Centre hoSpitalier de l’Université de Montréal
VOLUME 9 – NUMÉRO 1 – HIVER 2018
Robert Collu aurait pu perdre la vue. L'équipe du Département d’ophtalmologie du CHUM est intervenue à temps. Son histoire, page 8
Dossier – L’ophtalmologie : un département de pointe au service des patients Luron, mon compagnon – Aider les parents à expliquer la maladie aux enfants Recherche – Mission : améliorer la santé
Sommaire
Le chumagazine est publié par la Direction des communications et de l’accès à l’information du CHUM
3 Éditorial
Pavillon S 850, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2X 0A9
4 Promotion de la santé – L'hygiène des mains, c'est l'affaire de tous! 6
Luron, mon compagnon – Aider les parents à expliquer la maladie aux enfants
Éditrice Irène Marcheterre
8 Témoignage – Passer de l’ombre à la lumière
Rédactrice en chef Dorothée Philippon
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COLLABORATrices Isabelle Girard, Josée Laflamme, Raphaëlle Lauture
DOSSIER – L’ophtalmologie : un département de pointe au service des patients
14 Enseignement – Projet ECHO® – Le CHUM : un générateur de savoir accessible partout au Québec 16 Une journée dans la vie de… Sacha Bissonnette, magasinier
Concepteur graphique André Bachand Photographes Luc Lauzière, Stéphane Lord Réviseure Johanne Piché Imprimeur Imprimerie JB Deschamps
18 Recherche – Mission : améliorer la santé 20 Fondation du CHUM
Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter la lecture, et désigne aussi bien les hommes que les femmes.
22 Des conférences pour comprendre la relation entre le suicide et les médias
Les articles du chumagazine peuvent être reproduits sans autorisation, avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées sans autorisation. ISSN 1923-1822 CHUMAGAZINE (imprimé) ISSN 1923-1830 chumagazine (en ligne) Pour joindre la rédaction, commentaires et suggestions chumagazine.chum@ssss.gouv.qc.ca Disponible sur le web www.chumagazine.qc.ca
L’excellence au service de nos patients et de la population Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal est un hôpital innovant au service des patients. Il offre les meilleurs soins, spécialisés et surspécialisés, aux patients et à toute la population québécoise. Grâce à ses expertises uniques et ses innovations, il améliore la santé de la population adulte et vieillissante. Hôpital universitaire affilié à l’Université de Montréal, le CHUM a une vocation de soins, de recherche, d’enseignement, de promotion de la santé ainsi que d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé. Dans une perspective d’offrir un continuum de soins et de services à la communauté, la gouvernance du CHUM est partagée avec celle du CHU Sainte-Justine, centre hospitalier universitaire mère-enfant. Le CHUM est affilié à l'Université de Montréal et membre actif du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS). www.umontreal.ca
Du 7 au 11 mai 2018
Semaine de l’infirmière et de l’infirmière auxiliaire
CENTRE HOSPITALIER DE L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL 1051, rue Sanguinet, Montréal (Québec) H2X 3E4 CHUM CHUM Direction des communications Direction des communications Permis d’affichage valide jusqu’au Permis d’affichage valide jusqu’au
21 MAI 2015
21 MAI DU 2015CHUM CENTRE DE RECHERCHE 900, rue Saint-Denis, pavillon R, Montréal (Québec) H2X 0A9
SEMAINE DE DE L’INFIRMIÈRE ET DE L’INFIRMIÈRE AUXILIAIRE du 10 2015 SEMAINE L’INFIRMIÈRE ET DE L’INFIRMIÈRE AUXILIAIRE duau 10 16 aumai 16 mai 2015 UN SEUL NUMÉRO DE TÉLÉPHONE : 514 890-8000
La qualité desdes soins : une constante en temps de changement! La qualité soins : une constante en temps de changement! MARDI 12 MAI MARDI 12 MAI 16 h 30 18 h 16 hà 30 à 30 18 h 30
MERCREDI 13 MAI MERCREDI 13 MAI 12 h à 1213 hh à 13 h
VENDREDI 15 MAI VENDREDI 15 MAI
www.chumontreal.qc.ca
BuffetBuffet pour pour les unités gagnantes du concours les unités gagnantes du concours 2 deCHUMAGAZINE « La qualité est gagnante! » « La qualité est gagnante! » Cocktail reconnaissance Assemblée générale Cocktail de reconnaissance Assemblée générale Un délicieux buffetbuffet sera servi chacun des trois ouvert à toutes les les annuelle du CIIA Un délicieux sera à servi à chacun des quarts trois quarts ouvert à toutes annuelle du CIIA de travail des unités de soins gagnantes infirmières et (pour les infirmières auxilliaires) de travail des unités de soins gagnantes infirmières et (pour les infirmières auxilliaires)
Éditorial
Dr Fabrice Brunet Président-directeur général
L’adn du chum : c’est nous, c’est vous Le CHUM, c’est plus qu’un hôpital. C’est la convergence de plus de 10 000 personnes vers un seul et même objectif : offrir les meilleurs soins et services en santé aux patients de Montréal et des quatre coins du Québec. Le CHUM, c’est une volonté commune de mettre l’innovation, la recherche, l’enseignement et notre expertise à votre service. Chaque jour, nous renouvelons notre engagement pour inventer la médecine d’aujourd’hui et de demain. Le Département d’ophtalmologie en est un emblème. Les patients souffrant de maladies oculaires graves et complexes peuvent compter sur une équipe multidisciplinaire engagée et des spécialistes de renommée mondiale pour leur offrir des soins de la plus haute qualité. Nos installations et équipements à la fine pointe nous permettent d’aller plus loin dans la prise en charge de nos patients. Je vous invite à lire le dossier sur ce département de pointe au service des patients (p. 9 à 13). Vous y découvrirez leur formidable travail. C’est d’ailleurs ce qui a permis à notre patient, Robert Collu, d’être traité pour une infection rare. Sans l’intervention de l’équipe du Département d’ophtalmologie, il aurait pu perdre la vue. Ne manquez pas son histoire (p. 8).
Le CHUM, c’est également un générateur de savoir. Nous formons la relève en santé et des experts provenant du monde entier; nous contribuons à l’optimisation des connaissances de nos professionnels en exercice. Mais, notre expertise ne vaut que si elle est partagée à l’ensemble du réseau de la santé et si elle bénéficie à tous les patients du Québec. Telle est notre vision. Le projet ECHO (p. 14) s’inscrit dans cette droite ligne. Ce système de télémentorat révolutionnaire permet aux experts du CHUM de partager leurs connaissances avec les professionnels de première ligne en région. L’objectif? Permettre aux patients d’avoir accès à l’expertise du CHUM tout en étant traités par leur médecin de famille, sans avoir à se déplacer. Le CHUM, c’est aussi notre engagement à accompagner les patients à traverser les épreuves de la vie, comme la maladie. Par exemple, pour les parents qui reçoivent un diagnostic de cancer, il est très difficile de savoir comment en parler à leurs enfants, les rassurer, les aider à surmonter leurs craintes et leurs doutes. Dans le continuum de soins offert aux patients, des équipes multidisciplinaires en oncologie (psychologues, travailleurs sociaux, etc.) leur viennent en aide. Inspirée par les œuvres littéraires de Line St-Amour, psychologue au CHUM, une équipe travaille à la mise en place d'un programme d'intervention afin de répondre aux besoins de nos patients (p.6). Je termine en soulignant le travail formidable de tous les membres de la communauté du CHUM au cours des derniers mois. Chaque jour, ils relèvent les nombreux défis que représente l’ouverture d’un nouvel hôpital. À travers ces changements, ils offrent, sans relâche, des soins et services d’une très grande qualité. Je tiens à les en remercier. Le CHUM, c’est plus qu’un hôpital, c’est notre histoire!
Le CHUM, c’est aussi des hommes et des femmes qui travaillent dans les coulisses. Vous ne les voyez pas forcément, mais ils sont pourtant un rouage essentiel au bon fonctionnement de notre hôpital. Au CHUM, l’innovation est partout, y compris pour venir en soutien au travail des magasiniers comme Sacha Bissonnette (p.16). Il s’assure de l’approvisionnement de plusieurs départements de l’hôpital pour que les équipes de soins et les patients ne manquent de rien. Son engagement envers son travail est inspirant.
