Lcff magazine n°35

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Š-Yann-Caradec


Édito Florence Teste, rédactrice en chef

Très chers lecteurs, Le magazine LCFF est habituellement un lieu où les questions de politique, de religion, de philosophie ne sont pas abordées. En effet, nous sommes lus dans 194 pays à travers le monde et nous devons composer avec les spécificités de chacun, qu’il vienne du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest. Notre magazine est le lieu où, justement, il n’y a pas de place pour alimenter les divergences entre les nations et entre les croyances. Il n’y a de la place que pour trouver des points communs entre tous nos lecteurs : l’amour de la Culture, des beaux textes, de tout ce qui peut être positivement remarquable, l’envie de comprendre le monde et d’en savoir plus sur ceux qui sont passionnés, comme nous, par des valeurs, un art de vivre, une langue, et ce à travers toute la francophonie. Mais aujourd’hui, je ne veux pas retenir mes mots car cela reviendrait à limiter notre liberté et à renier ce que nous sommes. La France est en guerre, nous répète-t-on depuis les attentats du vendredi 13 novembre à Paris. C’est vrai. Nous le voyons aux hommes en arme qui arpentent nos rues, nos gares, nos aéroports. Et aux regards soupçonneux des passants et des voyageurs. Mais la vie est toujours plus forte. Quand le deuil aura été assimilé, nous reprendrons notre vie quotidienne. Nous ne serons peut-être plus jamais aussi insouciants qu’avant ce «vendredi 13», mais nous nous devons de revenir à ce que nous sommes vraiment, sans peur et sans honte. Afin que se poursuive ce bel idéal de Liberté, égalité, fraternité. Bien sûr, ce n’est pas gagné, mais nous devons mettre toutes nos forces dans cette lutte inégale contre la haine, l’ignorance et la défiance. Avec votre soutien, nous continuerons à avancer. Merci à toutes et à tous ! C’est justement pourquoi LCFF va poursuivre son activité ! Ainsi, je suis vraiment très heureuse d’accueillir de nouveaux chroniqueurs : Kahina et Ida vont se joindre à nous pour partager leurs passions pour la littérature et le cinéma. Et Chloé va nous aider, chaque mois, à fabriquer des objets ou des décorations pour rendre notre quotidien plus beau. Ce mois-ci, nous avons préparé pour vous un numéro sur La Nouvelle-Orléans. Nous nous intéressons à sa cuisine, sa musique, ses festivités, son architecture, son histoire. Nous vous proposons également de lire un passage de l’un de nos plus grands écrivains du XIXe, Chateaubriand, qui a décrit la belle Louisiane dans son roman Atala. Et toujours, les rubriques Grammaire, Afriques, Coin des profs, Environnement, Focus sur un métier et bien sûr, notre feuilleton Miam ! Bonne lecture ! Florence TESTE

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DESSIN ANIMÉ

VICE VERSA ART

BANKSY MUSIQUE

LOUIS ARMSTRONG

8 P. 11 P. 12 P.

LA NOUVELLE-ORLÉANS TOURISME

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DU 28 NOV. 2015 AU 6 MARS 2016 MUSÉE FABRE

MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE

SeNUFO ART & IDENTITÉS EN AFRIQUE DE L’OUEST

Artiste non identifié, Figure d’oiseau (détail), bois, H. 138 cm, Collection particulière, © Jon Lam


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14 P. 19 P. 17

LIVRE

6

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L’ÉCUME DES JOURS LITTÉRATURE FRANCOPHONE

L’ÉQUATION AFRICAINE ROMAN À SUIVRE

SE JETER DANS LA GUEULE DU LOUP

LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT

21 P. 26 P. 29 P. 32 P. 32 P. 36

HISTOIRE

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LES DÉCOUVREURS FRANÇAIS

HISTOIRE

L’EMPREINTE DU MISSISSIPPI ENVIRONNEMENT

UN FOYER DE CUISSON FOCUS SUR UN MÉTIER

INGÉNIEUR DU GÉNIE CIVIL IMAGIER

DES JOUETS SOUS LE SAPIN AUTEUR

FRANÇOIS RENÉ DE CHATEAUBRIAND

CINÉMA

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MARDI GRAS SOCIÉTÉ

38 P. 40 P. 43 P. 44 P. 49

GRAMMAIRE

P.

LES ARTICLES COIN DES PROFS

L’AGENCE DE PUBLICITÉ PÉDAGOGIE

AGITOX RFI

LEITMOTIV JEUX

24

P.

30

LE WAX AFRIQUE

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LES

ARTICLES

À DES NIVEAUX DIFFICULTÉ REPRÉSENTÉE

PAR

LE

DE

SONT

46

ADAPTÉS

B1 À C2. LA L’ARTICLE EST

PICTOGRAMME

EN

FORME DE LIVRE EN HAUT DE LA PAGE.

LES CE

ARTICLES

QUI

PICTOGRAMME

COMPORTENT EXISTENT

EN

VERSION AUDIO

LA CUISINE DE LOUISIANE

CUISINE


© Climax Films

Le Tout Nouveau Testament de Jaco van Dormael

Cinéma Q

ue l’on croie en Jésus-Christ, Bouddha ou Allah, la religion est une chose très personnelle. D’un texte à l’autre, l’idée de Dieu change, à tel point que certaines personnes en arrivent à se faire leur propre idée de la religion. C’est le cas de Jaco Van Dormael, cinéaste belge, qui réinvente1 l’image du Créateur d’une manière très originale

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et antipathique. Il a une calvitie naissante et passe ses journées à écrire les « Lois de l’emmerdement universel » pour tyranniser4 les Hommes. C’est donc Dieu qui a décidé qu’une tartine tombe 3

toujours sur le côté beurré ; que la file d’attente que l’on choisit au supermarché est toujours la plus lente ; ou encore que le téléphone sonne au moment exact où on entre dans la baignoire. Bref, vous l’aurez compris, ce sont ces lois qui impliquent les 6

petits désagréments5 journaliers qui finissent par nous gâcher l’existence. Après Dieu, on nous présente sa famille. Sa déesse6 de femme est fan de base-ball. Elle collectionne les vignettes de ses joueurs préférés et nourrit un amour profond pour J.-C., son fils qui a décidé de fuguer7 il y a quelques milliers d’années dans le but de rejoindre le monde des humains. Enfin, le dernier membre de la famille est la fille de dieu, Ea. Tout comme son frère, elle décide de fuguer pour échapper à la tyrannie de son père. Une fois sur Terre, elle se met à la recherche de six apôtres qui l’aideront à écrire une version plus fraîche du Nouveau Testament pour rendre le monde meilleur.

© Climax Films

Pour Jaco Van Dormael, Dieu est grand, bedonnant


redonnant espoir aux personnages jusque là abattus par la vie. Sans se vouloir trop philosophique, le film a des tendances philanthropiques9, laissant le spectateur se questionner sur la condition de l’Homme et de sa plus ou moins courte existence sur Terre. Avec un casting franco-belge de choix : Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve, François Damiens, et des acteurs moins connus, le réalisateur réussit un joli coup marketing et propulse le film en tête du box office. Léger, prenant et rythmé grâce à une bande son de qualité, ce long métrage a toutes les chances d’entrer dans les films cultes du cinéma francophone.

© Climax Films

Loin de la description du bienfaiteur8 faite par l’église, le Tout Nouveau Testament nous présente un dieu horrible ; un point de vue assez provocateur et même critique que nous livre le cinéaste. Quelle audace de s’attaquer à un thème aussi sensible et à un personnage aussi intouchable, diront certains ! Néanmoins, si l’on regarde au-delà du caractère divin des personnages, il reste une histoire de famille assez banale dans laquelle on retrouve un père alcoolique, une mère soumise et discrète et des enfants qui n’ont pas d’autre solution que de fuguer. Dans un Bruxelles sombre et pluvieux aux décors assez romanesques, l’histoire évolue pourtant de manière optimiste. Ce paysage dramatique est très vite égayé par la toute jeune Ea qui apporte un élan de fraîcheur, de couleur et de légèreté,

© Climax Films

Là encore, le réalisateur belge nous surprend ; les six apôtres choisis par Ea sont vraiment hors normes : un tueur à gage, une femme zoophile, une handicapée … et on s’arrêtera là pour garder la surprise.

Romain Devaux

Lexique 1. réinvente (v. réinventer) : inventer une nouvelle fois

6. déesse (n. f.s.) : dieu féminin

2. bedonnant (adj. m.s.) : qui a un gros ventre

7. fuguer (v) : s’échapper, partir

3. calvitie naissante : début de la perte des cheveux

8. bienfaiteur (n. m.s.) : celui qui fait le bien

4. tyranniser (v.) : exercer un pouvoir autoritaire et cruel

9. philanthropiques (adj. f.p.) : qui veulent améliorer la vie

5. désagréments (n. m.p.) : difficultés, problèmes

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© The Walt Disney Company France

Vice versa

un voyage initiatique en hommage à la complexité des émotions humaines

Dessin animé

© The Walt Disney Company France

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© 2015 Disney•Pixar

Je dois avouer que j’étais assez sceptique en voyant l’affiche de Vice Versa : personnages mignons et simplistes aux traits presque caricaturaux, dessin extrêmement coloré… Autant dire que l’ambiance enfantine qui s’en dégageait m’a fait penser qu’il s’agirait d’une énième1 production commerciale prenant les bambins2 pour des simplets3. Et bien, je suis bien heureuse d’avoir été détrompée.

