TPFE Paysagiste_ENSPV_" Paysages rurbains en transition. Etirer les franges à Chaumes-en-Retz "

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PAYSAGES RURBAINS EN TRANSITION ÉTIRER LES FRANGES À CHAUMES-EN-RETZ

Claire RICHARDIN TRAVAIL PERSONNEL DE FIN D'ETUDE

Ecole Nationale Supérieure de Paysage (ENSP), Versailles CESP 2016-2017 encadrée par Claire LAUBIE



«La question n’est plus de débattre du caractère imminent ou non du pic pétrolier, il est de s’interroger sur comment l’épuisement des ressources non renouvelables bon marché va appeler une façon nouvelle de vivre et d’habiter, de produire des richesses et de gérer les ressources naturelles.» Rapport Meadow du Club de Rome,1972 message d’alerte au changement climatique James Hansel et de Nicolas Stern



MEMBRES DU JURY Professeure encadrante - Claire LAUBIE Paysagiste DPLG (Versailles) Gérante de l'atelier "A Ciel Ouvert" Paysagiste-Conseils de l'Etat

Philippe HILAIRE Paysagiste DPLG (Versailles) Gérant de l'Atelier Philippe Hilaire Professeur à l'ENSP

Roberta PISTONI Architecte Doctorante à la Chaire Paysage-Energie de l'ENSP sur la question du métabolisme territorial et du projet de paysage

Patrick MOQUAY Politologue Délégué scientifique de l'ENSP, directeur du LAREP, responsable du département Sciences Humaines et Sociales Professeur à l'ENSP


Frange urbaine disparue dans la plaine maraÎchère de Chaumes-en-Retz


PAYSAGES DE LA TRANSITION - Avant propos Tout commence par de nombreux questionnements : L'energie a faconné notre paysage au cours du temps, et le mouvement de transition énergétique que vit notre société actuellement annonce le début d'une transformation des paysages hérités de l'ère du pétrole. Quelle place accorde t-on au cadre de vie dans les réflexions actuelles ? La période que nous vivons ne serait-elle pas une opportunité, pour nous, de faire les choix énergétiques qui conribueront à établir un nouveau rapport entre notre mode de vie et la nature ?

Quelle transition aujourd'hui pour quelles paysages demain ?


SOMMAIRE

INTRODUCTION UN RAPPROCHEMENT ENTRE PAYSAGE ET ENERGIE............8

VOLET I

VOLET 2

DEFRICHER

ANALEPSE ET ANALYSE

COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ.....................16

PAYSAGE DE L'ENERGIE D’HIER A AUJOURD’HUI.........................62

1. LE PAYS EN RETZ’VOLUTION......19 2. CHAUMES-EN-BREF..................25 3. ARPENTAGE- LECTURE PAYSAGERE ET ENERGETIQUE..........................31

1. EVOLUTION DU RAPPORT A L'ENERGIE.................................64 2. FAIRE PARLER DU PAYSAGE ENERGETIQUE..............................91


VOLET 3

VOLET 4

CONCLUSION.....200 RESSOURCES......202

FAIRE EMERGER

FABRIQUER

ENJEUX DES PAYSAGES AGROENERGETIQUE ET STRATEGIE DE TRANSITION...........................100

PROJET DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES".........128

1.TRANSITION AGRICOLE, POUR UNE TRANSITION PAYSAGERE EFFECTIVE.................................102

1.DECLINAISON DE LA STRATEGIE SUR LA LARGEUR DE LA FRANGE .................................................130

2. STRATEGIE : ARMATURE D’UNE TRANSITION .............................110

REMERCIEMENTS .......................................207

2. PROJETS SUR LA FRANGE ETIREE .. .................................................138

Photographie - Vue sur la vallée de la Loire et la raffinerie de Donges, monument emblématique de l'ère du pétrole


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INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»


UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE» «Tant que notre vie reste agréable, nous avons tendance à jouer du violon, pendant que Rome brûle.» Un anonyme écologiste...

Le terme «transition énergétique» est dorénavant communément utilisé pour évoquer la période permettant de passer d’une ère carbonée à une ère post-carbone. Avant de commencer mon projet de paysage sur un territoire déterminé, il me fallait comprendre ce concept de «transition» pour connaître les modèles de demain proposés par les différents réseaux, mouvements et collectifs étudiant la question. Ce travail d’exploration m’a permis de recueillir de nombreuses expériences qui ont alimenté ma réflexion tout au long de mon étude. Sans y faire directement référence, les réalisations réussies dans le domaine de la transition énergétique ont un lien avec l’approche paysagère.

Bonne nouvelle, en tant que paysagiste, nous avons une place à nous faire dans ce grand débat d’idées. Mais laquelle ? Ce souci de savoir quel rôle nous avions en tant que professionnels de l’aménagement m’a amené à me perdre sur des sujets éloignés du mien, mais toujours pour mieux me retrouver et me rapprocher de mon projet ancré au territoire et à ses habitants. Aujourd’hui, j’en suis certaine, l'avenir passe par le levier de la transition à travers l’approche paysagère.

Illustration de la place prépondérante de l’énergie dans nos modes de vie et de pensée Source : BeCitizen

INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»

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Le pétrole est à la base de notre système socio-économique actuel. Il a permi la prospérité et le confort des sociétés du monde occidental en décuplant les capacités de main d’oeuvre. Toutefois, l’or noir n’est pas accessible de manière équitable entre les différents habitants de la planète, ceci entrainant des conflits armés meurtriers et une très grande précarité dans certains pays du monde. Nous sommes à l’aube d’une prise de conscience générale des incohérences de notre modèle énergétique, qui tend, demain, à évoluer vers un usage modéré du pétrole.

90% de la part d’énergie primaire que nous consommons provient de combustibles fossiles. Source : Wikipedia, Données énergétiques mondiales 2010. « Le pic pétrolier, c’est le moment historique ou l’extraction du pétrole mondial culmine. Ce moment ne coincide pas avec la fin du pétrole, mais avec la fin du pétrole pas cher.» Rob. Hopkins, "Manuel de transition", 2010. Le pic du pétrole coïncide avec le pic de nombreuses matières minérales et fossiles Source : "Peak Everything", Richard Heinberg, 2007 « La crise actuelle est celle d’un modèle de société basé sur le consumérisme. Il a atteint ses limites» B. Stiegler, 2010. (1) extrait de la conférence de Nicolat Hulot, festival Le chant des Colibris, 2017

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UN MODELE ENERGETIQUE FOSSILE A LA DERIVE LA CAUSE DES MAUX SOCIETAUX Le dilemne de la croissance Notre économie repose sur le principe de croissance: nous transformons les ressources naturelles en produits et en services, et chaque transformation requiert de l’énergie non renouvelable. Chaque transformation est valorisée de manière financière. Ainsi, la «richesse fiduciaire» de l’économie de marché (richesse fictive) augmente quand les stocks d’énergies non renouvelables (richesse réelle) diminuent. Le pic des ressources énergétiques non renouvelables a été franchi en 2006 selon l’Agence Internationale de l'Energie (AIE). Ce déclin est encore peu perceptible dans notre vie. Il est à ce jour compensé par le pétrole non conventionnel, comme le gaz naturel, tout autant non renouvelable et très cher à extraire. Notre système socio-économique «mange du pétrole». Mais que mangera t-il demain ? L’énergie humaine gagnée grâce aux énergies fossiles, nous la gaspillons pour maintenir les conditions de croissance de notre système : gaspillage à outrance,

retard dans le recyclage des ressources, obsolescence programmée, accélération des cycles d’innovation, marketing, etc. Par là, nous abîmons nos conditions de vie : climat, dégradation des écosystèmes, pollution, conflits, chomage, précarité.... Notre système énergétique qui alimente notre système productiviste, non durable et non soutenable, est à la convergence de crises multiples et mondiales (1). La productivité croissante, qui rendait notre système stable, va inévitablement s’affaiblir. La question est: Quelle nouvelle stabilité ? Et dans quelle société souhaitons-nous vivre?

Changer la société par «le bas» Le seuil limite des ressources de l’environnement étant atteint, la nature nous appelle aujourd’hui à nous préparer à vivre sans pétrole. Deux visions s’opposent. Certains voient dans les nouvelles technologies le moyen de maintenir notre train de vie actuel. Tandis que d’autres, voient en cette transition obligée une opportunité pour remettre en cause les idéaux de modernité actuels qui ne permettent pas l’épanouissement humain. N’y a t-il pas une combinaison fructueuse à trouver entre ces deux idéologies ?

INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»


«Les crises et les catastrophes sont des moyens pour la nature de stopper la croissance. Nous aurions pu l’arrêter avant, nous ne l’avons pas fait donc la nature va s’en charger».

Graphique qui confronte les tendances prédites dans le rapport Meadows en 1972 (courbes en poin­ tillés) et observées depuis (courbes conti­nues) sur la période 1970–2000

Denis Meadows,2012.

Source : Rapport Meadows, The Limits to Growth

Les objectifs de la loi TECV Source : ecologique-solidaire.gouv.fr

Des initiatives encourageantes nous montrent que cette modernité peut dorénavant se définir comme la capacité à nous épanouir en tant qu’êtres humains, à l’intérieur des limites écologiques d’une planète finie. Ces expériences sont souvent portées par des petites villes ou des intercommunalités, qui font le choix d’être des laboratoires avant même l’arrivée de professionnels (exemples page suivante).

LES POSSIBLES POUR UN MONDE SANS PETROLE Décarboner l’énergie, développer les énergies renouvelables En France, le transport des personnes et des marchandises, basé à 98% sur l’extraction du pétrole, est le secteur qui consomme le plus d'énergie carbonée. L’utilisation des énergies fossiles est moindre dans les secteurs de l’industrie et du tertiaire/résidentiel.

Ceci s’explique par le choix qu’a fait la France, après la seconde guerre mondiale, de développer l’énergie nucléaire, produisant aujourd’hui 75% de notre électricité. Hypercentralisé, de plus en plus cher, et source de risques pour l’environnement difficilement évaluables, ce système énergétique doit être repensé. C’est dans ce contexte qu’à été promulguée le 17 août 2016 , la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), qui fixe les grands objectifs pour un nouveau modèle énergétique français. Elle tend à faire évoluer notre système énergétique vers un mix des énergies décarbonées produites, faisant la part belle au renouvelable tout en conservant le nucléaire. Elle vise également à construire une société plus sobre en énergie. Car l’énergie, même produite par des ressources naturelles renouvelables viendra à manquer dans les décennies à venir si l’on se contente de changer d’énergie, sans modifier les modes de vie. Une sobriété est donc indispensable.

INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»

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Les grands principes de la résilience d’un système

LES VILLES QUI CHERCHENT LA RESILIENCE LOCALE (2) Réseau TEPOS Regroupe les acteurs des territoires pionniers de la transition énergétique locale. Ces teritoires s’efforcent de mettre l’énergie au coeur de leur projet, en soutenant l’implication citoyenne.

Portées par une dynamique citoyenne, des collectivités ont conçu des changements profonds en faisant des choix énergétiques, urbanistiques, économiques et culturels différents mais qui fonctionnent, et qui surtout sont porteurs d’un mieux vivre-ensemble. Le principe de base qui les rassemble est le développement d’écosystèmes résilients à leur échelle.

Unghersheim, Ville en Transition

La ville du Méné, active dans la transition énergétique citoyenne au sein du réseau TEPOS

La résilience de notre système humain est un moyen de le construire pour que, lorsque des perturbations ou des chocs arrivent, il soit possible de continuer à fonctionner, sans s’effondrer complètement. Le concept de résilience des communautés est popularisé depuis une quinzaine d’années par le mouvement des «Villes en transition», porté par Rob Hopkins dans sa ville, Totnes, en Angleterre. Ce mouvement a été le premier à considérer, avant toute mise en oeuvre de projet, l’importance de rendre désirable cette transiton, étape indispensable à son déclenchement.

Loos-en-Gohelle, reconversion de son patrimoine minier

En France, beaucoup d’initiatives inspirantes émergent. Elles deviennent ambitieuses quand les politiques locales s’en emparent comme il est possible de le constater avec la formation indépendante du réseau TEPOS (2).

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INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»

Puy-Saint-André, projet de démocratisation et de gestion locale de l’énergie par la société d’économie mixte (SEM) SEVE


Source : ecologique-solidaire.gouv.fr INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»

Source : Manifeste NEGAWATT

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Point sur le principe de SOBRIETE Dans mon mémoire, le terme sobriété s’inspire du mouvement moderne de «simplicité volontaire» lié aux contre-cultures nord américaines et européennes des années 1960-70. Il a des fondements anticonsuméristes et écologiques entrainant le choix d’une vie simple. Sans chercher à échapper au système, ce mouvement tente de le transformer en soutenant une culture politisée de la simplicité. La perspective d’évolution serait que cette sobriété comme valeur culturelle précède la transition pour renoncer aux modes de vie fondés sur la consommation matérielle élevée. Le scénario de transition énergétique NEGAWATT (développé partie 3) reprend cette idée pour transformer le modèle énergétique français.

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Le concept de «transition» «Globalité» pour une «complexité» En partant du constat que la recherche de solutions aux crises est encore trop souvent cloisonnée à quelques disciplines (par exemple on parle d’énergie sans parler de biodiversité, on parle de nouvelles technologies en oubliant les crises économiques et le pic des énergies fossiles,...), le concept de «transition» prône une approche systèmique des problèmes, puisqu’elle cherche à répondre à toutes les crises actuelles de notre société, liées les unes aux autres. L’important est de s’intéresser aux services sociétaux, et de faire converger les réflexions autours d’eux. En s’intéressant à une multitude de domaines, le concept de transition remet l’importance de la complexité au centre de la réflexion. Localité Bien que cherchant une approche globale, la transition donne une place importante au "local". Plus le système étudié correspondra à une réalité géographique de vie, plus les solutions apportées seront précises et adaptées , en fonction des ressources naturelles locales (géologie, sol, végétation, climat, etc) et humaines (histoire, identité, économie, sociologie et démographie). Les solutions permettront d'engager la population, rendant le changement plus facile et plus rapide.

PAYSAGE RURAUX EN TRANSITION Face aux enjeux, les solutions de transition proposées (ville très compacte, renaturation de la ville, agriculture périurbaine) ne sont pas forcement adaptées à la campagne contemporaine.

Les territoires ruraux au premier plan de la transition des paysages A l’évidence, le monde rural présente un avantage incomparable par rapport aux grandes villes dans le cadre de la transition : il possède de grands espaces pour accueillir de nouvelles infrastructures, et présente des ressources souvent insoupçonnées. Espace de production énergétique renouvelable, la ruralité de demain va en même temps devoir faire face à des transformations sociales importantes notamment avec une population grandissante pouvant faire émerger des divergences sur des questions économiques, sociales et culturelles. Dans ce contexte, les évolutions nécessaires pour une transition effective peuvent être difficiles à mener.

INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»


Mon approche de la transition énergétique par le paysage

Partir du système macro

Faire une analyse paysage-énergie

Déterminer les micro-projets

(le paysage comme valeur

Déterminer le projet de transition

qui seront les leviers pour

commune d’un territoire)

autour des ressources et potentiels

faire émerger les autres

MON PROJET DE PAYSAGE DE L’APRES-PETROLE (3) Deux projets d'étudiants :

- un Atelier Pédagogique Régional (APR) sur 4 sites représentatifs des enjeux du Pays-de-Retz, permettant d’éveiller les imaginaires sur les possibles futurs paysages du territoire de demain. - un projet de fin d’étude, réalisé par Marion Courdoisy (étudiante ENP-INSA) sur la transition énergétique à l’échelle de l’unité paysagère de l’estuaire de la Loire, prenant en compte la partie nord du Paysde-Retz.

Raisonner le projet de développement territorial comme un projet de transition des paysages Mes réflexions m’amènent à envisager l'échelle de territoire comme point de départ à la transition. La construction d’un projet de transition territorial donnerait un sens à tout projet d’infrastructure, pouvant être ressenti comme indésirable au premier abord. Il serait alors justifié comme élément nécessaire pour atteindre «l'objectif de transition» défini et partagé au préalable. Un premier principe de projet de transition est de se fonder sur les richesses naturelles et humaines locales. Si le projet de paysage met en évidence ces ressources, il permet aussi de penser les évolutions d’un territoire en définissant des objectifs et des solutions qui répondent au contexte local. J'ai fait le choix d’inscrire mon projet dans un de ces territoires «ruraux» : le Pays-de-Retz dont l'inscription dans l'aire urbaine nantaise oriente fortement son développement, et donc sa transition énergétique.

Mon travail s’incrit à la suite de deux travaux d’étudiants en paysage (3). Comme pour ces deux projets, la part de recherche et d’expérimentation dans ma démarche de projet sera importante. À l’heure actuelle, il existe peu d’études rapprochant les problématiques énergétiques et paysagères, hormis le Plan Paysage des Monts du Lyonnais, élaboré par la paysagiste Isabel Claus. Evoluant au fil du projet, ma démarche s’est néanmoins construite autour des fondamentaux suivants :

> une approche à l’échelle d’une commune, prenant en compte le territoire dans lequel elle s’insère ; > une approche systémique, pour appréhender la complexité du domaine de l’énergie ; > le choix d’une entrée par le monde agricole

INTRODUCTION : UN RAPPROCHEMENT ENTRE «PAYSAGE» ET «ENERGIE»

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VOLET I

DEFRICHER

COMPRENDRE LE PAYSAGE A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ

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PRINCIPALES SOURCES POUR VOLET 1 : Documents reglementaires Plan Local d'Urbanisme d'Arthon-en-Retz, Rapport de Présentation, 2017 Plan Local d'Urbanisme de Chéméré, Rapport de Présentation, 2017 Schéma de Cohérence Territoriale du Pays-de-Retz, Rapport de Présentation, 2013 Plan Climat Energie du Pays de Retz, 2016.

1.LE PAYS EN RETZ’VOLUTION ......18

2.CHAUMESEN-BREF ......24

FRAGMENT D’UNE ENTITÉ GÉOGRAPHIQUE ET AGRICOLE ......19

FUSION INSTITUTIONNELLE ......25

UN MIX ENERGETIQUE ......21 TRANSITION SOBRE ET CITOYENNE ......23

3.ARPENTAGE

LECTURE PAYSAGERE ET ENERGETIQUE

......30 LE PLATEAU BOCAGER...32 LE PLATEAU AGROFORESTIER...36

PAYSAGE IDENTITAIRE D’UNE NOUVELLE ENTITE ......25 UNION PHYSIQUE ......26

LE MARAIS DE HAUTE-PERCHE...40 LA PLAINE MARAICHERE...44 LA PLAINE HABITEE DIFFUSE...48 LE TRANSIT AGRICOLE...52 LE VERSANT LIGERIEN...56

1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ

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1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ


L’unité paysagère «plateau bocager»,

Source : Issue de l’Atlas des Paysages des Pays-de-la-Loire

1.LE PAYS EN RETZ’VOLUTION Le Pays-de-Retz est fort de contrastes paysagers. Territoire marqué par son agriculture, CHIFFRES PAYS DE RETZ

Superficie : 140 000ha (dont 65% sont agricoles, soit 91 000 ha) Nombre de communes : 38 Nombre d’habitants :150 740

CHIFFRES CA Pornic Pays de Retz

Superficie : 44 846 ha Nombre de communes : 14 Nombre d’habitants : 54 867

(1) Réduction de la SAU sur le Pays-de-Retz : -1% entre 2000 et 2010.

Carte des paysages à l’échelle du bassin de vie Loire-Pays de Retz, Source : d'après données IGN

il renferme prairies d’élevage, marais, maraîchage, viticulture, grandes cultures, etc. J'ai choisi la commune de Chaumes-en-Retz comme site d'étude pour toute cette diversité.

FRAGMENT D’UNE ENTITÉ GÉOGRAPHIQUE ET AGRICOLE La commune de Chaumes-en-Retz est une commune qui fait partie du Pays-de-Retz, territoire littoral au sud de la Loire-Atlantique. Ses paysages agricoles, encore globalement préservés, participent, avec le littoral, à la fabrique d’un cadre de vie attrayant pour les néo-ruraux retraités ou jeunes couples avec enfants. La commune est située au nord de la diagonale verte, ou plateau bocager du Pays de Retz, entité géographique et espace agricole tourné vers l’activité d’élevage. Sur ce plateau, l’activité agricole tient encore une place économique importante. Pour autant le maintien du bocage n'est pas lié à une activité d’élevage traditionnelle préservée et reconnue mais plutôt à une période de déprise agricole encore récente. Cette dernière a participé à la fermeture des petites parcelles et ainsi à l’augmentation de l’emprise de la trame bocagère. Une reprise de la dynamique agricole s’est opérée il y a une quinzaine d’années. Ce plateau se transforme

au profit des territoires voisins à caractère plus urbain et composite : la frange littorale et l’immense métropole Nantes-Saint-Nazaire. La pression foncière est à l’origine du développement de franges urbaines pavillonnaires diffuses sur tout le plateau, autant autour des bourgs anciens que des villages et hameaux en pleine campagne. C'est l’activité agricole qui est directement touchée avec une diminution des surfaces agricoles utiles (SAU) (1). Cette dégression est toutefois un peu moins forte sur le plateau, fort des friches de la dernière moitié du 20e siècle. Les transformations qui s’opèrent actuellement sur ce plateau étaient déjà engagées depuis les années 80. Entre espoir de retrouver une dynamique rurale et manque de moyen, les communes de l’époque ont soutenu, de manière individuel, un développement de l’habitat rapide, accompagné de structures commerciales de périphérie. Malheureusement, le plateau n’a pas su tirer pleinement partie de ce boom démographique et éviter la banalisation de son paysage. Nous détaillerons ces dynamiques à travers l’exemple de Chaumes-en-Retz.

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1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ


(2) PETR Structure intercommunale (syndicat mixte) regroupant les 4 intercommunalités du Pays de Retz (Sud Estuaire, Pornic Agglo Pays de Retz, Sud Retz Atlantique, GrandLieu) autour de projets communs. (3) Unité Tep Unité de mesure utilisée pour comparer les énergies entre elles. 1 Tep est l'énergie produite pour la combustion d'une tonne de pétrole = environ 11,600 kWh. (4) Energie primaire C’est l’énergie potentielle contenue dans les ressources naturelles A la différence de l’énergie finale qui est l’énergie consommé (5) Etudes : - inventaire de la ressource bocage par la Chambre d’agriculture 44 - étude d’opportunité sur la filière bois-énergie avec la Chambre d’Agriculture, le FD CIVAM et la SCIC Bois Energie (6) Appel à projet TEPCV "Territoires à énergie positive pour la croissance verte" (TEPCV), en 2014. Les 260 lauréats ont reçu une aide entre 500 000 et 2 millions d’euros.

Carte des installations et projets de productions d’ énergies renouvelables actuelles sur le bassin de vie Loire/Pays-de-Retz

Source : d'après données du PCET du Pays-de-Retz

UN MIX ENERGETIQUE Avec 68% de la consommation énergétique du territoire provenant de sources fossiles (pétrole et gaz naturel), le transport (43%) et le résidentiel (31%) sont les premiers secteurs consommateurs. Dans le cadre du Plan Climat Energie du Territoire (PCET), réalisé par le Pôle d'Equilibre Territorial et Rural (PETR) du Pays de retz(2), un bilan des consommations et des productions actuelles a été réalisé (ANNEXE 1). Il a estimé à 255 ktep(3) la consommation totale d’énergie finale, soit 1,75 ktep/1000hab.

Un gisement territorial diversifié

Le Pays-de-Retz possède d'importants gisements de sources d’énergies primaires(4) renouvelables. Le développement des énergies renouvelables (EnR) s’est considérablement développé depuis 10 ans avec l’éolien. L'opposition à ce type de projet, assez forte les premières années, s’est atténuée dès lors qu’ont été mis en place des processus de financement citoyen. Avec 15 parcs éoliens actuellement en fonctionnement sur le territoire, le potentiel de développement est encore grand. Mais d’autres ressources aussi importantes sont aujourd’hui peu exploitées par rapport au gisement qu’elles représentent. Les projets de biomasse-énergies (bois et déchets) commencent seulement à se développer compte tenu d’une filière-énergie difficile à mettre en place car très dépendante de l’activité agricole (fumier et bois). Les premières installations de chaufferie-bois individuelles de grande puissance, dans le maraîchage notamment, n’ont pas permis la structuration d’une

filière-bois sur le territoire. Ce sont des installations qui s’approvisionnent via des entreprises à envergure régionale, voire nationale. Toutefois, les études menées sur le gisement boisénergies(5) du territoire ont permis de confirmer l’intérêt pour le développement d’une filière. Des projets de plus petite puissance et soutenus par des collectivités permettraient de porter une réflexion sur des pistes d’approvisionnement local en impliquant les acteurs du territoire (agriculteurs, propriétaires de boisements notamment). Actuellement, la filière bois départementale, SCIC bois Energie 44, est en pleine restructuration avec une SCIC de Vendée, après une expérience échouée pour l’approvisionnement local de la chaufferie de la piscine de Sainte-Pazanne. Le développement de la méthanisation en est encore à ses balbutiements mais pourrait prochainement se développer avec l’étude du gisement des ressources sur le territoire dans ce domaine. Enfin, le solaire a connu un engouement chez les particuliers impulsant l’installation de panneaux photovoltaiques il y a déjà une dizaine d’années. Des projets ambitieux, avec des installations collectives en autoconsommation sont en projet sur Corcoué-surLognes et Pornic.

Un territoire acteur de la transition

Porteur du PCET, le PETR est l’acteur incontournable pour l’accompagnement et le financement de projets de transition dans tous les domaines. L’enveloppe du ministère suite à sa candidature à l’appel à projet TEPCV(6) a, par exemple, permis

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1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ


(7) Parc de la Limouzinière Après son installation, un regroupement de citoyens s'est approprié la gestion du parc. Aujourd'hui, le capital est détenu à 65% par les citoyens. L'intégralité des retombées économiques est réinvestie dans d'autres projets de transition sur la commune.

l’achat de 40 voitures électriques réparties dans les services des communes, ainsi que le financement de la centrale photovoltaïque de Corcoué-sur-Logne. La signature du contrat LEADER 2014-2020 concerne plutôt des actions de réduction de la consommation comme le développement de la mobilité douce.

TRANSITION SOBRE ET CITOYENNE En parallèle des projets de production énergétique soutenus par les structures territoriales, le territoire présente un foyer important d’initiatives citoyennes. Celles-ci portent un discours de sobriété, et de réappropriation de la maîtrise de l’économie locale sur le territoire. Elles dessinent un nouveau paradigme de société plus démocratique et écologique.

Le renouveau de l’agriculture locale

Carte des «initiatives de transition collectives» sur le bassin de vie Loire/Pays-de-Retz Source : d'après données multiples

Ce sont les projets liés à l’agriculture qui se sont le plus développés ces dernières années sur le territoire, notamment poussés par la crise qui touche depuis un moment le monde de l’élevage, et l’émergence d’une forte demande de produits frais et sain sur le bassin nantais. Ces projets, disséminés sur tout le territoire avec un renforcement autour de l’agglomération nantaise, sont variés : une agriculture bio avec une vente des produits à la ferme, des Associations pour le maitien d'une agriculture paysanne (Amaps), des fermes pédagogiques, etc. En intégrant le réseau de la monnaie locale, Le Retz’L, ces initiatives militantes se retrouvent au carrefour des enjeux d’agriculture durable, de sobriété énergétique, d’économie circulaire, et de société.

Le territoire, conscient de ce gisement économique, autant agricole que touristique, vient aujourd’hui encourager ces démarches avec notamment l’aide de la Chambre d’Agriculture 44, via le dévelopement de marchés locaux, ou la création de l’association « Produit en Pays de Retz » promouvant le dévelopement de circuits courts auprès de toute la chaîne agroalimentaire. Toutes ces initiatives ont des retombées économiques locales réelles. Celles qui ont le plus de succès sont les coopératives de petits agriculteurs qui ont permis la création de magasins de producteurs, tel que le magasin de la Ranjonière qui répond à une demande sur le bassin nantais.

Des démarches encore individuelles

Mes arpentages sur le territoire m’ont permis d’aller à la rencontre de ces nouveaux agriculteurs qui regrettent le manque de coordination entre les différentes initiatives. Il y a un potentiel important pour le developpement de cette agriculture, mais encore trop d’ «individualisme» dans la mise en oeuvre des projets. Ce même constat peut être fait dans la production d’énergie renouvelable. La production individuelle, a connu un engouemment dès lors qu’il a été facile d’acquérir des panneaux photovoltaïques. Aujourd’hui, les parcs éoliens industriels prennent le pas. Le manque de participation citoyenne laisse de la place aux investisseurs extérieurs dont les intérets sont éloignés de ceux du développement local. Le parc éolien de la Limouzinière(7) est une expérience réussi de gouvernance citoyenne qui produit un changement profond dans le paysage social et la dynamique économique locale.

