La colonisation

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Tu veux savoir ? Lis le passé… Confucius (Phrase citée { l’introduction du livre « Le miracle français en Asie » Régismanset1

par

Charles

La colonisation et le repeuplement des vietnamiens au Cambodge Depuis 1979, les flux successifs des étrangers intensifiaient le profond bouleversement de la société khmère. L’évolution démographique du Cambodge suivait le rythme d’accroissement de population des pays de l’Asie du Sud-Est, mais les déplacements collectifs des vietnamiens changeraient dans les perspectives d’avenir l’organisation de la nation khmère. Inséré dans l’Indochine les deux peuples ayant deux civilisations diamétralement opposées, le Cambodge a sa propre civilisation, confirmée aussi bien par des savants français, auteurs et chroniqueurs dans le Bulletin de l’Ecole Française d’Extrême-Orient que par le savant américain Lawrence Palmer Briggs2 Le Cambodge n’est pas comparé { une île de Pâques où se dressent des statues monumentales, sa population y était décimée à cause de la maladie. Il appartient au continent asiatique, et risque d’être classé comme un peuple disparu le Champa. Aujourd’hui la population cambodgienne, submergée par la marée humaine des vietnamiens (soldats, hommes, femmes, et enfants) ressentira cruellement le déclin de son identité nationale. Nous tâcherons de voir comment se déroule le procédé de « transitions démographiques » ; (expressions de Gaylor Rabu). Celui-ci définit dans son article que « les transitions démographiques pourront se réaliser de façon décalée suivant les groupes ethnolinguistiques composant un même Etat et ainsi des déséquilibres internes générateurs de conflits de rivalités conflictuelles. Enfin les transitions trop rapides ou trop profondes, comme le connaîtront les pays du Sud-est asiatiques, pourraient être fortement déstabilisatrices. »3 La population cambodgienne, séparée des autres populations de l’Indochine possédait ses propres valeurs : langue, idées, croyances, arts, littératures. Ce sont les facteurs de base de civilisation khmère et qui sont considérés comme la manifestation de l’âme khmère. Les dangers de disparition de l’identité du peuple khmer étaient perçus au XXI° siècle dans le bouleversement des régimes internes du pays et généralisés dans le monde entier. Le régime marxiste-léniniste cambodgien, suivi par des combats meurtriers avec le Vietnam, plongeait le peuple khmer dans l’irascible issue de société primitive.

Charles REGISMANSET écrivait ceci : « Un inventaire détaillé s'imposait donc qui fut confié à MM. Lunet .de la Jonquière et Parmentier. M. Lunet de la Jonquière., dans son « Inventaire descriptif des monuments du Cambodge » publié en 1902, a décrit et catalogué sous 290 numéros les édifices variés qui recouvrent le Cambodge; 196 planches, plans, dessins et photographies éclairent les descriptions. Un second ouvrage, « l'Atlas archéologique de l'Indochine » localise l'emplacement de tous les monuments du Cambodge et du Champa… Des civilisations florissantes s'y sont épanouies, fondées par des peuples conquérants venus de l'Inde ou de la Chine et qui ont chassé devant eux les peuplades aborigènes vers les forêts de la chaine annamitique où le touriste, amateur d'ethnographie, peut étudier encore leurs types et leurs mœurs. De ces civilisations, l'une a péri, détruite par d'autres invasions: l'empire cham dont la science française a retrouvé et deblayé les capitales enfouies sous le sable et la brousse, à My-sor et à Po-Nagar, avec leurs tours délicates, leurs temples et leurs palais faits de briques sculptées comme du marbre, leurs tresors de bijoux sacres aux incomparables ciselures. Une autre, celle des Khmers, après une brillante période qui nous avalu les monuments d'Angkor, a connu les tristesses du déclin et aurait disparu sans doute à son tour sans la tutélaire intervention de la France. » Le miracle français en Asie, par Charles REGISMANSET, Les Editions G. Crès et Cie,Paris 1922, pp.150-151. pages 150-151. 2 The ancien khmer Empire, avec l’introduction de Robert von Heine Gelderen Vienne, by Lawrence Palmer Briggs, Vol. 41, Part I of the Transactions of The American Philosophical Society, Philadelphia, 1951, 295p. ( 58 figures, 17 carte,, 22plans). 3 Voir « La démographie comme facteur stratégique » par Gaylor Rabu, in, Revue Défense nationale, Janvier 2011, n°736, pp.43-49. 1


L’exposé comprend : 1-Le système marxiste-léniniste dans la destruction des êtres humains. A- le Cambodge, B- l’Ukraine. 2-la colonisation et le repeuplement des vietnamiens : A- Périodes de l’émancipation. B - Phases terminales des régimes marxistes-léninistes. C- Le génocide du PEUPLE KHMER. D- Le règlement de paix. 3 propos d’étape ou l’entrée du Cambodge dans l’asean. (La mondialisation.) 1-Le système marxiste léniniste dans la destruction des êtres humains. A-le Cambodge, Bl’Ukraine. A-le Cambodge, En Avril 1975, l’installation du régime marxiste-léniniste cambodgien plaçait le Cambodge dans le camp communiste. M. Philippe Richer exposait que ce pays se plaçait, durant les périodes 1975-1978, dans les jeux « de la voie de détente et de la coopération ». « La rivalité khmérovietnamienne est une querelle de faux frère, qui se haïssent hier. Sur les deux plans les conflits soviétiques… Que cela soit « la faute aux Chinois », « la faute aux vietnamiens » soutenues par les soviétiques ou « la faute aux khmers rouges » soutenues par les Chinois, le résultat tombe net brutal…. »4 Le régime marxiste-léniniste cambodgien avait sa propre méthode de destruction. Sous la bannière de l’« Angkar Padevat5 – l’organe moteur de la révolution khmère », ces khmers détruisaient leurs institutions ( le bouddhisme khmer, les institutions royales, l’administration restauré par la France ‘de 1863 à 1949’), embrassaient un régime : le Parti communiste khmer, organe ‘dérivé’ du Parti communiste indochinois. B- l’Ukraine. Selon l’analyse d’ Ivan katchanovski, les destructions des êtres humains se réalisaient sous les occupations des soviétiques et des nazismes. Il écrivait que la Convention des Nations Unies sur le génocide avait une signification limitée dans le sens qu’elle n’englobait pas toutes politiques d’assassinat de masse, motivée, en particulier dans des anciens territoires de l’ Union soviétique, et celles des nazis dans l’assassinat de masse. Deux politiques de génocide étaient commises par les soviétiques et les nazis. B1- Les études historiques sur la base de données d'archives déclassifiées soviétiques montrent que la famine a entraîné la mort, non seulement une proportion importante de paysans ukrainiens, des proportions importantes de kazakh, des paysans russes depuis la famine également affecté le Kazakhstan en 1931, enfin plusieurs grandes régions en Russie du Sud en 1932-1933. Kulchytski (1995, 2006) estimait que la mort causée par la famine en Ukraine soviétique en 1933 s’élevait entre 3 millions et 3,5 millions, ainsi que d'un autre nombre important de Kuban, tandis que le nombre de morts dans la famine Ukraine soviétique en 1932-1933 s’élèverait { 2,6 millions. Le nombre total de décès liés à la famine dans l'Union soviétique en 1931-1933 se situait entre 5,5 millions et 6,5 millions de personnes. Ces études soutiennent que la famine en Ukraine entrait dans la catégorie de définition de Convention de génocide des Nations Unies parce qu’elle désignait des Ukrainiens comme un groupe ethnique ou groupe national. La famine qui sévissait dans les régions non-ukrainiennes de la Russie et de Kazakhstan n'était pas comparable à la famine en Ukraine et du Kouban, car elle a entraîné un nombre moins de mort et les intentions génocidaires étaient moindres. 4«