Vice Versa est un récit initiatique classique qui raconte l’histoire de Riley, une petite fille de onze ans qui voit son univers soudainement chamboulé4 lorsque sa famille décide de déménager au Texas, l’obligeant à abandonner tous ses repères et à faire face à de nouvelles difficultés (père surchargé par le travail, emménagement dans une maison crasseuse5 et lugubre6, nouvelle école etc.) L’originalité du scénario réside cependant dans l’angle narratif qui est choisi : ainsi l’histoire n’est pas uniquement racontée du point de vue de Riley mais de celui de ses émotions, Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère. L’histoire se passe à l’intérieur de la tête de l’enfant et se concentre principalement sur les interactions entre ses différentes émotions tandis que l’on découvre au fur et à mesure7 comment celles-ci contrôlent la vie de la petite Riley. La narration est donc mise en place à deux niveaux tandis que l’on observe en parallèle les évolutions de l’héroïne8


© 2015 Disney•Pixar

et de ses émotions, qui apprennent tous à affronter9 de nouvelles difficultés et à grandir ensemble. Ce qui m’a tout de suite frappée dans Vice Versa, c’est l’intelligence de l’écriture et le travail sur les personnages. Ainsi, chaque protagoniste10 a beau personnifier une émotion particulière, ceux-ci sont loin d’être unidimensionnels et possèdent leurs propres caractéristiques. Ils sont particulièrement bienveillants envers Riley, ce qui motive la plupart de leurs actions (Peur se chargera d’effrayer Riley quand il la croira face à un danger par exemple). Une manière intelligente de dire enfin aux enfants que même les émotions typiquement considérées comme négatives font partie d’eux et que tout n’est pas noir ou blanc. L’intellect humain est donc régi par des mécanismes changeants, qui se complexifient lorsque l’enfant prend de l’âge. En plus de sa narration complexe et de ses personnages profonds, drôles et attachants, le film est doté11 d’un univers visuel époustouflant, que j’ai adoré pouvoir découvrir sur grand écran. Ainsi, l’esprit humain est représenté comme un monde à part entière où chaque élément géographique fait référence à une fonction cérébrale, tandis que les personnages se promènent à travers des endroits aussi loufoques12 que hauts en couleurs13 comme le labyrinthe de la mémoire à long terme, le pays de l’imagination, le gouffre14 de l’oubli ou encore le studio des rêves. On assiste donc à la mise en place d’un véritable monde à part entière où tout est pensé de manière

aussi fonctionnelle qu’efficace visuellement : ainsi les souvenirs de Riley sont par exemple représentés par différentes boules de couleurs (la couleur représentant l’émotion liée à un souvenir particulier) qui sont ensuite triés et emmagasinés selon leur importance (les souvenirs les plus importants viendront nourrir les îlots de personnalité de Riley tandis que ceux ne comptant plus pour elle sont jetés dans le gouffre de l’oubli). Le tout est extrêmement dynamique, détaillé et imaginatif, pour un véritable tour de force15 visuel, loin de la simplicité apparente vendue par l’affiche du film. Au final, Vice Versa est donc un film riche et haut en couleurs qui, malgré son apparence enfantine, saura s’adresser autant aux petits qu’aux grands. De quoi nous rappeler que les films d’animation ne sont pas forcément destinés aux enfants et que, même lorsque ceux-ci s’adressent à un public plus jeune, il est essentiel de tenter de leur transmettre des valeurs complexes et matures qui leur donneront les outils nécessaires pour bien démarrer dans la vie.

Ida Jouband

Lexique 1.énième (adj. f.s.) : qui arrive après un grand nombre

8. héroïne (n. f.s.) : personnage féminin principal

d’éléments identiques 2. bambins (n. m.p.) : enfants 3. simplets (n. m.p.) : idiots 4. chamboulé (adj. m.s.) : bouleversé, changé 5. crasseuse (adj. f.s.) : sale 6. lugubre (adj. f.s.) : effrayant 7. au fur et à mesure (adv.) : progressivement

9. affronter (v.) : faire face 10. protagoniste (n. m.s.) : personnage 11. est doté (v. doter) : est composé, possède 12. loufoques (adj. m.p.) : fous, fantaisistes, farfelus 13. hauts en couleurs : qui ont beaucoup de caractère 14. gouffre (n. m.s.) : trou très profond dans le sol 15. tour de force (n. m.s.) : exploit

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du 28 janvier au 18 septembre 2016

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Š Lucky comics 2015

exposition


© Shop Until You Drop by Banksy.JPG

Banksy : un artiste street art très engagé Art

© Shop Until You Drop by Banksy.JPG

Qu’est-ce que le street art ? Comme son nom l’indique, le street art est un art qui est né et s’affiche dans la rue. Il peut prendre diverses formes allant du graffiti aux peintures murales, en passant par les projections vidéo par exemple. De par son caractère souvent illégal (beaucoup d’artistes n’ayant pas les autorisations nécessaires pour s’afficher dans des lieux publics), cette forme d’art porte en elle un fort message subversif1. En effet, beaucoup d’artistes se servent de leurs œuvres pour transmettre des messages militants ou politiques, comme nous allons le voir avec Banksy. Un artiste mystérieux et révolutionnaire Même si l’identité de cet artiste reste très méconnue (on sait notamment qu’il est né en 1974 à Bristol), ses travaux ont eu un impact particulièrement fort, et cela à travers le monde. Ainsi, cet artiste contestataire travaille au pochoir et à la bombe afin de créer des œuvres cyniques, anticapitalistes, ou encore poétiques, le tout avec beaucoup d’humour et d’ironie. Grand pacifiste, Banksy Une critique du capitalisme à Londres.

s’est aussi fait particulièrement remarquer en 2005, lorsqu’il s’est rendu à la frontière israélo-palestinienne. Il réalise alors neuf peintures sur le mur de Gaza (le mur qui sépare les Israéliens des Palestiniens), comme une petite fille tenant un ballon en forme de cœur ou une colombe vêtue d’un gilet pare-balles. Des messages touchants et poétiques qui montrent que, loin d’être du simple vandalisme, l’art de rue est une pratique à part entière qui peut transmettre des messages engagés et forts. Un travail qui fait des envieux Mais Banksy a aussi fait la une à travers un autre fait divers des plus surprenants. Ainsi, l’année dernière à la NouvelleOrléans, quatre hommes munis d’un marteau-piqueur ont tenté de voler une de Une des œuvres pacifistes de Banksy. ses œuvres, La Petite Fille au Parapluie. Des gardes ont depuis été mis en place sur le site pour éviter toute nouvelle tentative. Une situation bien ironique pour un artiste souvent hors la loi et ant la liberté d’expression.

© Banksy.bomb.jpg

Beaucoup en parlent mais peu l’ont déjà vu. En effet, malgré sa notoriété, l’artiste Banksy a tendance à se faire discret. Présentation de ce personnage hors du commun.

Ida Jouband 1. subversif (adj. m.s.) : qui porte des idées contraires à la pensée

commune

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Louis Armstrong

L’ambassadeur du jazz de La Nouvelle-Orléans

Musique Figure emblématique

du jazz, Louis Armstrong est un trompettiste, chanteur, compositeur et chef d’orchestre américain, né à La Nouvelle-Orléans, en 1901. Issu d’une famille pauvre et vivant dans un quartier défavorisé, il aurait pu devenir délinquant à l’âge de treize ans, mais sa rencontre avec un professeur de musique l’oriente vers un nouveau destin. Ne sachant pas lire les partitions2, il accompagne des fanfares et des musiciens dans des clubs en improvisant. Il est surnommé « Satchmo », pour Satched mouth en anglais, « bouche de sacoche3 » en raison de la taille de sa bouche. En 1922, il rejoint Chicago et enregistre ses premiers succès sous son nom. Il crée son orchestre, le Hot Five, puis poursuit son ascension vers le succès en partant à New-York. Là-bas, il se produit avec Fats Waller pour la revue Hot Chocolate. Il multiplie les concerts aux États-Unis et en Europe, avec l’appui du gouvernement américain, comme ambassadeur culturel. Devenu une célébrité à cette époque, il tourne dans de nombreux films, notamment Romance Inachevée (The Glenn Miller Story) d’Anthony Mann, ou La route du bonheur de Maurice Labro. En 1950, Louis Armstrong réduit son groupe The All Stars à six membres et revient au style Dixieland qui l’a rendu célèbre à ses débuts. Il enregistre trois albums avec Ella Fitzgerald, dont Porgy and Bess, album incontournable4. Il compose la plupart de ses 1

tubes à cette époque. On retiendra les plus connus, Hello Dolly, What a wonderful world, Summertime, When the saints go marchin in, et tant d’autres… À noter qu’il réinterprète deux grands classiques de la chanson française, C’est si bon de Henri Betti, et La vie en rose d’Édith Piaf. Plus tard, il continue sa carrière dans la musique en privilégiant le chant, malgré ses problèmes de santé. Il s’éteint en 1971 à New-York, à l’age de soixante-neuf ans, terrassé par une crise cardiaque. Louis Armstrong laisse derrière lui un héritage immense pour le jazz notamment l’improvisation à la trompette dont il a été le précurseur5.

Le coup de cœur d’Alexis :

Fantazio, La vie moins chère, Editions La Fugitive,

2015 : Un contrebassiste plein de talent, qui sort des sentiers battus6 avec un album complètement dingue. À écouter pour les oreilles curieuses7.

Lexique 12

Alexis Caucigh

1. figure emblématique : icône, représentant

4. incontournable (adj. m.s.) : qu’on ne doit pas manquer

2. partitions (n. f.p.) : feuilles sur lesquelles on écrit la musique

5. précurseur (n. m.s.) : celui qui invente, annonciateur

3. sacoche (n. f.s.) : sac de ville

6. sort des sentiers battus (exp.) : propose des choses nouvelles


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L’Écume des jours de Boris Vian

Livre En résumé La vie à la Nouvelle-Orléans est belle. Entre le jazz et ses inventions, Colin n’a pas besoin de travailler. Il est riche, fougueux et romantique. Il rencontre Chloé lors d’une fête entre amis, ils tombent tous les deux fous amoureux, se marient et sont heureux. Peu de temps après leur union, Chloé tombe gravement malade : elle a un nénuphar1 qui pousse dans le poumon droit. Colin dépense alors toute sa fortune pour lui acheter le seul remède qui peut la guérir : des fleurs. Leur idyllique2 histoire d’amour s’assombrit3 peu à peu… A propos du livre L’Écume des jours est une histoire d’amour peu conventionnelle. Rédigé comme un conte, le roman de Boris Vian, publié en 1947, est unique en son genre et a été fortement critiqué à sa sortie. Sous des airs de jazz (musique chère à Boris Vian), l’histoire est imagée de bout en bout. La maladie, le travail, la douleur et le chagrin sont décrits grâce à des termes

et des images bien spécifiques : tout au long de l’histoire, alors que la maladie de Chloé s’aggrave, l’atmosphère s’alourdit, les murs de leur maison se resserrent comme un étau4 autour d’eux et les couleurs disparaissent progressivement. Au sujet de l’auteur Boris Vian est un écrivain français de renom, même si cela n’a pas toujours été le cas. Né le 10 mars 1920 et décédé le 23 juin 1959, ses publications n’ont au début pas du tout plu5. Avec une plume unique, il a su utiliser l’humour, la poésie et des images un peu loufoques6 pour critiquer le début de la société de consommation. Il a écrit des textes et des romans mais aussi chanté et joué de la trompette. Il est notamment connu pour avoir écrit et chanté Le Déserteur (1954) qui lui a également valu d’être censuré avant d’être acclamé7.

