne. 3 De Jacques-Louis David (1785)

LEILA GAUDIN

CHORÉGRAPHE DE LA COMPAGNIE NO MAN’S LAND

«Les générations actuelles sont incroyablement en avance sur le sujet du genre. Il y a une connaissance, un engagement, une réflexion aboutie. Mais ces questions peuvent être source de souffrance. Par la pratique artistique, nous dépoussiérons les représentations et développons des outils.»

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