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Promotion de la santé
L’hygiène des mains, c’est l’affaire de tous! Le CHUM accueille chaque année plus de 500 000 personnes et compte plus de 10 000 employés. En tant qu’établissement de santé, notre mission est de soigner nos patients. La lutte contre les infections est notre quotidien. Cela est d’autant plus important que certains patients ayant un système immunitaire affaibli sont particulièrement vulnérables aux maladies infectieuses. Chaque petit geste compte et vous pouvez apporter votre contribution, à commencer par l’hygiène des mains!
Les mains, de véritables nids à microbes Vos mains vous semblent propres? En apparence oui! Nous vous invitons à faire un petit exercice. Visualisez tous les lieux que vous avez visités aujourd’hui, les objets que vous avez touchés (cellulaire, stylo, bouton d’ascenseur, équipement médical, etc.) ainsi que les personnes que vous avec rencontrées. Pendant cette période, combien de fois avez-vous porté vos mains à votre visage? Enfin, combien de fois, au cours de toutes ces activités, vous êtes-vous lavé ou désinfecté les mains? Une simple poignée de main peut transmettre des milliers de bactéries et virus d’une personne à une autre. Les bactéries peuvent vivre sur nos mains de 30 à 180 minutes! Et, lorsque vous portez vos mains à votre visage (bouche, nez, yeux), vous risquez éventuellement d’attraper ces microbes. Pour prévenir la propagation des infections, il n’y a pas de secret. Il faut se laver souvent les mains avec de l’eau et du savon, ou avec un produit désinfectant pour les mains (solution hydro-alcoolique). Un geste simple et très efficace à intégrer dans notre routine quotidienne.
Quand se laver les mains? >> En entrant et en sortant de l’hôpital >> En entrant et en sortant de la chambre d’un patient >> Entre chaque activité médicale >> Après avoir éternué ou s’être mouché >> Après être allé aux toilettes >> Avant et après chaque repas
Pour en savoir plus, consultez notre site Web! www.chumontreal.qc.ca, section « Patient/ Mon séjour au CHUM »
Photo : Josée Dorval, infirmière-chef au sein de l’unité de médecine interne et Micheline Bouchard, infirmière-chef au sein de l’unité de soins en transplantation
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Le lavage des mains, c’est pour tout le monde! Au CHUM, des mesures sont mises en place pour tout le personnel hospitalier, des formations sont données et des conseillers en prévention des infections s’assurent que les gestes et les processus en place sont optimaux. « Les conseillères en prévention des infections sont nos alliées. Leur présence au sein des unités de soins est nécessaire pour nous aider à améliorer constamment nos pratiques. Quand on est trop pris par nos activités, c’est bien d’avoir un œil extérieur. Elles sont là pour nous aider », explique Josée Dorval, infirmière-chef au sein de l’unité de médecine interne.
Merci de nous aider à sauver des vies. Ensemble, on prévient les infections!
« Il faut instaurer une conscience collective quant à l’importance d’intégrer à notre quotidien les bons réflexes en matière d’hygiène des mains. Ensemble, nous pouvons contrôler la propagation des infections et diminuer le potentiel de transmission de maladies nosocomiales aux patients (infection pouvant être contractée au cours d’une hospitalisation) », ajoute Micheline Bouchard, infirmière-chef au sein de l’unité de soins en transplantation. « Prévenir la transmission des infections est un défi au quotidien. Tout le monde doit y être attentif et peut agir concrètement : les patients, les visiteurs, et bien sûr, le personnel hospitalier », mentionne Josée Dorval. Des gestes simples, comme se désinfecter les mains en entrant et en sortant de l’hôpital ou d’une chambre, avant et après chaque repas ou après être allé aux toilettes, peuvent contribuer à changer les choses de façon significative. C’est simple et rapide. Avec la solution hydro-alcoolique, de 20 à 30 secondes suffisent pour se désinfecter efficacement les mains! Chaque année, aux États-Unis, deux millions de patients hospitalisés tombent gravement malades en raison d’une infection nosocomiale et près de 80 000 en décèdent 1 . Plusieurs études démontrent qu’une amélioration de 20 % de l’hygiène des mains chez les travailleurs de la santé diminue de 40 % les infections nosocomiales. On peut tous agir! 1
Organisation mondiale de la Santé
Comment se désinfecter les mains?
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Prenez un peu de produit antiseptique (liquide, gel ou mousse).
Frottez le bout des doigts.
Frottez l’intérieur des mains et les pouces.
Frottez entre les doigts.
Frottez l’extérieur des mains.
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Luron, mon compagnon
Aider les parents à expliquer la maladie aux enfants
Si vous êtes parent, vous savez à quel point il peut être difficile d’aborder certains sujets avec vos enfants. L’enjeu est encore plus grand lorsqu’il s’agit de parler de la maladie, notamment du cancer. Au cours de ses nombreuses années de pratique au sein de l’équipe de psychologues du CHUM, Line St-Amour, psychologue en oncologie et en soins palliatifs, a pu constater à quel point certains patients étaient démunis lorsque venait le temps d’aborder leur maladie avec leurs enfants. Nous l’avons rencontrée afin qu’elle nous parle du projet Luron, mon compagnon, qui a débuté par la création de contes pour enfants et se poursuit avec le recrutement de parents, patients du CHUM, dans le cadre du projet de recherche clinique mené en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Sherbrooke.
En quoi consiste le projet Luron, mon compagnon? Line St-Amour : Le projet Luron, mon compagnon a commencé avec la création de deux contes pour enfants. Il s’est transformé en projet de recherche visant à implanter un service de soutien aux familles et à développer les interventions des professionnels. L’objectif du projet est de venir en aide à nos patients atteints de maladies graves, principalement le cancer, et de les outiller dans la communication avec leurs enfants. Il faut bien comprendre que lorsqu’un parent est aux prises avec un problème de santé, cela a inéluctablement un effet collatéral sur les enfants. Le projet a également une dimension préventive car, en aidant les patients et leur famille à intégrer une expérience difficile, nous pouvons éviter que cela ne devienne un traumatisme. Nous sommes une équipe de 11 intervenants travaillant ensemble afin de réaliser cet objectif et nous sommes actuellement à la recherche de parents, patients au CHUM, qui aimeraient participer à notre étude sur la famille face au cancer.
Vous avez un cancer et avez des enfants âgés entre 4 et 18 ans? Nous aimerions vous rencontrer. Contactez-nous au 1 800-267-8337, poste 63413.
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Comment le projet a-t-il vu le jour? Line St-Amour : Le projet est le fruit de mes expériences cliniques. En tant que psychologue et clinicienne, je rencontrais beaucoup de parents malades. À l’annonce du pronostic, lorsque celui-ci était défavorable, les parents étaient davantage préoccupés par ce qui allait advenir de leurs enfants que de leur propre situation. Lors de nos échanges, les parents se posaient plusieurs questions : « Comment vais-je l’annoncer à mon enfant? Vaut-il mieux lui cacher la vérité? Quel effet cela va avoir sur mon enfant? J’ai peur qu’il s’effondre ». Ce sont là des préoccupations constantes des parents malades. Puis, j’ai fait la rencontre d’un jeune garçon extraordinaire, dont la mère était en fin de vie. Sa maturité m’a bouleversée et cela a été l’élément déclencheur du projet. J’ai donc eu l’idée de rédiger des contes pour enfants et un guide pour les parents. Nous avons fait une revue de littérature assez imposante. Ce type d’intervention existe en France et aux États-Unis, mais pas de façon aussi complète que ce que nous voudrions implanter.
Comment avez-vous choisi votre personnage principal, Luron? Line St-Amour : Luron, pour moi, c’est un nom joyeux qui rappelle le dynamisme des enfants. Dès le départ, c’était clair que mon personnage serait un petit écureuil. On les voit dans les bandes dessinées. Ils sont coquins avec leurs bajoues enfantines. Puis, le talentueux caricaturiste, Marc Beaudet, a su donner vie à notre personnage.
