CHUMAGAZINE - Volume 9 - Numéro 2 - Été 2018

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Centre hoSpitalier de l’Université de Montréal

VOLUME 9 – NUMÉRO 2 – printemps-été 2018

Marc Lefrançois souffrait d’une forme rare d’épilepsie. Tous les efforts ont été déployés pour le guérir. Son histoire, page 6

Dossier – Comprendre et soigner le cerveau : des spécialités à la frontière de l’inconnu Recherche – Chercher, innover, enseigner, soigner : les chemins de l’espoir de la sclérose en plaques Enseignement – Parkinson et épilepsie : une infirmière virtuelle à domicile


Sommaire Éditrice Irène Marcheterre

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Toujours plus pour les patients

4 Promotion de la santé – Blessures de la vie courante : quoi faire et quand consulter? 6 Témoignage – Épilepsie : un long parcours vers la guérison 7 Dossier – Comprendre et soigner le cerveau : des spécialités à la frontière de l’inconnu 12 Recherche – Chercher, innover, enseigner, soigner : les chemins de l’espoir de la sclérose en plaques 14 Enseignement – Parkinson et épilepsie : une infirmière virtuelle à domicile

Rédactrice en chef Dorothée Philippon COLLABORATrices Josée Laflamme, Isabelle Lavigne, Raphaëlle Lauture, Isabelle Paré

Le chumagazine est publié par la Direction des communications et de l’accès à l’information du CHUM Pavillon S 850, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2X 0A9

Concepteur graphique André Bachand Photographes Luc Lauzière, Stéphane Lord Réviseure Johanne Piché Imprimeur Imprimerie JB Deschamps COMITÉ D’ORIENTATION DU CHUMAGAZINE Irène Marcheterre, directrice des communications et de l’accès à l’information (DCAI) Claudette Lambert, gestionnaire de communauté, médias sociaux, DCAI Dorothée Philippon, conseillère en communication, DCAI Caroline Loranger, directrice adjointe, volet qualité et évolution de la pratique, Direction des services multidisciplinaires

16 Une journée dans la vie de… Viviane Tremblay, infirmière aux soins intensifs

Bernard Lebeuf, chef de service, Centre d’apprentissage et technologies, Direction de l’enseignement et Académie CHUM

18 Nouvel hôpital – Architecture : nouvelles distinctions pour le CHUM

Isabelle Paré, conseillère en communication, Direction de la recherche, Centre de recherche du CHUM

Nathalie Folch, adjointe à la directrice – recherche, partenariat et gestion, Direction des soins infirmiers

Lynda Piché, patiente ressource du CHUM Louise Deschamps, bénévole du CHUM

20 Fondation du CHUM Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter la lecture, et désigne aussi bien les hommes que les femmes. Les articles du chumagazine peuvent être reproduits sans autorisation, avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées sans autorisation. ISSN 1923-1822 CHUMAGAZINE (imprimé) ISSN 1923-1830 chumagazine (en ligne) Pour joindre la rédaction, commentaires et suggestions chumagazine.chum@ssss.gouv.qc.ca

LA SANTÉ DES PATIENTS EST ENTRE VOS MAINS!

Disponible sur le web www.chumagazine.qc.ca

L’excellence au service de nos patients et de la population

On se lave les mains en entrant et

en sortant de l'environnement patient.

Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal est un hôpital innovant au service des patients. Il offre les meilleurs soins, spécialisés et surspécialisés, aux patients et à toute la population québécoise. Grâce à ses expertises uniques et ses innovations, il améliore la santé de la population adulte et vieillissante. Hôpital universitaire affilié à l’Université de Montréal, le CHUM a une vocation de soins, de recherche, d’enseignement, de promotion de la santé ainsi que d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé. Le CHUM est affilié à l'Université de Montréal et membre actif du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS). www.umontreal.ca

CENTRE HOSPITALIER DE L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL 1051, rue Sanguinet, Montréal (Québec) H2X 3E4 CENTRE DE RECHERCHE DU CHUM 900, rue Saint-Denis, pavillon R, Montréal (Québec) H2X 0A9 UN SEUL NUMÉRO DE TÉLÉPHONE : 514 890-8000

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Éditorial

Toujours plus pour nos patients Au CHUM, nous intégrons les soins, l’enseignement, la recherche, la gestion et l’innovation, avec et pour les patients du Québec. C’est pourquoi, chaque jour, nous mettons en commun l’expertise de nos équipes afin de développer des approches novatrices, des façons de faire adaptées et des traitements personnalisés pour mieux guérir les maladies et améliorer la santé.

Dr Fabrice Brunet Président-directeur général

Cette synergie est extrêmement bien illustrée en neurologie chez nous. L’évolution fulgurante des connaissances et des traitements, au cours des dernières décennies, est le fruit d’années de recherche, d’enseignement, d’amélioration des soins cliniques et d’innovation. Dans ce numéro, nous vous présentons un dossier complet sur la neurologie et les neurosciences au CHUM (pages 7 à 11). L’expertise de nos équipes multidisciplinaires, jumelée à celle de nos chercheurs, permet au Centre ambulatoire des sciences neurologiques et de ses cliniques spécialisées de se distinguer dans le traitement des maladies neurologiques et neurodégénératives. L’interconnexion des soins cliniques et de la recherche contribuent directement au développement des connaissances en neurosciences. Les travaux menés par le Dr Alexandre Prat ouvrent la voie à des traitements pour contrôler la sclérose en plaques. Une source tangible d’espoir pour de nombreux patients. Je vous invite à découvrir son portrait (page 12). D'autres équipes font également des avancées importantes. C'est le cas pour celle travaillant en épilepsie. Des traitements existent pour contrôler les symptômes ou ralentir l’évolution de la maladie. Dans d’autres cas, une guérison est possible, comme en témoigne M. Marc Lefrançois (page 6). L’équipe de la clinique d’épilepsie a eu l’audace de chercher plus loin et a découvert une forme inconnue d’épilepsie. Après avoir souffert pendant plusieurs années, M. Lefrançois est guéri et a repris le cours de sa vie grâce à l'implication de tous les membres de cette clinique spécialisée dans l'épilepsie. Parce que la maladie bouleverse la vie de nos patients, mais aussi celle de leurs proches, des chercheurs travaillent activement à la création d’une plateforme numérique d’infirmière virtuelle destinée à leur apprendre à mieux vivre avec la maladie. Un projet novateur à découvrir (page 14) qui vient compléter l'engagement de nos équipes en soins infirmiers (page 16)! Le CHUM est un hôpital à la hauteur de l’expertise de ses équipes et il s’adapte aux besoins très spécifiques des patients, ce qui lui permet de se démarquer. Je serai présent pour vous écouter, pour continuer d’améliorer les soins et services afin de répondre toujours plus à vos besoins.

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Promotion de la santé

Blessures de la vie courante

QUOI FAIRE ET QUAND CONSULTER? En période estivale, les dangers et les risques d’accidents de la vie courante augmentent, que ce soit dans la pratique de sport, en camping, avec les enfants ou en jardinant. Une simple lésion, si elle est mal soignée, peut entrainer des complications comme les infections bactériologiques. Si vous êtes diabétique, vous devez porter une attention particulière, car vous êtes plus à risque d’infection de la peau et musculosquelettiques. La Dre Josée Rainville, médecin d’urgence au CHUM, nous rappelle les précautions à prendre pour éviter les infections lors de lacérations mineures ou majeures. Quoi faire et quand consulter?

Étape 1 : Laver la plaie

Truc de docteur Saviez-vous que la Super Glue© devrait faire partie de votre trousse d’urgence? Lorsque la plaie ne touche pas les muqueuses, qu’elle est droite, peu profonde, d’une longueur inférieure à 5 cm et qu’elle ne saigne plus, vous pouvez appliquer une colle à base de cyanoacrylate (Super Glue©) afin de rapprocher les tissus et prévenir l’infection. Prenez soin d’utiliser un tube neuf stérile et d’appliquer une petite quantité uniquement sur la plaie dans un mouvement de va-et-vient. « C’est d’ailleurs un produit équivalent que l’on utilise à l’urgence et qui se nomme Dermabond. »

Nettoyez la plaie avec de l’eau courante et du savon. C’est le meilleur moyen de prévenir les infections. Contrairement aux croyances, plusieurs études ont démontré qu’utiliser un désinfectant directement sur la plaie s’avérerait moins efficace et pourrait même détruire les bonnes cellules et retarder la guérison de la plaie. Les désinfectants peuvent être utilisés autour de la plaie afin de prévenir l’intrusion de bactéries.

