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Les clés de la diversification alimentaire
Qu’il s’agisse de l’âge du début de la diversification ou de l’ordre d’introduction des aliments, les recommandations en la matière ont beaucoup varié dans le temps et les plus récentes émanant de Santé publique France datent de 2021. En voici les points essentiels.
Quoi de neuf ?
Dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), Santé publique France a dévoilé en 2021 les nouvelles recommandations nationales au sujet de l’introduction progressive d’autres aliments que le lait maternel ou infantile dans l’alimentation du bébé :
• Il est désormais possible d’introduire tous les groupes d’aliments (y compris les légumes secs et les produits céréaliers complets), y compris les aliments réputés allergènes, dès le début de la diversification ;
• L’introduction des différents groupes alimentaires peut se faire sans respecter un ordre particulier ;
• Il est conseillé d’introduire de nouvelles textures à partir de 6-8 mois ;
• Il ne faut pas hésiter à proposer un aliment jusqu’à 10 fois, car un bébé peut avoir besoin de temps pour l’apprécier ;
• Il est bon d’ajouter des matières grasses dans les préparations maison ou dans celles du commerce qui n’en contiennent pas ;
• Il est conseillé d’introduire les biscuits et autres produits sucrés à l’âge le plus tardif possible et de manière limitée ;
• Tout au long de la diversification, le lait maternel ou lait 2e âge doit rester la base de l’alimentation de bébé.
À quel âge commencer la diversification ?
Longtemps recommandée à partir de 6 mois, l’introduction de nouveaux aliments est aujourd’hui conseillée par les comités d’experts européens entre l’âge de 4 mois (révolus) et 6 mois.
Avant 4 mois, le métabolisme ainsi que la physiologie du nourrisson ne permettent pas d’envisager l’introduction d’aliments solides dans son alimentation. Son organisme n’est pas encore prêt à digérer autre chose que du lait maternel ou infantile 1er âge, et il court également un plus grand risque de développer des allergies alimentaires. De plus, le bébé doit attendre ses 3 mois révolus pour que sa langue cesse d’éjecter en un mouvement réflexe tout aliment solide placé dans sa bouche.
S’il n’est pas conseillé de démarrer la diversification trop tôt, il ne faut pas, à l’inverse, la commencer trop tard, car après l’âge de 6 mois le lait maternel ou infantile ne permet plus, à lui seul, de répondre aux besoins nutritionnels et au développement de bébé.
Il n’existe cependant pas un âge arrêté et il peut varier d’un enfant à l’autre. C’est pour cette raison qu’avant d’introduire purées, compotes, viandes ou céréales dans l’alimentation de bébé, il faut en parler avec votre pédiatre ou médecin traitant qui saura vous conseiller.
Comment savoir si mon enfant est prêt ?
Tous les bébés de 4 mois ne sont pas prêts physiquement à commencer la diversification, ils ne sont pas non plus tous capables de communiquer pour être nourris selon leurs besoins. Pour savoir si votre bébé est prêt, observez-le et si tous ces signes sont « cochés » alors il est prêt :
• Le lait que vous lui offrez (maternel ou maternisé) n’est plus suffisant pour le rassasier (il réclame à boire son biberon plus souvent, ne semble jamais rassasié après avoir tété les deux seins, ou s’il boit plus de 1,1 litre sur 24 h). Ces signes doivent être observés sur plus de 5 jours consécutifs.
• Il refuse du jour au lendemain ses biberons. Si ce refus se reproduit régulièrement, n’hésitez pas à en parler à un professionnel. C’est peut-être sa façon à lui de vous dire qu’il souhaite manger autre chose.
• Il accepte de mettre la cuillère que vous lui présentez à la bouche
• Il est capable de se tenir assis avec appui et tient correctement sa tête. Cette posture va lui permettre d’avaler des aliments plus consistants.
• Il est capable de porter des aliments ou des objets à sa bouche et essaie de mâcher.
• Il démontre de l’intérêt envers les aliments, notamment il lorgne votre assiette.
Par quoi commencer ?