Est-ce encore un tabou de parler de la maladie d’un parent? Line St-Amour : C’est curieux la perception que certains parents ont de leurs enfants. Nombreux sont ceux qui ont l’impression que les enfants ne perçoivent pas les situations difficiles. Ils croient les protéger en ne leur disant pas la vérité. Or, les enfants sont intelligents et saisissent très bien le climat de tension et de tristesse sans même leur en parler. Souvent ils n’osent pas aborder le sujet avec leurs parents, car ils veulent eux aussi les protéger. Ils respectent leur silence et ne voudront pas les devancer, même s’ils perçoivent leurs malaises quand ils s’adressent à eux. C’est la raison pour laquelle nous soutenons nos patients dans cette étape, car la vie de toute la famille s’en trouve affectée.
25% des patients en oncologie du CHUM ont des enfants de moins de 18 ans
Les enjeux sont différents à chaque âge. Chez les enfants de 5 à 8 ans, le risque est qu’ils interprètent la situation à leur manière et qu’ils s’imaginent que celle-ci est bien plus horrible qu’elle ne l’est en réalité. L’enfant peut se croire responsable de ce qui arrive à son parent. Entre 8 et 13 ans, il comprend bien le concept de maladie grave et de mort. Il a du chagrin et voudrait changer l’ordre des choses. Vers 14 ans et plus, l’enfant cherche à s’approprier sa propre identité et à s’éloigner naturellement de ses parents. Toutefois, quand celui-ci tombe malade, il est tiraillé entre son besoin de s’assumer dans sa vie sociale et d’être présent pour son parent malade. Il vit avec beaucoup de contradictions, un état de conflit interne. Souvent, les patients nous disent : « J ’ai l ’impression que mon enfant est indif férent à ma maladie. » Ce qui n’est pas le cas. Dans le projet de recherche, nous voulons aussi inclure les adolescents.
Illustration : Marc Beaudet
Luron a-t-il d’autres projets? Line St-Amour : Il y a de multiples maladies très sérieuses auxquelles ce projet pourrait s’appliquer comme des maladies neurologiques telles que la sclérose latérale amyotrophique ou des problèmes de santé mentale. La demande est là! Nous pensons aussi que ces outils pourraient être intéressants pour toute personne qui interagit avec les enfants. Ces livres pourraient aider les enseignants, les éducateurs et être utiles à d’autres intervenants dans le milieu de la santé. La famille Luron s’agrandira sous peu… suivez les nouvelles du CHUM vous informer.
On s’occupe de vos finances. On vous laisse le soin des patients.
Économisez jusqu’à 1 035 $* annuellement. Adhérez à l’offre exclusive pour les infirmier(ère)s et infirmier(ère)s auxiliaires. bnc.ca/infirmier
* Sous So réserve d’approbation de crédit de la Banque Nationale. L’offre constitue un avantage conféré aux détenteurs d’une carte de crédit Platine, World MastercardMD ou World EliteMD MastercardMD de la Banque Nationale. L’économie annuelle potentielle de 1 036 $ est une illustration de ce qui peut être obtenu par un détenteur de l’offre. Elle est basée sur le profil type d’un détenteur de l’offre qui détient ce qui suit : un forfait bancaire équivalent au forfait Le TotalMD; une carte de crédit World Elite Mastercard; une marge hypothécaire Tout-En-Un Banque NationaleMD avec un solde annuel courant de 150 000 $; une marge de crédit personnelle avec un solde annuel courant de 25 000 $, le tout avec une bonne Tout cote de crédit auprès des bureaux de crédit. L’économie a été calculée de la manière suivante : absence de frais mensuels liés aux transactions incluses dans le forfait Le Total (économie annuelle de 311 $), plus un rabais annuel de 0,25 % sur le taux de la marge Tout-En-Un (économie annuelle de 375 $), plus un rabais annuel de 2,00 % sur le taux de la (éco marge mar personnelle (économie annuelle de 500 $), moins le montant des frais annuels liés à la carte de crédit World Elite Mastercard pour un an. Ces rabais représentent la différence entre entr ce que pourrait avoir un client ne faisant pas partie de l’offre, et un client qui en fait partie. Certaines conditions d’admissibilité s’appliquent, pour plus de détails, visitez bnc. ca/infi ca/i rmier. Il se peut que l’économie potentielle ne représente pas l’économie nette que vous obtiendrez, puisqu’elle varie selon votre situation financière. MC RÉALISONS VOS IDÉES est une marque de commerce de la Banque Nationale du Canada. MD MASTERCARD, WORLD MASTERCARD et WORLD ELITE sont des marques de commerce déposées de Mastercard International Incorporated, employées sous licence par la Banque Nationale du Canada. MD LE TOTAL et TOUT-EN-UN BANQUE NATIONALE sont des marques déposées de la Inte Banque Nationale du Canada. © 2018 Banque Nationale du Canada. Tous droits réservés. Ban
Témoignage
Passer de l'ombre à la lumière Par un matin de juillet 2013, Robert Collu se réveille avec une douleur inhabituelle à son œil gauche. Ayant eu par le passé divers problèmes aux yeux, il ne s’inquiète pas outre mesure. Pourtant, la fin de semaine suivante, à l’occasion de son anniversaire, la douleur devient insoutenable. « Mon œil était très rouge, larmoyant et la lumière m’aveuglait. Je ne pouvais plus ouvrir l’œil. La douleur était devenue si intense que j’ai décidé d’aller à l’urgence dès le lendemain. » Le médecin de l’urgence lui prescrit des antibiotiques. La douleur ne diminue pas, bien au contraire. « Le traitement ne semblait pas faire effet. Au bout de deux semaines, je souffrais toujours. Rien n’y faisait. » En plein mois d’août, Robert Collu tente désespérément d’obtenir une consultation auprès d’un ophtalmologiste pour comprendre ce qui ne va pas. Il en rencontre un qui, à la veille de partir en vacances, le dirige vers la Dre Mona Harissi-Dagher, ophtalmologiste au CHUM. « Elle a accepté de me recevoir en urgence et a tout de suite reconnu l’infection dont je souffrais (la kératite à acanthamoeba) et a pu entreprendre un nouveau traitement. » La kératite à acanthamoeba est une maladie rare qui, lorsqu’elle n’est pas traitée à temps, peut causer de graves dommages à la cornée et mener à la cécité. L’acanthamoeba est un micro-organisme inoffensif, omniprésent dans notre environnement (la terre, l’eau du robinet, des lacs, des piscines). De nombreuses personnes y sont exposées sans jamais contracter d’infection.
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Elle peut néanmoins survenir à la suite d’une coupure à l’œil, lors d’une exposition à de l’eau contaminée ou chez les utilisateurs de lentilles cornéennes. « J’ai commencé un nouveau traitement avec des gouttes toutes les heures. J’ai même essayé un produit qui se vend uniquement en Europe! J’ai aussi eu des grattages de cornée pour tenter d’enrayer l’infection. Les semaines ont passé sans résultat significatif. En novembre, la Dre Dagher m’a parlé de greffe de cornée. Je n'étais pas encore prêt. Après un court répit, la douleur était revenue de plus belle, la greffe était inévitable. » Ces mois de traitement ont eu raison des capacités visuelles de Robert Collu. Il avait perdu 70 % de ses capacités visuelles à l'œil gauche. Impossible de lire, de regarder la télévision, de conduire, ni même de travailler. Tout ça chapeauté par une douleur constante. « En février, la Dre Dagher m’a fait une greffe de cornée humaine. Deux jours plus tard, plus de douleur. Après des mois de souffrance, je pouvais envisager l’avenir autrement. Pour recouvrer la vue, j’ai subi une opération de la cataracte. Et d’un coup, je suis passé de l'ombre à la lumière. » À travers cette expérience, Robert Collu retient surtout la prise en charge exceptionnelle et le soutien qu’il a reçus tout au long de ces deux années éprouvantes. « J’ai passé beaucoup de temps au CHUM, et je n’ai que des choses fantastiques à dire sur les personnes qui y travaillent. Ils font tous preuve d’une grande patience et travaillent très fort. La Dre Dagher, ses résidents et postdoctorants m’ont sauvé la vue. »
Dossier
L’ophtalmologie : un département de pointe au service des patients La vue est probablement l’un de nos cinq sens les plus précieux. Il est une fenêtre sur le monde qui nous entoure. Si petit, l’œil est une merveille de complexité. Nous vous invitons à découvrir le travail formidable de l’équipe du Département d’ophtalmologie.
