DOSSIER PÉDAGOGIQUE
2014
2015
© 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
A destination des enseignants et des responsables de groupe
e Sommair
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Contexte géographique et culturel
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Activités pédagogiques et culturelles
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L’épopée impressionniste à travers le Parcours Multimédia
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Petit mémo sur les Impressionnistes
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Conseils de visite
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Informations pratiques
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Pourquoi ce dossier pédagogique ?
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Ce dossier pédagogique a été spécialement conçu pour vous permettre de préparer votre visite au Château d’Auvers. Vous y découvrirez l’histoire du château et le contexte géographique et culturel dans lequel il s’inscrit. De plus, ce dossier constitue une riche documentation sur le mouvement artistique qui donne son nom au parcours multimédia. Vous trouverez enfin toutes les informations concernant les animations que nous proposons au jeune public : visites particulières, carnets de jeux, ateliers artistiques.
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Pourqu oi ce do ssier pé dagogiq
Chers enseignant(e)s, Chers responsables de groupes,
Situé dans un écrin de verdure, au coeur du Vexin, le Château d’Auvers, propriété du Conseil général du Val-d’Oise, et son jardin à la française, constituent un cadre unique pour venir passer un moment exceptionnel avec vos classes et groupes d’enfants. Venez découvrir ou redécouvrir le parcours multimédia « Voyage au Temps des Impressionnistes » à travers une scénographie riche en couleurs et en sons... qui se déclencheront au fil de vos pas ! De nombreuses surprises vous attendent : assistez à un spectacle plus vrai que nature au café-concert, où des hologrammes viendront vous côtoyer ! Faites un petit tour du côté du café, entièrement rénové, puis rejoignez la gare Saint-Lazare en empruntant le Pont de l’Europe, orné d’une vaste fresque vivante et lumineuse, librement inspirée de la célèbre toile de Caillebotte. Et bien sûr, n’hésitez pas à compléter votre balade par la pratique artistique en assistant à l’un de nos nombreux ateliers créatifs ! Forte d’une expérience de plus de 15 ans, l’équipe du Service Pédagogique est à votre écoute. N’hésitez pas à nous contacter pour vos projets pédagogiques et ateliers particuliers, à court ou à long terme : nous pouvons adapter nos animations et vous aider dans leur préparation et leur concrétisation ! Delphine KERANGOFF & Maëva LE HELLEGOUARCH-ESNOL Médiatrices culturelles
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Le Château d’Auvers-sur-Oise fut construit au XVIIe siècle, vers 1635, par Zanobi Lioni, un riche financier italien de l’entourage de Marie de Médicis. Entouré par un terrain boisé, le palais possédait alors un toit en terrasse à l’italienne, d’harmonieux jardins inspirés de la Villa d’Este à Tivoli, des bassins et fontaines, deux orangeries au nord et au sud ainsi qu’un belvédère surplombant le village et la vallée de l’Oise. Le 9 mai 1655, Zanobi maria sa fille à Antoine II de Saint-Chamans, seigneur de Méry. Après le décès du banquier italien, le château passa malgré tout dans des mains étrangères. Guillaume Ange, un bourgeois de Paris, s’en rendit acquéreur. Après avoir habité le château quatre ans, il fut cependant obligé de le céder, forcé par les créanciers du banquier.
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Le contexte g éographique et culturel
Le château d’Auvers
En 1662, le château fut vendu à Jean de Léry (ou Leyrit), conseiller, maître d’hôtel du roi, président-trésorier de France et général des finances. Il transforma le castel italien en château à la française. Le domaine, érigé en fief, était constitué d’une grande maison, de plusieurs bâtiments, d’une cour, d’une basse-cour, d’un jardin bas relié par un pont et de quelques dépendances. Le nouveau propriétaire obtint également le droit de chasse sur l’étendue de la seigneurie d’Auvers ainsi que le droit de banc dans le choeur de l’église d’Auvers. C’est par ailleurs dans ce choeur que Jean de Léry fût inhumé après sa mort, en 1692. En mai 1720, le château devint la propriété de la famille d’Espréménil. Peu après, vers 1756, le bâtiment subit une transformation complète : la façade nord de style Louis XIII fut maintenue, mais la façade sud fut reconstruite, et le tout flanqué de deux pavillons. En 1765, après la mort de son propriétaire, le château fut revendu au prince de Conti. Celui-ci ne vivait à Auvers qu’à de rares intervalles, au moment de la chasse. L’histoire ne révèle rien de particulier sur cet épisode.
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Le Château au XIX siècle
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En revanche, au nord de la porte d’entrée, on peut encore voir le nymphée érigé à cette époque, une grotte artificielle en forme de dôme toute tapissée de coquillages, sur laquelle apparaît le monogramme des Conti. Les nymphées, sortes de sanctuaires dédiés aux nymphes dont il reste aujourd’hui très peu d’exemples, étaient des grottes naturelles ou artificielles desquelles jaillissait une source.
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Ils constituent une originalité architecturale exotique et raffinée dans la lignée des fabriques ou folies que les seigneurs et riches bourgeois aimaient faire construire dans leurs parcs, pour fêter les splendeurs de l’univers physique et spirituel. A l’Isle-Adam, le Pavillon Chinois, construit en 1870, est un témoignage de cette mode. Le Château d’Auvers changea à nouveau de propriétaire en 1779 pour M. Louis Claude Chéron de la Bruyère, député de l’Assemblée législative. Emprisonné pendant la Révolution, puis libéré, il fut nommé maire d’Auvers, puis préfet de la Vienne en 1805. Son fils Henri, maire en 1825, resta à Auvers jusqu’à la fin de sa vie et se consacra sans relâche au Château. Pendant son mandat, le Conseil décida que le pont et l’escalier du château seraient exemptés des prescriptions d’alignement parce qu’ils faisaient partie de l’ancien domaine du prince de Conti, "souvenir historique et ornement de la commune". Alphonse Chéron, troisième de la lignée, vendit le château à la famille Gosselin en 1882, qui le conserva jusqu’en 1939. Acquis en 1987 par le Conseil général du Val-d’Oise, le Château d’Auvers a été entièrement restauré : les communs ont été remis en état, et les jardins restitués d’après des documents datant du XVIIIe siècle. Ils ont retrouvé leurs bordures de buis et parterres de fleurs, le labyrinthe, les bassins, les escaliers et les terrasses à balustres. Depuis 1994, le château abrite le Parcours multimédia « Voyage au Temps des Impressionnistes », qui rend hommage aux peintres qui ont tant marqué la vallée de l'Oise. De son côté, l’Orangerie du Château accueille régulièrement des expositions temporaires.