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1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ


Zoom de la carte de paysage CHIFFRES CHAUMES-EN-RETZ sur le secteur du bourg

superficie : 7 600 ha nombre d’habitants : 6 595 densité : 86 hab./km2

FUSION INSTITUTIONNELLE La commune de Chaumes-en-Retz n’en est qu’à sa deuxième année d’existence. En effet, elle est née de la fusion récente des communes de Chéméré et d’Arthon-en-Retz, suite à la réforme des collectivités territoriales. Nouvelle commune créée le 1er janvier 2016, elle porte donc encore, dans sa forme urbaine, les marques de l’existant de deux entités indépendantes, avec la présence de nombreux doublons : mairies, centresbourg, zones d’activités, équipements communaux, etc. C’est aujourd’hui l’axe routier structurant, la route de Pornic, et son tissu pavillonnaire, reliant physiquement les deux anciennes communes, qui tendent à effacer la scission structurelle et culturelle des deux communes.

zone d'activités économiques

Cette fusion répond à une réalité locale qui nécessite de mettre en cohérence les enjeux et les objectifs de développement. En plus de l’avantage de la mutualisation des moyens, ce territoire, sous une même entité, renforce son poids politique, particulièrement au sein de la Communauté d'Agglomération qui possède la majorité des compétences. Toutefois, l'unification n'est encore pas toujours effective au sein des services communaux.

2.CHAUMES-EN-BREF IDENTITE PAYSAGERE D’UNE NOUVELLE ENTITE A cette nouvelle unité "rurbaine" principale, construite autour des deux bourgs anciens, s’ajoutent deux villages importants sur le secteur d’Arthon : La Sicaudais et La Haute Perche. En dehors de ces bourgs, on retrouve des hameaux formant des «agglomérats bâtis» de plus ou moins grande taille, disséminés au sein d’un espace agricole comprenant un réseau de haies encore important, mais qui tend à se réduire au fil des années. Au sein de ce paysage agricole, s’intercalent des motifs au caractère naturel tel que le massif disloqué de la forêt de Princé sur le secteur de Chéméré ou le marais de Haute-Perche sur le secteur d’Arthon. Ces secteurs, de taille réduite, ne sont pas à ce jour concernés au titre des protections fortes des espaces naturels, malgré la présence de zones humides en amont de zones naturelles à forts enjeux dans les territoires proches comme le site de l'estuaire de la Loire, le marais Breton et la baie de Bourgneuf C’est actuellement le PLU, dans son réglement, qui protège ces espaces de grand intérêt écologique et patrimonial, au titre du code de l’urbanisme. Cette protection insuffisante ne favorise pas la mise en place d’une gestion adaptée à leur écosystème.

Carte de paysage de Chaumes-en-Retz Source : d'après données RPG 2014 1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ

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Ancienne carrière de brique proche de la Feuillardais (plateau d’Arthon)

Ancienne habitation renovée sur ce même secteur

Echangeur de la ZA du Pont Béranger (à l’est de la commune)

Carrière de Bréfauchet sur le secteur nord-est

Une géologie partagée

UNION PHYSIQUE Un développement sur deux versants et trois bassins Chaumes-en-Retz se situe à l’extrémité sud-est du Massif Armoricain, sur une dépression correspondant à un accident important du socle granitique. La géologie explique de manière naturelle le développement urbain en trois secteurs autonomes constatés. Chaque bassin versant comprend un hameau principal. Le secteur de l’ancienne commune d’Arthon est scindé en deux versants résultants du pli couché synclinal de Saint-Michel-Chef-Chef : - le secteur du bourg de la Sicaudais s’étend sur une plate-forme basse encadrant la zone estuarienne de la Loire, alors que le bourg d’Arthon occupe l’extrémité du versant nord-est du bassin de la baie de Bourgneuf. Le secteur de Chéméré est situé sur le bassin versant du ruisseau de la Blanche, cours d’eau alimentant la Loire. Ces deux derniers bassins se rejoignent pour former la plaine Arthon-Chéméré.

Le socle ancien est constitué de micaschistes et de gneiss d’origine métamorphique qui marquent le relief au niveau de l’axe du pli synclinal. Aujourd’hui, ce socle est largement recouvert par des formations sédimentaires (sables, limons), provenant des diverses transgressions marines qui ont comblé le bassin de Chauvé-Cheméré. On note une différence toutefois sur le plateau de Chéméré avec la présence de limon d’origine éolienne dans les couches superficielles. Il en résulte un relief relativement plat. L’exploitation de ce sous-sol a permis le dévelopement économique de la commune. La pierre de Chaumes, mélange de calcaire et de sable, présente autant sur le secteur de Chéméré que celui d’Arthon, et extraite autrefois comme pierre de taille, a donné le nom à la nouvelle commune. Certains secteurs présentent une oxydation ferrique jusqu’à 1m d’épaisseur, donnant une couleur rouge à la terre. C’est notamment au lieu-dit « les Terres Rouges » près du hameau de la Feuillardais où étaient exploités les sous sol pour la fabrication de brique et de tuiles. Cette caractéristique apparaît encore dans l’achitecture des habitations. Aujourd’hui, les sous-sols continuent d'être exploités dans les deux carrières situées au nord du secteur de Chéméré. Des granulats sableux pour la fabrication de béton y sont extraits.

Carte géologique de Chaumes-en-Retz

Source : d'après données IGN

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Le plateau sur lequel s’installe la commune est érodé et ondulé suivant une direction est-ouest créée par des petits vallons. Les petites dépressions nombreuses offrent des espaces assez refermés

Le bourg de La Sicaudais occupe le versant nord, de l’autre côté de la ligne de crête, orientée ouest / sudest, avec une pente assez marquée (5% à 10%).

C’est en s’élevant au nord jusqu’à la ligne de crête donnant sur la vallée de la Loire que les vues sont plus ouvertes.

Au nord, le plateau s’élève pour atteindre le point le plus haut (61 m), situé sur le lieudit le « Bois-des Vallées ».

C’est dans la vallée au sud que s’installe les deux bourgs, Chéméré et Arthon, et le village de Haute Perche. La Feuillardais, implanté sur la ligne de crête (49 m), est le village le plus haut de la commune.

Les ramifications évasées du réseau hydrographique des différents bassins participent au paysage bocager des plateaux et aux zones humides des terres basses. La nappe d’Arthon-Chéméré constitue l’aquifère principal du territoire communal. Elle représente une superficie de l’ordre de 850 hectares. Cette nappe d’eau est de qualité globalement médiocre voire mauvaise (SAGE Baie de Bourgneuf et Marais Breton). Les principales sources de pollutions des eaux douces sont, en hiver, l’agriculture (pesticides et nitrates) et, en été, la pollution domestique (rejets d’eaux usées). Cependant, elle alimente encore des puits domestiques et les forages d’irrigation pour le maraîchage.

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L’existence de nombreux ruisseaux à faible débit caractérise le reste de la commune.

Bloc diagramme de la commune (mise en évidence de l’habitat, réseau routier, hydrographique et massifs boisés) Source : d'après données BD-Alti, Loire-Altlantique

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Les fonds de vallées marécageux d’altitude comprise entre 2 et 3 mètres NGF participent à la formation du marais de Haute-Perche.

Carte hydrographique de Chaumes-en-Retz Source : d'après données IGN


3m

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3.ARPENTAGE - LECTURE PAYSAGERE ET ENERGETIQUE (1) Notion d'entités paysagères Partie de territoire présentant des caractéristiques paysagères homogènes découlant de la perception, de l’organisation et de l’évolution de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. Une unité se distingue de la voisine par une différence de présence, d’organisation ou de formes de caractères. Les caractères peuvent être liés au relief, à l’hydrographie, à l’occupation du sol, à l’organisation et à la forme du bâti, à la nature et qualité des horizons, etc Source : Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM), 2008

> Entités paysagères et énergétiques aux limites confuses Une étude à l'échelle de Chaumes-en-Retz m'impose une lecture fine du grand paysage. Mon permier arpentage sur le territoire, début juillet, me permet de le parcourir en entier, en empruntant les différents sentiers qui le traversent, ainsi que les axes routiers. Je trace les limites de 7 entités paysagères (1) distinctes liées autant aux variations topographiques rencontrées (terres basses inondées, terres basses sèches, ligne de crête, plateaux) qu'aux dynamiques urbaines et agricoles contemporaines liées à notre société "énergétique".

Les dynamiques du territoire en cours sont illustrées dans cette partie par des croquis, coupes, cartes qui expriment une ambiance en ce début du mois de juillet de l’année 2017. Les illustrations donnent une idée sans avoir la prétention de rendre compte de l'intégralité des réalités paysagères agricoles, qui varient continuellement.

Alors que l'intérieur des entités permet d'avoir un récit assez clair des dynamiques spécifiques en cours, les limites entre elles sont plus difficiles à appréhender, car ne coïncidant plus au socle physique et naturel. Je remarque que ces espaces de transition sont la marque de nouveaux paysages à venir.

Carte des «entités paysagères» définies sur Chaumes-en-Retz

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A

C

LE PLATEAU BOCAGER Le plateau bocager se situe entre le bourg d’Arthon et le bourg de la Sicaudais. Il est délimité à l’est par l’ancienne voie ferrée, transition avec le plateau agroforestier du secteur de Chéméré.

> Un plateau en perte de dynamisme agricole, gagné par une récente modernité

Source : d'après données Occupation du sol, 2017, Géoportail

(2) La fragilité actuelle du maillage bocager résulte à la fois de sa mauvaise gestion, qu'à une perte de considération de celui-ci par les propriétaires exploitants.

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Paysage encore marqué par son bocage très présent, les exploitations que l’on y trouve sont orientées principalement vers l’élevage de filière viande à 55% et lait à 45%. Autrefois les exploitations laitières étaient beaucoup plus nombreuses, ce qui montre les difficultés de cette filière. La présence d’un bocage dense et de parcelles en friche sont la marque d'une période de déprise importante passée. Aujourd'hui, un défrichement et un agrandissement de parcelles sont à l'oeuvre, accueillant par endroit une agriculture céréalière, bon complément pour les éleveurs. Ces transformations sont perceptibles dans les hameaux qui ont tout récemment vu l’arrivée de quelques néoruraux, soutenue par l’implantation d’importantes entreprises industrielles : Marlux

(entreprise de dallage en béton) et Stradal (entreprise de béton). La logique d’implantation de telles activités sur un secteur éloigné des réseaux pose question. Elle témoignage de la marque de l’évolution des activités artisanales d’autrefois, notamment celle de l’extraction de terre pour la construction. Ces activités permettent d’éviter le caractère dortoir de ces hameaux.

Entre désir bocager productivisme

et

réalité

du

Le maillage bocager est ici le support de sentiers de randonnée bien fréquentés par les marcheurs et les cyclistes vtt. La coexistence actuelle de friches avec une agriculture d’elevage peu dynamique offre un équilibre d’ouvertures et de fermetures intéressant d’un point de vue paysager. Mais ce bocage, achevé dans les années 50, qui correspond à un parcellaire issu du partage des terres familiales, vient en contradiction avec une activité agricole engagée dans un système productiviste(2). Un remembrement pourrait avoir lieu dans les prochaines années. La politique agricole n’aide pas à éclaircir les positions : elle pousse à conserver ce bocage en soutenant

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Coupes E-O (ci-dessus) Coupes N-S (ci-dessous) se reporter à la carte p. 35 B

D (3) MAEC Outil de la PAC qui soutient financièrement les exploitations agricoles s'engageant dans le développement de pratiques dite "agroécologique" combinant performance économique et environnementale.

Sentier couvert du plateau en montant sur la Sicaudais 1

les mesures environnementales. Les Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques (MAEC) (3) permettent de protéger les milieux sensibles (humides) sans pour autant accompagner les pratiques par un contrat d’entretien et de valorisation des haies bocagères. Ces dernières ne sont donc pas valorisées aujourd'hui comme un élément du système agricole.

Monoculture dans le bocage

2

Questions de transition des paysages soulevées : Pour éviter le remembrement et conserver un paysage de bocage associé à un élevage, quelle transition agricole peut-être envisagée ? Quelle cohabitation productive pourrait-on imaginer entre industrie, agriculture et petits hameaux habités ?

Sentier ouvert en descendant sur la Danjollerie 3

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Usine MARLUX dans le hameau de la Feullardais

4

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A

C

LE PLATEAU AGROFORESTIER Cette entité correspond au plateau à l’est de la commune, anciennement commune de Chéméré. Elle constitue un vaste plateau marqué par son histoire.

> Une histoire seigneriale

Source : d'après données Occupation du sol, 2017, Géoportail

(4) Métairie terme précisée dans le volet 2 "Analyse et analepse" p.65

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A l’’époque des Gaulois, le territoire était recouvert d’une forêt et de milieu humide. Une première période de défrichement au Moyen Âge, suivie par une deuxième au 16è siècle, a permis progressivement la mise en culture des terres les plus fertiles, expliquant le morcellement du massif aujourd'hui. Au milieu du 19è siècle, six propriétaires terriens se répartissent 60% des terres. Leurs chateaux sont accompagnés de leurs «métairies»(4) consacrées à l’élevage et la polyculture. Formant déjà des grandes exploitations, le parcellaire bocager fut organisé à cette époque pour atteindre son apogée vers 1950.

> Une restructuration bocagère aisée qui tire vers des grandes mailles

A l’inverse du plateau bocager, ce secteur doit son

dynamisme à une évolution progressive du parcellaire facilitée par le petit nombre de propriétaires avec de grands domaines d’un seul tenant. La simplification du bocage est encore d’actualité, facilité par l'inexistance d'extensions urbaines et par les trois grands propriétaires actuels qui jouent encore un rôle important dans le foncier. La polyculture-élevage est toujours dominante orientée pour 65% en filière laitière, et 35% en filière viande. La répartition de l’usage agricole des sols évolue avec l’agrandissement des exploitations. Il y a une forte régression des prairies permanentes ou temporaires au profit de grandes cultures de céréale ou de maïs pour la production de fourrage, autoconsommé sur l’exploitation. Des projets d’installations en cours pourraient amener demain à diversifier la palette agricole de ce plateau : petit verger, maraîchage et céréales biologiques.

> Un richesse énergétique en biomasse

Les massifs qui constituent la forêt de Princé sont gérés pour leur caractère patrimonial, paysager et écologique (puits de CO2). Il est d’autant plus important de les préserver au regard du faible taux de massif sur le Pays-de-Retz. La forêt n'a pas de vocation

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B

Coupes N-S (ci-dessus) Coupes E-O (ci-dessous) se reporter à la carte p.39 D économique première. La gestion régulière permet néanmoins de fournir des bûches pour alimenter des chaufferies individuelles, hors circuits commerciaux. Enfin, le plateau est empreint de la marque de l’«ère du pétrole» avec les deux grandes carrières, la voie rapide (RD 751), et les antennes relais.

