chumagazine - vol 3 numéro 2 - 2012

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éditorial

Christian Paire, directeur général

Vivre dès maintenant le CHUM de demain Depuis près d’un an et demi, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a fait le choix conscient du développement durable. Choix conscient parce que depuis plusieurs années déjà, des membres du personnel s’activent, tantôt dans l’ombre, tantôt au vu et au su de tous, afin que notre CHU soit plus vert. L’orientation que nous prenons aujourd’hui face au développement durable est une volonté organisationnelle ferme. En tant que centre hospitalier universitaire de pointe, en tant que milieu de soins, de recherche, d’enseignement, de promotion de la santé, en tant qu’employeur également, le CHUM souhaite prendre la place qui lui revient et faire du développement durable une priorité. Je crois fermement qu’il est possible de répondre aux besoins présents de notre organisation, sans compromettre la capacité des générations qui nous suivront à répondre aux leurs. C’est là la base du développement durable : penser, réinventer intelligemment aujourd’hui notre quotidien et nos façons de faire, pour garantir un futur où il soit encore possible de se réaliser.

Au cours des mois à venir, de nouvelles actions prendront place : elles touchent la gestion des matières résiduelles, le recyclage, la gestion de l’énergie, la qualité de vie au travail, etc. Vous serez interpellés. Et chacun pourra faire une différence. Ce CHUM que nous voulons plus vert aujourd’hui, c’est aussi pour nous préparer à vivre dans le CHUM de demain, dans un bâtiment qui sera certifié LEED. Un bâtiment « performant », comme le disent nos architectes. J’aime dire qu’il s’agira d’un bâtiment à dimension humaine, conçu et pensé pour chacun d’entre nous, nos patients en premier lieu. Ce dossier que nous vous présentons est donc un pas supplémentaire vers un CHUM plus vert, un CHUM où l’on travaille non seulement à vivre le développement durable aujourd’hui, mais où demain n’est jamais loin, demain où nous nous activerons au sein d’un nouveau CHUM LEED. Nous aurons l’occasion d’aborder plus amplement cette question au cours des prochains mois, alors que nous serons appelés à transformer nos façons de faire, pour être au diapason de nos convictions. Cette transformation sera essentielle.

Le développement durable ne relève pas de la pensée magique : il repose sur un ensemble de principes, dont la portée est sociale, environnementale et économique. Pour «  v ivre le développement durable », il faut nécessairement faire une réflexion, une planification, des changements dans les façons de faire. C’est pour cela qu'au CHUM nous avons mis en place un comité de pilotage du développement durable, dont vous découvrirez les actions dans le dossier du présent CHUMagazine.

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Centre cardiovasculaire du CHUM

2e congrès annuel premier symposium en soins infirmiers De nouveau cette année, le Centre cardiovasculaire du CHUM organisait son congrès annuel, les 13 et 14 avril derniers, et a innové en ajoutant un symposium en soins infirmiers cardiovasculaires le vendredi. Ce rendez-vous annuel a permis à près de 430 infirmières, 160 médecins et plusieurs membres de l’industrie des quatre coins de la province et même du Nouveau-Brunswick, de participer à un congrès de grande envergure qui a su jumeler enjeux scientifiques, éthiques et humains associés aux soins cardiovasculaires.

Le congrès médical Le comité scientifique du congrès s’adressant aux médecins et aux infirmières praticiennes spécialisées avait retenu comme thème Sujets de l’heure en cardiologie. L’évolution de la médecine en cardiologie est en effet phénoménale, et ce, dans tous les domaines. Les études cliniques abondent et ce congrès se voulait une occasion privilégiée de faire le point sur les retombées de la recherche clinique et de répondre aux questions des participants. Par exemple, les cliniciens ont maintenant accès à de nouveaux agents antithrombotiques (les antithrombotiques sont des anticoagulants plus performants, qui diminuent la grosseur des caillots et aident à dissoudre les caillots déjà formés, alors que les anticoagulants préviennent la Parmi les conférencières du symposium des infirmières, en partant de la gauche : Me Delphine Roigt, les praticiennes Valérie Barrette, Stéphanie Béchard, Nathalie Nadon (conférencière et maître de cérémonie) et Marie-Line Brouillette, les kinésiologues Isabelle Brisson et Amélie Bréard. Conférenciers absents de la photo : le Dr Paolo Costi, électrophysiologiste, et la patiente du CHUM, Marie-Josée Fournier, porteuse de défibrillateur et fondatrice de l’Association DefibAmi.

Du congrès des médecins : Lyne Marquis, cogestionnaire du regroupement cardiovasculaire et maître de cérémonie du congrès, et la Dre Dominique Auger, cardiologue, sont entourées des Drs Samer Mansour, George Honos, Nicolas Noiseux, cardiologues, et Paolo Costi, électrophysiologiste. Conférenciers absents de la photo : les Drs Sylvie Legault, Jeannot Potvin, Michel R. Le May et Jean-Bernard Masson.

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formation de caillots, mais ne les dissolvent pas; les antiplaquettaires, dont nous parlons plus loin, préviennent l’agrégation des plaquettes). D’autres médicaments antithrombotiques sont sur le point de faire leur apparition. Ont-ils démontré leur efficacité? Sont-ils sécuritaires? De nouveaux antiplaquettaires sont maintenant couramment utilisés et souvent, ils doivent être temporairement suspendus, le temps d’une investigation ou d’un traitement effractif. Comment gérer ces situations ? Que nous réserve le futur en soins cardiologiques, en imagerie (nouveaux équipements), en arythmie (troubles du rythme du cœur) et en hémodynamie (circulation sanguine) ? Les conférences des cardiologues et des chirurgiens cardiaques du CHUM visaient à répondre à ces questions. L’éthique clinique a aussi occupé une place importante au sein de ce congrès et a suscité une réflexion quant à l’allocation des ressources et les objectifs de soins pour les patients et leur famille. Autre nouveauté cette année : Discutez de vos cas avec les experts ! Cette tribune a donné l’occasion aux médecins participants de discuter de leurs cas cliniques avec un panel d’experts en cardiologie et en chirurgie cardiaque du CHUM.


Le symposium en soins infirmiers L’idée d’ajouter un symposium infirmier cette année posait le défi de répondre aux besoins variés de formation des infirmières qui s’intéressent à la santé cardiovasculaire tant en première ligne qu’en milieu clinique spécialisé. Le thème de ce premier symposium en soins infirmiers, Le patient au cœur du continuum de soins, n’est pas le fruit du hasard. Les conférencières ont mis l’expérience de soin du patient au centre de leurs réflexions de soignants. À travers des conférences scientifiques de haut niveau, les infirmières ont retrouvé la dimension humaine du soin et l’importance de faire du patient et de sa famille des alliés dans leurs plans thérapeutiques. Les congressistes ont pu suivre le continuum de soins d’une patiente qui se présente à l’urgence avec un infarctus, puis qui a besoin d’une chirurgie de

pontages aortocoronariens; cette patiente développe en outre une insuffisance cardiaque qui nécessite un défibrillateur; enfin elle entreprend un programme de réadaptation cardiaque après des entrevues motivationnelles. La dimension éthique a également été abordée, ici en lien avec l’insuffisance cardiaque et les soins palliatifs. S’est ajouté le témoignage émouvant d’une patiente démontrant la nécessité de l’approche collaborative et du patient-partenaire, un volet important en cardiologie. L’équipe du Centre cardiovasculaire du CHUM, reconnue comme l’une des plus dynamiques et innovatrices du Québec, enseignant aux professionnels de la santé tant en milieu hospitalier qu’à l’extérieur de ses murs, peut dire au sujet de ce congrès : mission accomplie ! Rendez-vous l’an prochain, les 12 et 13 avril 2013 !

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10 000 patients au Centre de PPE

Quelques-uns des membres de l’équipe du Centre de PPE : la Dre Anne Bruneau, le Dr Bernard Lessard, directeur, Diane Boisclair, infirmière, Lynn Mc Innis, infirmière coordonnatrice, Lyne Brousseau, agente administrative.

Le Centre de prophylaxie postexposition (PPE) aux liquides biologiques de Montréal enregistrait, le 23 février dernier, son 10 000e patient ! Le Centre de PPE fait partie du CHUM et offre un service aux travailleurs de l’île de Montréal, de la Rive-Nord et de la Rive-Sud, en prévention des infections potentiellement transmises par le sang, en particulier le VIH et les hépatites. Un exemple familier est celui d’une infirmière qui se pique avec une aiguille ayant servi à un patient. Si ce patient est porteur du VIH ou de l’hépatite, l’infirmière devient à risque d’être infectée. D’autres travailleurs sont également à risque, par exemple, les policiers, les pompiers, les ambulanciers et même les éboueurs. En agissant rapidement, dans les premières heures après l’événement, on diminue les risques de transmission de ces infections. Il s’agit de donner une médication préventive, des immunoglobulines ou une vaccination appropriée. Ce centre a été créé à la suite d’une volonté affirmée de la CSST (Commission de la santé et de la sécurité du travail), de la Direction de santé publique de Montréal-centre et du CHUM d’offrir un service coordonné, adapté aux besoins des travailleurs de la région métropolitaine. Pionnier

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en Amérique du Nord, ce centre existe depuis 1999 et a été mis en place par le Dr Pierre Thibodeau, médecin au Service de consultation-liaison VIHSida du CHUM. L’équipe est composée de quatre infirmières, d’une réceptionniste et de six médecins (temps partiel). Un psychologue peut agir comme consultant dans certains cas où l’anxiété générée devient problématique. L’équipe travaille en étroite collaboration avec les médecins et les équipes de l’urgence de l’Hôpital Saint-Luc pour assurer une rapide prise en charge. Les employeurs et les services d’Info-santé sont également formés à y diriger rapidement les travailleurs dans le besoin. L’équipe voit en moyenne de 60 à 90 nouveaux cas d’exposition par mois. On croit sans peine le Dr Bernard Lessard, directeur du centre, quand il nous dit que la satisfaction de la clientèle est très élevée. Profitons de ce 10 000e patient pour souligner le travail consciencieux de cette équipe qui offre un service unique et très apprécié depuis plus de 12 ans.


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Pathologie moléculaire

Locaux agrandis et rénovés Le 17 février dernier, l’ambiance était à la fête au laboratoire de pathologie moléculaire de l’Hôtel-Dieu du CHUM : on y célébrait 21 ans de service dans des locaux fraîchement agrandis et rénovés. Pour l'occasion, les collaborateurs et employés étaient invités à l’inauguration de leur nouvelle plateforme technologique. Située au deuxième étage du pavillon Olier, le laboratoire de pathologie moléculaire étudie les cancers sporadiques comme les lymphomes, les mélanomes, le cancer du poumon, le cancer du col utérin, le cancer du sein et le cancer colorectal. Un autre volet important d’activité du laboratoire est relié au diagnostic des cancers familiaux, tels que les cancers du sein et des ovaires, la néoplasie endocrinienne multiple de type II ou le syndrome de Lynch (qui est un cancer colorectal héréditaire). Les médecins et directeurs en ont profité pour se remémorer avec émotion leurs débuts en pathologie, il y a plus de vingt ans. Le Dr Louis Gaboury a rappelé comment il s'était associé avec la Dre Isabelle Gorska, en constatant l’évolution de la recherche d’alors sur la leucémie et les facteurs héréditaires. « Nous avons profondément cru à l'avenir de la biologie moléculaire et avons convaincu nos supérieurs de mettre sur pied un nouveau laboratoire. Au début, ce local était vraiment minuscule, on l'appelait le sous-marin! Mais nous avions confiance que cette branche de la médecine allait devenir importante ». Le Service d’endocrinologie et la clinique des cancers familiaux du CHUM leur envoyaient des spécimens prélevés chez des patients avec des historiques de cancers familiaux, évocateurs de transmissions génétiques. C'est ainsi que, de fil en aiguille, leur petite équipe s'est intéressée aux maladies héréditaires et aux facteurs génétiques prédisposant au cancer. À l’époque, une analyse de génotypage exigeait plusieurs jours de travail acharnés. Maintenant, les appareils automatisés font le séquençage en vingt minutes et le laboratoire analyse avec précision plusieurs patients par jour. La pathologie a d'abord inclus l’analyse moléculaire avec des tests diagnostiques, qui aidaient le pathologiste à préciser le diagnostic. Puis, sont arrivés les tests pronostiques qui permettent de prédire l'évolution de la maladie. Au fil des ans, le département s'est orienté vers une approche plus personnalisée : « Nous nous penchons sur les caractéristiques génétiques du patient ou sur le profil mutationnel de la tumeur, afin d'offrir le meilleur traitement possible, qui sera spécifique à chaque patient », a expliqué la Dre Isabelle Gorska. Le Dr Pavel Hamet, directeur du Service de médecine génique, s'enthousiasme du bond en avant fait par la pathologie à l’HôtelDieu : « C'est grâce à ces pionniers que le CHUM revendique maintenant le leadership en cette matière. Nous avons besoin de la médecine génique pour offrir des soins personnalisés. Par exemple, une chirurgie préventive peut prévenir l'apparition du cancer de la thyroïde chez les patients où l’on a repéré la mutation héréditaire de l’oncogène RET. »

Le directeur général du CHUM, M. Christian Paire, était également présent à la célébration. Selon lui, l'avenir de la médecine moderne repose sur la création de liens entre diverses branches de la médecine, comme ici avec la génétique et la pathologie. Récemment, le Département de pathologie a eu un besoin criant de nouveaux équipements, d’autant plus que le nombre de demandes d'analyses avaient beaucoup augmenté. La direction du département ainsi que la Fondation du CHUM ont soutenu la cause devant l'Agence régionale de santé qui leur a octroyé un budget de 235 000 $. La Fondation a également accepté de financer un de leur projet, pour une somme de 80 000 $. Ce grand total a pu être redistribué en équipements, notamment le Pyrosequenceur Pyromark24 de Qiagen, l’analyseur génétique 3500 d’Applied Biosystems et le PCR en temps réel LightCycler 480 de Roche. « Le département est vraiment chanceux d'hériter de ce formidable cadeau; nous saurons l'utiliser à bon escient, au service des patients, de l'enseignement et de la recherche » assure la nouvelle directrice du département, la Dre Bich Nguyen.