Étape 2 : Arrêter le saignement Arrêtez le saignement en effectuant une pression avec des pansements stériles. Au besoin, effectuez un bandage compressif à l’aide de compresses et de bandages élastiques.

Étape 3 : Appliquer un onguent topique antibiotique Un onguent topique antibiotique (ex. : Polysporin ©) contribue à réduire les risques d’infection, accélère la guérison et empêche le pansement de coller sur la plaie.

Rappel des principaux signes d’une infection >> Erythème (peau rouge) >> Chaleur de la peau au pourtour de la plaie >> Douleur assez importante >> Peut avoir une odeur si un écoulement purulent est présent >> Œdème du membre où la plaie se situe (enflure) En cas de doute lié au risque d’infection, consultez votre médecin ou appelez Info Santé au 811.

Les essentiels de la trousse de secours >> Cyanoacrylate de type Super Glue© >> Eau >> Bandages de compression stériles >> Bandages élastiques >> Points de rapprochement >> Onguent antibiotique de type Polysporin©

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Quelle est, selon vous, l’image présentant le plus haut risque d’infection? Lésion à la tête

Lésion au bras ou à la jambe

Morsure de chat

« Bien qu’impressionnante en raison d e so n s a ig n e m e nt im p o r t a nt , le risque d’infection est faible en raison de l’absence de tissus mous, de tendons et d’articulations. Lavez la plaie, arrêtez le saignement.Si la plaie est importante, rendez-vous à l’urgence proche de chez vous, car des points de suture seront sans doute nécessaires », explique la Dre Rainville.

Pour toute lésion aux membres, il faut rapidement suivre les trois étapes suivantes : laver la plaie avec de l’eau et du savon, arrêter le s aign e m e nt et a p pliq u e r d e l’onguent. Ces actions limiteront les risques d’infections. Pour les petites plaies, pensez au truc de docteur!

Les dents pointues des chats permettent de loger la bactérie que l’on retrouve dans leur salive plus profondément, près des nerfs, tendons et articulations. Il est donc extrêmement important de laisser saigner un temps la blessure pour éliminer le plus possible les bactéries, puis de procéder aux étapes 1, 2 et 3.

Une lésion à la tête saigne généralement beaucoup, car les tissus du cuir chevelu sont très vascularisés. Le débit sanguin élevé permet d’évacuer rapidement les bactéries à l’extérieur de la lésion.

« Le risque d’infection est moyen; cela dépend de la façon dont la plaie a été désinfectée. Il faudra consulter si la plaie nécessite des points de suture ou si elle s’infecte. Si vous êtes diabétique, portez une attention particulière à l’évolution de votre plaie et consultez rapidement votre médecin si vous soupçonnez un risque d’infection », ajoute-t-elle.

« Les morsures de chat profondes comportent un risque d’infection élevé. Il faut TOUJOURS consulter un médecin lors d’une morsure de chat car dans la majorité des cas une antibioprophylaxie sera prescrite afin de prévenir une infection »

La qualité des soins et des services vous préoccupe? Interpellé par la défense des droits des usagers? Le Comité des usagers du CHUM est à la recherche de membres bénévoles.

cuchum.ca/recrutement

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Témoignage

Épilepsie :

un long parcours vers la guérison

À 32 ans, Marc Lefrançois, alors jeune père de famille, voit sa vie basculer. « Du jour au lendemain, j’ai commencé à faire des crises, toutes les deux heures, de jour comme de nuit. Au début, je sentais un fourmillement dans la main droite. Rapidement, la douleur se faisait plus intense sur tout le côté droit de mon corps, à tel point que je pensais perdre connaissance. C'est comme si on branchait un câble à booster sur ma main et mon pied et que j’étais électrocuté pendant une à deux minutes. » Son quotidien était rythmé par ses crises. « J’étais limité dans mes activités et dans mon travail. Je devais prévenir les personnes que je rencontrais. » Ces crises à répétition, intenses et douloureuses, l’ont fait vivre de doute et d’espoir. « J’ai consulté mon médecin de famille et plusieurs neurologues. Pendant six ans, aucun ne semblait savoir de quoi je souffrais, ni entrevoir une solution ou un diagnostic. Le fait de ne pas avoir de réponse et de vivre avec cette douleur omniprésente, était paniquant! C’était une période sombre de ma vie. » Sa rencontre avec le Dr Giard, neurologue au CHUM, a été déterminante. « Après un premier examen (un électroencéphalogramme), il a été le premier à me dire que je souffrais probablement d’épilepsie. Le Dr Nguyen a confirmé le diagnostic. » « Toute l’équipe de neurologie du CHUM a été pour moi le rayon de soleil qui est apparu entre les nuages. J’avais de l’espoir. »

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Les échecs répétés des traitements pharmacologiques ont permis de conclure que Marc Lefrançois faisait partie des 25 % des épileptiques réfractaires aux médicaments. L’opération était nécessaire. Mais avant, il fallait déterminer avec précision l’emplacement du foyer épileptique grâce à des examens non-invasifs, et procéder à une intervention visant à implanter des électrodes intracérébrales à différents endroits, dont certaines dans une partie profonde de son cerveau jusqu’alors très peu explorée pour le diagnostic de l’épilepsie : l’insula. Les résultats ont permis de déterminer que son cortex insulaire gauche était responsable de ses crises épileptiques. L’équipe de neurochirurgie, composée notamment des Drs Bouthillier et Nguyen, a procédé à une microchirurgie de pointe pour retirer la partie du lobe de l’insula responsable de l’épilepsie. Il s’agissait d’une percée majeure pour le diagnostic et le traitement chirurgical de l’épilepsie insulaire réfractaire. Une expertise du CHUM, qui depuis, est mondialement reconnue. « À mon réveil, les crises avaient disparu, avant de revenir quelques mois plus tard. Signe que le foyer épileptique avait été circonscrit, mais pas totalement, certainement en raison d’une inflammation. » Un dernier traitement de radiochirurgie aux rayons gamma, au CHU de Sherbrooke, seul centre au Québec à disposer de l’équipement, a permis d’irradier les derniers résidus du foyer épileptique. « À partir de ce jour, je n’ai plus jamais eu de crise d’épilepsie. » Conscient de la chance qu’il a eu, malgré sept longues années de souffrance, Marc Lefrançois savoure pleinement la vie et s’implique activement dans l’avancement des programmes en épilepsie au CHUM.


Dossier

NEUROLOGIE Comprendre et soigner le cerveau : des spécialités à la frontière de l’inconnu Certains le comparent à un chef d’orchestre, d’autres à un ordinateur. Une chose est certaine, le cerveau fascine, tant par sa complexité que par les mystères qu’il recèle encore. De grandes découvertes et percées médicales, au cours des deux dernières décennies, ont grandement influencé les soins et services offerts aux patients. Des traitements impensables il y a quelques années encore, des interventions de pointe qui sauvent et améliorent des vies de façon souvent inespérée.

Un chef de file dans la recherche et le traitement des maladies neurologiques Accidents vasculaires cérébraux (AVC), sclérose en plaques (SEP), épilepsie, Parkinson, syndrome de Huntington, et bien d'autres. Le Centre ambulatoire des sciences neurologiques du CHUM est un chef de file dans la prise en charge des maladies neurologiques des plus fréquentes aux plus rares. L’expertise du CHUM, tant sur le plan des soins cliniques que de la recherche en neurosciences, est reconnue mondialement. « Nous offrons des services de consultation générale pour des patients redirigés vers le CHUM, des patients admis à l’urgence ou hospitalisés dans d’autres services. Ce qui nous distingue davantage, ce sont nos cliniques surspécialisées reconnues comme des centres de référence au Québec », explique le Dr Patrick Cossette, chef du Service de neurologie et cogestionnaire du Centre ambulatoire des sciences neurologiques du CHUM.