Stabulation agricole 1

Vue sur le château de Noirbreuil

2

Question de transition des paysages soulevée : Quel rôle peut jouer ce secteur de polycultureélevage traditionnel, accompagné de son massif forestier à haute valeur énergétique, dans un paysage agricole à énergie positive ?

Vue sur la carrière de Bréfauchet 3

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Etang à proximité du domaine de Norbreuil

4

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A

LE MARAIS DE HAUTE-PERCHE Zone humide sublittorale, cette entité constitue la partie amont du canal de la Haute Perche. Ce canal, créé de la main de l’homme, draine les divers ruisseaux du plateau bocager qui alimentent les prairies humides du marais. Il prend sa source au niveau du hameau de Haute Perche, et s’écoule sur 15 kilomètres jusqu’à son exutoire au niveau du port de Clion de Pornic.

> Des paysages de marais conservés mais fragiles pour demain

Source : d'après données Occupation du sol, 2017, Géoportail

Le chenal du lit est réduit à 2m environ à partir du hameau de la Haute-Perche. La bande de lit majeur qui suit le doux versant est constituée de prairies naturelles permanentes. Ces prairies présentent un intérêt paysager et écologique au titre de la ZNIEFF 1 pour la qualité des milieux, et de la ZNIEFF 2 pour la faune qu’elles abritent, mammifères rares et menacés et une intéressante diversité d’Odonates, ainsi que pour sa flore avec la présence de plusieurs taxons rares ou protégés au niveau national ou régional. Cet écosystème est néanmoins de plus en plus menacé

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par la disparition progressive des éleveurs. Ces sont aujourd’hui les MAEC¹ qui permettent de conserver un petit élevage qui maintient les milieux ouverts. Certains voient en la désertification de ce secteur, un atout pour le développement d’une riche biodiversité, et pour son usage fonctionnel en terme d'épuration des eaux, en amont de l'océan. Toutefois, ce canal créé par l’homme est un patrimoine commun oublié, qui devra donner un sens à son existence dans le futur..

> Des souvenirs, et un espace qui s’oublie Bien que le marais ait conservé son parcellaire, le pétrole en a transformé l’usage. Autrefois, multifonctionnel, jouant un rôle important pour l’élevage mais aussi pour le transport de matériaux, il a perdu de son intérêt dans notre époque contemporaine. On retrouve des activités de chasse; quelques habitants du hameau de Haute-Perche côtoient les chemins. Le secteur reste néamoins peu fréquenté par les habitants du bourg malgré une belle promenade reliant la plaine maraîchère au hameau de Haute-Perche. Une seule activité maraichère bio, en limite nord-est de l’unité, implantée depuis 25 ans, participe à l’activité économique de ce secteur. Reconnue, l’exploitation s’agrandit grâce à son réseau bien structuré.

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Coupes E-O se reporter à la carte p.43

B

Question de transition des paysages soulevée : L’intérêt environnemental de cet écosystème humide est son atout premier dans une transition proche. Révélé comme un lieu fonctionnel, écologique et paysager, le marais ne pourrait-il pas accompagner la transition sociale locale ?

Marais laniéré en amont du hameau du canal de Haute-Perche 1

Culture de maïs qui s'installe en limite du marais

2

Petits canaux d'alimentation 3

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Peupleraie et habitations en limite du marais

4

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A

LA PLAINE MARAICHERE Cette entité correspond à la ceinture maraîchère présente sur le pourtour nord du bourg.

96

162

Les terres sablo-limoneuses, avec une nappe affleurante sont très propices à ce type d’agriculture. Ces terres étaient autrefois des marais, avant d’être asséchés et mis en pature au 16è siècle. Leus sols étant assez pauvres pour y développer des céréales ou des cultures fourragères, elles ont été délaissées petit à petit pour les plateaux. C’est l’important réseau du maraîchage nantais qui a permis l’implantation d’exploitations sur de grandes surfaces. Les pratiques de ce type d’agricuture, qui s’apparentent à du «hors sol», s’adaptent bien à ces terres peu rentables.

> Une agriculture hautement énergétique

Source : d'après données d'Occupation du sol, 2017, Géoportail

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La transformation de ce paysage par une agriculture fortement dépendante d’intrants, et donc hautement énergétique, s’accompagne d’impacts environnementaux (pollution du sol et des cours d’eau) et d'un problème d’image auprès de la population, dû en particulier à la perception des installations et des aménagements qu’elle

occasionne : stockage de palettes et de sable en extérieur, approvisionnement et évacuation du sable, accès et voiries (semi-remorques), bâtiments annexes (bâti à bardage métallique). Les exploitations se sont passé de la structure parcellaire que lui offrait un maillage bocager hérité d'autrefois. Il aurait pu être valorisé fonctionnellement par des règles agronomiques (objectifs de tenue et de fertilité du sol) et paysagèrement, notamment dans un contexte de lisière urbaine. Les exploitations ne recherchent pas non plus à tirer avantage de leur proximité avec l’habitat pour la vente directe puisqu’elles répondent à un marché globalisé, en exportant dans toute la France et à l’étranger.

> Une lisière urbaine-rurale dégradée, lieu des confrontations

La question de la frange urbaine est particulièrement sensible dans cet espace. Elle est réduite la plupart du temps à un chemin d’exploitation qui s'installe sur la limite privée (un mur ou un épais et haut boisement). Les habitats pavillonnaires s’installent pourtant dans un cadre qui perd en qualité. La place des promeneurs est ici réduite à un sentier de randonnée, plus utilisé comme chemin d’accès aux planches de cultures par les tracteurs.

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Coupes N-S (à droite) Coupe E-O (à gauche) se reporter p.47

C

B On compte aujourd’hui 3 exploitations sur cette entité, en attendant le projet d’un nouvel arrivant sur 60 hectares en agriculture biologique, qui se répartissent sur environ 30% de la surface de l'entité. Un Etablissement d’aide par le travail (ESAT), tourné vers l’activité de floriculture avec ses 4000 m2 de serre, s'insère entre le hameau de la Danjollerie et celui de la Potevinière, en proposant une vente directe de plantes horticoles.

Parcelle non cultivée sur frange urbaine 1

D

Question de transition des paysages soulevée : Quelle évolution paysagère peut-on envisager pour les lisières maraîchères-urbaines pour favoriser une transition énergétique avec des retombées sociales positives ?

Mise en valeur du clochet par le maraichage nantais

2

Ancienne carrière d'extraction de pierre de chaumes 3

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Grande culture "maraîchère"

4

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D

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A

LA PLAINE HABITEE DIFFUSE Cette entité correspond à l’étendue urbanisée et agglomérée de la plaine, structurée autour de la route de Pornic. Les deux bourgs anciens, Arthon et Chéméré, ne sont plus que des motifs insignifiants noyés dans une zone pavillonnaire.

>Des pièces du paysage agricole passé à l’avenir de béton

Source : d'après données Occupation du sol, 2017, Géoportail

(5) Densité minimum du SCoT : 15 logements/ha (6) NIMBY (Not In My Back Yard) Terme qui désigne les protestations contre des installations au nom de raisons diverses, souvent individuelles. Dans le domaine de l'urbanisme, le terme est repris pour en faire la cause de l'étalement urbain.

De ça et là, des marques du patrimoine agraire et d’une vie locale passée font surface (murets de pierres, moulins, fours, anciennes enseignes de magasin, etc.). Les interstices agricoles et les activités artisanales surgissent du paysage des pavillons modernes, qui n’attendent qu’à s’en emparer dans les prochaines décennies. Ces espaces sont toutefois des bribes de vie extérieure, là où la «nature» est réduite à des jardins derrières des murs de béton, limites entre l’espace privé et la voirie comme espace public.

La coupure physique de la RD751 et la présence d’importantes exploitations maraîchères limitent le développement au nord. Aujourd'hui la politique urbaine exige un comblement des "vides" ou des zones artisanales qui n'auraient plus leur place dans le tissu habité. C'est une politique toutefois peu exigeante en terme de densité(5) et pas du tout en terme de qualité. Le secteur du «transit agricole», au sud, moins dynamique, pourrait être touché dans les années à venir si la manière d'habiter la rurbanité n'est pas soulevée et repensée en terme d'harmonie avec l'espace agricole qui l'entoure.

>Phénomène paysagers

et

impacts

Ces zones pavillonnaires manquent grandement de qualité paysagère. Les gens se sentent de plus en plus chez leur voisin(7). La monotonie des usages et le manque de front végétal mettent les habitants face à leur voisins sans motif de séparation. Ceci est à relier aussi à l'individualisme grandissant dans nos sociétés.

Le développement lâche de l’habitat s’est fait sur les terres agricoles. Les habitations de plain pied que l’on retrouvait à l’époque dans les hameaux, n’ont jamais été remises en cause dans le développement contemporain des deux villages. Cette architecture génère pourtant une densité urbaine très faible, et une exigence énergétique importante.

(7) témoignage relevé sur le terrain.

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NIMBY(6)

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Coupes E-O (ci-dessus) Coupes N-S (ci-dessous) se reporter à la carte p.51 B

C

D

Questions de transition des paysages soulevées : Elles s'inscrivent dans les enjeux majeurs suivants : - la construction d'une centralité pour la nouvelle commune est nécessaire - la redynamisation de la vie locale - la lutte contre la précarité énergétique - la valorisation d'un cadre de vie durable

Monfonctionnalité dans l'espace pavillonnaire 1

- Quel rôle devra jouer l'espace urbain pour accompagner la transition des paysages agricoles ? - Comment engager les habitants des zones pavillonnaires dans la transition écologique et sociale du territoire ? - Quelle place donner à l'espace public ?

Cheminement piéton en entrée du village de la Boizonnière

2

Route de Pornic, entre Arthon et Chéméré 3

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Nouveaux pavillons sur la lisière urbaine

4

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A

LE TRANSIT AGRICOLE Cette unité correspond à la ceinture sud du bourg aggloméré. Elle se décompose en deux secteurs : - au nord-ouest, un espace champêtre qui se cherche: friche agricole, grande exploitation viticole, prairies permanentes, petite exploitation maraîchère biologique,... - au sud-est, un secteur bocager humide habritant le hameau du Breuil.

> Une campagne agricole fragile mais de qualité

Source : d'après données Occupation du sol, 2017, Géoportail

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La diversité agricole et l’aspect assez sauvage par endroit font la qualité paysagère de cette campagne aux portes de l'espace aggloméré. Pour autant, les récentes consructions sur la frange urbaine lui tournent le dos. Préservée actuellement de l’urbanisation par le PLU, l'entité n’a pourtant pas d’ambition agricole marquée, et pourraît s'en doute difficilement se maintenir dans son état actuel (zone agricole) face à une croissance de population.

> Un lieu de promenade sous estimé Eloigné des grands couloirs de déplacement, mais à proximité du bourg, c'est un endroit paisible pour se défaire juste un temps de l’ambiance dortoir des extensions pavillonnaires. Ce secteur est parcouru par des marcheurs quotidiens qui restent sur les sentiers à proximité des habitations. Rares sont ceux qui vont jusqu'au hameau du Breuil. L’implantation récente d'un maraîcher bio en vente directe, la ferme du Pré Pichaud, participe à mieux faire connaître cet espace. Il existe deux sentiers de randonnée, un pour chaque ancienne commune, qui ne se connectent pas. La récente fusion administrative devrait permettre de considérer ce secteur dans son ensemble.

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B Coupes E-O se reporter à la carte p.55

Question de transition des paysages soulevée : Préserver ce paysage agraire aux portes du tissu bâti est primordial pour demain. Dans une transition proche, quel sens et quelle ambition donner à ce secteur qui dialogue avec l'espace urbain à proximité ?

Vignoble résiduel sur la frange urbaine 1

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Standardisation des haies-monospécifiques en lisière urbaine

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Culture de maïs en milieu humide 3

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"Friche Jadeflor", résurgence des cultures

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A

LE VERSANT LIGERIEN On arrive au nord de l’ancienne commune d’Arthon, sur le secteur du village de la Sicaudais. Le plateau bocager se transforme en un promontoir depuis lequel il est possible d’apercevoir les grandes infrastructures de la Loire: la raffinerie de Donges, les éoliennes du sillon de Bretagne.

> Un versant qui s’urbanise

Source : d'après données Occupation du sol, 2017, Géoportail

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Cette proximité avec la Loire explique certainement la dynamique agricole et urbaine plus affirmée que sur le plateau bocager. 15 ans plus tôt, le petit village de la Sicaudais, à l’apogée de son exode rural, mourrait à petit feu. Il changea radicalement de visage en moins d’an an avec un projet de résidences pavillonnaires. Pas de commerce, mais une école et des habitants qui travaillent sur la région nantaise. Le projet de station d’épuration confirme le développement de ce village dans les années à venir.

> Un paysage qui se défriche et qui ouvre les vues sur la Loire Les paysages agricoles ont également évolué. Les friches sont aujourd’hui beaucoup moins nombreuses, reprises par une activité céréalière qui exige une restructuration du bocage, ou plutôt une disparition de celui-ci. Là encore, l’activité d"élevage perd de la place. Et ceux qui survivent font le pari d’agrandir leur cheptel et de doubler leur activité grâce à la vente de céréale. L’installation récente d’un verger avec une vente directe est intéressante mais fragile dans un réseau agricole de proximité inexistant.

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Coupes N-S se reporter à la carte p.59

B

Question de transition des paysages soulevée : Sans compromettre la relation de ce secteur avec la région nantaise, quel sera son lien demain avec les villages les plus proches (bourgs de Chaumes et de Chauvé) de manière à organiser les interdépendances ?

Rue principale résidentielle en entrée de village 1

Parcelle de maïs (premier plan) et habitats diffus (second plan)

2

Elevage de chevaux maintenant des ouvertures 3 dans le bocage dense

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Cultures intensives ouvrant les vues sur la raffinerie de Cordemais, et l'habitat diffu

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PREMIERES IMPRESSIONS LA VARIATION DES PAYSAGES EN DANGER PAYSAGE AGRICOLE > variations au fil des saisons et d’une année sur l’autre tendant à s'atténuer

A l'échelle de la parcelle, le choix des cultures et le temps de rotation marquent de moins en moins la saisonnalité. A l'échelle des entités paysagères, uniformisation du paysage due à la spécialisation et aux variétés réduites de semences. > mutation de la campagne de manière plus ou moins rapide résultant des pratiques agricoles et du rapport des dynamiques anthropiques avec l'espace agricole PAYSAGE URBAIN > formes urbaines contemporaines sans lien avec leur environnement, sans caractères patrimoniaux ni qualité architecturale Toutes ces dynamiques énergivores homogénéisent le paysage et tendent à la perte de repères naturels et culturels.

