Du Folklore au Design : Vers un meilleur accompagnement de l'accouchement

Page 1


Chloe Mornard DNMADE3 Produits & Services ENSAAMA Olivier de Serres Professeur référent: Richard Devinast Année 2020/2021


Sommaire

Abstract ......................................................... p.2

Introduction ................................................ p.3

I- a. b.

Le confort ......................................... p.5 La position ......................................... p.7 La temporalité ............................... p.10

II- L’intimité ......................................... p.13 a. Le corps ............................................ P.15 b. L’environnement ............................ p.18 Conclusion .................................................. p.22 Sources ........................................................ p.24

1


Abstract

In France, nowadays, 99% of women give birth in hospital, and 20% of them suffer obstetric violence. The problem lies mainly in the organisation of hospitals and the budgets which push them towards “hospital Taylorism”. Doctors are forced to prioritise efficiency before quality. However, childbirths have not always been medicalized and some practices have appeared with the arrival of Western medicine. In the past, women gave birth in more physiological positions, while listening to their biological temporality. Moreover, their intimacy was respected: there was no nudity and their sex was not exposed. The environment was more suitable since it was common for women to give birth at home, in the comfort of their room. The art of childbirth was cultivated by the midwives and considered a real skill. Drawing on rites and rituals, the designer can place himself as a companion during childbirth, bringing comfort and intimacy. By modifying the environment and the setting, design is a guarantee of a serene and healthy childbirth. Empathy is at the centre of his role, by putting himself in the place of the woman giving birth, he creates well-being in a hospital environment.

2


Introduction

Issu des courants féministes, le care est un concept qui désigne l’éthique de l’empathie, le « prendre soin » de l’autre 1

Puisque tout commence par un accouchement, la place de la femme est au cœur de la médecine occidentale. La médicalisation de l’accouchement débute avec l’arrivée de la médecine en Occident au 17e siècle. Depuis, on assiste à une augmentation du contrôle des médecins sur le déroulement de l’accouchement et la médicalisation poussée n’a cessé d’augmenter jusqu’à atteindre son paroxysme dans les années 50. Depuis, les consciences s’éveillent aux dangers de cette surmédicalisation. En milieu hospitalier l’accouchement se voit dénaturé : pas de confort pour la femme qui accouche dans une position inadaptée et immobile. Son intimité se voit ébranlée par des pratiques parfois violentes et des actes non consentis. Si aujourd’hui dans le monde la grande majorité des accouchements ont lieu à l’hôpital, cela n’a pas toujours été le cas. Longtemps les femmes accouchaient chez elles en petite communauté accompagnées par les femmes expérimentées du village, les accoucheuses, qui faisaient partie intégrante d’un folklore regroupant savoir-faire et rituels. Les femmes se transmettaient « l’art de de l’accouchement ». La sollicitude, l’empathie, le soin devraient être les piliers de la médecine et pourtant ne sont pas assez exploités. On parle aujourd’hui du care1. Je m’intéresse ici aux rites comme moyen pour les femmes de reprendre le contrôle sur le déroulé de leur accouchement, ainsi que pour repenser la médicalisation pour améliorer l’accompagnement. Ainsi, au cours de ce mémoire, nous allons nous poser la question suivante : En s’inspirant des savoir-faire et rites, le design peut-il définir un accompagnement de la médecine plus adaptée à l’accouchement ? Nous traiterons dans un premier temps la thématique du confort sous le prisme de la position lors de l’accouchement et de sa temporalité. Nous étudierons dans un deuxième temps l’intimité de la femme durant son accouchement à travers son corps ainsi que son environnement.

3


4


5


Le forceps, la ventouse ou la spatule 1

Opérations de suture ou césariennes 2

Acte venant du personnel de santé durant l’accouchement qui n’est pas consenti ni justifié médicalement 3

Tu enfanteras dans la douleur, Ovidie, Arte, 2019 4

Hormone permettant de réduire la douleur 5

La médecine occidentale, grâce à l’aseptisation, les outils obstétricaux1 , la chirurgie2 etc., a permis la baisse du taux de mortalité maternelle. La péridurale a aussi permis aux femmes de réduire les douleurs lors de l’accouchement. Toutefois, à l’hôpital, c’est le confort du médecin qui semble être priorisé, et ce au détriment du confort des patientes. A la suite d’une vague de témoignages, 21% des femmes qui accouchent à l’hôpital déclarent avoir été victimes de violences obstétricales3. En France, le documentaire 4 d’Ovidie offre une visibilité à ces témoignages. Pourtant il existe, et a toujours existé, une méthode d’accouchement respectant le processus naturel du corps et la libération d’ocytocine5. C’est ce que l’on appelle l’accouchement physiologique : le confort et l’intimité en sont des facteurs centraux.