Kahina Chouiter

Lexique 1. nénuphar (n. m.s.) : fleur qui pousse dans l’eau 2. idyllique (adj. f.s.) : merveilleuse, idéale 3. s’assombrit (v. s’assombrir) : devient difficile 4. étau (n. m.s.) : dispositif qui sert à maintenir 2 pièces ensemble de

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manière immobile

6. n’ont pas du tout plu (v. plaire) : n’ont pas été appréciées, aimées 7. loufoques (adj. f.s.) : fantaisistes, bizarres 8. acclamé (v. acclamer. Part. passé passif ) : salué, reconnu, apprécié


L’Equation Africaine Yasmina Khadra

Littérature francophone En résumé Suite au brutal décès1 de sa femme et d’une longue période de deuil2, Kurt Kraussman, un jeune médecin allemand, accepte d’accompagner un ami qui part en mission humanitaire en Afrique. Lors de leur traversée en voilier pour atteindre les Comores, ils sont pris en otage3 par des pirates africains. Cette malencontreuse4 rencontre les emmène à travers une Afrique brutale mais authentique. Leurs bourreaux5 sont des personnages cruels et prêts à tout. Les Européens découvrent cependant qu’ils sont capables du pire comme du meilleur. Kurt Kraussman s’aperçoit aussi que chacun des personnages, ravisseurs6, kidnappés, humanitaires, a une valeur commune, l’Afrique. A travers son périple7, le médecin malmené8 de pays en pays va découvrir un nouveau monde mais également de nouvelles facettes9 de lui-même. A propos du livre Le personnage de Kurt Kraussman découvre avec douleur un continent et des personnages fragilisés par leur passé. La vision de l’Afrique brûlée par son histoire notamment coloniale et dictatoriale est saisissante. Habitué à un certain confort occidental, il doit faire face au décès de sa femme, son

aventure en Afrique et ses ravisseurs. Il apprend malgré tout à connaître ce continent si cher aux yeux des personnages qu’il rencontre. L’équation africaine, c’est la réalité du malheur de certains et de leur survie mais aussi des cultures riches et des personnages uniques. Au sujet de l’auteur De son vrai nom Mohamed Moulessehoul, Yasmina Khadra est né le 10 janvier 1955 dans le sud de l’Algérie. Il écrit en français mais a été traduit dans de nombreuses langues. Khadra dépeint10 avec authenticité les pays de l’Afrique et du Moyen-Orient. Il place la condition humaine et féminine comme pilier11 de notre société moderne. Les personnages qu’il crée doivent souvent faire face à des choix qui les emmèneront sur des chemins douloureux mais aussi empreints d’existentialisme. Les histoires de Khadra ne sont pas manichéennes12 : il n’y a pas de bons ou de méchants. Il n’y a que des rencontres et des expériences dans un contexte historique fort.

Lexique

Kahina Chouiter

1. décès (n. m.s.) : mort

6. ravisseurs (n. m.p.) : personnes qui ont enlevé une personne

2. deuil (n. m.s.) : période de tristesse après la mort de quelqu’un de

7. périple (n. m.s.) : voyage

proche

8. malmené (adj. m.s.) : transporté, balloté, maltraité

3. pris en otage : emmenés pour servir de monnaie d’échange (contre

9. facettes (n. m.s.) : aspects

de l’argent, des prisonniers, …) 4. malencontreuse (adj. f.s.) : malheureuse 5. bourreaux (n. m.p.) : personnes cruelles qui font volontairement du mal à d’autres

10. dépeint (v. dépeindre) : décrit 11. pilier (n. m.s.) : base, fondement 12. manichéennes (adj. f.p.) : qui considèrent le monde uniquement à travers la dualité bon/mauvais

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Miam ! Chapitre 5 Julie Boudillon

5. Se jeter dans la gueule du loup

J

e ne sais pas pourquoi ce soir là et pas un autre. Mais enfin, c’est comme ça. J’ai enlevé mon tablier1, j’ai fermé la boulangerie et je l’ai suivie, à distance raisonnable afin de ne pas me faire remarquer. Je savais bien que le lendemain matin, les habitants du quartier n’auraient pas grand chose pour accompagner leur café, mais à ce moment-là, rien d’autre de comptait que cette petite luciole2 qui brillait dans la nuit : Claudine. Au début, c’était facile, elle avançait sans se retourner dans les rues désertes. Elle a continué tout droit, a pris à droite, encore à droite, puis à gauche, et c’est là que les choses se sont compliquées : nous étions sur les Champs, comme disent les Parisiens. Des champs de magasins de luxe et de terrasses chauffées, où on peut croiser la journée quelques troupeaux de touristes, et où flotte une odeur persistante de parfum. Les Champs-Élysées. À cette heure avancée de la nuit,

les nombreuses discothèques du quartier déversaient3 leur joyeuse clientèle dans les rues et les touristes avaient échangé leur air concentré des visites de musées pour un sourire imbibé d’alcool et une démarche hésitante, mais ils ne risquaient pas grand chose – les trottoirs sont tellement larges à cet endroit qu’il est quasiment impossible de se cogner4 contre un lampadaire. Un peu paniqué, je me faufilais5 entre les groupes de fêtards, en essayant d’apercevoir Claudine au loin. Au bout de quelques mètres, j’ai dû me rendre à l’évidence : elle avait disparu. Je me suis arrêté. Devant moi, se dressait la vitrine d’un célèbre magasin de sacs en cuir. Allons bon, me suis-je dit. Combien de mois devrais-je travailler dans ma boulangerie pour acheter un de ces sacs ? En réalité, je me sentais un peu bête, d’être là, d’avoir suivi cette inconnue à travers Paris. Ce n’était pas romantique, c’était plutôt pathétique. Allez, on

rentre à Montrouge. J’ai tourné dans la première rue, décidé à marcher un peu pour reprendre mes esprits. Je n’avais pas fait cent mètres que j’ai été frappé de stupeur6 en voyant devant moi, comme une évidence, la vitrine de la « Bonne Franquette » . Mais bien sûr ! J’avais déjà lu l’adresse du restaurant dans l’un des articles consacrés à Claudine. Et voilà que je le voyais pour la première fois. C’est là qu’elle se rend toutes les nuits ! Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? (Il y a des jours où l’on se sent plus bêtes que d’autres, décidément). Mais à peine avais-je eu le temps de me dire tout ça que j’ai été frappé à nouveau, pas de stupeur cette fois, mais par un véritable rouleau à pâtisserie.

Lexique 1. tablier (n. m.s. ) : vêtement de cuisinier qui protège des tâches

4. se cogner (v.) : heurter

2. luciole (n. f.s.) : insecte nocturne qui fait de la lumière

5. me faufilais (v. se faufiler) : me faisais un chemin

3. déversaient (v. déverser) : se vidaient de

6. stupeur (n. f.s.) : étonnement

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© CHR

La Nouvelle-Orléans, l’Amérique française Tourisme Je suis très heureuse aujourd’hui de vous parler de La Nouvelle-Orléans où le français est la seconde langue officielle après l’« américain ». C’est la plus grande

ville de Louisiane, elle a accueilli plus de neuf millions de touristes en 2014, tous attirés par sa culture unique, métissée1 et bien vivante. Gastronomie, musique, architecture, traditions…. Quelle richesse et quel dynamisme ! Pour la partie historique, je vous renvoie aux articles Histoire à la page 21 et 26, et Société à la page 24. Vous y trouverez des informations sur la création de la Louisiane et les traces de l’influence française.

Bien entendu, nous allons commencer la visite avec la découverte du Quartier français, aussi appelé le Vieux Carré. Ici, vous êtes au cœur de la ville et bien que l’on utilise le mot « français » pour nommer la quartier, vous verrez que son architecture est plutôt d’influence espagnole. Prenez le temps de marcher les yeux levés pour admirer les balcons en fer forgé. Si vous en avez l’opportunité, entrez dans les petites cours privées décorées de fontaines, dans les jardins et patios, et profitez de la douce ambiance du « Vieux Sud ». Quand vient la nuit, rendez-vous sur Bourbon Street : on y fait la fête tous les soirs de la semaine et jusque tard dans la nuit. Les bars, les restaurants et les clubs de jazz foisonnent2. Ne manquez surtout pas le Preservation Hall. Fondé en 1961, ce club de jazz a pour vocation3 de préserver le style unique du jazz de La Nouvelle-Orléans. Si vous souhaitez vous mêler4 au habitants, préférez le Faubourg Marigny car c’est ici qu’ils viennent tranquillement écouter la musique. Les principaux musées et les ateliers d’artistes se trouvent plutôt dans le quartier Art District. Avant, il y avait des entrepôts mais ils ont été rénovés et transformés pour 18

© David Ohmer

À voir absolument


n’était pas à la hauteur de la gravité6 de la situation. Finalement, La Nouvelle-Orléans s’est reconstruite. Le tourisme est aujourd’hui sa principale activité économique, plus de quatre-vingt mille personnes sont employées dans ce secteur. La ville fêtera en 2018 son trois-centième anniversaire, avec l’objectif de dépasser les treize millions de visiteurs à cette date.

L’ouragan Katrina

Le carnaval

Le 29 août 2005, La Nouvelle-Orléans est frappée par l’ouragan Katrina qui provoque d’importantes inondations, détruit un grande partie de la ville et tue 30 % de sa population. C’est une véritable catastrophe naturelle mais aussi un désastre politique. En effet, l’État a été fortement critiqué pour sa réaction, les habitants et les spécialistes ont estimé qu’elle

Juste après le Nouvel an, les habitants de la NouvelleOrléans préparent le grand événement de l’année : le carnaval de Mardi Gras qui se déroule le 17 février. Chaque année, plus d’un million de visiteurs font le déplacement pour participer à l’un des plus grands carnavals au monde. Déguisements7, couleurs, musique, quelle ambiance !

© Carol M. Highsmith

pour valoriser les Arts. Je suis une grande gourmande alors je vous recommande le Food and Beverage Museum pour tout connaître sur les traditions culinaires5 de la Louisiane. Si, comme moi, vous êtes attirés par les parcs et les jardins, je vous conseille de monter dans le célèbre tramway de la ville, il vous conduira dans le Garden District. Les plus belles maisons victoriennes sont voisines de nombreux espaces verts. Cela promet de jolies promenades dans un environnement où l’architecture est impressionnante et la nature généreuse. Vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des stars d’ Hollywood qui ont une résidence dans ce quartier. Côté shopping, le centre commercial Riverwalk Marketplace est situé sur les bords du Mississippi, il est donc très agréable de s’y balader et vous y trouverez absolument tout ce que vous cherchez !

Et autour

© Romtomtom

Il faudrait toutes les pages du magazine pour expliquer ce qu’il faut voir en Louisiane ! Alors rapidement, je vous invite à aller jusqu’à la ville de Lafayette, à visiter une ancienne plantation, à explorer les canaux du bayou, et partout, à laisser vos pieds danser sur les rythmes de la musique new-orleans.

Mélanie Hernandez

Lexique 1. métissée (adj. f.s.) : aux origines mélangées

5. culinaires (adj. f.p.) : qui concernent la cuisine

2. foisonnent (v. foisonner) : se trouvent en grand nombre

6. gravité (n. f.s.) : sérieux

3. vocation (n. f.s.) : but, objectif

7. déguisements (n. m.p.) : habits de carnaval

4. vous mêler (v. se mêler) : vous mélanger

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© AAron Carlson

Les découvreurs français du Mississippi Histoire Bien que l’Amérique du Nord soit largement anglo-saxonne, la découverte

du Mississippi, de sa source jusqu’à l’océan, est le fait de découvreurs français, intrépides1 et courageux, qui sont partis du Canada pour se retrouver dans le Golfe du Mexique. Faisons leur connaissance.