1re rangée, de gauche à droite : la Dre Isabelle Gorska, spécialiste en biologie médicale, Chantal Fournier et Guylaine Proulx, technologues médicales, le Dr Louis Gaboury, pathologiste et directeur du laboratoire ; 2e rangée : le Dr Serge Nolet, biochimiste clinique, et Onesphore Turizygiye, technicien.

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4e Semaine Cerveau en tête !

Les sciences neurologiques en vedette Du 12 au 16 mars, les sciences neurologiques étaient en vedette à l’Hôpital Notre-Dame. Le personnel et les visiteurs ont eu la chance de découvrir leurs multiples facettes à travers plusieurs activités. La semaine Cerveau en tête est organisée chaque année dans le cadre de la Semaine internationale du cerveau. Voici un aperçu.

Conférences quotidiennes La douleur, l’épilepsie et la migraine ont été abordées sous divers angles au cours de conférences quotidiennes présentées par des professionnels du CHUM. La Dre Grissel Vargas, anesthésiologiste, et M me Chantal Jeannotte, infirmière clinicienne, ont amorcé la semaine en présentant le programme d’information et d’éducation thérapeutique du Centre d’expertise de la douleur du CHUM. Ce programme a vu le jour en 2010 et a apporté un soutien multidisciplinaire à de nombreux patients atteints de douleur chronique. La deuxième conférence, présentée par la Dre Marie-Pierre FournierGosselin, neurochirurgienne, portait également sur le thème de la douleur, mais ciblait la douleur faciale et comment y « faire face ». Nous pouvions entre autres y apprendre qu’au CHUM, il existe des traitements spécialisés pour un type de douleur en particulier, soit la névralgie du trijumeau. Une belle démonstration du savoir-faire du CHUM ! En milieu de semaine, le Dr Alain Bouthillier a partagé son expérience de l’ascension du mont McKinley, le plus haut sommet d’Amérique du Nord situé en Alaska. Le Dr Bouthillier a réalisé cette expédition en juin 2011, sous le patronage de la Ligue Canadienne Contre l’Épilepsie, afin de sensibiliser la population canadienne à cette cause et d’amasser les fonds nécessaires pour financer une bourse de recherche en épilepsie. La conférence du jeudi a interpelé de nombreuses personnes souffrant de migraine. La Dre Elizabeth Leroux, neurologue, a départagé les mythes et réalités entourant la migraine et a présenté de nouvelles évidences scientifiques. Les objectifs de sa conférence : détruire les tabous qui y sont associés et fournir quelques outils aux personnes qui en souffrent pour améliorer leur état. La Dre Leroux répond à de nombreuses questions sur la migraine, via son site Internet. D’ailleurs, la conférence qu’elle a présentée le 15 mars dernier s’y trouvera prochainement : www.migrainequebec.com. Pour conclure la semaine, la Dre Arline-Aude Bérubé, neurologue, et Mme Anny Laforme, infirmière clinicienne, ont expliqué en quoi consiste l’épilepsie, parlé de ses nombreuses causes et de la variété de pronostics. Le CHUM et sa clinique d’épilepsie aident chaque année de nombreux patients à prévenir les récidives de crises et à améliorer leur qualité de vie.

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Dre Elizabeth Leroux, neurologue, clinique de la migraine et autres céphalées du CHUM

Kiosques d’information En marge des conférences, un kiosque d’information se tenait tous les jours à l’entrée principale du pavillon Lachapelle. Une fois de plus, les sujets étaient variés et ont suscité l’intérêt des visiteurs. Tous les thèmes suivants ont été vulgarisés par le personnel expert du CHUM : éducation thérapeutique en douleur chronique, prévention des AVC, radiochirurgie robotisée avec le Cyberknife®, vieillissement cognitif normal et pathologique, et la neuroradiologie.

Exposition d’œuvres d’art Le groupe de créativité artistique du Centre d’expertise de la douleur du CHUM, à l’Hôtel-Dieu, animé par Bénédicte Delachanal, est composé d’artistes/patients souffrant de douleurs chroniques. Ces séances mensuelles de créativité artistique offrent aux patients un mode d’expression leur permettant de s’évader et d’oublier la douleur quelques instants. Quelques-unes des œuvres ont été exposées pendant toute la semaine et d'autres sont mises en ligne chaque mois sur le blogue www. benedictedelachanal.wordpress.com. Si les sciences neurologiques vous intéressent, l’expertise du CHUM sera de nouveau à l’honneur lors de la semaine Cerveau en tête, du 11 au 17 mars 2013.


suite de la page couverture

Steeve Piché, un des patients du groupe de créativité artistique du Centre d’expertise de la douleur chronique

«Quand je dessine, j'oublie mon mal, des fois juste cinq minutes...» C’est arrivé il y a huit ans, en 2004. Une douleur au dos qui empire de jour en jour, qui irradie dans l’épaule, dans le bras et jusqu’au sternum, et qui oblige Steeve à cesser le travail une semaine après avoir reçu ce choc au dos sur la ferme où il travaillait. Commence une longue recherche, « une vraie lutte », précise M. Piché, pour comprendre d’où vient cette douleur et la calmer. Le médecin de famille d’abord, qui fait faire des tests et qui conclut que tout est normal. Auprès de la CSST ensuite qui ne reconnaît pas un accident sans séquelle vérifiable. À moins de 40 ans, ne pas pouvoir travailler et ne pas pouvoir le démontrer, c’est dur sur le moral… encore plus que sur le portefeuille! En 2008, Steeve fait une crise cardiaque et est opéré à l’Hôtel-Dieu par le Dr Jean-Marc Raymond. Ses douleurs au sternum intriguent l’équipe de cardiologie qui n’arrive pas à comprendre si c’est le cœur ou le dos qui est en cause. On l’envoie consulter la Dre Aline Boulanger, la grande spécialiste de la douleur chronique au CHUM. Elle fait les tests habituels et ne voyant toujours rien, pense à chercher au niveau du cou et trouve l’origine du mal : deux vertèbres disloquées nécessitant une importante opération. Le Dr Daniel Shédid, neurochirugien, l’opérera d’ici six mois. En passant par la gorge, il enlèvera les deux disques et soudera les trois vertèbres du cou avec des tiges de métal. Chances de succès : 70 %. En attendant, la douleur persiste, mais M. Piché est pris en charge par le Centre d'expertise de la douleur chronique. Il reçoit des médicaments plus efficaces, suit les six cours sur la douleur qui lui expliquent son mal, les possibilités de médication, les effets des médicaments. C’est là aussi qu’il découvre les possibilités d’une activité artistique. « J’étais un sportif, mais j’ai toujours aimé les arts. Quand je dessine, j’oublie mon mal, des fois juste cinq minutes, mais ce sont les cinq plus belles minutes de ma journée. »

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Enseignement

4e Colloque sur la collaboration interprofessionnelle L’humain avant tout ! Pour une quatrième année, la Direction de l’enseignement, et plus précisément le comité partenariat interdirections – CIP, a mis sur pied une journée de conférences et d’ateliers sur le thème de la pratique collaborative et son développement au CHUM. Nouveauté cette année : le colloque était accessible par visioconférence à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, à l’Institut de gériatrie de Sherbrooke et au CSSS de la Montagne. Le CHUMagazine était à l’auditorium Rousselot de l’Hôpital Notre-Dame avec les quelque deux cents participants, professionnels de la santé, gestionnaires et représentants des ordres professionnels notamment.

Elle est devenue, au fil des ans, une experte dans les soins de son conjoint et réclame de participer à la détermination des objectifs du plan d’intervention interdisciplinaire de son mari, ce qui ne lui est toujours pas accordée. Réticente au début devant les rôles variés des soignants, elle avoue que chacun apporte son bagage et a le droit absolu de se tromper ou de douter.

Le patient, d’abord Certains se rappelleront peut-être, à la toute fin du deuxième colloque en 2010, de la présentation de M. Vincent Dumez, un patient réclamant d’être mieux écouté par les soignants et revendiquant de devenir un partenaire de ses soins, en tant qu’expert crédible de sa condition de santé. On pourra mesurer le chemin parcouru depuis : M. Dumez est maintenant prêté par l’Université de Montréal (où il est directeur du bureau facultaire de l’expertise patient), le temps de jeter les bases de l’expérience patient en nos murs. Non plus le dernier conférencier, mais bien tout de suite après la directrice de l’enseignement et présidente du comité scientifique du colloque, la Dre Marie-Josée Dupuis, il a brièvement parlé de son rôle de gardien de la perspective du patient. À ce titre, il recommande de former des patients partenaires de soins et autres patients-ressources en enseignement ou en recherche par exemple, et de poursuivre la réflexion sur l’approche « globationnelle ». Peut-être pourrait-on s’inspirer des propos émouvants de Mme Édith Fournier, une proche-aidante qui le suit au pupitre. Mme Fournier a écrit sur l’Alzheimer et couché sur papier ses réflexions d’aidante d’un époux aimé atteint de cette dégénérescence neurologique depuis 14 ans. Elle l’a soigné pendant sept ans à leur domicile et le soigne encore depuis sept autres années dans un centre spécialisé. Son récit bouleversant, elle a pris le temps de l’écrire et le récite avec une telle finesse que tout l’auditoire en est ému aux larmes. Elle dit des choses belles et parfois difficiles : Je parle au nom de mon mari, je suis sa voix, sa conscience, sa femme, celle qu’il aime. C’était lui ou moi (avant de se résigner à le placer en institution) Mourir est un long processus (on lui avait donné trois ans à vivre). Je me sens capable d’assumer la part de risque de mes décisions. Ne plus intervenir était la seule sagesse. Ne pas commencer un traitement n’engage pas la même responsabilité que d’arrêter un traitement. Mes valeurs étaient bafouées par l’application du protocole. Comme M. Dumez, Édith Fournier croit dans le partage de l’expertise.

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Les conférenciers du colloque sur la pratique collaborative, de gauche à droite : la Dre Paule Lebel (UdeM), François Chiocchio (UdeM), Dre Micheline Ste-Marie (CUSM), Christian Voirol (UdeM), Vincent Dumez (UdeM/CHUM) et Édith Fournier, proche-aidante, professeure retraitée).

Les experts ensuite La Dre Paule Lebel cumule des postes à la Direction de la santé publique de Montréal, à l’Université de Montréal comme professeure et au RUIS où elle est coprésidente du comité sur les pratiques collaboratives et la formation interprofessionnelle. Pour savoir comment et avec qui améliorer les pratiques collaboratives en partenariat avec les patients et les proches, elle propose d’expérimenter l’accompagnement d’équipes volontaires, dans une démarche d’amélioration continue, en partenariat de soins avec le soutien de leaders de collaboration en établissement (LCE, dans des établissements-phares d’abord (dont le CHUM qui a déjà constitué une première cohorte de 16 leaders, HMR, Sainte-Justine), ensuite ailleurs, une démarche s’échelonnant sur deux ans. Cette démarche aidera à bâtir un programme de partenariat de soins qui a besoin d’une méthodologie, d’acquérir son propre vocabulaire et de développer de nouvelles compétences. Comprendre que le principe de


Enseignement

Les membres des comités scientifique et organisateur du colloque (devant) : la Dre Louise Samson (radiologie), Sylvie Vallée (DGIQP), Sylvie Dubois (DSI), Chantal Harvey (DCOM), (derrière) : Dominique Nadeau (DE), Christine Roberge (DE), Me Delphine Roigt (éthique), Line Martel (DE), Natalie Mavrikakis (DRH). Absents : Rémi Arsenault (comité des usagers), Martin Demers (DSH), Dre Marie-Josée Dupuis (DE), Dre Julie Lajeunesse (médecine de famille), Sylvio Rioux (DRC), Diane St-Aubin (DE).