Ainsi, comment réconcilier médecine et tradition ? Riches de notre héritage culturel, comment améliorer la médecine occidentale ? Faut-il repenser la médecine par un regard éclairé sur le folklore ?

6


a. La position

Une pratique qui consiste à faire une incision au niveau du vagin pour faire passer le bébé plus facilement 4

Pratique consistant à appuyer sur le ventre de la mère dans le but de faire sortir plus vite le bébé, interdite en France en 2001 car extrêmement dangereuse, autant pour la mère que pour le bébé 6

« Le gynécologue et la sorcière », un podcaste à soi, Arte radio, épisode 6 du 07/03/18 7

Avant la médicalisation de l’accouchement, les femmes accouchaient dans des positions verticales : debout1, accroupie ou à quatre pattes. Certains outils permettaient même aux femmes de choisir leur position : les chaises obstétricales2 ou les « lits misères »3. Ces positions sont les plus naturelles pour le corps, cependant le développement de la médecine occidentale a fait basculer la position de l’accouchement à l’horizontal dans le but de faciliter certaines pratiques comme le toucher vaginal ou l’épisiotomie4, l’utilisation des outils obstétricaux (comme le forceps5 ou la ventouse) ou encore l’expression abdominale6… Pour respecter sa physiologie, la femme a besoin de rester en mouvement pour accélérer le travail et diminuer la douleur. La position allongée ralentit la dilatation du col de l’utérus et force donc l’intervention des médecins. Dans cette situation, la femme n’est plus actrice de son propre accouchement, elle le subit. Rina Nissim, naturopathe, raconte sur ARTE Radio7: « j’ai accouché par terre devant la porte de ma chambre à quatre pattes, cette position m’est venu naturellement et me paraissait la plus confortable ». Ainsi, le/la designer ne peut pas changer les pratiques des médecins en gynécologie, cependant il peut intervenir en tant qu’accompagnateur de l’accouchement. On peut imaginer une série d’objets permettant ici à la femme de choisir la position qu’elle souhaite ainsi qu’une mobilité dans l’espace. Le but est de créer du bien-être pour la femme en lui laissant sa liberté et le contrôle sur son accouchement selon ses besoins, sans tomber dans des outils médicaux.

7


2

3

Une chaise obstetricale/d’accouchement, XVIIe siècle

Lit de misère, Antiquité

8


1

Femme accouchant debout, Antiquité

5

Forceps, Antiquité 9


b. La temporalité La période où les contractions sont de plus en plus régulières et rapprochées 1

Toutes les notions du post accouchement 2

Un accouchement est un travail naturellement de longue haleine et varie selon les femmes. Celui-ci peut durer entre 2h et 40h pour le plus long, plus généralement entre 8h et 20h. Il se découpe en plusieurs phases : 7h de pré-travail ou « effacement du col »1, 5h de dilatation, et 1h d’expulsion (enfantement). Ensuite, entre 15 et 20 minutes plus tard, c’est la « délivrance », l’expulsion du placenta. Tout cela contre 15min à 1h de césarienne… Entre manque de personnel, urgences débordées, horaires abusifs, surmenage… le manque d’organisation et de budget des hôpitaux les forcent à privilégier efficacité avant qualité. On parle aujourd’hui de « Taylorisme hospitalier ». Le système hospitalier, tel qu’il est aujourd’hui, fait que le corps médical n’a pas assez de temps et d’attention à consacrer aux femmes qui accouchent, alors que celles-ci requièrent beaucoup d’empathie et de soin. De cette façon, l’importance accordée aux autres temps du processus de l’accouchement comme le postpartum2 est très faible. En effet, les séjours à l’hôpital lors de l’accouchement sont de plus en plus courts. En revanche, aux Pays-Bas, pays d’Europe dans lequel l’accouchement traditionnel à la maison est le plus répandu, l’accompagnement des femmes se fait dans la temporalité : des aides-soignantes à domicile viennent compléter le travail des sagesfemmes après l’accouchement, on les appelle les « Kraamzorg ». Elles apportent un soutien psychologique, une aide pour les tâches quotidiennes. La préparation à l’accouchement, l’accouchement en lui-même, ainsi que le post-partum sont tous pris en compte dans le processus de l’accouchement. Il y a incohérence entre la nature de l’accouchement et le traitement en milieu hospitalier. Sachant que seul 20% des grossesses sont à risques, les 80% restants ne devraient pas être traitées en urgences. Trop souvent, l’idée que l’accouchement est par essence violent vient excuser les actes médicaux traumatisants Il me semble judicieux ici d’envisager une « temporalité biologique ». Ces femmes ont besoin d’un accompagnement à leur propre rythme. Le/la designer fait alors l’éloge de la lenteur dans le but de resacraliser cet événement grâce à une personnalisation de l’accompagnement.