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OUVERTURE Le paysage n'est jamais figé. Un regard analytique sur une époque passée moins énergivore, où la patience du travail à la main a construit les paysages hérités, est un travail nécessaire. Il relate le processus de transformation imprégné d'évènements clés, et refait surgir les ressources du territoire dont celui-ci aura besoin dans une période de transition énergétique. Quels enseignements pouvons nous tirer des paysages traditionnels de Chaumes-en-Retz ? De quelle manière utilisait-on l'espace à l'époque du "sans pétrole" ? Que reste t-il de cet héritage ? Est-ce que certains principes d'usage et d'organisation de l'espace peuvent guider la transition énergétique ?

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1. DEFRICHER - COMPRENDRE LES PAYSAGES A L'ECHELLE DU PAYS-DE-RETZ ET DE CHAUMES-EN-RETZ


VOLET 2

ANALEPSE ET ANALYSE / PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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PRINCIPALES SOURCES POUR VOLET 2 : Ouvrage / site RENARD J., Les campagnes nantaises - Un demi-siècle de révolutions sociales et paysagères, 1960-2010, Edition Espace et Territoires, 2012, 191p. SOCIETE DES HISTORIENS DU PAYS DE RETZ, en ligne, http://www.shpr.fr

1.EVOLUTION DU RAPPORT A L'ENERGIE ...64

2. FAIRE PARLER

S'INSTALLER SUR CHAUMESEN-RETZ ......64

UNE RESIDENCE DES ENTRETIENS ......91

VIVRE // ......71 (SE) NOURRIR // ......75

DU PAYSAGE ENERGETIQUE ...91

DES INITIATIVES ......96

SE DEPLACER // ......85 (S'ECLAIRER / SE CHAUFFER se référer à la frise p.98)

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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1. EVOLUTION DU RAPPORT A L'ENERGIE S’INSTALLER SUR CHAUMES-EN-RETZ Jusqu'en 1950 : TRAME URBAINE HERITEE DES CAMPAGNES NANTAISES Jusqu'en 1950, le paysage de Chaumes-en-Retz, est celui qui se dessine dans toutes les campagnes nantaises. Deux structures foncières cohabitent : - les villages à borderies, ou hameaux, caratéristiques de la partie d’Arthon - les grands domaines divisés en métairies, quasi exclusives sur la partie de Chéméré. A cela vient s’ajouter les châteaux ou logis, comme il en existait sur ces deux secteurs, aux parcs paysagers s'insérant dans la campagne agraire. Ces formes urbaines héritées ont été brusquement modifiées avec la modernisation agricole, et le processus plus contemporain d’étalement urbain, modifiant les relations entre "espaces agglomérés" et "espaces agraires".

Dès 1960 : VERS RURBANISATION(1)

UNE

> Une évolution urbaine divergente

Bien que la commune ait connu un exode rural dans les années 60, la forte natalité locale et l'arrivée

progressive d'une population urbaine ont provoqué l'évolution des villages à borderies. Dès 1960, le développement des pavillons s'est fait "en miette" sur les anciennes borderies. Cette implantation au coup par coup a évolué dans les années 1980 avec la construction de lotissements "en tablette de chocolat". A l'inverse, le grand plateau de Chéméré et ses métairies, n’ont connu aucune extension urbaine. Cela s'explique par un foncier détenu par peu de propriétaires, conservateurs de leurs biens. A l'inverse, la déprise agricole a touché fortement la commune d’Arthon, incitant les agriculteurs de l’époque à vendre leur terres, souvent à des néoruraux. Il y a, à ce jour, un déséquilibre notable de densité urbaine(2) entre les deux anciennes communes.

> Diverses formes bâtis agglomérées

Chaumes-en-Retz présente quatres formes bâties différentes, liées à leur implantation et la dynamique du secteur dans lequel elles se trouvent. Une lecture énergétique de la fabrication de ces formes contemporaines à partir du tissu bâti des années 1950 rend compte d'un demi-siècle de frénésies pétrolières dans l'établissement humain. D'abord, dans la «plaine habitée-maraichère» ou sur le «versant ligérien», le développement extensif

(1) Le phénomène de RURBANISATION C'est ce qui s'observe très souvent dans les territoires à proximité des zones urbaines : les urbains quittent la ville pour aller vivre dans la campagne proche (à distance "acceptable" pour faire le trajet aller-retour en voiture). Chaumes-en-Retz à 40 min de Nantes, 42 min de Saint-Nazaire connaît ce phénomène. Sur la commune, ces néourbains viennent vivre en campagne d'abord pour des raisons financières, mais également pour un cadre de vie plus apaisant. Toutefois, ils souhaitent conserver le confort et les services qu'ils avaient à la ville. La dynamique de développement de la commune répond directement à ces attentes, en mettant toutefois en péril son identité propre, qui pourrait pourtant correspondre à son attractivité et son économie. (2) Densité urbaine : Arthon= 103 hab/km2, commune dite «urbanisée» Chéméré= 66 hab/km2, commune dite «peuplée»

Comparaison de l'évolution des borderies et des métairies Source : Inspirée de l'ouvrage de RENARD.J

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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Carte des formes urbaines sur la commune de Chaumes-en-Retz des anciens villages à borderies, tel les deux anciens bourgs, a fait perdre la logique de regroupement d'autrefois, en évoluant vers un «agglomérat bâti dilaté». La sobriété qui existait pour organiser le développement d'une petite collectivité solidaire autour d'une cour commune, d'une place, n'apparaît plus. La révolution énergétique est tout ausi flagrante par la présence dans la plaine d' «agglomérat-rues», avec un développement lâche le long de routes en pleine campagne. Le village compact d'antan laisse la place à un agglomérat étalé sans contrainte de développement, caractéristique d'une époque de l'économie de services, de la consommation (exemple avec l'implantation du bâti) permis par le tout-voiture. Le «plateau bocager» a, quand à lui, connu une toute autre évolution urbaine. Les pavillons, moins nombreux, se sont implantés soit en extension des agglomérats anciens, ce sont les «agglomérats concentriques», soit en «agglomérats isolés» de l'existant. Les fermes autonomes d'autrefois sont devenues des lieux de vie écartés des espaces urbains, souvent pour les retraités. La place commune a été abandonnée pour le grand jardin individuel. La voiture a fait perdre à ces lieux l'économie des ressources indispensable autrefois pour y vivre. Le «plateau agro-forestier» a conservé ses fermes isolées, sans connaître d'expansion urbaine. Toutefois, la modernisation de l'agriculture a boulversé la forme donnée par le bâti traditionnel soulevant la difficile cohabitation paysagère entre constructions traditionnelles et nouvelles. Progressivement, des «constructions agricoles isolés» s'implantent sans relation avec le paysage, homogénisant les campagnes avec des matériaux souvent industriels et standardisés.

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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Illustration axonométrique des "agglomérats-rues" du secteur de la "plaine maraîchère"

LES AGGLOMÉRATS-RUES

LES AGGLOMÉRATS CONCENTRIQUES

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Source : d'après PLU d'Arthon-en-Retz

Illustration axonométrique des "agglomérats-concentriques" du secteur du "plateau bocager" Source : d'après PLU d'Arthon-en-Retz

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


LES AGGLOMÉRATS DILATÉS

Illustration axonométrique de l'"agglomérat-dilaté" de la "plaine habitée diffuse" Source : d'après PLU d'Arthon-en-Retz et PLU de Chéméré

1950

1980

2000

2017

Illustration de l'évolution de la tache urbaine Arthon-Chéméré Source : d'après photographies aériennes, Géoportail

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Etat actuel : FRANGE URBAINE ET DENTS CREUSES Pour pallier au phénomène d'étalement urbain généralisé, le choix, quasiment identique partout en France, est à la densification des espaces urbains. La commune a choisi la politique généralement envisagée : la resorption des espaces non bâtis ou dents creuses, assimilés à des "vides" dans l'espace urbain. A cela s'ajoute l'achèvement du processus de déplacement des dernières activités artisanales encore présentent dans l'espace pavillonnaire, dans

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les franges des deux anciens bourgs-centre. La densité urbaine des nouveaux espaces ouverts à l'urbanisation est réduite pour la faire correspondre aux minima du SCoT. Toutefois, aucune ambition n'est inscrite en ce qui concerne la qualité du projet, quelle soit architecturale ou paysagère. Les dents creuses étant aujourd'hui en nombre très réduit, la frange urbaine continue d'être le lieu de croissance des deux bourgs. La récente fusion administrative des deux communes laisse supposer une fusion physique plus épaisse sur les franges. Est-ce que ce processus sera seulement urbain ?

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

Illustration des zones d'activités et des types de franges urbaines, ouvertes ou fermées sur l'espace agricole


VIVRE SUR CHAUMES-EN-RETZ Jusqu'en 1960 : ANIMATION Dès 1960 : BOULVERSEMENTS SOCIALE ET INDUSTRIELLE SOCIAUX A cette époque, bien que l'économie demeurait basée sur un système productif agricole, les activités non agricoles étaient nombreuses. La vie des bourgs d’Arthon et de Chéméré était liée à la présence de nombreux petits commerces(1) regroupés autour des placettes qui participaient à la vie locale. La campagne était également animée par des petites industries, notamment les briquetteries industrielles d'extraction des terres sur le "plateau bocager". La transformation des matières premières était assurée localement par les fours à chaux pour la fabrication des briques et tuiles, et par les moulins à vent pour la fabrication des farines. Vers 1920, une industrie textile s'installa sur Arthon assurant un taux emploi féminin important.

Alors que débute une période d'exode rural accompagné d'une perte massive d'emplois agricoles, la vie rurale résiste grâce à ces entreprises traditionnelles, ainsi qu'auxpetits ateliers artisanaux nombreux. Ces industries, intégrées au tissu urbain, évoluent progressivement vers des activités de niche(2) inscrites dans un marché mondial qui les approvisionne dorénavant en ressources. Elles amènent avec elles une population nouvelle et urbaine, étrangère à l'héritage culturel de la commune. Bien que les entreprises assurent un emploi local, elles participent, avec le système industriel entier, à la perte des valeurs culturelles et paysagères qui les ont précédées.

(1) Petits commerces d'antan : épiceries, café, quincaillerie, antiquaire, boulangerie, notaire, sabotier, électricien, coiffeuse, couturières et repasseuses, marchand de vélo, négoce de vin, charcuterie, horloger, menuiserie, forgerons, tabac, hôtel, etc... (2)Entreprises du secteur de la construction : - Marlux, entreprise de béton et de pierre reconstituée (environ .... emplois) - Stradal, entreprise de fabrication de composants en béton (environ .... emplois)

Entreprises du secteur de l'industrie : - Kuhn, entreprise de fabrication de pulvérisateurs de produits phytosanitaires (environ 110 emplois) - Aquaproduction, entreprise de fabrication de doucherie (environ 295 emplois).

- Photographie d'une briquetterie sur La Feullardais (gauche) - Photographie d'un four à chaux dans le bourg d'Arthon (droite) Source des photos : site shpr

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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Taux d’emploi par commune dans le bassin Loire-Pays-de-Retz Source des photos 1950 : site shpr

(3)Taux d'emploi par secteur tertiaire :56 % construction 18% industrie 14% (ne prend pas en compte Kuhn) agriculture : 12% (prend en compte Kuhn)

par rapport aux chiffres nationaux tertiaire : 77% construction : 7% industrie :12% agriculture : 3%

(4)Augmentation de l'emploi communal : 20% entre 1875 et 2015

(5) Familles nombreuses Presque la moitié de la population sont des familles avec des enfants de moins de 15 ans.

Démographie 1921 1160 (Chéméré) +2142 (Arthon) = 3302 hab 1975 1 238 (Chéméré)+1933 (Arthon) = 3171 hab 2016 2470 (Chéméré)+ 4030 (Arthon)= 6500 hab > gain de 70 habitants/an depuis 1999

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Etat actuel : PAYSAGE SOCIAL DEGRADE > Le soutien d'une économie périphérique

Encore aujourd'hui, c'est l'activité industrielle et de celle de la construction qui sont particulièrement bien représentées sur la commune(3). Les impératifs d'agrandissement, les causes de nuisances et le foncier concurrentiel les a déplacé en périphérie. La zone d'activité (ZA) du Butaï d’Arthon, avec sa grande surface, a pris progressivement la place des activités et des petits commerces du centre-bourg. Aujourd'hui, dans le bourg d'Arthon l'offre en service est médiocre : une boulangerie, un tabac, un restaurant, une banque... Conçu pour être exclusivement accessible en voiture, la ZA favorise la dépendance des habitants à leur véhicule.

>Phénomène dortoir

Pour lutter contre le phénomène de ville dortoir et rendre service aux habitants des secteurs les plus éloignés, le bourg de Chéméré maintient des commerces de proximité. La petite superette de Chéméré et la boulangerie sont des lieux fréquentés par les habitants du bourg pour les courses de dépannage. Le secteur de La Sicaudais, plus éloigné de l’ensemble des services, organise un dépôt de pain à la poste du village. La municipalité propose régulièrement des évènements avec le tissu associatif important (46 associations). Beaucoup d'associations sont tournées vers la petite enfance pour répondre à la demande des jeunes familles de plus en plus nombreuses(5). Notons que les seules associations qui augmentent leur nombre d’ahérents adultes sont celles liées à la marche et à la peinture, preuve d’un souhait de développer ce type d’activités.

Taux d’emploi par commune dans le bassin Loire-Pays-de-Retz Source : d'après données INSEE

Bien que le nombre d’emplois sur la commune a fortement progressé depuis 15 ans(4), ils sont de de moins en moins occupés par les habitants pourtant de plus en plus nombreux. Les personnes qui arrivent sur la commune gardent leur emploi sur la région nantaise, et ce sont des personnes des communes alentours qui viennent occuper les nouveaux emplois. Avec un taux d’emploi par habitant de 0,63, Chaumesen-Retz tend à conforter son caractère résidentiel.

>Lutte contre le phénomène dortoir

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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CONSTATS ENERGETIQUES "S'INSTALLER ET VIVRE" > Les impacts des implantations humaines sur l'environnement et le cadre de vie : consommation de terres agricoles et d'énergie, déprise ou confrontation sur les franges urbaines, dépendance à la voiture, affaiblissement de la vie locale, banalisation des paysages ressemblant de plus en plus aux périphéries des grandes villes. > Ces impacts sont liés à un zonage monofonctionnel prégnant qui empêche de créer du lien naturel et humain. > Des lisières urbaines porteuses de tensions : pressions foncières, sociales et agricoles > Une instabilité géographique et peu d'accroche au territoire, masquées par la croissance démographique. Preuve d''un cadre de vie qui perd finalement en qualité dans le temps, du fait d'une dépendance à la voiture pour toutes les activités, source d'une précarité énergétique qui aura tendance à s'accroître. > Une offre du foncier a des prix très atractifs qui montre ses limites économiques et sociales.