base est celui des petits pas, visant le long terme, adapté à chaque équipe, débutant après le diagnostic de l’équipe. Mme Lebel propose de revenir l’an prochain avec les expériences-terrain, tout ce qu’il y a de concret. Un exercice réflexif de groupe était programmé au terme de chacune des conférences. Ici, il s’agissait de constituer un comité d’amélioration continue. Comment s’y prendrait-on ? Qui en ferait partie ? Le processus nécessite de reconnaître les équipes existantes, de former dans ces équipes un petit comité d’amélioration continue autour d’un patient-ressource (qui peut être un ancien patient ou un patient hospitalisé à nouveau), selon les priorités de l’équipe. M. François Chiocchio est professeur de psychologie et chercheur en santé publique. Sa présentation portait sur le travail d’équipe. Il définit l’équipe comme un système interdépendant et complexe ouvert sur toutes les situations possibles, prêt à changer sa vision de lui-même, qui doit s’adapter, changer, apprendre. Le travail de l’équipe se fait en collaboration, qui nécessite une mise en commun et un partage des connaissances, expériences et expertise, ici mis au service des patients. La collaboration évolue de la communication à la rétroaction constructive, devient de la synchronie, enfin de la coordination d’abord explicite puis implicite. Son concept de confiance groupale, indispensable pour que fonctionne le travail d’équipe, est intéressant : il la définit comme une impression de respect partagé concernant les compétences, mais qui est toujours à construire, notamment lorsque des nouveaux membres s’ajoutent à l’équipe. L’exercice réflexif demandait aux participants de penser à une personne et à une situation typique et de réfléchir à une action à entreprendre pour rendre cette personne a) plus efficace b) plus heureuse ; et vice versa (quelle action peut poser cette personne pour que mon travail devienne plus efficace et que je sois plus heureux dans mon travail), un exercice à refaire et que chaque membre de l’équipe peut reproduire régulièrement. La Dre Micheline Ste-Marie, notamment directrice associée

des services professionnels à l’Hôpital pour enfants du CUSM et présidente du Groupe Vigilance pour la sécurité des soins, a entretenu l’auditoire sur le travail en équipe liée à la sécurité des patients. Sont-ce là des synonymes ? se demandait-elle. Elle a procédé par définition, d’abord des mots risque, événement, incident, accident, qu’elle a élargi pour intégrer le rôle de l’équipe dans ce processus, d’en définir son efficacité, sa synergie (qui divise l’effort et multiplie l’effet), de jeter les bases d’une communication efficace, le tout dans un joyeux humour qui facilitait la compréhension des concepts. Notamment celui de conscience situationnelle dont l’absence ou la déficience serait l’envers de la compétence. L’exercice qui suivait demandait de faire un résumé de la matinée, en équipe, en dessinant rapidement, à partir d’une idée centrale, un motif associé. M. Christian Voirol est un chercheur de l’UdeM qui collabore au secteur Pratiques collaboratives et partenariat de soins au Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé (CPASS) de la Faculté de médecine de l’UdeM. Il a attaqué l’épineux problème de la gestion des conflits, un incontournable si l’on souhaite une pratique collaborative exemplaire. Les conflits ne sont ni bons ni mauvais, a-t-il dit, mais peuvent devenir des problèmes s’ils ne sont pas gérés adéquatement. Le processus habituel (observation et description, décision de traiter, compréhension des raisons, inventaire, évaluation et choix des solutions, etc.) ne fonctionne pas. En réalité, plusieurs stratégies sont applicables, selon les types de conflits ; il faut savoir laquelle choisir. Il en a décrit cinq possibles selon le modèle de Thomas et Killman : fuite ou évitement, accommodation, compromis, compétition et collaboration. En gros, la fuite peut s’avérer utile notamment quand l’enjeu n’en vaut pas la chandelle, et la compétition quand l’enjeu est très important pour soi. L’accommodation convient pour un résultat qui donne tout à l’autre et rien à soi. Le compromis peut-être utile quand le temps manque pour régler à la satisfaction de tous, et la collaboration, qui n’est pas une panacée, qui exige temps et énergie, ne s’applique que si l’enjeu en vaut vraiment le coup. Chaque stratégie comporte donc ses avantages et ses inconvénients et il faut savoir choisir lucidement la plus appropriée dans le contexte, selon les enjeux, les personnes, le milieu. À l’aide d’un exemple de conflit fictif, la salle divisée en équipes s’est pratiquée à diverses solutions selon les modèles proposés. Une table ronde interactive avec télévoteur (la salle vote sur une question avec choix de réponses et le résultat apparaît automatiquement à l’écran) permettait à tous de faire le point sur les éléments de collaboration appris et complétait la journée d’apprentissage. Renouveler les approches autour d’un même concept n’est pas facile. Les organisateurs l’ont pourtant réussi et, mot d’ordre ou consigne allant de soi, même les conférenciers pratiquaient ce qu’ils professaient i.e. tenaient compte les uns des autres et se citaient mutuellement, donnant un bel exemple d’écoute et de collaboration. Les présentations (powerpoint et enregistrements) sont disponibles dans l’intranet et le site web du CHUM.

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Enseignement

Projet pilote d’activités interprofessionnelles Du 5 mars au 1er avril, quatre stagiaires issus de disciplines différentes ont participé à un projet pilote d’activités interprofessionnelles aux soins intensifs de l’Hôpital Saint-Luc. Il visait à offrir aux stagiaires l'occasion de développer leur compétence de collaboration en partenariat avec le patient et ses proches. C'est par le biais d'activités interprofessionnelles structurées, à même les besoins et le quotidien de l'équipe de soins et des patients, que cet objectif a été atteint. Au terme du projet, la Direction de l'enseignement et l'équipe des soins intensifs de l'Hôpital Saint-Luc ont recueilli les commentaires des participants, stagiaires et professionnels. Les stagiaires ont trouvé l’expérience très positive : elle a favorisé une meilleure intégration en tant que membre dans l'équipe, et les activités interprofessionnelles leur ont permis d'actualiser en pratique les notions vues en théorie. Le projet a en outre permis de créer des liens avec les stagiaires des autres disciplines, et de les faire participer à des activités structurées communes leur permettant d’échanger leurs connaissances tout en travaillant ensemble. Autre constat : le partage d'expertises de différentes professions permet, face à des situations complexes, d’optimiser les soins. L'équipe des soins intensifs de Saint-Luc a fait preuve d'ouverture et d'une grande générosité dans ce projet : Mme Julie Labrecque et son équipe ont mis en place la structure ayant permis sa réussite, laquelle a démontré que même dans un contexte de soins critiques, la collaboration interprofessionnelle est essentielle. Le projet est une initiative du Comité interfacultaire opérationnel de l'Université de Montréal ; il est soutenu par le Comité partenariat interdirections pour la collaboration interprofessionnelle au CHUM.

Assis, de gauche à droite : le Dr Pierre Aslanian, Service des soins intensifs HSL ; Dominique Nadeau, directrice adjointe à l'enseignement ; Valérie Mercier, infirmière-clinicienne et superviseure de stage en soins infirmiers ; Pierre-Louis Desaulniers, pharmacien et superviseur de stage en pharmacie ; Lisa Him, étudiante en nutrition ; 2e rangée : Isabelle Mastellone, nutritionniste et superviseure de stage en nutrition ; Bruno Provost-Bazinet, stagiaire en soins infirmiers ; Pierre-Olivier Lebel, externe en médecine ; Julie Labrecque, infirmière-chef, unité des soins intensifs HSL ; Andrée-Anne Tessier, étudiante en pharmacie.

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Interventions aInéEs

Le ruis de l'udeM

Les neuf groupes de travail ont été formés à partir des cinq axes stratégiques et des quatre domaines transversaux tels que définis par la planification stratégique : • axe

• axe

LA PRÉVENTION DE LA MALNUTRITION, ON S’EN OCCUPE!

Des nouvelles du réseau cardiovasculaire et métabolique Le CHUM fait partie du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de greffe l’Université de Montréal (UdeM). Les nouvelles qui suivent parviennent • axe neurosciences des autres partenaires du réseau. • axe cancérologie • axe musculosquelettique fonctionnel • domaine génétique et biomarqueurs École de santé publique de l’UdeM • domaine imagerie L'École de santé publique de l’UdeM s'établira au coin de Berri et de • domaine technologies avancées Maisonneuve, donnant le coup d'envoi au campus de santé publique • domaine immunologie et infectiologie Norman-Bethune, une composante du Quartier de la santé. On y accueillera

également l’INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) et la Direction de la santé publique de Montréal, formant ainsi le plus important bassin d'experts en santé publique au Canada.

CSSS de Trois-Rivières Chaque année, 55 étudiants du programme de la Faculté de médecine de l’UdeM, dont certains du campus Mauricie, sont accueillis au Centre hospitalier affilié universitaire régional afin d’y poursuivre leur stage en médecine interne.

Téléconsultations en santé mentale

LES PERSONNES ÂGÉES ONT DES BESOINS ACCRUS EN CALORIES, EN PROTÉINES ET POUR CERTAINS MICRONUTRIMENTS. Ces besoins s’accroissent d’autant plus en condition de maladie aiguë. Durant l’hospitalisation, il faut éviter les diètes restrictives chez la personne âgée. Les restrictions limitent le choix et la variété des aliments servis, en plus d’en diminuer le contenu énergétique. Cela contribue à la malnutrition acquise à l’hôpital et à ses conséquences sur l’état de santé de la personne âgée et sur son autonomie. Le CHUM a donc innové et créé la diète OPTIMAH et la diète OPTIMAH diabétique : plus riches en protéines et en énergie, ces diètes constituent une alimentation mieux adaptée aux besoins physiques des personnes âgées hospitalisées. Elle est offerte en différentes textures. Le personnel soignant du CHUM peut maintenant offrir ces diètes : il suffit d’en faire la demande au service alimentaire de la même façon que les autres types de diètes. Pensez-y! Illustration Philippe Béha Réalisée grâce à une contribution financière de la Fondation Jean-Marc-Boucher

Par l’intermédiaire du site web ccr.ruis.umontreal.ca, trois centres hospitaliers offrent maintenant des téléconsultations en psychiatrie à tous les médecins, professionnels et intervenants des établissements membres du réseau de téléformation et soutien clinique multidisciplinaire du RUIS de l'UdeM.

Institut de cardiologie de Montréal Une procédure innovatrice, l’annuloplastie de la valve aortique, a été réalisée avec succès à l’Institut de cardiologie de Montréal, permettant de sauver la vie d’un jeune homme. Il s’agit d’une procédure de préservation de la valve aortique par l’ajout d’un anneau prothétique autour de l’aorte pour en réduire et renforcer l’orifice.

CHU Sainte-Justine La Dre Julie Lapeyraque, à court d’options pour sauver une enfant hospitalisée au CHUSJ pour de graves complications imputables à la bactérie E. Coli, a eu recours au médicament éculizumab, habituellement utilisé pour d’autres affections. Ce succès est décrit dans un article paru dans The New England Journal of Medicine.

La nouvelle scientifique la plus lue de 2011 Le prestigieux service de nouvelles EurekAlert! de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) a confirmé que le communiqué le plus lu de 2011 (102 000 fois) est celui intitulé « La recherche génétique confirme que les non-Africains descendent en partie de l'homme de Néandertal ». Cette recherche portait sur les travaux de l’équipe dirigée par Damian Labuda, un chercheur du Département de pédiatrie de l'UdeM et du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine. Eurekalert.com

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Les commissaires vous informent Depuis plus d’un an, cette chronique vous informe à propos du régime de traitement des plaintes. Dans cette parution, nous vous présentons sommairement le mandat du médecin examinateur, un acteur important dans le traitement des plaintes au CHUM.

Le comité de vigilance et de la qualité Savez-vous qu’il existe un comité de vigilance et de la qualité au sein de tous les établissements du réseau de la santé ? Ce comité, issu du conseil d’administration des établissements (cf la liste des membres de ce comité au C. A. CHUM, page 35), est prévu par l’article 181.0.1 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS), témoignant ainsi de l’importance accordée à la composante « qualité des services dans le respect des droits individuels et collectifs ». Il s’inscrit dans la logique d’une participation accrue des usagers à l’intérieur de l’administration des établissements et d’un meilleur suivi des services à la population. Mandat et responsabilités La responsabilité du comité de vigilance et de la qualité est double : d’abord et avant tout (« principalement »), celle d’assurer le suivi des recommandations du commissaire local aux plaintes et à la qualité des services (ou du Protecteur des usagers). Ces recommandations découlent de l’analyse et des conclusions apportées à chaque plainte et à l’ensemble des plaintes (publiées dans le rapport annuel du commissaire). Elles sont émises pour tendre vers l’amélioration de la qualité des services, ce qui s’inscrit aussi dans la perspective du comité de vigilance et de la qualité, créé par le conseil d’administration. Le comité de vigilance et de la qualité est « également responsable de coordonner l’ensemble des activités des autres instances, mises en place au sein de l’établissement pour exercer des responsabilités relatives à l’un où l’autre des éléments mentionnés au premier paragraphe du deuxième alinéa de l’article 181.0.3 de la LSSSS, et d’assurer le suivi de leurs recommandations » (pensons, entre autres, aux recommandations du coroner, du comité de la gestion des risques, aux normes d’Agrément Canada, aux sondages de satisfaction, etc.). Le comité de vigilance et de la qualité assure cette coordination en recevant et en analysant les recommandations et les rapports transmis au conseil d’administration qui portent sur la pertinence, la qualité, la sécurité ou l’efficacité des services rendus, le respect des droits des usagers et le traitement de leurs plaintes (article 172 de la LSSSS, paragraphes 1 et 2). Pour être en mesure de « veiller à ce que le conseil d’administration s’acquitte de façon efficace de ses responsabilités en matière de qualité des services », l’analyse faite par le comité de vigilance et de la qualité doit : « établir les liens systémiques entre ces rapports et recommandations », en vue de tirer les conclusions nécessaires permettant de soumettre au conseil d’administration des recommandations intégrées dans un plan d’ensemble portant sur les suites à donner à ces divers rapports, dans une perspective d’amélioration de la qualité des services. Le comité veille aussi à s’assurer de la suffisance des ressources dont dispose le commissaire local aux plaintes et à la qualité des services pour faire son travail et assurer l’accessibilité à ses services. Ces renseignements permettent de constater l’importance de ce comité pour la qualité des soins et services au sein des établissements et traduisent les efforts consentis par l’ensemble des intervenants de l’établissement pour maintenir les standards de qualité les plus adéquats qui soient, et ce, en fonction des ressources disponibles.