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Au 1 er étage du CHUM, derrière les portes vitrées du département d’ophtalmologie, une équipe de passionnés travaille avec dévouement pour préserver et améliorer la vision de milliers de patients et, pour certains, leur redonner la vue. Des miracles, il en arrive chaque semaine dans ce département.
Des équipes multidisciplinaires et des spécialistes traitent des maladies telles que le glaucome, le strabisme, le cancer oculaire et les affections de la rétine. Chaque jour, des interventions chirurgicales, comme des greffes de la cornée, complexes ou partielles (DSAEK, DMEK 1 ), y sont également effectuées.
« Notre département est l’un des trois plus importants départements d’ophtalmologie au Québec. Nous soignons principalement des patients atteints de maladies oculaires graves et complexes que seuls des ophtalmologistes surspécialisés peuvent prendre en charge », explique le Dr Salim Lahoud, chef du Département d’ophtalmologie.
Le Département d’ophtalmologie a acquis, au fil des années une renommée au Canada et ailleurs dans le monde, en raison de ses secteurs de pointe qui permettent à des milliers de patients d’être traités comme nul par ailleurs.
Les DSAEK (Descemet Stripping Automated Endothelial Keratoplasty) et les DMEK (Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty) sont des techniques de greffe de cornée endothéliale visant à remplacer les cellules endothéliales malades par des cellules endothéliales saines issues de la cornée d'un donneur. Ces cellules sont nécessaires au bon fonctionnement de l’œil et assurent la transparence de la cornée.
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Le département d'ophtalmologie en quelques chiffres
78 000 visites par année 110 professionnels dont
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ophtalmologistes
10 120
Une entité autonome au CHUM Alors que le CHUM reçoit, chaque année, un demi-million de patients, à lui seul, le Département d’ophtalmologie du CHUM reçoit plus de 78 000 visites pour des consultations, des tests, des opérations et des suivis postopératoires.
interventions chirurgicales
Dans les secteurs de pointe spécialisés et surspécialisés (dits tertiaires et quaternaires), comme le traitement du cancer oculaire ou la plastie, la collaboration entre les différents départements du CHUM est primordiale pour assurer une prise en charge optimale des patients.
Le département compte 110 personnes, dont 35 ophtalm o l o g is te s q u i co uvre nt d if fé re nte s f a cet te s d e s surspécialités (traitement de la rétine, de la cornée, du cancer oculaire, etc.). Des infirmières, des infirmières auxiliaires, des orthoptistes et d’autres professionnels et techniciens viennent compléter cette équipe. Le Département d’ophtalmologie est, en quelque sorte, un hôpital dans un hôpital. Il repose sur un mode de fonctionnement particulier. « Contrairement à d’autres cliniques où les patients doivent se rendre dans différents services pour passer des examens complémentaires, ici, tous les tests (ex. : photographies, angiographies, etc.) se font au sein même de notre département. Nos infirmières auxiliaires sont spécialisées pour effectuer les tests ophtalmologiques. Cela nous permet d’assurer une excellente prise en charge de nos patients », mentionne Marie-Élaine Dubé, infirmièrechef du Département d’ophtalmologie. Quatre salles d’opération dédiées à l’ophtalmologie permettent aux chirurgiens de procéder, chaque année, à 10 120 interventions chirurgicales, dont 5 000 cataractes et 5 120 procédures tertiaires spécialisées et surspécialisées, comme les opérations de la rétine, la greffe de cornée ou encore l’oncologie oculaire. En plus des consultations, une clinique accueille quotidiennement les patients provenant de l’urgence générale et des autres départements du CHUM. Également, le département dispose d’un service d’urgence spécifique, ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Situé au centre-ville, le CHUM offre aussi un service de proximité de niveau primaire et secondaire. « Ce service est indispensable, non seulement pour venir en aide aux patients vulnérables qui n’ont pas accès aux ressources disponibles en soins oculaires, mais aussi pour assurer une formation adéquate à nos étudiants et résidents, puisque nous sommes un établissement universitaire », précise le Dr Lahoud. 10 CHUMAGAZINE
Un équipement dernier cri pour les interventions chirurgicales de la rétine Le temps des interventions chirurgicales avec un microscope est-il révolu? Dès ce printemps, le CHUM sera le deuxième centre hospitalier au Canada, après Toronto, à se doter du tout nouveau système de chirurgie endoscopique appelé Ngenuity®. Une caméra, placée au-dessus du patient, reproduit en 3D, avec une très haute précision, la structure de l’œil. Toute l’équipe chirurgicale, ainsi que les résidents et postdoctorants, équipés de lunettes 3D, voient en direct sur un grand écran le déroulement de l’opération. Grâce au logiciel intégré du Ngenuity®, les chirurgiens peuvent augmenter la définition et même rehausser la couleur de certaines structures de l’œil, comme la membrane prérétinienne, afin d’opérer avec une précision inégalée. Les six rétinologues chirurgicaux vont pouvoir opérer les patients souffrant de décollement de la rétine, de traumatisme, et, dans un avenir rapproché, de cataracte. Une autre grande avancée au sein du Département d’ophtalmologie du CHUM!
Dossier
Recouvrer la vue grâce à la greffe de cornée artificielle Parmi les spécialités du Département d’ophtalmologie, l ’une d ’elles est par ticulièrement impressionnante. Les Dres Mona Harissi-Dagher et Marie-Claude Robert, ophtalmologistes au CHUM, font figure de pionnières. Elles redonnent la vue à des patients grâce à la greffe de cornée artificielle, la kératoprothèse. La cornée est en quelque sorte la fenêtre de l’œil. Ce dôme transparent qui recouvre l’œil transmet la lumière et permet donc de voir. Des maladies ou des accidents peuvent affecter la cornée jusqu’à en perdre la vue. Le trachome, une infection bactérienne, est l’une des maladies les plus courantes qui affecte la cornée. Aux États-Unis et au Canada, les infections virales, comme l’herpès et le zona, de même que les traumatismes ou les brûlures chimiques sont aussi responsables d’un grand nombre de cas de cécité. Lorsque les traitements conventionnels ne suffisent plus, la greffe de cornée est alors envisagée. Cette opération consiste à remplacer la cornée malade par une cornée saine
Consultez les fiches d’information! Vous voulez en savoir plus sur une maladie, un traitement ou sur des soins après une opération? Rédigées par nos experts, ces fiches d’information répondent à vos questions et vous aident à faire des choix éclairés en matière de santé. Consultez-les! > www.chumontreal.qc.ca/patients-et-soins/votre-sante
J’ai opéré des patients aveugles depuis des années. L’un d’eux n’avait jamais vu ses enfants. — Dre Harissi-Dagher
provenant, dans la majorité des cas, de donneurs d’organes, comme ce fût le cas pour Robert Collu (lisez son témoignage en page 8). Au sein du Département d’ophtalmologie, cinq spécialistes de la transplantation de cornée procèdent à u n e q u i nz a i n e d ’i nte r ve nti o n s c h a q u e s e m a i n e . Les Dres Harissi-Dagher et Robert, reconnues mondialement, effectuent des greffes de cornée artificielle. Il s’agit d’une expertise unique au Canada. « On a recours à la greffe de cornée artificielle lorsqu’une greffe de cornée humaine est impossible, parce que le patient a déjà fait un rejet ou que le risque de rejet est trop élevé », explique la Dre Harissi-Dagher. « C’est en quelque sorte l’opération de la dernière chance. » La Dre Harissi-Dagher a opéré des patients de tous les âges, même des bébés de quatre mois à l’Hôpital Sainte-Justine. « C’est très gratifiant de permettre aux patients de recouvrer la vue. J’ai opéré des patients aveugles depuis des années. L’un d’eux n’avait jamais vu ses enfants. Ils sont très reconnaissants, et, nous aussi, nous sommes très touchés », explique la Dre Harissi-Dagher.