Jeux de quatre en Asie du Sud-Est »par Philippe Richer, PUF, Colletions perspectives Internationales, 1982. Voir aussi le dernier livre l’auteur, « Le Cambodge de 1945 à nos jours », Presses de Sciences Po, 2009. 5 « Dictionnaire des Khmers rouges » par Solomon Kane, IRASEC, 37260 Monts, Janvier 2007. Page 32.


Le décret de 22 Janvier 1933 qui interdit l'exode non autorisée de paysans de l'Ukraine est cité comme un élément de preuve crucial en faveur de la théorie de la famine que le génocide des Ukrainiens (Kulchytski 2006; Serbyn 2006). Toutefois, ce décret, en plus de L'Ukraine, a couvert la région entière du Nord de Caucase en Russie, y compris du Kouban; et le 16 Février 1933, cette directive avait été étendue à la région russe de la Volga. Les partisans de la théorie ethnique ukrainienne de génocide citaient des arrestations massives de paysans qui tentaient de fuir la famine en Ukraine et du Kouban, en 1933 ; et des arrestations de masse d'intellectuels Ukrainiens par les services de sécurité soviétiques dans les années 1930 ; et d'autres évidences cruciales de la nature génocidaire de la politique soviétique à l'égard des Ukrainiens (Kulchytski 2006; Serbyn 2006). B2- Les expressions « génocide des Ukrainiens » commis par les nazis étaient employées couramment par les historiens de l’Ouest et des experts pour décrire les exterminations des Juifs par les nazis au cours de la dernière guerre mondiale, et les assassinats des Tsiganes aussi ; tandis que la politique nazie envers des peuples slaves, les Ukrainiens, Russes, Biélorusses, Polonais avait tendance { ne pas être qualifiés de génocide (Berkhoff 2004;Davies 2006). … Dans les territoires occupés, victimes d'une politique nazie de génocide, on comptait entre un sixième et un quart de civils ukrainiens ; une proportion importante de la population ukrainienne périssait pendant la guerre. La politique allemande de génocide visait à l'extermination par divers moyens de ensemble ou des parties importantes de ce que l'idéologie totalitaire nazie était considérée comme les races des êtres inférieurs (Aly & Heim 2002; Madajczyk 1990). Une estimation récente des pertes de population en Ukraine allant de 1941 à 1945 était d'environ sept millions de personnes (Vallin al el. 2002). Davies (2006, p. 367) estimait que les pertes des civiles soviétiques atteignaient environ 18 millions d’individus, en incluant entre 5 millions et 8 millions d'Ukrainiens, entre 3 millions et 4 millions Biélorusses, entre 2 millions et 3 millions de Russes, 2 millions de Juifs, enfin entre 1 million et 2 millions de Polonais. »6 2 – La colonisation et le repeuplement des vietnamiens A – Périodes de l’émancipation. S’il existait de l’émancipation des peuples coloniaux d’accéder { l’Indépendance, les peuples de l’Indochine conservaient antérieurement { la colonisation leurs structures d’organisation du pays.7 Sous l’autorité du Gouvernement royal, les représentants khmers signaient en 1949 les protocoles de l’Indépendance avec les autorités françaises. (voir photo ci-jointe).

Voir “The Politics of Soviet and Nazi Genocides in Orange Ukraine”, by Ivan Katchanovski, in, EUROPE-ASIA STUDIES, Vol. 62, No.6, August 2010, pp.973-997. 7 Voir « Principe de colonisation et de législation coloniale », par Arthur Girault, Deuxième partie : Les colonies françaises depuis 1815, Recueil Sirey, 1922. Pages 564-565. 6


Un autre territoire de l’Indochine - le Tonkin - libéré de la tutelle française par l’adoption de l’idéologie marxiste-léniniste, les dirigeants devaient suivre l’unique voie, c’était celle de demande d’aides de la Chine. Sur le plan historique le Tonkin faisait partie des zones qui devaient être intégrées dans l’Indochine française. Des discussions entre la France et la Chine s’étaient déroulées entre 1895-1896 afin de délimiter des zones contrôlées entre les deux pays. Edmond Chassigneux décrivait que la cession de ces régions étaient dues aux positions de faiblesse de la Chine. Il décrivait que « ...Le changement d'attitude des autorités chinoises à notre égard avait d'ailleurs des causes plus profondes. La Chine venait d'être vaincue par le Japon. Elle avait conscience de sa faiblesse et savait qu’elle n’avait été sauvée du démembrement que par l’intervention de la France, de la Russie et de l’Allemagne (mai 1895)….»8 Cependant cinquante huit ans plus tard (1954-1896) la Chine utilisait la stratégie indirecte qui consistait à utiliser les arrières-arrières petits fils du peuple gardien de ses frontières à chasser la France hors de l’Indochine. Qiang Zhai analysait que les aides chinoises aux Vietminhs étaient toujours accompagnées des évènements historiques. « Historiquement parlant, les Chinois tenait une vision sino-centrique du monde, considérait d'autres pays comme inférieures aux siens. Les Empereurs chinois considéraient que le Vietnam était sous son orbite et sous ses influences. Ils n'hésitaient pas à envoyer des troupes dans ce pays pour rétablir la paix et l'ordre si l'autorité d'un affluent règle et avait été mis en danger par l'une des deux soulèvements nationaux ou l’invasion étrangère. Par exemple, entre 1788 et 1790, Qjng l’empereur Qjanlong envoyait un corps expéditionnaire au Vietnam pour restaurer établir le roi qui avait été renversé par une rébellion interne. Environ un siècle plus tard, le nouveau gouvernement Qjng intervenait encore au Vietnam en 1884-1885 à résister à

Voir « Histoire des colonies françaises et de l’expansion de la France dans le monde – Tome V – L’Inde, l’Indochine », par EDMOND CHASSIGNEUX, Paris , Librairie Plon, 1932. p.477- 480.) 8


l’invasion française. Ces parallèles historiques seraient inévitables pour Mao et ses lieutenants, qui prenaient l'histoire aux choses sérieuses ».9 Aidé par la Chine, le Tonkin, libéré de la tutelle française, était baptisé sous le nom de la République Démocratique du Vietnam. Voir les photos ci-après :

Ce qu’on parlait { l’époque que plusieurs promotions de l’Ecole militaire de Saint Cyr étaient complètement éliminées durant la guerre de Dien Bien Phu ; c’était aussi le choc de civilisation (Le choc des civilisations, par S.P. Huntington, Paris, 1997). Pour démoraliser les troupes des ennemis, plusieurs unités vietminhs s’étaient équipés des fusils à lunettes, leçons apprises par les vétérans chinois de la guerre de Corée.(Qiang Zhai).

