peut-on Assassiner la paix ?

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Peut­on assassiner la paix ?

Mohandas dit «Mahatma» Gandhi (1869­1948) Point de vue de l'assassin

Déclaration de l'assassin de Gandhi, Nathuram Godse, au tribunal: Texte original sur http://ngodse.tripod.com/defense.htm Extraits ici sélectionnés et traduits par Pierre Jaquet


Déclaration de l'assassin de Gandhi, Nathuram Godse, au tribunal: Né [en 1910] dans une famille de Brahmanes très religieuse, j'ai instinctivement révéré la religion hindoue, l'histoire hindoue et la culture hindoue. J'ai toujours été fier de l'hindouisme en tant que tel. En grandissant, j'ai développé une tendance à la libre­pensée qui ne subissait pas les interférences et les soumissions à aucun «isme», politique ou religieux. C'est pourquoi j'ai travaillé activement à l'éradication du statut des intouchables et à celui du système des castes, basé exclusivement sur la naissance. J'ai rejoint ouvertement les mouvements anti­castes et toujours affirmé que tous les Hindous étaient égaux en droits, dans la société et dans la religion et devraient être estimés selon leur mérite et non selon les hasards de la naissance dans une caste particulière ou par leur profession. J'ai participé publiquement à des repas anti­castes, organisés pour des milliers d'hindous, qu'ils soient Brahmanes, Ksatriyas, Vaisya, Chamars et Bhangis, tous y ont participé. Nous avons brisé les règles des castes et mangé en compagnie les uns des autres. [...] Mes lectures et mes réflexions m'ont amené à croire que mon devoir était de servir l'hindouisme et les Hindous comme patriote et comme citoyen du monde, pour assurer la liberté et la sécurité et les intérêts de quelque 300 millions de personnes, qui représentent un cinquième de l'espèce humaine. Cette conviction m'a amené à me dévouer pour le programme et l'idéologie Sanghtaniste hindoue, qui seule, je suis venu à le croire, peut gagner et préserver l'indépendance nationale de l'Inde, ma patrie, et lui permettre de rendre de vrais services à l'humanité. Depuis 1920, depuis la démission de Lokamanya Tilak, l'influence de Gandhi sur le Congrès a augmenté, puis est devenue dominante. Ses activités pour réveiller l'opinion publique étaient extraordinaires dans leur intensité et ont été renforcées par le slogan de vérité et de non­violence qu'il affirmait en se montrant ostensiblement dans tout le pays. Aucune personne sensée ne pouvait émettre d'objection à de tels slogans. En fait, il n'y avait rien de nouveau et d'original en eux. Ils sont implicites dans tout mouvement public. Mais c'est aussi un rêve fou que de croire que l'esprit humain est, ou peut devenir, capable d'adhérer scrupuleusement à ces principes élevés dans sa vie de tous les jours. En fait l'honneur, le devoir et l'amour de l'autre peuvent aussi nous éloigner et nous faire mépriser la non­ violence au profit de la force. Je ne pourrai jamais concevoir qu'une résistance armée à une agression soit injuste. [...] Gandhi a fait beaucoup de bien en Afrique du Sud pour obtenir des droits et un bien­être pour la communauté indienne. Mais lorsqu'il est rentré en Inde, il a développé un esprit subjectif selon lequel il était le juge ultime de ce qui était bien et de ce qui était mal. Si le pays voulait de son autorité, il devait accepter son infaillibilité; si le pays refusait, il se tenait à l'écart du Congrès et continuait ses activités. Envers une telle attitude, il n'y avait pas de compromis: Ou le Congrès devait capituler face à ses volontés, ses excentricités, sa vison saugrenue, métaphysique et primitive, ou il devait faire sans lui. [...] Ainsi le Mahatma est devenu juge et partie de sa propre cause. Ces folies et ces insanités puériles, couplées avec une vie extrêmement austère, son activisme incessant et son caractère élevé ont rendu Gandhi irrésistible. Beaucoup de gens, qui pensaient que sa politique était irrationnelle, devaient se retirer du Congrès ou devaient placer leur intelligence à ses pieds et faire ce qu'il aimait. Dans une position aussi totalement irresponsable, Gandhi était coupable de gaffes après gaffes, échecs après échecs, désastres après désastres. La politique pro­musulmane de Gandhi est flagrante dans son attitude perverse sur la question de la langue nationale de l'Inde. Il est tout à fait évident que le Hindi a la préséance pour devenir la première langue. Au début de sa carrière, Gandhi a donné une grande impulsion au Hindi et, ayant remarqué que