Le Château au XXIe siècle
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Auvers-sur-Oise, la ville des peintres Située à 30 km de Paris, au coeur du Val-d’Oise, la Ville d’Auvers-surOise suit la rive droite de l'Oise, de Pontoise à l’Isle-Adam. Sa superficie est de 1 200 hectares et on peut y compter 6900 habitants. Bénéficiant d'un riche patrimoine naturel, Auvers appartient au canton de la vallée du Sausseron et fait partie de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Oise et des Impressionnistes. Proche de Cergy-Pontoise, Auvers est également un village caractéristique du Parc Naturel Régional du Vexin Français. © 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
La ville doit sa renommée aux artistes impressionnistes qui sont venus y puiser leur inspiration : Charles-François Daubigny Dès 1857, Charles-François Daubigny, rattaché à l’école de Barbizon, fréquente régulièrement Auvers-sur-Oise. Amoureux de la nature, il peint la ville depuis son canot, le Botin. En 1860, il se fait construire une maison dans le quartier des Vallées qu’il décore avec son fils ainsi que ses amis, parmi lesquels le peintre Camille Corot.
Paul Cézanne Paul Cézanne vient à Auvers-sur-Oise durant l’année 1873 afin d’apprendre à peindre en compagnie de Pissarro. Avec patience, il éclaircit sa palette. Il peint notamment la maison du Docteur Gachet et la maison du pendu en 1873, oeuvre emblématique de la période impressionniste de Cézanne. Il retourne ensuite dans sa Provence natale, mais revient à Auvers-sur-Oise durant les étés 1877 et 1881. Le Docteur Paul Gachet En 1872, le docteur Paul Gachet achète une maison à Auvers-sur-Oise afin que sa femme, malade, « respire le bon air » ; médecin de son état, il y soigne la mère de Camille Pissarro ainsi que ces enfants. Egalement peintre amateur et graveur, sous le pseudonyme de Paul Van Ryssel, ami de Daubigny et de Corot, il accueille jusqu'à la fin de sa vie les artistes dans sa maison : Paul Cézanne, Camille Pissarro et Vincent van Gogh. Grand collectionneur d'art, il demeure un acteur incontournable de l'histoire de l'art de la fin du XIX e siècle. 6
Vincent van Gogh
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Le 20 mai 1890, le Docteur Gachet reçoit un peintre alors inconnu du public : Vincent van Gogh. Envoyé par son frère Théo, Van Gogh est au sommet de sa maîtrise artistique. A Auvers-sur-Oise, l’artiste peint plus de soixante-dix toiles en seulement deux mois, oeuvres dans lesquelles il décrit les paysages ruraux et l’architecture du village avec beaucoup d’expressivité. Il peint également le portrait du docteur Gachet et les membres de la famille Ravoux. Sa palette s’assombrit néanmoins peu à peu, exprimant le mal de vivre qui le tourmente. Epuisé nerveusement par son travail, et se sentant coupable d’être à la charge financière de son frère, il se tire un coup de revolver dans un champ de blé avant d’être ramené à l’Auberge Ravoux, où il séjourne. Il y décède deux jours plus tard et est ensuite enterré dans le cimetière du village. Voici comment il décrit Auvers-sur-Oise à son frère, dans une lettre datée du 25 mai 1890 : « Ici on est loin assez de Paris pour que ce soit la vraie campagne, mais combien néanmoins changée depuis Daubigny. Mais non pas changée d'une façon déplaisante, il y a beaucoup de villas et habitations diverses modernes et bourgeoises très souriantes ensoleillées, et fleuries. Cela dans une campagne presque grasse, juste à ce moment-ci du développement d'une société nouvelle dans la vieille, n'a rien de désagréable ; il y a beaucoup de bien-être dans l'air. Un calme à la Puvis de Chavannes, j'y vois ou y crois voir, pas d'usines, mais de la belle verdure en abondance et en bon ordre. » Plus tard, d'autres peintres continueront à fréquenter Auvers-sur-Oise, tels que le Douanier Rousseau, Maurice de Vlaminck ou encore Otto Freundlich.
Les différents équipements culturels de la ville :
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Le «Voyage au Temps des Impressionnistes » à la lumière des nouvelles technologies Au coeur du village d’Auvers-sur-Oise, venez découvrir l’atmosphère historique et artistique de l’époque de Vincent van Gogh et des peintres Impressionnistes. Le château d’Auvers vous permet de percer le mystère de ces incroyables artistes à travers son parcours multimédia « Voyage au Temps des Impressionnistes » : plus de 500 oeuvres d’art y sont mises en scène ! Effets spéciaux, projections sur grands écrans, photographies et films anciens, décors et ambiances musicales vous font découvrir l’ambiance et la vie de la fin du XIXe siècle. Plongez-vous dans les oeuvres de Monet, Pissarro, Toulouse-Lautrec, Degas, Renoir… et vivez en direct les animations de l’époque Impressionniste : le vieux Paris, les cabarets et cafés concerts et leurs spectacles de frenchcancan, la mode et, au bord de l’eau, les déjeuners sur l’herbe et autres loisirs de plein air, l’univers difficile des ouvrières, le train à vapeur et ses gares, les guinguettes.
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Les activités pédagogique s et culturell es
LE PARCOURS MULTIMÉDIA
De nombreuses innovations ponctuent ce fabuleux voyage : vous comprendrez, grâce à des bornes tactiles très ludiques, l’interaction entre couleur et lumière, thème cher à Monet lorsqu’il peignit ses séries de meules de foin ou de cathédrales. Vous pourrez également rejoindre la gare Saint-Lazare en traversant le Pont de l’Europe au fil d’une fresque de plus de 30 mètres de long, peinte en trompe l’oeil, à la manière de Gustave Caillebotte. La salle « à la campagne » vous fera briller de mille touches de couleurs grâce à un nouvel éclairage impressionniste et vous donnera l’illusion de faire partie du tableau. Enfin, au fil de votre visite, 20 écrans dynamiques mettent un point d’orgue au côté innovant et surprenant du parcours. Vous terminerez ce voyage avec de nombreuses images et références qui vous permettront de mieux comprendre l’histoire des peintres impressionnistes, qui, tels Camille Pissarro, ont quitté leur atelier pour investir la nature et inventer une nouvelle façon de peindre faite de vie, de vibrations et de sensations. Visiteur, spectateur ou acteur, vivez une expérience unique au château d’Auvers.