Voir « Transplanting the Chinese Model: Chinese Military Advisers and the First Vietnam War, 1950- 1954 », by Qiang Zhai, in, The Journal of Military History, Vol. 57, No. 4, (Oct., 1993), pp. 689-715. 9


C’étaient les scènes de FAIM des arrières-arrières petits fils de ceux (militaires, ingénieurs, formateurs, professeurs, instituteurs, enseignants, médecins, artistes, topographes, géomètres, commerçants…) qui donnaient des connaissances scientifiques et techniques aux tonkinois. Ces photos ci-dessus n’étaient pas les scènes de film de production Hollywoodienne, d’ ‘Apocalypse Now’ ( 1979) Chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola, mais extraites de DVD : « Face à la mort » - Les témoignages des prisonniers de Hô Chi Minh, 2008, un film réalisé par Marcela FERARU, N°ECPAD : 08.7.012. B – Phases terminales des régimes marxistes-leninistes. En Janvier 1979, les offensives des armées vietnamiennes avaient deux objectifs précis, le premier consistait { obtenir de la faveur de l’opinion mondiale les condamnations de barbarie du


régime du Kampuchéa démocratique ; le second était les introductions des colons au Cambodge. Le modèle de colonisation des terres était pratiqué par l’Annam depuis très longtemps.10 Pour caser les siens au Cambodge, l’Armée vietnamienne utilisait l’intelligence de plus haut sommet des chefs militaires et déployait le maximum de ses forces, encadrées et menées par des vétérans de la guerre de Dien Bien Phu. Des matériels de guerre déployés devaient éliminer au maximum tous les khmers aussi bien dans les rangs du régime des Khmers Rouges que les simples paysans. Le Général Le Trong Tan dirigeait 372nd Air Division, comprenant : « U.S..F-5 and A-37 fighterbombers, UH-1 helicopters, and C-130, C-119, and C-47 cargo aircraft, on combat alert ». Les couvertures aériennes étaient effectuées par « A squadron of MiG-21s from the famed 921st Fighter Regiment, based near Hanoi… ».Des généraux Hoang Cam, Kim Tuan, Nguyen Huu An commandaient des divisions et des divisions des troupes et utilisaient l’organisation cambodgienne pro-vietnamienne comme les têtes de bélier qui enfonçaient « la porte » du Cambodge.11 Après la chute du régime de Pol Pot, les soldats vietnamiens s’installaient progressivement dans le pays, avec un effectif croissant janvier ‘1979’ 100000, ‘février’ 150000, 200000’ fin1979’ ; En 1980, 250000. ( EA Meng-TRy12), l’armée vietnamienne utilisait tous les moyens de destructions contre les soldats khmers du régime du Kampuchéa Démocratique. Des produits chimiques étaient utilisés. ( The Nation Review, Bangkok, 2 Novembre 1979, Le Monde, 7 Novembre1979, et 29 Avril 1980 ) ( Ea meng Try13). Les vietnamiens sont arrivés progressivement depuis 1979 sans aucune tracasserie.14 Des intellectuels khmers en France confirmaient l’existence des clandestins vietnamiens, M. Dy Kareth, co-responsable du Comité des frontières du Cambodge écrivait en ces termes : « Le premier recensement de l’Administration khmère de 1962 a fourni le chiffre de 206.100 habitants de «nationalité vietnamienne», mais un chiffre total de 240.500 habitants de «langue maternelle vietnamienne», soit 4,2 % de la population totale de 5 740 000 (5.729.000) habitants. Ces chiffres étaient certainement les plus proches de la réalité ». « Jacques Népote, dans une étude sur la population totale du Cambodge, a indiqué qu’en 1980 cette population totale serait tombée à quelques 5.000.000 d’habitants, avant le retour des Vietnamiens. « Pour la période 1993-2003, avec un taux de croissance redevenu « normale », c’est-à-dire à 2,6%, la population totale du Cambodge ne devrait pas dépasser 8.024.000 âmes en 2003. Mais, en 2003, le Ministère de l’Intérieur cambodgien donne le chiffre de la population totale du Cambodge de 13.124.000 habitants. Une source (anonyme) du même Ministère nous a fait savoir que le nombre de Vietnamiens au Cambodge est actuellement d’environ 3.300.000, dont 1.200.000 sont détenteurs de cartes d’électeurs cambodgiens. Ces chiffres ne contredisent pas les estimations théoriques cidessus, bien qu’{ notre avis ils soient encore au-dessous de la réalité. « Nous estimons qu’en 25 ans (de 1979 { 2004) les colons vietnamiens au Cambodge sont entre 4,0 et 4,5 millions, c’est-à-dire entre 30% et 35% de la population totale, non pas 5% comme l’affirment les Voir « Un Royaume disparu : Le Champa », par Jeanne Leuba, G.Van Oest et Cie 1923 ; « Le Royaume de Champa », par Georges Maspéro, G.Van Oest et Cie, 1928. 10

11Voir

“A tale of five Generals: Vietnam’s Invasion of Cambodia”, by Merle L. Pribbenow II, in, The Journal of Military History, vol.70, N°2 (April.2006), pp.459-486. L’auteur était Diplômé B.A. de Science Politique { l’Université de Washington. Après avoir travaillé pendant 27 années, en qualité de linguiste au Central Intelligence Agency, l’auteur publiait plusieurs articles dans le Journal of Military Review, Studies in Intellignece et traduisait plusieurs ouvrages vietnamiens, et traduisait « Victory in Vietnam :The Official History of the People’s Army of Vietnam, 1954-1975 », Document officiel du Ministère de la Défense, publié à l’Univerty Press of Kansas in 2002. ) Voir « Kampuchéa : A country Adrift », by EA Meng-Try, in, Population and Developement Review, Vol.7, N°2 ( June.1981), pp. 209-228. 13 EA Meng-Try, Op.Cit. 14 Voir « Le processus de vietnamisation au Cambodge » par Mme Marie Alexandrine Martin, in, Politique Internationale, n°24, Eté, 1984, pp.177-191. « Cambodge : La vietnamisation ‘irréversible’ ? » par le Révérend Père François Ponchaud, Dossier n° 10/86. Décembre 1986, Echange France-Asie, pp.1-27. 12


