Centre hoSpitalier de l’Université de Montréal
Pierrette Valiquette a été hospitalisée pour une embolie pulmonaire. Accompagnée de sa fille Martine, elle nous raconte comment elle s'est relevée à la suite d'un délirium, une complication fréquente chez la personne âgée hospitalisée. Son histoire, page 10
DOSSIER – Soigner nos aînés >> Le CHUM, un hôpital accueillant pour la personne âgée >> Des soins et des services adaptés >> Une vision moderne de la gériatrie Aussi dans ce numéro : >> Nouveau Centre externe de dialyse >> Percer le mystère du rejet d’organes
VOLUME 8 – NUMÉRO 2 – Printemps-été
Sommaire
Le chumagazine est publié par la Direction des communications et de l’accès à l’information du CHUM
3 Éditorial
Pavillon S 850, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2X 0A9
4 Un Centre externe de dialyse sous le signe de la modernité 6
Le Centre d’optimisation des flux réseau (COFR)
8 Recherche – Le dialogue des organes 9 Recherche – Impliquer le patient 10 Témoignage – Retrouver son autonomie sans jamais perdre le sourire
Éditrice Irène Marcheterre Rédactrice en chef Lucie Poirier COLLABORATeurs Louise Châteauvert, Isabelle Girard, Valérie Lahaie, Raphaëlle Lauture, Isabelle Lavigne, Nathalie Léveillé, Nadjib Salah Concepteur graphique André Bachand
12 DOSSIER – Soigner nos aînés
Photographes Luc Lauzière (couverture), Stéphane Lord
19 Enseignement – Tous ensemble pour la personne âgée!
Réviseure Johanne Piché
20 Une journée dans la vie de… Isabelle Payot, gériatre
Imprimeur Imprimerie JB Deschamps
22 Des nouvelles du RUIS
Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter la lecture, et désigne aussi bien les hommes que les femmes.
23 Promotion de la santé – Communication et santé
Les articles du chumagazine peuvent être reproduits sans autorisation, avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées sans autorisation.
24 Nouveau CHUM – Les équipes visitent leur nouvel hôpital
ISSN 1923-1822 CHUMAGAZINE (imprimé) ISSN 1923-1830 chumagazine (en ligne)
26 Des nouvelles de la Fondation du CHUM
Pour joindre la rédaction, commentaires et suggestions chumagazine.chum@ssss.gouv.qc.ca Disponible sur le web www.chumagazine.qc.ca
L’excellence au service de nos patients et de la population
Prévenir les
infections
Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal est un hôpital innovant au service des patients. Il offre les meilleurs soins, spécialisés et surspécialisés, aux patients et à toute la population québécoise. Grâce à ses expertises uniques et ses innovations, il améliore la santé de la population adulte et vieillissante. Hôpital universitaire affilié à l’Université de Montréal, le CHUM a une vocation de soins, de recherche, d’enseignement, de promotion de la santé ainsi que d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé. Dans une perspective d’offrir un continuum de soins et de services à la communauté, la gouvernance du CHUM est partagée avec celle du CHU Sainte-Justine, centre hospitalier universitaire mère-enfant. Le CHUM est affilié à l'Université de Montréal et membre actif du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS). www.umontreal.ca
c’est entre vos mains!
Hôtel-Dieu du CHUM 3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8 Hôpital Notre-Dame du CHUM 1560, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 4M1 Hôpital Saint-Luc du CHUM 1058, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 3J4 Centre de recherche du CHUM Pavillon R, 900, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 0A9 Un seul numéro de téléphone : 514 890-8000
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www.chumontreal.qc.ca
Éditorial
Aller plus loin ensemble Selon le dernier recensement canadien, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus est devenu le plus important de son histoire. Les besoins de la population évoluent et on doit s’adapter. À mon sens, cette nécessité d’accorder nos soins et nos services est une occasion formidable de se réinventer et d’innover. Il y a 10 ans, le CHUM faisait figure de leader et servait de modèle à bon nombre d’établissements en instaurant une approche adaptée à la personne âgée hospitalisée. Cette approche novatrice est fondée sur des interventions qui ont fait leurs preuves, notamment en réduisant la durée du séjour hospitalier et les besoins en réadaptation. Un bénéfice humain considérable, tant pour le patient que pour ses proches. Dr Fabrice Brunet Président-directeur général
Ce changement de culture ne s’est pas fait en vase clos. Les membres de neuf professions différentes ont confronté leur vision et marié leur savoir-faire pour mettre en place cette approche adaptée. Je vous invite à lire notre dossier spécial qui traite de cette question (p. 12 à 18). L’intelligence collective est une stratégie à laquelle je crois beaucoup. Tout récemment, le CHUM et le CHU Sainte-Justine ont uni leurs efforts et se sont associés à d’autres catalyseurs de changement, tels que l’Université de Montréal, la Polytechnique Montréal, le HEC Montréal, l’ÉTS et des entreprises privées de Montréal Ville Intelligente et numérique, afin d’accélérer l’innovation en recherche médicale de pointe. L’Institut TransMedTech, qui est né de ce partenariat, réunit non seulement les médecins, chercheurs et ingénieurs, mais aussi les patients (lire p. 9). L’innovation en santé vise toujours un but ultime : améliorer les soins et les services à la population. Avec l’ouverture imminente du nouveau CHUM, nous assisterons non seulement à l’avènement de techniques et d’approches de pointe, mais aussi à une véritable révolution dans nos façons de faire et de mieux travailler en réseau (lire l’article sur le COFR p. 6-7). Dans la semaine du 3 avril 2017, j’ai eu l’immense plaisir de surprendre les gestionnaires et les employés du CHUM en les invitant à visiter leur nouvel hôpital. Au dire de tous, les installations sont spectaculaires (p. 24-25). J’ajouterais qu’elles le sont, mais jamais autant que les humains qui les font vivre! Je ne pourrais clore ce texte sans remercier chaleureusement tous les membres de la communauté du CHUM qui travaillent avec passion et détermination pour s’approprier leur nouvel hôpital et se préparer à l’accueil des patients.
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Un Centre externe de dialyse sous le signe de la modernité À l’hiver 2016, le CHUM ouvrait son Centre externe de dialyse. Celui-ci offre une technique d’avant-garde, l’hémodiafiltration (HDF), qui permet d’améliorer la qualité et l’espérance de vie des patients. Avec ses 45 stations HDF, le Centre externe de dialyse du CHUM se démarque comme l’un des plus grands en Amérique du Nord. Sortir le patient de l’hôpital : bon pour le moral et la santé La dialyse permet d’épurer le sang des personnes dont les reins ont cessé de fonctionner, de façon chronique ou temporaire. Les patients qui ont recours à la dialyse reçoivent en général ces traitements trois fois par semaine, soit pas moins de 156 fois par année. À moins d’indication contraire, la plupart d’entre eux peuvent être traités à l’extérieur de l’hôpital. « La recherche tend à démontrer que les patients traités à l’extérieur de l’hôpital évoluent mieux et se sentent moins malades que s’ils étaient traités en milieu hospitalier, » explique le Dr Louis Legault, chef du Service de néphrologie du CHUM et l’une des personnes responsables de la mise en service du centre. Au CHUM, environ deux tiers des patients en dialyse reçoivent actuellement leurs traitements au centre externe et bénéficient de la technique HDF qui améliore la qualité d’épuration du sang. « Ce traitement, tel qu’il est donné au CHUM, réduit le taux de mortalité des patients en dialyse. Par ailleurs, le fait que les patients sont traités dans une unité externe a aussi un effet bénéfique, » ajoute le Dr Legault.
Un milieu de vie pour les patients En plus d’offrir la technologie HDF, le nouvel environnement est particulièrement apprécié des patients, notamment pour ses grands espaces vitrés et le Wi-Fi accessible partout. Mme Marie Delorme, en dialyse au CHUM depuis un an et demi et au Centre externe de dialyse depuis son ouverture, se dit enchantée des services offerts par le personnel et les professionnels qui y travaillent. Un comité de patients a récemment été constitué dans le but de bonifier la qualité du temps passé au centre. Présents pour des périodes de quatre à cinq heures à la fois, ils ont envie de faire de leur centre un milieu de traitement vraiment adapté à leurs besoins.
Toute une équipe au service des patients Le Centre externe de dialyse du CHUM offre 45 stations, accessibles du lundi au samedi, de jour comme de soir. Par ailleurs, il compte sur les services d'une dizaine de néphrologues, d'une infirmière-chef et d'une équipe soignante d'une soixantaine de personnes. Avec ses installations d'avant-garde, le centre est aussi en mesure d'accueillir des patients de l'extérieur, notamment des voyageurs qui souhaitent recevoir leurs traitements à Montréal.
Le Centre externe de dialyse du CHUM est situé au 5455, avenue de Gaspé, Montréal. Des places sont disponibles pour l’accueil de nouveaux patients. Pour en savoir plus :
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514 890-8000, poste 31800
« La recherche tend à démontrer que les patients traités à l’extérieur de l’hôpital évoluent mieux et se sentent moins malades que s’ils étaient traités en milieu hospitalier. » Dr Louis Legault Chef du Service de néphrologie
L’hémodiafiltration est une méthode d’épuration du sang qui combine les avantages de l’hémodialyse et de l’hémofiltration. Elle permet de mieux éliminer les substances toxiques contenues dans le sang du patient.