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Les visites pour les scolaires Publics : cycle 2 , cycle 3 (CM), collège, lycée Le parcours multimédia est adapté au jeune public, de la primaire au lycée. Ludique, interactif, avec différents niveaux d’informations (commentaires sonores, cartels, panneaux de texte), le parcours permet aux jeunes visiteurs de découvrir et d’enrichir leurs connaissances sur l’Impressionnisme, tout en passant un agréable moment aussi éducatif que divertissant. © 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
Nous vous proposons trois types de visites : LA VISITE LIBRE - durée 1h15 Le groupe visite le parcours de façon « libre », sans support particulier. L’enseignant ou le responsable du groupe peut intervenir pendant et après la visite pour revenir sur les thèmes abordés. LA VISITE AVEC CARNET JEUX - durée 1h15 Le groupe aborde le parcours à l’aide d’un carnet-jeux. Adapté au niveau de la classe, ce support permet à chaque enfant de visiter le parcours de manière ludique et pédagogique : jeux d’observation, questions, dessin d’observation… L’enseignant ou le responsable du groupe peut préparer la visite en demandant le carnet en amont. LA VISITE DU CHÂTEAU + UN ATELIER ARTISTIQUE La visite du parcours multimédia peut être couplé avec un atelier artistique. Grâce au parcours, les enfants ont les grandes notions de l’Impressionnisme en tête. Ils peuvent ensuite s’exercer à la touche impressionniste en passant à la pratique.
Il existe également des activités complémentaires. Rendez-vous directement en page 15 du dossier.
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LES ATELIERS ARTISTIQUES sur l’Impressionnisme Nous vous proposons également toute une palette d’ateliers pédagogiques, créatifs et artistiques, qui peuvent compléter la visite du parcours multimédia.
Mon premier paysage en touches de couleurs– durée 1h15 Atelier collectif par groupe de 4 enfants Publics : Cycle 1 © 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
Après avoir participé à une petite histoire à travers les paysages verdoyants de Monet et de Van Gogh, les enfants réalisent, par groupe, leur première production impressionniste de grand format. Comment préparer l’atelier ? Faire découvrir aux enfants des paysages impressionnistes représentant la nature : ceux de Pissarro, Monet, Renoir, Cézanne ainsi que ceux de Van Gogh. Leur faire observer le travail par petites touches de couleurs, l’absence de détails, les couleurs principales. Leur faire reconnaitre des formes géométriques simples dans les tableaux. Comment prolonger l’atelier ? Poursuivre le travail des touches de peinture avec différents outils. Proposer aux enfants de réaliser des productions individuelles en restant sur le thème de la nature et du paysage dans un premier temps. Interroger les enfants sur leurs impressions et sur leurs sensations vis-à-vis des oeuvres impressionnistes.
Les végétaux se rebellent – durée 2h Publics : cycle 1 et CP Les nénuphars de Monet s’échappent des toiles de l’artiste pour venir se déposer sur les productions des enfants. Ils leur donnent ensuite du volume grâce au plâtre, travaillent les fonds au pastel sec et, pour finir, les peignent à l’acrylique. Comment préparer l’atelier ? Observer avec les enfants les fameuses nymphéas de Monet et introduire la notion de « série ». Monet peignait le même sujet plusieurs fois à différents moments de la journée. Réfléchir avec eux à la façon dont on pourrait donner du volume aux éléments des tableaux. Comment prolonger l’atelier ? Réaliser d’autres tableaux en volume en utilisant le collage de carton ou de matériaux divers. Trouver des techniques pour créer du volume. Prolonger l’expérience en partant sur du modelage à l’argile. Apprendre à distinguer la 2D et la 3D. Avec les plus grands, c’est l’occasion de connaitre les genres en peinture (paysage, nature morte, portrait, autoportrait). 10
Tirons-leur le portrait – durée 1h15 Publics : de la maternelle au lycée Les enfants s’amusent avec les portraits de Vincent van Gogh, de Claude Monet, de Cézanne. Une oreille photocopiée par-ci, un oeil esquissé par-là, une chevelure multicolore là-dessus, et voilà un portrait impressionniste et surtout insolite ! Comment préparer l’atelier ? Aborder avec les enfants les notions de portrait, d’autoportrait. Observer des portraits d’artistes selon les différents médiums utilisés : photographies, peintures, dessins. Pour les plus grands, insistez sur la photographie et les progrès de ce nouvel art au XIXème siècle. © 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
Comment prolonger l’atelier ? Réemployer les techniques abordées pendant l’atelier en proposant aux enfants de faire leur autoportrait ou le portrait d’un camarade. Ils peuvent employer d’autres outils, tels que le feutre ou la peinture. Pour les plus grands, insister sur les proportions du visage et l’importance du croquis pour saisir un visage au fur et à mesure.
L’Impressionnisme à la carte – durée 1h30 Publics : de la grande section de maternelle au lycée Un atelier « à la carte », élaboré en amont entre les enseignants et les médiatrices culturelles du château. Choisissez votre médium : pastel gras, pastel sec, gouache ou peinture acrylique, le thème abordé (paysage, portrait, nature morte) et enfin l’artiste de référence : Renoir, Monet, Morizot, Pissarro... Comment préparer l’atelier ? Aborder les caractéristiques de l’impressionnisme, ses différents représentants et les techniques qui caractérisent ce mouvement. Les élèves peuvent s’essayer à la technique des touches impressionnistes, avec différents outils : crayons de couleurs, feutres etc. Comment prolonger l’atelier ? Réemployer les techniques artistiques abordées durant l’atelier pour produire d’autres travaux. Poursuivre la découverte du mouvement impressionniste, organiser par exemple une sortie au musée d’Orsay. Apprendre à distinguer les plans, la ligne d’horizon, les lignes de fuites. Aborder le « mélange optique » des couleurs qui désigne le processus par lequel l'oeil effectue le mélange des couleurs car ce dernier ne se fait plus sur la palette mais directement sur la toile. Etre à l’aise avec le mélange des couleurs, connaître les primaires et les complémentaires.
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Quelques entrechats avec Edgar Degas – durée 2h Publics : du CP au lycée A l’aide de fil de fer recouvert de bandes plâtrées, puis de papier crépon, les sculpteurs en herbe donnent vie à un personnage. En tordant, modelant, et en travaillant la matière, chacun crée une figurine en volume, en s’inspirant de la célèbre petite danseuse d’Edgar Degas.
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Comment préparer l’atelier ? Faire découvrir aux enfants les oeuvres à la peinture et au pastel d’Edgar Degas sur le thème de la danse. Observer également ses sculptures et réfléchir à la modernité de son oeuvre : sujets, cadrages, traitement pictural, présence d’éléments réels (tissu) sur ses sculptures. On peut également initier les enfants à l’utilisation des bandes plâtrées. Comment prolonger l’atelier ? Travailler de manière artistique le corps en mouvement, en volume, notamment avec l’argile. Pour les plus grands, aborder les notions d’espace, de modelage, de sculpture, de plein et de vide, d’accumulation, d’échelle, de figuration… Découvrir également les oeuvres des grands sculpteurs de l’époque tels que Auguste Rodin ou Camille Claudel. Aborder les notions de modelage, taille directe, assemblage.