responsables du Gouvernement. Le danger pour le Cambodge est que, comme pendant le Protectorat français, plusieurs milliers de personnes d’origine vietnamienne exercent (de 1979 et par la suite) des fonctions de cadres supérieurs et moyens dans tous les domaines de l’Administration cambodgienne, pendant que les colons vietnamiens aient bien le privilège de s’implanter dans les régions les plus riches et les endroits stratégiques du pays. » Pour M . Tranchard BUT, né au Kampuchéa Krom ( Cochinchine), ancien haut fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur, qui mentionnait dans son exposé en septembre 2007, les immigrés vietnamiens classait des catégories des vietnamiens au Cambodge. « les immigrés ; pour fuir la pauvreté les catastrophes naturelles et la vie dure, certains Viets n’hésitent pas { quitter leur terre pour venir s’installer au Cambodge. Les réfugiés certains se sont considérés comme des éléments de désordre, ne pouvant vivre chez eux.. ; les colons sont des exécutants envoyées soit par les colonialistes français { l’époque coloniale, soit par les autorités vietnamiennes récemment pour exploiter et coloniser le Cambodge…Le cas actuel Chau Van Chi est le grand chef de tous les vietnamiens au Cambodge.. » M. Tranchard BUT donnait des estimations sur la population au Cambodge, et choisissait un taux de 1,5% d’accroissement de population, taux analogue aux pays de l’ASEAN, En 2009, la population khmère était de 8 346 681 âmes. Et il prévoyait qu’en 2014, ce serait de 8 972 682 ». Au terme de données des chiffres des colons et l’afflux continu des vietnamiens, le Cambodge ne pouvait que devenir les provinces vietnamiennes, la nationalité khmère n’existerait plus. Dans le volume « Année stratégique » - Analyse des enjeux internationaux, sous la Direction de Pascal Boniface, Armande Colin /IRIS, 2010. Page 470. publié en 2011, la population du Cambodge est de 15 053 000 habitants. Le nombre des clandestins vietnamiens devient un chiffre arithmétique. Devant une tragédie nationale comprenant la marée humaine des étrangers15 et les victimes de génocide16, le peuple khmer ne sera jamais abandonné { l’exigence politique des autres peuples ; il ne sera jamais considéré comme des aborigènes des îles de l’Océan du Pacifique, vivotant au sein des pays de l’ASEAN et au sein desquels le peuple de Champa était complètement éliminé. Dans un désordre démographique du pays, il faut considérer que la démographie de ce pays est en fonction de sa civilisation ; D =a f(x). D=démographie, a= civilisation,

Les frontières khméro-vietnamiennes sont des véritables passoires. Cependant il existe la véritable frontière entre la Chine et le Vietnam. Caroline écrivait que « Hékou, petite bourgade commerciale frontalière chinoise, fait face à Lao-Cai, au Vietnam, dont elle n’est séparée que par le fleuve rouge et l’un de ses affluents, la rivière Nanxi…L’emploi de la force du corps féminin, le spectacle de la longue file de vélos attendant patiemment le passage à la douane renvoient directement aux images de propagande { la guerre du Vietnam… ». Voir « Des corps équivoques : perceptions des frontières à Hékou, Chine » par Caroline Grillot, in, Migrations. Sociétés., Revue Bimestrielle, vol.21.n°126, Nov-Dec. 2009, pp.111-125. 16 Des démographes et des chercheurs fournissaient les estimations de la surmortalité de population khmère. Elles atteignaient de Un million à deux millions de personnes. ( Voir « The demography of genocide in Southeast Asia – The Death Toll in Cambodia, 1975-79, and East timor, 1975-80 », by Ben Kiernan, Critical Asian Studies, Vol. 35, n°4, 2003, pp. 585-597. « Between one and three million » : Towards the démographic reconstruction of a Decade of Cambodian History ( 1970-79), by Patrick Heuveline, in, Population Studies, Vol. 52, n°1, March 1998, pp. 49-65. 15

TABLEAU : ESTIMATIONS DE LA SURMORTALITE PAR TYPE D'APPROCHE ET AUTEUR

Approche par échantillonnage Kiernan : (1996) 1,5 million ; Heder : (1997) 1,5 million ; Sliwinski : (1995) ; 1,9 million Approche résiduelle Ea Meng Try : (1981) 1 million ; Vickery : (1988) : 700 000-1 million ; Banister et Johnson : (1993) : 1,05 million Heuveline : (1998) 2,2 millions [700 000 - 3,2 millions].


X= X1, X2, X3… ( organisations militaires, religieuses, royales, administratives, sociales…). Comprendre D=af(X), nous demande à méditer la phrase de George Groslier, savant archéologue qui jugeait la civilisation khmère. C’était la ‘ fonction dérivée ’ de la fonction ‘ Civilisation française’. Il écrivait ceci : « Si notre protectorat n’est pas de taille { se mesurer dans un même ordre d’idées aux dominations disparues, l’architecture actuelle réduite { la pagode et { une maison populaire qui tend à disparaître seulement depuis notre apparition, est bien survivante non seulement de l’art cambodgien, mais d’une architecture antérieure et, je le répète, peut-être nationale »17 . Nous devons reconsidérer l’histoire du passé de ce peuple grâce à sa civilisation. L’ expression « civilisation » était « l’axiome principal » de la vie de ce peuple grâce à sa civilisation. A la veuille de la dernière guerre mondiale, la Revue «Année politique française et étrangère » publiait deux exposés du Professeur Ernst-Robert Curtius sur « l’idée de Civilisation dans la conscience française ». Le Professeur Curtius écrivait : « …Lorsque Taine vit sa patrie blessée, effondrée à l'extérieur et { l’intérieur déchirée par la guerre civile, il n'eut plus qu’un seul but le redressement de la nation. Il se plongea dans l’histoire de son pays et consacra la fin de sa vie aux « Origines de la France contemporaine ». Mais il sentait qu'il fallait agir plus immédiatement encore sur le présent. Il comprit de quelle importance était l'éducation politique de la nation et c'est ainsi qu’il devient l’un des fondateurs, l'un des parrains de l'Ecole libre des Sciences politiques. … » « Le mot Civilisation, pour un Français, est { la fois le Palladium de l’idée nationale et le garant d’une solidarité universelle. Il n’est pas un français qui ne comprenne pas le mot. Il enflamme les masses ; il peut parfois même prendre une value sacrée, qui l’élève dans une sphère religieuse. Mais pour sentir ce pouvoir, il faut aller chercher la France là où il conserve les vestiges les plus anciens des tout premières âges de l’humanité ». « Chasseurs et pasteurs, paysans, et fondateurs de cités, inventeurs, techniciens, explorateurs, artistes, poètes, tous travaillent en commun { maintenir { l’espèce humaine son rang. Tous ceux qui ont consacré leurs forces et leur courage { ce grand œuvre sont les anneaux d’une même chaine, les serviteurs d’une même pensée… Telles sont bien les pensées que nous soufflent ces lieux, ces hiéroglyphes qui nous disent l’histoire primitive de l’humanité. Et lorsqu’en sortant des grottes de Font-de Gaume et de Laugerie –Basse, nos pas nous ramènent au petit village des Eyzies, lorsque nos regards s’arrêtent sur le monument élevé aux morts de la Grande Guerre et y lisent cette inscription : « A tous ceux qui sont morts pour la civilisation », - alors ce mot de civilisation se charge d’un sens, d’une dignité, d’une grandeur sacrée, que nous n’avions pu soupçonner »18.