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Dossier
Nous avons à cœur d’accompagner nos patients et de les guider vers le chemin de la guérison. — Dre Sonia Callejo
Un traitement révolutionnaire pour le traitement du cancer oculaire Le cancer oculaire, ou mélanome de l’œil, est une forme de cancer extrêmement rare. Le CHUM est le seul centre hospitalier bénéficiant d’un statut suprarégional pour le traitement de ce type de cancer. Cela signifie que le Département d’ophtalmologie dispose d’une équipe complète d’experts (ophtalmologistes spécialisés en oncologie oculaire, chirurgiens de la rétine et en oculoplastie, radio-oncologues, pathologistes, hémato-oncologues, infirmières, psychologues, techniciens et ergothérapeutes), pour assurer une prise en charge élargie et complète des patients, selon des protocoles de soins mondialement reconnus. « Chaque année, nous recevons environ 60 à 70 nouveaux patients atteints de mélanome oculaire provenant du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario. À ceux-là s’ajoutent les patients que nous suivons après le traitement, ceux présentant d’autres formes de cancer qui affectent l’œil, et des patients ayant une lésion à l’œil pour laquelle il faut déterminer si elle est bénigne ou maligne », explique la Dre Sonia Callejo, ophtalmologiste au CHUM. Pour les mélanomes oculaires, trois types de traitements sont envisagés selon la taille de la tumeur et son emplacement dans l’œil. Depuis 2010, le CHUM est le seul hôpital au Canada à recourir à une technique d’avant-garde pour le traitement oculaire par radiothérapie, grâce au CyberKnife®. Il s’agit d’un appareil robotisé conçu pour détruire les tumeurs à l’aide de faisceaux de rayonnement. «Depuis 2010, nous avons traité 60 patients avec le CyberKnife®. Nous y avons recours lorsque la tumeur, de taille moyenne, est située à l’arrière de l’œil et proche du nerf optique. Nous y avons également recours pour les patients très âgés pour lesquels une opération peut être trop risquée. Nous prescrivons une dizaine de séances de traitement. Chaque séance dure 30 minutes et est indolore », précise la Dre Geneviève Coulombe, radio-oncologue. « Quel que soit le type de traitement envisagé, nous travaillons en étroite collaboration avec les différents p rofe s sio n n e ls im p liq u é s , c a r n o u s avo n s à cœ u r d’accompagner nos patients et de les guider vers le chemin de la guérison », ajoute la Dre Callejo.
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Une collaboration qui fait des merveilles La prise en charge de certaines maladies rares de l’œil nécessite la collaboration de médecins spécialistes du CHUM. La Dre Quynh Nguyen, oculoplasticienne, et le Dr Édouard Coeugniet, chirurgien plastique, travaillent de concert pour venir en aide aux patients atteints de kératopathie neurotrophique. Cette maladie dégénérative provoque une insensibilité de la cornée. Le réflexe de clignotement des yeux diminue, la cornée s’assèche, s’amincit et est exposée à des risques de blessure, d’infection, voire de perforation. La Dre Nguyen reconnaît que « l’impact de cette maladie sur la vie des patients est énorme. Il existe des traitements pour la stabiliser et prévenir d’éventuelles complications (infection ou perforation de la cornée), mais ils vont tout de même souffrir de cette maladie et perdre peu à peu la vue ». Un espoir est né, grâce à une intervention chirurgicale novatrice – la neurotisation de la cornée – pratiquée par la Dre Nguyen et le Dr Coeugniet. Cette opération consiste à prélever un court greffon de nerf de la jambe pour le reconnecter sur un nerf de l’œil (le nerf trijumeau) qui fonctionne encore. Pratiquée pour la première fois en avril 2017 sur une patiente dont la vie avait été grandement affectée par cette maladie, cette opération lui a permis de recouvrer la sensibilité de la cornée. « Il faut laisser le temps aux nerfs de pousser et de se reconnecter à la cornée, mais les premiers signes sont très encourageants. On parle de guérison dans un horizon d’une année », se réjouit la Dre Nguyen.
Le laboratoire de microchirurgie du Centre de recherche du CHUM, inauguré en janvier 2017, offre également un cadre d’enseignement et de formation continue exceptionnel pour la pratique et la simulation de la chirurgie ophtalmologique, dans des conditions proches de la réalité. « Nous planifions également l'acquisition et la mise en place d'un simulateur chirurgical ophtalmologique qui permettra aux futurs chirurgiens et aux chirurgiens en exercice de mettre en pratique et de perfectionner leur technique », ajoute le Dr Rhéaume.
La médecine de demain au cœur des pratiques
Un département au service de la communauté
En tant qu ’établissement hospitalier universitaire, l’enseignement et la recherche sont au cœur des pratiques du CHUM. Chaque jour, toutes les équipes se réinventent et ouvrent la voie à la médecine de demain. Le Département d’ophtalmologie ne fait pas exception.
Au-delà de ses services spécialisés et surspécialisés, le département, c’est avant tout des personnes dévouées envers leurs patients et, plus largement, envers la communauté. Depuis plusieurs années, le Dr Harmanjit Singh, ophtalmologiste au CHUM, organise des campagnes d e d é p i s t a g e d u g l a u co m e . À l ’a u to m n e d e r n i e r, 300 Montréalais de la communauté Sikhe du Sud-Ouest, ont reçu un examen de dépistage. Ceux nécessitant un suivi plus poussé ont subi un examen complet à la lampe à fente et un examen du fond d’œil dilaté.
Tous les progrès médicaux sont le fruit de la collaboration entre médecins, chirurgiens, infirmières, chercheurs et tous les autres professionnels de soins. Bon nombre d’interventions chirurgicales font partie intégrante de protocoles de recherche, comme la neurotisation de la cornée, une intervention pratiquée par la Dre Nguyen et le Dr Coeugniet. Ce projet de recherche vise à étudier les effets à long terme de ce traitement.
« Plusieurs maladies de l'œil sont asymptomatiques. Certaines, comme le glaucome, entraînent une perte de vision irréversible », explique le Dr Singh. Le glaucome est une maladie dégénérative de l ’œil qui entraîne progressivement une diminution de la vision. S’il n’est pas traité à temps, la personne peut devenir aveugle.
« Notre unité de recherche clinique est très active avec 25 projets en cours. La proximité du CRCHUM va permettre de dynamiser ce secteur; des projets sont actuellement en cours avec la Dre Adriana Di Polo, chercheuse fondamentale de réputation mondiale, notamment avec un modèle animal de kératoprothèse (greffe de cornée) », mentionne le Dr Lahoud.
« Nous avons décelé plusieurs maladies qui leur auraient fait perdre la vue, comme le glaucome, la cataracte, la rétinopathie diabétique, la dégénérescence maculaire et plusieurs autres. Différents traitements (lasers et opérations) ont été effectués afin d'améliorer leur vision. C'est important de s'impliquer auprès de la communauté pour dépister plus tôt ces maladies et prévenir la perte éventuelle de la vue », souligne le Dr Singh, satisfait de constater les retombées positives de cette initiative sur la qualité de vie de ces personnes.
Également, le Département d’ophtalmologie accueille 50 % des étudiants de l’Université de Montréal suivant une formation en ophtalmologie, les résidents des autres secteurs comme la neurologie, ainsi que les résidents des autres universités, notamment pour des stages en neuro-ophtalmologie. « Nos nouvelles installations et nos nouveaux équipements en salle d'opération s'inscrivent dans cette volonté d'offrir la meilleure formation à nos résidents. Plusieurs moniteurs cliniques2 provenant des quatre coins du monde viennent se former chez nous, et ce, dans la plupart des surspécialités de l'ophtalmologie. Leur nombre grandissant dans les dernières années témoigne de la qualité du cursus offert au CHUM », explique le Dr Marc-André Rhéaume, ophtalmologiste.
« Notre Service de glaucome est à la fine pointe de la technologie avec le meilleur arsenal thérapeutique disponible comme la cyclophotocoagulation à micropulse, ou les MIGS (Minimally invasive glaucoma surgery) pour n’en nommer que quelques-uns » ajoute-t-il. 2
Un moniteur clinique (postdoctorant) est une personne ayant achevé sa formation médicale menant à un diplôme de docteur en médecine, qui effectue une formation complémentaire pour se spécialiser dans un domaine médical pointu.
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Enseignement
Projet ECHO® Le CHUM : un générateur de savoir accessible partout au Québec Le projet ECHO® (Extension for Community Healthcare Outcomes) est la première version francophone en Amérique du Nord du concept élaboré à l’Université du Nouveau-Mexique. Il a été implanté en avril 2017, à l’initiative de la Dre Claire Wartelle-Bladou, hépatologue au CHUM, et grâce à un partenariat entre la Direction de l’enseignement et de l’Académie CHUM et le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université de Montréal.