Tiré de : Lignes directrices relatives au comité de vigilance et de la qualité et au commissaire aux plaintes et à la qualité des services dans les agences de la santé et des services sociaux. MSSS. Mai 2006.

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recherche

À L'HONNEUR

Jorge Alvarez

Dr Pavel Hamet

Janusz Kaczorowski

Jorge Alvarez, stagiaire postdoctoral au CRCHUM dans le laboratoire du Dr Alexandre Prat, a reçu deux d istin ctions prestigieu ses : l a b o u rse David L Torrey de la Société canadienne de la sclérose en plaques, d’une valeur de 500 000 $, offerte aux postdoctorants et stagiaires en formation clinique pour financer leurs dernières années d’études et leurs trois premières années d’occupation d’un premier poste de professeur ; et le prix Werner Risau pour ses travaux, publiés dans la revue Science, sur l’identification des mécanismes protecteurs dans la sclérose en plaques.

La Société francophone du diabète honore l’ensemble des travaux du Dr Pavel Hamet en lui décernant le Prix Roger Assan. Doté d’une bourse de 10 000 E, grâce au soutien des laboratoires Sanofi-Aventis, ce prix souligne la contribution significative d’un chercheur à l’avancement des connaissances dans le domaine du diabète.

Félicitations à M. Janusz Kaczorowski, responsable de l’axe Soins et services du CRCHUM, qui s’est vu attribué la Chaire IRSC-GlaxoSmithKline en gestion optimale des maladies chroniques de l’UdeM. La chaire regroupera des médecins de famille, des pharmaciens, des éducateurs et des patients qui verront à l’application de savoirs et de pratiques de prévention et de gestion de maladies chroniques, dont le diabète et les maladies cardiovasculaires et notamment les services de première ligne, par et pour les utilisateurs.

Brian Mulroney présidera le Grand Labo du CRCHUM Le directeur du Centre de recherche du CHUM, M. Jacques Turgeon, est heureux d’annoncer que le Grand Labo du CRCHUM 2012 sera présidé par le très honorable Brian Mulroney. « J’ai accepté cette invitation parce que les chercheurs du CRCHUM sont à l'origine de découvertes qui nous donnent accès à des traitements de pointe dont nous aurons tous besoin à un moment ou à un autre de notre vie. Si le Canada se distingue tant à l'échelle internationale, c'est grâce aux efforts que nous investissons pour recruter, mais aussi pour garder chez nous les meilleurs chercheurs », a déclaré M. Mulroney. Lors de cette soirée, le CRCHUM aura l'honneur d'accueillir le professeur Ferid Murad, récipiendaire du Prix Nobel de médecine 1998, à qui nous devons la découverte de l’oxyde nitrique, une molécule importante dans le traitement des maladies cardiovasculaires. Sept autres personnalités québécoises issues des communautés des affaires, artistique et scientifique se joignent à M. Mulroney pour cette troisième édition et uniront leurs efforts pour faire de cette campagne de financement une réussite. Le comité est composé de Mme Julie Snyder, présidente, Productions J, de M. Jean Bédard, président, Groupe Sportscene, de M. Mario Charpentier, associé, BCF, M. Richard Morency, directeur des relations publiques, Casino de Montréal, M. Jacques Turgeon, directeur, CRCHUM, et les Drs Pavel Hamet et Jean-Louis Chiasson, tous deux médecins et chercheurs. Dans le cadre des activités entourant le Grand Labo 2012, le CRCHUM organisera un colloque scientifique « Les maladies cardiovasculaires – de la signalisation cellulaire à la santé de la population » pour la communauté scientifique du Québec. Le Pr Murad sera le conférencier d’honneur lors de cet événement, qui mettra aussi en relief les travaux de plusieurs chercheurs du CRCHUM. Le colloque se tiendra le 18 octobre à l’Hôpital Notre-Dame. Le programme de la journée sera annoncé sous peu.

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recherche

Cancer

2,8 M$ pour la prévention

Encore la cote exceptionnelle

L’équipe du CRCHUM dirigée par le D r Jack Siemiatycki, à laquelle participe le Dr Michael Pollack de l’Université McGill, a reçu 2,8 M$ pour appliquer l’outil CANJEM (CANadian Job-Exposure Matrix), une matrice emploi-exposition qui permettra de découvrir les causes professionnelles des cancers du poumon, du cerveau, des ovaires et colorectal. L’équipe intégrera les données accumulées au cours des 30 dernières années relativement à l’exposition de 300 agents cancérigènes (par exemple, l’amiante, le radon et le formaldéhyde) dans plus de 3200 emplois, ainsi que les bases de données sur l’hygiène provenant du Québec, des États-Unis et de l’Europe, de même que des renseignements sur les périodes de travail, l’effort physique et l’exposition aux champs magnétiques liés à différentes professions. Les résultats des études épidémiologiques seront mis à la disposition des scientifiques, journalistes et autres organismes intéressés à évaluer et prévenir les risques profesDr Jack Siemiatycki sionnels et environnementaux de cancer.

La direction du CRCHUM annonçait en avril que le comité chargé par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) d'évaluer sa demande de renouvellement de subvention, a accordé une note globale qui situe le Centre de recherche dans la catégorie « exceptionnelle », la même cote que celle obtenue par le centre en 2008. Cette subvention a été reconduite pour une autre période de quatre ans. « Depuis l’évaluation réalisée en 2008, le centre a fait des progrès énormes quant à la planification et l’établissement d’un nouvel édifice de recherche, à la consolidation et l’amélioration des axes clés de recherche de haut niveau, et au fonctionnement des équipes et des collaborations de recherche », souligne le Dr Paul Dorian, président du comité d’évaluation, dans son rapport. D’ailleurs, le conseil d'administration du FRQS a adopté à l’unanimité ce rapport d’évaluation. Le plus difficile n’est pas d’obtenir la cote exceptionnelle la première fois, mais bien de la maintenir. « Or, c’est précisément ce que nous avons réussi à faire, grâce aux efforts investis par l’ensemble de la communauté du CRCHUM et à la performance de nos équipes de recherche », a renchéri M. Jacques Turgeon, directeur de la recherche.

Diabète de type 2

Maladie de Cushing : de l’espoir

Dans une étude publiée en début d’année dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, une équipe menée par le Dr Vincent Poitout du Centre de recherche du CHUM révèle une découverte importante pour la compréhension des mécanismes de régulation de la sécrétion d’insuline. Cette percée a des retombées sur les médicaments en développement pour combattre le diabète de type 2, une maladie diagnostiquée toutes les dix secondes dans le monde. L’équipe de chercheurs a réussi à faire la cartographie de la voie complexe empruntée par le glucose et à reconnaître les différents mécanismes génétiques et cellulaires activés dans ce processus. Ce phénomène contribue à maintenir un bon équilibre entre la prise alimentaire de nutriments et la production d’insuline. C’est précisément cet équilibre qui est perturbé chez les personnes atteintes de diabète de type 2 (la sécrétion d’insuline est déficiente) et qui mène à une panoplie de complications chroniques.

Le Dr André Lacroix, endocrinologue, a publié dans la prestigieuse revue The New England Journal of Medicine les résultats d’une étude internationale sur la maladie de Cushing. Il y expliquait la mise au point d’un nouveau traitement pour les personnes qui en sont atteintes. Cette maladie rare affecte particulièrement les femmes, dont quatre Québécoises parmi les 162 patients traités dans le cadre de l’étude, et qui ont vu leurs symptômes considérablement diminués, et même complètement disparaître chez deux d’entre elles. Le nouveau médicament agit sur les tumeurs responsables de la maladie de Cushing. Ces tumeurs se forment sur la glande hypophyse, produisant par les glandes surrénales une quantité anormalement élevée de cortisone, ce qui entraîne progressivement des conséquences graves, notamment l’obésité centrale, l’hypertension artérielle, l’ostéoporose, le diabète et jusqu’aux complications cardiovasculaires fatales si non traitées. Le traitement habituel consiste à enlever complètement la tumeur, mais les récidives sont nombreuses. Près de la moitié des patients ont éventuellement besoin de radiothérapie, d’une seconde chirurgie hypophysaire; parfois il faut enlever les deux glandes surrénales, traitements à succès partiels et associés à des effets secondaires variés. Ce médicament et d’autres présentement à l’essai pourraient offrir une thérapie médicale ciblée plus efficace pour un plus grand nombre de patients atteints de la maladie de Cushing. Dr André Lacroix

Avancée dans le traitement

Dr Vincent Poitout

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agrément

Pour les employés du CHUM, l’agrément c’est….. Voici quelques extraits d’une enquête interne menée en vue de connaître ce que signifie l’agrément pour les employés du CHUM. Ils ont répondu ceci :

Les grandes étapes du prochain agrément La prochaine visite de l’agrément au CHUM est prévue en avril 2013. Le cycle de préparation reprend cet été et sera constitué de ces grandes étapes :

• « C’est un exercice obligatoire. » • « Une occasion de mobilisation. »

Juin-juillet-août 2012

Plan de communication Rencontre de groupes et d’équipes

Sondage qualité de vie au travail (QVT) Sondage sur la sécurité des patients Sondage sur la satisfaction des patients

• « Des échanges entre les services. » • « La reconnaissance de l’effort collectif. » • « Un exercice d’appréciation de la contribution, mais collectif au lieu d’individuel. » • « Un travail long, fou, pénible, un nombre impressionnant de normes à respecter, mais toujours en vue d’améliorer la pratique. » • « Un passage obligé, mais bénéfique si fait de bonne foi. » • « Un travail d’équipe, comprendre l’effet du travail d’un service sur un autre. » De fait, le processus d’agrément est une combinaison de tous ces éléments : c’est une obligation légale, un processus qui s’étend sur presque deux ans et qui vise à démontrer la conformité du CHUM à quelque 31 normes, 33 pratiques organisationnelles requises (POR) et plus de 2000 énoncés. Tous ces libellés ne visent qu’une chose : la qualité et la sécurité des soins et des services durant tout le processus de soins et/ ou la trajectoire de soins et de services.

Sept- oct 2012

Nov- déc 2012

Rencontre des équipes Rencontre de groupes Rencontres individuelles Plan de communication

Résultats des sondages Drapeaux rouge/ jaune/ vert Plan d’action pour transformer les drapeaux jaunes et rouges en verts

Jan- fév 2013

On se prépare en équipe!

Réalisation des traceurs (trajectoire de patients en association avec les normes)

Mars 2013

La visite s’en vient!

Préparation et diffusion du plan de visite, derniers préparatifs.

Avril 2013

La visite est là!

Chaque équipe reçoit son ou ses visiteurs, démontre la contribution de chacun aux soins et services, le dirige vers des patients, informe des réalisations en sécurité et qualité.

Avril 2013

La visite est terminée

En attente du rapport final

Mai 2013

Réception du rapport final

Diffusion des résultats pour l’organisation et par équipe

À la suite

Les recommandations d’agrément + les plans d’actions = amélioration continue de la qualité!

Normes- POR - priorités élevées

Établissement des pistes d’amélioration en continu et réalisation des plans d’action

L’Agrément, c’est donc un outil d’amélioration; c’est un auditeur (visiteur) externe qui vient prendre connaissance des actions réalisées quotidiennement par nos équipes dans le but d’assurer des soins et services de qualité à tous les patients du CHUM. L’Agrément est obligatoire. Reste à savoir comment rendre ce processus dynamique et intéressant pour tout le personnel. Le comité chargé de la bonne marche de cet agrément souhaite connaître vos idées et suggestions en ce sens. SVP communiquez-les à l'adresse suivante : sylvie.vallee.chum@ssss.gouv.qc.ca ou au poste téléphonique 15136. Au plaisir de se rencontrer et de préparer ensemble cette importante activité organisationnelle! | CHUMAGAZINE | 17


Dossier Développement durable

Une nouvelle ère pour le CHUM

le CHUM a souhaité assurer un environnement, un climat de travail et des pratiques conformes aux normes des hôpitaux promoteurs de santé et celles d’Agrément Canada. Ce comité a, dans un premier temps, dressé un état de la situation, constatant que de nombreuses actions de développement durable étaient déjà en cours au CHUM. Efficacité énergétique, géothermie, quai multimatières pour le recyclage et les résidus, programme allégo et transport actif en sont quelques-unes présentées dans le présent dossier…sans oublier le nouveau CHUM, qui sera certifié LEED! Le développement durable, c’est plus qu’une idée ou une vision. C'est un mode de gestion auquel adhère pleinement le CHUM et qui se traduit en gestes concrets.

Recyclage des rebuts de construction

Les membres du comité de pilotage en développement durable, de g.à dr., devant : Galina Benzeguir, conseillère en environnement (DST), Dominique Lefebvre, conseillère en promotion de la santé, Sylvie Boudreault, chef de service hygiène et salubrité (DSP), et Isabelle Fonteret, agente administrative DST; derrière : Chantal Gauthier, conseillère en gestion des ressources matérielles (DRC), Martin Demers, directeur adjoint (DSH), Claude Lapointe, adjoint santé et sécurité au travail (DRH), François Lamoureux, chef de secteur soutien technique – micro-informatique (DRT), Frank Pigeon, directeur (DST), Natalie Pinoteau, conseillère en communication, et Richard Côté, directeur adjoint (DST). Absent de la photo : Christian Martin, chef de service approvisionnement (DRFPE).