17Voir

« Recherches sur les cambodgiens », par George Groslier, Paris, 1921.).

Voir « L’idée de civilisation dans la conscience française », par Ernt-Robert Curtius, in, Revue L’Année Politique française et étrangère, n°1, janvier 1940, pp.1-23, et n°2, Février 1940, pp.122-143. 18


Ce dessin de l’explorateur Delaporte ci-dessus montrait que la Délégation française d’exploration du Mékong saisissait le sens des Cérémonies Royale et religieuse organisées par le Roi NORODOM en son Honneur. Il montrait la cérémonie { la veille de l’expédition du fleuve « Le Mékong », c’était une réception exceptionnelle organisée dans Son Palais en l’Honneur de la Délégation française dirigée par Le Commandant Doudart De Lagrée, après sa visite à Angkor Wat. Des cérémonies religieuses et les prières bouddhiques avaient été invoqués aux objets sacrés, aux Tévodas afin qu’ils viennent aider et protéger cette Délégation durant les périlleux voyages. – le 5 juin 1866. ( Voir « Doudart de Lagrée, marin, diplomate, explorateur » par Bernadette et Bernard Chovelon, P.U.G. 1997.)

Dans d’autres régions, c’était le choc de civilisation qui entrainait la mort de Francis Garnier. Celui-ci était le Personnage historique et Ecrivain envers qui tous les khmers rendent leur hommage à sa mémoire sur de nombreuses études sur le Cambodge. La mort de Francis Garnier, extraite de la Revue « Tour du Monde », année 1877, Tome II.


A Paris, Les deux bustes ‘Francis Garnier’ étaient exposés, l’un en Bronze se trouvant { côté de la station R.E.R.- Port Royal, l’autre en marbre { l’entrée de la Bibliothèque de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer ( Rue Lapérousse). C- Le génocide du peuple khmer En Avril 1975, la victoire des marxistes-léninistes cambodgiens était les œuvres combinées des khmers rouges et les forces nord-vietnamiennes ; si les khmers rouges étaient les principaux auteurs de ce génocide, en violation des Droits de l’Homme, les forces nord-vietnamiennes en étaient les coauteurs ou les complices de la barbarie contre le peuple khmer. Retournons-nous dans les années 1970, les forces du Kampuchéa démocratique ( ou Khmers rouges) étaient soutenues et armées par les forces nord-vietnamiennes. Peter A. Poole écrivait ceci: “ « …Les autorités cambodgiennes ( Phnom Penh) et des États-Unis d’Amérique estiment qu'il existe des troupes de 45.000 à 55.000 Nord-vietnamienne et Viêt-Cong (formant au total quatre divisions) stationnées en permanence sur le territoire cambodgien. Parmi ceux-ci, les 7e et 9e divisions devaient empêcher récemment l'armée cambodgienne ( Lon Nol) de rétablir le contrôle de Route n°6 dans le Nord. … »19. Bernard K. Gordon; Kathryn Young, confirmaient qu’il existait au Cambodge des soldats de 30.000 à 50000 Nord-Vietnamiens et des forces du FNL.20 En Janvier 1979, les communistes cambodgiens qui prenaient le pouvoir à Phnom Penh après le renversement du gouvernement du Kampuchea Démocratique (DK), grâce à l'aide des soldats vietnamiens et qui avaient, par la force des circonstances, réécrit l'histoire officielle du Parti communiste cambodgien. Les communistes cambodgiens décidaient de désigner le nom de son Parti, le Kampuchéa Populaire. Sous la responsabilité de Chey Saphon, président de la Commission de recherche du Parti dans le domaine historique, plusieurs volumes étaient édités, grâce aux documents de M. Michael Vickery et du Professeur David Chandler. L'auteur était extrêmement sensible aux besognes des chercheurs étrangers qui lui fournissaient des collections comprenant des journaux cambodgiens et revues, et d'autres documents très importants21. La première étape d’élimination du peuple khmer était réalisée sous le régime du Kampuchéa Démocratique, tandis que la seconde était le prolongement de la première dans une autre politique qui était celle de repeuplement. Au cours d’une réunion organisée par The American Society of International Law, sur le cinquantième année de la Convention sur le génocide, le Professeur Steven R. Ratner évoquait : « …Il y a cinquante ans { Paris, les membres des Nations Unies et le Secrétaire général s’occupaient { publier des traités de l’après guerre dans le domaine des Droits de l'homme et de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du Crime de génocide. C’étaient les premières réussites dans ce sens. C’était aussi une réponse concrète des Nations Unies { l'Holocauste et la rédaction de la Convention sur le génocide avait été rédigé en un temps record pour la documentation des traités de l'ONU. Deux années se sont écoulées, c’était le moment de l’Assemblée Générale qui affirmait que le génocide était un crime en Droit international et le travail effectué au Conseil Economique et Social sur la rédaction de ce traité, pour pouvoir signer cette Convention, le 9 Décembre, 1948. … » « Les cinquante dernières années ont vu, sinon d'innombrables cas de génocide, alors au moins un certain nombre méprisable. Les Nations Unies créaient deux tribunaux ad hoc, les tribunaux pénaux 19

Voir « Cambodia: The Cost of Survival », by Peter A. Poole, Asian Survey, Vol. 12, No. 2. Feb., 1972, pp. 148-155.