10


Birth of Ceasar, 1479

11


Design, introduction à l’histoire d’une discipline, Alexandra Midal, 2009 1

Pour résumer, comme Alexandra Midal, théoricienne du design, le dit : “le design est une discipline du confort”1. Ici, la position physiologique et le mouvement ainsi que la temporalité biologique du corps de la femme ont un rôle primordial dans son confort lors de l’accouchement. Garant du confort, le design, en intervenant dans le milieu hospitalier, peut permettre de garantir une meilleure prise en charge de l’accouchement, en offrant aux patientes des conditions plus confortables. Cependant, le confort physique n’est pas suffisant pour le bon déroulement de l’accouchement. En effet, les violences peuvent être psychologiques lorsqu’elles touchent l’intimité de la patiente.

12


13


Ce qui rend l’accouchement si particulier, c’est qu’il ne relève ni d’une maladie ni d’une urgence (dans la plupart des cas). Il est par essence intime et sensible, ce qui rend cet évènement si sacré. « Donner la vie » est un acte profondément fort et rempli d’émotion. Toutefois, lorsque la patiente est mise à nue et que son sexe est exposé à la vue de l’ensemble du corps médical, on parle d’atteinte à l’intimité. C’est un comportement que l’on ne retrouve nulle part ailleurs lors de soins à l’hôpital. Ainsi, comment redessiner les frontières de l’intime dans le cadre de soins lors de l’accouchement ?

14


a.

Le corps

La notion de santé publique empiète sur l’aspect privé de l’accouchement en exhibant le corps de la femme. Son intimité n’est pas respectée, ainsi que la sensibilité de l’évènement : la séparation entre la mère et l’enfant est un acte difficile lorsqu’apparait le vide, l’absence ressentie dans le corps après 9 mois de présence. Cette insensibilité face à un phénomène qui relève de l’intime, de l’émotionnel peut être vécue comme un traumatisme. Traditionnellement, les femmes accouchaient entre elles, leurs sexes n’étaient jamais exposés, les accoucheuses n’avaient pas besoin de voir ce qu’il se passait sous le drap1 et comprenait rien qu’au toucher. L’intimité des femmes était respectée de par les personnes présentes, mais aussi le respect de la pudeur.

En milieu hospitalier, la notion de consentement de la patiente dans l’acte médical est mise à mal face à la pratique récurrente de gestes médicaux invasifs lors de l’accouchement (et dont la nécessité peut être questionnée) sans qu’elle en soit informée. La Loi Kouchner de 2002 oblige au consentement éclairé du patient. Malgré cela, de nombreuses femmes témoignent du fait qu’elles ont subi des pratiques médicales sans leur consentement au cours d’accouchements qui ne constituaient pas d’urgences médicales. 95% des femmes qui accouchent en hôpital ne seraient pas en situation d’urgence. Les témoignages font également état de de violences verbales : un comportement condescendant, infantilisant et sexiste de la part du personnel médical à l’égard de ces femmes qui viennent à l’hôpital pour accoucher. Il y a ici principalement un problème d’information : le dialogue médecin patient est brisé. Ainsi le designer peut prendre un rôle de médiateur et inciter à l’échange. Le travail de Fanny Prudhomme2 en est un bon exemple : lors de son projet de diplôme à l’ENSCI, elle a travaillé sur un kit d’éducation sexuelle pour apprendre aux filles le fonctionnement de leur appareil reproducteur. Le design didactique n’est pas nouveau : la sagefemme Madame du Coudray3 en fait les prémices au 18e siècle en concevant un outil d’apprentissage pour les accoucheuses représentant le corps féminin. Un outil de médiation peut éviter certaines pratiques invasives et permettre aux femmes de consentir ou non en toute connaissance de cause.