En plein air, dans les pas des impressionnistes – durée 1h30 Publics : du CE2 au lycée Les enfants investissent les jardins du château. L’atelier débute par un échange autour de reproductions de toiles impressionnistes, puis les enfants s’essaient au croquis avant de passer à l’apprentissage des techniques du pastel sec. L’aboutissement de l’atelier consiste en un dessin au pastel sec d’une vue du parc du château, à la manière impressionniste. Comment préparer l’atelier ? Observer différents paysages impressionnistes et faire remarquer aux enfants que les peintres travaillaient « sur le motif », en installant leur chevalet à l’extérieur. Pour saisir le mouvement, ils peignaient rapidement à l’aide de petites touches de couleurs. Pour préparer cet atelier, il peut être judicieux de faire tester aux enfants la technique du pastel sec : travail du fond estompé, dessin, hachures. Faites-les s’exercer au croquis en extérieur afin d’apprendre à observer la nature. Comment prolonger l’atelier ? Poursuivre le travail du dessin d’observation en extérieur ou en classe, diversifier les médiums. Distinguer les notions de dessin, de croquis, d’esquisse. Pour les plus grands, connaitre les notions de perspective linéaire et atmosphérique, de lignes de fuite, de ligne d’horizon.
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LES ATELIERS ARTISTIQUES sur le post-impressionnisme Faites entrer les artistes ! – durée 2h Publics : du CP au lycée Fusain, pastel, encres colorées… les enfants sont invités à s’essayer à toutes ces techniques pour faire un saut dans le XIXe siècle et y tirer le portrait d’un personnage de l’époque : en mêlant ces médiums, ils donneront à leur création toute l’expression des oeuvres de Toulouse-Lautrec et de Degas. © 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
Comment préparer l’atelier ? Présenter la vie et l’oeuvre de Toulouse-Lautrec et d’Edgar Degas, la modernité de leurs sujets (les cabarets, le café-concert, le monde laborieux des travailleuses…) et du traitement artistique qu’ils en font (cadrages particuliers, supports différents, nervosité du trait et de la touche, couleurs criardes). Comment prolonger l’atelier ? Ré-exploiter les outils et les techniques découverts en atelier. Demander aux élèves de représenter d’autres portraits ou scènes de la fin du XIX e siècle, ou encore des affiches de spectacle à la manière de Toulouse-Lautrec. Apprendre à composer une affiche en découvrant la composition type (slogan, typographie, visuel, mise en page).
Sur les traces de Van Gogh– durée 1h30 Publics : de la grande section de maternelle au lycée Le court séjour de Van Gogh à Auvers-sur-Oise a marqué la carrière du peintre. Vos élèves s’initieront à la touche appuyée et nerveuse de l’artiste en variant les pinceaux et les couleurs. Comment préparer l’atelier ? Faire découvrir aux enfants les peintures de Van Gogh réalisées à Auvers-surOise. Leur faire observer le travail par petites touches de peinture et les couleurs vives qui illuminent ses oeuvres. Apprendre à distinguer les types de touches : traits, points, virgules. Leur faire comprendre que l’artiste n’était pas un peintre impressionniste mais vivait à la même époque. Comment prolonger l’atelier ? Poursuivre le travail des touches de peinture avec différents outils, en précisant le geste. Travailler sur des formats plus grands, diversifier les outils (pastels gras, pastels secs…). Faire découvrir les mélanges de couleurs simples puis évoquer les couleurs primaires, secondaires, complémentaires.
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De la nature morte à la vivante nature – durée 1h30 Publics : grande section de maternelle au lycée Nous composerons un bouquet de tournesols à la manière de Vincent van Gogh ou une nature morte exotique qu’aimait peindre Paul Gauguin. L’idée sera de s’intéresser à ce genre mineur, travailler sur les formes et la lumière. Comment préparer l’atelier ? Observer avec les enfants des natures mortes impressionnistes, repérer et lister les éléments identifiables dans les compositions.
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Comment prolonger l’atelier ? Avec les plus grands, il est envisageable de dessiner une nature morte d’après modèle. Vos élèves pourront reproduire ce qu’ils ont sous les yeux et s’exercer au dessin d’observation.
Des paysages aux 1000 couleurs – durée 1h30 Publics : du CP au lycée Nous suivrons André Derain, Maurice Vlaminck ou encore Paul Signac à travers leurs paysages aux couleurs flamboyantes. Nous apprendrons à composer un paysage digne du fauvisme ou du pointillisme, entre aplats de couleur et petites touches juxtaposées. Comment préparer l’atelier ? Faire découvrir aux enfants les peintures des artistes fauves et observer les différences avec le travail des impressionnistes. Leur faire observer la composition par petites touches de peinture et les couleurs vives qui illuminent leur paysages. Comment prolonger l’atelier ? Poursuivre le travail des touches de peinture avec différents outils, en précisant le geste. Travailler sur des formats plus grands, diversifier les outils (pastels gras, pastels secs…). Pour les plus grands, évoquer le « mélange optique des couleurs » en lien direct avec le pointillisme.
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Plus d’informations Pour davantage d’informations concernant les animations destinées au jeune public (capacités, réservations, tarifs, ateliers vacances…), vous pouvez consulter notre brochure Jeune Public 2014-2015, disponible à l’accueil du château ou téléchargeable sur le site Internet www.chateau-auvers.fr. Vous retrouverez également nos actualités sur notre tumblr : http://jeunepublicchateaudauvers.tumblr.com/ Si vous souhaitez davantage d’informations ou de précisions, n’hésitez pas à prendre contact avec notre équipe. © 2014, Tous droits résérvés. Châtéâu d’Auvérs
Les autres activités La découverte du château et de ses jardins Carnet de jeux « Raconte-moi le Château d’Auvers » - durée 1h De la maternelle au CM2 Ce support permet aux petits visiteurs de parcourir le parc et les jardins du château, munis chacun de leur carnet. Ils complètent jeux et questions en découvrant les fleurs, les jardins et l’architecture du château. Chasse aux détails, jeux d’observation et questions diverses ponctuent leur balade. Pour les plus grands, l’histoire du château et celle du mouvement impressionniste sont décrites. Le parcours est mené par l’enseignant et les accompagnateurs du groupe.
La visite guidée du village « sur les pas de Vincent van Gogh » - de 1h30 à 2h00 De la maternelle au lycée En partenariat avec les guides conférenciers de la ville d’Auvers-sur-Oise Accompagnés par un guide, les enfants sillonnent le village d’Auvers-sur-Oise sur les traces du peintre Vincent van Gogh. Ils découvrent la personnalité hors norme de l’artiste en traversant le champ de blé, et en passant notamment devant l’Auberge Ravoux, l’Eglise ou encore le cimetière. Le contenu de la visite guidée est adapté au niveau de la classe.
