chumagazine, volume 1 numéro 2, mai 2010

Page 1

Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 1

Volume 1 numéro 2, mai 2010

Dossier profession infirmière

14

Un modèle de patient

Si les infirmières ont aujourd’hui de multiples carrières devant elle, les patients qu’elles soignent sont aussi très variés. Difficile donc d’en choisir un parmi la multitude. chumagazine s’est plutôt demandé ce que pouvait être un patient-type. Tout comme la population générale, il gagne en âge et requiert des soins de plus en plus spécialisés. M. André Robinson, un patient opéré pour une arthroplastie de la hanche, répondait bien à ce profil.

André Robinson a été opéré à la hanche par le Dr Luc Pilon de la clinique d’orthopédie du CHUM.

CRCHUM : La première pelletée de terre 4 Des conférences sur le cerveau 24 Une prix Nobel au CRCHUM 30

Des outils pour diabétiques et leurs soignants 10

Une thèse sur le travail social 29

Les résultats du sondage sur chumagazine 31

vox pop

Photo Luc Lauzière

L e code vestimentaire : 12 un an après ?


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 2

chumagazine est publié par la Direction des communications du CHUM 3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8

Formé de l’Hôtel-Dieu, de l’Hôpital Notre-Dame et de l’Hôpital Saint-Luc, au cœur de Montréal, le CHUM est le plus grand centre hospitalier universitaire francophone en Amérique du Nord. À ce titre, il occupe une place prépondérante dans l’application d’approches de soins novatrices, dans la recherche de nouvelles connaissances, de même que dans la transmission du savoir auprès des professionnels et futurs professionnels de la santé. En plus d’accueillir la clientèle adulte des secteurs géographiques de son territoire désigné, le CHUM reçoit des patients de partout au Québec dans les spécialités où il possède une expertise reconnue, notamment en oncologie, maladies cardiovasculaires et métaboliques, neurosciences, médecine des toxicomanies, hépatologie (spécialité des maladies du foie), transplantation d’organes, plastie de reconstruction y compris les soins aux grands brûlés et, plus récemment, gestion de la douleur chronique.

Éditrice Ève Blais Rédactrice en chef Camille Larose Journalistes-reporters Sandra Aubé, Alexandra Ouimet, Lucie Poirier, Anne Whiteside Collaboration Richard Ashby, Sophie Cadorette, Wilmina Détournel, Priscilla Généreux, Andy Labissière, Marie-Carla Thermidor Conception graphique Chantal Claude Photographes Luc Lauzière (page couverture et article correspondant), Dominique Lalonde, Stéphane Lord, Mikaël Ohana, Martin Viau Comité de lecture Christian Beaulieu, Sophie Cadorette, Éloi Courchesne, Pierre Duschesneau, Isabelle Fonteret, Annie Kobril, Joanne Lefort, Nathalie Léveillé, Lucie Poirier, Anne Whiteside Conseiller publicitaire Xuân-Huy Nguyen, artboum@b2b2c.ca, 450 882-3702 Conseiller graphique à la publicité André Dubois Impression Imprimerie R.M. Hébert

Structuré en grandes unités cliniques regroupant plusieurs spécialités, le CHUM place le patient au cœur de toutes ses actions, de sorte que ce sont les spécialistes qui se relaient auprès du patient et non l’inverse. Une réalité qui sera de plus en plus tangible grâce à la construction du futur CHUM, au 1000 rue Saint-Denis, et de son centre de recherche avoisinant, où médecins, chercheurs et autres professionnels de la santé travailleront coude à coude sous un même toit.

Pour joindre la rédaction chumagazine.chum@ssss.gouv.qc.ca camille.larose.chum@ssss.gouv.qc.ca, 514 890-8000, poste 35868

Le patient est au cœur de toutes nos actions (et en page couverture de chumagazine).

Disponible sur l’intranet accueil/dc/publications/chumagazine/volume1numero2

Hôtel-Dieu du CHUM 3840, rue Saint-Urbain Montréal (Québec) H2W 1T8

ISSN 1923-1822 chumagazine (imprimé) ISSN 1923-1830 chumagazine (en ligne)

chumagazine est publié dix fois l’an, tous les mois sauf juillet et août. Les textes et photos doivent parvenir à la rédaction six semaines avant la parution du numéro mensuel. Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter la lecture et désigne aussi bien les hommes que les femmes. Les articles de chumagazine peuvent être reproduits sans autorisation, avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées sans autorisation.

Disponible sur le web chumagazine.qc.ca

Hôpital Notre-Dame du CHUM 1560, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 4M1 Hôpital Saint-Luc du CHUM 1058, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 3J4 Un seul numéro de téléphone 514 890-8000

Exceptionnellement, la rubrique des Nouvelles du RUIS, faute d'espace, n'est pas publiée dans ce numéro. Elle revient dans le numéro de juin.

2 l chumagazine Mai 2010


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 3

Édito

Danielle Fleury, directrice des soins infirmiers

Photo Luc Lauzière

Place aux infirmières ! Trop souvent, le public ou même les collègues ont une représentation unidimensionnelle du travail de l’infirmière dans un établissement de santé. Le présent numéro de chumagazine apporte une vision contemporaine de son travail. En effet, au CHUM, il existe de multiples possibilités d’avoir une carrière riche et diversifiée. Ainsi, en présentant le portrait d’infirmières et d’infirmiers du CHUM, on se rend compte qu’il existe plusieurs façons de se réaliser comme professionnels de la santé. Un des rôles de la Direction des soins infirmiers (DSI), en partenariat avec la Direction des regroupements clientèles, est de soutenir les infirmières et les infirmières auxiliaires dans leur développement professionnel. Que ce soit par des programmes structurés d’encouragement aux études ou des offres à vivre des expériences sortant de l’ordinaire, l’infirmière ou l’infirmière auxiliaire qui le désire est accompagnée. La DSI est très fière de la création d’une structure de consultation quasi unique dans le réseau de la santé québécois : le comité de la pratique clinique en soins infirmiers. Une initiative du CII du CHUM (Conseil des infirmières et infirmiers), le comité de la pratique clinique en soins infirmiers est opérationnel depuis le 1er avril 2009. Composé d’une soixantaine d’infirmières et d’infirmières auxiliaires représentant toutes les unités de soins des trois hôpitaux, le comité a pour mandat de discuter, d’échanger de l’information et surtout de prendre des décisions en lien avec des dossiers cliniques. Le 7 avril dernier, le comité en était à sa cinquième réunion. Dans chacune des réunions, les sujets discutés visent le développement de la pratique des professionnels en soins infirmiers et l’amélioration de la communication au sein des équipes de travail. Les problèmes sont discutés ouvertement et les solutions évaluées au mérite. La libération de ces infirmières et infirmières auxiliaires constitue une opération complexe pour les infirmières chefs d’unité mais l’importance de ce forum pour les équipes de soins et la chance d’influencer les décisions touchant leur pratique valent ces efforts. D’ailleurs, à chacune des rencontres, les membres du comité ont fait preuve d’un engagement soutenu. Alors, place aux infirmières !

La dernière réunion du comité de la pratique clinique Photo Dominique Lalonde

chumagazine Mai 2010 l 3


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 4

CCV

Le futur CRCHUM tel que révélé lors de la conférence de presse du 25 mars 2010.

CRCHUM

Une première pelletée de terre, un tournant pour le CHUM l fallait voir la quantité de personnes qui s’étaient déplacées au 300 Viger (édifice Vidéotron), le jeudi 25 mars dernier, pour comprendre la portée de l’annonce. Le coup d’envoi des travaux de construction du Centre de recherche du CHUM a été donné, devant un auditoire de près de 150 invités et journalistes. Le directeur général du CHUM, M. Christian Paire, a joué les maîtres de cérémonie, animant la conférence de presse et cédant la parole aux dignitaires présents à la table d’honneur : le premier ministre du Québec, M. Jean Charest, la présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de l’Administration gouvernementale, Mme Monique Gagnon-Tremblay, le Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Jacques Turgeon, directeur du CRCHUM ainsi que la Dre Marie-Josée Dupuis, directrice de l’enseignement. Le CRCHUM regroupera en un seul lieu ses 110 équipes de recherche qui sont présentement réparties sur six sites : « Le CHUM disposera bientôt d’une installation de pointe ultra moderne, bien aménagée et dotée d’équipements de haute technologie qui bénéficiera aux chercheurs et aux patients. Ce centre permettra non seulement de renforcer la position de Montréal comme pôle des sciences de la vie, mais contribuera également à sa vitalité économique et à son

I

4 l chumagazine Mai 2010

rayonnement international», a affirmé M. Christian Paire. De son côté, le premier ministre Jean Charest a souligné que cette annonce «marque donc le passage de la phase de planification à celle de la réalisation du projet» du CHUM qui, il est important de le dire, emprunte un tournant important de son histoire.

Le proposant retenu pour la construction du CRCHUM Le consortium Accès Recherche Montréal obtient le contrat de 470 millions de dollars, ayant présenté un projet conforme aux besoins et exigences du CHUM et offrant la meilleure valeur pour le secteur public. Accès Recherche Montréal assurera la conception, la construction et l’entretien du nouveau Centre de recherche pour les trente prochaines années. L’édifice construit à neuf regroupera des activités administratives, d’enseignement et de recherche.

Recherche et excellence Le CRCHUM, qui emploie actuellement plus de 1300 personnes, réunira sous un même toit les chercheurs, les étudiants, les stagiaires postdoctoraux et le personnel administratif. Le directeur du Centre de recherche, M. Jacques Turgeon, croit que cette concentration des forces de la recherche « nous propulsera vers des sommets d’excellence inégalés, en plus de freiner l’exode des cerveaux. »

Le CIEF : une référence en enseignement Le CIEF (Centre intégré d’enseignement et de formation) est une part importante du projet, qui fusionne les trois centres d’apprentissage du CHUM. La Dre Marie-Josée Dupuis, directrice de l’enseignement, estime qu’il fera du CHUM un modèle de référence en matière d’enseignement, fournissant une occasion unique d’instaurer de nouvelles façons de faire afin de mieux intégrer les concepts de sécurité des soins, dans un contexte de collaboration interdisciplinaire.