Comment l’hémodiafiltration se démarque-t-elle? >> La dialyse la plus efficace qui soit, toutes modalités confondues, car elle permet l'élimination d’une plus grande quantité de toxines >> La dialyse la plus biocompatible qui soit, grâce à l’utilisation d’une eau ultrapure qui diminue la réaction entre le sang du patient et le corps étranger que constitue le circuit extracorporel >> Réduction de la prise de certains médicaments >> Réduction du taux de mortalité
L’équipe du CHUM et ses partenaires lors de la célébration du premier anniversaire Le Dr Louis Legault, chef du Service de néphrologie, Danielle Fleury, présidente-directrice générale adjointe, Lucie Bédard, cogestionnaire clinico-administrative, médecine métabolique et médecine contemporaine et chef du projet de dialyse externe, Marie Delorme, patiente, le Dr Jean-Hughes Brossard, endocrinologue et cogestionnaire médical, médecine métabolique (au moment de la mise en place du projet), Martin Claveau, président, Développement Dialyse Québec.
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Orienter le patient
et les intervenants du réseau
grâce au COFR Épisode de soins critiques au CHUM, transfert dans un centre de réadaptation, retour au CHUM en consultation externe, soutien à domicile ou recherche d’une résidence adaptée… la trajectoire du patient n’est pas à sens unique! Afin de bien accompagner le patient tout au long de son parcours, le CHUM a mis sur pied le COFR.
Qu’est-ce que le COFR?
Coordination, accessibilité et soutien
Le COFR, ou Centre d’optimisation des flux réseau, est une équipe de coordination qui a été mise en place progressivement au CHUM depuis l’été 2016. Relevant de la Direction générale, le COFR vise à faciliter et à renforcer la coordination des soins et des services, les transferts interétablissements, l’accessibilité des services et le soutien, tant aux patients et à leurs proches qu’aux différents acteurs du réseau de la santé. Le rayon d’action du COFR est large et s’étend à tout le Québec par le biais de différentes stratégies, notamment le soutien à distance et la télésanté. Le Dr Jean-Paul Bahary, radio-oncologue, et Marie-Ève Desrosiers, adjointe à la présidente-directrice générale adjointe – Partenariat avec le réseau, en sont les capitaines.
Q uand un patient a reçu les soins spécialisés et surspécialisés dont il avait besoin au CHUM, il a tout avantage à poursuivre ses traitements à proximité de sa résidence, qu’elle soit sur la Rive-Sud de Montréal ou en Mauricie. Il bénéficie ainsi de son réseau de soutien, est moins exposé à de possibles infections nosocomiales, en plus d’avoir accès aux services dont il a le plus besoin (réadaptation, services à domicile, etc.).
Au CHUM, ce centre névralgique regroupe une soixantaine de personnes dans trois secteurs clés : >> Les infirmières de liaison et de suivi systématique, qui ont toujours eu un grand rôle à jouer dans le suivi des patients, leur retour à domicile et leur transfert dans d’autres établissements de santé >> Les coordonnateurs cliniques à la gestion des lits qui sont au cœur de l’organisation et de l’optimisation des séjours hospitaliers >> Les infirmières cliniciennes réseau du centre d’appels, qui répondent aux questions des professionnels et des patients
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Cette volonté d’offrir les bons soins au bon endroit au bon moment a toujours été présente, et bon nombre d’ententes existent déjà entre les différents partenaires du réseau. « Jusqu’à présent, toutefois, ces ententes reposaient essentiellement sur le réseautage individuel, » explique Marie-Ève Desrosiers. Afin de se préparer à l’accueil des patients au nouvel hôpital, le CHUM a voulu formaliser les ententes existantes, bien définir les corridors de service et cartographier en quelque sorte tous les déplacements possibles à l’intérieur du réseau de la santé. « Ce que nous regardons actuellement, c’est comment travailler ensemble pour faire en sorte que le patient poursuive ses traitements plus près de chez lui, tout en s’assurant qu’il bénéficie de tous les soins et services dont il a besoin, » ajoute Mme Desrosiers.
Une grande tournée des principaux partenaires Le rôle du COFR est multiple et son ambition est grande. Cette boussole de la santé soutient même certains patients suivis au CHUM dans leur recherche d'un médecin de famille. Un projet est en cours en endocrinologie, afin d’assurer le suivi des patients diabétiques. À ce jour, les responsables du COFR ont entrepris une grande tournée du réseau, en débutant par les principaux partenaires : centres intégrés de santé et de services sociaux (CIUSSS et CISSS) de l'agglomération de Montréal, Urgences-santé, Régie de l’assurance maladie du Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux, etc. La route se poursuit et plusieurs ententes se concrétisent.
Centre d’optimisation des flux réseau
Un centre d’appels accessible jour et nuit, 7 jours sur 7 Qui dit accessibilité suppose un accès rapide et facile à l’information. Un centre d’appels a été mis sur pied en janvier 2017 afin de mieux orienter le patient et de faciliter la coordination entre tous les partenaires du réseau. Ce centre d’appels est en quelque sorte un service d’aiguillage et de répartition. Tous les intervenants sont mis à contribution pour faire les arrimages nécessaires et fluidifier la trajectoire du patient. Un seul numéro pour joindre le Centre d’appels : 514 890-8083
COFR
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Recherche
Le dialogue des organes 50 nm
50nm nm 50
50 n
50 nm Les chercheuses Marie-Josée Hébert et Mélanie Dieudé ont reçu le Prix d'excellence – Contribution scientifique de l’année 2016 du Centre de recherche du CHUM, pour une découverte 50 nm ayant le potentiel de révolutionner les transplantations d'organes. Avec la collaboration du Programme national de recherche en transplantation du Canada, elles ont percé l’un des mystères du rejet des organes greffés.
50 nm
50 nm
Comprendre la maladie du greffon ou le rejet des organes greffés
Des signaux de détresse envoyés par l’organe greffé
Avant une greffe d'organe, les médecins vérifient la compatibilité entre le donneur et le receveur. Malgré ces précautions, environ une greffe d'organe sur 10 se solde par un rejet. Ensemble, les deux chercheuses du Centre de recherche du C H U M (C RC H U M) ont découvert une nouvelle structure cellulaire responsable des rejets jusqu'alors inexpliqués après une greffe d'organe.
Ce que les chercheuses ont découvert de capital, c’est que le rejet n’est pas seulement attribuable à la réaction du système immunitaire du receveur, mais aussi à l’organe transplanté du donneur. Inquiet de son état, celui-ci envoie des signaux de détresse, sous forme de petites vésicules, au système immunitaire du donneur. C’est donc ce dialogue qui s’établit entre l’organe transplanté et le système immunitaire du receveur qui va décider s’il y aura rejet ou non. « Normalement, c’est un bon réflexe d’envoyer ce message de détresse, mais dans le cas d’une greffe, c’est dommageable, » explique la chercheuse Mélanie Dieudé.
« Nous avons trouvé le mécanisme qui fait en sorte qu'une personne réagit contre des composantes de ses propres vaisseaux sanguins avant même de recevoir une greffe d'organe. Nous avons également trouvé un médicament capable de prévenir ce type de rejet », résume la Dre Marie-Josée Hébert, néphrologue spécialisée en transplantation et chercheuse au CRCHUM.
Cette découverte, publiée en décembre 2015 dans Science Translational Medicine, pourrait un jour révolutionner la pratique en transplantation, en modifiant l'évaluation des risques de rejet chez les personnes qui reçoivent une greffe de cœur, de poumon, de rein ou de foie.
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Environ une greffe d'organe sur 10 se solde par un rejet.
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Avec des collaborateurs de partout au pays, les chercheuses poursuivent leurs travaux afin d’évaluer la présence des vésicules chez les donneurs et les receveurs d’organes. Éventuellement, on pourrait imaginer traiter les organes qui relâchent ces vésicules – et donc ces signaux d’alarme – pour les calmer et ainsi, assurer un meilleur succès des greffes d’organes. La science de la transplantation fait des pas de géant, créant un nouvel espoir pour les patients greffés.
Impliquer le patient dans la recherche en technologies médicales
Dre Marie-Josée Hébert et Mélanie Dieudé, chercheuses au Centre de recherche du CHUM
La rencontre de deux univers Marie-Josée Hébert, est médecin, néphrologue et spécialiste des transplantations rénales. Elle est aussi chercheuse au CHUM et codirectrice du Programme national de recherche en transplantation du Canada, en plus d’occuper la fonction de vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation à l’Université de Montréal. Mélanie Dieudé, pour sa part, détient une formation de premier cycle en immunologie, une maîtrise en endocrinologie et un doctorat en sciences biomédicales sur les maladies auto-immunes. Elle est également directrice de l’intégration scientifique au Programme national de recherche en transplantation du Canada. Lorsque les deux chercheuses se sont rencontrées il y a 16 ans, ce fut un match parfait. Selon elles, c’est la rencontre de leurs deux univers et la collaboration interdisciplinaire qui a permis ce regard neuf et fait surgir cette découverte. « Pour s’attaquer à des problèmes complexes et arriver à des découvertes, il faut avoir l’audace de travailler en équipe », conclut Marie-Josée Hébert. Félicitations à Mélanie Dieudé et à la Dre Marie-Josée Hébert, chercheuses au CRCHUM! Ensemble, elles ont résolu l’un des mystères du rejet des organes greffés. Nos deux chercheuses ont été nommées Personnalités de la semaine de La Presse+ en avril 2017.