Jacques Marquette est pas-

sé à la postérité pour sa découverte des sources du grand fleuve. Né en 1637 à Laon dans l’Aisne, il arrive à Québec en 1666. Jeune missionnaire jésuite3, il se lance en 1673 à la recherche d’un passage direct vers l’océan Pacifique par la vallée du Mississippi. Il rejoint Louis Jolliet, né en Nouvelle France en 1645, marchand et aventurier. Ensemble, ils longent4 la rive nord du lac Michigan puis la rive occidentale de la baie des Puants. Ils descendent la Rivière aux renards jusqu’au village des Mascoutens. Ils poursuivent jusqu’à la rivière Wisconsin puis atteignent le Mississippi le 15 juin. Ils arrivent à l’embouchure5 de l’Iowa, puis traversent la rivière Chicago. Ils découvrent ensuite l’embouchure du Missouri, de l’Ohio et de l’Arkansas. Ils ont déjà parcouru vingt mille kilomètres mais comprennent alors que le grand fleuve ne tourne pas vers l’ouest mais poursuit sa course vers le sud. À la 2

mi-juillet, craignant6 de rencontrer les Espagnols, Jolliet et Marquette font demi-tour. Les amis se séparent en septembre 1673. Malade, Jaques Marquette décède le 18 mai 1675 à l’âge de trente-huit ans dans la région des Grands lacs. De son côté, Jolliet rentre à Québec où le gouverneur Louis de Buade, comte de Frontenac, le charge de se rendre en baie d’Hudson. Il en profite pour explorer et cartographier la côte du Labrador. Il meurt en 1700.

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René-Robert Cavelier de La Salle naît à Rouen, en novembre 1643. Il y fait ses études au collège des Jésuites. Sa vocation religieuse est cependant mal engagée à cause de son amour pour l’aventure et les jolies femmes. En 1667, il rejoint son frère Jean, missionnaire au Canada. En 1669, il finance son premier voyage qui le conduit jusqu’au fleuve Ohio. En 1674, Frontenac lui confie un poste de traite important, le fort Cataracoui, bientôt rebaptisé fort Frontenac. Il en profite pour lancer une série d’explorations vers le grand fleuve à partir de novembre 1678. C’est en 1682, à l’issue d’un troisième voyage que Cavelier de La Salle et ses hommes atteignent enfin l’embouchure5 du Mississippi. Le 9 avril, il prend officiellement possession du territoire découvert au nom du roi de France et le nomme «Louisiane» en l’honneur de Louis XIV. Il y retourne en 1684 avec plus de 300 colons et quatre navires ; le Joly, la Belle, l’Aimable et le Saint-François mais ce dernier est arraisonné7 par des corsaires espagnols. Cavelier de La Salle explore alors le golfe du Mexique mais se perd et n’arrive pas à retrouver l’embouchure du Mississippi. Il débarque sur la côte de l’actuel Texas où la troupe est attaquée par des tribus8 indiennes hostiles. De nombreux hommes sont malades et meurent. Plusieurs autres fuient et une mutinerie9 éclate le 19 mars 1687. René-Robert Cavelier de La Salle est assassiné par l’un de ses compagnons, près de Navasota.

Pierre Le Moyne d’Iberville naît à Montréal en 1661. Son profil est différent ; c’est un homme de guerre et un marin depuis l’âge de 12 ans, qui a combattu les Anglais en baie d’Hudson et à Terre Neuve. Il quitte Brest en octobre 1698 pour coloniser la Louisiane. Après avoir touché la Floride, il explore la baie de Mobile et installe une garnison à Biloxi sur le continent. Il conforte10 les implantations françaises lors d’un second puis d’un troisième voyage et quitte la Louisiane en 1702. Son frère, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville est nommé gouverneur de la nouvelle colonie la même année et le restera jusqu’en 1743. Il fonde la Nouvelle-Orléans en 1718, nommée ainsi en l’honneur du régent, tandis que le lac Pontchartrain prend le nom du ministre de la marine. Il reste peu de vestiges de cette épopée11 mais la découverte en 1995 de la Belle, le dernier bateau de La Salle en baie de Matagorda éclaire de façon émouvante la présence française dans cette partie du monde.

Philippe Jeanmichel

Lexique

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1. intrépides (adj. m.p.) : sans peur 2. passé à la postérité : devenu célèbre 3. missionnaire jésuite : religieux en mission pour développer le catholicisme 4. longent (v. longer) : voyagent le long de 5. embouchure (n. f.s. ) : zone de rencontre entre le fleuve et la mer

6. craignant (v. craindre. Part.présent) : ayant peur 7. arraisonné (arraisonner. Passif ) : attaqué 8. mutinerie (n. f.s.) : révolte 9. tribus(n. f.p.) : groupes ethniques 10. conforte (v. conforter) : renforce 11. épopée (n. f.s.) : long voyage plein d’aventures


19e

FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE DU 9 OCTOBRE AU 20 DÉCEMBRE 2015

Illustration : Céline Bellanger / Graphisme : Aurélia Mazoyer / Impression : Handiprint Groupe Lecaux 50110 Tourlaville

FESTIVALDELIMAGINAIRE.COM

Renseignements : Maison des Cultures du Monde – 01 45 44 72 30

LOCATION FNAC http://festivaldelimaginaire.fnacspectacles.com

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

Commission nationale française pour l’UNESCO

駐法國 臺灣文化中心 CENTRE CULTUREL CORÉEN

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© Mark Gstohl

Mardi Gras à la Nouvelle Orléans : la ville en fête ! Société Importée

d’Europe par les premiers colons1 français, Mardi Gras est la fête chrétienne qui précède le Mercredi des Cendres et annonce le début du Carême. Selon la tradition qui remonte au Moyen-Age, c’est un temps de réjouissances2 avant une période de restrictions. Pour les Américains, qui écrivent et prononcent « Mardi Gras » à la française, ce terme peut désigner le jour en lui-même (appelé aussi « Fat Tuesday »), et le carnaval dont il est l’apothéose3. Dès le 6 janvier, date de l’Épiphanie, parades4 et fanfares s’emparent de la ville pour plusieurs semaines à la plus grande joie des visiteurs. Avec celui de Rio ou de Venise, le carnaval de la NouvelleOrléans est l’un des plus célèbres au monde.

Les couleurs officielles de la fête sont le violet qui évoque la justice, le vert qui représente la foi et l’or qui symbolise le pouvoir. On se régale d’ailleurs avec le « King’s cake », une sorte de couronne briochée proche de la galette des rois française recouverte d’un glaçage au sucre qui reprend ces trois couleurs. 24

© Bridget Coila

Cet événement annuel s’inscrit assez tôt dans l’histoire de la cité. Rappelons que la NouvelleOrléans a été fondée par Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, français de Montréal, en 1718. Dans les années 1730, les premières célébrations ont lieu sans parades, puis dans les années 1740, les bals, alors réservés à la haute société, font leur apparition. En 1857, le premier carnaval et la première parade sont attestés. En 1872 enfin, on instaure le personnage du roi, « Rex », que l’on choisit parmi les dignitaires5 de la ville.


Évoquons pour terminer une des particularités notables de la Nouvelle-Orléans : le « Mardi Gras indien ». Apparu au XIXe siècle, il rassemble des Afro-américains qui défilent en costumes traditionnels amérindiens pour symboliser la ségrégation subie par les minorités de Louisiane à l’époque et la solidarité entre ces différents peuples. L’ensemble de ces festivités n’a été annulé que de façon exceptionnelle. Ce fut le cas pendant la guerre civile, ainsi que durant les Première et Seconde guerres mondiales. Une célébration plus modeste a été offerte au public en 2006 après l’ouragan Kathrina. Mardi Gras reste une fête populaire, familiale, à laquelle les habitants de la Nouvelle-Orléans sont très attachés, et ce depuis des générations. Pour s’imprégner de l’esprit du carnaval, il faut simplement profiter du moment présent. Alors, comme on dit en français de Louisiane : «laissez les bons temps rouler ! ».

© Brad Coy

Des participants déguisés, regroupés en confréries6 (sortes de clubs privés appelés « krewes ») défilent sur des chars décorés de façon extravagante avec comme invités des célébrités locales ou nationales. Parmi les plus populaires, on retrouve les confréries de Zulu, Bacchus, Rex, ou encore Endymion. Les « krewes » lancent à la foule toutes sortes d’objets et les spectateurs, pour la plupart également costumés ou masqués, se pressent pour les attraper. Parmi ces trésors, on trouve des doublons (répliques d’anciennes pièces de monnaie espagnoles) en référence à l’héritage hispanique de la ville. En aluminium et diversement colorées, elles constituent de véritables objets de collection qui peuvent valoir des fortunes. On s’arrache aussi des colliers de perles multicolores (auparavant en verre, maintenant en plastique) mais également des gobelets7 estampillés8 aux armes des confréries, des peluches ou même des noix de coco ! Certaines personnes sont prêtes à tout pour obtenir ces petits cadeaux si convoités, d’où quelques dérives qui ont parfois sali la réputation du carnaval. Partant du principe selon lequel « plus on montre, plus on reçoit », il peut arriver que des individus demandent aux jeunes femmes de dévoiler une partie de leur corps avant de leur offrir le présent souhaité. Ce phénomène reste marginal et ne concerne que certaines rues du Vieux Carré à l’heure où les inhibitions commencent à s’envoler…

Marie- Laurence Meckler-Leluc

Lexique 1. colons (n. m.p) : Européens venus s’installer 2. réjouissances (n. f.p.) : fêtes 3. apothéose (n. f.s.) : moment le plus fort 4. parades (n. f.p.) : défilés 5. dignitaires (n. m.p.) : personnes importantes

6. confréries (n. f.p.) : ensembles de personnes unies par un lien professionnel ou religieux 7. gobelets (n. m.p.) : verres en plastiques 8. estampillés (adj. m.p.) : marqués d’un signe représentatif

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© Antony Adolf

L’empreinte française Histoire Depuis le début de son histoire,

la ville de La Nouvelle-Orléans possède une communauté cosmopolite1 et multiraciale, riche en culture et traditions. La ville est au cœur de la culture des Caraïbes et est imprégnée d’une forte identité francophone.