Sur le terrain Sur le terrain, les équipes de chantier s’attaqueront, dans un premier temps au dégarnissage de l’intérieur de l’édifice Vidéotron, avant de le démolir complètement. Au cours de l’été, grues, pépines et autres machineries lourdes prendront d’assaut l’îlot bordé par les rues Viger, Saint-Denis et Saint-Antoine ainsi que par la bretelle de l’autoroute Ville-Marie. Le chantier s’étalera sur une période de près de trois ans. SA


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 5

Félicitations !

Danielle Fleury Mme Danielle Fleury, directrice des soins infirmiers, est la récipiendaire 2010 du Prix Jeanne-Mance décerné par l’Ordre régional des infirmières et infirmiers de Montréal-Laval (ORIIM/L). Ce prix vise à reconnaître une infirmière gestionnaire, membre de l’ORIIM/L, travaillant au sein des établissements du réseau de santé et des services sociaux dont le leadership, les réalisations et les compétences professionnelles et personnelles ont contribué au développement des soins infirmiers ainsi qu’à l’amélioration des soins de santé à la population par une influence positive auprès de ses équipes. Son prix lui sera décerné lors de la Soirée distinction de l’ORIIM/L du 9 juin prochain. Tous les membres de la Direction des soins infirmiers du CHUM la félicitent pour l’obtention de ce prix tout à fait mérité. Photo Stéphane Lord

Dr Vincent Poitout

Une première pelletée de terre symbolique pour le CRCHUM. De gauche à droite, Richard Deschamps, Ville de Montréal, Dre Marie-Josée Dupuis, directrice de l’enseignement, Jacques Turgeon, directeur du CRCHUM, Yves Bolduc, ministre de la Santé et des Services sociaux, Jean Charest, Premier ministre du Québec, Monique Gagnon-Tremblay, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de l’Administration gouvernementale, et Christian Paire, directeur général du CHUM. Photos Luc Lauzière

Le Prix du jeune scientifique Great-West Life, London Life et Canada Life, qui encourage les chercheurs en début de carrière, a été attribué au Dr Vincent Poitout, pour ses recherches sur les mécanismes de régulation de la sécrétion d’insuline chez les gens atteints de diabète. Le chercheur est aussi directeur adjoint scientifique, recherche fondamentale du CRCHUM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le diabète et la fonction de la cellule bêta-pancréatique. Photo Stéphane Lord

chumagazine Mai 2010 l 5


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 6

CCV

Jacques Morency est directeur adjoint à la DST.

Photo Luc Lauzière

DST-CCV

Plus verts aujourd’hui pour le CHUM de demain odernisation des centrales thermiques, réduction de l’utilisation d’eau potable et campagne de sensibilisation à l’efficacité énergétique : depuis quelque temps, les mesures pour économiser énergie et ressources se multiplient au CHUM. La Direction des services techniques (DST) prend le virage du développement durable et travaille à la création d’une politique pour encadrer les pratiques environnementales du centre hospitalier. Le développement durable se définit comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Il concilie à la fois développement économique et social, ainsi que la protection de l’environnement. Avec la venue du futur CHUM, ce dernier volet retient présentement l’attention. « Il y a encore peu de politiques de développement durable dans les centres hospitaliers », explique M. Jacques Morency, directeur adjoint à la DST. « Côté environnement, on sait que le CHUM au centre-ville sera résolument tourné vers le futur. La question de l’efficacité énergétique est une partie importante du projet. C’est pourquoi on se devait de faire le saut dès maintenant. »

M

6 l chumagazine Mai 2010

Visez vert au CHUM La DST prépare la venue d’inspecteurs du programme BOMA BESt, Visez vert. Il s’agit d’un programme canadien de certification environnementale pour les immeubles existants. Les inspecteurs analyseront notamment l’audit énergétique, le plan de gestion et de réduction de la consommation d’énergie, l’audit sur l’eau, le programme de recyclage, la gestion des matières dangereuses et de l’environnement intérieur. Ils décideront par la suite du niveau d’accréditation du CHUM (il y en a quatre). «Pour que le virage vert du CHUM soit un succès, nous devrons tous nous engager», croit M. Morency. Le premier succès du virage vert du CHUM : la consommation d’énergie, en baisse marquée. Une réduction que l’on doit à la réalisation de plusieurs projets, grands et petits, depuis 2003. À l’HôtelDieu, des travaux de modernisation du réseau d’eau glacée servant à la climatisation et de récupération d’énergie ont notamment été réalisés. À l’Hôpital Notre-Dame, c’est une chaufferie satellite fonctionnant au gaz naturel qui a été installée : « On prévoit se départir complètement du système de chauffage au mazout », affirme M. Morency. Du côté de l’Hôpital Saint-Luc, la centrale thermique a eu droit à des travaux de modernisation. « L’énergie, c’est une grande préoccupation au CHUM. Un ingénieur spécialisé en économie d’énergie travaille d’ailleurs spécifiquement à la réduction de notre consommation, évaluée à près de 9 millions de dollars chaque année. »

Le développement durable dans le futur CHUM La notion de développement durable est par ailleurs partie intégrante du dossier du futur CHUM. « En ce qui a trait à la construction, les entrepreneurs sont tenus de respecter les normes environnementales les plus strictes, avance M. Morency. Quand l’hôpital sera construit, ce seront alors les saines pratiques d’entretien et d’économie d’énergie qui devront être appliquées. » Grâce à des simulations par ordinateur, on sait déjà que le bâtiment sera des plus performants au niveau énergétique consommant près de 36 % de moins que les normes gouvernementales en vigueur. La direction du CHUM entend également obtenir l’accréditation LEED Argent (Leadership in Energy and Environmental Design), un programme de certification et un point de référence international pour le design, la construction et l’opération des bâtiments durables à haute performance. C’est tout le projet du CHUM au centre-ville qui sera évalué, en partant des matériaux utilisés pour la construction, jusqu’aux places de vélo et l’accès direct au métro. SA


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 7

chumagazine Mai 2010 l 7


Reconnaissance

Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 8

Mme Joumana Fawaz, infirmière mentore.

Photo Luc Lauzière

Une mentore parmi les mentors Mme Joumana Fawaz, conseillère en soins infirmiers et présidente du Conseil des infirmières et infirmiers, participe depuis deux ans au programme de mentorat instauré par la Direction des soins infirmiers. Elle est la mentore d’une douzaine de jeunes recrues! chumagazine souligne à travers elle la pertinence de ce programme et son importance pour les nouvelles infirmières. En plus, tant les mentors que les mentorés en bénéficient. Propos recueillis par Alexandra Ouimet

chumagazine : Quel rôle jouez-vous auprès des mentorés ?

Que retirez-vous de votre expérience de mentore ?

En général, les mentorés ont simplement besoin d’être écoutés et rassurés, un besoin simple auquel il est toutefois essentiel de répondre. C’est parfois difficile pour les jeunes infirmières de demander de l’aide. Elles ont souvent peur de ne pas être à la hauteur ou d’être mal jugées. Ce qui est bien avec le programme de mentorat, c’est qu’il est vraiment conçu pour les accompagner et leur faire savoir que leur bien-être au travail importe au CHUM. Les rencontres sont confidentielles, tiennent compte des horaires de travail de chacun et se déroulent habituellement à l’extérieur du milieu de travail, souvent même de l’hôpital.

Il est très gratifiant de voir que notre expérience et nos conseils peuvent vraiment améliorer les choses. J’en retire en plus une reconnaissance de mon expertise, tant de la part de mon milieu que des jeunes infirmières que j’aide. D’autant plus que nous nous rendons compte parfois instantanément du bien que nous leur apportons, ce qui est extrêmement valorisant.

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer au programme de mentorat ? Je trouve extrêmement important de s’intégrer adéquatement au milieu de travail : c’est la seule façon d’apprécier vraiment la profession. J’avais moi-même trouvé difficile de jongler avec les attentes et les obligations au début de ma carrière. Le programme de mentorat est donc là pour ça. Comme la pratique infirmière est de plus en plus rigoureuse, je désirais aider les jeunes recrues, afin qu’elles se sentent rapidement à l’aise et que, par conséquent, elles se plaisent au CHUM et y restent.

8 l chumagazine Mai 2010

chumagazine a aussi interrogé Mme Ann Gobeil, infirmière au 9e Ouest à l’Hôpital Saint-Luc, une mentorée depuis près d’un an.

Qu’avez-vous retiré de votre expérience du mentorat ? J’y ai trouvé une aide, une écoute, un soutien. Ça fait du bien de pouvoir se confier sans jamais se sentir jugée. C’est réconfortant de savoir que notre mentor est toujours là pour nous. Cette relation m’a permis aussi de définir rapidement mes forces et mes faiblesses et de m’ajuster en conséquence.

Quels sont les avantages de s’inscrire au mentorat ? La grande disponibilité et l’ouverture d’esprit des mentors favorisent une intégration plus rapide. Surtout, avoir à notre disposition un guide généreux au début de notre pratique augmente notre confiance.


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 9

Le programme de mentorat démontre en outre qu’aider et reconnaître les autres peut favoriser notre propre reconnaissance.

S.O.S. mentorat : le 36246 La DSI a récemment mis à la disposition de tous une boîte vocale appelée S.O.S. mentorat où les CEPI et infirmières depuis moins de deux ans au CHUM peuvent communiquer pour n’importe quel problème lié à leur travail, le poste 36246. La DSI a toujours besoin de nouvelles mentores : s’inscrire auprès de Mme Josée Clément, au poste 34348.