les Musulmans ne l'aimaient pas, il devint le champion de ce que est appelé Hindoustani. Chacun sait en Inde qu'il n'y a pas de langue appelée ainsi; elle n'a pas de grammaire ni de vocabulaire. C'est tout au plus un dialecte, parlé mais non écrit, une langue bâtarde qui mélange Hindi et Urdu, et même la sophistication du Mahatma n'a pas réussi à le rendre populaire. Mais dans son désir de plaire aux Musulmans, il a insisté que le Hindoustani seul devrait être la langue nationale de l'Inde. Le charme et la pureté de langue hindi devaient être prostitués pour plaire aux Musulmans. Toutes ces expérimentations étaient faites aux dépens des Hindous. [...] L'Inde a subi une vivisection et un tiers de son territoire est devenu sol étranger le 15 août 1947. [...] Lorsque les plus hauts responsables du Congrès, avec le consentement de Gandhi, divisent et déchirent le pays ­ que nous considérons divin ­ mon esprit est rempli de haine et de colère. Une des conditions imposées par Gandhi pour mettre fin à sa grève de la faim était que les mosquées de Delhi, occupées par des réfugiés hindous, soient évacuées. Mais lorsque les Hindous au Pakistan ont été sujets à de violentes attaques, il n'a pas émis un mot de protestation. [...] Gandhi est souvent dénommé «père de la nation». Mais si c'est le cas, il a échoué dans son devoir paternel en agissant traîtreusement par son acceptation de la partition. Je maintiens fermement que Gandhi a échoué dans ses devoirs. Il a prouvé être le père du Pakistan. Sa voix intérieure, son pouvoir spirituel et sa doctrine de non­violence tout cela s'est bien vite écroulé devant la volonté de fer de Jinnah et s'est avéré sans force. Pour résumer, j'ai pensé et prévu que je serai complètement discrédité, et la seule chose que je peux attendre des gens n'est rien d'autre que de la haine, et à leurs yeux je perds tout honneur, ce qui a plus de valeur que la vie. Mais en même temps, j'ai pensé que la politique indienne, sans Gandhi, s'avérerait plus sensée, capable de reprendre le dessus, et se renforcerait avec ses forces armées. Sans aucun doute mon futur personnel est­il totalement ruiné, mais la nation a des chances de se sauver des empiètements du Pakistan. Les gens peuvent m'appeler ou me qualifier d'être dénué de bon sens ou de carrément fou, mais la nation aura des chances de suivre sa destinée sur des bases que je considère nécessaires pour construire un pays. Ayant bien réfléchi à la question, j'ai pris la décision finale et je n'en ai parlé avec personne. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai tiré sur Gandhi, le 30 janvier 1948, sur le lieu de prière, dans sa maison de Birla. J'affirme que mes coups de feu étaient dirigés contre une personne dont la politique et l'action ont amené violence, ruine et destruction pour des millions d'Hindous. Il n'y a aucun système légal qui puisse amener un accusé de tels crimes devant un tribunal et c'est pour cela que j'ai tiré ces balles fatales. [...] Je me tiens face à la cour, prêt à assumer mon entière part de responsabilité pour ce que j'ai fait. [...] J'aimerais ajouter que je demande aucune grâce particulière, ni que personne à mes côtés ne sollicite de faveur pour moi. Mon assurance sur l'aspect moral de mon action n'a pas été ébranlée par toutes les critiques qui m'ont été adressées de tous les côtés. Je n'ai pas de doute que des historiens honnêtes du futur évalueront un jour correctement le poids de mon acte et en trouveront la valeur. Nathuram Godse a été condamné à mort et pendu le 15 novembre 1949.


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