Voir« The Khmer Republic: That Was the Cambodia That Was », by Bernard K. Gordon; Kathryn Young, Asian Survey, Vol. 11, No.1, Part I. Jan., 1971, pp. 26-40. 20

Voir «Rewriting Cambodian History to 'Adapt' It to a New Political Context: The Kampuchean People's Revolutionary Party's Historiography (1979-1991) », by K. Viviane Frings, in, Modern Asian Studies, Vol. 31, No. 4 ,Oct., 1997, pp. 807-846. 21


internationaux qui devaient poursuivre les personnes pour génocide, mais il est intéressant de noter qu'au moins 100.000 personnes ont été tuées dans l'ex-Yougoslavie devant les Nations Unies et qui décidaient de créer le tribunal. Les pires atrocités étaient l'unique cas dans l'ex-Yougoslavie qui s’était passé plus de deux ans après la création du tribunal. .. » « …Et l'impunité des Khmers rouges, ou de Saddam Hussein, ou le gouvernement du Soudan, ne contribuaient guère à nous donner confiance dans l'efficacité de la Convention sur le génocide… » M. B.G. Ramcharan, Directeur, Africa One Division, UN Division for political affairs, New York, faisait des remarques sur l’exposé du Professeur Steven R. Ratner. Il disait que « …En 1979, un Rapporteur spécial des Nations Unies en provenance de Tunisie enquêtait sur les massacres perpétrés sous Pol Pot au Cambodge. Il est venu { la conclusion que plus d’un million de personnes y avaient été tuées, et il était venu à conclure sous le terme « alter-génocide». Croiriez-vous que personne n'était disposé à donner suite à ce rapport ? Il fut l'un des meilleurs dans la documentation des cas dans l'histoire de l'Organisation des Nations Unies. Il est tout ce qu'il y a dans les dossiers de ce qui s'est passé pendant cette période… »22 En 1999, une commission des experts constituée { l’ ONU avait pour mission de créer un tribunal pénal international pour juger les responsables qui commettaient les crimes des violations des Droits de l’Homme. Le Professeur Ratner mentionnait aussi qu’au cours de cette enquête dans les domaines des violations des Droits de l’Homme et des crimes de génocide, beaucoup des charges n’avaient pas été retenues. Il écrivait que « le groupe des experts de l’ONU rejetait l'inclusion des crimes de guerre, comme la poursuite de ces crimes, qui avaient été principalement commis contre des soldats vietnamiens et des civils durant des conflits frontaliers khméro-vietnamiens entre 1977-1979 ; et il aurait été nécessaire d’inclure des crimes de guerre commis par le Vietnam durant cette période ; et ce serait donc de détourner l'attention du tribunal en ce qui concerne des atrocités sur les masses … »23 Aujourd’hui, le repeuplement des vietnamiens ne cesse de s’accentuer et plaçait dans l’analyse de Galor Rabu : « la démographie comme facteur stratégique ». Quels que soient les intérêts stratégiques des Grandes Puissances en Asie du Sud-est les khmers étaient déterminés { apporter des preuves et témoignages que leurs terres n’étaient pas spoliées, confisquées au profit des étrangers et dans des circonstances dramatiques. En 1946, aux efforts des propositions et des recommandations de l’Amiral « juste »24Thierry d’Argenlieu sur le sort des territoires du Kampuchéa krom ( La Cochinchine), des serviteurs du Royaume du Cambodge, comme S.E. Nhiek Tioulong (délégué du Cambodge) s’exprimait, à la réunion de partition des territoires ainsi : « Vous savez que la terre de Cochinchine est terre cambodgienne, cédées par le roi du Cambodge { l’empereur d’Annam, mais aucun texte diplomatique ne l’avait sanctionné. Or la France est arrivée. Elle a entrepris une guerre de conquête et toute la Cochinchine a été pacifiée. La Cochinchine est devenue française. Le gouvernement du Cambodge n’a pu que consentir à cette nouvelle situation de fait, parce qu’entre-temps il s’est mis sous le protectorat de la France. Implicitement, il reconnaît la possession française d’une terre qu’il avait perdue et qui, juridiquement, n’avait jamais appartenu { l’Annam….IL n’y pas de problème de référendum, parce que la Cochinchine est une et indivisible et n’a jamais appartenu { l’Annam».25

Voir « The Genocide Convention after fifty years », by Steven R. Ratner; “ Proceedings of the 92nd Annual Meeting : The Genocide convention after fidty years : Contemporary strategies for combating a crime against humanity ” , in, The American Society of International Law, April 1-4, 1998, Washington, D.C. pp. 1-19. 22

Voir « The United Nations Group of Experts for Cambodia », by Steven R. Ratner, in, The American Journal of International Law, Vol. 93, No. 4, Oct., 1999, pp. 948-953. 24 Voir « Dictionnaire des justes de France », sous la Direction d’Israël Gutman, édition établie par Lucien Lazare, préface de Jacques Chirac. Yad Vashem, Jérusalem et Librairie Arthème fayard, Paris 2003 ? et Dossier « Les justes », publié dans l’Arche, n° 541-542/ Mars-Avril 2003, pp.50-69. 25 Voir « Chronique d’Indochine – 1945-1947 » par Amiral Thierry d’Argenlieu, Albin Michel, 1985, p.267. 23


En 1954, A la Conférence de Genève de juillet 1954 la délégation khmère devait présenter aux Délégués des Grandes Puissances qu’il n’existait pas des troupes étrangères dans son pays afin d’éviter la partition des zones aux Vietminhs. Au nom de sa délégation, S.E. TEP Phan feignait d’ignorer l’horaire de clôture de la Conférence (minuit pile), mais comptait sur les paroles d’honneur du Maréchal Molotov ( URSS) concernant l’inexistence des troupes Vietminhs dans le pays.26 En 1989, Samdech NORODOM Sihanouk (le Roi Père), Président du Conseil National Suprême de l’Etat du Cambodge, présentait le dossier aux délégués participants { la Conférence sur le Cambodge. Voici l’extrait de communications distribuées aux Participants à la Demande de Samdech Norodom Sihanouk : « IMPORTANCE VITALE DU RÔLE DE MECANISME DE CONTROLE INTERNATIONALLE DANS LE CADRE GLOBAL D’UNE SOLUTION POLITIQUE - PROBLÈME DU KAMPUCHEA - ». (CPC/89COM/1, issue 29JULY 1989). Le rétablissement de l'indépendance, de neutralité et de l'intégrité territoriale du Cambodge dans une véritable réconciliation nationale entre toutes les Parties cambodgiennes ainsi que la restauration de la paix, la sécurité et la stabilité dans le Sud-Est asiatique dépendent fortement de l'efficacité du l'accomplissement des tâches du Mécanisme International de Contrôle( I.C.M ). Les tâches du l’ I.C.M. se présentaient comme suit : 1- Contrôler et vérifier le retrait total de toutes les catégories des forces vietnamiennes, en uniforme, déguisées ou dissimulées, avec toutes leurs armes et leurs matériels de guerre, cachées ou sous une autres formes ; 2- Contrôler et vérifier le cessez-le-feu qui entrera en vigueur après la formation d'un gouvernement provisoire quadripartite du Cambodge sous la direction de H.R.H. Samdech Norodom Sihanouk, et le stationnement et le déploiement de l’I.C.M. et les forces des Nations Unies pour le maintien de la paix au Cambodge. 3Contrôler et vérifier le retrait des colons vietnamiens. 4 -Contrôler et vérifier la réduction progressive des aides militaires étrangères au quatre parties et qui prendront fin le jour où le retrait total des forces Vietnamiennes comme ceci était décrit dans le point 1, et certifié par l’ I.C.M. et le gouvernement provisoire quadripartite du Cambodge. 5 - Contrôler et vérifier les opérations de libération des prisonniers de guerre et des internés civils. 6 - Contrôler et vérifier la non-retour, sous quelque prétexte que ce soit, des forces vietnamiennes, déguisée ou autrement, au Cambodge, et d'assurer le respect des frontières. 7 - Démobiliser et désarmer le surplus de nombre des soldats des quatre parties ne dépassant pas 10 000 chacun, 8 - des forces armées des 4 parties devaient être stationnées dans les casernes. 9 - Empêcher la monopolisation du pouvoir par un seul parti afin d’éviter la guerre civile. 10. Assister au rapatriement des réfugiés Cambodgiens. 11- Contrôler et superviser les élections. ……. L'invasion et l'occupation du Cambodge par le Vietnam ont duré 11 années déjà presque. Il est connu de tous que le Vietnam veut absorber le Cambodge dans une «Fédération Indochinoise» et sous sa domination, et d'annexer comme ce fut le cas du Kampuchéa Krom ou l’actuel Sud-Vietnam. Cependant, la lutte résolue du peuple cambodgien et ses forces de la résistance nationale, sous la direction du gouvernement de coalition du Kampuchea démocratique (G.C.D.K. et S.A.R. Samdech Norodom Sihanouk, chef de la Résistance nationale du Cambodge et du président du Kampuchea démocratique, avec le soutien sans cesse croissant et constant de la communauté internationale, a