La chaîne de la reconnaissance Dans l’édition de chumagazine d’avril 2010, Fabienne Laplante, infirmière en cardiologie au 6e CD, Hôpital Notre-Dame, recevait avec beaucoup d’émotion une carte coup de cœur des mains de la Dre Michèle de Guise. À son tour, Fabienne Laplante a tenu à témoigner sa reconnaissance à une personne très appréciée dans son service, le préposé aux bénéficiaires René Adam. Au dire de Fabienne, René est travaillant, prévoyant et infiniment professionnel. Quand un patient est vu par René, on sait que tous les soins de base ont été bien administrés. Sur la carte de Fabienne Laplante remise à René Adam, on pouvait lire ces quelques mots : « Notre travail de tous les jours en est un d’équipe. Mon coup de cœur va pour toi, René, pour ton engagement et ton grand respect pour le patient. Tu es indispensable ! » René Adam, préposé aux bénéficiaires depuis 7 ans au CHUM, aura maintenant comme mission de reconnaissance de désigner une personne qu’il apprécie tout particulièrement. À suivre dans le numéro de juin… NDLR : Même s’il a été très ému par ce geste de gratitude et qu’il entend bien poursuivre la chaîne, René Adam a préféré ne pas se faire photographier. Les cartes coup de coeur sont disponibles dans les agendas du CHUM ou dans l’intranet.

chumagazine Mai 2010 l 9


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 10

Livres, affiches, carnets…

Toujours plus d’outils pour les personnes diabétiques et leurs soignants

L’équipe de l’unité de jour du diabète de l’Hôtel-Dieu : Michelle Messier, nutritionniste, Dre Sophie Bernard, endocrinologue, Cynthia Turcotte, psychologue Ph. D., Lyne Gauthier, pharmacienne, Françoise Desrochers, infirmière clinicienne, Catherine Noulard, nutritionniste, Stéphanie Chanel Lefort, agente administrative. Absente : Thérèse Surprenant, nutritionniste. Photo Dominique Lalonde

’équipe de l’unité de jour du diabète de l’Hôtel-Dieu du CHUM est reconnue pour son manuel Connaître son diabète… pour mieux vivre qui en était à sa 7e édition en 2009. Ce guide très complet, recommandé par Diabète Québec, traduit en anglais, est une référence incontournable pour tous les diabétiques. Continuellement mis à jour, il connaît un franc succès à chaque réédition. Loin de s’asseoir sur ses lauriers, cette équipe dynamique développe continuellement de nouveaux projets et outils, tant pour les diabétiques que pour les équipes qui les soignent. À tel point

L

10 l chumagazine Mai 2010

qu’il a semblé pertinent de créer une liste recensant tous les outils disponibles et les moyens de se les procurer, explique Mme Françoise Desrochers, infirmière clinicienne. Outre le populaire et réputé livre, cette liste comprend un très pratique Carnet d’autocontrôle de la glycémie, maintenant à sa 4e édition, chaque fois amélioré et contenant les cibles glycémiques recommandées dans les dernières lignes directrices. Le patient diabétique peut au jour le jour y noter ses glycémies dans le but de les maintenir le plus près possible de la normale, diminuant ainsi les risques de développer des complications oculaires,

rénales, cardiaques et aux membres inférieurs, avec des explications très visuelles fournies. Ce carnet permet de noter les glucides consommés aux repas, les activités physiques de la journée ainsi que le suivi de ses analyses. Un must ! Également fort utiles aux diabétiques, les Tables des doses d’insuline pour l’insulinothérapie intensive. Finie la calculatrice! À la manière des tableaux de calcul des taux d’intérêt pour hypothèque, on y trouve d’un seul coup d’œil les doses d’insuline à prendre selon les apports alimentaires en glucides. Tous pourront se pratiquer en utilisant le Guide d’apprentissage pour l’ajustement des doses d’insuline


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 11

grâce auquel les patients apprennent à modifier eux-mêmes leurs doses d’insuline et à devenir plus autonomes. Les soignants pour leur part trouveront fort pratique une affiche illustrant les types d’insuline, les débuts, pics et durées d’action, le moment optimal d’injection, ainsi que les stylos utilisés pour chaque insuline. Il existe également deux feuilles éducatives, l’une décrivant les types d’insuline, les sites d’injection, le matériel et les techniques d’injection, l’autre décrivant, cette fois avec photo couleur grandeur nature, tous les comprimés d’antidiabétiques oraux (ci-contre) et, au verso, tous les stylosinjecteurs, les insulines et les types d’aiguille. Cette dernière a connu un si vif succès qu’elle fut presque immédiatement épuisée. Une réédition est donc déjà à l’ordre du jour qui intégrera les nouveaux stylos. Un travail colossal quand on songe qu’il a fallu obtenir l’autorisation de chaque compagnie ! Toute cette artillerie, infiniment soignée, a été présentée le 26 mars dernier à l’Association des infirmières et infirmiers en diabétologie du Québec (AIIDQ). Le matériel est disponible à travers tout le Québec pour tous les professionnels du réseau. La philosophie de partage qui a toujours été l’apanage de cette équipe reçoit ici une reconnaissance qui lui revient de plein droit. Rappelons que l’équipe (infirmière, diététiste, psychologue et médecin) offre toujours des cours aux personnes diabétiques, de quatre et de deux jours, avec relance d’une journée tous les six mois pour celles qui le désirent. Mme Lyne Gauthier, pharmacienne, bien qu’assignée ailleurs au CHUM, demeure très active auprès de l’équipe multidisciplinaire de l’unité de jour dans l’élaboration des outils éducatifs. Il n’est pas nécessaire d’être patient du CHUM pour s’inscrire au cours, ni même d’être envoyé par un

médecin. L’équipe offre aussi des cours adaptés à des clientèles particulières, par exemple les amblyopes et les aveugles. Un carnet en braille a été développé ainsi que des recettes faciles calculées en glucides pour aider les personnes ayant des troubles visuels. Les équipes de l’Hôpital Notre-Dame et de l’Hôpital Saint-Luc donnent également des cours ou rencontrent individuellement des patients diabétiques, dont les femmes avec grossesse à risque. Le CHUM n’est pas pour rien reconnu le

meilleur dans les soins et l’enseignement aux diabétiques. En préparation par trois diététistes, Michelle Messier, Catherine Noulard et Thérèse Surprenant, des signets pour aider les diabétiques (et pourquoi pas n’importe qui soucieux de sa santé) à mieux choisir les aliments de certains groupes, par exemple les pains, biscuits, céréales, yogourts, mets et desserts congelés. « Pour en connaître plus, communiquez avec Françoise Desrochers au poste 14660 ». CL

chumagazine Mai 2010 l 11


Vol 1 no 2 10-05-13 11:51 Page 12

VOX POP

Code vestimentaire : Reporter : Anne Whiteside Photographes : Dominique Lalonde, Martin Viau

Marie-France Champagne, soins infirmiers en pneumologie, Hôtel-Dieu. Il est important pour le patient de pouvoir identifier rapidement le personnel qui s’affaire autour de lui, qu’il soit médecin, infirmière, préposé ou autre. Dans certaines unités, l’uniforme des infirmières est de la même couleur. Ailleurs, en pneumologie par exemple, les couleurs et les motifs des uniformes sont différents et c’est très difficile pour le patient de différencier l’infirmière du préposé. Mes collègues et moi serions très ouverts à l’idée de porter un uniforme de type standard et de même couleur. L’application du code vestimentaire est crucial dans le domaine de la santé : il contribue à une image professionnelle rassurante et aide à établir un lien de confiance.

Irina Rusu, travailleuse sociale en psychiatrie, Hôpital Notre-Dame. Dans un établissement prestigieux du secteur public comme le CHUM, il est nécessaire d’avoir un code vestimentaire pour éviter les excès, surtout en période estivale, par respect pour les patients et les collègues. Étant donné que les travailleurs sociaux sont presque toujours en contact avec la clientèle, il est d’autant plus important d’avoir une tenue vestimentaire adéquate. Je crois que l’entrée en vigueur du code vestimentaire a permis en quelque sorte d’uniformiser et d’assurer une apparence plus professionnelle, particulièrement parmi le personnel non clinique. Personnellement, je porterais des jeans à l’occasion, même si mes goûts vestimentaires sont plutôt classiques.

12 l chumagazine Mai 2010

Julie Labelle, agente administrative, préadmission, Hôpital Saint-Luc. Je suis plutôt conservatrice de nature et je n’ai pas eu à changer quoi que ce soit dans ma garde-robe depuis l’application du code vestimentaire, il y a un an. Par contre, je suis tout à fait en faveur de l’application du code vestimentaire, par professionnalisme, tout simplement, et par respect pour mes collègues et les patients

Dominique Laberge, agente d’approvisionnement, Hôtel-Dieu. Employée au CHUM depuis 10 mois, je n’ai pas eu à me constituer une garde-robe pour le travail puisque, dans le cadre de mes fonctions, il est tout à fait normal d’avoir un sens du professionnalisme, incluant le respect du code vestimentaire.


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 13

Francine Beaumont,

un an après ? Un an après l’entrée en vigueur du code vestimentaire au CHUM et à quelques mois de la période estivale, chumagazine a parcouru les corridors des trois hôpitaux pour échanger sur la question et recueillir des impressions.

Andrée Séguin, archiviste, Hôpital Notre-Dame. L’an dernier, j’ai profité du rabais de 15 % offert par La Baie pour m’acheter de nouveaux vêtements de travail. Je trouve important que les employés se soucient de leur interaction avec les usagers. Les valeurs de jugement, de respect et de compassion s’expriment autant par une tenue vestimentaire que par un comportement appropriés. Par contre, certaines de mes collègues apprécieraient de porter des jeans pour travailler dans les classeurs et je les comprends.

agente administrative aux archives médicales, Hôpital Notre-Dame. Je comprends la position de l’employeur mais, peu avant l’entrée en vigueur du code vestimentaire, j’avais acheté plusieurs très belles jupes en denim de différentes couleurs. Ce fut une grosse dépense et je n’ai jamais pu les porter au travail. Bien sûr que j’ai été très déçue! Depuis, j’ai acheté cinq uniformes.

Rolande Louis-Pierre, Daniel Tourangeau, chef d’équipe des journaliers, de la menuiserie et de la peinture, STB CHUM, Hôpital Saint-Luc. Le port de l’uniforme a toujours été en vigueur dans mon secteur depuis mon arrivée au CHUM en 1977. Je suis en faveur de ce code vestimentaire et la plupart des employés aussi. C’est l’employeur qui défraie les coûts. Lorsque nous circulons dans l’hôpital, l’uniforme a l’avantage d’officialiser et d’identifier immédiatement l’équipe qui effectue le travail auprès de la clientèle.

agente administrative à la Direction des soins infirmiers, Hôpital Saint-Luc. J’accorde une grande attention à l’aspect vestimentaire et mes goûts se portent naturellement sur des vêtements classiques, mais confortables. Toute entreprise se doit d’avoir un code vestimentaire pour établir des limites. Par contre, si les jeans étaient autorisés, je les porterais à l’occasion. Je crois aussi que certaines de mes collègues apprécieraient cette souplesse.