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PERSPECTIVES PASSER DE "FAIBLESSE" A "RESSOURCE" DE VIE > Un tissu lâche du bourg offrant des espaces qui pourraient être envisagés demain comme des lieux répondant aux besoins premiers des populations (se loger, se nourrir, se déplacer, etc.) tout autant qu'à la vitalité de la commune (lieu de travail, de cohésion sociale, etc.). > Une architecture de plain pied devenant une ressource en pensant l'évolution par le réhaussement des habitations actuelles.

PERSPECTIVES UN PROJET AGRI-URBAIN > Des franges urbaines porteuses de tensions pouvant être envisagées comme une partie spécifique du territoire, partagée entre habitants et agriculteurs pour les usages qu'elles peuvent offrir. > Créer les conditions urbaines spatiales et sociales pour une transition agricole

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


Source : d'après (entre autres) travaux de RENARD J. 2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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(1)1er révolution industrielle, 1850-1950 : Cette révolution permet l'arrivée du progrès technique dans les campagnes françaises. C'est la mécanisation de l'agriculture avec les machines attelées (tirées par des animaux) caratéristique du machinisme agricole de l'époque.

(2)Révolution verte, 1950 : Terme employé pour le développement du système agricole conventionnel mis en place à l'après guerre pour «nourrir la France qui avait faim». Ce système se base sur la selection de plantes à haut niveau de rendement, mais non réutilisables, sensibles aux maladies et très gourmandes en engrais chimique. La révolution dynamisa les industries fabriquant des engrais et des pesticides qui ont pu vendre le cocktail (semence, pesticide, engrais) aux agriculteurs, devenus dépendants.

Frise de l'évolution des pratiques agricoles dans le temps énergétique Source : d'après (entre autres) travaux de RENARD J.

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(SE) NOURRIR SUR CHAUMES-EN-RETZ JUSQU'EN 1950 : MODELE AUTARCIQUE > Une agriculture autosuffisante

paysanne

et

Jusqu’à la fin du XIXè siècle, l’agriculture fonctionnait en flux fermés, grâce à l'énergie solaire, humaine ou animale, renouvelable. La cohabitation de l’élevage sur prairies permanentes avec les cultures alimentaires assurait une fertilisation, un engrais naturel. Les fermes familiales de polyculture-polyélevage, avec une agriculture vivrière (vignes, verger,...), dominaient sur Arthon-en-Retz et sur le bourg de Chéméré. A l'inverse, l'agriculture du «plateau agro-forestier» était déjà orientée pour répondre à une demande de la population nantaise.

> La structuration du bocage

Une première période de modernisation des pratiques agricoles eut lieu à la moitié du XIXè siècle avec la première révolution industrielle(1). La mécanisation attelée et l'arrivée des engrais et amendements dans le port de Nantes permis l’intensification du modèle agricole paysan, le défrichement de nombreux hectares de landes, un labour plus aisé et profond, etc. Cette révolution agricole donna lieu à l'avènement spatiale du paysage bocager sur le Pays-de-Retz vers le milieu du XXè siècle.

Sur Chaumes-en-Retz, deux types de bocage, influençent encore la dynamique agricole actuelle: - le bocage régulier, à grandes mailles quadrangulaires est associé aux métairies du «plateau agroforestier». Il résulte d'une stratégie foncière des grands propriétaires rassemblant des terres pour organiser des parcellaires homogènes afin d'y développer la culture de céréales et fourragères. - le bocage plus dense du «plateau bocager», associé aux divisions foncières lors de partage entre héritiers, plantant des haies pour partager l’espace équitablement, mais aussi pour son rôle en bois de chauffage, de matériaux pour les outils. Il arrivait que des haies occupent plus de place que l’espace libre. Cet embocagement n'était pas réfléchi en terme uniquement de fonctionnalité spatiale pour les pratiques agricoles.

Dès 1950 : SPECIALISATION VERSUS DEPRISE > Une combinaison de mutations

C’est au sortir de la seconde guerre mondiale, que le modèle de polyculture-polyélevage, issu de la première révolution industrielle cesse au profit d'un modèle reposant sur le productivisme. La motorisation est introduite dans l’agriculture régionale grâce au Plan Marshall qui permet

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


l’acquisition des machines. Alors qu’auparavant la taille des parcelles dépendait de la nature des animaux de traits et du type de sols, elle devient dépendante du matériel agricole motorisé : le tracteur. Le paysage agraire change : agrandissement des parcellaires et des chemins, défrichement des haies, installation d’ateliers de stockage dans chaque exploitation, puis de bâtiments toujours plus modernes. Parallèlement, l'usage des sols a été boulversé avec la révolution verte(2) permettant une intensification et une productivité accrue avec l'emploi d'engrais et de pesticides. La campagne médiatique sur la révolution fourragère comme solution à l'économie agricole du département participa à la spécialisation dans l'élevage laitier sur les terres du plateaux du Pays-de-Retz : culture de l’herbe pour l’ensilage, recul des prairies permanentes et des plantes sarclées (choux et betteraves), irruption du maïs, et des cultures industrielles pour nourrir le cheptel bovins qui augmente, remplaçant celui ovins.

laitier conduisant à des systèmes de cultures simplifiées avec l'agrandissement des parcelles et une mise en place d'ateliers dans chaque exploitation.

(3)Diminution de la SAU - Arthon : perte de 1120 ha entre 1980 et 2010. - Chéméré : perte de 226 ha entre 1980 et 2010

Ces divergences d'évolution sont illustrées ciaprès, par l'analyse d'un secteur du «plateau bocager» et d'un secteur du «plateau agro-forestier» Une lecture énergétique de différentes photographies aériennes dans le temps permet de mettre en évidences différents motifs agraires. Leurs mutations renseignent sur l'impact paysager de notre système énergétique.

Mécanisation et révolution verte sont ainsi a l'origine de notre système productiviste : la récolte des nouveaux fourrages n’aurait pas pu être fait sans la force mécanique des tracteurs.

> Une dynamique agricole opposée

Durant cette époque, la diminution importante de la SAU sur l’ancienne commune d’Arthonen-Retz(3) résulte de la coexistence d'une déprise agricole du plateau et d'une forte urbanisation. Le «plateau agro-forestier» de Chéméré, préservé de l'urbanisation, a pu se spécialiser dans l'élevage

Source : geocarrefour.revues.org

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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EVOLUTION DU PAYSAGE ENERGETIQUE DU «PLATEAU BOCAGER»

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


EVOLUTION DU PAYSAGE ENERGETIQUE DU «PLATEAU AGRO-FORESTIER»

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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(4) Augmentation de la taille des exploitations : En 1985, une moyenne de 32 ha En 2010, une moyenne de 80 ha

Etat actuel : DERIVES DU PRODUCTIVISME

(5) Diminution du nombre d'exploitations : En 1985, 169 exploitations En 2010 : 60 exploitations

> Tableau de la dynamique agricole

(6) Quotas laitiers : Mécanisme qui permet de plafonner la production pour ne pas produire trop de lait, ainsi garantir des prix aux petits agriculteurs. Ils ont été supprimés le 1er avril 2016 au nom du libre marché. (7) CETA : Traité de libre échange commercial entre le Canada et l'UE, prévoyant la suppression des droits de douane pour presque tous les produits. Parmi les exceptions, certains produits agricoles,comme les viandes bovines et porcines dans le sens Canada-UE qui auront un quota d'importation. Il a été signé le 30 octobre 2017.

Les constats sont aujourd'hui similaires sur toute la commune. La taille des exploitations a considérablement augmenté en 25 ans(4). Les fermes en polycultureelevage ont agrandit leur surface en cultures fourragères (maïs notamment) pour répondre au besoin de leur cheptel en augmentation, et en cultures de céréales pour diversifier leur production. Cette croissance des exploitations permet aujourd'hui de stabiliser la SAU du «plateau bocager». A cette augmentation rapide de la taille est associée une diminution pratiquement par 3 du nombre d’exploitations(5). La disparition de petites exploitations, a été faite au profit des moyennes et des grandes exploitations. Avec une moyenne de 50 ans et le départ à la retraite de nombreux éleveurs sans successeur, le futur de la filière est incertain.

> La crise de la concurrence extérieure

La mise en concurrence de notre agriculture dans un marché mondial dérégulé, est à l'origine de la crise qui touche l'élevage français. Jusqu'alors, la mise en place des quotas laitiers(6) en France permettait de maintenir des petits agriculteurs. Aujourd'hui, les prix alignés sur les cours mondiaux fragilise l'elevage. Encore, l'actualité brûlante sur l'accord du CETA(7) pourrait accélérer les distorsions de concurrence avec une importation garantie de viande canadienne sur le marché européen.

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> Une modernité dépendante

Dans un marché mondialisé comme celui de l'élevage, la précarité actuelle des agriculteurs est dictée par la fluctuation du prix du pétrole. Cela peut se ressentir au niveau de la production : matière première pour la fabrication de produits phytosanitaires, et pour la mécanisation lourde. Mais également au niveau de la distribution, construit sur un système complexe et énergétique : transports de marchandises sur longue distance, industries de conditionnement, chaînes du froid, et systèmes de grande distribution, tout cela géré par des marchés internationaux et des banques. La dépendance de notre agriculture est la première vulnérabilité de notre société modernisés.

Perspectives : L'ATOUT DES TRACES AGRAIRES > Patrimoine naturel

Le bocage dense du «plateau bocager» a montré qu'il était un frein au développement d'une agriculture conventionnelle dynamique. Le bocage a généralement perduré dans les zones où la culture était rendue difficile : terre lourde, humide, sols trop acides, peu propices aux rendements, avec des accès difficile. Là où l'élevage axtensif est resté, les éleveurs étaient très attachés à ce bocage, bon refuge pour les animaux, clôtures natrelles qui facilites aussi la rotation du pâturage. Idem, les chemins leur permettait d'assurer ces rotations sans enmprunter les routes circulées. Petit à petit, les élevages ont grossi et sont passés à l'intensif... le bocage s'est enfriché.

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


(8) Evolution des surfaces de prairies permanentes - 1667 ha en 1980. - 600 ha en 2010

Actuellement, une restructuration parcellaire, aidée par l'administration, a été envisagée.

(9) Evolution des surfaces de prairies temporaires - 1411 ha en 1980 - 2990 ha en 2010

Les agglomérats bâtis se sont implantés autour de bâtis anciens. Sur le secteur d'Arthon ou de Chéméré, du petit patrimoine subsiste un peu partout au sein de propriétés privées. Il est la richesse culturelle et historique qui nourrit une identité commune : fermes de caractères, moulins, fours à chaux, granges, mur de pierre, puits, etc. La présence de demeures et des châteaux est l'empreinte d'héritages sociétaux qui ont fabriqué l'organisation du territoire actuel, basée sur les structures physiques et naturelles du territoire.

> Patrimoine vernaculaire

CULTURES/PRODUCTIONS Sur la commune, le secteur de l'élevage est constitué pour sa totalité d'exploitations en polycultureélevage conventionnel. Les prairies permanentes ne

représentent plus que 12% de la SAU(8), alors que les prairies temporaires recouvrent 61 % de la SAU(9). La filière laitière qui avait dominé jusqu’à récemment s’est faite rattraper par la filière viande. Les exploitations de céréales occupent seulement 23% de la SAU de la commune, mais tendent à augmenter avec la diversification des productions des éleveurs. Sur les terres sableuses du bassin Chéméré-Arthon, le maraîchage nantais produit sur 2% environ de la SAU. Un domaine viticole persiste sur le "transit agricole". La quasi totalité des agriculeturs sont dans un système de vente conventionnelle. C'est sur les cultures permanente que se développe la vente à la ferme : deux maraîchages biologiques, un verger et un vignoble. Enfin, le tout récent marché, sur la nouvelle place du bourg d’Arthon est organisé tous les vendredis par des producteurs locaux.

Répartition de l'usage des surfaces agricoles entre les 4 types de cultures Source : données issues du recencement agricole 2010, Chambre d'agricuture de Loire-Atlantique

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


Carte des activités agricoles sur la commune

EVOLUTION RAPIDE

JUILLET 2017

De Juillet à novembre. Cinq mois ont suffi pour me donner à voir l'évolution rapide des paysages de la plaine maraîchère. Sur ces photos, les tracteurs sont passés par là, transformant des cultures résiduelles, et une dernière prairie, en des prochaines cultures maraîchères. Les changement sont radicaux.

Photographies montrant l'évolution des payages d'une parcelle peu valorisée (partie en friche) vers du maraîchage intensif AOUT 2017

JUILLET 2017

OCTOBRE 2017

Photographies montrant l'évolution des paysages de la prairie en reconversion vers du maraîchage biologique intensif

OCTOBRE 2017

Photographies des principales cultures et des principaux paysages rencontrés sur la commune

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CONSTATS ENERGETIQUES "(SE) NOURRIR" > Un système agricole qui ne fait plus vivre son territoire, ni même ses agriculteurs eleveurs. > La perte de fonction de l'arbre et des haies dans le système agricole conditionné par deux postulats : la disponibilité illimitée en énergies fosssiles bon marché et la stabilité du climat. Ca ne peut pas durer. > La présence d'un bocage emblématique du territoire est révélateur d'un modèle agricole d'antan plus résilient. > Une plaine maraîchère qui illustre de manière flagrante les dérives du paysage agricole du 21 ème siècle.

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PERSECTIVES

UN PROJET AGRI-HUMAIN > Rapprocher le monde agricole de l'espace habité, par un lien spatial et social fertile, saisissant les opportunités foncières > Créer les conditions urbaines sociales et spatiales pour une transition agricole > Reconsidérer le bocage comme un avantage dans le système agricole pour non seulement pallier à la problématique de l'élevage et à la dépendance énergétique des agriculteurs, mais également pour participer aux services sociétaux à travers ses multiples fonctions.