Le CHUM est le fier partenaire d’un nouvel institut montréalais de recherche de pointe en génie biomédical et technologies médicales. L’Institut TransMedTech, inauguré en avril 2017, est unique en son genre au Canada. Grâce au maillage des connaissances et des expériences entre chercheurs, médecins, ingénieurs et patients, l’Institut vise le développement et la mise en œuvre plus rapides de solutions pour le diagnostic et le traitement de certaines maladies, dont le cancer. Soutenu par un financement de 60 millions $ de ses partenaires et de 35,6 millions $ du Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada du gouvernement fédéral, l’institut sera principalement situé au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine. Dans ce « laboratoire vivant », nanorobotique pour traiter des tumeurs cancéreuses, utilisation de la réalité augmentée, biomatériaux, nouvelles techniques de dépistage, de diagnostic et de réadaptation sont quelques-unes des pistes qui seront explorées par les chercheurs. « Les patients sont impliqués dans l’ensemble du processus depuis le début. Ce qui veut dire que lorsqu’on va faire de la recherche sur une innovation technologique, quelle qu’elle soit, sa pertinence va être renforcée, puisque dès le début, les patients vont être au cœur de cette réflexion », a expliqué le Dr Fabrice Brunet, président-directeur général du CHUM et du CHU Sainte-Justine. L’institut TransMedTech va concentrer son action dans trois secteurs en particulier : les cancers, les maladies cardiovasculaires et les maladies musculosquelettiques. Ces domaines représentent des défis importants en santé compte tenu, notamment, du vieillissement de la population.
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Témoignage
« Grand-maman sait toujours quoi dire et quoi faire! » C'est ce que Philippe, le fils aîné de Martine, pense de sa grand-mère. Pourtant, Pierrette Valiquette a perdu ses repères durant son hospitalisation pour une embolie pulmonaire. Frappée par un délirium, elle a dû retrouver ses capacités, tant physiques que mentales.
Retrouver son autonomie sans jamais perdre le sourire Une femme fière et autonome
Une réadaptation pas à pas
Pierrette Valiquette vit seule dans une résidence pour personnes autonomes du Nord de l'île de Montréal. Dans son appartement, elle cuisine, fait des petites courses et profite des services offerts au centre en s'appuyant sur sa marchette — un bolide dernier cri selon ses proches! Le 3 janvier 2017, une douleur insupportable à l'estomac l'a conduite d'urgence à l'hôpital. Une embolie pulmonaire s'est déclarée sans crier gare et son cœur en a aussi été affecté.
Outre les médecins traitants et les infirmières, les alliés de Pierrette ont été nombreux à l'hôpital : physiothérapeute, ergothérapeute, travailleur social, pharmacien, médecin gériatre, etc. « Il fallait faire en sorte que maman puisse rentrer à la maison à la fin de ses traitements, et qu'elle soit en mesure de vaquer à ses activités de tous les jours, » explique Martine.
À l'Hôpital Saint-Luc du CHUM, elle a reçu les soins liés à son embolie et sa fréquence cardiaque a été suivie en continu grâce aux appareils de télémétrie. Comme Pierrette était alors âgée de 86 ans, elle a été soumise à des modalités de soins bien précises. Menu enrichi, incitation à se lever et à marcher plusieurs fois par jour, et autres éléments de l'approche adaptée à la personne âgée ont fait partie de son séjour hospitalier. (À lire : notre dossier spécial p. 12-18.) Malgré tous les efforts déployés, Pierrette s'est levée un beau matin dans un état de confusion aigu. Un choc pour l'entourage de cette femme organisée et vive d'esprit! Désorientée, elle a chuté en tentant de se lever seule. Dès lors, différentes actions ont été entreprises pour assurer sa sécurité. À titre d'exemple, un coussin a été ajouté dans son lit pour émettre une sonnerie si elle tentait de se lever sans utiliser la cloche d'appel. Tout un processus de réadaptation s'est aussi enclenché.
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Même si plusieurs pages de janvier 2017 se sont effacées de sa mémoire, Pierrette raconte avec humour quelques passages de sa réadaptation, notamment avec l'ergothérapeute qui a suivi sa progression au fil des semaines. « Dans son laboratoire, qui ressemblait à une petite maison, elle m'a demandé de lui faire du café et à déjeuner. Je lui ai offert des œufs et des toasts et lui ai demandé si c'était à son goût! » Martine, sa fille, ajoute que l'ergothérapeute lui a également demandé de compter de l'argent, de s’exercer à écrire un chèque, de faire ses soins d’hygiène et d’entrer et de sortir de la baignoire. Des choses simples de la vie qui étaient devenues un défi!
« Dans son laboratoire, qui ressemblait à une petite maison, elle m'a demandé de lui faire du café et à déjeuner. Je lui ai offert des œufs et des toasts et lui ai demandé si c'était à son goût! »
Un retour rempli d'amour Le 31 janvier 2017, c'est le retour à la maison pour Pierrette. Elle a pu éviter de justesse un séjour en réadaptation. Ses enfants se sont relayés pour l'accompagner jour et nuit durant la première semaine. Ils ont mis en place plusieurs astuces pour l'aider dans son quotidien, comme des X sur le calendrier pour la prise de médicaments. Pierrette, qui n'a jamais perdu son sourire, a retrouvé son autonomie et son sens de l'organisation. Une victoire acquise grâce à sa volonté personnelle et à l'accompagnement de ses proches et du personnel de l'hôpital. En voyant la neige fondre au printemps, elle a même rappelé à ses proches que c'était le temps des impôts! Martine décrit sa mère comme un modèle, un phare, un exemple à suivre. Dans la petite ville de Carignan où la famille a vécu, Pierrette s'est beaucoup impliquée. Elle a mis en place un système d'autobus et a fait des pieds et des mains pour que ses enfants, et les autres jeunes du voisinage, aient accès à des activités de loisir intéressantes. Pierrette a énormément donné et il est touchant de constater aujourd'hui à quel point ses proches le lui rendent bien!
Pierrette Valiquette et son ergothérapeute, Stéphanie Tousignant-Bergeron, dans le local d’évaluation de l’Hôpital Saint-Luc du CHUM
Qu'est-ce que le délirium? Le délirium est un état de confusion temporaire qui entraîne une perte de contact avec la réalité. Infection, maladie chronique qui s’aggrave, opération, changement de médicament et déshydratation comptent parmi les causes les plus fréquentes. Chez une personne âgée, ces situations peuvent créer un stress assez grand pour troubler le fonctionnement du cerveau.
Propos recueillis par Lucie Poirier
Le Comité des usagers du CHUM (CU-CHUM) a eu le privilège de visiter son nouvel hôpital et de découvrir un haut lieu du savoir au service du patient. Montréal possède maintenant un établissement de santé de haut calibre avec de grands espaces fonctionnels pour œuvrer à la guérison, à l’enseignement, à la recherche et à l’évolution technologique. Le Comité des usagers est heureux que le CHUM soit une œuvre humaine de grand talent et rempli d’intention de beauté sous toutes ses formes, au bénéfice des patients, des employés et de la ville. Un moment d’importance pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal et pour les 20 ans du CU-CHUM. Soyons fiers de notre centre hospitalier qui brillera par une médecine centrée sur l’humain.
www.cuchum.ca CHUMAGAZINE 11
Dossier - Soigner nos aînés
Un hôpital accueillant
pour la personne âgée Au CHUM, plus de 40 % de la clientèle a 65 ans et plus. Près de un patient sur quatre est âgé de 75 ans et plus. Dans certains services comme la cardiologie ou l'orthopédie, cette proportion augmente considérablement. Face à cette réalité, des soins et des services adaptés ont été mis en place. Un changement de culture qui touche tout le monde!
Lorsqu'une personne âgée vulnérable vit un séjour hospitalier, même de courte durée, elle est très à risque de subir des complications et de voir ses capacités diminuer. Le cas est malheureusement trop classique. Une dame âgée vit en appartement, fait ses courses et cuisine pour elle-même. Elle entre à l'hôpital pour un saignement à l’estomac. Au terme de son hospitalisation, le problème de santé est stabilisé, mais de nouvelles difficultés apparaissent : difficulté à marcher, chute, dénutrition, incontinence. L'autonomie de cette patiente est compromise au point où elle pourrait ne plus jamais rentrer à la maison!