Patrice Jouaret, imprimerie, Hôpital Notre-Dame. L’entrée en vigueur du code vestimentaire n’a rien changé pour moi. Les locaux sont climatisés l’été et chauffés l’hiver, de sorte que le port du pantalon est confortable en toute saison. Les normes de sécurité obligent, par contre, le personnel à porter des chaussures de sécurité, car nous sommes appelés parfois à déplacer de lourdes caisses.

chumagazine Mai 2010 l 13


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 14

Dossier profession infirmière

Journalistes : Sandra Aubé et Camille Larose

Un modèle de patient

Après la douleur, le retour des beaux Difficile pour les infirmières de trouver un patient-type parmi tous ceux qu’elles soignent. Mais ce pourrait être M. André Robinson, jeune septuagénaire qui s’est fait remplacer la hanche droite il y a quelques semaines à peine, une opération de plus en plus courante. Seule la canne et une légère claudication trahissent encore cet homme qui par ailleurs respire la santé.

Robinson a le sourire facile et pour cause : la douleur qu’il ressentait à chaque minute depuis des années est partie depuis qu’il a eu son arthroplastie de la hanche, le 3 février dernier. Opéré par le Dr Luc Pilon, il est ressorti de l’hôpital cinq jours plus tard… sur ses deux pieds ! M. Robinson n’a que de bons mots pour son docteur et les infirmières qui l’ont soigné : « elles étaient aux petits soins, assure-t-il. Je ne pensais pas que ça irait si vite, tout s’est bien déroulé ! » Aujourd’hui, le septuagénaire – qui avait déjà subi, au CHUM, le remplacement de ses deux genoux – poursuit la physiothérapie deux fois par semaine et est des plus optimistes. L’arrivée du beau temps se conjugue cette année avec le retour de la santé et la possibilité de recommencer les activités qui lui

M.

14 l chumagazine Mai 2010

plaisent tant. Natation, marche, danse, rien ne semble l’arrêter, tant qu’il reste à l’écoute de son corps. Deux fois grand-père, M. Robinson s’apprête par ailleurs à souligner son 50e anniversaire de mariage avec son épouse qui, précise-t-il, l’a soutenu depuis le moment où la douleur est apparue jusqu’à sa toute récente réadaptation physique, qui s’est en partie déroulée à la maison. « Qu’il s’agisse du personnel médical ou encore de mes proches, j’ai été soutenu à chaque instant. Le soutien, ça a été un facteur majeur pour moi. » L’an dernier, 150 arthroplasties de la hanche ont été effectuées au CHUM. SA


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 15

jours

M. André Robinson, opéré en février pour une arthroplastie de la hanche, croit que le soutien de ses proches a été un facteur majeur de sa réadaptation. Photo Luc Lauzière

La relève infirmière

Entre passion et profession Alexis Parent a un horaire des plus chargés. Entre ses quarts de travail à l’Hôpital Notre-Dame, le tutorat qu’il effectue à l’Université de Montréal et son poste de vice-président au CII, le jeune infirmier clinicien en oncologie trouve encore le temps de s’impliquer dans une foule de comités, le tout avec sourire et entrain. La passion pour la profession d’infirmier, Alexis Parent l’a depuis qu’il est tout jeune, alors qu’il a dû fréquenter les hôpitaux à plusieurs reprises. «Les infirmières ont un contact privilégié auprès du patient, la possibilité de vraiment changer les choses.» Cette possibilité a guidé le choix de ce jeune homme vers les sciences infirmières. M. Parent a mis les pieds au CHUM pour la première fois en 2006 à l’occasion de son premier stage au baccalauréat, et n’a plus quitté le centre hospitalier depuis. Outre le travail, des comités se sont peu à peu ajoutés à son horaire: en plus de son rôle au CII, il est aujourd’hui responsable du comité relève jeunesse, qui se penche sur l’attraction, l’intégration et la rétention de jeunes infirmières. Il prend également part au comité marketing de recrutement du CHUM, au comité de pratique clinique en soins infirmiers ainsi qu’au comité organisateur de la Journée du savoir infirmier, qui a lieu le 11 mai au CHUM. Mais comment arrive-t-il à tout concilier? «Il faut être structuré c’est certain, mais surtout, tout ce que je fais est passionnant, explique-t-il. Je crois que l’on peut changer les choses en s’impliquant et c’est extrêmement stimulant.» Ses consœurs infirmières ont tenu à souligner son engagement au CHUM en soumettant sa candidature au prix Florence de la relève de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), un geste qui a porté fruit: Alexis Parent s’est vu décerner le prix, qui souligne son engagement et l’apport qu’il offre à la profession d’infirmière. Et là ne s’arrête pas le parcours de M. Parent, qui entreprendra une maîtrise en soins infirmiers à l’automne. Son objectif? «Devenir infirmier praticien spécialisé en oncologie.» SA Photo Luc Lauzière

chumagazine Mai 2010 l 15


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 16

Dossier

L’infirmière du XXIe siècle : une multitude de carrières De l’infirmière soignante jusqu’au Ph. D. en sciences infirmières, la profession a développé au fil des ans et des besoins de nombreuses possibilités de carrière. chumagazine a rencontré des infirmières qui avancent dans la profession, avec toutes sortes de parcours.

Une infirmière auxiliaire au DEC Mme Marie-Ève Rochon a d’abord travaillé comme préposée aux bénéficiaires pour s’assurer que l’environnement de travail lui plaisait. Elle a ensuite suivi le cours d’infirmière auxiliaire et, à ce titre, a travaillé à temps complet pendant trois ans en clinique externe, quelque temps dans l’équipe volante et depuis trois ans au 4e Ouest de l’Hôpital Saint-Luc. Elle profite depuis octobre dernier du projet Cargo d’encouragement aux études, mis en place par le CHUM et La Capitale, pour compléter un DEC en soins infirmiers. Ce programme diminue son temps de travail à cinq jours par quinzaine tout en maintenant le cumul de son ancienneté, ce qui lui laisse plus de temps pour étudier. Le DEC est exigeant, les cours s’échelonnent sur un peu plus de deux ans, été compris. Mais elle réalise ainsi le rêve qu’elle caresse depuis longtemps d’être infirmière et souhaite poursuivre sa carrière au CHUM. Photo Dominique Lalonde

16 l chumagazine Mai 2010

Une conseillère en soins infirmiers (CSI) Mme Louise Dubé est l’une des 20 conseillères en soins infirmiers, affectées à la formation au CHUM, poste qu’elle occupe depuis 12 ans. Elle a commencé sa propre formation par un DEC en techniques infirmières et fut d’abord infirmière à Baie-Comeau puis à Schefferville. Du grand nord, elle est passée à la grande ville, d’abord en neurologie et gériatrie à l’Hôtel-Dieu. Une expérience d’enseignement aux personnes âgées à Baie-Comeau lui donne la piqûre de l’enseignement – après tout, sa mère était enseignante et l’un de ses frères aussi – et décide de s’inscrire au baccalauréat en sciences infirmières à l’Université de Montréal pour pouvoir réaliser cette ambition. Elle met six ans à accumuler les 90 crédits nécessaires. Elle travaille de nuit, neuf jours par quinzaine, et ne travaille à temps partiel que les deux dernières années, 7 nuits par quinzaine,

ce qu’elle a trouvé passablement éprouvant. Elle apprécie alors les primes salariales que l’Hôtel-Dieu accorde à chaque 30 crédits complétés. Ses douze années de formatrice où elle enseigne aux nouveaux arrivés, révise les programmes d’enseignement et s’occupe de formation continue (délirium, préceptorat, etc.) lui donnent l’envie de poursuivre plus loin, cette fois en gestion de projets. Elle s’inscrit donc au programme de relève des cadres, au microprogramme de la maîtrise, qu’elle complètera en mai. L’avenir lui paraît souriant.

Deux conseillères en soins spécialisés (CSS) Mme Louise-Marie Lessard est conseillère en soins spécialisés, en évaluation de la qualité, et responsable de l’implantation du plan thérapeutique infirmier, en collaboration avec une autre conseillère, Mme Ariane Delisle. L’apprentissage et l’évaluation ont toujours été au centre de


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 17

ses intérêts professionnels, notamment l’évaluation de la compétence professionnelle. Après plusieurs années dans l’enseignement, elle a collaboré à l’élaboration de l’examen professionnel de l’OIIQ et à la définition de la notion du plan thérapeutique infirmier (PTI), participé à la rédaction de différentes publications de l’Ordre dont la Mosaïque des compétences cliniques de l’infirmière, le Guide de préparation à l’examen professionnel de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et de publications touchant le PTI en plus de donner la formation pour son intégration dans la pratique clinique. Elle a complété un baccalauréat et une maîtrise en sciences infirmières, option enseignement, en début de carrière, un peu plus tard un Ph. D. en psychopédagogie. Se disant plus conceptuelle que pratique, elle aime élaborer des indicateurs à partir des besoins définis par les équipes soignantes, analyser des processus de soins et fournir les outils pour améliorer toujours leur qualité.

Mme Ariane Delisle est arrivée à la profession après avoir complété son bac en sciences infirmières en 2003. Après une année à l’Hôpital Saint-Luc en chirurgie, elle obtient un poste de conseillère en soins infirmiers. Arrivé plus vite que prévu, ce poste où elle fait de la formation pendant deux ans, développe son intérêt pour les projets spéciaux. Puis la DSI l’assigne à l’implantation du modèle de pratique professionnelle (le fameux IMPP), puis du plan thérapeutique infirmier (le non moins célèbre PTI), toujours à titre de conseillère en soins infirmiers. Elle s’inscrit ensuite au diplôme d’études

supérieures spécialisées (DESS), ne sachant pas si elle peut compléter une maîtrise dans le temps alloué, mais choisit ses cours dans le tronc commun de la maîtrise en sciences infirmières. Elle complète ainsi six cours, qui lui seront tous crédités lorsqu’elle s’inscrira à la maîtrise. Elle aura entre-temps pris un congé de maternité. Puis, elle revient comme conseillère en soins spécialisés (par intérim) projets spéciaux, puisque sa maîtrise est déjà avancée. Elle finit ses cours théoriques cet été, il ne lui reste que le stage de quatre mois pour l’obtenir. La maîtrise en sciences infirmières comprend quatre profils distincts, explique-t-elle : formation, recherche, administration, experte-conseil (ex-clinicienne spécialisée) ou IPS. Aucun ne lui convenant parfaitement, elle a choisi ses cours optionnels en gestion de projets aux HEC et à l’UQAM. Elle espère démontrer qu’une telle spécialisation est utile, voire indispensable au développement de la pratique infirmière. Photo Dominique Lalonde

chumagazine Mai 2010 l 17


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 18

Dossier

Une infirmière monitrice désignée Depuis 25 ans au CHUM à l’urgence de l’Hôtel-Dieu, Mme Josée Desrochers s’est intéressée à la formation, d’abord à la demande de sa supérieure de l’époque, Mme Colombe Gagnon, puis par réelle conviction. Toutes les infirmières ont besoin d’encadrement au début, les infirmières qui commencent à l’urgence peut-être encore plus que les autres, elles qui travaillent sur un continuel qui-vive, explique-t-elle. Elle a donc accepté de faire partie d’un comité, conjoint avec les deux autres hôpitaux, qui a créé un programme d’intégration à l’urgence et aux soins intensifs. Fait intéressant de son parcours, Mme Desrochers avait commencé un bac par cumul de certificats qu’elle avait abandonné en 1994, le temps de se consacrer à ses deux enfants. Il ne lui restait pourtant que cinq cours à compléter, mais après plus de dix années, l’université ne les reconnaissait pas. La Direction des soins infirmiers l’a aidée à constituer un portfolio décrivant ses réalisations et la formation accumulée au fil des ans dans les congrès, conférences, cours d’appoint et demandant la reconnaissance de ces acquis. L’université a accepté, à la condition de choisir les sujets des cinq cours manquants. Mme Desrochers fait présentement un stage en insuffisance