En quoi consiste le modèle ECHO®?
Quelles sont les maladies traitées?
Le modèle ECHO® de télémentorat consiste à réunir sur une même plateforme Web une équipe interdisciplinaire d’experts et de professionnels de la santé de première ligne (médecins, infirmières, travailleurs sociaux, etc.).
À ce jour, trois projets sont en cours : l’hépatite C, la douleur chronique et les troubles concomitants de santé mentale et de toxicomanie.
Lors des séances de télécliniques, hebdomadaires ou bimensuelles, les participants présentent des situations cliniques anonymes à leurs collègues et aux experts qui les guident dans la conduite des soins à prodiguer en partageant leur expertise. Chaque séance comprend une courte capsule éducative. L’acquisition de connaissances et de savoir-faire repose sur un apprentissage progressif par la cogestion d’une grande diversité de situations cliniques en contexte réel. Les bénéfices d ’un tel projet sont nombreux. Les professionnels en région acquièrent de nouvelles compéte nces pour traite r des situations cliniques complexes. Il réduit également les disparités existantes en matière d’accès aux soins de santé. Les patients n’ont plus à venir à Montréal et bénéficient de l’expertise du CHUM par l’entremise de leur médecin de famille qui conserve la responsabilité de leur suivi. Chantal Leclerc, infirmière à la Clinique Hépatite C du CIUSSS de la Mauricie-et-duCentre-du-Québec, n’y voit que du positif. « C’est un bel exemple d’interdisciplinarité entre professionnels de la santé de différentes régions. Ce projet nous a permis d’acquérir rapidement une expertise. On se sent plus en confiance et épaulés par les spécialistes du CHUM pour démarrer des traitements auprès de nos patients les plus vulnérables. »
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Non dépistée et non soignée, l’hépatite C évolue dans 10 à 40 % des cas vers une cirrhose du foie avec un risque ensuite de cancer. Environ 1 % de la population est infectée par le virus de l’hépatite C au Québec. « Le nombre de patients traités reste très insuffisant alors que, grâce à des progrès thérapeutiques spectaculaires, il est possible de guérir la majorité des personnes infectées en trois mois. ECHO® répond à un besoin urgent de formation des médecins, infirmières et professionnels de première ligne au traitement de l’hépatite C. Pour les patients, et notamment les plus vulnérables, à haut risque d’infection comme les usagers de drogue, cela signifie être traité dans son environnement, sans délai, selon un standard optimal de bonnes pratiques », explique la Dre Wartelle-Bladou. La gestion de la douleur chronique est également un défi de taille pour les professionnels de la santé. Les situations cliniques sont complexes et les risques potentiels liés au mésusage des médicaments prescrits sont bien réels. « Grâce au projet ECHO®, le Centre d'expertise en gestion de la douleur chronique du CHUM peut transmettre ses connaissances aux médecins de famille pour favoriser une meilleure prise en charge de la douleur chronique. L’utilisation efficiente des ressources en santé permet aux médecins de famille de conserver leur rôle d’intervenant principal auprès des patients et de les traiter plus rapidement », explique la Dre Aline Boulanger, anesthésiologiste au CHUM.
RUIS de l'UdeM
Événement reconnaissance des DSI associés
Le projet ECHO® sera très prochainement lancé pour les troubles concomitants, portant sur la prise en charge des patients aux prises avec un problème de santé mentale et de toxicomanie, de concert avec le Centre d’expertise et de collaboration en troubles concomitants du RUIS de l’Université de Montréal. « Nous croyons que le projet ECHO® permettra à l’équipe de l’unité de psychiatrie des toxicomanies du CHUM de soutenir plusieurs partenaires du réseau afin d’améliorer les soins offerts aux personnes qui souffrent de troubles concomitants, une population souvent vulnérable et malheureusement laissée pour compte dans le réseau actuel », conclut le Dr Didier Jutras-Aswad, médecin psychiatre et chercheur au CHUM.
Le 6 novembre dernier, l’Université de Montréal a souligné le partenariat exceptionnel que la Faculté des sciences infirmières (FSI) de l’Université de Montréal et le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université de Montréal (RUIS de l’UdeM) partagent avec les Directions des soins infirmiers (DSI) des établissements, par l’entremise d’un cocktail de reconnaissance. À cette occasion, le recteur de l’Université, le Dr Guy Breton, la doyenne de la FSI, Francine Ducharme, ainsi que la directrice exécutive du RUIS, Louise Châteauvert, ont eu le plaisir de saluer individuellement le travail de chaque DSI et de leur offrir un certificat officialisant leur importante collaboration. La présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Lucie Tremblay, la vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études, Louise Béliveau, ainsi que de nombreux présidentsdirecteurs généraux d’établissement de santé ont participé à l’événement.
Francine Ducharme, doyenne de la FSI, Renée Descôteaux, directrice des soins infirmiers du CHUM, Guy Breton, recteur de l’UdeM
Le saviez-vous? Il existe des tarifs réduits pour les stationnements au CHUM >> Livret de 4 billets prépayés : 75 $ >> Livret de 7 billets prépayés : 100 $ >> Livret de 14 billets prépayés : 175 $ >> Passe de 16 jours : 125 $ >> Passe de 31 jours : 250 $ Des tarifs préférentiels pour les usagers suivis en dialyse, en fibrose kystique, en radio-oncologie et en oncologie sont offerts.
www.cuchum.ca
À propos du RUIS de l’UdeM Le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université de Montréal (RUIS de l’ UdeM) fait progresser l’intégration de la mission universitaire en santé que sont les soins , l ’enseignement et la recherche, en facilitant le transfert des connaissances, l’évaluation des technologies et le développement des services de santé, afin d’améliorer l’accès aux soins dans un territoire desservant plus de 40 % de la population du Québec. www.ruis.umontreal.ca (texte tiré du FacInfo+, reproduit avec la permission de la Faculté des sciences infirmières)
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Une journée dans la vie de...
Sacha Bissonnette, magasinier Sacha Bissonnette travaille dans les coulisses du CHUM. Comme de nombreux autres employés, il évolue dans l’ombre tout en étant l’un des rouages essentiels au bon fonctionnement de l’hôpital. Sacha est un magasinier, version 2.0.
Sacha, en quoi consiste le travail de magasinier? Sacha Bissonnette : Mon rôle est assez méconnu, pourtant il est impossible pour le CHUM de fonctionner sans les magasiniers! Je m'occupe de la gestion des stocks des unités de soins du 9 e étage : la néonatalogie, l’unité mère-enfant, l'unité des grands brûlés, ainsi que le Service d’inhalothérapie. Je m’occupe de l’approvisionnement des fournitures nécessaires au bon fonctionnement des différents services de l’étage, que ce soit l’équipement médical, la lingerie, la gestion du processus de stérilisation des équipements médicaux, les plateaux-repas, le courrier ou encore les déchets. En somme, je m’assure que le personnel et les patients ne manquent de rien. Je m’implique dans la vie des unités de soins et je rencontre les équipes lorsque c’est nécessaire, pour comprendre leurs besoins ou pour apporter mon expertise.
En coulisses! Découvrez en images le travail de Sacha Bissonnette sur notre chaîne YouTube! www.youtube.com/user/chumontreal
À quoi ressemble une journée type? SB : Deux fois par jour, je fais la tournée de tous les services pour récupérer le matériel médical à stériliser et le linge souillé. Je programme les véhicules autoguidés (VAG) qui récupèrent les chariots et les envoient aux services concernés.
plusieurs espaces dans chaque unité. Grâce au système informatique de réapprovisionnement en double casier, je m’assure d’une disponibilité constante des stocks. Lorsque le premier compartiment est vide, le personnel clinique doit placer la puce d’identification du produit dans un tableau de contrôle qui enregistre automatiquement la commande. Les casiers sont réapprovisionnés dans les 24 heures. Je surveille en temps réel toutes les commandes pour m’assurer que les délais sont respectés et que rien n’est oublié. Je m’assure aussi que toutes les étagères de linge disposées dans les alcôves sont bien remplies. Dans l’unité mère-enfant, on a besoin de beaucoup de linge pour les mamans et les bébés! Le midi, je gère l’arrivée des chariots de plateaux-repas et leur retour, une fois le service terminé. Je m’occupe également d’acheminer les chariots de médicaments dans les différentes unités. Et entre-temps, je réponds aux demandes urgentes. Et il y en a beaucoup! Une chose est sûre, je ne vois pas passer mes journées!