Une décennie à protéger nos aînés Comment faire en sorte que la personne âgée ne subisse aucun dommage collatéral lié à son hospitalisation? Au CHUM, cette réflexion a donné naissance en 2007 à l'élaboration d'un nouveau modèle d'intervention. Déployée dans toutes les unités de soins du CHUM, l'approche OPTIMAH (OPTIMisation des soins aux personnes Agées à l'Hôpital) a inspiré de nombreux établissements de santé au Québec et ailleurs. Certains éléments ont même été repris dans le cadre ministériel AAPA (approche adaptée à la personne âgée). L'approche du CHUM, aujourd’hui appelée OPTIMAH-AAPA est enseignée à toutes les équipes soignantes ainsi qu'à tous les professionnels de la santé intervenant auprès de la personne âgée.
La création de l'approche OPTIMAH-AAPA a bénéficié de l'apport de 9 professions : Audiologie Ergothérapie
Le saviez-vous?
Médecine
Depuis 1987, le nombre d’hospitalisations de personnes âgées de 75 ans et plus a doublé.
Nutrition Orthophonie Pharmacie Physiothérapie Soins infirmiers Technique en loisirs
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Une décennie à protéger nos aînés 2007 Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) demande la mise en place de politiques et de pratiques adaptées à la personne âgée en milieu hospitalier. Le CHUM passe à l'action et fait figure de leader.
2008 L'approche OPTIMAH est créée au CHUM par une équipe de professionnels et de gestionnaires sous la responsabilité d’une gériatre, la Dre Annik Dupras, et d’une conseillère en soins infirmiers spécialisés, Sylvie Lafrenière. 2009 L’approche est mise à l’essai dans deux unités pionnières de l’Hôpital Notre-Dame du CHUM (urgence et médecine interne). 2010 Le CHUM fait l’achat de matériel et procède à des aménagements physiques pour mieux répondre aux besoins des patients âgés : installation d’une horloge et d’un calendrier dans chaque chambre, amplificateurs personnels de son dans plusieurs unités, etc. Le saviez-vous? À 75 ans, une journée complète au lit peut nécessiter jusqu’à 3 jours de récupération.
? Qui est la personne âgée hospitalisée? >> Toutes les personnes de 75 ans et plus >> Les personnes de 65 ans et plus répondant à certains critères cliniques préoccupants
2011 Le cadre de référence ministériel AAPA (approche adaptée à la personne âgée) est déposé et tous les hôpitaux du Québec doivent s’y conformer. L’équipe du CHUM a collaboré étroitement à sa production et partagé ses outils cliniques avec plus de 50 établissements au Québec et au Nouveau-Brunswick. 2012 L'approche OPTIMAH-AAPA poursuit son déploiement dans toutes les unités du CHUM. Elle est intégrée à la formation des équipes de soins infirmiers (infirmières et infirmiers, auxiliaires, préposés aux bénéficiaires).
2013 Un comité interdisciplinaire OPTIMAH-AAPA est formé. Tout le monde doit intégrer cette approche dans sa pratique. 2014-2016 Une formation à l'échelle du CHUM est mise en place. Un infirmier clinicien « coach OPTIMAH » est désigné pour accompagner le personnel de soins infirmiers. Des coachs OPTIMAH sont aussi nommés au sein des autres professions. 2017 Le nouveau CHUM s’apprête à accueillir les personnes âgées et les patients en perte de mobilité dans un environnement bien adapté. Le nouvel hôpital compte 772 chambres individuelles. Plusieurs éléments de sa conception facilitent les déplacements, l’orientation et le maintien des capacités de la personne âgée hospitalisée.
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Dossier - Soigner nos aînés
Des petits gestes qui font toute la différence! Certains mythes et certaines attitudes de surprotection ont la vie dure et nuisent à la personne âgée hospitalisée. À titre d'exemple, il peut être très néfaste de manger de plus petites quantités ou de rester au lit durant de longues périodes sous prétexte qu'on est malade. Pour une personne âgée, une seule journée complète au lit peut nécessiter jusqu’à trois jours de récupération! Déboulonner les mythes et les remplacer par des pratiques exemplaires, selon un modèle clair et cohérent, peut avoir une incidence extrêmement positive sur la santé et la qualité de vie des patients. Quand il rencontre un patient, le travailleur social allume la lumière, ouvre les stores, lui mentionne l'heure et la journée, ou lui rappelle de porter ses lunettes. Ces actions facilitent l’orientation du patient et contribuent à prévenir le délirium. De la même façon, l'infirmière de garde encourage le patient à marcher jusqu’au fauteuil pour prendre son repas ou à faire quelques pas dans le corridor dans le cadre de son programme de marche (voir p. 16). En plus de favoriser la mobilité, le fait de se lever et de marcher fréquemment aide à prévenir les plaies de pression ainsi que les problèmes respiratoires, digestifs, cardiovasculaires, urinaires, etc.
Bien évaluer la personne âgée grâce aux signes vitaux « AINÉES » Chaque personne vieillit différemment et il ne faut pas présumer de ses capacités ou établir un pronostic en fonction de son âge. Le CHUM a créé les signes vitaux AINÉES, un outil clinique qui vise à améliorer l’évaluation de l’état de santé de la personne âgée hospitalisée, à prévenir les complications et à intervenir rapidement en cas de détérioration. Maintenant utilisé à l’échelle provinciale, cet outil clinique est un élément central du cadre ministériel de l’approche adaptée à la personne âgée du gouvernement du Québec. Les six lettres de l’acronyme AINEES correspondent à six aspects cruciaux de la santé qui nécessitent une vigilance particulière chez le patient âgé (voir schéma ci-dessous). Un questionnaire d’évaluation et des actions systématiques, liés à ces aspects cruciaux, sont ainsi intégrés à la démarche clinique. En évaluant le profil AINEES du patient âgé à son arrivée à l'hôpital, et en continu durant son séjour, les médecins, le personnel soignant et les professionnels de la santé sont davantage en mesure de suivre sa progression et d'être alertés par une détérioration de son état de santé.
Le saviez-vous? La déshydratation est une cause de délirium chez la personne âgée.
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A
Autonomie et mobilité
I
Intégrité de la peau
N
Nutrition et hydratation
É
Élimination
E
État cognitif, comportement et communication
S
Sommeil
Une vision moderne de la gériatrie Les gériatres, spécialistes du processus du vieillissement, connaissent bien les signaux à surveiller chez la personne âgée. Ils exercent cette vigilance de façon instinctive. Toutefois, le vieillissement de la population fait en sorte que la personne âgée se retrouve aujourd’hui dans toutes les unités de soins, de la médecine interne à l'hépatologie, pour différents problèmes de santé aigus. « L'approche adaptée est essentielle pour maintenir l'autonomie et la santé globale de la personne âgée. Tous les soignants et professionnels de l'hôpital doivent être sensibilisés à tous les aspects de cette approche, et pas seulement à ceux touchant leur spécialité, » soutient la Dre Lucie Boucher, chef du Service de gériatrie du CHUM.
« L’approche adaptée est essentielle pour maintenir l'autonomie et la santé globale de la personne âgée. Tous les soignants et professionnels de l’hôpital doivent être sensibilisés à tous les aspects de cette approche, et pas seulement à ceux touchant leur spécialité. » Dre Lucie Boucher Chef du Service de gériatrie du CHUM
En complément de cette vigilance collective, le Service de gériatrie est appelé en renfort lorsqu'une intervention plus pointue est nécessaire. Une équipe d'intervention mobile a été mise en place à cet égard et est formée, selon les besoins et les problèmes détectés, du gériatre, de l’infirmière de suivi systématique auprès de la personne âgée, d’un pharmacien et d’autres professionnels tels que physiothérapeute, nutritionniste, travailleur social, ergothérapeute ou autre. Au nouveau CHUM, un gériatre sera de garde aux urgences sept jours sur sept, ce qui permettra de bien évaluer le patient âgé dès son arrivée. Par ailleurs, deux gériatres seront en consultation aux unités d’hospitalisation et pourront se déplacer rapidement au besoin. « Le fait d'être réunis dans un seul et même hôpital va grandement favoriser nos interventions, » ajoute fièrement la Dre Boucher.
? Le saviez-vous? Pour la toute première fois dans l’histoire du recensement canadien, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a surpassé celui des enfants de 14 ans et moins.
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Dossier - Soigner nos aînés
Une alimentation enrichie dans tous les plateaux
Des outils bien pensés...
Un dessert enrichi de crème à l'hôpital? Il ne s'agit pas d'une erreur, mais bien d'une stratégie! Depuis 2012, toutes les personnes de 75 ans et plus, ou répondant aux critères de l'approche adaptée (voir p. 14), bénéficient d'une alimentation plus riche en protéines, en calories et en certains micronutriments. Les grands principes de base : ajouter des calories, rendre les aliments plus goûteux et éliminer les restrictions inutiles à moins d'une directive médicale très stricte à cet égard. Il existe aussi un régime OPTIMAH-AAPA pour les patients diabétiques et pour ceux nécessitant une restriction en liquide. Le menu est aussi adapté aux différentes textures (aliments en purée ou hachés).