15


1

Femme accouchant sous un drap, Antiquité

16


2

3

Les parleuses, kit pédagogique, Fanny Prudhomme, 2018

Kit d’éducation à l’accouchement, Madame Du Coudray, XVIIIe siècle 17


b. L’environnement

Notre environnement joue un rôle primordial sur notre psyché. Diverses études ont démontré l’influence des couleurs sur notre humeur par exemple, mais aussi les odeurs et la musique. Le milieu hospitalier n’investit que très peu dans son environnement : c’est un espace angoissant, mouvementé et oppressant. Les femmes n’y retrouvent ni familiarité, ni rassurance ; tout y est standardisé et froid. A l’inverse, lors d’accouchements traditionnels, les femmes accouchaient principalement chez elles, dans leur chambre, dans un environnement familier, intime et confortable. Cela permettait un accompagnement plus respectueux et agréable pendant les longues heures de travail qui les attendaient. Celles qui ne pouvaient pas se permettre le luxe des soins à domicile allaient accoucher à l’hôpital. La pratique de l’accouchement à domicile est très répandue chez les Néerlandaises, elle concerne aujourd’hui une femme sur six. C’est un des pays d’Europe qui a le plus faible taux d’accouchement à l’hôpital. Franka Cadé, une sage-femme Néerlandaise qui défend l’accouchement traditionnel dit : “Dans notre culture calviniste, c’est accepté : donner la vie fait mal. Mais dans la langue néerlandaise, nous avons deux expressions différentes pour signifier « avoir mal », la douleur normale que l’on peut soulager, et « souffrir ». (…) En tant que sage-femme, j’ai réalisé plus de 1 500 accouchements à domicile. L’atmosphère est différente, plus calme, tranquille ». On remarque donc que lorsque les conditions et le cadre sont plus agréables, les accouchements se passent mieux. Le confort et l’intimité sont donc vecteurs de sérénité et de diminution de la douleur (bien que toujours présente).

Aujourd’hui en France, c’est 99% des femmes qui accouchent à l’hôpital. Toutefois, il existe un mouvement de sages-femmes souhaitant accompagner les accouchements à domicile. Bien qu’elles répondent à une demande croissante, il est difficile pour elle de pratiquer en libéral puisque cette pratique est encore mal perçue par l’académie des médecins obstétricaux et gynécologues. Beaucoup leur reproche un danger inévitable, pourtant non avéré : il n’y a pas plus de mortalité maternelle lors d’accouchement à domicile qu’il y en a en hôpital, à condition que le lieu d’accouchement se trouve à proximité d’un hôpital en cas d’urgence. Ainsi, les assurances pour sages-femmes libérales coûtent trop cher : il est admis qu’accoucher chez soi représente un plus grand danger qu’à l’hôpital. Accoucher à la maison serait alors considéré en France comme une transgression institutionnelle, scientifique et culturelle.

18


Petite philosophie du design, Vilèm Flusser, 2002 2

Dans cette situation, le designer pourrait apporter une légitimité ainsi qu’une démocratisation de l’accouchement à la maison. Le kit d’insémination de Kamila Rudnicka1 illustre bien ce propos. Le philosophe Vilèm Flusser dit : « le designer est un manipulateur »2. Il ne peut changer les institutions, cependant il peut créer un mouvement de pensé en proposant des solutions pour les femmes. Dans le sens inverse, il peut apporter une familiarité et un confort au sein même de l’environnement hospitalier pour tenter d’apaiser les femmes venant accoucher.

19


1

Way, home insemination kit, Kamila Rudnicka

20


Pour conclure, nous avons vu dans cette seconde partie que l’intimité relevait non seulement du corps mais aussi le l’environnement de la femme qui accouche. Celle-ci se voit ébranlée lors des pratiques à l’hôpital. Le/la designer vient alors redessiner une frontière de l’intime pour la femme dans le respect de sa pudeur.