En effet, le CHUM compte sept cliniques disposant d’une expertise parfois unique au Québec et un centre spécialisé dans le suivi des patients atteints de la maladie de Parkinson, le centre Renata-Hornstein. L’a u t r e p a r t i c u l a r i t é d u c e n t r e a m b u l a t o i r e e s t l’interconnexion très forte entre les soins cliniques et la recherche. « Lorsque l’on parle de l’expertise du CHUM, c’est non seulement parce qu’on offre des soins spécialisés, mais c’est aussi parce que l’on contribue directement au développement des connaissances en neurosciences. La recherche, un maillon essentiel de notre centre ambulatoire, a permis des percées médicales majeures. » Pour alimenter la recherche, le CHUM dispose d’une biobanque, c’est-à-dire une collection d’échantillons et de données biologiques de patients atteints de Parkinson, d’épilepsie, de sclérose en plaques, et, depuis peu, de sclérose latérale amyotrophique (SLA). « L’objectif est de tirer avantage de la richesse des pathologies traitées au CHUM pour mieux comprendre les maladies et favoriser les interactions entre le milieu clinique et nos chercheurs fondamentalistes. Ils peuvent ainsi mieux étudier les mécanismes des maladies pour en déterminer les causes ou pour concevoir de nouvelles thérapies », ajoute le Dr Cossette.

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La thrombectomie est probablement l'un des traitements qui a amené les plus grands bénéfices pour les patients. — Dre Daneault

50 % des thrombectomies faites au Québec sont effectuées au CHUM

Traiter les AVC les plus graves : une course contre la montre Le CHUM est l'un des seuls centres au Canada à disposer d’une équipe de sept neurologues qui se consacrent entièrement au traitement des maladies cérébrovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC). L’AVC ischémique, le plus fréquent (85 % des AVC), survient lorsqu’un caillot sanguin bloque une artère du cerveau. L’AVC hémorragique survient lors d’une rupture d’une artère dans le cerveau. Le premier traitement requis lors d ’un AVC ischémique est la thrombolyse. Ce médicament, administré moins de quatre heures et demie après l’apparition des symptômes, dissout le caillot sanguin. Néanmoins, lors d'un AVC ischémique aigu (le caillot est trop gros ou la zone non irriguée est trop importante), la thrombectomie endovasculaire est alors nécessaire en complément de la thrombolyse. Le CHUM est l’un des quatre établissements de santé à offrir la thrombectomie et l’un des plus performants au Canada. « La thrombectomie endovasculaire est une intervention d'urgence pendant laquelle nous insérons un cathéter, par l’artère fémorale située au niveau de l’aine, que nous dirigeons jusqu’à l’artère bouchée par le caillot. Le caillot est alors retiré par extraction à l’aide d’un petit tuteur métallique ou par aspiration. Le flux sanguin peut de nouveau alimenter le cerveau. Cette intervention s’avère très efficace dans un délai pouvant aller jusqu’à six heures après les premiers signes d'AVC », précise le Dr Daniel Roy, neuroradiologiste d’intervention. « De nouvelles études, auxquelles le CHUM a participé, nous amènent à considérer nos interventions moins en termes de délai suivant l’apparition des symptômes (4 h 30 à 6 h), mais davantage selon les résultats des scanners et angioscanners. Une évolution significative pour la prise en charge des AVC au réveil, notamment », souligne-t-il.

Le CHUM est à l’origine d’une réorganisation, au sein du réseau de la santé, qui a permis de sauver de nombreuses vies. « Trop souvent, des patients victimes d’AVC aigu étaient d’abord admis dans un centre hospitalier secondaire avant d'être redirigés vers le CHUM pour recevoir la thrombectomie. Un délai supplémentaire de 100 minutes; trop long lorsque l’on sait que les victimes perdent 1,9 million de cellules cérébrales par minute », souligne la Dre Daneault. Ainsi, depuis deux ans, les ambulanciers, lorsqu’ils détectent un AVC aigu sévère, conduisent les patients directement au CHUM. « Nous recevons principalement des patients de Montréal, de Laval et bientôt de la Montérégie. Nous effectuons 50 % des thrombectomies à travers la province », ajoute-t-elle. L e s b é n é f i c e s d ’ u n e te l l e r é o r g a n i s a t i o n sont clairs et ont été démontrés. « Sur 100 patients admis à l ’hôpital qui n’ont pu être traités (ex. : ils sont arrivés trop tard), environ 25 % n’auront pas de séquelles significatives trois mois après leur AVC. Grâce à la thrombolyse, près de 40 % des patients ne garderont pas de séquelles trois mois après. Avec la thrombectomie, près de 50 % des patients victimes d’AVC sévère garderont peu ou pas de séquelles. La thrombectomie est probablement l'un des traitements qui a amené les plus grands bénéfices pour les patients », se réjouit la Dre Daneault.

Soigner les patients victimes d’AVC à distance grâce à la téléthrombolyse En raison des particularités de la province, de nombreux patients vivant en région éloignée n’ont pas accès à l’expertise des centres hospitaliers tertiaires comme le CHUM. Ainsi, la téléthrombolyse leur permet d’avoir accès à la thrombolyse comme s’ils étaient à Montréal, à toute heure du jour et de la nuit. Le CHU de Québec couvre les hôpitaux de l’Est-duQuébec, et les neurologues du CHUM interviennent à distance auprès des 15 centres hospitaliers du Centre et de l'Ouest de la province.

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Dossier

« L’urgentologue, qui reçoit un patient pour lequel il suspecte un AVC, contacte le neurologue vasculaire du CHUM de garde. Débute alors une visioconférence par laquelle le neurologue questionne l’urgentologue, procède à un examen physique du patient et analyse les résultats du scanner. Ensuite, les médecins décident conjointement d’administrer ou non la thrombolyse. Le neurologue du CHUM assure un soutien à l’équipe externe lors de l’administration du médicament et après le traitement. Pour les cas les plus graves, nous pouvons même décider d’un transfert en ambulance ou avion-ambulance pour effectuer la thrombectomie », explique la Dre Daneault. La téléthrombolyse permet ainsi de rendre la thrombolyse accessible à un plus grand nombre de patients au Québec.

Épilepsie : soigner et explorer l’inconnu L’épilepsie est une maladie neurologique chronique qui se manifeste par des crises provoquées par un dérèglement temporaire de l’activité électrique cérébrale. La clinique d’épilepsie évalue et assure une prise en charge globale de patients réfractaires aux traitements médicamenteux ou présentant une forme complexe d'épilepsie. Elle compte cinq neurologues spécialisés dans le traitement de l’épilepsie travaillant en étroite collaboration avec l’infirmière clinicienne en épilepsie, une neuropsychiatre, un neurochirurgien spécialisé en chirurgie d’épilepsie, des technologues en EEG, neuropsychologues, psychologues, neuroradiologues et nucléistes.

Une expertise au secours des patients « L’épilepsie nécessite une prise en charge multidisciplinaire non seulement des crises épileptiques, mais aussi de ses conséquences neurobiologiques, cognitives, psychologiques et sociales », affirme le Dr Dang Khoa Nguyen, neurologue au sein du groupe d’épilepsie du CHUM. Plusieurs médicaments existent pour contrôler les crises d'épilepsie. Néanmoins, environ le tiers des patients présentent une forme d'épilepsie réfractaire à tout médicament. Pour ces patients aux prises avec une épilepsie pharmacorésistante, la chirurgie d’épilepsie (visant à enlever le foyer épileptique) est une autre option bien qu’extrêmement complexe et délicate. Des tests préalables sont effectués, notamment au sein de l’unité de monitoring de l’épilepsie. L’unité de monitoring de l’épilepsie est particulièrement utile pour confirmer le diagnostic d’épilepsie pour les cas incertains, pour surveiller les patients admis pour des crises fréquentes pendant que leur médication est ajustée, et pour évaluer si les patients sont des candidats potentiels à la chirurgie d’épilepsie. « Nous analysons l’activité électrique cérébrale des patients, grâce à des électrodes placées sur leur crâne et les images des vidéos afin de déterminer si les crises sont de nature épileptiforme et en connaître l’origine.