Des corridors qui facilitent l'action et l’orientation Dans tous les corridors des unités de soins, une rampe courante facilite le déplacement des personnes âgées ou des patients qui éprouvent des difficultés de mobilité. Des repères (nombre de mètres) sont présents dans la plupart des unités pour calculer la distance de marche. Dans plusieurs unités, une large bande orange et un cadre rouge contrastant autour des portes des chambres des patients facilitent leur orientation. Au nouvel hôpital, qui ouvrira d’ici à la fin de l’année 2017, ces grands principes ont été repris. Par ailleurs, des corridors très spacieux, de huit pieds de large, faciliteront les déplacements en fauteuil roulant ou avec d'autres aides techniques à la marche.
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Marcher au moins deux fois par jour Le fait de ne pas bouger entraîne chez le patient une diminution très rapide de sa masse musculaire, ce qui peut avoir de lourdes conséquences. Une physiothérapeute et une infirmièrechef ont créé deux outils pour favoriser la marche dans leur unité : une liste de marche au poste des infirmières et une fiche placée au chevet du patient qui indique l’aide requise s’il y a lieu (technique ou humaine), la distance de marche actuelle, etc. Ces deux outils ont servi de modèle à l’instauration du programme de marche, maintenant déployé dans toutes les unités de soins du CHUM. L'objectif : faire en sorte que le patient marche au moins deux fois par jour, en dehors des séances de physiothérapie et de ses déplacements aux toilettes. Cette responsabilité est partagée par le patient et par tout le personnel, toutes disciplines confondues. On encourage aussi les familles à motiver et à accompagner leur proche hospitalisé.
un environnement adapté! Des repères temporels importants Dans chacune des chambres, une horloge à aiguilles et chiffres bien visibles ainsi qu’un calendrier à gros caractères sont placés bien à la vue du patient. Ces repères dans le temps sont très aidants pour prévenir le délirium qui prolonge le séjour à l’hôpital.
Bracelet jaune, gare aux chutes! Des activités de stimulation Au CHUM, tout le monde contribue à favoriser la santé morale et physique des personnes âgées, même les bénévoles! Près d’une quarantaine d’activités sociales, artistiques, intellectuelles et physiques sont proposées par des techniciens en loisirs, accompagnés de bénévoles. Ces activités vont de l’aromathérapie à la Wii, en passant par des jeux de stimulation cognitive offerts à la chambre du patient. Dans le cadre du Programme d’implication jeunesse, des jeunes de 14 à 17 ans, supervisés par des bénévoles et des techniciens en loisirs, rendent visite aux personnes âgées qui s’ennuient et souhaitent avoir de la compagnie. Plusieurs reçoivent une formation pour accompagner les patients ayant des atteintes cognitives comme la maladie d’Alzheimer.
Dès l'arrivée aux urgences, les personnes âgées sont évaluées afin de les aiguiller vers les bons soins et services. Si on juge qu'une personne est à risque élevé de chutes en raison d'une maladie ou d'une perte cognitive, on lui fait porter un bracelet jaune. Cette astuce visuelle incite tout le personnel de l'hôpital à porter une attention spéciale à cette personne.
N. B. Ces outils ne sont que quelques exemples des stratégies qui ont été mises en place afin d'appeler à la vigilance et de mieux entourer nos aînés.
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Les bons soins au bon endroit, au bon moment Adapter les soins aux particularités de chacun est à la base de la médecine moderne et personnalisée. Renée Descôteaux, directrice des soins infirmiers au CHUM, est particulièrement fière de tout ce qui a été fait pour la personne âgée dans son hôpital, tant au plan des soins infirmiers que des autres disciplines. Dans une perspective plus globale, elle siège à une table de concertation de l'agglomération de Montréal qui vise à rendre plus fluide le transfert des patients, pour qui un hôpital de soins aigus n'est plus l'endroit approprié. Cette démarche touche aussi bien les aînés en perte d'autonomie ou en attente d'un centre de soins palliatifs, que les personnes ayant besoin de services en santé mentale ou en réadaptation physique. « L'hôpital est un endroit qui comporte des risques pour les patients fragilisés. C’est pourquoi on doit planifier le congé du patient dès son arrivée au CHUM. Quand l'épisode de soins critiques est terminé, il faut accélérer les processus pour soutenir les familles et trouver la solution la plus adaptée au patient pour qu’il puisse quitter en toute sécurité, » selon Renée Descôteaux. Depuis la mise en place de ce comité, de grands progrès ont été réalisés, tant pour accélérer les processus d'évaluation à l'interne que pour trouver les ressources les plus adaptées à l'externe. De 110 patients en attente d'une ressource à l'automne 2016, nous sommes passés à une soixantaine de patients à la fin du premier trimestre de 2017. Une belle réussite pour le réseau, mais surtout pour les patients et leur famille!
Renée Descôteaux, inf., M. Sc. inf. Directrice des soins infirmiers
« Même si les outils d'évaluation et d'intervention systématiques sont des guides précieux et essentiels, il n'y a rien comme l'œil aiguisé du professionnel. Cette sensibilité, cette finesse de jugement sont au cœur d'une approche de soins humaniste qui tient vraiment compte des besoins du patient. »
Sensible aux besoins des personnes âgées et d'autres patients ayant des besoins particuliers, Mme Descôteaux souscrit pleinement à l'approche personnalisée et met son personnel en garde contre la surcatégorisation. « Même si les outils d'évaluation et d'intervention systématiques sont des guides précieux et essentiels, il n'y a rien comme l'œil aiguisé du professionnel. Cette sensibilité, cette finesse de jugement sont au cœur d'une approche de soins humaniste qui tient vraiment compte des besoins du patient. »
Vous accueillir au nouveau CHUM Au cœur d ’un déménagement, la qualité et la sécurité des soins demeurent primordiales, ainsi que la satisfaction de nos patients et employés. Un déménagement ne se résume pas au transfert de boîtes d’un endroit à un autre; il faut s’acclimater à un nouvel environnement, revoir nos processus de travail et créer une nouvelle synergie d’équipe. L’harmonisation des pratiques, essentielle à une transition sécuritaire, est en cours depuis des années. Dans les prochains mois, tous ces efforts culmineront
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et nous en constaterons les résultats dans notre nouvel établissement. Les membres du comité exécutif du conseil des infirmières et infirmiers (CII) du CHUM profitent de l’occasion pour souhaiter une bonne période d’activation aux membres de son personnel et désirent rappeler à tous que le CII est constamment en quête de solutions pour offrir les meilleurs soins qui soient à nos patients.
Enseignement
Tous ensemble pour la personne âgée! L’approche adaptée à la personne âgée au CHUM n’est pas qu’une affaire de gériatres, d’infirmières et d’infirmiers. Pour engager des changements réels dans un hôpital, il faut que tous y croient et y adhèrent. Au CHUM, on a fait appel à une diversité de stratégies d’apprentissage et à l’intelligence collective pour y parvenir. Depuis plusieurs années, l’approche adaptée à la personne âgée est pleinement intégrée à la formation de base des équipes de soins. Par ailleurs, un véritable travail de pèlerins s’est fait progressivement auprès des autres professionnels de la santé. Le défi actuel consiste à poursuivre ce travail d’équipe et à accélérer les acquis pour étendre ce changement de culture à l’ensemble de l’organisation. Au CHUM, il s’agit même d’une priorité.
Un plan de formation qui marie humanité et techniques de pointe À l’été 2016, une formation en ligne a été créée de concert avec la collaboration d’experts de contenu (une physiothérapeute et un ergothérapeute) et d’experts en pédagogie de la Direction de l’enseignement et de l’Académie CHUM (DEAC). Dès leur arrivée au CHUM, tous les professionnels de la santé suivent cette formation obligatoire. À ce jour, près de 350 personnes l’ont réussie et intègre cette approche dans leur pratique auprès des patients. Éventuellement, la formation sera aussi offerte aux résidents et aux stagiaires.
Tout au long de l’année, des séances de coaching de groupe ou individuels, des visites aux unités de soins et d’autres stratégies d’apprentissage avant-gardistes, comme la pratique réflexive, viennent renforcer les acquis. « La pratique réflexive, explique Élisa Gélinas-Phaneuf, conseillère en soins spécialisés, permet de faire un retour sur une situation vécue, en équipe, et d’apprendre de cette expérience. Si nous avions une deuxième chance, comment pourrions-nous faire les choses autrement? » Le patient âgé et ses proches étant au cœur de cette pratique, les équipes de soins sont ainsi mieux outillées pour améliorer la qualité de leurs interventions et des soins offerts à la personne âgée hospitalisée.
Une diversité d'approches pédagogiques Chaque personne apprend différemment. Selon Sabrina Fung, conseillère en développement de programmes et de projets d’apprentissage : « c’est la multiplicité des stratégies, le mariage des compétences et l’engagement de tous les membres de l’équipe qui font de ce plan de formation une belle réussite. »
Sur la photo : François Laplante, ergothérapeute, Rachel Lamarre, physiothérapeute, Lawrence Fillion, coach OPTIMAH-AAPA, Élisa Gélinas-Phaneuf, conseillère en soins spécialisés, Sabrina Fung, conseillère en développement de programmes et de projets d'apprentissage
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Une journée dans la vie de...