18 l chumagazine Mai 2010

cardiaque de 30 jours jusqu’au 20 mai, dernière étape pour l’obtention de son baccalauréat. Deux autres infirmières du CHUM ont bâti un dossier semblable, avec succès, Mmes Brigitte Sgariglia infirmière à l’urgence de l’Hôpital Saint-Luc, et Chantal Lévesque, infirmière aux soins intensifs de l’Hôpital Notre-Dame. Mme Desrochers s’occupe maintenant de former ses collègues, nouvelles et expérimentées. Parions qu’elle transmet à plusieurs d’entre elles sa passion pour les soins d’urgence, un travail difficile, qu’elle n’échangerait pour aucun autre ! Photo Dominique Lalonde

Une infirmière de suivi systématique (ISS) Jeune diplômée du baccalauréat en sciences infirmières (2001), Mme Geneviève Fraser a suivi un parcours des plus classiques : elle fut préposée aux bénéficiaires pendant ses études, a fait partie de la première cohorte d’externes en soins infirmiers, a fait son stage d’internat en oncologie à l’Hôpital Notre-Dame et a tout de suite su qu’elle était à sa place. Après avoir travaillé une année au 6e AB et à la clinique d’oncologie, en 2002, elle pose sa candidature pour le poste d’infirmière pivot en

oncologie ORL et greffe de moelle osseuse devenu vacant et l’obtient. Le poste exige un baccalauréat en plus d’une certification canadienne en oncologie après deux années en fonction, examen qu’elle a réussi en 2004. Cette certification doit être renouvelée tous les cinq ans. En moins de dix ans et notamment avec l’instauration du programme de lutte contre le cancer, le nombre d’infirmières pivots en oncologie est passé de deux à 18, à tel point que le CHUM a créé un poste d’infirmière pivot en oncologie générale, qu’elle occupe depuis janvier 2009. Elle s’occupe maintenant du suivi des patients des infirmières pivots en vacances et leur apporte de l’aide ponctuelle, selon leurs besoins. Elle accompagne aussi les nouvelles infirmières pivots qui arrivent dans l’équipe afin de faciliter leur période d’intégration. Chaque infirmière pivot en oncologie, en collaboration avec l’équipe interdisciplinaire, a la responsabilité de plus d’une centaine de patients, qu’elle évalue, informe, soutient et dont elle coordonne le suivi dans le réseau. C’est une responsabilité qui exige beaucoup d’autonomie, du leadership, une grande capacité d’écoute et un bon jugement clinique. Geneviève Fraser a trouvé sa voie et, à l’instar des patients dont elle prend soin, elle apprend à « vivre le moment présent ». Photo Luc Lauzière


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 19

Une infirmière praticienne spécialisée (IPS) Elles sont rares, mais le CHUM en compte trois (à l’automne, deux nouvelles IPS entrent en fonction) dont Mme Nathalie Nadon, infirmière praticienne spécialisée en cardiologie. Qu’estce qui l’a donc motivée à se lancer dans ce qui était alors (il y a cinq ans, c’était la première cuvée) une quasi aventure ? C’était par besoin d’une plus grande autonomie dans le travail, aussi pour faire reconnaître son expertise, notamment pour contribuer à la valorisation de la profession, de la vision infirmière, qui est une contribution différente, plus près du patient dans sa globalité. Les médecins ont encore quelques réserves à céder des actes médicaux à des infirmières. Mais quand ils travaillent avec des praticiennes qui savent parler leur langage tout en reconnaissant leur responsabilité médicale, la collégialité est acquise. C’est une grande évolution pour la profession, croit-elle. Mme Nadon est entrée dans la profession après un DEC, a travaillé à temps plein tout en cumulant les certificats du baccalauréat, ce qui lui a pris six ans, a commencé sa maîtrise pour devenir praticienne en 2002 et l’a complétée en trois ans, en ayant un bébé entre-temps !

C’est un prof de cégep qui lui a transmis sa passion pour la cardiologie, se souvient-elle. Mis à part quelques brefs séjours à la formation, elle est toujours restée fidèle à la cardiologie, son premier coup de cœur. Son avenir, elle le voit dans la formation des infirmières : transmettre son savoir, augmenter les compétences des collègues, voilà ce qui la branche. Elle est d’ailleurs aussi chargée de cours à l’UdeM où elle enseigne aux futures praticiennes. Elle est très intéressée par la télésurveillance à distance et consacre toujours la majorité de son temps à ses nombreux patients insuffisants cardiaques, qu’elle peut suivre pendant des années. Photo Stéphane Lord

Une infirmière Ph. D. Mme Sylvie Dubois est adjointe à la Direction des soins infirmiers – volet recherche. Elle possède un doctorat en sciences infirmières et occupe ce poste conjoint avec l’Université de Montréal depuis à peine plus d’un an dans le but de valoriser et de développer la recherche en sciences infirmières. «Je n’avais pas de cheminement de carrière tout tracé, je suis une passionnée qui a saisi de belles occasions et aujourd’hui, j’effectue un travail que j’adore. » Mme Dubois a commencé sa

carrière d’infirmière après avoir complété un programme collégial en soins infirmiers. Ont suivi un baccalauréat en sciences infirmières et différentes expériences cliniques, dont l’enseignement au niveau collégial et des charges de cours universitaires, qui la pousseront à compléter une maîtrise en éducation. Un poste de directrice dans une entreprise d’informatique médicale l’initiera aux nouvelles technologies pour le volet clinique… et la mènera une fois de plus sur les bancs d’école, où elle complètera un MBA. Après avoir travaillé à l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Mme Dubois retourne à l’université, pour y faire cette fois un doctorat en sciences infirmières, qu’elle termine en août 2008. Sa thèse doctorale concerne le rôle de l’information sur l’utilisation des services de santé par les patients atteints de cancer (sein et prostate). Au quotidien, Sylvie Dubois partage son temps entre son poste de professeure adjointe à l’Université de Montréal, l’enseignement et la recherche qu’elle y mène, et son travail d’adjointe au CHUM, où elle est également chercheuse (Centre de recherche du CHUM). « Il y a encore peu d’infirmières sur le terrain qui développent et conduisent des recherches infirmières. En collaboration avec la direction du CHUM, je travaille présentement à soutenir le développement de projets de recherche clinique par les conseillères en soins spécialisés. » Depuis l’entrée en poste de Mme Dubois, deux projets de recherche clinique en soins infirmiers ont vu le jour, respectivement en oncologie et en gérontologie. «Et ce n’est qu’un début», nous confie Mme Dubois, qui a plusieurs autres projets en développement. CL Photo Dominique Lalonde

chumagazine Mai 2010 l 19


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 20

Dossier

Témoignage

Trois infirmières du CHUM racontent leur mission en Haïti a semaine qui a suivi le séisme du 12 janvier en Haïti a été très éprouvante. Les images dans les médias nous ont fait prendre conscience de l’extrême état d’urgence de notre pays. Notre contribution monétaire était visiblement insuffisante. Nous avons ressenti le besoin de poser des actions concrètes et nous nous sommes spontanément portées volontaires pour une mission. Une semaine après la tragédie, nous arrivions en Haïti pour deux semaines, du 20 janvier au 4 février, sous l’égide du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI). Nous faisions partie d’une équipe de 25 professionnels de la santé, médecins et infirmières. Dès notre arrivée sur les lieux, le CECI a assigné notre équipe à l’Hôpital de Diquini à Carrefour, localité située près de l’épicentre du séisme. Nous avons d’abord installé une pharmacie avec les médicaments reçus en don. Par la suite, l’équipe s’est scindée en groupes responsables du triage, du post-op, des soins courants et de la pharmacie. Nous manquions de matériel médical de base et avons souvent dû faire preuve d’ingéniosité, par exemple, utiliser des branches d’arbre comme tiges de soluté et des boîtes de carton comme matelas ! La première semaine, nous avons surtout soigné des cas de déshydratation, de paralysie, de traumatologie (fractures, amputations) et d’infections. La semaine suivante, les cas étaient plus diversifiés:

L

20 l chumagazine Mai 2010

plusieurs syndromes de choc posttraumatique (anxiété, hypervigilance, insomnie), des troubles respiratoires et digestifs (gastroentérite) et, faits à remarquer, les cas désolants de personnes présentant des conditions chroniques jamais soignées et un nombre inusité d’accouchements et de césariennes. Les cas les plus graves étaient transférés vers d’autres centres de santé plus équipés, sur le bateau-hôpital américain par exemple ou à l’extérieur du pays (Miami, Martinique, Guadeloupe).

Malgré leur grande souffrance, les Haïtiens ont toujours gardé une attitude sereine. Leur courage nous a donné la détermination d’accomplir cette mission, une occasion exceptionnelle d’apprendre à fonctionner avec un minimum de moyens. Nous tenons à remercier la Direction générale et l’ensemble du personnel du CHUM pour leur soutien financier, pour le soutien moral au peuple haïtien et les nombreux gestes anonymes qui ont rendu cette mission possible. WD/AL/MCT

Deux semaines après le séisme, Marie-Carla Thermidor, conseillère en soins spécialisés, cardiologie (HD), Wilmina Détournel, infirmière praticienne spécialisée en néphrologie (HSL), et Andy Labissière, infirmière clinicienne à l’unité d’hémodialyse (HND), se retrouvaient en Haïti en mission humanitaire.