Une grande équipe de passionnés! Le Centre ambulatoire des sciences neurologiques du CHUM compte plus de 100 personnes : 30 neurologues, 9 neurochirurgiens, une quinzaine de chercheurs de carrière (la recherche se compose aussi d’une équipe de coordonnateurs, de personnel administratif et d’une équipe des soins infirmiers d’environ 15 personnes), 10 techniciens en électrophysiologie, des membres associés, des omnipraticiens spécialisés en neurologie, des partenaires provenant d’autres spécialités (ex. : neuro-génétique, neuro-gériatrie, neuro-urologie), des professionnels qui collaborent aux rencontres multidisciplinaires (ex. : pharmacien, travailleur social, nutritionniste, ergothérapeute, etc.), du personnel administratif et d’une équipe de soins infirmiers.

Les cliniques : >> Clinique de la migraine >> Clinique neurologie vasculaire >> Clinique neuromusculaire >> Clinique épilepsie >> Clinique sclérose en plaques >> Clinique sclérose latérale amyotrophique >> Clinique des troubles du mouvement et le Centre Renata-Hornstein

L’épilepsie touche près de

300 000

Chaque année, plus de

15 000

Canadiens

Canadiens

reçoivent un diagnostic d'épilepsie

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D’autres options existent, comme la stimulation du nerf vague, un petit dispositif, implanté sous la peau du patient, qui transmet des impulsions électriques régulières au cerveau par le nerf vague situé dans le cou. C’est un procédé qui permet de réduire la fréquence et l’intensité des crises.

De la même manière que l’on consulte la météo sur notre téléphone intelligent, nous pensons qu’il est possible de déterminer la probabilité qu’une crise survienne. —Dr Nguyen

Pour les candidats à l’opération, les résultats des examens nous permettent de latéraliser (hémisphère droit ou gauche du cerveau) et de régionaliser le foyer, une information essentielle pour le neurochirurgien. » Hormis l’enregistrement vidéo-électroencéphalographique en continu, le groupe d’épilepsie dispose d’autres équipements de pointe pour pousser plus loin les examens. Le SPECT ictal consiste à injecter un traceur radioactif lors d’une crise qui ira s’accumuler préférentiellement au sein du foyer épileptique pour en faciliter la localisation. La magnétoencéphalographie (MEG) est une machine qui permet aussi de mieux localiser le foyer épileptique en étudiant les distorsions de champs magnétiques causées par les décharges épileptiques. L’EEG intracrânien, consistant à enregistrer l’activité électrique cérébrale au moyen d’électrodes implantées directement dans le cerveau, est parfois nécessaire pour des cas complexes. Pour certains patients, comme M. Lefrançois (son témoignage en page 6) atteint d'une forme rare d'épilepsie pour laquelle il était particulièrement difficile de déterminer avec précision l'origine des crises, une étude EEG intracrânienne est nécessaire. À la suite d'une implantation d’électrodes à l’intérieur du cerveau par le neurochirurgien dans les régions soupçonnées d’héberger le foyer épileptique, le neurologue analyse en détail l’activité électrique intracérébrale pour localiser avec précision le foyer épileptique et ainsi, en guider la résection par le neurochirurgien. Par cette technique, le Dr Nguyen a pu repérer le foyer épileptique de M. Lefrançois au niveau du cortex insulaire, une région pouvant donner des crises, mais que peu de gens connaissaient. « M. Lefrançois a été l'un de nos premiers patients à qui l'on a diagnostiqué cette forme très rare d'épilepsie. Depuis cette découverte, le CHUM a acquis une renommée mondiale dans ce domaine. Le Dr Bouthillier et moi-même avons même pu prêter main-forte pour le diagnostic et l'opération d'une petite fille, vivant à Stockholm en Suède, atteinte de cette même forme d'épilepsie », se souvient le Dr Nguyen.

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L’intelligence artificielle pour prévenir les crises? Pourquoi ne pas prédire les crises comme on prédit le temps qu’il fera demain? Et, pourquoi ne pas stopper les crises avant même qu’elles ne commencent? La voie de l’avenir est déjà en marche. « Nos projets de recherche actuels visent à déceler les signes annonciateurs d’une crise grâce aux enregistrements EEG intracérébraux. De la même manière que l’on consulte la météo sur notre téléphone intelligent, nous pensons qu’il est possible de déterminer la probabilité qu’une crise survienne, un peu comme on peut estimer les risques de pluie. L’étape suivante est la création d’un système intracrânien qui va libérer localement un traitement ciblé et empêcher la crise. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est de l’ordre du possible! », dit avec enthousiasme le Dr Nguyen.


Dossier

Une référence pour les maladies de Parkinson et des troubles du mouvement L’unité des troubles du mouvement André Barbeau (UTMAB) se spécialise dans le diagnostic et le traitement de la maladie de Parkinson et des syndromes apparentés comme les atrophies multisystèmes et la paralysie supranucléaire progressive, de l’ataxie, de la dystonie, du syndrome de Gilles de la Tourette ou de la maladie de Huntington (ou chorée de Huntington).

Maladie de Huntington : les prémisses de grandes découvertes La maladie de Huntington est une maladie neurodégénérative héréditaire orpheline se caractérisant principalement par des troubles du mouvement, par des troubles cognitifs et du comportement. « Notre clinique est la plus importante au Québec. Nous assurons le suivi d’un grand nombre de familles au Québec, de Lac-Mégantic jusqu’à Sept-Îles », explique le Dr Michel Panisset, neurologue. « Depuis plusieurs années, nous menons des travaux de recherche afin de trouver le moyen de rendre silencieux le gène défectueux responsable de cette maladie. Dans le cadre d’essais cliniques, nous venons tout juste d’amorcer des tests avec deux nouveaux médicaments expérimentaux qui, nous l'espérons permettront de stopper la progression de la maladie! »

« Lorsque la maladie progresse, c’est là qu’est notre force. Les patients répondent moins bien au traitement et la période pendant laquelle le médicament fait effet est moins précise. Leur qualité de vie s’en trouve affectée. Nous pouvons les aider, soit par l'administration d’un gel de Levodopa directement dans le tube digestif (Duodopa ©), soit grâce à une intervention chirurgicale : la stimulation cérébrale profonde (SCP) », explique le Dr Panisset.

>> 62 000 personnes sont victimes d’AVC chaque année au Canada, dont 20 000 au Québec >> L’AVC est la troisième cause de décès au Québec et la principale cause de handicap chez les adultes.

La stimulation cérébrale profonde (SCP), c’est le deuxième miracle dans le traitement de la maladie de Parkinson. —Dr Panisset Le CHUM est le seul hôpital dans la grande région de Montréal à évaluer les patients et l’un des seuls à effectuer cette intervention chirurgicale nécessitant une grande expertise. La SCP consiste à implanter des électrodes dans le cerveau pour stimuler des zones du cerveau afin de stopper durablement les symptômes liés à la maladie de Parkinson. Cette opération est également préconisée pour traiter d’autres maladies du spectre des troubles du mouvement.

Parkinson : une intervention chirurgicale trop méconnue L’UTMAB reçoit principalement des patients présentant une forme avancée de la maladie de Parkinson. En complément, au sein du Centre Renata-Hornstein, une équipe multidisciplinaire (médecins, infirmière, physiothérapeute, etc.) évalue et traite les patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade avancé. Ils présentent notamment des troubles cognitifs, des hallucinations ou souffrent de dépression ou d’anxiété.

« La stimulation cérébrale profonde (SCP), c’est le deuxième miracle dans le traitement de la maladie de Parkinson, après la Levodopa! Pourtant, le Québec est la province au Canada où il s’en pratique le moins. « Les médecins, comme les patients ne sont probablement pas assez au courant de cette opération. Nous recevons des patients que nous aurions dû voir plus tôt. L’opération s’avère encore une solution, mais les retombées positives sont moindres », souligne le Dr Panisset.