Recyclage, gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, santé et qualité de vie, transports, etc. : le CHUM est passé, au cours de la dernière année, à l’ère du développement durable. Et ensemble, nous entrons dans cette ère à la vitesse grand V, pour le mieux-être de nos patients, des employés du CHUM, mais aussi pour la communauté. Qu’est-ce que le développement durable? Il s’agit d’un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Il repose sur un ensemble de principes dont la portée est sociale, environnementale et économique, principes qui tiennent compte des ressources disponibles. L’aspect social touche la qualité de vie des personnes, de la collectivité et de la communauté; l’aspect environnemental définit les conditions du milieu de travail et de vie, alors que l’aspect économique assure la rentabilité des investissements. En mettant sur pied un comité de pilotage en développement durable,

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Les activités de construction, de rénovation et de démolition (CRD) génèrent un grand volume de rebuts qui ont un fort potentiel de recyclage. Jusqu’à présent, ces rebuts étaient envoyés vers un site d’enfouissement, ce qui augmentait considérablement l’empreinte écologique du CHUM. Dans l’optique du développement durable, la Direction des services techniques a mis en place un système de récupération des rebuts qui permet au CHUM de recycler, de revaloriser ou de réutiliser jusqu’à 70 % de ses rebuts CRD. Tous ces rebuts sont donc maintenant acheminés vers l’un ou l’autre des trois sites de traitement retenus après appels d’offres. Dans ces sites sont notamment recyclés le plastique rigide, le plâtre et le gypse, le béton, le filage électrique, la céramique, le bois, le métal et la tuile de plafond suspendu. Des rapports sur les masses des différentes matières traitées sont régulièrement envoyées au CHUM ainsi que le pourcentage de matières qui doivent être envoyés au site d’enfouissement, faute de pouvoir être recyclées. Ce programme est appliqué scrupuleusement par le Service des technologies du bâtiment, mais aussi par tous les entrepreneurs qui réalisent des travaux dans les trois hôpitaux, une obligation récemment ajoutée aux conditions des appels d’offres.


Selon les dernières statistiques, 890 personnes, en moyenne, utilisent les navettes quotidiennement pour se déplacer

Dossier Développement durable

d’un hôpital à l’autre. Bravo! Le transport collectif, c’est aussi du développement durable!

Le certificateur définira des pistes d’améliorations afin de préparer la prochaine accréditation et d’améliorer encore notre gestion environnementale. Il reste deux autres niveaux à franchir.

Recyclage multimatières Un projet attendu de plusieurs voit le jour à l’Hôpital Notre-Dame : l’aménagement d’un quai multimatières de déchets et de recyclage. Eh oui! Dès l’automne 2012, en plus du papier, l’Hôpital Notre-Dame recyclera le plastique, le verre, le métal et le carton! En collaboration avec le Service d’hygiène et salubrité, la Direction des services techniques a instauré ce projet qui répondra aux demandes répétées du personnel en matière de recyclage. C’est une autre excellente façon de contribuer positivement à l’effort de réduction de l’empreinte écologique du CHUM. Profitons de cette occasion pour rappeler que chaque employé est responsable de ses propres rebuts recyclables et que l’effort de chacun contribuera au succès de cette mesure. Anne Marie Guèvremont, présidente de Boma Québec, remet la certification Boma Best à Richard Côté, directeur adjoint des services techniques.

La certification Boma Best Un pas dans la bonne direction

RECYCLER, C’EST GAGNANT! quai champlain

Appuyée par le comité de pilotage en développement durable, la Direction des services techniques a travaillé dans la dernière année à l’obtention d’une certification BOMA BESt (Building Owners and Managers Association, Building Environmental STandards) pour l’Hôpital Notre-Dame. Cette certification est octroyée aux vieux immeubles qui ne peuvent répondre aux critères de qualité LEED des nouvelles constructions, mais qui peuvent se soumettre à des normes réalistes de meilleures pratiques en matière environnementale dans six secteurs particuliers, soit la gestion de l’énergie, la gestion de l’eau, la réduction des déchets, les émissions et effluents, l’environnement intérieur et le système de gestion environnementale. Un visiteur de BOMA BESt (certificateur) était sur place le 19 avril dernier afin de valider la documentation présentée qui faisait état des efforts fournis par l’hôpital dans les six secteurs. L’Hôpital Notre-Dame a ainsi obtenu la note de 75 %, ce qui lui confère une accréditation BOMA BESt de niveau 2.

Le quai de réception des marchandises de l’Hôpital Notre-Dame de la rue Champlain sera modifié pour intégrer un centre de tri composé de trois conteneurs: rebuts domestiques, multimatières et de construction.

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Dossier Développement durable

Au CHUM, les mesures facilitant l’adoption d’un mode de transport autre que la voiture en solo se multiplient depuis quelques années (programme allégo, supports et enclos sécurisés pour les vélos, etc.). L’objectif : agir positivement sur la qualité de l’air de la communauté environnante, mais aussi favoriser l’adoption par les employés du CHUM de modes de déplacement qui contribuent à améliorer leur santé. Plusieurs études ont effectivement démontré que l’activité physique, associée à l’utilisation de moyens de transport actif (marche, vélo, etc.) et du transport en commun, amène de nombreux bénéfices à la santé dont une réduction de l’embonpoint, de l’obésité, du diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires. Mieux encore : un sondage interne du CHUM relève que les adeptes du transport actif et du transport en commun apprécient beaucoup plus leurs déplacements que ceux qui choisissent la voiture. Une preuve de plus qu’on peut allier plaisir et santé!

LE PROGRAMME ALLÉGO Attention, automobilistes! Voici une occasion à saisir par les employés qui viennent au travail en auto et qui détiennent un permis de stationnement sur un des terrains du CHUM : s’ils s’abonnent au programme allégo, leur carte OPUS sera gratuite pendant un an, par la suite, ces ex-automobilistes profiteront des mêmes rabais que les autres abonnés, cette offre étant conditionnelle à un engagement de trois ans à ne pas reprendre le permis de stationnement.

Bixi: des discussions en cours Pour se déplacer entre les Hôpitaux du CHUM ou pour une balade pendant la pause repas, l’utilisation du BIXI est une solution économique et surtout un choix santé. Des discussions sont en cours avec la Ville de Montréal afin d’obtenir un tarif préférentiel pour les employés du CHUM. Un dossier à suivre.

Trois mois gratuits ! Le programme allégo facilite l’utilisation du transport collectif en plus d’offrir une réduction très intéressante aux employés du CHUM. Le paiement de la carte mensuelle peut même être déduit directement du salaire. La carte CAM (carte autobus-métro) revient aux abonnés d’allégo à seulement 62,91 $ par mois, au lieu de 75,50 $, prix du tarif courant. Cela comprend une remise de 8,33 % (équivalant à un mois gratuit) de l’Agence métropolitaine de transport et une autre de 8,33 % du ministère des transports, cette dernière étant valide jusqu’au 31 octobre 2012 (le CHUM tentera de la reconduire). De plus, à compter du 1er août prochain, le CHUM ajoutera une remise supplémentaire de 8,33 % (un 3e mois gratuit!) pour la première année d’abonnement, le coût de la carte revenant à 56,63 $, une économie de 25 % sur le tarif courant. Les remises sont applicables aux autres titres de transport, par exemple la carte TRAM (train autobus-métro). Comment s’inscrire? Des formulaires disponibles au bureau de la sécurité de chaque hôpital ou sur l’intranet : DST/Allégo/Accès Allégo annuel aux transports collectifs

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Covoiturage Que ce soit pour avoir de la compagnie ou par souci d’économie, le personnel du CHUM est nombreux à vouloir covoiturer. Afin de répondre à cette demande, un programme est en préparation.


LE CHUM VIRE AU VERT Le CHUM, dans son plan d’action 2012-2013 pour un développement durable, vise entre autres à réduire sa consommation d’énergie et à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour répondre à ces objectifs, l’Hôpital Notre-Dame réalisera un projet majeur d’efficacité énergétique réduisant sa consommation énergétique de 46 % et les émissions de GES de 70 %. La consommation unitaire d’énergie passera de 2,32 GJ/M2/an (un gigajoule égale 277 kWh) à 1,26 GJ/M2/an. Dans ce projet, la centrale thermique de l’Hôpital Notre-Dame, qui date des années 1950, fera place à un système intégré de génération de chaleur et de froid; les équipements d’éclairage seront modernisés et la plupart des systèmes de ventilation et de climatisation seront revus afin d’optimiser leurs performances. Le système intégré de chauffage et de climatisation de l’Hôpital Notre-Dame fera appel à des chaudières à condensation de très haute efficacité, à la géothermie et à la récupération d’énergie assistée par thermopompes. L’intégration de ces technologies fera de l’Hôpital Notre-Dame un modèle de performance énergétique.

Dossier Développement durable

L’investissement de 19 M$ requis pour ce projet sera financé à 95 % par les programmes d’appui financier aux économies d’énergie du MSSS, de l’Agence de l’efficacité énergétique, des fournisseurs d’énergie et les économies récurrentes au cours des sept prochaines années. Le projet d’efficacité énergétique de l’Hôpital Notre-Dame permettra d’économiser 150 000 GJ d’énergie par année, soit l’équivalent de l’énergie requise pour chauffer et éclairer 1500 maisons. D’autre part, l’élimination du mazout lourd et la réduction de la consommation de gaz naturel réduiront les émissions de gaz à effet de serre de 9790 tonnes annuellement, soit l’équivalent du retrait de 3025 automobiles des rues de Montréal.

CHUM- HÔPITAL Notre-DAME Avant: 2,32 GJ/m2 - Après: 1,26 GJ/m2 ----> 45,5% d’économies Mazout #6 Éconimies 100% 1 810 086 litres

Éconimie Gaz naturel 56,3% 1 944 896 m3 Surplus électricité Économies Gaz naturel

Électricité additionnelle

Électricité initiale Gaz naturel résiduel Électricité initiale Économies Mazout #6

Gaz naturel résiduel

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Dossier Développement durable

LA GÉOTHERMIE À L’HÔPITAL NOTRE-DAME Un système géothermique se compose essentiellement d’une thermopompe et d’un circuit souterrain où circule un liquide qui se réchauffe ou se refroidit, selon la saison. La géothermie utilise l’énergie, propre et renouvelable, emmagasinée dans le sol. Le système de géothermie de l’Hôpital Notre-Dame sera composé de deux cycles de thermopompage afin d’élever suffisamment la température du liquide pour alimenter directement le réseau de chauffage de l’hôpital. Le diagramme suivant illustre les principales composantes et le fonctionnement du système de géothermie à double cycle qui sera implanté.

Le premier cycle Les thermopompes du 1er cycle puisent la chaleur dans un champ de géothermie en hiver, et en été, le cycle des thermopompes est inversé de façon à emmagasiner la chaleur dans le sol. Le champ de géothermie de l’Hôpital Notre-Dame sera constitué de 20 puits de 180 mètres de profondeur. Ils seront localisés sous le stationnement, derrière le pavillon J.A. de Sève.

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Le deuxième cycle La chaleur dans la boucle intermédiaire est à nouveau thermopompée afin d’élever suffisamment la température pour répondre aux besoins de chauffage et d’eau chaude de l’hôpital. Le système de géothermie de l’Hôpital Notre-Dame bénéficiera d’un coefficient de performance (COP) de 2,4 à 4,6 selon la saison. Ainsi, pour chaque kWh consommé par le système de géothermie, l’équivalent de 2,4 à 4,6 kWh de chaleur est produit.


Dossier Développement durable

LE NOUVEAU CHUM SERA CERTIFIÉ LEED CANADA Un bâtiment durable assure une meilleure qualité de l’air et augmente l’efficacité énergétique. Ce sera le cas du nouveau CHUM, qui sera certifié LEED. Ce système d’évaluation de performance des bâtiments permet de guider les concepteurs, les constructeurs, les gestionnaires de projets et les gestionnaires d’immeubles vers de meilleures pratiques environnementales, économiques et sociales. La certification LEED comprend différents volets : le CHUM vise à obtenir la certification LEED NC Argent qui s’applique aux bâtiments neufs; et la certification LEED BE Argent, obtenue après trois à cinq ans d’exploitation.

LEED NC

(nouvelle construction) La certification LEED appliquée à une nouvelle construction (LEED NC) regroupe un ensemble de critères de performance concernant l’aménagement écologique des sites; la gestion efficace de l’eau; l’énergie et l’atmosphère; les matériaux et les ressources; enfin, la qualité de l'environnement intérieur. Le nouveau CHUM vise une certification Leed NC - Argent. L’atteinte de cet objectif exige une participation active de chaque intervenant pendant les étapes de conception, de construction et d’exploitation du bâtiment. Il s’agit de trouver ensemble un juste équilibre entre la responsabilité environnementale, la gestion efficace des ressources, le confort et l’économie. Les différentes acteurs doivent avoir adhéré à un processus de développement intégré ralliant à la fois le CHUM, les concepteurs, les constructeurs, le personnel d’entretien et les futurs occupants du bâtiment. Un travail qui a été fait dans les ateliers, et qui se poursuit encore à ce jour.