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 21

Nathalie Pageau au Congo

Une expérience inoubliable Nathalie Pageau, infirmière au Centre des naissances du CHUM, a fait partie de la deuxième mission d’enseignement auprès des infirmières accoucheuses de la clinique Ngaliema à Kinshasa au Congo, du 17 au 31 janvier dernier. La première avait eu lieu en septembre 2009 et d’autres sont prévues en avril et à l’automne. Ces missions sont organisées par le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone, mieux connu sous l’acronyme SIDIIEF (sidiief.org), et l’unité de santé internationale UdeM-CHUM, en partenariat avec le CHUM, le CUSM, l’Hôpital St. Mary’s et la FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec). Le contenu de la formation avait au préalable été préparé par Mme Pageau et une professeure en sciences infirmières, Mme Suzanne Kérouac, qui était aussi de la mission, en collaboration avec l’équipe de la salle d’accouchement, notamment l’infirmière-chef Nadège Staco et la conseillère en soins spécialisés Geneviève Beaudet-Hillman. Les cours portaient sur la qualité des soins obstétricaux, notamment les soins d’hygiène et d’asepsie obstétricale, la pratique professionnelle fondée sur les résultats probants, l’éthique et la déontologie, la relation professionnel-parturiente et la collaboration interdisciplinaire. Les formations étaient données à une quarantaine d’infirmières accoucheuses toutes très motivées, avides d’apprendre

M

me

De gauche à droite, Jacqueline Maziéta Mvuenzolo, infirmière accoucheuse, Nathalie Pageau, infirmière du CHUM, Françoise Kalanga Mbombo, infirmière accoucheuse, Suzanne Kérouac, professeure émérite à la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM, Philomène Mbuku Mwila, infirmière accoucheuse. Photo Sidiief

et posant beaucoup de questions, raconte Mme Pageau : « Leurs ressources étant très limitées, tous les documents d’enseignement fournis, depuis les livres en soins infirmiers jusqu’aux ordinateurs, étaient vivement appréciés. Ce fut très motivant d’échanger avec ces femmes dynamiques. » Une expérience inoubliable, dira-t-elle de ces deux semaines intensives, où les cours étaient jumelés à des rencontres,

des visites de la clinique et des conférences. Mme Pageau, qui a passablement voyagé et notamment en Afrique, dit avoir ressenti un vrai choc tellement la culture des soins est différente. « La complicité s’établit rapidement, les suggestions pour améliorer les pratiques sont appréciées et vite intégrées : de jour en jour, leur détermination à acquérir des nouvelles connaissances grandit, on se sent très utile », conclut-elle.

chumagazine Mai 2010 l 21


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 22

Dossier

Le recrutement des infirmières, l’affaire de tous La pénurie d’infirmières demeure une réalité. Attirer d’excellentes recrues en soins infirmiers est un travail de tous les instants pour les établissements de santé du Québec. Pour connaître la situation au CHUM ainsi que les efforts déployés en matière de recrutement, nous avons parlé à Mme Geneviève Bertrand, agente de gestion de personnel. Si les infirmières sont passionnées par leur profession, Mme Bertrand l’est tout autant par la sienne. Quand elle parle de recrutement, son débit s’accélère et son regard s’anime. Tel est aussi le cas des autres membres de l’équipe.

Des milliers d’ambassadeurs au CHUM En matière de recrutement, il est important de souligner le rôle précieux des infirmières, des infirmières-chefs et des conseillères en soins infirmiers qui, en dépit de leur horaire chargé, tiennent à venir rencontrer les jeunes sur le terrain. Certaines font des présentations en classe et d’autres, comme l’infirmier au bloc opératoire Alexander Becquet, recruté lors d’une mission en France, s’implique beaucoup pour le recrutement et l’accueil des infirmières hors Québec. « Cette collaboration entre les agents de recrutement et les gens du terrain, c’est ce qui nous permet d’innover dans l’attraction de nos ressources », ajoute Mme Bertrand. Personne n’est mieux placé que les employés du CHUM pour recommander des gens de talent. Afin de reconnaître l’apport de chacun dans le processus de recrutement, la Direction des ressources humaines a mis sur pied le Programme de recommandation des employés « Réseau bleu positif » qui, en plus d’enrichir la communauté du CHUM, permet aux employés qui activent leur réseau de gagner des prix, allant d’une sortie gastronomique à un voyage dans le sud.

22 l chumagazine Mai 2010

Mélanie Dubé, cogestionnaire, entourée des infirmières et infirmiers-chefs du regroupement des services chirurgicaux devant le stand du CHUM au congrès de l’OIIQ. De gauche à droite : Marc Whissell, Dominique Forand, Mélanie Dubé, Marc Caissy.

Les étudiantes en soins infirmiers : un capital considérable Plus de 2000 stagiaires en soins infirmiers circulent dans les corridors du CHUM. Chaque été, on accueille aussi de nombreuses étudiantes en soins infirmiers, dont près de 180 externes (étudiantes

de 2e année), ce qui permet de prendre le pouls de la relève. L’an dernier, le CHUM a procédé à 301 embauches en soins infirmiers et 56,8 % de ces nouvelles recrues étaient des finissantes, ce qui témoigne de l’importance du travail accompli par les équipes. Le défi consiste à augmenter ce pourcentage d’année en année et de se positionner parmi les employeurs de choix.


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 23

Marc Whissell, infirmier-chef, services chirurgicaux, ambassadeur du CHUM au congrès de l’OIIQ

Embauches in et hors Québec Peu de gens au CHUM sont conscients de tout le kilométrage parcouru pour faire le coup de « la grande séduction ». Bon an mal an, le CHUM participe à des dizaines de journées carrières et salons de l’emploi, aussi bien dans le Grand Montréal que dans les régions avoisinantes et même jusqu’au Saguenay. Par ailleurs, des liens étroits sont tissés avec les associations professionnelles et étudiantes, et plus précisément avec celle de l’Université de Montréal où le CHUM organise des conférences-midi et des panels de discussion. Chaque année, le CHUM fait également une présence remarquée au Congrès de l’OIIQ qui se tient à l’automne. Depuis dix ans, le CHUM participe aussi à des missions à l’étranger pour aller à la rencontre des infirmières là où elles se trouvent. En octobre 2008 et 2009, Mme Bertrand a représenté le Québec à une mission à Paris chapeautée par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Ces missions permettent de faire connaître le CHUM en Europe et on constate d’ailleurs une augmentation du nombre de candidatures soumises sur notre site Internet. L’an dernier, l’embauche d’infirmières européennes représentait 13 % du recrutement. À l’été 2010, le CHUM participera aussi aux Journées du Québec à Paris, une activité qui regroupera cette fois des employeurs de tous les secteurs d’activité. Merci à tous les employés du CHUM qui contribuent de près ou de loin à l’embauche de nouvelles ressources !

chumagazine Mai 2010 l 23


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 24

Merci aux organisateurs de cette semaine faste : Dr Jean-Guy Villemure, chef du Service de neurochirurgie et cogestionnaire du regroupement des sciences neurologiques, Linda Mailhot et Chantal Payant, respectivement cogestionnaire et agente administrative du même regroupement.

Semaine Cerveau en tête

« Nous sommes les meilleurs ! » – Dr Jean-Guy Villemure, cogestionnaire médical du regroupement des sciences neurologiques, lors d’une présentation Bien caché dans la boîte crânienne, le cerveau demeure mystérieux. La Semaine internationale du cerveau, qui avait lieu du 15 au 19 mars, a fourni l’occasion de se familiariser avec différentes pathologies qui l’affectent, grâce aux activités organisées pour une deuxième année par l’équipe du regroupement clientèle des sciences neurologiques. Conférences-midi et en soirée, stands d’information et spectacle de danse ont ponctué la semaine Cerveau en tête. chumagazine a couvert l’événement.

Tumeurs de l’hypophyse Les tumeurs de l’hypophyse, une glande située au bas du cerveau, peuvent engendrer de nombreux problèmes de santé, comprenant des maux de tête, des troubles de la vision lorsque le nerf optique est comprimé, une augmentation ou une diminution de la sécrétion de différentes hormones entraînant notamment des troubles de la croissance, des anomalies des cycles menstruels ou une dysfonction érectile, une infertilité, des anomalies métaboliques, a expliqué la Dre Sophie Vallette, endocrinologue. Dans certains cas, la prise de médicaments est efficace, provoquant même une diminution de la taille de la tumeur. Lorsque le traitement médicamenteux n’est pas pleinement efficace, la chirurgie est alors envisagée.

24 l chumagazine Mai 2010

Le Dr Robert Moumdjian, neurochirurgien, a présenté la pratique de l’exérèse tumorale par endoscopie, une technique chirurgicale qui exige la présence simultanée d’un ORL et d’un neurochirurgien, qui manipulent chacun une tige endoscopique par la narine d’un patient. C’est donc une chirurgie à quatre mains, qui demande une grande habileté. Le Dr Moumdjian a expliqué que cette technique comporte plusieurs avantages, et que même si elle est réalisée entièrement à l’intérieur du crâne par les voies nasales, l’opération demeure toutefois invasive, le plancher de la boîte crânienne et la dure-mère devant être coupés pour donner accès à l’hypophyse. Chaque année, entre 50 et 60 opérations de ce type sont réalisées au CHUM.

L’AVC : chaque minute compte Le Dr Yan Deschaintre, neurologue, a levé le voile sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Première cause de handicap, deuxième cause de démence et troisième cause de mortalité chez l’adulte, l’AVC frappe souvent sans qu’on ne l’ait vu venir. Il existe deux types d’AVC : l’hémorragique (lorsqu’un vaisseau éclate) et l’ischémique (quand un vaisseau est bloqué), ce dernier étant le plus fréquent. Les symptômes d’un accident vasculaire cérébral dépendent de la région du cerveau touchée. Les cinq principaux signes : une grande faiblesse corporelle, un problème de langage, des troubles de la vision, un mal de tête généralisé ou encore des étourdissements.