Mémoires d’un âne - durée 1h30 De la maternelle au primaire En partenariat avec Anes en Vexin Gilles propose aux enfants une balade avec son âne Cadichon dans le parc du château. Le guide leur contera les histoires de la comtesse de Ségur. Ils voyageront au XIXème siècle. A la fin de la visite, les enfants pourront apprécier un goûter gourmand aux couleurs du Vexin avec jus de pommes et pain d’épices. 15
parcours mu ltimédia
Vous trouverez toutes les réponses à ces questions dans le texte qui suit. Celui-ci reprend, salle après salle, la chronologie du parcours multimédia, et vous permettra ainsi de préparer et de prolonger votre visite :
Le Paris Haussmannien Salle : Paris 1860, la lumière entre dans la ville L’essor de Paris sous l’égide de Napoléon III En 1848, Napoléon III, neveu de Napoléon 1er, est élu Président de la République. Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, au terme de son mandat, il s’empare du pouvoir par un coup d’Etat et est proclamé, un an plus tard, Empereur des Français. Son règne génère l’essor de l’industrie et du commerce ainsi que l’avènement de la grande bourgeoisie. Le pays s’équipe progressivement d’un réseau de chemin de fer et la capitale change peu à peu de visage. Sous la direction du baron Georges Eugène Haussmann, de gigantesques travaux d’urbanisme embellissent la Ville Lumière. Nommé préfet en 1853, le baron Haussmann exerce ses fonctions pendant près de 17 ans. Les transformations Les vieux quartiers sont démolis pour céder la place aux grands boulevards rectilignes, bordés d’immeubles. Napoléon III souhaite en effet rehausser le prestige du régime impérial et débarrasser la ville de ses foyers d’agitation. La capitale subit une intense activité de construction : places, jardins publics, ponts, gares, théâtres, monuments et statues voient le jour, éclairés par plus de vingt mille réverbères au gaz. La ville lumière vue par les Impressionnistes La Ville moderne constitue un sujet de prédilection pour Gustave Caillebotte, Claude Monet ou Camille Pissarro : ils peignent des paysages urbains, et notamment des vues plongeantes sur l’agitation des rues, inspirées par la photographie. Leurs toiles témoignent des grandes perspectives. Ils rendent, grâce à des touches rapides, les lumières et les couleurs de la ville et suggèrent les silhouettes dans une atmosphère vivante.
Le règne de l’Académisme Salle : L’Académisme triomphe Au milieu du XIXe siècle, le monde de la peinture est dominé par l’Académie des Beaux-arts, qui contrôle à la fois le Salon, l’exposition 16 officielle des artistes vivants et l’Ecole des Beaux-arts. Cette institution
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L’épopée imp ressionniste à travers le
Comment est né l’impressionnisme ? Dans quel contexte a-t-il émergé ? Qui sont ses principaux représentants ? Quels thèmes les peintres ont-ils abordés dans leurs oeuvres et quelles techniques ont-ils utilisées ?
A l’époque, la plupart des œuvres sont consacrées à des scènes mythologiques. Ces compositions savantes mettent en scène un monde idéal, intemporel, dans lequel règnent l’harmonie des proportions du corps humain, l’idéalisation de la réalité. Le dessin prime sur la couleur. L’Antiquité classique reste le modèle de référence car ses sujets (femmes au bain, nymphes, Vénus sortant des eaux) sont prétexte à la représentation de figures nues, sans heurter la morale du public.
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Les artistes représentatifs de l’Académisme comme Théodore Chassériau, Jean-Auguste-Dominique Ingres ou Alexandre Cabanel sont surnommés « pompiers » en raison des mises en scènes grandiloquentes et artificielles de leurs oeuvres. L’Ecole de Barbizon, premiers pas vers l’Impressionnisme En 1863, deux paysagistes sont élus parmi les jurés des Beaux-arts : Camille Corot et Charles François Daubigny. Ces peintres, rattachés à l’école de Barbizon, manifestent les premiers signes de rupture avec l’Académisme. Réunis autour de Jean-François Millet et de Théodore Rousseau, ce groupe de peintres, installé dans un petit village à la lisière de la forêt de Fontainebleau, s’inspire des paysagistes anglais et hollandais du XVIIe siècle. Ils représentent la nature telle qu’elle s’offre à leurs yeux et délaissent leur atelier pour aller peindre en plein air, c’est pourquoi on les considère souvent comme les précurseurs de l’Impressionnisme. Gustave Courbet et le Réalisme Pendant l’épisode de la Commune de Paris, en 1871, le peintre Gustave Courbet est élu représentant du peuple. Il est alors le promoteur d’une assemblée générale d’artistes qui réclame l’abolition des Académies et propose de mettre les oeuvres du Louvre en lieu sûr afin de les protéger de la fougue révolutionnaire. Provocateur, il heurte le conformisme du public dès les débuts de sa production artistique. Il souhaite peindre ce qu’il voit et représente les sujets de l’actualité sans ambiguïté, fioritures, ni idéalisation : l’enterrement d’un homme ordinaire, les paysans, les casseurs de pierre ou les mendiants.
La naissance de l’Impressionnisme face aux réactions du public Salle : Les impressionnistes à la conquête du public La naissance de l’Impressionnisme En 1863, le jury du Salon est particulièrement sévère dans ses choix. Pour apaiser le mécontentement de ces « refusés », Napoléon III décide de leur donner la possibilité d’exposer leurs toiles au Palais de l’Industrie, qui accueille alors d’un côté le Salon Officiel, et de l’autre le Salon des Refusés, (le Palais de l’Industrie sera ensuite détruit pour préparer l'exposition universelle de 1900, il laissera place
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A la même période, Claude Monet fréquente l’atelier de Charles Gleyre où il fait la connaissance d’Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille. En Normandie, il apprend à peindre en plein air. Ses premières oeuvres, de grandes dimensions, reçoivent l’indifférence du public, car leur technique d’exécution, par petites touches rapides et fragmentées, laissent une impression d’inachevé. En 1869, Monet et Renoir travaillent ensemble sur les rives de la Seine. Au même moment, Edgar Degas se forge un style propre en s’éloignant des sujets académiques. Le 27 décembre 1873, les futurs impressionnistes se retrouvent à Paris pour fonder la « Société Anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs ». Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Edgar Degas, Berthe Morisot, Camille Pissarro et Henri Rouart figurent parmi les membres fondateurs. L’année suivante, la première exposition est inaugurée dans l’ancien atelier du photographe Nadar, 35 boulevard des Capucines. Les exposants, qui ont choisi de ne présenter aucune oeuvre au Salon sont alors conscients de rompre avec la peinture académique. La critique se déchaine contre les oeuvres présentées, et rares sont les intellectuels qui osent défendre le nouveau style. L’article de Louis Leroy, paru dans Le Charivari du 25 avril 1874, donne son nom au mouvement : en observant le tableau Impression, soleil levant, de Monet, le critique forge le mot « impressionniste ». De nombreuses caricatures paraissent dans les journaux, accompagnées de légendes satyriques. Elles donnent l’image de peintres hystériques terrorisant le public. L’encre coule pour noyer la peinture moderne… Entre 1874 et 1886, huit expositions collectives seront organisées par le groupe des Impressionnistes. Marchands, collectionneurs et ventes publiques Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Salon reste, pour un artiste, le meilleur endroit pour exposer ses oeuvres et lui permettre de connaître un réel retentissement. Pour les protagonistes restés à l’écart des circuits officiels, l’apparition des collectionneurs offre de nouvelles perspectives. Les galeries se multiplient et les salles des ventes sont de plus en plus fréquentées. Le père Tanguy fut l’un des premiers marchands à s’intéresser aux Impressionnistes et à jouer, à leur égard, le rôle de protecteur et de mécène. Certains collectionneurs amateurs, parmi lesquels le fonctionnaire des douanes Victor Chocquet, apprécient également les oeuvres des Impressionnistes et se font les promoteurs de leur art en convainquant marchands et autres connaissances d’investir dans ces artistes. Le galeriste Paul Durand-Ruel témoigne d’un exceptionnel esprit d’ouverture aux nouvelles tendances de la peinture, et expose les Impressionnistes dès 1869.