LEED BE E&E

(bâtiment existant- exploitation et entretien)

Un bâtiment LEED BE, pour sa part, maximise l’efficacité opérationnelle dans le nouveau bâtiment tout en minimisant l’impact sur l’environnement, les ressources et la santé. Cette certification signifie qu’il faut prévoir dès maintenant l’environnement permettant de l’obtenir. C’est la certification LEED BE qui garantit au personnel du CHUM des espaces de travail dont la qualité sera, à bien des égards, supérieure aux autres nouvelles constructions non certifiées. En vertu aussi de cette certification, la situation géographique du nouveau CHUM procure un accès direct à la station de métro Champde-Mars, tant aux employés qu’aux visiteurs. Le transport actif y sera valorisé : les employés auront accès à une aire de stationnement des vélos et à des installations leur pemettant de prendre une douche sur leur lieu de travail avant de commencer leur journée. En ce qui a trait à la construction, le choix des matériaux à faible teneur organique volatile et l’implantation de normes très strictes assureront une qualité de l’air exceptionnelle dans le nouveau CHUM. Afin de minimiser l’importante consommation d’eau potable, les équipements de plomberie seront dotés d’un système à faible débit. Dans son processus d’achat de matérieux, le constructeur privilégiera les entreprises locales qui offrent des produits dont le contenu est entièrement ou partiellement recyclé. De plus, les occupants des bâtiments seront invités à participer à la collecte de matériaux recyclables. En outre, les choix judicieux relativement à l’enveloppe des bâtiments, des équipements d’éclairage et de systèmes de ventilation et de chauffage permettront au nouveau CHUM de réaliser des économies énergétiques substentielles. Pour obtenir la certification LEED BE - Argent, le nouveau CHUM doit cumuler entre 50 et 59 points sur une possibilité de 80 points (LEED Canada-BE E&E). Le CHUM devrait obtenir cette certification vers 2023. Considérant les conséquences sur les activités d’un tel mode de gestion des bâtiments, le comité de développement durable s’est donné pour objectif de préparer cette transition en mettant sur pied un programme d’activités et de sensibilisation.

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promotion de la santé

En route vers des outils d’information simples et efficaces! Nausée, œdème, ecchymose… les termes sont familiers aux employés du CHUM, mais leur signification est loin d’être claire pour une majorité de patients. Résultat : ceux-ci ont souvent plus de difficulté à comprendre l’information qui leur est transmise que les professionnels de la santé ne le croient. Plusieurs équipes du CHUM ont récemment décidé de s'attaquer à ce problème avec le soutien de la Direction de la promotion de la santé et de son Projet d’information et d’éducation à la santé des patients. Ces équipes ont ainsi pu profiter d’outils d'information aux patients écrits en langage simple et clair, où les termes spécialisés cèdent la place à des expressions courantes telles que mal de cœur, enflure et bleu. Le Centre des naissances, par exemple, s’est investi dès 2009 dans le projet. Première étape de sa démarche : la détermination des besoins d’information de ses patients par le biais de questionnaires et de groupes de discussion. Parallèlement, le Centre faisait l’inventaire et évaluait la qualité de la vingtaine de documents écrits destinés à sa clientèle. Elle s’est alors engagée dans un processus de révision complète de certains de ces outils d’information et ce, tant au niveau de leur contenu que de leur forme. À ce jour, c’est près d’une dizaine de fiches d’information vulgarisées et uniformisées dans leur mise en page qui ont été produites par le Centre des naissances.

La démarche, bien sûr, est loin d’être limitée au Centre des naissances. Plusieurs directions, regroupements de clientèle et services se sont eux aussi récemment engagés à optimiser la qualité écrite mais aussi visuelle de leurs outils d’information aux patients. Chaque nouveau document a nécessité une série d’allers-retours entre les équipes chargées des contenus, une conseillère en promotion de la santé et des rédacteurs et graphistes embauchés pour les besoins du Projet. Les équipes cliniques bénéficient aussi de plusieurs outils pratiques mis à leur disposition afin de faciliter leur tâche de rédaction. Le guide Écrire simplement et efficacement a justement été conçu en ce sens : il fournit une vue d’ensemble du processus de création d’outils d’information tout en détaillant chacune des étapes de la méthode proposée. Plusieurs outils complémentaires, comme des questionnaires et des tableaux aidemémoire, ont aussi été mis en annexe du guide afin de soutenir les équipes en charge de rédiger des contenus. Celles-ci peuvent aussi compter sur des documents types qui précisent la structure des fiches à produire ainsi que les questions auxquelles elles doivent répondre. Les personnes intéressées à profiter de ces outils d’aide à la rédaction et à voir des exemples de fiches d’information produites par les équipes du CHUM sont invitées à se rendre dans la Zone d’information aux patients (ZIP santé). Il suffit de cliquer sur le bouton ZIP santé dans les liens rapides sur la droite en bas de la page d’accueil de l’intranet. Tout y est !

Voyez vous-même la différence! À partir de ce texte : « L’insomnie est définie par un sommeil perturbé dans des conditions favorables pour dormir (absence de lumière, de bruit et température adéquate) : qu’il s’agisse de difficulté d’endormissement (délai supérieur à 30 minutes), de maintien du sommeil (réveil au cours de la nuit avec éveil qui dure au moins 30 minutes ou deux réveils par nuit avec difficultés pour se rendormir), de réveils précoces ( au moins une heure avant l’heure souhaitée) ou simplement d’un sommeil de mauvaise qualité ayant un effet négatif sur le fonctionnement diurne, au moins trois fais par semaine et depuis au moins 1 mois. » (Psychol NeuroPsychiatr Vieil (2010), 8 (4) : 235-41)

Le même, réaménagé : La définition de l’insomnie repose sur des critères précis. Selon les experts, une personne fait de l’insomnie lorsqu’elle se plaint d’au moins un trouble parmi les suivants : • mettre plus de 30 minutes à s’endormir; • être réveillé pendant plus de 30 minutes la nuit ou 2 fois par nuit et avoir de la difficulté à se rendormir; • se réveiller au moins une heure avant l'heure prévue; • avoir un sommeil de mauvaise qualité qui donne l’impression de ne pas avoir récupéré. Les troubles doivent se produire au moins trois fois par semaine, pendant plus d’un mois. Il ne faut pas qu’ils soient causés par la présence de lumière, de bruit ou par la température de la pièce dans laquelle la personne dort.

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Le nouveau CHUM, c’est chacun de nous Nous invitons les lecteurs à lire ce mot, écrit conjointement par le directeur général du CHUM, Christian Paire, et le président-directeur général de la Fondation, Ékram Antoine Rabbat, à l’occasion de l’annonce de la constitution du Cabinet de campagne de la Fondation du CHUM. La composition détaillée de ce Cabinet, constitué d’hommes et de femmes émérites, est disponible dans l'intranet et sur le site Web du CHUM (chumontreal.com). Objectif de la campagne : 300 millions. Ces dernières années, nous avons été témoins, ensemble, de l’émergence d’un mouvement fort en appui au CHUM et à la construction de ses nouvelles installations. Nous pourrions vous parler de béton, d’architecture, de l’édifice remarquable qui accueillera, dès 2016, les patients du CHUM. Mais il y a plus. Il y a le patient au cœur de notre engagement. Il y a vous, qui jouez un rôle de premier plan dans le quotidien des personnes que nous traitons, de leurs proches, ainsi que de nos équipes soignantes! Aujourd’hui, si nous vous adressons ce mot conjoint, c’est que nous avons une excellente nouvelle à partager : notre Cabinet de campagne est maintenant constitué et son annonce officielle a été effectuée le 21 mars dernier. Composé de femmes et d’hommes émérites envers lesquels nous sommes très reconnaissants, ce Cabinet de campagne aidera la Fondation à amasser des fonds visant à améliorer les soins des patients du CHUM. Nous nous apprêtons donc à vivre un moment historique pour le CHUM et sa Fondation : le lancement de l’une des plus importantes campagnes de financement du milieu de la santé au Canada. Notre objectif : 300 millions. Ambitieux ? Oui, et réaliste à la fois. Forts des nombreux appuis de chacun d’entre vous, mais aussi de la communauté, plus mobilisée que jamais envers notre projet de société, nous sommes confiants d’atteindre notre objectif. Ainsi, au cours des prochains mois, le CHUM et sa Fondation seront des plus actifs. Par ailleurs, nous ne

le dirons jamais assez, les sommes amassées par la Fondation contribuent directement au mieux-être des patients. Les dons recueillis dans le cadre de notre campagne majeure de financement serviront plus précisément à l’achat d’équipements. C’est ainsi qu’ils ont permis récemment l’acquisition d’un robot chirurgical. De plus, ils contribuent à renforcer l’attractivité de notre hôpital en permettant, à travers les chaires de recherche créées et les bourses décernées, la venue de médecins talentueux provenant du monde entier. Cette vaste campagne vous sera présentée prochainement dans un bulletin spécial. Un don à la Fondation du CHUM est un don pour la santé des patients, pour les générations actuelles et futures. En appuyant le CHUM dans sa mission, nous contribuons à l’avancement des soins au Québec. Ce soutien peut être individuel ou collectif et les dons, petits ou grands. L’important est, avant tout, d’être présent pour nos patients et de faire reculer la maladie au sein de notre hôpital de calibre international. Ensemble, nous sommes le CHUM, le présent comme le futur.

Christian Paire DG du CHUM

Ékram Antoine Rabbat PDG de la Fondation du CHUM

De gauche à droite : Christian Paire, directeur général et chef de la direction du CHUM ; Guy Savard, C.M., FCA, président du conseil, Merrill Lynch Canada, et président de la campagne majeure, Fondation du CHUM ; Yvon Deschamps, porte-parole bénévole, Fondation du CHUM ; Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général, Fondation du CHUM ; Gilles Dulude, président du conseil d'administration, Fondation du CHUM.

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Donner de son temps pour la Fondation du CHUM

Maryse Dumulon-Morin et son grand-père Jacques Dumulon (au centre) sont entourés de Sylvain Pagé, chef cuisinier et propriétaire du restaurant Le Cuistot, et de Lyne Dumulon, la mère de Maryse, lors de la journée spaghetti du 12 novembre dernier.

Chaque année, des individus orchestrent eux-mêmes une activité au profit de la Fondation du CHUM, soit à la suite d’un traitement ou après avoir soutenu un proche dans la maladie ou simplement parce qu’ils en ont envie. Créatifs et généreux, ces gens de cœur s’impliquent et retirent de l’aventure un grand sentiment d’accomplissement tout en générant des profits qui serviront à améliorer les soins aux patients du CHUM. Les personnes intéressées peuvent même bénéficier du soutien et de l’aide de la Fondation dans la mise en œuvre de leur projet. Voici des exemples de personnes qui se sont ainsi dévouées cette année : Jacques Dumulon, un grand-père dévoué, a réuni 260 personnes lors d’une Journée spaghetti dans le but de faire avancer la recherche sur l’épilepsie, une maladie dont sa petite-fille Maryse est atteinte depuis l’adolescence. Son courage et sa détermination auront permis de récolter 3 200 $. Alexandre Drasse, un garçon de 16 ans, a organisé un spectaclebénéfice d’humour pour la recherche sur le diabète. Alors que son frère en est affecté, Alexandre a voulu sensibiliser son entourage à cette maladie souvent incomprise. Il a ainsi recueilli 2 322 $ grâce à quelque 145 personnes qui ont participé à son évènement.

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Danielle Lepage est une patiente du CHUM atteinte de neuropathie sensorielle, une maladie héréditaire incurable et dégénérative rare qui fragilise les os à un point tel que le moindre choc peut mener à une amputation. Cette femme pleine de vie a réussi tout un exploit en amassant la somme de 20 000 $ à l’occasion de son troisième spectaclebénéfice. Les fonds récoltés servent à soutenir les recherches du Dr Bernard Brais, neurogénéticien et chercheur au CHUM, sur les maladies génétiques récessives. Enfin, une employée des cliniques de la Fondation du CHUM, Josée Beauregard, a fait valoir ses talents d’athlète dans le désert australien en participant au défi The Track, une course à pied de 590 km, où elle a recueilli 8 600 $ pour la recherche sur l’Alzheimer. Ces personnes dynamiques démontrent bien qu’avec de la volonté, il est à la portée de chacun de s’impliquer pour la santé. Toutes les activités font une réelle différence dans la vie des patients du CHUM puisque 100 % des dons sont remis au centre hospitalier. Vous souhaitez organiser votre propre activité ? Communiquez avec la Fondation du CHUM au 514 890-8347 ou à monactivite@fondationduchum.com


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Norton Rose Canada remet 500 000 $  Le cabinet d’avocats Norton Rose Canada a remis, le 10 février dernier, 500 000 $ aux fondations du CHUM et du CUSM dans le cadre de leur campagne conjointe de financement pour soutenir la modernisation du milieu hospitalier universitaire à Montréal. Cette somme représente la totalité des dons individuels versés par les avocats, les agents et les membres du personnel de ce cabinet. La Fondation du CHUM a reçu sa part du don avec joie. Son président-directeur général, Ékram Antoine Rabbat, a d’ailleurs précisé « que l’engagement de la collectivité québécoise était essentiel pour qu’un centre hospitalier universitaire d’envergure tel que le CHUM puisse renforcer son expertise et offrir la meilleure qualité de soins ».

Le robot da Vinci maintenant au CHUM !

Grand jour de la réception du robot da Vinci en présence du Dr Kevin Zorn, urologue et expert de la chirurgie robotique au CHUM, et de la Dre Diane Provencher, gynécologue oncologue et chercheuse en recherche clinique au CHUM.

La Fondation du CHUM tient à remercier chaleureusement les nombreux donateurs ayant contribué à l’acquisition de la quatrième génération du robot da Vinci SI, la plateforme la plus évoluée à ce jour en chirurgie laparoscopique ultra-précise et minimalement effractive, maintenant en fonction au CHUM.