Quelles sont les qualités nécessaires pour être magasinier? SB : Il faut savoir s’adapter aux nouvelles situations, être alerte pour anticiper tout problème d'approvisionnement, être réactif pour répondre aux diverses demandes et aux urgences. Il faut aussi avoir un excellent sens du service à la clientèle. Mes clients, ce sont les professionnels de soins qui travaillent dans les différents services et les patients.
Je passe également dans chaque réserve pour vérifier les stocks de matériel et de fournitures médicales (produits stériles, compresses, masques, seringues, etc.). Il y a
Il faut aussi connaître l'informatique. Pouvoir bien maîtriser les différents outils informatiques me permet de bien gérer mes affaires et d’assurer un suivi efficace des stocks et des commandes.
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En bref, il faut être polyvalent!
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En quoi votre rôle de magasinier a évolué depuis l’ouverture du nouvel hôpital? SB : La plus grande différence est l'arrivée des véhicules autoguidés (VAG) pour assurer le transport du matériel dans tout le CHUM. À chaque étage, nous avons un système informatique qui nous permet d’envoyer une demande pour qu’un VAG vienne récupérer un chariot. Nous pouvons suivre sur un écran de contrôle tous les VAG qui sont programmés dans la journée. Chaque jour, c’est un ballet de VAG qui livrent et récupèrent des marchandises.
Le saviez-vous? Le Service logistique du CHUM compte plus de 100 magasiniers qui travaillent de jour et de nuit, pour assurer la commande, la réception et la distribution de plus de 90 % des fournitures nécessaires au bon fonctionnement du CHUM!
Cela a demandé une certaine adaptation, mais maintenant je trouve cela très pratique. Les VAG nous font gagner du temps. Maintenant, je quitte rarement mon étage.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans votre travail? SB : Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est de pouvoir assurer la gestion complète d’un étage. Tout est bien organisé et je sais comment répondre aux besoins du personnel en poste. Quand ils ont une question, c’est vers moi qu’ils se tournent. C’est très gratifiant, même si, parfois, il y a beaucoup de demandes!
Les véhicules autoguidés, une innovation majeure Les véhicules autoguidés (VAG) sont des robots autonomes qui se glissent sous des chariots adaptés et les transportent d’un point A à un point B. Chaque jour, 70 VAG effectuent près de 3 500 déplacements de matériel (linge, plateaux-repas, produits et équipements médicaux, etc.) selon des tracés précis sur un circuit de plus de 9 km. Aucune chance de voir ces VAG en action! Pour la sécurité de tous et pour ne pas encombrer les corridors de l’hôpital, ces VAG ont leurs propres espaces de circulation et empruntent des chemins et ascenseurs dédiés auxquels les patients, les employés ou le public n’ont pas accès. Un centre de contrôle permet de suivre en temps réel tous leurs déplacements et intervient lorsque c’est nécessaire.
Subvention d’un projet de recherche sur l’anxiété durant la grossesse Le conseil multidisciplinaire (CM) soutient chaque année des projets de recherche entrepris par des professionnels du CHUM. Pour 2018 , le CM a remis l’une de ses Petites subventions à la recherche à la Dre Nicole Reeves, psychologue, pour son projet de recherche doctorale portant sur l’anxiété prénatale. Celui-ci visait à explorer la spécificité des manifestations anxieuses chez les femmes enceintes et à se questionner sur leur caractère distinct par rapport à d’autres formes d’anxiété. L’objectif principal était de mettre en lumière l’anxiété spécifique à la grossesse (ASG), sujet qui fait actuellement l’objet d’un débat dans le milieu scientifique. Les retombées de ce projet permettront de mieux repérer les femmes enceintes souffrant d’anxiété et de les accompagner.
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Recherche
Mission : améliorer la santé Des scientifiques d’exception consacrent leur quotidien à poursuivre des recherches qui ont pour but de prévenir la maladie, découvrir de nouveaux médicaments et améliorer les soins et les services de santé. C’est un travail fastidieux, qui demande beaucoup de temps, d’efforts et de rigueur. Chaque année, le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) leur rend hommage en décernant les Prix d’excellence en recherche CRCHUM. Ces prix soulignent la performance exceptionnelle de chercheurs du CHUM. Voici les lauréats 2017.
PRIX DE LA CONTRIBUTION SCIENTIFIQUE DE L’ANNÉE
Alex Parker et Pierre Drapeau Les chercheurs Alex Parker et Pierre Drapeau ont découvert un médicament prometteur pour traiter les personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Des expériences menées chez le ver, le poisson-zèbre, la souris, et lors d’un essai clinique restreint chez l’humain, concluent à l’efficacité potentielle du pimozide. Ce médicament prescrit pour traiter la schizophrénie pourrait s’avérer utile dans la SLA. Les résultats de leurs travaux ont été publiés en novembre 2017 dans la revue JCI Insight. C’est un progrès scientifique majeur. Il n’existe actuellement que deux traitements approuvés pour cette maladie mortelle. Les scientifiques estiment que le pimozide serait plus efficace pour améliorer la qualité de vie des patients. Le CHUM participe actuellement à un essai clinique national auprès de 100 patients, afin de vérifier l’innocuité et l’efficacité du pimozide chez ces volontaires. Si les résultats de cette étude sont concluants, le pimozide pourra être rapidement offert aux patients atteints de SLA.
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Les Prix d’excellence en recherche du CRCHUM Distribués chaque année depuis 2012, les Prix d’excellence en recherche CRCHUM sont des prix honorifiques décernés à des chercheurs du CHUM qui contribuent de façon significative à l’avancement de la recherche en santé. Les lauréats sont sélectionnés parmi les quelque 150 chercheurs réguliers de l'établissement. Pour en savoir plus, consultez notre site Web : www.crchum.com
PRIX CARRIÈRE
Julie Bruneau Chercheuse, médecin, chef du Département de médecine générale au CHUM et professeure à l’Université de Montréal, la Dre Julie Bruneau est une chef de file en médecine des toxicomanies. Le prix « carrière » souligne sa contribution scientifique exceptionnelle et son leadership tout au long de son parcours professionnel. Ses travaux de recherche et ses prises de parole publiques ont contribué à transformer les perceptions et les approches auprès des personnes qui utilisent des drogues. Elle a notamment démontré le rôle des programmes d’échange de seringues et l’efficacité des traitements agonistes dans la prévention des infections au VIH et à l’hépatite C. Tout au long de sa carrière, elle a œuvré à améliorer l’accès aux soins et à éliminer les iniquités envers cette population. À titre de direc trice du pôle Q uébec- Maritimes de recherche sur l’abus de substances (ICRAS), la Dre Bruneau poursuit cette mission en menant plusieurs projets novateurs qui visent à résorber la crise des opioïdes.