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Paris au début des années 1870, Bourgeois et Communards Salle : Vie bourgeoise et Société des Rues
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La bourgeoisie, sujet de prédilection pour les Impressionnistes Les impressionnistes renouvellent les sujets de leurs oeuvres et s’intéressent au beau monde de la bourgeoisie parisienne. Alors que la peinture réaliste rendait hommage aux paysans et aux ouvriers, Auguste Renoir et ses compagnons mettent en scène les fastes d’une classe enrichie par la Révolution Industrielle. Les peintres puisent désormais leurs sujets dans la vie quotidienne, alors que la prospérité contribue à l’essor de nouveaux lieux de sociabilité : salons mondains ou intérieurs privés où la bourgeoisie s’exhibe. Les oeuvres restituent les moments privilégiés et insouciants et laissent de côté les aspects plus sombres de la société. En effet, en 1871 surgit l’événement de la Commune qui démontre pourtant l’importance du peuple et son pouvoir de révolte. La commune En 1870, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse, malgré l’indiscutable supériorité de l’armée ennemie. Dès le 2 septembre, la même année, l’armée française du Général Mac Mahon est vaincue à Sedan, sur la rive droite de la Meuse. Napoléon III capitule. Deux jours plus tard, la République est proclamée à Paris et la guerre se poursuit. Les Prussiens siègent devant Paris, qui se rend. Adolphe Thiers, nommé à la tête du pouvoir exécutif conservateur, tente alors de négocier les conditions de paix avec la Prusse. Le 18 mars 1871, il cherche à désarmer la Garde Nationale et à réquisitionner ses canons, ce qui provoque l’insurrection de la Commune de Paris. Deux mois plus tard, le mouvement est réprimé avec une grande violence : la semaine sanglante fait plus de 20 000 victimes.
L’univers des courtisanes et des maisons closes Salles : Secrets d’alcôve - l’amour tarifé Henri de Toulouse-Lautrec Henri de Toulouse-Lautrec fait de Montmartre son quartier de prédilection. Il y fréquente cabarets, bals et maisons closes. Pour les représenter, il utilise, en fonction du sujet ou de la destination de l’oeuvre, diverses techniques : crayon, peinture sur toile, peinture à l’essence sur carton, lithographie. Il expose un grand nombre d’oeuvres sur ces sujets entre 1891 et 1895. Familier des maisons closes, le peintre nous offre un véritable reportage sur cette société marginale. Il minimise l’aspect érotique ou vulgaire et livre les moments de la vie intime de ces femmes. Il décrit leur univers quotidien, du croquis à la scène de genre. Les corps, à peine modelés, sont suggérés par l’emploi de quelques tons chair et disparaissent sous un vêtement ou un drap. ToulouseLautrec aime à retenir un geste, une attitude, un moment d’intimité ou de tendresse ou encore à traduire un état d’âme. Edgar Degas Edgar Degas s'intéresse également aux maisons closes, notamment dans une suite de monotypes cyniques, presque expressionnistes. Il représente également les danseuses de l’Opéra de Paris, tantôt sur scène, tantôt dans les salles de répétition. Voir l’envers du décor et surprendre les scènes fugitives sont des idées qui le séduisent. 19
Edouard Manet
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En 1865, Edouard Manet provoque l’indignation avec Olympia, un portrait de son modèle favori dont la composition et le traitement pictural sont inspirés des grands maîtres. Ignorant ces références, le public n’y voit qu’une scène contemporaine et anecdotique : une prostituée parisienne parée de bijoux, qui paresse sur un lit en compagnie d’un chat noir, tandis qu’une domestique lui apporte le bouquet de fleurs d’un admirateur. Douze ans plus tard, il réitère le scandale en représentant Nana, hommage à l’héroïne du roman de Zola : l’oeuvre est jugée scandaleuse et le tableau est refusé par le jury du Salon. En effet, Nana vêtue d’un déshabillé, ne fait appel à aucune référence à la tradition classique et s’affiche effrontément en fixant le spectateur. De manière générale, les portraits de femmes à leur toilette, chers aux impressionnistes, sont tenus pour inconvenants.