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 25

Le Dr Deschaintre précise que chacun de ces symptômes, lorsqu’il se manifeste de manière inhabituelle, justifie une visite à l’urgence : quand il s’agit d’un AVC, chaque minute compte ! La prévention de l’AVC se fait d’abord et avant tout en menant une vie saine (alimentation, exercice, etc.). Le diabète, l’hypertension ou encore l’obésité sont autant de facteurs de risque de développer un AVC. Et quand il survient, des équipes d’experts sont là pour le soigner, comme celles du CHUM, où se trouve le plus important centre de traitement d’anévrismes intracrâniens au Québec.

Les oublis, est-ce normal avec l’âge ? Question accrocheuse pour traiter des démences, notamment d’Alzheimer. Les personnes craignant l’Alzheimer parce qu’elles ne se rappellent pas du nom d’un acteur ou de ce qu’elles allaient faire dans le salon peuvent être rassurées : ces oublis sont effectivement normaux et dépendent d’ailleurs peu de la mémoire, plutôt d’un manque de concentration, a expliqué le neuropsychologue Simon Charbonneau, Ph. D., lors d’une conférence grand public. Si toutefois les pertes de mémoire nuisent aux activités quotidiennes, si en outre on détecte des problèmes de langage, de la désorientation dans l’espace et le temps, si le jugement est amoindri ou si des changements significatifs de l’humeur et de la personnalité sont remarqués, alors oui, une évaluation neuropsychologique peut s’avérer pertinente. Au cours d’entrevues, le neuropsychologue évaluera la gravité des difficultés cognitives et leur fréquence, distinguera le déclin cognitif normal du pathologique à l’aide des normes établies, et établira un diagnostic neuropsychologique. Il est important, lors de cette évaluation, de procéder à une révision du dossier médical et d’exclure d’autres causes possibles, comme différents problèmes

médicaux, y compris le délirium, ainsi que certains troubles psychiatriques comme la dépression. On note que certains patients ont une atteinte clinique moins importante que ne le laisse présager leur atteinte cérébrale, ce qui suggère une forme de compensation. Maintenir une vitalité cognitive est donc important pour diminuer la probabilité de développer une démence. Les activités physiques, un sommeil équilibré, des activités sociales et surtout, des activités intellectuelles nouvelles, qui nous sortent de notre confort, comme apprendre une nouvelle langue, sont en ce sens fortement recommandés.

La migraine : une maladie à traiter sérieusement La Dre Élizabeth Leroux est en poste depuis janvier après une formation à la clinique Mayo, un an de pratique à Rouyn-Noranda et une formation postdoctorale à Paris. Le problème avec les migraines, a-t-elle dit en substance, c’est que rien ne paraît sur les appareils de détection (IRM). Conséquemment, les femmes qui en sont majoritairement accablées ont longtemps été diagnostiquées comme « hystériques ». Pourtant connues depuis la préhistoire, les migraines ont finalement été reconnues lorsqu’on a découvert au début des années 1990 que les médicaments de la famille des triptans pouvaient les soulager. Plus de 300 millions de personnes souffrent de crises de migraine, alors

que l’Alzheimer en affecte 37 millions. D’où l’importance de les soigner. La céphalée-migraine a peu à voir avec l’occasionnel mal de tête dont tout le monde souffre à un moment ou à un autre. Il s’agit d’une véritable maladie neurologique dont la douleur, de modérée à aigüe, se situe dans l’un ou l’autre des hémisphères crâniens et peut durer de 4 à 72 heures. Les migraines sont presque toujours accompagnées de nausées et de vomissements, d’une hypersensibilité aux bruits et à la lumière, d’une sensation de pulsation dans le crâne et s’aggravent à l’effort. Elles s’annoncent souvent de 6 à 10 heures avant par des rages de sucre, des baillements ou de l’irritabilité. Elles sont déclenchées par de la fatigue, du stress, par la prise de certains aliments, notamment l’alcool, par l’arrivée des menstruations, d’autres symptômes encore, seuls ou en combinaison. Il est important de connaître les déclencheurs, et de les éviter. Malgré une saine hygiène de vie et un bon contrôle des facteurs déclencheurs, les crises peuvent être fréquentes, survenant parfois plusieurs fois par semaine. Les traitements varient, certains sont préventifs, d’autres visent plutôt à « casser la crise » un coup survenue. Il faut souvent essayer plusieurs traitements avant de trouver celui qui fonctionne le mieux. La migraine est un réel problème, et des traitements existent !

chumagazine Mai 2010 l 25


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 26

Ce consternant cancer du cerveau ! Le cancer du cerveau est souvent qualifié de « cancer différent ». Non seulement présente-t-il une espérance de vie parmi les plus faibles, de 12 à 18 mois, il entraîne aussi une importante détresse en raison de ses répercussions psychosociales et souvent financières. C’est ce qu’ont expliqué quatre conférencières, toutes de l’équipe interdisciplinaire de neuro-oncologie du CHUM.

La Dre Laury Chamalian, neuropsychiatre, a d’abord exposé les différents troubles de comportement, du langage, de la mémoire ou intellectuels qui se manifestent chez le patient, selon la région du cerveau affectée. Ces troubles iront de la perte d’inhibition à des accès d’agressivité, de la paranoïa au collectionnisme d’objets et à d’autres manifestations parfois déconcertantes. Imaginez le désarroi d’une personne qui voit son conjoint aux manières jusque-là irréprochables se mettre à uriner partout sans gêne ! L’infirmière conseillère Dominique Lachapelle a parlé de la souffrance de la personne atteinte, qui devient

26 l chumagazine Mai 2010

étrangère à elle-même, et de celle de la famille et des proches qui doivent faire le deuil de la personne qu’ils ont connue et aimée. Elle a par ailleurs appuyé sur l’importance du contexte interdisciplinaire et du partenariat, tant avec le patient qu’avec ses proches, pour arriver ensemble à une meilleure compréhension de l’expérience du patient. La travailleuse sociale Charlotte Houche-Villard a abordé plus en détail les répercussions psychosociales et l’utilisation des ressources du milieu. En raison de la perte d’autonomie et de jugement du patient, les défis sont nombreux pour la travailleuse sociale : garde d’enfants en bas âge, organisation du transport quotidien, demande d’assurance emploi, soutien à domicile et autres. Mme Chanez Djeffal, infirmière pivot en oncologie, a terminé l’exposé en insistant sur le fait qu’il ne faut jamais enlever l’espoir aux patients et aux familles. Elle a par ailleurs relaté l’histoire d’un patient, transformé en amoureux attentif, qui s’est mis à acheter des fleurs à sa conjointe, chose qu’il n’avait jamais faite en 20 ans de vie commune !

Le récit de l’Aconcagua Le Dr Alain Bouthillier, neurochirurgien, s’est spécialisé en chirurgie de l’épilepsie à l’Université Yale, pratique au CHUM et au CHU Sainte-Justine, a fait la page couverture du Journal of Neurosurgery en juin dernier, et n’en est donc pas à un exploit près. Sa victoire sur l’Aconcagua en janvier dernier, une montagne de la cordillère des Andes entre l’Argentine et le Chili, largement publicisée, commandait qu’il en fasse un compte rendu personnel, attendu par plusieurs. Il a tenu à préciser que pas un sou des 70000$ amassés pour le bénéfice de la recherche en épilepsie n’a servi à payer son voyage. Il a décrit avec humour son entraînement préparatoire, a comparé le mont Aconcagua (6962 mètres) aux autres montagnes, comme l’Everest (8800) et le Kilimandjaro (5895), qui suscitent la passion des grimpeurs partout dans le monde, et a relaté les détails de l’ascension. L’aventure s’est révélée par moments difficile, le Dr Bouthillier a souffert notamment de maux de tête, de nausées, de dermatite et d’insomnie, mais les conditions atmosphériques favorables lui ont permis d’atteindre le sommet convoité. De nombreuses photos ont charmé et captivé une salle quasi comble.


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 27

Une belle conclusion à la Semaine du cerveau

La danse des aphasiques

Barbara Thériault et Doris Lemaire, deux technologues en radiologie d’intervention, animaient un stand sur la technique de l’embolisation. Photo Luc Lauzière

Pas de manque de mot, pas de lapsus, pas d’erreur de langage, ce soir-là, juste de la danse. Les mémoires de Lady Chesterfield était le titre de ce spectacle dansé par sept artistes aux prises avec diverses séquelles, pas seulement langagières d’ailleurs, à la suite d’AVC pour la plupart. Sur des musiques variées, les chorégraphies de groupe ou en solo ont su capter l’attention et l’émotion de l’auditoire. Bravo au Théâtre Aphasique et au groupe Des paroles dans le vent dont la mission commune est l’utilisation de l’art au service de la réinsertion sociale des personnes aphasiques. SA/CL/LP Photos Stéphane Lord

chumagazine Mai 2010 l 27


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 28

brèves

JOURNÉES DE SENSIBILISATION AU CANCER DU SEIN Le CHUM a de nouveau investi la Grande-Place du Complexe Desjardins, les 17 et 18 mars derniers, à l’occasion de ses premières Journées de sensibilisation au cancer du sein. Pendant deux jours, le public a pu rencontrer des oncologues, radiologues, chirurgiens et autres professionnels de la santé du CHUM, venus partager leur expertise. Dans les stands d’information, les visiteurs ont découvert l’éventail des ressources offertes par le CHUM aux femmes atteintes d’un cancer du sein. Les conférences-midi ont quant à elles levé le voile sur les liens unissant la recherche clinique et fondamentale, la reconstruction mammaire, la prévention par la nutrition et la sexualité après un cancer du sein. Le CHUM est le chef de file dans le traitement du cancer du sein dans la région de Montréal : chaque année, plus de 700 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein arrivent pour y être soignées.

TRANSFERT ET RELOCALISATION DE LA CLINIQUE DE MÉDECINE FAMILIALE La responsabilité administrative de la clinique de médecine familiale de l’Hôpital Notre-Dame a été transférée, le 1er avril dernier, du CHUM au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance. Ce transfert implique aussi le déménagement de la clinique de médecine familiale à la fin de l’été 2010. Les nouveaux locaux seront situés au 6e étage du 2120, rue Sherbrooke Est, entre les avenues de Lorimier et des Érables.