21


Conclusion

Séminaire Design with Care, Cnam chaire humanité et santé, Antoine Fenoglio et Cynthia Fleury, 2020 1

Si certaines sociétés sont restées fidèles aux traditions et cultivent l’art de faire naître comme un vrai savoir-faire, les actes médicaux liés à l’accouchement semblent avoir majoritairement remplacé les rites. Bien qu’en France la naissance soit entourée de soins, les témoignages de femmes prises en charge à l’hôpital poussent à s’interroger sur la médicalisation de l’accouchement, ainsi qu’au respect de la femme et de son corps. La médecine occidentale a drastiquement fait baisser la mortalité maternelle, toutefois pour éviter les maltraitances et assurer le bien-être des femmes pendant l’accouchement, le respect de la physiologie est nécessaire pour rester en accord avec la nature du corps de la femme et accompagner l’accouchement le plus respectueusement possible, ce que ne permet pas l’accouchement à l’hôpital aujourd’hui. Ainsi, nous avons tout d’abord porté notre attention sur la notion de confort. En effet, le milieu hospitalier, en l’état, dénature l’accouchement et facilite les violences. Le confort de la femme est mis à mal de par sa position inadaptée et son immobilité imposée lors de l’accouchement, ainsi que la temporalité de l’acte qui ne respecte pas son rythme biologique et ses besoins. D’autre part nous avons vu que l’accompagnement doit se faire en respectant l’intimité de chacune pour éviter les traumatismes. Le respect du corps de la femme et de sa pudeur sont trop souvent outrepassés, et l’environnement dans lequel elle se trouve n’encourage pas son bien-être. Tous ces facteurs rendent les accouchements de nos jours plus difficiles et violents, alors que des alternatives existent et ont existé pendant des siècles. De cette manière, quel est la place du designer face à l’accouchement ? Quels sont les moyens du designer pour créer le bien-être des patientes qui accouchent ?

Les designers s’emparent de la notion du care : théorisé par les designers du studio Les Sismo en collaboration avec la philosophe Cynthia Fleury, le design du care s’attèle à « prendre le point de vue du vulnérable comme pilier de son approche de conceptualisation »1. Ils nous montrent que le design peut tenter d’améliorer le quotidien de minorités. Ainsi, le/la designer redéfinirait sa pratique. Il/ elle ferait preuve d’empathie en se glissant sous la peau d’une femme qui accouche. Il/elle viendrait réconcilier le médecin et la patiente, et tenterait ainsi de rééquilibrer le rapport de pouvoir.

22


En s’inspirant des savoirs-faires ancestraux mais aussi des connaissances scientifiques, nous pouvons donc imaginer œuvrer en se plaçant autant comme accompagnateur que médiateur. Le designer peut intervenir lors de la préparation à l’accouchement, lors de l’acte en lui-même, ou bien lors de soins post-partum. Il est aussi manipulateur qu’influenceur pour tenter de changer les comportements et les courants de pensées. Ses moyens passent par le design de service, le design didactique, mais aussi le design d’objet ou d’espace avec un regard sur le cadre, l’environnement. Ayant un regard particulièrement sensible à la question de l’intimité et de la pudeur, j’aimerai porter mon regard sur l’accompagnement à travers un espace rassurant et respectueux de la femme. Alors pourra naître une gamme d’objets garante d’un accouchement sain et bienveillant.

23


Sources

- La « machine » de Madame de Coudray ou l’art des accouchements au XVIIIe siècle, édition point de vues, Musée Flaubert et d’histoire de la Médecine, Rouen, CHU - Hôpitaux de Rouen, 2004 - Arte

- 2016

« Tu enfanteras dans la douleur », Ovidie, 2019, Dossier “accoucher autrement”, Le Monde,

- « Le gynécologue et la sorcière », Un podcast à soi, Arte Radio, 2018

- Séminaire Design with care, Cnam chaire humanité et santé, Antoine Fenoglio et Cynthia Fleury, 2020 - Design, introduction à l’histoire d’une discipline, Alexandra Midal, 2009

- “Histoire de la médecine : sages-femmes et accoucheuses”, l’Histoire nous le dira, n.46, Youtube, 2019  - Sorcières, la puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, 2018

24




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.