Comme vu précédemment, Santé publique France ne préconise aucun ordre particulier pour l’introduction des différents groupes d’aliments entre 4 et 6 mois : légumes, fruits, volaille, poisson, viande, œufs, légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…), féculents (pâtes, riz, semoule, pain, même complets), produits laitiers. Les groupes alimentaires peuvent être introduits de façon concomitante en proposant quotidiennement des aliments différents. Il ne faut pas oublier que la diversification alimentaire se fait progressivement, pas à pas, il faut du temps pour que bébé s’habitue à ces nouvelles saveurs et à la petite cuillère. Patience !
Vous
pouvez par exemple procéder comme ceci :
Débutez par les légumes :
Durant les 15 premiers jours, au déjeuner par exemple, lorsque bébé est calme et détendu, introduisez 2 cuillérées à café d’un légume de saison cuit sans sel et de préférence à la vapeur.
Certains légumes sont cependant plus facilement pro- posés à bébé pour commencer, comme la carotte, la patate douce ou encore la courge, dont le goût légèrement sucré et l’onctuosité plaisent aux bébés. La courgette est également un légume intéressant à introduire, car il facilite la digestion, tout comme les épinards et les haricots.
À l’inverse, attendez un peu avant de cuisiner à votre petit bout des poivrons, des tomates (sans la peau pour commencer) ou encore du chou-fleur.
Avant la 1re bougie de bébé, il est également préférable d’éviter le chou, les champignons, les radis et les avocats, mais là encore, faites-vous confiance et écoutez votre bébé. Vous verrez vite s’il accepte ce nouvel aliment ou non.
Poursuivez par les fruits :
Poursuivez la diversification par des compotes de fruits, sans sucre ajouté. Pomme, banane, poire, pêche et abricot sont en général les fruits les plus simples à proposer à bébé, cependant, n’hésitez pas à vous adapter à la saison. Par ailleurs, n’allez pas croire que parce que vous commencez la diversification par les fruits votre enfant sera plus attiré par le goût sucré. Vous pourrez les lui proposer en compote ou crus bien mûrs et écrasés, mais attention, n’ajoutez pas de sucre.
Concernant la viande et le poisson :
De 6 à 12 mois, ajoutez 10 à 20 g de protéines cuites et mixées (viande ou poisson) aux légumes. De 12 à 36 mois, vous pouvez augmenter les protéines (20 à 30 g, selon l’avis du pédiatre). Il n’y a pas de recommandation particulière sur la viande à introduire. Néanmoins, il est d’usage de proposer d’abord des viandes au goût peu prononcé, comme le bœuf, le poulet ou encore le jambon (découenné). De même pour le poisson : des poissons au goût neutre seront sans doute mieux acceptés par bébé, comme le colin ou le cabillaud. La viande, tout comme le poisson, doit être bien cuite et cuisinée sans sel.
Pour les légumineuses :
D’après les dernières recommandations, les légumineuses peuvent être proposées dès le début de la diversification, selon la tolérance digestive de bébé. En effet, il pourrait avoir quelques difficultés à digérer les fibres irritantes que l’on retrouve dans les légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots rouges, flageolets, etc.).
Pour cette raison, il est suggéré de les introduire plutôt sous forme de purée ou de farine. Sous forme mixée, il y a moins de fibres, et elles sont moins difficiles à digérer. La farine de pois chiche, par exemple, peut être utilisée dans vos préparations habituellement faites à base de farine de blé. On les associe toujours à des légumes, afin de faciliter la digestion et de garder un bon équilibre.
Et les céréales alors ?
Dès le début de la diversification alimentaire, les céréales infantiles présentent l’intérêt d’être adaptées aux besoins nutritionnels de bébé, car elles sont enrichies en fer et vitamines. À choisir selon l’âge de l’enfant (1er âge, 2e âge, etc.), elles se mélangent au lait dans le biberon. Petit à petit, vous pourrez introduire les produits céréaliers sous leur forme classique, comme les pâtes, le riz, le pain et les farines.
nourrissent pas leur bébé à la cuillère : l’enfant prend les aliments avec ses mains pour les porter lui-même à sa bouche. Même si bébé n’a pas de dents, il peut mâchouiller avec ses gencives. Pourquoi choisir ce mode de diversification plutôt que la manière classique « quasi ancestrale » ? La DME étant une approche relativement récente, peu d’études ont encore été réalisées sur le sujet. Mais plusieurs avantages ont pu ressortir, comme :