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SE DEPLACER SUR CHAUMES-EN-RETZ Jusqu'à la fin du 18è siècle : L'ENERGIE DU VENT Le canal de Haute-Perche(1) fut construit vers 1855 pour dynamiser l'industrie du Pays de Retz. Le port de Pornic est donc relié au hameau de Haute-Perche, sur la commune d'Arthon, par un canal de 12 km. Jusqu’au début du 20ème siècle, ce canal était parcouru par diverses types de navigation : bateaux à voile à un mât, à perche ou aux avirons. Il servait aux exportations (récoltes, matériaux locaux tel le bois de charpente et de chauffage, les cendres pour l’engrais, les tuiles, et les briques), mais également aux importations (engrais naturel, houille et fer notamment). L'énergie du vent a donc été une source d'énergie essentielle pour le développement industriel de Chaumes-en-Retz, mais également de toute la partie rétro-littoral du Pays-de-Retz. Au port de Clion, le canal permit aussi d’exploiter l’énergie marémotrice pour créer une activité de meulerie.

Entre 1880 et 1940: LE CHEMIN DE FER, TRANSPORT MODERNE Le canal ne suffisait pas à faire rayonner le pays de Retz. A cette même période, il y eut une revendication en faveur du chemin de fer pour pallier aux problèmes économiques du territoire. La mise en service de de six tracés dans le Pays-de-retz marque l’arrêt de l’activité commerciale du canal de Haute-Perche. La locomotive à vapeur de Saint-Hilaire-de-Chaléons - Paimboeuf (27 km) est mise en service en 1876. Cependant, elle fait face rapidement à des difficultés financières du fait d'un faible volume de transport de marchandises et de voyageurs (376 voyageurs en moyenne journalière). Le dernier train de voyageurs circula en 1939 et le dernier train de fret en 1998 avec la fermeture de l'usine OCTEL.

(1) Il existe très peu d'écrit sur ce canal. Mes sources proviennent d'un ouvrage : "Précis historique et statistiques des voies navigables de la France " par Ernest Grangez - N. Chaix et Cie (1855).

Croquis du marais de Haute-Perche aujourd'hui

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L'écluse de pornic à l'embouchure du canal, et son petit port.

Sentier le long du canal, vers Clion

Illustration de l'usage du canal de Haute-Perche dans le temps

La voie ferrée actuellement, bourg de Chéméré

Ilustration des lignes de train dans le Pays-de-Retz, vers 1900

Source photographies anciennes : site shrp

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Dès 1950 : LA REVOLUTION MOTORISEE > Déséquilibres spatiaux

Le véhicule individuel est introduit dans la commune vers 1910. Toutefois, son usage massif est corrélé au changement idéologique de la société de l'aprèsguerre, prônant la maison individuelle. Auparavant réservé à un transport collectif, l'intervention du pétrole dans la vie de tout un chacun, avec le véhicule individuel, a bouleversé les équilibres spatiaux : résidentialisation, et dissociation croissante du lieu d'habitat et du lieu de travail, et organisation des pôles d'équipements, des services et des commerces hors des villes.

> Chaumes aux portes de Nantes

Le véhicule a également profondemment modifié notre rapport au temps, à l'espace et à la notion d'autonomie. Ainsi, aujourd'hui, le temps de parcours est plus déterminant que la distance kilométrique. Le renforcement de routes à grandes vitesse et la

fluidité des aménagements routiers, connectant la commune aux bassins d'emplois de Nantes et de Saint-Nazaire, a favorisé la diffuson résidentielle sur Chaumes-en-Retz. La RD71, coupant en deux la commune, la néanmoins désenclaver en la rapprochant de Nantes, à 40 min, et de Pornic à moins de de 20 minutes.

Etat actuel: POLITIQUE ZERO CARBONE, l'OUBLI DE LA PRECARITE > Le risque d'une précarité énergétique pour demain

Au delà des modifications spatiales, la motorisation, comme mode de déplacement quotidien exclusif, a des impacts directs irréversibles sur l'envrionnement, mais également des impacts à retardement avec le coût croissant de la mobilité dans le budget des ménages, l'immobilité des personnes agées ou encore le changement climatique.

Comparaison par photoaérienne de l'évolution de la lisière nord du bourg entre 1950 (sans la RD751) et 2016 (avec la RD751) Source : geoportail

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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> Politique de mobilité durable

La stratégie de "mobilité durable" engagée par le territoire du Pays-de-Retz répond à l'objectif de réduction des émissions de gaz à effets de serre. Celle-ci tend à favoriser un maillage de transports collectifs plus rapides entre les 6 pôles d'équilibre en s'appuyant sur les voies ferrées existantes et sur le réseau routier, en le développant. Elle soutient également le développement d'une mobilité individuelle zéro carbone (vélo, véhicule électrique).

> Un usage de la voie ferrée en débat

Le potentiel de cette ligne est actuellement trop faible pour une exploitation voyageur, même en tram-train.

Chaumes en Retz, plus éloignée des préoccupations stratégiques, est néanmoins concernée par deux projets : -le renforcement de la RD751 avec un projet de 4x2 voies dont une exclusive pour les transports collectifs ; - le projet de liaison douce avec Pornic, qui s'appuyerait sur les terres hautes du canal de Haute Perche ; La commune a elle-même entrepris actuellement une étude pour une mobilité douce dans la plaine (agglomérat bâti et plaine maraîchère). Malheureusement, aucun rapprochment n'est prévu avec un projet de redynamisation et d'animation des centralités communales.

> Vers un trafic apaisé sur la Route de Pornic

Pour limiter les excès de vitesse sur cet axe principal reliant les deux bourgs, la réflexion actuelle est un passage à 50 km/h sur toute sa longueur (en dehors des centres-bourgs limités à 30 km/h) accompagné d'une voie douce.

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Carte des orientations de la stratégie de mobilité durable du Pays-de-Retz Source : d'après SCoT Pays-de-Retz, PADD

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

Carte des orientations de la stratégie de mobilité durable du Pays-de-Retz Source : d'après SCoT Pays-de-Retz, PADD


2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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CONSTATS ENERGETIQUES "SE DEPLACER" > Un lien perdu entre organisation urbaine spatiale et mobilité > Impacts spatiaux et sociaux de la mobilité du tout voiture. > Faible prise en compte de la précarité énergétique due aux véhicules individuels dans la transition énergétique du Pays-de-Retz > Lien négligé entre la stratégie communale de mobilité durable et une dynamisation du centre-bourg

PERSECTIVE

UNE MOBILITE INCLUSIVE > Place redonnée à la multimobilité douce dans une stratégie commune de développement urbain durable et de redynamisation économique et sociale du bourg > Avantager la marche à pied dans les espaces pavilonnaires de demain

PERSECTIVE

UN PROJET D'AGRI-MOBILITE > Rendre les franges agricoles traversables pour répondre aux nouveaux besoins de modes de transports alternatifs au "tout pétrole" , sans pour autant rentrer en contradiction avec la fonction productive

PARTIE "S'ECLAIRER / SE CHAUFFER" > Se référer à la frise de synthèse p.98

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


2.FAIRE PARLER DU PAYSAGE ENERGETIQUE UNE RESIDENCE, DES ENTRETIENS

Affiche de communication sur l'évènement

Je souhaitais, pour mon deuxième séjour à Chaumes-enRetz, organiser un temps d'échange avec les acteurs du territoire. Installée dans la salle des mariages pendant 4 jours, peu de personnes curieuses ont passé la porte, par manque de communication sur l'évènement et dans une période peu propice (début août). Toutefois, j'ai été accueillie chez de nombreuses personnes que j'avais contactées au préalable. Parler du territoire avec les acteurs qui le vivent a été le moment le plus instructif de mon projet.

CONSTATS RAPIDES SUR LES ECHANGES > Lier l'après-pétrole et le paysage ne fut pas toujours bien compris, reflétant un manque d'acculturation sur la notion de "paysage", et un oubli du paysage dans la pérode du tout pétrole. > L'après-pétrole fut souvent un sujet d'inquiétude chez les agriculteurs, réflétant une prise de conscience de leur dépendance à une énergie non renouvelable, mais aussi un manque de perspective pour s'en défaire. ACTEURS RENCONTRES - 12 habitants entre 30 et 90 ans - 6 agriculteurs - 2 associations - élus et services municipaux

DONNEES RECOLTEES - usages et pratiques quotidiennes - description du paysage vécu - rapport au monde agricole - histoire, souvenirs - aspirations

VOS PAYSAGES DE L’APRES PETROLE ? MISE EN BOUCHE ET FORUM OUVERT

RESIDENCE DU 02 au 06 AOUT 2017 dans la salle des mariages de Chaumes-en-Retz MERCREDI 02

JEUDII 03

VENDREDI 04

SAMEDI 05

DIMANCHE 06

Permanence au local

Permanence au local

Permanence au local

Visites

Permanence au local

APRES-MIDI

APRES-MIDI

MATIN

13h30 - 18h

13h30 - 18h

9h - 12h30

MATIN ET APRES-MIDI

Forum ouvert « Venez me parler des paysages de votre commune, d’hier et d’aujourd’hui »

Forum ouvert « Venez me parler des paysages de votre commune, d’hier et d’aujourd’hui »

Activités participatives

Activités participatives

Cartes participatives « Ma vie à Chaumes-en-Retz : aujourd’hui et demain »

Cartes participatives « Ma vie à Chaumes- enRetz : aujourd’hui et demain »

Boite à idée une résilience harmonieuse du cadre de vie

Boite à idée une résilience harmonieuse du cadre de vie

et APRES-MIDI 13h30 - 18h

Forum ouvert « Venez me parler des paysages de votre commune, d’hier et d’aujourd’hui »

Contactez-moi si vous souhaitez vous rendre sur un lieu potentiellement stratégique !

MATIN 9h - 12h30

et APRES-MIDI 13h30 - 18h

Forum ouvert « Venez me parler des paysages de votre commune, d’hier et d’aujourd’hui »

Activités participatives

Activités participatives

Cartes participatives « Ma vie à Chaumes-enRetz : aujourd’hui et demain »

Cartes participatives « Ma vie à Chaumes-enRetz : aujourd’hui et demain »

Boite à idée une résilience harmonieuse du cadre de vie

Boite à idée une résilience harmonieuse du cadre de vie

Melle Claire Richardin, étudiante Paysagiste. Tel : 06 34 26 39 46. Mail : claire.richardin@hotmail.fr

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


Carte de situation des initiatives de "transition"

LEGENDE existants

DES INITIATIVES DE TRANSITION Parmis les projets en cours :

en projet ou en cours d'installation

> Un projet de parc éolien

Un projet de développement d'un parc éolien est actuellement en cours sur l'ancienne commune de Chéméré. Suite à l'accord des propriétaire sur les zones d'implantations potentielles, les études acoustiques doivent prochainement valider l'hypothèse de développement. Caractéristiques projetées du parc : - entre 3 et 5 éoliennes sur 2 zone favorables. - Entre 125 et 150 m - Production entre 13800 à 28500 MW (en fonction de la hauteur et de la puissance des machines) Contrainte determinant la taille et la répartition des éoliennes : la lecture du paysage, les vue depuis le Domane du Bois-Bouaud

> La requalification de la carrière

L'ancienne carrière d'extraction de pierres sur le secteur de la plaine maraîchère, fait l'objet d'un projet de requalification en un espace de loisir (pas plus de précisions sur les intentions à ce stade). Durant mon projet, l'étude faune-flore était en cours.

> L'installation d'un maraîcher nantais en agriculture biologique

Un maraîcher en agriculture biologique est en cours d'installation sur 60 hectares d'anciennes prairies dans la plaine maraîchère.

Actuellement exploitant de terres en conventionnel sur Saint-Julien-de-Concelles, le maraîcher souhaite se placer sur un nouveau marché au potentiel fort dans l'avenir. C'est une pratique rare chez les maraîchers nantais due à des pratiques encore éloignées de celles de l'agriculture durable. Cette installation montre le tournant actuel de l'agriculture, et laisse imaginer la tendance d'évolution de la plaine maraîchage de Chaumes-en-Retz. Quelle seront les évolutions des pratiques du maraîchage nantais (monocultures intensives) dans l'agriculture biologique ? Caractéristiques de la future exploitation : - 50 hectares de maraîchage nantais sur 60 ha de parcellaires - 50 ha plein champs / 10 ha en serres multichappelles plastiques - cultures / Printemps-Ete = salade, carotte, navet Hiver = salade diverses (mâche principalement) - culture sablée - Changement des pratiques pour le passage en bio : plus petite parcelle / bloc de serre plus petite, bandes enherbées et haies entourant l'exploitation, désinfectation du sol par vapeur d'eau, intégration des engrais verts (1 engrais verts sur deux ans)

Par le repérage de ces initiatives, je note que les dynamiques se concentrent sur le secteur de la plaine, et notamment la plaine maraîchère qui est concernée par de nombreux projets pour les prochaines années.

2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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Frise de synthèse du rapport à l'énergie dans le temps perceptible à travers l'évolution des paysages de Chaumes-en-Retz

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2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI


2. ANALYSE ET ANALEPSE - PAYSAGE DE L’ENERGIE, D’HIER A AUJOURD’HUI

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VOLET 3

FAIRE EMERGER

ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUE ET STRATEGIE DE TRANSITION

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


PRINCIPALES SOURCES POUR VOLET 3 : Etude / Ouvrage BUREAU D'ETUDE SOLAGRO, Scénario AFTERRES 2050, version 2016, en ligne, http://www.afterres2050.solagro.org/a-propos/le-projet-afterres-2050/ HERVE-GRUYER P. et C., Permaculture - Guérir la Terre, nourrir les hommes.

1. TRANSITION AGRICOLE pour une transition paysagère effective

......102 UN SCENARIO AMBITIEUX COMME SUPPORT DE RECIT ......102 PRINCIPES DES NOUVEAUX PAYSAGES AGRICOLES ......104 PAYSAGE PRODUCTIFS DE l'APRES-PETROLE ......108

2. ARMATURE SPATIALE DE LA TRANSITION ......110 UNE STRATEGIE A L'ECHELLE DE LA COMMUNE ......110 STRATEGIE POUR DES PAYSAGES NOURRICIERS ......112 // DES PAYSAGES PRODUCTIFS EN ENERGIE ......116 // DES PAYSAGES VIVANTS ......120 // DES PAYSAGES MOBILES .....124

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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La lecture du paysage de Chaumes-en-Retz a permis d’identifier une multitude d’éléments qui peuvent servir de traits communs

pour ceux qui l'habitent, y travaillent, le fréquentent.

Il convient maintenant d’étudier plus finement deux domaines de la transition : la transition énergétique et la transition agricole. Il s'agira de mettre en perspective les aspects techniques de ces sujets liés aux préoccupations du paysagiste.