Isabelle Payot Gériatre La Dre Isabelle Payot est l’une des 10 médecins gériatres du CHUM. Elle nous parle de son travail au quotidien et des défis sur le terrain.
Dre Payot, qu’est-ce qu’un gériatre? I. P. Le gériatre est un médecin spécialisé dans les soins à la personne âgée. Il œuvre au sein d’une équipe interdisciplinaire, dont il est le « chef d’orchestre », re g ro u p a nt d ’a utre s p rofe s sio n n e ls d e l a s a nté : physiothérapeutes, nutritionnistes, ergothérapeutes et infirmières. Le rôle du gériatre est de voir la personne âgée dans sa globalité et de faire tout ce qui est nécessaire pour maintenir et augmenter son niveau d’autonomie. Comme nos patients sont âgés, fragiles et parfois issus d’un contexte psychosocial particulier, notre but est qu’ils puissent retourner à la maison dans les meilleures conditions.
Quel est votre parcours personnel et quelle est la formation nécessaire pour devenir gériatre? I.P. J’ai effectué mes études en médecine en Suisse à l’Université de Genève. Après mes trois ans en médecine interne, je me suis intéressée à la gériatrie. Comme il n’existait pas de formation en gériatrie en Suisse, je suis venue faire ma spécialité à l’Université McGill, plus une année de surspécialisation en « troubles de mémoire » à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Comme il y avait une pénurie de médecins gériatres au Québec, on m’a proposé un poste au CHUM en 2007.
Quels sont les domaines de surspécialisation en gériatrie? I.P. Toutes les spécialités et surspécialités peuvent se décliner en gériatrie : les problèmes de mémoire, l’oncogériatrie (c.-à-d. l’évaluation des personnes âgées qui souffrent de problèmes oncologiques), la cardiogériatrie, etc. Nous pouvons voir, dans une même journée,
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des patients qui chutent à cause d’une pneumonie, des patients qui se font opérer pour un problème orthopédique ou cardiologique, et des patients atteints de délirium (ou état confusionnel aigu) causé par une infection urinaire.
« L’histoire de vie des patients, ce qu’ils finissent par nous raconter, n’a pas de prix. Nous sommes souvent témoins des traces qu’ils laissent à l’histoire de Montréal. C’est à la fois fabuleux et émouvant. » Quels sont les défis dans le cadre de vos fonctions? I.P. Encore aujourd’hui, le travail du gériatre est méconnu. On confond souvent notre rôle avec celui des travailleurs sociaux ou des physiothérapeutes. Notre travail ne consiste pas à voir tous les patients qui ont plus de 75 ans, mais plutôt ceux qui peuvent bénéficier de notre expertise pour améliorer leur état de santé. Nous sommes parfois sollicités pour des patients qui ont des problèmes médicaux chroniques stables, comme le diabète, sans potentiel d’amélioration. Il y a donc un travail d’éducation à faire auprès de la population et de l’ensemble des professionnels de la santé sur le rôle du gériatre.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être gériatre? I.P. Nous rencontrons la plupart du temps des patients qui sont fragiles, confus ou qui ont des problèmes de mémoire. Nous devons donc être très patients, flexibles et avoir une bonne dose d’optimisme. Comme chaque première consultation dure 1 h 30, nous avons l’occasion d’établir un lien de confiance avec le patient et de recueillir l’information nécessaire pour émettre un diagnostic. De plus, nous agissons parfois comme des détectives en accomplissant un travail d’enquête minutieux auprès de la famille du patient et des professionnels de la santé.
Qu’est-ce qui vous rend la plus heureuse ou la plus fière dans votre travail? I.P. L’histoire de vie des patients, ce qu’ils finissent par nous raconter, n’a pas de prix. Nous sommes souvent témoins des traces qu’ils laissent à l’histoire de Montréal. C’est à la fois fabuleux et émouvant. Ce qui me rend particulièrement fière, c’est de voir l’évolution de l’état de santé du patient qui entre en tenue d’hôpital, sous oxygène, avec des cathéters, puis se remet sur pied et rentre, la plupart du temps, à la maison. Propos recueillis par Nadjib Salah
La Dre Payot en discussion avec des résidents à l'Hôpital Notre-Dame
? Le saviez-vous ? Il existe à l’Hôpital Saint-Luc du CHUM une unité ambulatoire gériatrique d'évaluation interdisciplinaire. Cette unité reçoit des personnes âgées qui souffrent de problèmes de mémoire et de mobilité. Ces derniers sont pris en charge en une journée par un médecin gériatre, un physiothérapeute, un ergothérapeute et une infirmière ou un infirmier qui dressent ensemble un bilan de leur état. À la fin de la journée, l’équipe de gériatrie rencontre le patient et son proche aidant pour leur présenter les résultats de l’investigation, et leur proposer un plan d’intervention.
Une vision qui nous tient à cœur Les membres du conseil multidisciplinaire (CM) du CHUM ont à cœur de travailler selon la vision de l’approche adaptée à la personne âgée (AAPA). Au cours des dernières années, plus de 300 professionnels ont reçu une formation et un coaching afin de faire vivre cette approche auprès des patients du CHUM. Chacun d’eux s’est même fixé un objectif d’amélioration au quotidien parce que chaque geste est significatif. Le CM s’engage à appuyer et à encourager ses membres à poursuivre leur excellent travail auprès des personnes âgées. Nous tenons à souligner tout spécialement l’engagement de Rachel Bellemare, physiothérapeute, et de François Laplante, ergothérapeute. Leur leadership dans la diffusion de l’AAPA leur a valu le prix Comité de pairs 2016 du CM. Le conseil multidisciplinaire du CHUM représente plus de 50 professions et favorise la collaboration entre ses 2 400 intervenants.
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RUIS de l'UdeM
Une plainte à formuler?
Soins palliatifs et de fin de vie
Les choix du patient, les responsabilités collectives La Loi concernant les soins de fin de vie est en application au Québec depuis le 10 décembre 2015. L'objectif de cette loi est « d'assurer aux personnes en fin de vie des soins respectueux de leur dignité et de leur autonomie, et de reconnaître la primauté des volontés relatives aux soins exprimés clairement et librement par une personne ».
Qui peut m’assister et de quelle façon?
Commissaire aux plaintes et à la qualité des services
Un sujet complexe et sensible Les soins de fin de vie forment un paradigme relativement nouveau, demandant une adaptation organisationnelle et, surtout, une adaptation au plan humain. En effet, ce changement des pratiques révèle la divergence des valeurs et complexifie les relations entre les différents intervenants, le patient et ses proches.
Le forum sur les soins de fin de vie C’est dans ce contexte que le Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université de Montréal a organisé son forum biennal, en juin 2017, sur les soins palliatifs et les soins de fin de vie. Cet évènement multidisciplinaire, rassemblant plus de 400 personnes, s’inscrit dans la mission du RUIS, qui est de favoriser la concertation sur les enjeux de l’enseignement, de la recherche et de l’organisation des soins et des services. Plus que jamais, les établissements et les facultés universitaires en santé et services sociaux du RUIS doivent unir leurs efforts pour bâtir les connaissances et diffuser les meilleures pratiques en cette matière.
La personne en fin de vie : qu’en est-il de ses choix, qu’en est-il de nos responsabilités? Telle est la question thème du forum qui continue d’alimenter les discussions. Tenter d’y répondre, c’est déjà une ouverture nécessaire à une meilleure compréhension de la fin de vie.
À propos du RUIS de l’UdeM Le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université de Montréal (RUIS de l’UdeM) fait progresser l’intégration de la mission universitaire en santé que sont les soins, l’enseignement et la recherche, en facilitant le transfert des connaissances, l ’éva l u a ti o n d e s te c h n o l o g i e s e t l e d éve l o p p e m e n t d e s services de santé, afin d’améliorer l’accès aux soins dans un territoire desservant plus de 40 % de la population du Québec. www.ruis.umontreal.ca
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Vous pouvez bénéficier d'une assistance pour formuler votre plainte. Un proche, le commissaire lui-même et d’autres instances peuvent vous accompagner. En vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, des organismes communautaires sont chargés, dans chaque région, d'assister et d'accompagner les usagers qui y résident et qui désirent porter plainte.
Voici deux ressources pour vous aider : Centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes (CAAP) de l'île de Montréal 1 877 767-2227 Ligne directe : 514 861-5998 Télécopieur : 514 861-5999 Courriel : info@caapidm.ca Site Web : www.caapidm.ca Adresse : 7333, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2R 2E5
Comité des usagers du CHUM (CU-CHUM) Téléphone : 514 890-8191 Télécopieur : 514 412-4070 Courriel : info@cuchum.ca Site Web : www.cuchum.ca Adresse : Hôtel-Dieu du CHUM, pavillon de Bullion (porte 6-115) Montréal (Québec) H2W 1T8 Afin de vous soutenir dans votre démarche, un formulaire de plainte est mis à votre disposition, sans être obligatoire. Celui-ci est disponible en format papier à nos bureaux ou peut être rempli en ligne sur le site Web du CHUM.