L

a Nouvelle-Orléans a été fondée par les Français en 1718, sous la direction du colon Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville (1680–1767). Son nom a été choisi en honneur au régent Philippe, duc d’Orléans (1674-1723). La ville est devenue capitale de la Louisiane française en 1722. Sa construction fut difficile à cause du manque de main d’œuvre, des maladies, du climat et du type de végétation qui poussait sur le territoire. Néanmoins, il y avait un problème plus grave encore : le manque de femmes. Le Royaume de France a donc procédé à l’envoi des Filles du Roi : de jeunes femmes, choisies par les responsables des hospices et d’hôpitaux où elles étaient hébergées, étaient envoyées vers la Nouvelle France pour s’y marier et fonder une

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famille. Elles étaient appelées Filles du Roi puisque le Roi de France agissait comme un tuteur en payant les frais du voyage ainsi que leur dot2 de mariage. Précisons que seules les femmes blanches étaient destinées à cette mission. En effet, les femmes amérindiennes étaient prises comme maîtresses3 et les femmes noires comme maîtresses et/ou servantes. Du fait du Code noir*, il était impossible de célébrer des mariages interraciaux4. Avec le traité de Fontainebleau signé le 3 novembre 1762, la Nouvelle-Orléans a été cédée à l’Empire espagnol. Cependant, aucun gouverneur espagnol n’a pris le contrôle de la ville avant 1766 et peu d’hispanophones s’y sont installés. Dans ces années, on instaure le principe de l’exclusif : il s’agit d’autoriser les échanges uniquement entre la colonie et sa métropole en utilisant des bateaux de la métropole.


René-Robert Cavelier de La Salle naît à Rouen, en novembre 1643. Il y fait ses études au collège des Jésuites. Sa vocation religieuse est cependant mal engagée à cause de son amour pour l’aventure et les jolies femmes. En 1667, il rejoint son frère Jean, missionnaire au Canada. En 1669, il finance son premier voyage qui le conduit jusqu’au fleuve Ohio. En 1674, Frontenac lui confie un poste de traite important, le fort Cataracoui, bientôt rebaptisé fort Frontenac. Il en profite pour lancer une série d’explorations vers le grand fleuve à partir de novembre 1678. C’est en 1682, à l’issue d’un troisième voyage que Cavelier de La Salle et ses hommes atteignent enfin l’embouchure5 du Mississippi. Le 9 avril, il prend officiellement possession du territoire découvert au nom du roi de France et le nomme «Louisiane» en l’honneur de Louis XIV. Il y retourne en 1684 avec plus de 300 colons et quatre navires ; le Joly, la Belle, l’Aimable et le Saint-François mais ce dernier est arraisonné7 par des corsaires espagnols. Cavelier de La Salle explore alors le golfe du Mexique mais se perd et n’arrive pas à retrouver l’embouchure du Mississippi. Il débarque sur la côte de l’actuel Texas où la troupe est attaquée par des tribus8 indiennes hostiles. De nombreux hommes sont malades et meurent. Plusieurs autres fuient et une mutinerie9 éclate le 19 mars 1687. René-Robert Cavelier de La Salle est assassiné par l’un de ses compagnons, près de Navasota.

Pierre Le Moyne d’Iberville naît à Montréal en 1661. Son profil est différent ; c’est un homme de guerre et un marin depuis l’âge de 12 ans, qui a combattu les Anglais en baie d’Hudson et à Terre Neuve. Il quitte Brest en octobre 1698 pour coloniser la Louisiane. Après avoir touché la Floride, il explore la baie de Mobile et installe une garnison à Biloxi sur le continent. Il conforte10 les implantations françaises lors d’un second puis d’un troisième voyage et quitte la Louisiane en 1702. Son frère, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville est nommé gouverneur de la nouvelle colonie la même année et le restera jusqu’en 1743. Il fonde la Nouvelle-Orléans en 1718, nommée ainsi en l’honneur du régent, tandis que le lac Pontchartrain prend le nom du ministre de la marine. Il reste peu de vestiges de cette épopée11 mais la découverte en 1995 de la Belle, le dernier bateau de La Salle en baie de Matagorda éclaire de façon émouvante la présence française dans cette partie du monde.

Philippe Jeanmichel

Lexique 1. intrépides (adj. m.p.) : sans peur 2. passé à la postérité : devenu célèbre 3. missionnaire jésuite : religieux en mission pour développer le catholicisme 4. longent (v. longer) : voyagent le long de 5. embouchure (n. f.s. ) : zone de rencontre entre le fleuve et la mer

6. craignant (v. craindre. Part.présent) : ayant peur 7. arraisonné (arraisonner. Passif ) : attaqué 8. mutinerie (n. f.s.) : révolte 9. tribus(n. f.p.) : groupes ethniques 10. conforte (v. conforter) : renforce 11. épopée (n. f.s.) : long voyage plein d’aventures

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© BenjaminRogez

Un foyer de cuisson bien malin ! Environnement

Dans de nombreuses régions du monde en développement, il est courant1 pour les femmes et les enfants de passer plusieurs heures quotidiennes à ramasser du bois ou d’autres combustibles pour ensuite cuire le repas. Quand cela se fait sur de vieilles gazinières et dans des logements mal aérés, les risques d’accident ou d’inhalation de fumées toxiques représentent une réelle menace2. Au Mali, 90% des familles utilisent du bois et du charbon de bois pour la cuisson, ce qui participe à la déforestation3 et à la pollution de l’air de ce pays d’Afrique subsaharienne. Kinomé, une entreprise française issue de l’économie sociale et solidaire, accompagne la coopérative des cent-vingt artisans et forgerons4 maliens organisés sur un modèle coopératif. Ils fabriquent des foyers de cuisson SEWA qui sont ensuite distribués à la population par un réseau de revendeurs locaux. Le point fort de ce foyer de cuisson, c’est qu’il consomme 40% de charbon en moins qu’un four traditionnel, grâce à un système qui augmente la capacité de combustion et conserve mieux la chaleur. De cette manière, les familles peuvent faire des économies et aussi gagner du temps car la cuisson

© Kinomé

Produit localement, avantageux pour les familles et bon pour l’environnement, le foyer de cuisson a tout pour plaire au Mali

des aliments est plus rapide. Avec ce temps et cet argent disponibles, de nombreuses femmes ont pu développer de nouvelles activités économiques et devenir plus indépendantes. L’environnement bénéficie également de ces nouveaux foyers de cuisson puisqu’ils permettent, en effet, de réduire de 2,2 tonnes les émissions de CO2 chaque année. De plus, réduire la consommation de bois de chauffage, c’est réduire directement la pression sur les forêts et diminuer la déforestation. Depuis 2009, plus de cent soixante-dix mille foyers ont déjà été vendus et ont considérablement5 changé la vie de leurs utilisateurs. Le Mali a tout à gagner avec ces foyers basse consommation, les bénéfices sont à la fois humains, environnementaux, économiques et durables. Cette initiative ingénieuse ne se limite pas à l’Afrique : le Cambodge s’est lui aussi lancé dans cette belle aventure. Axelle Négrignat

Lexique 1. courant (adj. m.s.) : habituel

4. forgerons (n. m.p.) : personnes qui travaillent le fer

2. menaces (n. f.p.) : risques, dangers

5. considérablement (adv.) : beaucoup

3. déforestation (n. f.s.) : destruction de la forêt

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© Alexander Sarlay

Le wax africain Afriques

© hug grant

grâce à un procédé de fabrication mécanique à base de cire1. Le mot wax vient d’ailleurs de l’anglais, il signifie « cire ». Le procédé de base consiste à appliquer de la cire chaude colorée sur les deux côtés du tissu en coton, c’est elle qui donnera ainsi sa couleur au tissu et formera des motifs2 d’une couleur éclatante. Le wax est connu pour être un tissu qui ne déteint3 pas et dont les couleurs tiennent4 particulièrement bien. Le wax est un tissu qui est beaucoup porté en Afrique. Ainsi, il est fortement associé à l’Afrique, à ses couleurs et à ses traditions vestimentaires5, il en est même devenu l’un des symboles, en particulier pour l’Afrique de l’ouest.

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La fabrication du wax s’inspire directement du batik qui est une technique d’impression artisanale provenant de Java, en Indonésie. Plusieurs variantes sont également utilisées dans d’autres pays d’Asie, en Afrique et au M o ye n - O r i e n t . La technique sera ensuite reprise par les Anglais, puis perfectionnée par les Hollandais et bien plus tard, les Africains se lanceront eux aussi dans la production du wax. L’histoire du « wax africain » est assez surprenante. A la fin du XIXe siècle, il a été initialement découvert lors des guerres coloniales en Indonésie notamment, par les colons6 hollandais et les guerriers « Ashantis » venant de l’actuel Ghana, qu’ils avaient formés comme mercenaires7. Lorsque les colons et les guerriers ghanéens sont repartis vers leur pays d’origine, ils ont remporté en souvenir le batik. Et c’est ainsi que ce tissu traversa l’Europe et l’Afrique et connut un énorme succès. Les Hollandais ont ainsi eu l’idée de produire ce tissu et de le commercialiser à travers le monde. D’autres productions européennes ont suivi et un commerce intercontinental du wax s’est créé. Le wax hollandais s’est massivement vendu en Afrique.

© Arise african fashion collectivbe-NewYorkfashion2009

Le wax est un tissu en coton imprimé


© Carmen Freudenthal and Elle Verhagen

© Nyani Quarmyne, Mbera, 2013

Puis dans les années 60, la production africaine a émergé8 à son tour : le wax africain était né. Cependant, aujourd’hui, le wax africain ne peut pas vraiment résister à la concurrence asiatique et européenne, notamment hollandaise et anglaise. Ces grandes multinationales envahissent9 le marché africain et finissent peu à peu par engloutir10 toute la production africaine. Malgré tout, les Africains portent quand même très bien le wax, qu’il soit africain, hollandais ou même chinois. Et surtout, ils se sont approprié11 ce tissu et l’ont profondément intégré à leur identité. Aujourd’hui, même en occident, l’ethnique devient branché. Les Africains vivant en Europe ont participé à l’intégration du wax dans la mode occidentale. Il est désormais repris par les grands créateurs de mode et des stars américaines le portent. Il se décline de nombreuses manières : de la chemise aux chaussures, en passant par le sac à main, les créateurs ont tout revisité12.

La mode s’inspire de l’Afrique et le phénomène ne fait que se propager13 faisant découvrir un nouveau visage de l’Afrique. Awa Bagayoko

Lexique 1. cire (n. f.s.) : matière provenant des abeilles 2. motifs (n. m.p.) : dessins 3. déteint (v. déteindre) : perd ses couleurs 4. tiennent (v. tenir) : résistent 5. vestimentaires (adj. f.p.) : relatifs aux vêtements 6. colons (n. m.p.) : occupants d’une terre étrangère 7. mercenaires (n. m.p.) : soldats qui se battent pour l’argent (et non par devoir)

8. a émergé (v. émerger) : est née, a débuté 9. envahissent (envahir) : se développent fortement 10. engloutir (v.) : submerger, prendre la place 11. se sont approprié (ont fait leur, ont intégré, assimilé) 12. revisité (v. revisiter) : adapté 13. se propager (v.) : se répandre

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© 2happy

Ingénieur du génie civil Focus sur un métier

Spécialisé dans l’enseignement du français professionnel, le Centre de langue française de la CCI Paris Île-de-France est heureux de soutenir la rubrique « Focus sur un métier ». Chaque mois, nous mettons en lumière un métier appartenant à l’une des filières que le Centre de langue française développe. En octobre, pour illustrer le diplôme de français scientifique et technique, nous avons choisi de vous présenter le métier d’« ingénieur du génie civil ».