Vie mondaine et misère ouvrière Salle : Les lumières de la mode La mode, prétexte aux jeux de couleurs et de lumière A Paris, capitale mondiale de la mode dans les années 1880-1890, chaque saison a sa loi, dictée par les grands noms comme Worth, Redfern ou, un peu plus tard, Paul Poiret. L’influence des grands magasins, qui introduisent des vêtements plus sobres et plus pratiques, est d’abord sensible chez les bourgeois, puis dans les couches plus populaires. De leur côté, les peintres Impressionnistes s’intéressent surtout aux atouts de la bourgeoisie. Leurs tableaux sont des défilés de mode où les femmes s’habillent chez les grands couturiers. Les toiles dans lesquelles apparaissent des figures humaines sont nombreuses, mais ne constituent pas réellement des portraits. Ce qui intéresse les peintres, ce sont les effets de lumière sur les tissus et les vêtements, ou bien le contraste des robes immaculées avec la végétation. Vêtements et accessoires Attiré par les scènes de la vie mondaine, aucun lieu n’échappe au regard inquisiteur d’Edgar Degas. Dans la toile intitulée Chez la modiste (1882-1886), il restitue avec habileté l’atmosphère de la boutique. Les chapeaux occupent le premier plan, et la jeune femme est reléguée au second. Pour une femme de l’époque, sortir sans chapeau serait comme se promener nue. La femme l’aime fleuri, noué sous le menton si elle est mariée. Pendant du chapeau, l’ombrelle multicolore qui virevolte à la belle saison est également fort appréciée. Côté robes, la crinoline n’est plus à la mode. Le pouf, soutenu par une structure baleinée, avec volume de gaze et de mousse, fait la taille élancée ainsi qu’une belle cambrure. Il est cependant très encombrant dans les transports et canots. Le dimanche, les femmes leur préfèrent des robes moins larges. Le labeur des ouvrières Parallèlement, les patrons paient une misère les ouvrières de la mode, bien que celles-ci ne comptent pas leur nombre d’heures. A Paris, les loyers sont plus chers qu’en banlieue, mais les logements sont parfois infects. Blanchisseuses, couturières, repasseuses ou lingères se prostituent parfois, en cachette, pour compléter leurs revenus, au risque de contracter une amende, ou même d’aller
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Le monde de la scène et l’agitation des cafés Salles : Le Café Concert – La vie de Café
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Scènes parisiennes A la fin du XIXe siècle, Sarah Bernhardt est la reine incontestée des scènes parisiennes. A l’Opéra, dans les théâtres ou les cafés-concerts, nombreuses sont les actrices, danseuses et chanteuses qui se disputent le coeur des Parisiens. Vedette du Moulin-Rouge, la Goulue est l’une des plus célèbres danseuses de french cancan. La chanteuse Yvette Guilbert et la danseuse Jane Avril font également partie des « stars » de ce temps. Leur souvenir est conservé dans les oeuvres de Toulouse-Lautrec exécutées dans les années 1890. Eclairages de scènes, instants pris sur le vif Edgar Degas, attiré par les jeux de lumières artificielles et spectaculaires, choisit de représenter une chanteuse de café concert en 1878 à travers un point de vue rapproché et des effets d’ombre et de lumière qui soulignent ses traits. Cafés et salles de concert figurent parmi les sujets préférés du peintre. Il démontre ainsi son habileté à concevoir des cadrages surprenants. Ces images semblent prises sur le vif et révèlent l’apport du procédé photographique. La vie de café
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les cafés et brasseries s’imposent comme nouveaux foyers de la vie sociale. Ecrivains et artistes s’y retrouvent en fin de journée pour discuter art, littérature, politique, commenter les dernières nouvelles et échanger leurs impressions. Dans le quartier des Batignolles, le café Guerbois réunit, autour d’Edouard Manet, écrivains, critiques, musiciens, et presque tous ceux qui donneront naissance à l’Impressionnisme. A partir de 1875, ils délaissent le Café Guerbois pour la Nouvelle Athènes, située place Pigalle, non loin des ateliers de Renoir et de Degas. Les Impressionnistes, inspirés par l’ambiance particulière de ces lieux, en représentent des scènes qui paraissent sortir tout droit des romans de Zola. On y perçoit une humanité singulière et désespérée, qui constitue la face sordide des nuits parisiennes. Ce sentiment de solitude s’exprime clairement dans La Prune (1878) de Manet : le portrait d’une élégante bourgeoise seule, assise à la table d’un café devant son verre, les yeux dans le vague.
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La Révolution Industrielle Salle : Une architecture de fer et de verre
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Dans la campagne des environs de Paris, les usines, gares, voies ferrées et routes prennent possession du paysage. Les peintres se font les témoins de cette révolution industrielle que connaît la France urbaine du XIX e siècle. Ils puisent dans ces architectures d’acier, de fonte et de verre un réservoir de motifs symbolisant le progrès. Les formes géométriques inédites des halles, gares, balustrades et autres ponts frappent l’imagination des artistes. Gustave Caillebotte peint les ferronneries de son balcon, ainsi que les croisillons du Pont de l’Europe, bâti en 1868 au-dessus de la gare SaintLazare. Cet édifice inspire également Edouard Manet et Claude Monet qui, pour le représenter, composent avec une gamme de tons froids. Les gares constituent de manière générale un sujet de prédilection pour les Impressionnistes. Le chemin de fer est en pleine expansion, son réseau s’étend jusque dans les villes et bouleverse la physionomie des quartiers. Monet s’efforce de traduire l’atmosphère des gares en peignant avec légèreté la vapeur envahissante des locomotives.
Le temps des loisirs Salle : La gare, une invitation au voyage Dans les années 1880, les ouvriers travaillent plus de dix heures par jour, six jours sur sept. Le temps libre est rare, il est plutôt réservé aux bourgeois et rentiers. Pourtant, le travail donne le besoin et les moyens d’organiser ces moments de plaisir ; c’est ainsi que les ouvriers découvrent les horizons de la banlieue. L’idée de loisirs s’épanouit donc avec la réduction progressive du temps de travail, et le tourisme fait son apparition grâce au développement du chemin de fer. Le dimanche, Parisiens bourgeois et ouvriers montent coude à coude dans le train pour se détendre. Ils se tournent vers le sport : vélo, course, jeux de ballon, canotage… découvrent les bals et guinguettes, les pique-niques à la campagne et autres joies du plein air. L’édition donne un nouveau souffle à la publication des guides qui font l’éloge du voyage. Les compagnies de chemin de fer publient également des guides par lignes qui notent, à l’attention du voyageur, toutes les curiosités à voir.
Les techniques picturales Salle : Paysages vus du train Les Impressionnistes peignent les sensations de vitesse qui confèrent à leurs oeuvres une tournure révolutionnaire. La modernité ne se trouve pas dans leurs sujets, mais dans la façon de les représenter : notions d’éblouissement et d’inachèvement, travail par touches rapides et multicolores. Le train est leur nouveau moyen de locomotion, ils sillonnent la campagne à vive allure. Leurs yeux et leurs carnets de croquis s’emplissent au fur et à mesure de ces fragments de paysages.
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Un dimanche à la guinguette Salle : Espaces scénographiques Les guinguettes sont des cabarets populaires de la banlieue parisienne qui officient comme restaurants et, souvent, comme lieux de bal. Elles s’installent peu à peu sur les berges des rivières, essentiellement sur les bords de la Seine et de la Marne, et particulièrement à Chatou et à Bougival où elles fleurissent tous les vingt mètres. Le célèbre tableau de Renoir intitulé Le Déjeuner des Canotiers (1881) représente des Parisiens déjeunant à La Maison Fournaise, à Chatou. Situé à 20 minutes de train de la gare Saint-Lazare, cet endroit est le rendezvous des canotiers et des amoureux des sports nautiques. A Bougival, sur l’île de Croissy, la Grenouillère est un café-bateau composé de deux péniches amarrées sous les arbres. Rendez-vous familial et sportif, c’est une des guinguettes les plus représentées par les Impressionnistes.
Bords de l’eau Salle : Espaces scénographiques Claude Monet réserve une attention particulièrement minutieuse aux surfaces aquatiques. L’artiste explore peu à peu toutes les facettes de l’élément liquide : la tranquillité des fleuves, les vagues impétueuses de la Manche, les éclats lumineux de la Méditerranée ou encore le silence des étangs aux nymphéas de son jardin de Giverny, où il passe les dernières années de sa vie. Depuis son bateau-atelier, il capture les reflets de la lumière à la surface de la Seine. Alfred Sisley est également fasciné par l’eau : en 1876, il peint différents 23 épisodes de l’inondation de Port-Marly.