Promotion de la santé
Communication et santé Environ deux personnes sur trois au Québec ont du mal à trouver, à comprendre et à utiliser l’information relative à leur santé. Cette compétence dépend de leur niveau de « littératie en santé ». La difficulté est encore plus grande pour certains, notamment les personnes immigrantes et les personnes âgées.
Une façon de traiter votre trouble du rythme cardiaque
Planifier mon départ de l’hôpital après mon opération Si vous avez un cancer et des traitements contre la maladie, vous pouvez être plus fatigué. Cette fiche vous donne quelques conseils pour vous aider à soulager cette fatigue.
À quel moment la fatigue risque-t-elle d’apparaître ?
Vous pouvez être fatigué dès le début de ladépart maladie. La fatigue due aux traitements peut survenir rapidement ou peu à peu selon le type de traitement que vous avez. Elle peut aussi augmenter pendant la durée des traitements.
La fatigue reliée au cancer et à ses traitements est différente de la fatigue due à un manque de sommeil ou une activité intense.
Gérer la douleur de façon naturelle
Elle dure dans Qu’est-ce qu’un– trouble du le temps. – Elle rythme cardiaque ? ne diminue pas même après un repos.
Le cœur possède un système électrique qui lui permet de battre. Grâce à ses battements, le cœur joue le rôle d’une pompe et fait circuler le sang dans tout le corps.
Quelles sont les causes de Quels sont les symptômes cette fatigued’un ? trouble du rythme cardiaque ? causée par : La fatigue peut être
– Informez-vous auprès de l’équipe médicale de la durée moyenne du séjour à l’hôpital pour votre opération, et du temps de convalescence (repos) par la suite. – Organisez la garde des enfants, durant la période où vous serez à l’hôpital.
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Ventricule gauche
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– Prévoyez qui s’occupera des autres Vous vous préparez à ce moment unique qu’est la naissance de votre personnes à votre charge et des animaux de compagnie, s’il y a lieu. enfant. Ce document vous renseigne sur ce que vous pourriez faire pour Traitement de chimiothérapie par intraveineuse. 2 Sortie de l’hôpital – Pensez à vous faire accompagner à la mieux contrôler votre douleur de façon naturelle. Lisez-le avec attention. sortie de l’hôpital, car vous aurez reçu une perte de conscience (parfois) Sur 10 patients traités pour un cancer, Il vous servira à écrire votre « plan de naissance ». des médicaments qui affectent vos sens. 7 à 10 ressentent de la fatigue. un arrêt cardiaque (rarement) – Apportez des vêtements adaptés à la saison pour votre sortie de l’hôpital.
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Oreillette gauche
Branche gauche
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Fatigue reliée au cancer et à ses traitements
Généralement, le cœur bat de 60 à 100 fois par minute.
Muscle cardiaque Branche droite
L’ablation par radiofréquence - Une façon de traiter...
– Préparez des plats congelés pour avoir de la nourriture prête à votre retour. – Durant votre convalescence, vous aurez peut-être besoin d’aide pour préparer les repas, faire les commissions et l’entretien ménager. Voyez lesquels de vos proches pourraient vous aider.
Les méthodes pour soulager la douleur : quel choix ai-je ?
Réseau de Purkinje
Projet d’information et d’éducation à la santé
Comment agir sur votre douleur ?
Que puis-je faire PENDANT mon séjour à l’hôpital ? Si vous pensez avoir besoin d’aide pour planifier votre départ de l’hôpital, n’hésitez pas à le dire à votre médecin ou à votre infirmière le plus tôt possible. Certaines situations, comme une réadaptation, demandent une organisation particulière. Voici comment les membres de votre équipe de soins peuvent vous soutenir. > Votre médecin peut demander une période de convalescence ou de réadaptation après votre hospitalisation, selon votre état et vos besoins. > Une infirmière de liaison peut s’occuper de communiquer avec votre Centre local de services communautaires (CLSC) pour qu’une infirmière vienne chez vous refaire
un pansement ou enlever des agrafes, par De nombreuses techniques permettent d’agir Projet d’information et d’éducation à la santé exemple. sur la douleur des contractions et de vous Il y a beaucoup de méthodes pour soulager la aider àrend vousPlanifier sentir plus en après contrôle. 1 mon départ de l’hôpital mon opération - Je le fais... d’information et d’éducation à la santé douleur et vous aider à mieux la Vous Lagérer. chimiothérapie plus sensible aux infections. C’est Projet l’un des effets pouvez combiner des approches naturelles ou mettent à profit secondaires deCes cetechniques traitement. Cette fiche vous renseigne sur les gestes non médicamenteuses (bain, massages, etc.) les éléments suivants : avec des médicaments antidouleur, selon vos simples qui aident les prévenir et sur les signes d’infection à surveiller. – vousàdétendre besoins, à chaque étape du travail. Ce choix
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Ventricule droit
3 Préparations pour le retour à la maison
Prévenir les infections durant une chimiothérapie
– des palpitations (vous percevez vos propres de liquides – Une faible consommation battements de cœur par à-coups ou rapides) – Un manque d’activité physique – de la fatigue – De la douleur – de la faiblesse – Un manque de sommeil ou de l’insomnie – de l’essoufflement – De l’anxiété et du stress – de la douleur à la poitrine
Faisceau de His Nœud sinusal
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1 Durées
Si vous avez un trouble rythme cardiaque, – Ledu cancer lui-même vous pourriez ressentir : – Les traitements (chirurgie, chimiothérapie ou – des étourdissements radiothérapie) – des vertiges – Une mauvaise alimentation
Circuit du signal électrique dans le coeur
Nœud auriculoventriculaire
La fatigue peut rester pendant toute la durée de votre traitement. Dans certains cas, elle Que devrais-je planifier MAINTENANT ? peut aussi continuer plusieurs mois après laDÈS fin des traitements. Commencez AVANT votre opération à planifier votre absence de la maison et votre retour. Voici ce que vous pouvez faire.
– Elle est présente avec ou sans activité. Parfois, le système électrique du cœur ne Elle peutpeut nuire auxse activités de votre fonctionne pas bien.– Le cœur alors vie ou quotidienne. mettre à battre trop vite trop lentement. Les battements peuvent aussi être irréguliers.
Un signal électrique passe à travers le cœur. Il part du nœud sinusal situé dans l’oreillette droite (dans la partie supérieure du cœur). Il poursuit sa route vers le nœud auriculoventriculaire, puis passe par plusieurs autres structures, dont le faisceau de His, les branches droite et gauche et le réseau de Purkinje.
Oreillette droite
Je le fais dès maintenant
Que devriez-vous prévoir afin que tout se déroule le mieux possible après votre opération ? Cette fiche vous aidera à planifier votre de l’hôpital.
Votre accouchement
Comment fonctionne le cœur ?
Les fiches santé : un outil apprécié des patients – bouger et changer de Discutez-en avec vos proches et les position professionnels qui vous accompagnent. – bien respirer Ensuite, vous pourrez écrire sur votre Plan de – détourner votre naissance / souhaits pour la naissance de mondois-je Pourquoi faire plus attention de la enfant comment vous souhaitez gérer la douleur. douleur attention aux infections durant Ce document vous servira de guide. Il indiquera du travail aussi au personnel vos besoins et vos attentes. vous appartient.
Depuis 2010, le CHUM est très sensible à la question de la littératie en santé et les équipe de la promotion de la santé ont pris différentes initiatives à cet égard. Les fiches santé, issues d’une collaboration entre les spécialistes du CHUM, des experts de la vulgarisation scientifique et des patients, font partie de ces initiatives. Les fiches santé viennent appuyer et compléter l’information qui a été transmise oralement par le médecin, l’infirmière ou un autre professionnel de la santé. C’est aussi un aide-mémoire précieux pour le patient qui rentre à la maison. > Demandez à vos proches de se laver les mains souvent.
> Évitez de fréquenter les endroits où il y a beaucoup de gens, comme le transport en commun, les supermarchés et les centres commerciaux.
la chimiothérapie ?
– vous faire
La chimiothérapie affecte le fonctionnement masser normal Si vous choisissez d’utiliser des de votre corps. En temps normal, il se défend bien contre les infections. Mais durant méthodes naturelles, l’équipe de soins le Sachez traitement de chimiothérapie, il les combat vous soutiendra en ce sens. decertaines façon beaucoup moins efficace. Vous qu’au moment d’accoucher, méthodes pourraient toutefois êtredavantage d’attraper un rhume, une risquez recommandées et d’autres contregrippe ou d’autres maladies contagieuses.
> N’allez pas à la piscine publique.
> Évitez d’être en contact avec des gens qui ont un rhume, une grippe ou une autre maladie contagieuse.
indiquées. Cela dépend de la façon dont l’accouchement se déroule, de votre état et de celui de votre bébé.
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> Si vous vous occupez d’un enfant qui a un rhume ou une grippe, portez un masque et Vous devrez faire plus attention aux lavez-vous les mains infections pendant toute la durée de avant et après avoir votre traitement, et jusqu’à un mois touché l’enfant. après sa fin. 1 Votre accouchement – Gérer la douleur de façon naturelle Projet d’information et d’éducation à la santé
> Ne lavez pas d’animaux et ne touchez pas aux litières ni aux excréments. Lavez-vous les mains après avoir touché un animal.