L’ingénieur du génie civil travaille à la construction de bâtiments et d’ouvrages de travaux publics : les routes, les ponts, les tunnels, les hôpitaux, les aéroports, les gratte-ciel, etc. Il réalise concrètement la construction de l’ouvrage. Ses missions nécessitent, en plus des compétences techniques pointues et une forte créativité, un excellent sens du contact. L’ingénieur civil travaille en permanence en équipe, que ce soit avec les ouvriers, les architectes, les conducteurs de travaux, les sous-traitants, les bureaux de contrôle et de certification ou les entreprises et administrations. Il doit faire preuve d’une excellente connaissance des données économiques, sociales et politiques des environnements au sein desquels il exerce, afin de permettre à chaque construction de s’y insérer du mieux possible.

La formation

Il existe tout d’abord, dans le cadre du bac scientifique (bac S), une matière qui s’appelle les Sciences de l’Ingénieur. Les lycéens qui souhaitent s’orienter vers cette voie peuvent choisir cette spécialité. Les étudiants font d’abord deux années de classes préparatoires puis intègrent une grande école ou une école d’ingénieur. Les études durent au minimum cinq ans. Les grandes écoles d’ingénieurs généralistes, comme Polytechnique ou Centrale, proposent une option génie civil. 32

© Leeroy

Le métier


Diplôme de français professionnel scientifique et technique A2 Le Diplôme de français professionnel SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE A2 atteste la capacité à comprendre et à communiquer en français dans le domaine scientifique et technique. Le Diplôme de français professionnel SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE A2 est destiné aux étudiants se préparant aux métiers de techniciens, d’ingénieurs ou à des carrières de chercheurs. Il concerne également toute personne travaillant ou souhaitant travailler dans le domaine des sciences et techniques quels que soient la fonction, l’affectation ou le secteur d’activité.

LEXIQUE un chantier : lieu où se déroulent des travaux un pont : ouvrage qui permet de passer par-dessus une route, une rivière, … un viaduc : ouvrage routier un aqueduc : ouvrage qui permet de conduire de l’eau une autoroute : route qui permet de rouler à plus grande vitesse un ouvrage d’art : élément de franchissement d’obstacle (pont, viaduc, aqueduc, …) un engin : grosse machine de chantier le maître d’oeuvre : personne ou organisme chargé d’exécuter les travaux le maître d’ouvrage : personne ou organisme qui commande la réalisation le donneur d’ordre : personne ou organisme qui prend les décisions le terrassement : travail de déplacement de grandes quantités de terre, de roche, … un enrobé : matériau qui recouvre les routes le béton : matériau qui sert à construire de grands ouvrages une canalisation : tuyau ou canal qui permet l’acheminement de liquides, gaz, …

©Luckyhumek

©Tomas Adomaitis

Il existe aussi de nombreux établissements spécialisés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Parmi les plus connus, on trouve les Ponts ParisTech, l’ESTP de Paris, l’ENTPE de Lyon, les Ecoles des Mines (Albi, Alès, Douai, Nantes, Nancy, Paris et Saint-Etienne), l’HEI à Lille, l’EIVP ou l’INSA de Strasbourg. De plus, certaines universités proposent des filières spécialisées dans le génie civil.

Pour aller plus loin : Sciences-techniques.com, Zarah Lahmidi, méthode de FLE chez Clé International.

le Centre de langue française de la CCI Paris Île-de-France

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François-René de Chateaubriand Auteur

L’ auteur

François-René de Chateaubriand est né à Saint-Malo en 1768 dans une famille d’aristocrates. Il étudie à Rennes et à Dinan pour devenir officier de marine. Mais il renonce à cette carrière et assiste aux premiers bouleversements de la Révolution française en 1789. En 1791, il fait un voyage en Amérique et publie à son retour en 1801 Atala, qui est son premier grand succès littéraire. En 1802, il publie Le génie du christianisme (dont Atala et René, la suite d’Atala, sont des épisodes). Cette oeuvre est un plaidoyer1 en faveur de la religion chrétienne. Parallèlement, Chateaubriant mène une carrière politique ; il sera ambassadeur et même ministre. Mais après la Révolution de 1830, il s’écarte2 de la vie politique et se consacre à l’écriture. Certaines de ses oeuvres sont publiées sous la forme de feuilletons dans la presse. De 1811 à 1831, il poursuit également l’écriture de ses mémoires, les Mémoires d’outre-tombe, qui seront publiées en 1848, l’année de sa mort.

À lire

Atala: http://www.ebooksgratuits.com/ebooksfrance/ chateaubriand_atala.pdf 36

L’œuvre

On trouve dans les écrits de Chateaubriand de magnifiques descriptions de la nature ainsi que de véritables analyses des sentiments personnels. Il est le premier à avoir parlé du «vague3 des passions» qui sera l’un des thèmes essentiels du Romantisme. C’est pourquoi on le considère comme le précurseur4 du mouvement littéraire romantique. L’oeuvre de Chateaubriand présente deux facettes5 : celle de l’homme public qui donne à connaître son époque et la société dans laquelle il vit et celle, plus personnelle, qui développe l’analyse des sentiments avec lyrisme.

Bibliographie choisie - Atala, 1801 - René, 1802 - Le génie du christianisme, 1802 - Voyage en Amérique et en Italie, 1827 - Mémoires d’outre-tombe, 1848

À écouter

Atala en livre audio: http://www.litteratureaudio. com/livre-audio-gratuit-mp3/chateaubriandfrancois-renede-atala.html

À voir

Chateaubriand, téléfilm de Pierre Aknine, avec Frédéric Diefenthal, 2009 https://fr.wikipedia.org/ wiki/Chateaubriand_%28t%C3%A9l%C3%A9film%29 Florence Teste


L’extrait Ce passage est le tout début du roman Atala dans lequel Chateaubriand raconte l’histoire de Chactas, un vieil Indien, qui a vécu en France. Chactas rencontre René, un jeune Français qui «demande à être reçu guerrier de cette nation». Chactas l’adopte pour fils et lui raconte l’histoire de sa vie. A noter que René est la suite d’Atala.

La France possédait autrefois, dans l’Amérique septentrionale, un vaste empire qui s’étendait depuis le Labrador jusqu’aux Florides, et depuis les rivages de l’Atlantique jusqu’aux lacs les plus reculés du haut Canada.(…) Ce dernier fleuve, dans un cours de plus de mille lieues6, arrose une délicieuse contrée7 que les habitants des ÉtatsUnis appellent le nouvel Éden, et à laquelle les Français ont laissé le doux nom de Louisiane. (…) Après la découverte du Meschacebé8 par le père Marquette et l’infortuné9 La Salle, les premiers Français qui s’établirent au Biloxi et à la Nouvelle-Orléans, firent alliance avec les Natchez, nation indienne, dont la puissance était redoutable dans ces contrées. Des querelles10 et des jalousies ensanglantèrent11 dans la suite la terre de l’hospitalité. Il y avait parmi ces Sauvages un vieillard nommé Chactas8, qui, par son âge, sa sagesse, et sa science dans les choses de la vie, était le patriarche12 et l’amour des déserts. Comme tous les hommes, il avait acheté la vertu par l’infortune. Non seulement les forêts du Nouveau-Monde furent remplies de ses malheurs, mais il les porta jusque sur les rivages de la France. Retenu aux galères13 à Marseille par une cruelle injustice, rendu à la liberté, présenté à Louis XIV, il avait conversé14 avec les grands hommes de ce siècle, et assisté aux fêtes de Versailles, aux tragédie de Racine, aux oraisons15 funèbres de Bossuet : en un mot, le Sauvage avait contemplé la société à son plus haut point de splendeur. Depuis plusieurs années, rentré dans le sein de sa patrie, Chactas jouissait16 du repos. Toutefois le ciel lui vendait encore cher cette faveur ; le vieillard était devenu aveugle. Une jeune fille l’accompagnait sur les coteaux du Meschacebé, comme Antigone guidait les pas d’Œdipe sur le Cythéron, ou comme Malvina conduisait Ossian sur les rochers de Morven.

Lexique 1. plaidoyer (n. m.s.) : discussion pour la défense de 2. s’écarte (v. s’écarter) : s’éloigne 3. vague (n. m.s.) : flou, abstraction, imprécision 4. précurseur (n. m.s.) : annonciateur 5. facettes (n. f.p.) : aspects 6. lieues (n. f.p.) : mesures de distance équivalentes à 4 km 7. contrée (n. f.s.) : pays, région 8. Meschacebé (n. m.s.) : ancien nom du Mississippi

10. querelles (n. f.p.) : disputes 11. ensanglantèrent (v. ensanglanter) : apportèrent le sang (=le mal-

heur) 12. patriarche (n. m.s.) : chef 13. galères (n. f.p.) : prisons sur les bateaux à rames 14. avait conversé (v. converser) : avait discuté, rencontré 15. oraisons (n. f.p.) : prières 16.jouissait (v. jouir) : profitait

9. infortuné (adj. m.s.) : malchanceux

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Les articles Grammaire Florence Teste

Les articles définis :

Ils accompagnent un nom qui est clairement déterminé ou dont on a déjà parlé avant ou encore qui est connu de tous. Est-ce que tu vois la maison qui est bout de la rue Victor-Hugo ? J’aimerais beaucoup visiter le Louvre. LE + nom masculin singulier Ex : le livre LA + nom féminin singulier Ex : la table L’ + nom masculin ou féminin singulier commençant par une voyelle ou un H Ex : l’enfant - l’année - l’homme LES + nom masculin ou féminin pluriel Ex : les livres, les tables, les enfants, les années, les hommes

Les articles indéfinis :

Ils accompagnent un nom qui est indéterminé ou dont on n’a pas déjà parlé avant. Cet animal, c’est une panthère ? En Thaïlande, j’ai vu des éléphants. UN + nom masculin singulier Ex : un animal UNE + nom féminin singulier Ex : une poule DES + nom masculin ou féminin pluriel Ex : des animaux, des poules

Les articles contractés :

Il s’agit des articles définis et indéfinis qui sont combinés avec les propositions À et DE. Ils ne portent pas de sens spécifique.

Préposition À + articles définis À+

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LE LA L’ LES

= AU au cinéma. = À LA Je vais à la piscine. = À L’ à l’intérieur. = AUX aux courses.


Préposition À + articles indéfinis À+

UN = À UN à un ami. UNE = À UNE Je téléphone à une amie. DES = À DES à des amis.

Préposition DE + articles définis LE DE + LA L’ LES

= DU du cinéma. = DE LA Je viens de la piscine. = DE L’ de l’intérieur. = DES des courses.

Préposition DE + articles indéfinis UN = D’UN d’un ami qui était né le même jour que moi. UNE = D’UNE Je me souviens d’une amie qui s’appelait Marie. DE + DES = D’ ( + voyelle ou H) d’amis de mon père. = DE de vacances en Espagne.