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Les Impressionnistes ne recomposent plus la réalité en atelier. Ils installent désormais leurs chevalets en plein air pour peindre sur le motif. Munis de leur boîte de couleurs, ils exploitent les perspectives offertes par ce nouveau mode de travail. Grâce à l’invention de l’américain John G. Rand, ils peuvent désormais emporter la peinture facilement, conditionnée dans des tubes en zinc dans lesquels les pigments sont déjà mélangés à l’huile. Pour représenter leurs sujets, ils s’en remettent à la seule perception de l’oeil et renoncent au filtre de l’intellect. Se servant de touches rapides pour capturer l’immédiateté d’une atmosphère, ils fixent sur la toile les impressions fugitives et visions éphémères suscitées par le spectacle de la nature. Les taches de couleur pure induisent une simplification des formes ainsi qu’un sacrifice de la ligne et du contour au profit de la couleur et de la lumière.
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Le mot « Impressionniste » apparait pour la première fois dans un article du journal « Le Charivari » le 25 avril 1874. L’auteur de ce texte est le critique d’art Louis Leroy qui ironise sur la toile de Monet « Impression, soleil levant ».
Les Impressionnistes s’intéressent à l’impression immédiate, à la sensation visuelle première qu’ils ont d’un paysage. Les peintres sont donc sensibles aux variations atmosphériques, aux mouvements de l’eau et de l’air, aux intensités lumineuses.
En 1859, Lefranc commercialise les premiers tubes de peinture. C’est une aubaine pour les Impressionnistes car les couleurs sont désormais maniables et facilement transportables.
Les Impressionnistes quittent leur atelier pour peindre en plein air, dans et devant la nature. Cela leur permet d’acquérir une vivacité dans la touche et une rapidité d’exécution.
La lumière joue un rôle essentiel dans leurs tableaux. Les peintres s’attachent à représenter les effets du soleil dans les feuillages, les reflets dans l’eau, les changements de couleurs en fonction des variations de lumière. Monet s’intéresse particulièrement à cela dans ses « séries » où il représente par exemple la cathédrale de Rouen à différents moments de la journée.
La palette des Impressionnistes est constituée de couleurs primaires (rouge, bleu, jaune) et de leurs complémentaires (vert, orange, violet). Longuement observée, une couleur laisse apparaître un halo lumineux chargé de sa complémentaire. Ainsi une couleur est intensifiée ou atténuée selon la couleur voisine, d’où la présence éclatante de diverses teintes.
Le geste pictural des Impressionnistes, par petites touches, ne leur permet pas d’effectuer de contours. Cette impression d’inachevé est due à la rapidité de leurs coups de pinceau, aux touches fragmentées et brèves, bien visibles sur la toile. C’est au spectateur de recomposer visuellement les formes du tableau.
Les sujets de prédilection des peintres sont la ville et ses transformations permanentes, les portraits de leurs proches et leur autoportrait, des paysages rencontrés au gré de leurs déplacements, les scènes de la vie quotidienne, des natures mortes.
A l’époque, les tableaux impressionnistes font scandale. De nombreuses toiles sont refusées dans les Salons officiels. Les peintres organisent huit expositions collectives pour se faire connaitre du public et des collectionneurs.
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Petit mémo su
Un résumé des idées et des innovations du mouvement impressionniste
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Seules les classes ayant réservé la visite du parcours multimédia ont accès à l’entrée du château. Le parc de cinq hectares est à votre disposition pour organiser des animations de plein air, pour occuper les enfants avant et/ou après les activités. Lors de votre réservation, comptez trente minutes de battement entre deux ateliers. Enfin, pour le bon déroulement des visites et des ateliers, l’aide des accompagnateurs est toujours la bienvenue, merci d’avance !
Contrat de réservation Il est important de renvoyer à temps votre contrat de réservation signé, accompagné du règlement ou du bon de commande. Ce document est garant de votre accueil dans les meilleures conditions le jour J. Nous vous conseillons de bien lire votre contrat car toutes les informations importantes y sont indiquées.
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Conseils de v isite
Visites et ateliers au Château d’Auvers
A votre arrivée Prévoyez d’être sur place vingt minutes avant le début des activités, présentez-vous à l’accueil avec le double de votre contrat de réservation. Les classes ayant réservé des ateliers le lundi attendront l’animatrice dans la cour des communs, comme indiqué sur le plan (l’accueil et le château sont fermés au grand public ce jour là). En cas de retard, nous vous remercions de contacter l’accueil au 01 34 48 48 48. Nous vous invitons à vous référer aux Conditions Générales de Vente en page 4 de votre contrat.
Pique-niques Vous pourrez profiter des espaces arborés du château pour vos pique-niques. Un barnum non chauffé est aussi à votre disposition en cas d’intempéries. Respectons la nature : pensez à apporter vos sacs poubelles pour qu’aucun déchet ne pollue le parc !
Dépose-minute pour les cars Les cars sont maintenant invités à déposer les élèves juste devant l’entrée du château. Pour l’accès aux différentes activités, référez-vous au plan ci-après, ou en page 5 de votre contrat.
La Boutique du Château La boutique vous propose une riche documentation autour de l’impressionnisme : reproductions de peintures, cartes postales, livres… Toute une gamme d’objets utiles et amusants est également disponible : crayons, trousses, porte-clés, jeux de cartes, marque pages. Nous pouvons vous aider à sélectionner les produits selon vos besoins, et vous proposer des prix de groupe. Les enfants pourront repartir avec un souvenir du château, à un tarif accessible. 25
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Rue de Léry 95430 Auvers-sur-Oise Tél : 01 34 48 48 48 / Fax : 01 34 48 48 44 www.chateau -auvers.fr info@chateau-auvers.fr
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Informations pratiques
Le Château d’Auvers
Jours et heures d’ouverture : Ouvert du mardi au dimanche, ainsi que les jours fériés - fermé le lundi Horaires Octobre à Mars : 10h30 à 16h30 Avril à Septembre : de 10h30 à 18h00 Fermeture annuelle : mi-décembre à mi-janvier
Accès : Par l’autoroute, depuis Paris Porte Maillot ou Porte de Clignancourt, suivre A86 direction CergyPontoise puis A15 direction Cergy Pontoise, prendre A115 direction Calais Sortie Auvers-sur-Oise / Direction Château d’Auvers Par le train, au départ de Paris De la Gare du Nord, correspondance à Valmondois pour Auvers-sur-Oise De la Gare Saint-Lazare, correspondance à Pontoise pour Auvers-sur-Oise Trains directs au départ de la Gare du Nord les samedis, dimanches et jours
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