Comment puis-je bien me protéger des infections ?
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Trois questions clés pour bien dialoguer avec son professionnel de la santé
Que dois-je faire?
Pourquoi est-ce important pour moi de faire cela?
Trois questions clés qui invitent au dialogue
La fatigue reliée au cancer et à ses traitements L’ablation par radiofréquence
Vous souffrez d’un trouble du rythme cardiaque (arythmie). À cause des risques pour votre santé, votre médecin vous a offert un traitement Qu’est-ce que cette fatigue nommé « ablation par radiofréquence ». Cette fiche vous explique comment il se déroule et comment vous y préparer. a de particulier ?
Quel est mon principal problème?
> Lavez vos blessures, comme les coupures, les éraflures et les brûlures, avec de l’eau tiède et du savon. Si possible, mettez un pansement sur vos blessures.
> Lavez-vous souvent les mains avec de l’eau et du savon ou avec un liquide désinfectant, surtout avant de manger et après être allé aux toilettes.
Prévenir les infections durant une chimiothérapie
> Si vous travaillez au jardin, portez des gants et un masque.
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Projet d’information et d’éducation à la santé
Pour les patients qui les connaissent, aucun doute : les fiches santé ont leur raison d’être! Plus de quatre patients sur cinq (83 %) ont dit les trouver particulièrement aidantes pour prendre des décisions plus éclairées, se rassurer ou acquérir des connaissances qui leur permettent de savoir quoi faire. C’est ce que révèle une étude menée en mars 2017 par l’équipe du Projet d’information et d’éducation à la santé des patients. Dans le cadre de cette étude, 200 patients des secteurs de l’oncologie, de la chirurgie et de l’obstétrique ont répondu à un questionnaire en ligne. Chacun devait évaluer une fiche santé qu’il avait reçue au cours de son épisode de soins.
Même si les fiches santé et autres outils éducatifs peuvent aider le patient à mieux comprendre son état de santé et les consignes à suivre, il ne faut pas négliger l’importance du dialogue entre le professionnel et son patient. Par ailleurs, les deux parties ont leur part de responsabilité à cet égard. Le professionnel doit s’exprimer dans un langage simple et clair, et utiliser au besoin différentes stratégies pour s’assurer que le patient a bien compris. Une stratégie efficace consiste, par exemple, à lui demander de reformuler ce qu’il a compris dans ses propres mots. Le patient, pour sa part, ne doit pas hésiter à poser des questions. Il doit s’assurer d’avoir bien compris l’information qui lui est transmise pour participer adéquatement à ses soins. Pour comprendre l’utilité d’un examen médical, les causes d’un problème de santé ou les signes à surveiller durant un traitement, les patients sont invités à poser trois questions* simples à l’équipe de soins. La réponse à ces trois questions aidera le patient à être bien informé et, par le fait même, à mieux prendre soin de sa santé. *Questions recommandées par le programme américain Ask Me 3 du National Patient Safety Foundation
À ce jour, le CHUM a produit tout près de 350 fiches santé. Celles-ci sont disponibles sur le site Web du CHUM sous l’encadré Promotion de la santé de la page d'accueil. Une version imprimée peut aussi être remise aux patients par leur équipe de soins. CHUMAGAZINE 23
Nouveau CHUM
Bienvenue aux équipes! C’était un secret bien gardé : une fois les clés de l’hôpital reçues, la direction du CHUM a voulu offrir, en primeur, une visite aux équipes qui y travailleront. Dans la semaine du 3 avril 2017, le président-directeur général, le Dr Fabrice Brunet, a invité tour à tour des équipes à se présenter à l’agora du Centre de recherche. Les gestionnaires et employés se rendaient ensuite au nouveau complexe hospitalier pour une première visite des lieux. L’effet de surprise et le ravissement étaient au rendez-vous! Voici quelques-uns des commentaires qui ont été captés à chaud.
Dr Fabrice Brunet Président-directeur général On proposait à nos employés de découvrir le nouveau CHUM et, en même temps, de se l’approprier, de préparer le déménagement, de constituer les équipes et de faire vivre ces nouveaux bâtiments qui sont extraordinaires, mais beaucoup moins que les gens qui y travailleront!
Josée Breton Conseillère sénior, soins infirmiers Il n’y a pas de commune mesure avec les environnements des trois hôpitaux actuels! Je pense que, pour les patients et les cliniciens, c’est un environnement motivant, qui va faciliter la guérison.
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Laetitia Pasi Infirmière-chef, bloc opératoire J’ai visité les laboratoires et les véhicules autoguidés. C’était un émerveillement total!
Julie Labrecque Infirmière-chef, soins intensifs J’ai eu la chance de me promener seule dans mon unité avant de recevoir mes collègues pour la visite. C’est un sentiment incroyable de réussite et de motivation.
Nicolas Desroches Agent de gestion du personnel Tant au niveau du style que des technologies et de l’organisation, c’est formidable comment tout a été pensé. Je suis vraiment fier de faire partie d’une organisation à la fine pointe de la technologie qui pourra offrir des soins de très haute qualité aux patients.
Jennyfer Pouliot Infirmière-chef, hémato-oncologie Toutes ces années de travail pour enfin voir le résultat, je suis très enthousiaste! Je pense que le CHUM va se démarquer. Les employés seront contents d’être dans un environnement neuf avec des chambres bien conçues.
Carolyne Morissette Technologue, médecine nucléaire C’est de toute beauté, c’est fonctionnel pour le personnel… on va tous avoir envie d’y travailler.
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Fondation du CHUM
« Afin que plus de patients aient ma chance. » En septembre 2010, à la suite d’une biopsie, j’ai reçu un diagnostic du cancer de l’endomètre. Au moment d’une telle annonce, on ressent le besoin de mettre ce cauchemar derrière soi le plus rapidement possible. Dans les semaines qui ont suivi, j’ai été opérée par la Dre Diane Provencher, gynécologue oncologue au CHUM. J’ai reçu des soins exceptionnels de la part de tous les professionnels de la santé que j’ai rencontrés durant mon séjour d’une semaine à l’hôpital. Ils m’ont sauvé la vie. Aujourd’hui, je suis en pleine santé et en rémission depuis près de sept ans. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité de recevoir un diagnostic à temps et d’être pris en charge aussi tôt. Participer à l’amélioration des soins de santé a toujours été l’une de mes priorités. Le fait de vivre cette expérience m’a donné l’envie d’aider tous les patients qui n’auraient pas eu des conditions aussi favorables que les miennes.
« Grâce à la générosité des donateurs comme Sylvie Auger, nous pouvons aller encore plus loin pour traiter des problèmes de santé complexes et urgents. Ensemble, continuons à faire de notre CHUM un centre d’innovation à la fine pointe de la technologie, pour le plus grand bénéfice des patients. Madame Auger, un énorme merci de votre soutien inestimable! »
J’ai donc été informée du projet d’acquisition du robot da Vinci SI 4e génération, un appareil qui permet aux patients du CHUM atteints de cancers gynécologiques ou de la prostate de bénéficier d’une opération ultraprécise et d’écourter le séjour hospitalier à 24 heures. De plus, cet équipement aide à réduire considérablement la taille des incisions durant l’opération ainsi que les douleurs postopératoires. J’ai immédiatement voulu soutenir cette réalisation pour les personnes qui allaient se retrouver dans la même situation que moi. Ce robot contribue à améliorer la qualité des soins offerts au CHUM depuis quatre ans déjà. Même si je n’en ai pas profité personnellement, je sais à quel point tous ces avantages pour les patients sont précieux et permettent de mettre toutes les chances de leur côté pour une meilleure guérison. Donner à la Fondation du CHUM, c’est contribuer à un environnement permettant aux professionnels de la santé de faire leur travail dans les meilleures conditions et, ainsi, sauver plus de vies. Sylvie Auger Patiente du CHUM et donatrice de la Fondation du CHUM
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Claude Meunier Porte-parole bénévole de la Fondation du CHUM
Pour plus de renseignements sur la Fondation du CHUM : www.fondationduchum.com facebook.com/FondationCHUM twitter.com/FondationCHUM 514 890-8077
vous avez la santé à
David-Lee Préposé aux bénéficiaires
Emmie Inhalothérapeute
On cherche des candidats et des candidates pour combler ces postes
Soins infirmiers –– Candidats et candidates à l'exercice de la profession infirmière –– Infirmiers cliniciens et infirmières cliniciennes –– Infirmiers et infirmières –– Préposés et préposées aux bénéficiaires
Soutien administratif –– Secrétaires de direction –– Agents administratifs, classe 3, et agentes administratives, classe 3
Emplois généraux –– Préposés et préposées à l'entretien ménager –– Magasiniers et magasinières
www.chumontreal.qc.ca/carrieres
VOUS PARTEZ EN VOYAGE BIENTÔT? La Clinique Santé-voyage de la Fondation du CHUM est là pour vous! Employés du CHUM?
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santevoyage.com Métro Champ-de-Mars