Les articles partitifs

Ils accompagnent un nom en portant la notion d’une partie d’un tout. Ils sont les mêmes que les articles contractés définis avec la préposition DE. LE DE + LA L’ LES

= DU = DE LA = DE L’ = DES

du melon. Je mange de la pastèque. de l’ananas. des fruits.

Exercices 1. Complétez les phrases avec les articles définis ou indéfinis. J’ai posé mes clés sur ……………… buffet de l’entrée. Je voudrais ……………… café, s’il vous plaît. ……………… château de Chambord se trouve en Touraine. Il y a ……………… cadeaux sous ……………… sapin de Noël. Pour qui sont-ils ? J’habite au numéro 47, rue Dupin, c’est ……………… dernière maison. Ce point dans ……………… ciel, c’est ……………… avion ou ……………… ballon météorologique ? 2. Complétez les phrases avec les articles contractés. Mais oui, je vous parle (de) ……………… enfants de Victor ! Ils venaient (de) ……………… gare. Je les ai d’abord emmenés (à) ……………… piscine. Après, nous sommes allés tous ensemble (à) ……………… restaurant. Et ensuite (à) ……………… zoo. Les enfants parlaient (à) ……………… animaux. Ils ont aussi posé des questions (à) ……………… soigneurs. Vers 5 heures, je les ai emmenés (à) ……………… cinéma. Enfin nous sommes rentrés. Leurs parents les attendaient (à) ……………… arrêt de l’autobus. 3. Complétez les phrases avec les articles contractés. Pour réussir le poulet Louisiane, il faut ……………… poulet, ……………… oignon, ……………… ail, ……………… poivron rouge, ……………… céleri, ……………… piment, ……………… thym, ……………… origan, ……………… tomates pelées, ……………… Tabasco, ……………… sucre en poudre, ……………… farine, ……………… eau, ……………… beurre, ……………… huile d’olive, ……………… sel et ……………… poivre.

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Niveau : Tous niveaux Effectif : variable Durée : 30 à 45 minutes Matériel : Magazines LCFF, publicités variées. Dictaphone (optionnel)

Le coin des profs

L’agence de publicité ! Quels sont les slogans publicitaires que vous connaissez ? Qu’est-ce qui fait

que ces slogans nous accrochent et nous marquent ? Nous sommes bercés par la publicité, elle nous entoure et nous touche parfois. Discutez-en avec vos apprenants. Et si nous présentions l’impératif à travers son usage dans la publicité ? Il y a des dizaines de supports originaux et variés qui permettront par la suite de créer votre publicité. Parcourez les magazines LCFF, arrêtez-vous sur les publicités (cours de langue, expositions, jeux concours) ; vous pouvez également prendre d’autres exemples : une célèbre chaîne de burgers américains, un revendeur de viande française et une station de radio, pour n’en citer que quelques-uns, utilisent l’impératif dans leurs publicités.

La première étape, en classe entière

Pour commencer, demandez à chaque étudiant de vous donner un objet lui appartenant, essayez de varier, vous pouvez également compléter avec des illustrations/publicités suivant le niveau de votre groupe. Ensuite, présentez quelques publicités à votre classe. Ensemble, trouvez le produit vanté et essayez de comprendre l’accroche. S’il s’agit de marques internationales, le slogan sera sans doute identique dans leur langue et facilitera ainsi 40

Objectifs et compétences mobilisées : CO/EO : Présenter et créer une publicité. Comprendre les implicites. CE/EE : La publicité en France, les jeux de mots, l’utilisation de l’impératif.

la compréhension. Il est possible de compléter avec des accroches qu’ils connaissent. Pour des niveaux supérieurs, vous pouvez également travailler sur les jeux de mots et les implicites. Faites remarquer l’utilisation et la formation de l’impératif.

La deuxième étape, par petits groupes

Réalisez des groupes puis distribuez à chaque groupe un objet récolté (ou une illustration) ainsi que la fiche d’activité proposée ici. Présentez clairement la consigne : le produit que vous avez devant vous n’a pas le succès voulu et la société a fait appel à vous pour créer une publicité qui dopera les ventes. Vous êtes les créatifs de l’agence de publicité, c’est à vous de trouver l’accroche qui donnera envie de l’acheter et d’en faire le numéro un des ventes. Attention : L’entreprise donne certaines conditions. Votre accroche doit être proche de son public-cible et facile à retenir. Vous présenterez ensuite votre publicité au comité de l’entreprise qui approuvera (ou non) votre projet. Bonne chance ! Si besoin est, vous pouvez réexpliquer l’emploi de l’impératif avec ses verbes irréguliers. Laissez les apprenants créer leur publicité et slogan. Insistezbien sur le fait qu’ils vont devoir la présenter au comité (la classe) et justifier leurs choix.


La troisième étape, en classe entière

Chaque groupe présente sa publicité au reste de la classe, qui approuvera ou non, tout en se justifiant. Vous écrirez au tableau les différentes accroches proposées afin d’avoir un éventail de verbes utilisés à l’impératif et aux différentes personnes.

Conclusion et ouverture Si le temps le permet, vous pouvez enregistrer une publicité (pour la radio) pour que les apprenants pratiquent la prononciation. Vous pouvez voter également pour la meilleure agence et décerner un prix à la meilleure publicité.

Fiche d’activité L’AGENCE DE PUBLICITÉ Le produit que vous avez devant vous n’a pas le succès voulu et la société a fait appel à vous pour créer une publicité qui dopera les ventes. Vous êtes les créatifs de l’agence de publicité, c’est à vous de trouver l’accroche qui donnera envie de l’acheter et d’en faire le numéro un des ventes. Attention : L’entreprise a certaines conditions. Votre accroche doit être proche de son public cible et facile à retenir. Vous présenterez ensuite votre publicité au comité de l’entreprise qui approuvera (ou non) votre projet. Bonne chance ! Rappel grammatical : L’IMPÉRATIF Affirmation (tu) mange !

Négation ne mange pas !

(nous) mangeons ! ne mangeons pas ! (vous) mangez !

(tu)

ne mangez pas !

Etre

Avoir

sois !

aie !

Aller va !

(nous) soyons ! ayons !

allons !

(vous) soyez !

allez !

ayez !

Céline Dandoy

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42


Agitox, la gazette FLE-Édu du site Agito sort chaque vendredi avec des actus, une rubrique pour s’informer, des ressources pour enseigner, des outils pour se former et un coup de coeur. Retrouvez le Best of Agitox chaque mois dans LCFF !

Animer un grand groupe Avec un grand groupe, peut-on mettre en œuvre une démarche communicative fondée sur l’apprenant ou doit-on se contenter d’une démarche transmissive fondée sur le passage des savoirs de manière magistrale ? C’est cette question qu’explore cet article qui passe en revue les solutions qui s’offrent à l’enseignant.

Améliorer le suivi d’apprentissage dans les jeux éducatifs Cette chronique de Thot Cursus s’intéresse aux résultats d’une enquête menée aux États-Unis qui se penche notamment sur les évaluations formatives mises en place par les enseignants pour mesurer l’acquisition des objectifs lors de l’utilisation de jeux sérieux dans l’apprentissage.

Évaluer la prononciation... en jouant Sur La prononciation en jouant, Michèle s’intéresse à la difficulté d’évaluer la prononciation et les enjeux qui y sont rattachés. Elle nous propose aussi une grille d’évaluation à utiliser en début et en fin de programme pour faire un bilan des progrès de l’apprenant. Michèle nous offre également une cocotte en papier prête à imprimer pour évaluer la prononciation. 43


Leitmotiv RFI Chaque mois, nous vous proposons un extrait des Mots de l’actualité, une émission animée par Yvan Amar. Ce document audio vous permet de travailler et de tester votre compréhension orale.

Rubrique en partenariat avec

Radio France Internationale (RFI) met à disposition chaque semaine, sur son site Internet (http://www.rfi.fr/lffr/statiques/ accueil_apprendre.asp), une émission radiophonique de deux à trois minutes destinée à éclairer l’étymologie et/ou le contexte d’utilisation d’un mot lié à l’actualité. Vous trouverez ici une transcription exacte du texte avec des exercices d’écoute pour entraîner votre oreille à reconnaître les sons et à découvrir le sens de cette émission.

Commencez par répondre aux questions suivantes (avant d’écouter le document sonore). 1

Le rabâchage, c’est l’action de rabibocher (rassembler) rabâcher (répéter) rabaisser (mépriser)

2 Quelle phrase emploie correctement le verbe radoter ? Depuis son accident, sa grand-mère radote ; elle répète dix fois la même chose. Quand le navire a coulé, les survivants se sont embarqués sur des radeaux et ils ont radoté pendant trois jours afin d’atteindre la côte. Patrick est très radin (=avare). Il radote sur des détails comme le nombre de serviettes en papier utilisées pour le repas. 44

3

Qu’est-ce qu’une rengaine ? un sous-vêtement féminin un air de musique populaire qui se répète une suite de victoires

4 Parmi les verbes suivants, lesquels sont des synonymes de frissonner qui conviendraient au contexte de ce texte. trembler frémir vibrer trembloter grelotter tressaillir


Vérifiez la réponse aux questions de 1 à 4. Ensuite écoutez le document audio, deux fois si nécessaire, et répondez aux questions suivantes. Ne lisez pas encore la transcription. 5 Quelle est l’origine du mot leitmotiv ?

Accédez à l’enregistrement

française anglaise allemande 6 Quel est le thème commun aux deux exemples que donne Yvan Amar ? Le passé était mieux que le présent. La vie actuelle est plus facile. On se trompe sur la vie dans le passé. 7

Selon Yvan Amar, un leitmotiv, c’est agréable énervant musical

8

Complétez la transcription avec les mots manquants. a) ………………………………………… b) ………………………………………… c) ………………………………………… 9

Choisissez l’orthographe correcte. d) e)

se se

ce ce

ceux ceux Chronique par Yvan Amar

La transcription du texte : LEITMOTIV Je réponds aujourd’hui à Robert Tounouwi qui nous écrit pour nous demander ce qu’est un leitmotiv. Un mot un peu difficile, et même difficile à prononcer parce que ce n’est pas un mot d’origine française, ça nous vient de l’allemand. Un leitmotiv, c’est quelque chose qu’on entend tout le temps, qui est répété et répété, encore et encore ! Par exemple, on entend dire que les élèves sont moins bons aujourd’hui qu’autrefois… et on l’entend tellement dire que c’est presque comme un leitmotiv. Comme un leitmotiv, on entend dire que la vie a)……………………………… et que tout est plus cher aujourd’hui ! C’est peut-être vrai mais quand on dit c’est un leitmotiv, cela signifie qu’on a entendu la même phrase ou la même réponse plus d’une fois. Et quand on utilise ce mot, c’est en général avec un peu d’agacement : on en a assez d’entendre toujours la même chose. C’est du rabâchage, c’est du radotage ! Ce mot de leitmotiv, il vient de la musique ! C’est un petit peu comme si on parlait d’un refrain. Ah ! toujours le même refrain ! Ou bien toujours la même rengaine ! Alors ce mot « leitmotiv », b)………………………………………., il désignait une petite phrase musicale qu’on répétait et donc qu’on devait reconnaître. Parce qu’elle avait un sens spécial, comme si elle représentait un personnage particulier ou un paysage, ou même une situation. On peut trouver ça au cinéma, dans un film d’ c)…………………………. par exemple. Chaque fois qu’un meurtre affreux est sur le point d’être commis, hop, on entend la même petite phrase… Le spectateur comprend d)…………………….. qui va e)…………………… passer. Et d’avance il frissonne !