Légende : Irène Marcheterre, directrice de cabinet et des communications, CHUM ; Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général, Fondation du CHUM ; Yvon Deschamps, porte-parole bénévole, Fondation du CHUM ; Emma Saffman, agente de brevets, Norton Rose Canada ; Jean G. Bertrand, associé directeur, Norton Rose Canada ; John Coleman, associé chef de la direction, Norton Rose Canada ; Norman Steinberg, président, Norton Rose Canada ; Gino Martel, associé, Norton Rose Canada ; John A. Rae, président de la campagne Les meilleurs soins pour la vie, CUSM ; Normand Rinfret, directeur général et chef de la direction intérimaire, CUSM.

Les premières chirurgies avec le robot da Vinci – plus d’une dizaine - ont toutes été exécutées dans les quatre derniers mois, en urologie oncologique, par le Dr Kevin Zorn. Le CHUM a, en effet, recruté cet urologue, expert de la chirurgie robotique, afin de former les autres chirurgiens du CHUM ainsi que les résidents. De plus, la première chirurgie en gynécologie oncologique avec le robot s’est également déroulée avec succès quelques semaines après les interventions d’uro-onco. Utilisé avec succès dans les grands centres hospitaliers de la planète, l’appareil que possède le CHUM est le premier de sa génération au Canada et servira principalement en gynécologie oncologique ainsi qu’en urologie oncologique notamment dans les cas de cancer de la prostate ou de cancer utérin. L’outil comporte des avantages concrets et multiples pour le patient : interventions peu effractives (petites incisions de 12 millimètres maximum au lieu de grandes cicatrices), réduction significative des douleurs postopératoires, moins de pertes sanguines et de transfusions et séjours hospitaliers écourtés (souvent moins de 24 heures). À long terme, plus de la moitié des services du CHUM pourront bénéficier de cette technologie, notamment la chirurgie cardiaque, ORL, digestive, hépatobiliaire, thoracique et orthopédique. Lisez le dossier complet sur le Robot da Vinci dans le Bulletin Le donataire d’avril 2012 : http://portail.chum.rtss.qc.ca/Portail/Document.php?ID=7796

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actualitéS

Luc Fouquette

nouveau directeur général du Collectif Santé Montréal Le consortium chargé du financement, de la conception, de la construction et de l’entretien du nouveau CHUM a un nouveau directeur général, M. Luc Fouquette. Depuis le 3 avril, cet ingénieur de formation a pris le relais à la tête du Collectif Santé Montréal (CSM), succédant ainsi à Mme Irene Marsh. M. Fouquette a été directeur de projets pour de grands et complexes ouvrages, notamment à titre de vice-président directeur général de Vapor Rail, une filiale de Wabtec, dans le secteur du transport. Il a aussi dirigé l’équipe de Bombardier Transport qui a livré le plus grand train de banlieue à niveaux multiples en Amérique du Nord. Il a également été directeur exécutif d’Epix inc, un chef de file du domaine hospitalier. Avec le projet du nouveau CHUM, Luc Fouquette est en terrain connu, puisqu’il a notamment travaillé à l’élaboration de l’entente de partenariat et des spécifications techniques pour la modernisation des CHU à Montréal (CRCHUM, CHUM, CUSM). À titre de directeur général du CSM, M. Fouquette entend continuer à mobiliser les équipes, afin d’optimiser le plan fonctionnel et technique lors de la conception du nouveau CHUM: « Susciter l’adhésion au projet, travailler en collaboration avec les équipes de conception, de construction, le personnel du CHUM, est une mission quotidienne que nous avons beaucoup de plaisir à accomplir », souligne-t-il. « Le modèle de conception interactive de l’hôpital sur lequel nous travaillons est extrêmement mobilisant et inspirant », précise-t-il. « Nous avons la chance de prendre des décisions en collaboration avec les futurs usagers. Le processus est rigoureux. Grâce à environ 250 sessions de travail avec les équipes du CHUM, nous optimisons les exigences fonctionnelles et techniques de la phase 2 du nouveau centre hospitalier pour son ouverture en 2016. » « La construction du nouveau CHUM est un projet de société et je suis extrêmement fier de pouvoir y contribuer en compagnie d’équipes et de professionnels aussi qualifiés et expérimentés », conclut-il.

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nouveau chum

Politique d'intégration des arts Aujourd’hui, dans la construction de son nouvel hôpital, le CHUM va au-delà de cet objectif en intégrant l’art dans la prestation de soins auprès des usagers. C’est avec beaucoup de fierté que le directeur général du CHUM, M. Christian Paire, souligne que le nouvel hôpital sera non seulement un carrefour des sciences et de la santé, mais aussi un carrefour des arts. « Il s’agit d’accompagner le malade et de lui prodiguer les meilleurs soins, sans lui rappeler à chaque instant sa maladie. Notre ambition est d’instaurer l’art comme faisant partie intégrante de l’expérience de soins en permettant à tous, patients, visiteurs, employés, de se sentir égaux face à l’œuvre et à l’émotion qu’elle procure. » L’expérience visuelle débutera dès l’arrivée dans le CHUM, tant par la station de métro Champ-deMars ou de la rue. Employés comme visiteurs pourront ainsi admirer de nombreuses œuvres d’artistes québécois, toiles, sculptures, gravures ou fresques, intégrées à l’architecture du CRCHUM en 2013 et du complexe hospitalier par la suite. Au CRCHUM, quatre sites vont accueillir des œuvres d’art intégrées à l’architecture dans le cadre de la politique du 1 %. Ces œuvres pourront être admirées à l’automne 2013, c'est-à-dire dès l’ouverture du Centre de recherche et de formation. Le choix des emplacements a été guidé par deux critères principaux, lesquels sont l’accessibilité et la visibilité. En effet, le public doit pouvoir profiter des œuvres, et c’est dans cet objectif qu’elles seront placées dans des espaces publics particulièrement passants. Le premier exemple est l’œuvre majestueuse qui sera installée dans le corridor reliant la station de métro au bâtiment abritant le Centre de recherche. Il s’agit d’une œuvre lumineuse mesurant plus de 24 mètres. Une autre pièce maîtresse sera disposée dans le hall principal de la tour Viger. Cet élément sera visible, tant de l’intérieur de la bâtisse, que par les passants et les automobilistes. Il s’agit de partager ce patrimoine culturel avec les communautés du CHUM et d’intégrer ces éléments comme partie de l’identité du nouveau CHUM. En attendant que soient dévoilées et rendues publiques ces œuvres, il est possible de suivre l’évolution de la construction du nouveau CHUM sur nouveauchum.com.

Exemple d’espace public du futur hôpital, où sera intégrée une œuvre d’art.

Ont participé à la visite de chantier : Alain Cousineau, président du C. A. du CHUM, Yvan Gendron, directeur général associé, Christian Paire, directeur général et chef de la direction, Irène Marcheterre, directricede cabinet et des communications, Jacques Turgeon, directeur du Centre de recherche, Sylvain Villiard, secrétaire général et directeur général adjoint aux affaires institutionnelles et juridiques, Clermont Gignac, DE des projets de modernisation des CHU montréalais, Marc Verreault (consortium Pomerleau-Verreault), Rémi Couineau, président d’Accès Recherche Montréal, Pierre Anctil, président de Fiera Axium ainsique Michel Méthot, du groupe Honeywell.

Visite de chantier Ce qui devait être une simple visite de chantier du nouveau CHUM a pris des airs bien officiels le 13 avril dernier. Une véritable délégation du CHUM - en plus de partenaires - s’est rendue dans le bâtiment qui abritera le Centre de recherche (CRCHUM) et le Centre intégré d’enseignement et de formation (CIEF) pour constater l’avancement des travaux. C’est la première fois que M. Alain Cousineau, nouveau président du C. A. du CHUM, chaussait caps d’acier et casque de construction au logo du CHUM : « Ce n’est pas tant le béton qui m’a impressionné que cet édifice intelligent dans lequel nos équipes vont évoluer, a-t-il expliqué. L’édifice du CRCHUM sera entièrement au service de la science : on y retrouvera notamment un cyclotron, dont les isotopes seront distribués aux étages grâce à un système pneumatique. La mécanique est impressionnante ! » M. Sylvain Villiard, secrétaire général et directeur général adjoint aux affaires institutionnelles et juridiques, ne compte plus les visites effectuées sur le chantier. Et pourtant, l’enthousiasme est toujours au rendez-vous : « Nous avons un projet et des bâtiments extrêmement modernes, qui nous permettront de consolider notre position de leaders en recherche, notamment dans le domaine de l’imagerie. » Un visiteur spécial s’était joint au groupe pour la visite, le directeur exécutif (DE) des projets de modernisation des CHU montréalais, M. Clermont Gignac. Questionné sur sa visite, celui-ci affirme avoir été agréablement surpris : « D’un point de vue technique, il faut réaliser toute la rigueur qui a été requise pour appuyer les deux bâtiments sur les épaules de l’autoroute Ville-Marie et de l’infrastructure du métro. Du point de vue de la recherche, c’est la vision et le leadership des équipes du directeur du CRCHUM, Jacques Turgeon, qui frappent : les possibilités engendrées par ce projet sont nombreuses. » Le Bureau du DE et l’équipe de planification et conception du nouveau CHUM collaborent au quotidien : « Notre relation est très bonne et l’on peut s’en féliciter, explique M. Gignac. La gestion des grands projets exige qu’en période de construction, les changements soient gérés de façon rigoureuse et serrée. Gérer un projet d'une telle ampleur exige que les parties se donnent l'heure juste en tout temps. C'est très demandant, mais c'est ce vers quoi il faut tendre. » | CHUMAGAZINE | 29


BRèves

Donner au suivant… Un beau geste de nos patients de l’unité de désintoxication : à l’occasion de la fête pascale, ils ont confectionné, avec l’équipe des bénévoles de cette unité, des cartes de vœux pour les jeunes patients de l’Hôpital Saint-Justine. D’une clientèle à l’autre, un mouvement de sympathie et d’encouragement. Merci aux bénévoles qui ont livré ces cartes au CHU Sainte-Justine.

Or, il y en eut 18 en 2010, 23 en 2011. Ce succès s’explique par la mise sur pied d’équipes de sensibilisation sur le terrain, qui informent, expliquent, convainquent. Les incitatifs financiers, tels les remboursements de factures reliées aux dons et une partie des salaires, ont pu également y contribuer. Par ailleurs, l’établissement du nouveau registre des pairs incompatibles permettant aux donneurs altruistes incompatibles d’être dirigés vers une personne compatible inscrite, a permis à 135 Canadiens de recevoir une greffe d’organe. Malgré tous ces efforts, 1250 personnes attendent encore un organe sur les listes de Québec Transplant, dont 250 qui y risquent leur vie.

Nouveaux chariots, aliments chauds

Des petits personnages accompagnaient les cartes

C’est le temps de signer ! Le drapeau symbole du don d’organes et de tissus a été hissé toute la semaine du 22 au 28 avril au-dessus des trois hôpitaux du CHUM signalant que des activités de sensibilisation se déroulaient dans les établissements. C’était une première pour le CHUM qui se joignait ainsi à l’effort collectif d’une cinquantaine de villes et d’hôpitaux québécois en appui à cette noble cause. Parmi ces activités, des conférences midi ont porté sur les performances du CHUM en matière de dons et les passants, devant des kiosques montés dans les entrées des trois hôpitaux, étaient invités à signer leur consentement à l’endos de la carte d’assurance maladie et ont reçu de l’information sur l’enregistrement de ce consentement au Registre des notaires ou à la Régie de l’assurance maladie. Où en sommes-nous au fait ? Statistiquement parlant, les progrès sont tangibles, tant chez les donneurs après décès neurologique (35 DDN) qu’après arrêt cardiocirculatoire (6 DCC), et l’on connaît au CHUM une spectaculaire remontée des donneurs vivants (foie, reins surtout). Depuis dix ans, ce type de dons stagnaient à une dizaine par année – le Québec étant en queue du peloton canadien de donneurs vivants.

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Dans l’optique d’améliorer continuellement les services aux usagers, le CHUM Saint-Luc a récemment fait l’acquisition de 30 chariots de dernière génération pour la distribution des repas. Grâce à leur cloison thermique, ces chariots maintiennent la température des aliments chauds et froids, au plus grand bonheur des patients; le degré de leur satisfaction sera d’ailleurs mesuré à l’aide d’un questionnaire distribué avant et après l’implantation. Les employés se familiarisent avec l’utilisation des chariots depuis le 27 mars dernier et l’adaptation va bon train. La cuisine a dû subir des transformations pour accueillir ces chariots, telles que l’ajout de prises électriques pour les brancher et des nouveaux distributeurs de vaisselle. L’organisation du travail a également été adaptée en fonction du nouveau système de distribution des repas. En tout, près de 120 employés – services alimentaires, services techniques, préposés aux bénéficiaires – ont été formés à les programmer et à les manipuler. Leur collaboration et celle de plusieurs secteurs d’activités du CHUM a assuré le succès de l’implantation. Ce sont maintenant les patients qui en bénéficient !

De gauche à droite : Normand Tourville, représentant de la compagnie Burlodge, Ginette Cousineau, assistante chef technicienne, Yasmine Kahlaoui, employée – distribution alimentaire, Édith Ouellet, stagiaire en nutrition, Isabelle Blouin, chef de secteur intermédiaire, distribution alimentaire, Guylaine Proulx, chef des activités d’alimentation de l’Hôpital Saint-Luc et responsable du processus de gestion des menus CHUM.