C’était le récit de son fils , M. TEP Darong, aujourd’hui fonctionnaire à Phnom Penh. Il racontait que son père ne voulait pas signer les actes de la Conférence, parce que les mouvements d’ Issaraks étaient tous ralliés au gouvernement Royal durant les Croisades Royales d’Indépendance dirigées par S.M. NORODOM Sihanouk.. Les Forces Vietminhs étaient battues à Sré-Chis (kratié) par les forces Royales sous le Commandement du Colonel SAUKAM Khoy . Mme SOLEY SAUKAM Bopharin, fille de celui-ci, résidente à Lilles, me disait que le Roi NORODOM Sihanouk désignait son père dans son Palais en qualité de Responsable des opérations militaires. (Les opérations militaires, conjointes avec les forces françaises commandées par le Colonel AMIEL, se déroulaient à Sré-Chis, les 13 au 19 juillet 1954, les Vietminhs étaient battus. Le 21 juillet, c’était l’ouverture de la Conférence à Genève. – phrases extraites des Oraisons funèbres du Feu SAUKAM Khoy – le 21 Novembre 2008 à Stockton, C.A. (USA)). 26


vérifié cette stratégie Vietnamienne de « Fédération d’ Indochine », tracée par le Parti communiste de l’Indochine (l'actuel Parti communiste vietnamien créé depuis sa fondation en 1930). Tous les moyens militaires, diplomatiques et politiques utilisés par le Vietnam dans une tentative de satisfaire son ambition, ont échoué. Particulièrement, depuis 1985, comme l'échec de l’offensive vietnamienne de grande envergure du long des frontières { l’ Ouest du Cambodge devenait sans effet, Hanoi parlait de «retrait unilatéral annuel», mais en fait prêt à poursuivre son occupation du Cambodge sous une forme nouvelle. Dans un circulaire confidentiel n°17/SRMC en Juin 1987, l'administration vietnamienne à Phnom Penh révélait que ce n'était pas possible pour éradiquer la Résistance nationale cambodgienne et que, par conséquent, de nouvelles mesures doivent être prises pour consolider le régime de Phnom Penh, avec l'aide des forces vietnamiennes déguisées ou dissimulées, tout en même temps relancer une campagne diplomatique visant à donner à ce régime, si ce n'est de facto reconnaissance, au moins un leurre sur la scène internationale. C'est dans le cadre de l'exécution de son occupation continue du Cambodge, sous une nouvelle forme qui, en même temps { ses forces armées dans l’uniforme, le Vietnam a entrepris, d'une part, de dissimuler ses forces au Cambodge sous diverses apparences, et d’autre part, de cacher une grande quantité des armes, et des munitions de guerre dans différentes parties du Cambodge….. …Les forces vietnamiennes, en uniformes, déguisées ou cachées actuellement au Cambodge…..Les colons vietnamiens établis au Cambodge, en violation de la Convention de Genève du 12 août 1949 relative à la Protection des personnes civiles en temps de guerre (article 49, dernier paragraphe). Ils font partie d'un plan conçu et mis en pratique systématiquement par Hanoi afin de vietnamiser le Cambodge. Ils modifient les natures géographiques du Cambodge, changer son statut juridique et, comme il l'a été souligné dans les résolutions de l'Assemblée Générale des Nations-Unies sur "la situation au Kampuchéa», changer sa composition démographique. Ils ne sont pas des réfugiés politiques ou économiques. Leur nombre est estimé à plus d'un million. Ces colons, une grande majorité d'entre eux, ont été organisés dans des groupes de 10 à 20 familles chacun, au sein duquel il y a un peloton de paramilitaires armées. Le nombre total de ces éléments paramilitaires est estimé près de 60000 personnes… ».27 En 1990, une année avant les Accords de Paris, S.A.R. Samdech Préah Norodom Sihanouk, Chef de l’Etat et Président du Conseil National Suprême évoquait et insistait sur la présence des colons vietnamiens dans sa patrie. Dès le 14 janvier 1990, un an et 9 mois avant la signature des Accords de Paris, rappelait qu’{ l’heure actuelle, les côtes cambodgiennes sont peuplés des pêcheurs vietnamiens ; il en est de même des régions du grand lac ( Tonlé sap), plusieurs centaines des villages jadis khmers sont aujourd’hui peuplés de vietnamiens et vietnamiennes et portent les noms vietnamiens. Le 21 décembre 1990, au cours d’une réunion des personnalités cambodgiennes à la résidence de l’Ambassade du Cambodge { Paris ( Avenue Charles Floquet), l’ancien monarque khmer s’est écrié en cambodgien : A Yuon, les vietnamiens sont encore dans ma patrie, maintenant un chiffre de 2 millions d’âmes, dont 40 000 soldats démobilisées. Ils ont modifié les frontières terrestres et maritimes et je refuse à me démissionner de la résistance nationale. J’y resterai jusqu’{ ma mort et avant de mourir, ces vietnamiens doivent rendre les territoires et de rétablir « la souveraineté au Cambodge ». Le Chef de l’Etat (le Roi Père) s’est exprimé ensuite en français : « c’est un devoir et une obligation sacrée pour moi de continuer la lutte contre le colonialisme, l’annexionnisme vietnamien, contre l’impérialisme de la république socialiste du Vietnam ».