PRIX JEUNE CHERCHEUR
Marie-Hélène Mayrand Chercheuse et gynécologue au CHUM, la Dre MarieHélène Mayrand reçoit le prix « jeune chercheur », en reconnaissance de la contribution scientifique exceptionnelle d’un chercheur dont le programme de recherche est établi depuis moins de 10 ans. Les travaux de la Dre Mayrand dans le domaine de la santé des femmes contribuent à améliorer le dépistage des cancers gynécologiques et à prévenir les maladies liées aux virus du papillome humain (VPH). Elle s’intéresse également à l’optimisation des pratiques professionnelles en gynécologie-obstétrique. Récipiendaire de bourses salariales et de nombreuses subventions de recherche importantes, elle a déjà publié plus de 50 articles scientifiques et collabore à la production d’avis de santé publique liés au dépistage du cancer du col de l’utérus et la vaccination VPH. CHUMAGAZINE 19
« Le temps semblait durer une éternité, mais les pensées qui me traversaient l’esprit se bousculaient à toute vitesse. La simple idée de ne pas le revoir en vie m’anéantissait… » - Ai Tuyet Luong-Si
Un soir de novembre en 2012, j’ai commencé à ressentir un malaise. Une extrême fatigue m’a accablé, doublée d’une nausée subite. J’ai dû faire appel à ma femme afin qu’elle m’aide à me déplacer. Nous n’étions pas trop inquiets, on se disait qu’il s’agissait probablement d’une indigestion et que ça allait passer. Au réveil le lendemain, l’inconfort persistait et je sentais que ma lèvre supérieure était engourdie. Puisque c’était un jour de fin de semaine, nous avons appelé le 9-1-1 afin de recevoir les services des paramédicaux au lieu de nous rendre à la clinique. Nous n’étions toujours pas stressés, nous voulions simplement que le malaise passe. Une fois les ambulanciers arrivés, ils ont procédé à l’électrocardiogramme. Cinq minutes plus tard, je me retrouvais dans l’ambulance avec ma femme, en route pour le CHUM. Tout est allé tellement vite que mes seules pensées étaient : « Zut… Je n’ai pas envie de passer des heures à l’urgence pour quelque chose d’anodin. » Une quinzaine de minutes après le tri, j’étais sous anesthésie pour crise cardiaque. C’est là où tout est devenu un peu flou pour moi…
Le cas de mon mari s’est avéré beaucoup plus grave qu’on pensait. Il a été plongé dans un coma artificiel pendant cinq semaines à la suite d'une opération à cœur ouvert. Tout s’est déroulé tellement rapidement, je n’ai pas eu le temps de lui dire au revoir avant qu’on l’endorme. Durant ces semaines, le temps semblait durer une éternité, mais les pensées qui me traversaient l’esprit se bousculaient à toute vitesse. La simple idée de ne pas le revoir en vie m’anéantissait. Je mélangeais le rêve et la réalité : j’ai eu l’impression de m’être réveillé à plusieurs reprises pendant mon coma. Et chaque fois que je pensais ouvrir les yeux, c’est ma femme que je voyais. Dans ce tourbillon confus, je pouvais la sentir près de moi, solide à mes côtés.
J’allais lui rendre visite tous les jours. Je passais des heures à fixer l’écran qui suivait les battements de son cœur. Un jour, je suis arrivée dans sa chambre et je l’ai vu éveillé. Ses esprits étaient encore un peu confus à cause de l’effet des médicaments, mais j’étais si heureuse de voir qu’il me reconnaissait et ne m’avait pas oubliée. Quelques semaines plus tard, encore alité dans sa chambre d’hôpital, Thuong s’est mis à avoir de la difficulté à respirer. Nous avons immédiatement prévenu l’équipe soignante. Après quelques vérifications, le Dr Hélou, le médecin qui suivait mon mari, a remarqué un problème au niveau de la valve mitrale, ce qui expliquait son essoufflement. Il m’a aussitôt dit qu’il devrait procéder au remplacement de cette valve. Cela impliquait une deuxième opération à cœur ouvert. 20 CHUMAGAZINE
À ce moment, le docteur m’a prévenue qu’il s’agissait d’une opération très risquée et qu’il se pouvait que mon mari n’y survive pas. C’est avec beaucoup d’émotion, mais beaucoup d’espoir que j’ai donné mon feu vert pour aller de l’avant avec cette opération. Sans le remplacement de la valve, sa condition se détériorerait davantage, et je savais que s’il mourait sur la table d’opération, il ne souffrirait pas grâce à l’anesthésie. Même si les chances que cela fonctionne étaient minces, je sentais dans mon cœur qu’il fallait tout de même essayer. Rien ne peut décrire le sentiment que j’ai eu lorsque je l’ai vu sortir de la salle d’opération. Il pouvait à nouveau respirer, et moi aussi… Nous avions à peine eu le temps de reprendre notre souffle qu’il était en route pour une troisième intervention. Heureusement, tout s’est bien déroulé, encore une fois. Neuf mois plus tard, la saga d’interventions chirurgicales et les semaines de réadaptation ont enfin mené au retour à la maison de mon mari. Quelle joie de le voir, chaque matin, se lever avec cette volonté et cette reconnaissance envers la vie. Sa condition laissait présager qu’il ne lui resterait que deux ans à vivre, et voilà que nous entamons notre cinquième année, main dans la main. L’équipe médicale du CHUM m’a sauvé la vie avec dévouement, expertise et surtout, avec beaucoup de cœur. J’éprouve énormément de gratitude envers tous ceux qui ont soutenu ma femme lors de mon « absence » durant ces plusieurs mois d’hospitalisation. Chacun de leurs mots, regards et attentions ont su lui transmettre l’espoir nécessaire afin de passer à travers cette épreuve. Et que dire de ma chère Ai Tuyet? Celle qui n’a jamais cessé d’être mes racines fortes et profondes, alors que la vie s’amusait à me faire virevolter dans tous les sens. Sincèrement, merci.
« Nous serons éternellement reconnaissants envers le soutien des donateurs qui permet aux médecins de sauver des vies, jour après jour. Nous tenons, nous aussi, à appuyer ces professionnels afin que d’autres vies soient sauvées. Faire un don à la Fondation du CHUM est, pour nous, un simple geste qui a le pouvoir d’offrir des soins d’exception à des gens qui en ont besoin. Du fond du cœur, merci infiniment. »
— Ai Tuyet et Thuong Luong-Si
« Le témoignage de madame et monsieur Luong-Si me remplit de fierté pour l’excellence et le dévouement des professionnels de la santé du CHUM. C’est grâce au soutien de nos donateurs que le meilleur de la santé peut être offert aux patients, et ultimement, sauver des vies. Merci du fond du cœur de votre générosité ! »
— Claude Meunier
Faites votre don dès aujourd’hui ! fondationduchum.com 1 866 DON-CHUM CHUMAGAZINE 21
Actualités
Prévention du
suicide Des conférences pour comprendre la relation entre le suicide et les médias La Direction des soins infirmiers du CHUM tenait, du 5 au 7 février dernier, trois conférences sur le thème Médias et suicide : incitation ou prévention?, à l’occasion de la Semaine nationale de prévention du suicide. Chaque jour, trois Québécois s'enlèvent la vie. Le suicide, il faut en parler. Mais comment? La multiplication des sources d’information (télévision, radio, Web, médias sociaux), une exposition prolongée aux nouvelles portant sur le suicide, ou encore la nature de l’information et des images présentées peuvent davantage fragiliser les personnes vulnérables. Cela peut même précipiter des gestes suicidaires ou banaliser le suicide. On parle alors d’effet de contagion (ou effet Werther). En revanche, les médias peuvent aider à prévenir le suicide (effet Papageno), notamment en mettant de l’avant des conseils de prévention ou en donnant la parole à des personnes qui ont su demander de l’aide et ainsi, surmonter leur détresse. Les médias sociaux peuvent aussi représenter une force pour atteindre et aider plus facilement les personnes vulnérables, et plus particulièrement les jeunes.
Maintenant que nous occupons les nouveaux locaux du CHUM, nous pouvons prodiguer des soins à la hauteur de la vocation universitaire de notre établissement. Les membres du comité exécutif du conseil des infirmières et infirmiers (CII) débutent leur plan d'action pour l'année 2018 afin d'apprécier la qualité des soins offerts par les équipes de soins, et plus précisément les pratiques liées aux plaies nosocomiales (plaies développées en milieu hospitalier). Ce plan d’action permettra aux infirmières et infirmiers de rehausser les meilleures pratiques et de poursuivre le développement de leur leadership. Les membres du CII sont constamment en quête de solutions pour vous offrir des soins sécuritaires et de qualité.
Commissaire aux plaintes et à la qualité des services
Des conférences disponibles en ligne Si vous n’avez pas eu la chance d’assister aux conférences, elles sont disponibles en ligne, sur notre chaîne YouTube ou sur Viméo. Vous pouvez également voir celles des années précédentes. YouTube > www.youtube.com/user/chumontreal Viméo > https://vimeo.com/chum
Insatisfait ou comblé, exprimez-vous! Lors d’un rendez-vous ou au cours de votre séjour, si vous êtes insatisfait ou si vous avez l ’impression que vos droits n’ont pas été respectés, vous pouvez, en premier lieu, vous adresser aux infirmières-chef et infirmiers-chef, ou au chef du service concerné. Ils sont là pour vous écouter et vous aider. Si la réponse apportée ne vous convient pas, vous pourrez, ensuite, vous adresser au bureau du commissaire local aux plaintes et à la qualité des services. Sylvie Fortin Commissaire locale aux plaintes et à la qualité des services du CHUM
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