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© Merelize

La cuisine de Louisiane Cuisine La cuisine française, celle des Espagnols, de Haïti et de République Dominicaine, celle des Amérindiens,… , toutes ces origines différentes ont grandement influencé la cuisine de Louisiane. Aujourd’hui, on distingue surtout la cuisine cajun et la cuisine créole.

Les huîtres gratinées 6 huîtres par personne de l’échalote du vin blanc sec de la chapelure

1- Ouvrez délicatement les huîtres (sans vous blesser !), videz l’eau. 2- Pelez et hachez l’échalote. Parsemez-en un peu sur chaque huître. 3- Versez dans chaque huître un peu de vin blanc (pas trop, il ne faut pas que l’huître baigne dans le liquide). 4- Saupoudrez de chapelure.

© Merelize

5- Mettez au four pendant 10 mn à 200°, puis 5 mn de plus sous la grille du four pour faire gratiner la chapelure.

Le jambalaya (poulet et crevettes) C’est un plat que l’on pourrait comparer à la paella. Il en existe autant de sortes que de cuisiniers ! Vous pouvez par exemple sur le même principe, faire un jambalaya aux fruits de mer et au poisson. Ingrédients (pour 4 personnes)

2 saucisses fumées du paprika, du piment 1 petit poivron rouge 1 petit poivron vert 2 branches de céleri 46

2 tomates bien mûres 2 blancs de poulet ou de dinde 300 g de riz 75 cl de bouillon de poule 200 g de crevettes cuites


1- Faites rissoler dans une sauteuse les saucisses fumées coupées en rondelles dans de l’huile avec beaucoup de paprika.

2- Ajoutez les légumes (poivrons, céleri, tomates que vous avez coupés en petits dés.).

3- Coupez les blancs de poulet en lamelles et ajoutez-les aux légumes. Faites cuire 5 mn.

4- Ajoutez le riz et laissez-le dorer. 5- Versez par-dessus le bouillon de poule. 6- Laissez mijoter 10-12 mn environ, jusqu’à ce que le riz soit © Bob Doran

cuit.

7- Ajoutez les crevettes déjà cuites et décortiquées ainsi qu’un peu de piment.

8- Mélangez et servez bien chaud.

Le poulet Louisiane Ingrédients (pour 4 personnes) : 1 cuillère à café d’origan 1 boîte de tomates pelées 1/2 cuillère à café de Tabasco 1 cuillère à café de sucre en poudre 2 cuillères à soupe de farine 25 cl d’eau 30 g de beurre 1 cuillère à soupe d’huile d’olive du sel, du poivre

© Robert Müller

4 filets de poulet 1 oignon 1 gousse d’ail 1 poivron rouge 2 branches de céleri 1 cuillère à soupe d’oignons coupés en petits dés 1 cuillère à café de piment 1 cuillère à café de thym

1- Découpez les filets de poulet en dés et faites-les cuire pendant 10 mn, jusqu’à ce qu’ils soient dorés.

2- Hachez finement l’oignon, l’ail, le poivron et le céleri. 3- Faites chauffer 20 g de beurre mélangés à 1 cuillère à soupe d’huile d’olive dans une grande poêle.

4- Faites-y cuire l’oignon, l’ail, le poivron et le céleri à feu vif

5- Ajoutez le piment, le thym, l’origan, l’oignon, les tomates pelées, le Tabasco, le sucre et laissez mijoter quelques instants.

6- Dans un bol à part, mélangez la farine dans 25 cl d’eau et ajoutez ce mélange dans la poêle pour épaissir la sauce.

7- Ajoutez les dés de poulet et mélangez bien. 8- Servez avec des frites ou du riz.

pendant 3 mn en remuant régulièrement.

Florence Teste 47


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Europe : 22 €

Europe : 11 €

Europe : 22 €

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Monde : 30 € Total : __________

Monde : 15 € Total : __________

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Renouvellement :

1 an

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(papier + num + CD mensuels des audios du mois)

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France : 14 €

France : 14 €

Europe : 22 €

Europe : 22 €

Monde : 30 €

Monde : 30 €

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Jeux de mots Charlotte Kleineidam

2. CHANSON DE NOËL Complétez la chanson de Noël à l’aide des mots suivant. Bois-sapin- verdure-bonbon-parure-attraits-jolieanniversaire-mains-paix-sommets-douce-beau

Mon beau sapin Mon beau _______, Roi des forêts Que j’aime ta _______ Quand par l’hiver _______ et guérêts Sont dépouillés De leurs _______ Mon beau sapin, Roi des forêts Tu gardes ta _______. Toi que Noël planta chez nous Au saint ________ _____ sapin, Comme ils sont doux

1. LA DICTÉE Léon a fait 8 fautes à sa dictée. Essayez de les retrouver et de les corriger.

Noël est un joyeus moment pour tout le monde. On se retrouve en famille, et on partage tous ensemble un bon repas de noël. Les enfant vont se couchés en rêvant de voir le père Noël. Le lendemain matin tous le monde se retrouve autour du sapin pour ouvrir ses cadeaux. Le petit à eux une voiture télécomander, le père un ordinateur et on a même apperçu un magazine LCF dans l’un des paquet. Joyeux Noël !

Et tes _______et tes joujoux Toi que Noël planta chez nous, Par les ______de ma mère

4. VIRELANGUE

Mon beau sapin, tes verts _______ Et leur fidèle ombrage De la foi qui ne ment jamais De la constance et de la _______ Mon _____ sapin, tes verts sommets M’offrent la _______image

Entraînez-vous à prononcer le plus vite possible ! Tonton, ton thé t’a t-il ôté ta toux ? Si six saucisses font six sous, six cents saucisses font six-cents sous Cherche sous chaque sac sale et dans chaque sac sec.

3. NOËL Retrouvez les mots correspondants

Solutions des jeux page 51 4.___________

2.___________ 1.___________

3.___________

5.___________

49


Réponses « Grammaire » (page 38) 1. J’ai posé mes clés sur le buffet de l’entrée. Je voudrais un café, s’il vous plaît. Le château de Chambord se trouve en Touraine. Il y a des cadeaux sous le sapin de Noël. Pour qui sont-ils ? J’habite au numéro 47, rue Dupin, c’est la dernière maison. Ce point dans le ciel, c’est un avion ou un ballon météorologique ?

3. Pour réussir le poulet Louisiane, il faut du poulet, de l’oignon, de l’ail, du poivron rouge, du céleri, du piment, du thym, de l’origan, des tomates pelées, du Tabasco, du sucre en poudre, de la farine, de l’eau, du beurre, de l’huile d’olive, du sel et du poivre.

2. Mais oui, je vous parle des enfants de Victor ! Ils venaient de la gare. Je les ai d’abord emmenés à la piscine. Après nous sommes allés tous ensemble au restaurant. Et ensuite au zoo. Les enfants parlaient aux animaux. Ils ont aussi posé des questions aux soigneurs. Vers 5 heures, je les ai emmenés au cinéma. Enfin nous sommes rentrés. Leurs parents les attendaient à l’arrêt de l’autobus.

Réponses « RFI » (page 44) 1. Rabâcher (répéter)

5. allemande

2. Depuis son accident, sa grand-mère radote ; elle répète dix fois la même chose.

6. Le passé était mieux que le présent.

3. Un air de musique populaire qui se répète 4. trembler, frémir, tressaillir trembloter : les personnes malades ou âgées tremblotent grelotter : on grelotte plutôt de froid vibrer : on vibre par passion

50

7. énervant 8. a) augmente b) techniquement c) horreur 9. d) ce

e) se


Solutions des jeux de la page 49 Jeu 1 : La dictée

Edition

Langue et Cultures Françaises et Francophones ISSN : 2267-4705 n° CPPAP : 1016 K 91889 SIRET : 799 544 846 00022 Siège : 17, rue Durand 34000 Montpellier contact@lcf-magazine.fr

Directrice de publication

Florence TESTE - direction@lcf-magazine.fr

Assistantes de publication Solange BEAUDOUIN Awa BAGAYOKO

Directeur artistique Rémi ORZALESI

Rédactrice en chef Florence TESTE

Comité de relecture

Florence TESTE Mélanie HERNANDEZ

Rédacteurs

Yvan AMAR Awa BAGAYOKO Julie BOUDILLON Alexis CAUCIGH Kahina CHOUITER Céline DANDOY Romain DEVAUX Mélanie HERNANDEZ Philippe JEANMICHEL Ida JOUBAND Charlotte KLEINEIDAM Marie- Laurence MECKLER- LELUC Axelle NEGRIGNAT Florence TESTE Laura TEJEDA-MEZA

Maquette :

Charlotte KLEINEIDAM

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Impression

Impact Impression 483, ZAC des Vautes 34980 Saint-Gély-du-Fesc

Noël est un joyeux moment pour tout le monde. On se retrouve en famille, et on partage tous ensemble un bon repas de noël. Les enfants vont se coucher en rêvant de voir le père Noël. Le lendemain matin tout le monde se retrouve autour du sapin pour ouvrir ses cadeaux. Le petit a eu une voiture télécommandée, le père un ordinateur et on a même aperçu un magazine LCF dans l’un des paquets. Joyeux Noël !

Jeu 2 : Chanson de Noël Mon beau sapin, roi des forêts Que j’aime ta verdure ! Quand par l’hiver, bois et guérets Sont dépouillés de leurs attraits Mon beau sapin, roi des forêts Tu gardes ta parure. Toi que Noël planta chez nous Au saint anniversaire, Mon beau sapin, comme il est doux De te voir briller par nous, Mon beau sapin, comme ils sont doux et tes bonbons et tes joujoux Toi que Noël planta chez nous Scintillant de lumière. Mon beau sapin tes verts sommets Et leur fidèle ombrage De la foi qui ne ment jamais De la constance et de la paix. Mon beau sapin tes verts sommets M’offrent la douce image.

Jeu 3 : Noël 1. une chaussette de noël 2. un traineau 3. une couronne 4. un ruban 5. une carte de vœux

Routage

Sud routage 110, route de Rouquairol 30900 Nîmes

Remerciements

Richard BOSSUET - TV5 MONDE Yvan AMAR - RFI Centre de Langue Française de la CCI Paris-Ile de France

En produisant sa version papier, LCFF Magazine veut participer à la protection de la planète. Pour cela, nous avons choisi de faire confiance à un imprimeur qui travaille dans le respect des labels écologiques :


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