Voir « CAMBODIA - THE 1989 PARIS PEACE CONFERENCE». Background Analysis and Documents . Compiled and Edited by Amitav Acharya, Pierre Lizée, and Sorpong Peou. Centre for International and Strategic Studies, York University, Toronto. Kraus Internationalpublications. A division of the Krus Organisation, Milwood, New York. 1991, 589 pages. 27


Le 22 décembre 1992, le Roi Père a rappelé la nationalité des khmers ; les cambodgiens et cambodgiennes même s’ils ou elles ont acquis la nationalité du pays de leur résidence actuelle, doivent être considérés comme des citoyens et citoyennes à part entière du Cambodge. Leur droit à la double (ou triple) nationalité doit être reconnu. Au temps du Sangkum Réastr Niyum, les khmers naturalisés français ou autres pouvaient être nommés Ministres du Royaume, Ambassadeurs, etc. du Cambodge. Le 4 juin 1992, S.E Son Sann, Président du F.N.L.P.K. et membre du C.N.S. avait déclaré au Sénat organisé par l’association khmère ‘ Vigilances pour le Cambodge ’ « je mesure mes paroles, je veux être crédible, je dis qu’il y a un million des colons et il existe trois catégories, 1- les anciens résidents vietnamiens 2- les vietnamiens mariés 3- les colons clandestins venus depuis 1979.

D-Le règlement de paix dans l’indifférence totale de la présence des colons vietnamiens. Le 23 Octobre 1991, les représentants de dix-neuf Etats qui participaient à la Conférence de Paris sur le Cambodge signaient un ensemble d'accords visant { finir la guerre d’agression du Vietnam sur le Cambodge, et le régime de génocide commis au Kampuchéa Démocratique. Le Professeur Ratner rappelait qu’il existait des « désaccords entre l'Etat du Cambodge et de la Résistance des quatre parties de coalition sur le statut des colons vietnamiens… Ces colons, était de 300 000 sans doute, des vietnamiens qui avaient vécu au Cambodge avant leur expulsion par la République khmère ( régime de Lon Nol), le Kampuchéa démocratique au Sud-Vietnam… ». Il citait des références : “See Geneva Convention Relative to the Protection of Civilian Persons in Time of War, Aug. 12, 1949, Art. 49, 6 UST 3516,3548, 75 UNTS 287, 318”.28 A ce propos les conflits khméro-vietnamiens avaient un aspect particulier dans le contexte asiatique. La « Convention de Genève » était rédigée dans une situation où les populations européennes étaient désorganisées pendant les occupations des nazis. Les transferts de population existaient à la fin de la dernière grande guerre. A la Conférence de Potsdam, «Les trois gouvernements Alliés », dans un commun accord, examinaient la question sous tous ses aspects, reconnaissaient les transferts des populations allemandes en Allemagne. Leurs décisions convenaient que ces transferts devaient être effectués d’une manière ordonnée et humaine. L’Union soviétique soutenait les gouvernements Tchèques et Polonais, malgré les quelques réticences des puissances occidentales. À la suite de cette décision, entre dix et onze millions d'Allemands avaient été expulsés, y compris des minorités allemandes en Yougoslavie, qui n'étaient pas mentionnées par l’Accord de Potsdam. Le nombre exact ne peut être donnée, car beaucoup d'Allemands fuyaient ou avaient été chassés au début de 1945, avant que la décision de Potsdam ait été atteinte. L’expulsion se faisait en 1946. Environ le nombre total expulsé peut être estimée comme suit: Des territoires nouvellement acquis par la Pologne : 7 000 000 Des territoires de l'ancienne Pologne : 1000 000 De la Tchécoslovaquie : 2 100 000 De la Hongrie : 200 000 De la Yougoslavie : 500 000 Soit un total de : 10 800 00029

Voir :« The Cambodia settlement Agreements » by Steven R. Ratner, in, The American journal of International law, vol, 87, n°1, (Janvier 1993), pp. 1-41. 28

29

Voir « Revolution in Eastern Europe », by, Doreen Warriner, Turnstile Press, London, 1950. page 67.


Propos d’étape L’indépendance du Cambodge était marqué par une date historique – le 9 Novemvre 1953. Depuis 196730, les souffles de la guerre du Vietnam bouleversaient totalement les contrôles des immigrations vietnamiennes. Mais retenons surtout les leçons du passé. H.CHENEAU écrivait dans sa Thèse qu’il y avait des réformes administratives dans le pays.31 A.ROUSSEAU, Administrateur des Services civils de l'Indo-Chine, prenait des réformes administratives pour limiter l’afflux des vietnamiens dans le Royaume. « Les Youns ou Annamites se sont installés depuis très longtemps au Cambodge et nous avons fait ressortir dans les préliminaires, le rôle important qu'ils y avaient joué. Cette partie de la population, qui comprend environ 200 000 individus, s'adonne principalement au commerce et à la pêche; beaucoup dont le séjour en Cochinchine est devenu difficile par suite de crime ou délits qu'ils y ont commis, viennent chercher un refuge dans les brousses du Cambodge. Venus trop nombreux, il était donc devenu nécessaire de réglementer leur situation; une ordonnance royale du 31 décembre 1891, rendue exécutoire par arrêté du Gouverneur général du 30 janvier 1892, a déterminé les détails de cette réglementation .....Tout annamite, qui désire circuler en dehors de sa province, est obligatoirement tenu de se munir d'un laissez-passer, délivré à la Résidence, et sur lequel sont reproduites non seulement les indications de la carte d'inscrit mais encore les noms des localités qu'il désire parcourir ». Le Protectorat prenait des mesures sévères à l’encontre des annamites qui commettaient des violences dans les provinces cambodgiennes. « Il était donc indispensable de le ( individu ) suivre attentivement dans ses déplacements et l'on a souvent constaté, à l'occasion d'actes de piraterie commis dans les provinces, que ceux qui s'en étaient rendus coupables directement ou complicité n'étaient que des Annamites vagabonds, ne possédant aucune carte d'identité.» Des mesures étaient prises { l’encontre des chinois et des indiens, c’était le « Droit d'immatriculation ». Le mode de perception de l'impôt de capitation des chinois et sa quotité ont été fixés par l'Ordonnance Royale du 31 décembre1891…Le Protectorat avait instauré une carte spéciale d'impôt des étrangers. De ce qui semble bon pour le peuple khmer, et compte tenu de l’instauration d’un Second Royaume du Cambodge ( Expression du Roi Père – 1994 ), le Gouvernement khmer actuel n’aura aucune crainte d’être membre de l’ASEAN. Les Ordonnances Royales du Premier Royaume n’étaient nullement caduques. Des khmers ne sont pas inconscients du nombre des vietnamiens vivant au Cambodge. Paris, le 2O Juillet 2011 Michel Chai Voir « Le bouleversement du Monde – De la chute du Mur { l’essor de la Chine. » Le Monde Diplomatique, bi-mensuel, n°107, Oct-Nov. 2009.p.27. 31 Voir « Du Protectorat Français en Annam, au Tonkin et au Cambodge » par H.CHENEAU, Thèse pour le Doctorat de Droit, 18 Février 1904, Faculté de Droit à l’Université de Paris. 429 pages. 30


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