Un groupe de femmes du CHUM se sont jointes à des participantes et ont levé les bras en un geste de solidarité envers les femmes atteintes du cancer du sein lors des Journées de sensibilisation. Photo Laurence Labat

28 l chumagazine Mai 2010


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 29

SEMAINE DE LA SANTÉ : DU 31 MAI AU 4 JUIN

Boucar Diouf présentera une conférence le mercredi 2 juin pendant la Semaine de la santé

La Direction de la promotion de la santé en collaboration avec la Direction des ressources humaines, les services alimentaires, le Service des bénévoles et la Direction des communications ont organisé une deuxième édition de la Semaine de la santé du 31 mai au 4 juin prochain. Le but : témoigner leur gratitude à l’égard des employés et reconnaître l’excellence de leur travail. De nombreuses activités sont prévues pour inciter à faire des choix santé et pour que cela soit simple et amusant. Mettez tout de suite à vos agendas la très courue conférence de M. Boucar Diouf, Ph. D. en océanographie, humoriste, conteur et animateur-télé, le 2 juin à 19 h à l’auditorium Rousselot de l’Hôpital Notre-Dame et méditez sur ce qui vous intéresse parmi les activités suivantes en préparation : ateliers de cuisine, art-thérapie, conférence du PAE, conférence sur le vélo, cours de gumboots et de hip hop, marches intersites, bouger avec la Wii, zoothérapie. Photo Jean-François Bérubé

LE TRAVAIL SOCIAL À L’HONNEUR M. Jean-François Berthiaume, Ph. D. en travail social, a donné une conférence dans le cadre de la semaine du travail social (du 22 au 26 mars) et des Rendez-vous du conseil multidisciplinaire, un résumé en fait de sa thèse de doctorat sur le rôle et la contribution du travail social médical en hôpital universitaire. De son propre aveu, ce rôle est peu exploré et peu étudié, et continuellement en évolution. M. Berthiaume a basé sa thèse sur des entrevues individuelles auprès d’une quarantaine de travailleurs sociaux du CHUM et du CUSM et sur trois groupes de discussion (focus group). Le CHUM et le CUSM comptent chacun plus d’une centaine de travailleurs sociaux, affectés en majorité aux soins physiques, notamment aux urgences, soins intensifs, soins prolongés, neurosciences et gériatrie ; de 20 à 30 % travaillent en santé mentale. Les femmes forment 85 % des travailleurs sociaux, 50 % de ceux du CUSM ont complété une maîtrise, 15 % au CHUM. L’analyse des données a fait ressortir plusieurs points, entre autres ceux-ci : l’absence de consensus et d’une base commune des rôles et des tâches ont comme conséquence que les demandes adressées aux travailleurs sociaux ne les concernent pas toujours ; la contribution des travailleurs sociaux à l’humanisation des services est de plus en plus reconnue par les équipes ; certains rôles cliniques tendent à s’effriter, tels le counselling, la thérapie brève, la défense des droits, surtout dû à l’augmentation des cas et à la cadence pour libérer les lits ; enfin, a été soulevée la nécessité pour le travailleur social d’être proactif dans la définition de son identité professionnelle, rôle axé sur les facteurs psychosociaux de la santé et fondé sur le droit et la justice sociale, qu’il est le seul à assumer en milieu hospitalier. Les 23, 24 et 25 mars, les travailleurs sociaux ont également tenu des stands dans les cafétérias des trois hôpitaux, où ils répondaient aux questions des visiteurs et remettaient de la documentation expliquant leur travail. Par ailleurs, le 20 avril dernier, les travailleurs sociaux étaient invités à une demi-journée de reconnaissance au Centre Saint-Pierre pour entendre une conférence de Me Delphine Roigt sur la réflexion éthique en travail social et à une autre intitulée Le Moi inc. par le conférencier-motivateur Sylvain Boudreau. Devant le stand du travail social de l’Hôpital Notre-Dame, Cynthia Berthiaume, travailleuse sociale médicale, et Simon Archambault, travailleur social en psychiatrie. Photo Stéphane Lord À droite, Jean-François Berthiaume, Ph. D., travail social.

chumagazine Mai 2010 l 29


Vol 1 no 2 10-05-13 11:52 Page 30

brèves

UNE PRIX NOBEL AU CRCHUM SOIRÉE RECONNAISSANCE EN STÉRILISATION

Mme Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008, invitée d’honneur de la Journée VIH-CRCHUM du 18 mai prochain

La professeure Françoise Barré-Sinoussi, lauréate du prix Nobel de médecine 2008 pour sa découverte du virus du sida en 1983, est la conférencière d’honneur de la journée VIHCRCHUM : du laboratoire au patient et à la santé des populations, qui a lieu à l’auditorium Rousselot de l’Hôpital Notre-Dame le 18 mai prochain. Mme Barré-Sinoussi est chef de l’Unité de la régulation des infections rétrovirales à l’Institut Pasteur de Paris. Sa conférence portera sur l’historique et l’avenir de la recherche sur le VIH. La journée comprendra également des conférences des chercheurs Petronela Ancuta, Michel Roger et Cécile Tremblay ainsi que des professeurs Julie Bruneau, Vinh Kim Nguyen et Mark Wainberg. Une table ronde sur l’état actuel de la recherche sur le VIH et les défis à relever animée par les professeures BarréSinoussi et Naglaa Shoukry clôturera la journée. Il s’agit de la première d’une série de colloques majeurs annuels en présence d’un lauréat du Prix Nobel. Celui de l’an prochain portera sur le cancer. Par ailleurs, cette journée est jumelée au Grand Labo du CRCHUM, une soirée bénéfice de très grande envergure qui se déroulera au marché Bonsecours et dont la présidence d’honneur a été confiée à Mme Julie Snyder. Onze autres patrons d’honneur s’y réuniront avec tous ceux qui croient en l’importance de la recherche et ont à cœur de la financer. Pour en savoir plus : www.legrandlabo.com ou Richard Ashby, poste 14090.

30 l chumagazine Mai 2010

Pour une troisième année, le service central de stérilisation a offert à ses préposés une soirée de reconnaissance afin de souligner leur bon travail tout au long de la dernière année. Sous l’initiative du chef de service Mme Gisèle Côté, les employées du service central Mmes Priscilla Généreux, Karine Proulx et Kim Gourdeau ont organisé cet événement. Le conférencier invité était M. Jimmy Sévigny, motivateur et coach de vie hors pair que tout le personnel a grandement apprécié. Une capsule humoristique créée par Mme Kim Gourdeau a aussi été chaleureusement accueillie. Les organisateurs ont eu la bonne idée d’offrir aussi le repas au personnel qui assurait le bon fonctionnement de la stérilisation dans les trois hôpitaux, tous ne pouvant pas être libérés. Belle initiative et belle réussite ! Félicitations à tous !

Souhaitons la bienvenue à M. Philippe Béha, illustrateur, qui ajoutera son grain de sel à chaque numéro !


Vol 1 no 2 10-05-13 11:53 Page 31

Dossier cancer du sein

22

La force d’avancer

Ce que vous avez pensé du numéro pilote du chumagazine Vous avez été nombreux à répondre au sondage inséré dans le chumagazine, numéro zéro, et à le commenter. Nous avons compilé 147 questionnaires dont voici les résultats, livrés à chaud.

Où le trouve-t-on ? La majorité (84 personnes) d’entre vous se procure le chumagazine dans un des nouveaux présentoirs prévus à cet effet, plusieurs (40) le reçoivent aussi par les bénévoles qui ont accepté de faire une dernière distribution mais qui n’assurent plus ce service. Encore (trop ?) peu le lisent sur l’intranet (6) ou le site web du CHUM (4). Treize personnes n’ont pas répondu à cette question.

Qualité générale du contenu La grande majorité des lecteurs (120) a apprécié la qualité des articles. De la trentaine de commentaires émis à la suite de cette question, une majorité exprime toutefois de l’inquiétude face aux coûts présumés ou encore face à l’empreinte écologique. Il est important de préciser que chumagazine est financé par la publicité. La revue est également imprimée sur du papier recyclé. Vos commentaires nous ont poussé à changer le papier et la couverture pour des modèles encore écologiques, mais moins dispendieux.

Présentation visuelle

1 $ de frais postaux

La question portant sur le rendu visuel vous a fait réagir. Une fois encore, vous avez été très nombreux à souligner la qualité du travail (117 personnes) ; 55 commentaires ont aussi été émis, plusieurs portant sur les pages vox pop, les trouvant trop sombres et difficiles à lire, ce qui fut corrigé dans les numéros subséquents.

L’idée de payer pour recevoir le chumagazine vous laisse de glace : seulement cinq personnes accepteraient de défrayer 1 $ pour le recevoir à la maison. Fait intéressant : 85 personnes ont tenu à répondre non à l’idée de payer 1 $, bien que cette question ne s’adressait qu’aux neuf personnes ayant répondu qu’ils aimeraient le recevoir à la maison.

Intérêt pour chacun des articles

Fréquence de parution

Dans l’ordre des articles les plus intéressants selon les lecteurs, citons le dossier sur le cancer du sein, les félicitations, le bilan de la cardiologie, l’éditorial de Christian Paire, l’entrevue reconnaissance avec Mireille Bérubé, le comité de soutien au personnel d’oncologie et la recherche sur le VIH.

Présentoirs vs courriel ou poste Comment aimeriez-vous recevoir le chumagazine ? Très largement au travail, que ce soit dans les présentoirs (72) ou encore par courriel (37). La trentaine de commentaires émis étaient partagés entre les neutres (je préfère encore le papier) et les négatifs (dans le contexte financier actuel, l’envoi postal est inapproprié…).

La fréquence idéale de parution est partagée presque équitablement entre 10 numéros par an (30), 6 numéros (40) et 4 numéros (30). Seize personnes n’en veulent toutefois aucune, 12 aimeraient 2 parutions et une personne se contenterait d’un seul numéro par an, une autre d’une par décennie…

Qui a répondu Finalement, ont répondu au sondage : 113 employés du CHUM, 11 médecins ou résidents, 2 stagiaires ou étudiants, 2 chercheurs, 2 patients et 2 visiteurs. Notons que les nombreux commentaires, même les plus négatifs, exprimaient en grande majorité le souci d’en faire davantage pour les patients, ce qui honore leurs auteurs. Merci à M. Christian Beaulieu, agent administratif à la Direction des communications, pour la compilation des données. LA RÉDACTION

Vos commentaires sur le chumagazine sont toujours les bienvenus. Envoyez-les par courriel à chumagazine.chum@ssss.gouv.qc.ca chumagazine Mai 2010 l 31


Vol 1 no 2 10-05-13 11:53 Page 32


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.