Les symptômes liés à la maladie de Parkinson se traitent généralement très bien grâce à la Levodopa. Administré par voie orale, ce médicament est utilisé pour contrôler les symptômes comme la raideur des membres, la lenteur des mouvements ou les tremblements.

L’espoir d’un traitement, d’un mieux-être malgré la maladie, voire d’une guérison, est permis grâce au dévouement de ces professionnels passionnés. Chose certaine, la neurologie et les neurosciences ont encore de belles années devant elles pour repousser les frontières de l’inconnu. CHUMAGAZINE 11


photo : Bonesso-Dumas

Recherche Portrait du Dr Alexandre Prat

Chercher, innover, enseigner, soigner : les chemins de l’espoir de la sclérose en plaques

Le neurologue et chercheur Alexandre Prat est affirmatif. Même pour une maladie terrible comme la sclérose en plaques, les gens doivent garder espoir que la science va y changer la pratique de la médecine et les soins aux patients. Le clinicien-chercheur se rappelle que, lorsqu’il a commencé dans le domaine de la sclérose en plaques au début des années 2000, il n’y avait pas de traitement et les patients se déplaçaient en fauteuil roulant. Maintenant, il existe une quinzaine de traitements et les patients sont davantage mobiles et fonctionnels. « Les progrès de la recherche sont très rapides en sclérose en plaques. C’est probablement le domaine de la neurologie qui a le plus évolué au cours des 50 dernières années », raconte le Dr Prat. C’est précisément son désir de découvrir de nouvelles façons de soigner les gens et de concevoir de nouveaux traitements qui l’a conduit sur le chemin de la recherche. Sa rencontre avec le Dr Pierre Duquette, l’un de ses mentors, a été déterminante et l’a fait progresser dans le domaine de la sclérose en plaques, notamment en l’envoyant faire un doctorat à l’Institut neurologique de Montréal auprès du Dr Jack Antel, une sommité de la sclérose en plaques.

Du laboratoire aux patients Au-delà d’une trentaine de projets de recherche sont menés en ce moment au laboratoire du Dr Prat où plus de 20 étudiants y travaillent. Les travaux visent à découvrir de nouvelles molécules qui sont responsables de la formation des plaques de la sclérose en plaques. Depuis son arrivée au Centre de recherche du CHUM (CRCH U M) en 20 03 , le nombre de laboratoires en neurosciences est passé de 2 à 17. Un énorme avantage 12 CHUMAGAZINE

pour la recherche qui s’y fait. « La forte concentration des chercheurs, des connaissances et expertises nous permet de régler des problèmes qu’on ne peut faire seuls, de former beaucoup plus d’étudiants et d’effectuer de la recherche translationnelle, soit du laboratoire jusqu’à l’amélioration de la qualité de vie du patient. C’est un énorme avantage. »

Pour nous les clinicienschercheurs, c’est une immense satisfaction de voir que les travaux de recherche mènent à des changements de pratique.

Au cours des quinze dernières années, l’équipe du Dr Prat a été capable de cibler une dizaine de molécules que la création de nouveaux médicaments permettra de les neutraliser. « Ce qui me rend le plus fier, c’est d’apporter la recherche fondamentale au chevet du patient améliorer significativement sa qualité de vie ». D’ailleurs l’une de ses découvertes, soit l'identification d’une molécule d’adhésion cellulaire nommée MCAM en 2008, a mené à l'élaboration, en Californie, d’une formulation thérapeutique, faisant actuellement l’objet d’essais cliniques. Une lueur d’espoir pour les gens atteints, puisque selon lui, « les traitements existants ne permettent pas encore de contrôler la maladie de façon sécuritaire ».


La sclérose en plaques en bref >> Maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire pénètre au sein du système nerveux central pour y détruire progressivement les cellules nerveuses >> Touche surtout les jeunes adultes, particulièrement les jeunes femmes des pays nordiques >> Au-delà de 75 000 personnes atteintes au Canada, 25 000 dans la seule région de Montréal >> Les traitements actuels permettent de retarder le handicap, mais n'empêchent pas la progression et ne sont pas curatifs >> La nouvelle chaire en sclérose en plaques a pour objectif principal de trouver de nouvelles avenues thérapeutiques curatives Source : Société canadienne de la sclérose en plaques

Perspectives d’avenir très encourageantes Le Dr Prat se dit très confiant pour l’avenir. « Dans un horizon de cinq à dix ans, nous verrons l’émergence de plusieurs nouveaux médicaments en sclérose en plaques qui vont provenir de différents laboratoires dans le monde. Probablement que l'un d’entre eux proviendra de notre laboratoire », souligne-t-il. Avec la création de la Chaire en sclérose en plaques de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, la recherche au CHUM va encore s’accélérer. L’objectif de la chaire est de fournir des ressources financières pour recruter de nouveaux jeunes chercheurs et former de nouveaux étudiants pour obtenir des résultats concrets pour les patients.

Une semaine sur le thème de l'innovation À l’occasion de la Semaine de l’infirmier(re) et infirmier(re) auxiliaire, qui s’est déroulée du 7 au 11 mai, nous avons mis de l'avant nos infirmières et infirmiers et souligné l’excellence de leur travail tout au long de l’année, le temps et l’énergie qu’ils consacrent à leurs patients. Cette année, à travers plusieurs activités, le CII a également voulu montrer aux patients et à leurs proches que les infirmières et infirmiers font beaucoup plus! L’innovation est au cœur de leur pratique! Des kiosques présentant les activités innovantes en soins infirmiers étaient ainsi à l’honneur pour illustrer tout le travail qu’ils font en plus des soins : présence de la famille, RCR (équipe de réanimation) et recherche. Un gala de reconnaissance a également eu lieu pour clore la Semaine afin de reconnaître les infirmières et infirmiers qui se sont particulièrement illustrés auprès de leurs patients et de leurs équipes de travail.

Alexandre : le mentor Conscient de la générosité dont ont fait preuve ses mentors, les Drs Pierre Duquette et Jack Antel, à son égard en début de carrière, c’est maintenant à son tour d’assumer ce rôle. En tant que professeur titulaire au Département de neurosciences de l’Université de Montréal, il aime former la relève. « Cela permet à la discipline de survivre, mais surtout de se développer. » Puis, à titre de directeur adjoint du développement académique du CRCHUM, le Dr Prat transfère son expertise pour soutenir et encadrer les jeunes chercheurs qui arrivent au CRCHUM, toutes disciplines confondues. La relève est entre de bonnes mains. Légende : Jeanne Dionne, Sophie Tremblay, Catherine Laplante, Jean-François Simard, Émilie Lizotte-Chin

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Enseignement

Parkinson et épilepsie : une infirmière virtuelle à domicile Et si vous pouviez obtenir les conseils personnalisés d’une infirmière chez vous, au moment de votre choix et aussi souvent que vous le souhaitez? Grâce à la plateforme numérique TAVIE™, des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou de l’épilepsie, ainsi que leurs proches aidants, auront accès à l’expertise d’une infirmière virtuelle. Rencontre avec l’une des principales instigatrices de ces projets de recherche novateurs en neurosciences : Line Beaudet, infirmière, chercheuse régulière au Centre de recherche et conseillère senior en soins spécialisés et en recherche clinique au CHUM.

En quoi consiste le projet d’infirmière virtuelle TAVIE™? Line Beaudet : TAVIE™ est une plateforme numérique par laquelle une infirmière virtuelle, incarnée par une véritable infirmière, propose des interventions personnalisées à des personnes atteintes d'une maladie chronique ou dégénérative. Le but est de les aider à mieux gérer leur maladie et ses conséquences dans les différents aspects de leur vie (ex. : physique, émotionnel, relationnel, matériel, financier). Par exemple, TAVIE en Mouvement prend en compte les besoins des personnes âgées atteintes de la maladie de Parkinson et ceux des proches aidants. Cette intervention Web leur permet d’apprendre à gérer plus efficacement les répercussions de la maladie sur leur vie quotidienne. C’est un aspect particulièrement innovant pour contribuer au maintien de la vie active de ces aînés dans leur milieu de vie. À notre connaissance jusqu’à présent, nous sommes les premiers à élaborer une telle intervention qui s’adresse à deux personnes (une dyade). ÉPI-TAVIE s'adresse aux personnes atteintes d’épilepsie, à l’adolescence et à l’âge adulte, ainsi qu’à leur proche aidant. Elle vise, entre autres, à accroître leurs connaissances entourant l’épilepsie, à identifier les situations à risque de crise et à les prévenir, de même qu’à mieux gérer les crises. Les plateformes TAVIE™ sont complémentaires aux services de santé offerts et ne remplacent pas le suivi avec les professionnels de la santé et les autres intervenants.