BRèves Un SPECT-CT fait son entrée à Saint-Luc

Le Dr Michel Picard pose devant son tout nouvel appareil.

Le CHUM Saint-Luc s’est muni, en janvier dernier, d’un SPECTCT, un appareil qui réunit les techniques de tomodensitométrie nucléaire et radiologique. Abréviation pour Single Photon Emission Computed Tomography (en français, tomodensitométrie à émission monophotonique), le SPECT fournit une information de scintigraphie (sur le fonctionnement des organes et du métabolisme) tandis que le CT, utilisé en mode faible dose, apporte l’information anatomique et morphologique correspondante en localisant les anomalies. Avant cette acquisition, les patients devaient se soumettre à deux tests séparés, réalisés dans des conditions différentes, ce qui posait un défi aux techniciens qui les analysaient. « Les avantages sont importants », selon le Dr Michel Picard, nucléiste. « Grâce à cet appareil, nous pouvons superposer les images des deux tests et dire avec beaucoup plus de précision où se trouve la tumeur du patient ». En plus d’améliorer le diagnostic, les patients reçoivent de moins fortes doses de radiation. Le SPECT-CT est particulièrement utile auprès de deux clientèles : les patients atteints d’un cancer de la thyroïde et ceux atteints de tumeurs neuroendocrines. Il est aussi utile pour localiser avec précision les sites d’infections. L’Hôtel-Dieu possédait déjà un SPECT-CT. L’installation d’un même appareil est prévue au Département de médecine nucléaire de l’Hôpital Notre-Dame d’ici la fin de l’année 2012.

Deschamps, dans le corridor menant au pavillon Lachapelle, les photos illuminent cet espace très passant et jusque-là plutôt terne. M. Szilasi a offert des photos évoquant le Montréal d’une certaine époque, dont les plus vieux se rappelleront avec émotion. Celles de Michel Campeau, plus grandes et plus abstraites, dont une série intitulée Chambre noire, sont installées sur le mur derrière lequel se trouvait la chambre noire des photographes de l’Hôpital Notre-Dame, heureuse coïncidence. Toutes ont transité par la Fondation des arts pour la guérison, un organisme qui collabore depuis 2007 avec le CHUM, grâce auquel près de 150 œuvres ornent divers espaces un peu partout dans les trois hôpitaux, et dont l’un des fondateurs, M. Earl Pinchuk, fait partie du nouveau conseil d’administration. L’événement a été souligné à l’auditorium Rousselot par M. Christian Paire et le délégué culturel, M. Mathieu St-Gelais, en présence du galériste Simon Blais et de la photographe Christine Bourgier qui a exposé au CHUM lors des célébrations entourant le 15e anniversaire du CHUM.

Entente Culture et Santé

Exposition de photos Campeau-Szilasi La ministre St-Pierre était au CHUM pour discuter culture avec M. Paire.

Le photographe Gabor Szilasi

Le photographe Michel Campeau

L’intégration des arts dans l’hôpital se poursuit allègrement. La dernière initiative en date concerne deux importants dons de photos, cinq du photographe Michel Campeau et vingt-quatre de son collègue Gabor Szilasi. Installées au rez-de-chaussée du pavillon

Le CHUM et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (MCCCF) ont signé une entente de partenariat au terme de laquelle une somme de 45 000 $ sera mise à disposition du CHUM pour la réalisation d’un projet Culture et Santé. La ministre Christine St-Pierre était en effet dans notre établissement le 19 mars dernier, en compagnie de M. Christian Paire, pour une conférence de presse visant à annoncer plusieurs projets dans le cadre de l’Agenda 21 de la culture. Ce projet avec le CHUM, qui sera réalisé d'ici l’automne 2012, veut documenter des pistes d'action pour valoriser la place de l'art au sein des établissements de la santé et des services sociaux, favoriser la création de partenariats avec les artistes et les organismes culturels, et promouvoir le rôle de la culture comme déterminant pour la santé. Premier jalon de ce projet, le CHUM tiendra, les 12 et 13 juin prochains, des journées de réflexion sur le thème culture et santé et élaborera un documentaire vidéo sur ses activités Arts et culture à l’hôpital.

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BRèves

Les grues sont là!

respiration sifflante et l’essoufflement à l’exercice. Lorsque la maladie s’aggrave, l’essoufflement est plus marqué et les symptômes sont ressentis plus fréquemment. D’une durée de huit semaines, à raison de trois séances hebdomadaires de 90 minutes chacune, le programme comprend un volet exercice (tapis roulant, vélo stationnaire, renforcement musculaire, étirements, etc.) et un volet enseignement. Une équipe multidisciplinaire, composée notamment de pneumologues, d’infirmières, de kinésiologues et d’inhalothérapeutes, assure le volet exercice, tandis que le volet enseignement est assuré par une infirmière. Un programme à domicile a été ajouté en 2010 au bénéfice des patients qui ne peuvent pas se déplacer. Il comprend des suivis téléphoniques hebdomadaires ainsi que des capsules d’information sur la gestion de la maladie et la pratique d’activités physiques envoyées par courriel. Il existe même une méthode dite passive à l’intention des patients incapables de se joindre à un groupe, par exemple, parce qu’ils ne peuvent pas faire un effort de plus de quelques minutes. Cette méthode utilise un appareil petit, donc facilement transportable, d’électrostimulation qui agit efficacement sur la masse musculaire. La présentation complète est disponible dans l’intranet : Accueil/CM/Les rendez-vous du CM/Présentations/Réadaptation pulmonaire au CHUM

Les grues à tour du chantier de construction de l’hôpital s’élancent désormais dans le ciel du centre-ville de Montréal. D’ici l’été, quatre de ces grues seront en place et serviront à construire la structure du bâtiment d’une vingtaine d’étages qui abritera notamment les 772 chambres d’hospitalisation. D’une hauteur maximale de 130 mètres, la grue principale sera, de par sa capacité, la plus importante au Canada!

Réadaptation pulmonaire pour les MPOC Le 19 mars dernier, lors du Rendez-vous du CM, les kinésiologues Marilyn Houle Péloquin et Benoit Sauvageau (photo) ont présenté le programme de réadaptation pulmonaire du CHUM, offert à l’Hôtel-Dieu depuis l’automne 2007. Ce programme s’adresse aux patients qui souffrent d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), soit la bronchite chronique ou l’emphysème. Les principaux symptômes des MPOC sont la diminution de la circulation de l’air, la

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Les kinésiologue Marilyn Houle Péloquin et Benoit Sauvageau


C. A. Faits saillants des réunions régulières du 7 février, du 28 février et du 27 mars 2012 et de la réunion du comité exécutif du 15 mars 2012.

Le conseil d’administration a nommé les personnes suivantes officiers du C.A., pour la période allant jusqu’au 31 mars 2013 : M. Alain Cousineau, président M. Serge Aubry, vice-président M. Christian Paire, secrétaire Il a tenu à remercier officiellement Me Patrick A. Molinari, M. Claude Benjamin et Mme MarieClaire Daigneault de l'excellent travail accompli durant les années passées au conseil d'administration du CHUM et à souligner leur généreuse contribution au développement de l’établissement. Il a créé le comité de gouvernance et d'éthique du conseil d'administration, pris acte du mandat provisoire et des fonctions du comité, telles que décrites à l'article 181 de la LSSS, et nommé au comité les personnes suivantes : Me Pierre L. Baribeau – coopté, président du comité Mme Michèle Bernard - comité des usagers M. Alain Cousineau, président du C. A. - ASSS de Montréal Mme Louise Dostie - population Dr Raymond Lalande - université M. Christian Paire - directeur général Il a créé le comité de vérification du C. A., pris acte du mandat provisoire et des fonctions du comité, telles que décrites à l'article 181.0.0.2 de la LSSS, et nommé au comité les personnes suivantes : M. Serge Aubry - coopté, président du comité Mme Geneviève Biron - cooptée; M. Benoit Pagé - coopté; M. Christian Paire - directeur général (invité permanent - membre non-votant)

Il a nommé les personnes suivantes au comité de vigilance et de la qualité des services à la clientèle : M. Frank Béraud – population, président du comité Mme Louisa Defoy - comité des usagers; Mme Geneviève Frenette, commissaire locale aux plaintes et à la qualité des services; M. Christian Paire - directeur général. Le comité de vigilance étant composé de cinq membres, tel que stipulé à l'article 181.0.2 de la LSSS, le C. A. doit nommer dans une assemblée ultérieure, un membre parmi ceux qui ne travaillent pas pour l'établissement. (On pourra se référer à l’article de la commissaire en page 14 qui décrit le travail de ce comité). Il a nommé les personnes suivantes au comité exécutif du C. A. : le président - M. Alain Cousineau le vice-président: M. Serge Aubry le directeur général et secrétaire du C. A. M. Christian Paire ; la doyenne de la Faculté de médecine de l'UdeM – la Dre Hélène Boisjoly Trois membres furent nommés par les administrateurs du conseil : M. Normand Bergeron - coopté Mme Hélène Desmarais - cooptée Dr Paul Perrotte - CMDP Il a nommé les personnes suivantes au comité d'évaluation des mesures disciplinaires du C. A. : Mme Michèle Bernard - comité des usagers M. Gilles Dulude - Fondation Le comité d'évaluation des mesures disciplinaires étant composé de cinq personnes, le C. A. doit combler trois postes et nommer le président du comité dans une assemblée ultérieure. Il a nommé les personnes suivantes au

comité des ressources humaines du C. A. : M. Gilles Dulude – Fondation, président du comité M. Pierre Fontaine - personnel non clinique Mme Chantal Malo - conseil des infirmières et infirmiers Mme Sophie Lépine - conseil multidisciplinaire M. Benoit Pagé - ASSS de Montréal M. Christian Paire - directeur général M. Earl Pinchuk - coopté Le conseil d’administration a procédé aux nominations suivantes : M. Jacques Côté à titre de directeur des ressources financières. L'entrée en fonction est effective depuis le 27 février 2012. La Dre Marie-Josée Bédard à titre de chef du Département d’obstétriquegynécologie, pour un second mandat de quatre ans. Le Dr Matthieu Schmittbuhl à titre de chef du Département de stomatologie, pour un premier mandat de quatre ans. M. Pierre-Albert Coubat à titre de directeur des ressources humaines. Sur recommandation du comité exécutif du CMDP, le conseil a entériné la nomination des médecins et des pharmaciens suivants : Dr Jean-Pascal Costa, membre actif, Service de médecine interne Dre Rebecca Leboeuf, membre active, Service d’endocrinologie Dr Frédéric Massicotte, membre actif, Service de rhumatologie M. André Gagnon, Mmes Marie-Ève Grenier et Andrée Néron, membres actifs au Département de pharmacie.

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actualitéS

Alain Cousineau, nouveau président à la tête d’un C.A. renouvelé Depuis le 7 février, le conseil d’administration du CHUM a un nouveau président, M. Alain Cousineau. Au cours d’une carrière remarquable, M. Cousineau a occupé des postes de haute direction, tant dans le milieu universitaire que dans celui des affaires. Aujourd’hui, en compagnie d’un C. A. presqu’entièrement renouvelé, il appuie la direction du CHUM dans sa vision et dans l’application de ses orientations… en route vers le nouveau CHUM. Ce n’est pas un hasard si le CHUM bénéficie aujourd’hui de la grande expérience de M. Cousineau. Comme plusieurs, son lien avec le centre hospitalier s’est tissé après un épisode de soins en nos murs il y a de nombreuses années : « Ce passage comme patient a contribué à réorienter ma carrière. Je me sentais redevable envers l’institution. Aujourd’hui, avec l’expérience cumulée, je sens que j’ai la possibilité de faire une différence pour le CHUM et la société. Je souhaite y contribuer positivement. » Au fil des ans, M. Cousineau a laissé sa marque au sein de nombreuses organisations. Citons entre autres son passage comme président et chef de la direction de Loto-Québec (2007-2011), où il a aussi occupé les fonctions de président du conseil d’administration – président-directeur général de 2003 à 2007. M. Cousineau a également travaillé pendant de nombreuses années au sein du Groupe SECOR inc., ainsi qu’à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke, dont il a notamment été le doyen (de 1976 à 1981). Depuis près de 25 ans, M. Cousineau s’est activement impliqué en siégeant à divers conseils d’administration, dont Tourisme Montréal et la Société des alcools du Québec (SAQ), où il fut président du C. A. Nouvellement en poste, M. Cousineau souligne que le nouveau C. A. arrive à une période charnière pour le CHUM : « Avec la construction des nouvelles installations, il y a un souffle nouveau, de l’optimisme, explique M. Cousineau. Notre rôle comme C. A. est d’accompagner le CHUM dans sa transformation. Et cela ne touche pas que le béton : nous faisons un hôpital, où des personnes, des patients, seront soignés. Il est de notre devoir d’assurer la bonne gouvernance du projet et de veiller à ce que l’intégration de toutes les cultures en place - celles de trois hôpitaux - soit harmonieuse. » Ce processus de transformation prend place alors que le CHUM a élaboré un plan stratégique. « Pour le C. A., c’est extrêmement intéressant. Nous allons veiller à ce que les objectifs, le plan, la vision du CHUM soient déclinés et vécus de façon concrète. Il ajoute : « ceux qui ont composé le C. A. du CHUM ces dernières années, l’ont fait avancer. Aujourd’hui nous prenons le relais, en route vers le nouveau CHUM ».

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