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D’où vient l’idée d’une plateforme Web TAVIE™? LB : La première plateforme TAVIE™ a été créée en 2008 par José Côté, infirmière et titulaire de la Chaire de recherche sur les nouvelles pratiques de soins infirmiers (CRSI), et ses collaborateurs. Initialement prévue pour aider les personnes vivant avec le VIH (VIH-TAVIE), d’autres interventions TAVIE™ ont depuis été mises sur pied notamment en oncologie, en traumatologie ou en cardiologie. La plateforme TRANSPLANT-TAVIE sera la première à être déployée en 2019 pour les personnes ayant reçu une greffe rénale au CHUM.

Concrètement, comment se présente la plateforme TAVIE™? LB : Les interventions se présentent sous forme de sessions d’une durée de 15 à 30 minutes. Dans ses capsules vidéo, l’infirmière virtuelle offre un enseignement sur mesure et présente des situations similaires que d’autres personnes ont gérées avec succès. Lors de ces sessions, l’infirmière transmet des rétroactions et des renforcements positifs sur la démarche entreprise et sur les habiletés acquises par les participants. Ceux-ci peuvent également télécharger des documents et les partager avec leur entourage. Pour TAVIE en Mouvement, des couples partenaires de la recherche ont privilégié sept thèmes au sein de l’intervention touchant par exemple, les défis du quotidien, la promotion de la santé, la résolution de problèmes, les ressources et services existants, la qualité de la communication, l’ajustement des rôles et la planification de leur avenir.


>> Environ 25 000 Québécois sont touchés par la maladie de Parkinson >> Près de 100 000 proches aidants vivent, eux aussi, avec les conséquences de cette maladie >> Plus de 80 % des personnes atteintes vivent à domicile avec un proche aidant et sont majoritairement âgées de plus de 65 ans >> L’épilepsie se déclare dans un bon nombre de cas entre 0 et 19 ans. Parmi les personnes touchées, un tiers resteront épileptiques à l’âge adulte Source : Parkinson Québec

À l ’intérieur de chaque thème sont abordées différentes situations très concrètes, comme l’absence du proche aidant en vue d’une hospitalisation. Par ses interventions vidéo, l’infirmière virtuelle amène le couple à réfléchir et à élaborer des stratégies variées afin qu’il puisse se préparer à cette absence, en établissant une liste de leurs besoins, des personnes et ressources disponibles, et comment procéder pour y faire appel. Les expériences d’autres couples présentées dans des animations illustrent et renforcent les stratégies proposées. Des préoccupations pour lesquelles nous apportons une démarche utile et un répertoire d’outils tangibles!

Quels ont été les constats liés avec les plateformes TAVIE en Mouvement et ÉPI-TAVIE? LB : Les premiers constats émanant des études d’évaluation sont prometteurs. De manière générale, les participants ont acquis une meilleure connaissance de la maladie et sont plus à même d’utiliser différentes stratégies pour surmonter ensemble les difficultés et mobiliser leurs ressources. C’est très encourageant!

Quelles sont les prochaines étapes? LB : L’objectif est de proposer un outil simple, fonctionnel et convivial d’utilisation tout en répondant pleinement aux besoins des personnes atteintes et des proches aidants tout au long de leur vie avec la maladie. Les participants ont évalué les plateformes pour nous permettre d’y apporter les améliorations nécessaires. D’autres études sont requises avant de favoriser une appropriation optimale des plateformes TAVIE en Mouvement et ÉPI-TAVIE et de les rendre accessibles à travers le Québec et le Canada.

Commissaire aux plaintes et à la qualité des services Vers un consentement libre et éclairé Il est important que votre consentement soit libre et éclairé lorsque vous recevez des soins dans le réseau de la de santé. Votre consentement est libre, lorsque vous le donnez de votre plein gré, sans que vous subissiez de pression ou que l’on vous y force. Attention de ne pas confondre information et pression indue. Par exemple, lorsqu’un professionnel de la santé vous explique les risques de ne pas recevoir un soin ou un traitement, il s’agit d’information et non de pression. Si vous sentez une quelconque pression prenez du recul et accordez-vous un délai de réflexion. Votre consentement est éclairé, lorsque vous le donnez après avoir eu les renseignements nécessaires pour décider en toute connaissance de cause. Vous avez le droit de recevoir l'information sur votre état de santé, votre diagnostic, les risques et les conséquences habituellement associés aux soins proposés, avant de consentir ou de refuser. En ver tu des lois et règlements , vous avez un droit à l’information. Une fois l’information obtenue, vous avez le droit d’accepter, de refuser des soins et traitements, ou de les interrompre à tout moment, à vos risques et périls. Vous pouvez également estimer ne pas être suffisamment informé, souhaiter un délai de réflexion ou obtenir un autre avis professionnel. Il sera intéressant de préparer une liste de questions lorsque vous rencontrerez le professionnel de la santé afin qu’il vous donne les explications dont vous avez besoin.

Quelques trucs pour vous aider à obtenir de l'information : >> Dressez une liste (par ordre d'importance) des questions, des inquiétudes et des problèmes que vous désirez aborder; >> Préparez une liste de vos symptômes, en indiquant le début, la fréquence et le moment où ils surviennent; >> Apportez avec vous une liste de vos médicaments; celle-ci pouvant vous être fournie par votre pharmacien; >> Ayez en main votre carnet de résultats si vous êtes diabétique, hypertendu, etc.; >> Mentionnez vos allergies et vos antécédents familiaux. Mieux encore, écrivez-les et donnez-les au professionnel qui vous reçoit; >> Posez vos questions sur les médicaments prescrits, leurs effets secondaires, la posologie, etc.; >> Prenez des notes sur ce que vous jugez important.

Les commissaires sont là pour vous aider dans ce cheminement si vous avez des doutes. Sylvie Fortin, commissaire aux plaintes et à la qualité des services CHUM Sources : Éducaloi.qc.ca, Association médicale canadienne

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Une journée dans la vie de...

Viviane Tremblay,

infirmière aux soins intensifs

En quoi consiste le travail d’infirmière aux soins intensifs? Viviane Tremblay : Aux soins intensifs, nous recevons des patients dont l’état de santé est critique et instable. Tout peut leur arriver à n’importe quel moment. Mon rôle est donc de surveiller en permanence les paramètres vitaux (hémodynamique, neurologique, pulmonaire, etc.), selon l'état du patient et d’être attentive au moindre signe annonciateur d’une complication. Je dois anticiper tout ce qui pourrait survenir et intervenir au quart de tour lorsque nécessaire. C’est la raison pour laquelle je m’occupe seulement d’un ou deux patients à la fois. Par contre, je les connais de la tête aux pieds, leurs antécédents, leurs problèmes de santé, les résultats de leurs analyses médicales. Je joue également un rôle pivot dans la coordination des interventions des autres professionnels auprès du patient (psychologue, nutritionniste, pharmacien, etc.).

En coulisses! Découvrez en images le travail de Viviane Tremblay sur notre chaîne YouTube! www.youtube.com/user/chumontreal

Pourquoi avoir choisi de travailler aux soins intensifs? VT : J’ai occupé différents postes au sein du CHUM. J’ai été préposée aux bénéficiaires pendant mes études d’infirmière, puis infirmière en cardiologie, une fois mon diplôme en poche. J’ai également travaillé au Service des grands brûlés, avant de devenir, pendant quelques années, conseillère en soins infirmiers. Assez rapidement, j’ai compris que les patients me manquaient. Il fallait que je retourne auprès d’eux. 16 CHUMAGAZINE

Prendre soin des patients, c’est inscrit dans ses gènes. Petite-fille et fille d’infirmières, Viviane Tremblay nous ouvre les portes des soins intensifs du CHUM. Rencontre avec une infirmière inspirante qui jongle admirablement bien avec les décharges d'adrénaline pour donner une seconde chance à ses patients. Travailler aux soins intensifs me permet de concilier ma passion pour la cardiologie et mes forces. J’aime pousser mes connaissances plus loin, comprendre le pourquoi du comment. J’aime également être auprès des patients.

À quoi ressemble une journée type? VT : Il n’y a pas de journée type aux soins intensifs! C’est ça la beauté de la chose! Je ne sais jamais ce qui m'attend au cours de la journée. Ce matin, dès le départ, j’ai dû gérer plusieurs urgences. Trois infirmières sont venues me prêter main-forte. Cet après-midi c’est plus calme. Demain, ce sera encore différent. Il faut aimer carburer à l’adrénaline. Moi, j’adore ça!

Quels sont les principaux défis qui s’imposent à vous dans le cadre de votre travail? VT : Le nouvel hôpital nous a demandé une certaine adaptation. Les lieux physiques représentent un défi parce que nos patients ne sont pas forcément dans des chambres adjacentes. Nous avons des moniteurs à notre poste pour surveiller leurs fonctions vitales en tout temps. Mais j’aime les avoir sous les yeux parce qu’ils ont besoin d’une surveillance étroite. Donc, on marche beaucoup dans une journée! Mais la belle surprise du nouvel hôpital, c’est la nouvelle équipe des soins intensifs née de la fusion de celles des trois hôpitaux : Hôtel-Dieu, Hôpital Notre-Dame, Hôpital Saint-Luc. J’y ai fait de belles rencontres. Nous mettons nos forces en commun. Lors d’une intervention, on se répartit naturellement les tâches. Je laisse intervenir une collègue qui a une excellente


rapidité d’exécution, pendant que je m’occupe des proches du patient afin de leur expliquer ce qui se passe et les rassurer. Nous avons une super belle équipe, soudée, et j’en suis très heureuse.

Quelles sont les principales qualités nécessaires pour travailler aux soins intensifs? VT : Il faut être minutieux, avoir un sens de l’observation aigu, être attentif au moindre signe, car cela peut tout changer. Je dois connaître parfaitement le profil de mes patients, connaître tous les systèmes du corps humain pour pouvoir anticiper tout ce qui pourrait mal aller et agir rapidement. En situation d’urgence, c’est action-réaction. Il faut travailler vite et rester calme. Il faut aimer l’adrénaline que cela procure et surtout faire preuve d’une excellente résistance au stress!

En situation d’urgence, c’est action-réaction. Il faut travailler vite et rester calme. Il faut aimer l’adrénaline que cela procure et surtout faire preuve d’une excellente résistance au stress!

Nos responsabilités sont très grandes, mais, en même temps, on peut compter sur l’équipe. Je ne suis jamais seule. Si on a un doute, il ne faut jamais hésiter à demander de l'aide. Un médecin est toujours disponible pour répondre à une question. C’est essentiel.

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail? VT : C’est un très beau métier. Mon travail, et celui de l’équipe des soins intensifs, est de donner à nos patients une deuxième chance de vivre. J’ai beaucoup de beaux souvenirs. À leur arrivée, leur état de santé est critique et doucement ils vont mieux jusqu’à quitter notre service. Il arrive que les journées me rentrent dedans quand un patient va vraiment mal et qu’on n’arrive pas à l’aider comme on le voudrait. Mais heureusement c’est rare. La majorité du temps, lorsque je termine ma journée, je suis heureuse et je pars l’esprit en paix. J’ai fait tout ce qui était nécessaire et ma consœur qui prend le relais fera la même chose. Je sais que mes patients sont entre de bonnes mains.

Connaissez-vous la neuropsychologie? AVC, Alzheimer ou tumeur cérébrale : ces troubles neurologiques af fectent le fonctionnement de notre cerveau et peuvent provoquer des changements de comportement ou des difficultés neurocognitives, que ce soit, par exemple, sur le plan de l’attention, de la mémoire, ou des capacités intellectuelles. Les neuropsychologues évaluent ces troubles par le biais d’entrevues et de tests afin d’établir un diagnostic neuropsychologique et d’orienter le traitement. Cette évaluation permet aussi d’aider

Les soins intensifs au CHUM sont divisés en trois zones : >> la zone cardiologie pour les patients ayant subi une intervention chirurgicale, comme un remplacement de valves ou un pontage >> la zone neurologie pour les patients ayant subi un AVC, une hémorragie cérébrale ou un traumatisme crânien, ainsi que pour les patients ayant eu une greffe pulmonaire >> la zone hépatobiliaire pour les patients ayant subi une opération au niveau pancréatique, une greffe du foie ou qui ont un cancer pancréatique

le patient à mieux comprendre ses difficultés et à déterminer ses besoins (réadaptation, adaptations pour le retour à domicile, etc.). S i l e s n e u ro p s yc h o l o g u e s s o n t i m p l i q u é s auprès de patients traités en neurologie pour un AVC, une tumeur cérébrale ou une maladie n e u ro d é g é n é rative co m m e l ’A lzh e im e r, ils interviennent également dans de nombreuses autres spécialités médicales parmi lesquelles : la gériatrie (ex. : vieillissement normal par rapport à la maladie neurodégénérative), la cardiologie (ex. : séquelles cognitives après un arrêt cardiorespiratoire) ou encore, l’oncologie (ex. : effets secondaires de la chimiothérapie).

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Nouvel hôpital

Architecture : nouvelles distinctions pour le chum Les firmes CannonDesign + NEUF architect(e)s, à l’origine de la conception architecturale du CHUM, ont remporté les honneurs à cinq reprises, dont le Projet de l’année, au concours québécois Grands prix du design 2018. Cet événement annuel souligne le travail des designers et architectes les plus créatifs et innovateurs dans les domaines résidentiel, commercial et institutionnel. Le jury a apprécié de nombreux aspects du nouvel hôpital, comme en témoignent les 5 extraits de ses commentaires plus bas.

Prix établissement de santé et de recherche

1 Photo : Adrien Williams

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Innovant et symbolique pour l’avenir des hôpitaux comme de la santé au Québec. Les plus hautes technologies au service de la médecine et des patients sont intégrées de manière esthétique. La signalétique, la luminosité, les points de vue sur l’extérieur et les intégrations d’œuvres d’art, qui offrent une accessibilité culturelle pour tous, édifient un travail d’orfèvres au service de l’homme.patrimoniale du site. Un projet référence en design.

Prix projet de l’année Ce projet massif relève de grands défis dans un milieu hostile déconstruit pour atteindre des solutions à l’échelle humaine. Le choix judicieux des matériaux, l’intégration de l’art et le souci de l’esthétisme même dans les espaces technologiques servent la mission accomplie de prendre en compte tous les individus. Une remarquable réalisation à tous points de vue. Un accomplissement qui ajoute à la fierté de la Ville UNESCO du design qu’est Montréal.

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Prix aire commune

Photo : Adrien Williams

Une sensation immédiate et bienfaisante de lieu commun. La gestion de l’espace fluide, par son axialité et ses interconnexions, confère une continuité visuelle. La conservation de façades en pierres d’origine restaurées apporte aussi une réinterprétation de la part patrimoniale du site. Un projet référence en design.

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Prix hors catégorie Pièce unique de la ville de Montréal, presque toujours opposée à ce type de pont au-dessus des artères publiques, la passerelle — reliant la tour logistique au reste du centre — souligne la circulation et marque l’entrée de l’hôpital de son acier délicat perforé, telle une œuvre d’art au matériau noble qui s’illumine la nuit. Bel exercice fonctionnel et créatif.


La « déconstruction » extérieure se termine cet été, l’excavation et le pieutage, qui sont déjà entamés, se poursuivront jusqu’à la fin de l’automne. La structure sortira de terre et atteindra 19 étages d’ici l’automne 2019. L’aménagement et la finition seront achevés un an plus tard. Enfin, le projet sera terminé en 2021.

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Déconstruire sans fracas Le maître d’œuvre Pomerleau réalise la dernière partie du complexe hospitalier. Il s’est attaqué à la démolition intérieure de l’Hôpital Saint-Luc, dans les semaines suivant le déménagement du matériel et le transfert des patients dans les nouvelles installations. Les équipes à l’œuvre parlent plutôt de « déconstruction », car leur travail est très méthodique et minutieux en raison de la proximité avec l’hôpital existant – jusqu’à 61 cm à certains endroits! – et le quartier avoisinant. Il faut dire que le travail des équipes est suivi de près : des sondes évaluent le niveau des vibrations, de la poussière et du bruit afin d’ajuster les techniques, au besoin. De plus, la plupart des matériaux sont récupérés selon les normes de la certification visée LEED argent.

Prochaines étapes : >> Fin de la « déconstruction » : été 2018 >> Fin de l’excavation et du pieutage : automne 2018 >> Fin de l’érection de la structure : automne 2019 >> Fin de l’aménagement et de la finition : fin 2020 >> Livraison de la dernière phase : printemps 2021

Dernière phase du complexe hospitalier : de l’émotion à l’innovation Photo : Adrien Williams

Prix accessibilité universelle Plus qu’une exigence sociale, c’est une invitation humaine qui démocratise les espaces. Relevant tous les défis qu’une telle construction imposait sans rien laisser au hasard. Les rampes sont placées aux mêmes endroits que les escaliers de tous types d’usagers. Un parcours hospitalier qui réunit les individus dans l’égalité.* * Le CHUM continue d’évaluer et d’ajuster la fonctionnalité de certains accès et espaces afin d’optimiser davantage le parcours des personnes à mobilité réduite.

« C’est incroyable, j’ai accouché de mes deux enfants ici ! », raconte une passante à son amie, alors qu’elles déambulent sur le trottoir tout en observant ce qu’il reste de l’Hôpital Saint-Luc. Le chantier de démolition, en plein centre-ville, attire l’attention et suscite beaucoup d’émotion chez les Montréalais, les patients et le personnel du CHUM. Les pierres décoratives, les plaques commémoratives et des artéfacts ont été soigneusement conservés et seront intégrés ou encore exposés dans la dernière phase de l’hôpital. Cette nouvelle section, qui longera le boulevard René-Lévesque et la partie de la rue Saint-Denis, au nord de la rue De la Gauchetière, abritera l’entrée principale (1000, rue Saint-Denis) et comptera des cliniques, des bureaux, des stationnements, une bibliothèque et un amphithéâtre dignes d’un hôpital universitaire du 21e siècle mettant de l’avant sa mission de recherche et d’enseignement.

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« J’ai pu être témoin d’une très grande évolution dans   le domaine de la santé durant mes 27 années de service   au CHUM. J’ai collaboré, notamment, à l’inauguration   du service des soins palliatifs, et je veux continuer   de contribuer à ces grandes avancées. Grâce au don de mon  assurance vie, je suis fière de savoir que ma contribution  profitera aux générations futures, et ce, pour longtemps. »  - Madame Maria de Jésus Viana, donatrice de la Fondation du CHUM

LE DON PLANIFIÉ, Y AVEZ-VOUS PENSÉ ? UN HÉRITAGE DURABLE En faisant un don à la Fondation du CHUM, vous contribuez directement au bien-être des centaines de milliers de patients qui confient leur santé aux équipes soignantes de notre centre hospitalier, année après année. Si vous souhaitez exprimer votre appui, le don planifié est l’une des options qui s’offrent à vous. Après avoir établi une formule adaptée pour vous, le don planifié devient un outil qui tient compte de votre situation financière tout en vous permettant de bénéficier d’avantages fiscaux importants.

Legs testamentaire Le don par testament vous permet de léguer un montant, un bien précis ou un pourcentage de vos avoirs à la Fondation. C’est un moyen simple et accessible de nous appuyer. Le don par testament donne droit à un reçu fiscal qui peut être utilisé lors de la déclaration de revenus du défunt. Ainsi, ce reçu réduit considérablement l’impôt devant être acquitté par la succession.

Police d’assurance vie Le don d’assurance vie vous permet de poser un geste significatif envers la Fondation en ne déboursant qu’une portion du capital donné. C’est une façon simple de laisser un grand héritage pour la santé tout en bénéficiant d’avantages fiscaux importants, pour vous ou votre succession.

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Titres cotés en bourse Le don d’actions, d’obligations, d’épargne à terme, de fonds communs de placement ou d’autres titres comparables conviennent particulièrement aux personnes qui possèdent des titres qui ont pris une valeur notable depuis leur acquisition. Sur le plan fiscal, c’est l’une des façons les plus avantageuses de donner.

Soutenir la Fondation, c’est contribuer à la croissance de notre plus grande richesse : la santé ! Vous êtes intéressés à en savoir davantage sur les types de don planifié ? Communiquez avec nous dès aujourd’hui ! Si vous souhaitez faire un don planifié à la Fondation du CHUM, veuillez nous en faire part. Nous aimerions pouvoir vous remercier et reconnaître votre geste dès maintenant. Michelle Niceforo Directrice, développement philanthropique 514 890-8365 | 1 877 570-0797, poste 8365 michelle.niceforo.chum@ssss.gouv.qc.ca

Véronic DiCaire, la nouvelle voix de la Fondation ! C’est avec beaucoup de fierté que Claude Meunier,   porte-parole bénévole de la Fondation, a annoncé   l’implication de Véronic DiCaire à titre   de nouvelle ambassadrice lors   du Dîner gastronomique, le 18 juin dernier !

Lors de cette soirée grandiose célébrant les 20 ans de la Fondation,   ce duo éclaté a su charmer les 600 convives qui étaient réunis pour  montrer leur engagement envers les patients du CHUM. « Soutenir la santé est, pour moi, une évidence ! C’est un vrai plaisir   de me joindre à l’équipe pour faire rayonner la cause et sensibiliser la  population à l’importance d’appuyer la Fondation du CHUM.   Je suis fière de pouvoir collaborer avec mon cher ami Claude   et de m’unir aux donateurs qui ont à cœur notre mission ! »   - Véronic DiCaire  La Fondation est choyée de compter sur l’appui   de la célèbre chanteuse et imitatrice qui s’est engagée   à endosser la cause aux côtés de Jonathan Drouin.   Nous aurons la chance de compter sur son talent   et son humour dans le cadre de diverses   activités et sollicitations ! Restez à l’affût !

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sible Est-il pos plus ir n e de dev heureux?

Faire la différence c'est d'être bénévole au CHUM

À la recherche du bonheur?

Le bonheur est-t-il génétique?

Une minute à méditer Est-il possible de devenir plus heureux? C’est ce qu’enseignent les sagesses spirituelles depuis longtemps. Matthieu Ricard, qui fut traducteur du Dalaï-Lama, avance que le bonheur n'est pas quelque chose qui nous arrive, mais une compétence que nous développons. La recherche ne le dément pas. Des chercheurs1 ont soutenu que si 50 % de notre prédisposition au bonheur réside dans les gènes hérités à la naissance, 40 % de notre bonheur dépend de notre attitude face à ce qui nous arrive. Étonnamment, ce qui nous arrive ne représente que 10 % des nuages dans le ciel du bonheur. Spiritualités et sciences s’entendent pour dire qu’avec un entraînement approprié, le niveau de bonheur peut s’accroître. « Tout le monde ne peut devenir champion de vélo. Mais tout le monde possède le potentiel de faire des progrès immenses, à vélo ou dans le domaine du bonheur 2 », ajoute Matthieu Ricard. Danièle Bourque, docteure en sciences des religions et intervenante en soins spirituels au CHUM 1

Lyubomirsky, Sonja (2008). The How of Happiness. New York: Penguin Press.

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Ricard, Matthieu (2004), Plaidoyer pour le bonheur. Paris : Nil éditions.

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Je m'implique en santé!


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