1. TRANSITION AGRICOLE POUR UNE TRANSITION PAYSAGERE EFFECTIVE Le choix que je fais de m’intéresser au monde agricole, et d’en faire une porte d’entrée au projet de transiton de Chaumes-en-Retz, est né de deux constats :

UN SCENARIO AMBITIEUX SUPPORT DE RECIT

- en plus de posséder la capacité à lier toutes les crises (climatiques, énergétiques, biodiversité, cohésion sociale, économie, géopolitique, gouvernance...), c’est un domaine, comme le paysage, qui rassemble, et peut donc être un puissant levier pour enclencher la transition, et par ce biais faire bouger les autres domaines de celle-ci. Une entrée de la transition des paysages par la voie des systèmes alimentaires est un bon outil de mobilisation.

Le scénario AFTERRES(1) montre de manière chiffrée qu’il est possible de nourrir la population francaise en 2050, tout en respectant les écosystèmes et en répondant à la résilience de notre système alimentaire face au changement climatique. Sous une condition : changer notre régime alimentaire(2).

- le manque d’intérêt pour ce domaine dans les approches de développement des territoires. Mes échanges, notamment avec la DDT 44, me confirme la difficulté d’envisager simultanément l’évolution de l’agriculture et le développement durable du territoire.

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Ce nouveau système alimentaire favorisera l'évolution de notre système agricole vers un système biologique et intégré : - réduction de la production de fourrages, et de l’élevage(3), mais en conservant les prairies permanentes valorisées par le bétail nourrit à l’herbe ; - augmentation de la production de «grains» ; - augmentation de cultures permanentes légumières Cette évolution des productions et des pratiques, libère une part importante de surfaces agricoles destinées à une production non alimentaire(4), favorable aux autres transitions.

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

(1) SCENARIO AFTERRES Scénario de transition agricole pour l’horizon 2050 imaginé par le Bureau d’Etude SOLAGRO (2) Régime alimentaire AFTERRES Il se base sur une étude des besoins nutritionnels de la population francaise en 2050, faisant évoluer l'assiette type actuelle : - 25% de protéines - 50% de produit animal (viande, produits laitiers) - 20% de sucre (3) considère la possibilité de diviser par 4 l'élevage

(4) SAU libérée chiffrée entre 5 et 8 millions d’hectares, dont les affectations peuvent être support à une transition plus globale (ressource pour l'énergie, la construction, l'industrie, support à la mobilité, accroissement du potentiel environnemental des territoires, etc...)


Illustration de la répartition de l'usage des surfaces agricoles entre les 4 types de cultures sur Chaumes-en-Retz et comparaison avec la répartition envisagée dans le scénario AFTERRES en région Pays-de-la-Loire (5) AFTERRES adapté aux Pays-de-la-Loire Les prairies temporaires étant une ressource en grand nombre sur la région et caractéristique de ses paysages agricoles, ils convient de les conserver en transférant la production de fourrage, destinée actuellement à l’alimentation du bétail, pour une valorisation énergétique et industrielle demain.

> Application du scénario AFTERRES en Pays-de-la-Loire La transposition régionale du scénario AFTERRES aux Pays-de-la-Loire par l’association «Virage Energie», a permis d’adapter le scénario aux ressources dont dispose le territoire, permettant ainsi de donner une vision plus précise de l’évolution de l’usage des terres agricoles de la région entre aujourd’hui et 2050. Une des adaptations, par rapport au scénario national, est le taux plus important donné à la part de production non alimentaire(5).

Chaumes -en-Retz actuellement

Pays-de-la-Loire actuellement

> Un scénario agricole pour Chaumesen-Retz ?

Me pencher sur la comparaison entre le scénario AFTERRES en Pays-de-la-Loire et les réalités actuelles de l’usage des terres agricoles en Pays-de-la-Loire et sur la commune a eu pour but de me donner une idée du contraste entre les paysages agricoles actuelles et ceux envisagés dans un futur où le système agricole évoluera vers une durabilité. Ci dessous mes constats et les évolutions envisagés pour tendre vers une parcelle «AFTERRES».

CONSTATS DE L'USAGE DES SURFACES AGRICOLES SUR CHAUMES-EN-RETZ : - trop peu de cultures permanentes - faible diversité des cultures "grains" - trop peu de prairie permanente - trop de production de fourrage

Scénario AFTERRES 2050

EVOLUTIONS ENVISAGEES DANS UNE TRANSITION AGRICOLE DURABLE SUR CHAUMES-EN-RETZ : - plus de cultures permanentes - diversifier les cultures "grains" - augmenter la surface de prairies permanentes - réduire fortement la production de fourrage, faire évoluer les prairies fourragères vers des cultures énergétiques et des cultures pour les matériaux bio-sourcés

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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PRINCIPES DES NOUVEAUX PAYSAGES AGRICOLES

Tisser des liens entre l'agriculture durable d'AFTERRES et le paysage de transition comme cadre de vie meilleur à l'avenir, me permet d'envisager 5 grands principes des paysages

agricoles de l'après-pétrole, entraînant des évolutions spatiales allant de l’échelle de la

parcelle, à celle du territoire, en passant par l’échelle de l’exploitation.

Introduire l'arbre dans les champs participant à accroitre les conditions environnementales et les ressources, bénéfiques à l’écosystème et à la collectivité

Tirer partie de l'activité d'élevage dans un système agricole diversifié et autonome

Valoriser les prairies permanentes laissées libres par la transition de l'élevage en des cultures peu énergivores et utiles pour la transition énergétique et industrielle

Appliquer le principe de résilience des écosystèmes agricoles ( localité, diversité, autonomie, circuit cyclique, implication de tous)

Promouvoir les fonctions des espaces agraires autres que productives (environnementales, territoriales et paysagères)

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


AGRO-FORESTERIE EVOLUTIONS SPATIALES ET PAYSAGERES Echelle de la parcelle > fin des monocultures poycultures - mélange de cultures avec des plantes vivaces (arbres, arbustes) Echelle de l'exploitation > fin de l'agrandissement des parcelles Réintroduction de l’arbre au système de polyculture-élevage traditionnel Echelle du territoire > fin de la scission monde agricole / monde urbain valorisation locale du bois

POLYCULTURE ELEVAGE DURABLE EVOLUTIONS SPATIALES ET PAYSAGERES Echelle de la parcelle > fin des grandes parcelles application de l'agroforesterie pour maximiser le temps passé à l’extérieur du troupeau Echelle de l'exploitation > fin de la perte de saisonnailité application d'un principe de rotation longue des terres arables, avec alternance de cultures de printemps et de cultures hivernales, intercultures comme couvert végétal > fin de l'uniformité du cheptel métissage du cheptel adapté au nouveau mode d'alimentation Echelle du territoire > fin de la perte des prairies permanentes et de l'abandon des terres humides associer valorisation des milieux humides et utilisation des prairies permanentes dans l'alimentation du bétail

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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AGRICULTURE NON ALIMENTAIRE Echelle de la parcelle

> fin des monocultures fourragères valorisation des prairies temporaires en cultures non alimentaires nouvelles participant aux variations paysagères Echelle du territoire

> fin de la scission agricole / urbain valorisation locale des productions

AGRICULTURE DU SOLEIL Echelle de la parcelle

> fin du parcellaire immense multitude de systèmes alimentaires de plus petites tailles > fin de la spécialisation et de l'homogénisation des paysages agricoles multitude de productions diverses Echelle de l'exploitation

- fin de l'organisation spatiale basée sur la mécanisation design de l'espace agricole pour augmenter l'efficacité du travail à la main et attelé Echelle du territoire

- fin de l'isolement spatial systèmes d'exploitations se rendant service les uns les autres - fin des réseaux long de distribution aménagement de l'espace pour faciliter les circuits courts - fin de la spécialisation agricole diversification des productions pour répondre à l’ensemble des besoins alimentaires d'un territoire

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


AGRICULTURE EXTENSIVE, MULTI-FONCTIONNELLE EVOLUTIONS SPATIALES ET PAYSAGERES Echelle de la parcelle

> fin de la monofonctionnalité du champ accepter d'autres usages non ou peu productifs sur une partie des parcelles et/ou de manière temporaire Echelle de l'exploitation

> fin dde l'isolement spatiale développement d’activités annexes faisant lien avec la ville à proximité : vente directe, énergie, artisanat, transformation, restauration, agrotourisme, traction animal, etc. Echelle du territoire

>fin du rapport de force entre monde agricole et urbanisé campagne accueillante ayant des fonctions territoriales (mobilité douce, détente, pédagogie) et environnementales, usages multifonctionnels, sans pour autant rentrer en contradiction avec une activité productive

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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PAYSAGES PRODUCTIFS DE l'APRES-PETROLE LEGENDE

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Ma réflexion sur la transition des paysages agricole m'a incité à m'intéresser aux enjeux liés aux dévelopement des énergies renouvelables. Après l'étude du scénario NEGAWATT 2050(6), j'ai pris du recul pour tenter de réinterpréter les enjeux de production énergétique par la question du paysage. Ce travail est joint en annexe ANNEXE 2.

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

(6) Scénario NEGAWATT Scénario de transition énergétique à l’horizon 2050 à l’échelle de la France. Les propositions émises par ce scénario, sont basées sur les mêmes principes que le scénario AFTERRES : un développement soutenable et durable des ressources locales.


Je me suis également appuyée sur les cinq critères fondamentaux (ANNEXE 2) d'une démarche de paysage de transition selon le Collectif des Paysages de l'Après-Pétrole (PAP), pour ainsi évaluer les différentes expériences de production d'énergies renouvelables que j'ai pu recueillir au cours de mon étude. Une comparaison est exposée ici. Je mets en évidences les différents acteurs impliqués selon les projets, montrant l'importance de l'implication citoyenne et collective dans un "projet PAP".

Enfin, j'ai mis en perspectives les synergies entre transition agricole et transition énergétique. Ce travail m'a permis de révéler les ressources agricoles et les potentiels urbains pour un scénario de transition sur Chaumes-en-Retz. Ce travail est également joint en ANNEXE 2 (carte de ressources et potentiels) et ANNEXE 3 (synergie).

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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2.STRATEGIE : ARMATURE SPATIALE DE LA TRANSITION STRATEGIE A L'ECHELLE DE LA COMMUNE

Je choisis ici de focaliser l'attention à l'échelle du bourg et de ces franges qui sont les espaces préssentis pour la partie "projet".

> LIER LES ENTITES POUR FORMER UN ECOSYSTEME

> SE PERMETTRE TRANSITION

Le scénario de transition envisagé dans cette partie vise à relier les structures urbaines et les nouveaux paysages agricoles entres eux.

En suivant cette philosophie, je propose dans cette partie une mise en image des orientations stratégiques. Je souhaite qu'elle puisse stimuler l'imaginaire des camétiens et calmétiennes qui y reconnaitront les traits de leur territoire.

Mon analyse du paysage de Chaumes-en-Retz a été construite en identifiant 7 entités paysagères bien distinctes. J'ai cherché les relations d'interdépendance entre ces entités afin de construire une forme de résilience à l'échelle de la commune. Le but est de passer d’un système d’entités dépendantes à un écosystème «Chaumes-en-Retz».

D'IMAGINER

L'importance de la visualisation d’un avenir «qui donne envie» est défendu par Rob Hopkins dans son Manuel de transition. Il y voit un outil indispensable pour faire naître la motivation, qu'elle soit individuelle ou collective, à la fabrication de paysages qui rassemblent.

Une stratégie de paysage est élaborée en considérant les quatre actions fondamentales de vie : se nourrir, s'alimenter en énergie, s'installer/vivre sur le territoire, et se déplacer. Cette stratégie est illustrée au travers de quatre plans thématiques, dont la lecture transversale permet d'envisager la transition de Chaumes-en-retz. Ce travail préparatoire à mon projet est joint en annexe (cf. ANNEXE 4). Il apporte des éléments de précisions fondamentaux.

110

LA

3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

Plan stratégique des potentiels de projets de transition pour des paysages nourriciers à Chaumes-en-Retz (voir la légende en annexe)


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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STRATEGIE POUR DES PAYSAGES NOURRICIERS Tableau des potentiels de projets de transition pour des paysages nourriciers à Chaumes-en-Retz

Localisation des potentiels de projets de transition pour des paysages nourriciers à Chaumes-en-Retz

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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STRATEGIE POUR DES PAYSAGES PRODUCTIFS EN ENERGIE Tableau des potentiels de projets de transition pour des paysages productifs en énergie à Chaumes-en-Retz

Localisation des potentiels de projets de transition pour des paysages productifs en énergie à Chaumes-en-Retz

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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STRATEGIE POUR DES PAYSAGES VIVANTS Tableau des potentiels de projets de transition pour des paysages vivants à Chaumes-en-Retz

Localisation des potentiels de projets de transition pour des paysages vivants à Chaumes-en-Retz

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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STRATEGIE POUR DES PAYSAGES MOBILES Tableau des potentiels de projets de transition pour des paysages mobiles à Chaumes-en-Retz

Localisation des potentiels de projets de transition pour des paysages mobiles à Chaumes-en-Retz

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION


3. FAIRE EMERGER - ENJEUX DES PAYSAGES AGRO-ENERGETIQUES ET STRATEGIE DE TRANSITION

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VOLET 4

FABRIQUER

PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


1.DECLINAISON DE LA STRATEGIE SUR LA LARGEUR DE LA FRANGE ....130 PORTER LE REGARD SUR LA PARTIE HABITEE ET AGRICOLE DE LA FRANGE ......130 LES ROLES DE LA NOUVELLES FRANGES ......134 UN PARCOURS SUR LA FRANGE COMME PROJET ..... 135

2. PROJETS SUR LA FRANGE ETIREE ....140 ZONE D'ACTIVITES DU BUTAI - UN PARC RURAL

POUR UN PAYSAGE DE FRANGE MUTABLE ......140

LA FRICHE HORTICOLE

UNE NOUVELLE CENTRALITE A CONSTRUIRE AVEC L'AGRICULTURE ......151

BOURG DIFFUS REVEILLER LES LIENS .....166 PLAINE MARAICHERE AGRO-PAYSAGERE

PARCOURIR LES PLANCHES ......182 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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1. DECLINAISON DE LA STRATEGIE SUR LA LARGEUR DE LA FRANGE A. PORTER LE REGARD SUR LA PARTIE HABITEE ET AGRICOLE DE LA FRANGE L'exercice de construction d'une stratégie de transition projetée sur Chaumes-en-Retz m'a permis d'identifier mes limites actuelles en tant que paysagiste. J'ai abouti à un schéma qui gagnerait à être complété par des connaissances plus précises dans les nombreux domaines de la transition. Néanmoins, cette approche met en lumière les espaces qui peuvent être support à des projets, positionnés sur les pourtours du bourg. C'est ainsi que, par leur nature fragile ou si souvent conflictuelle, les franges sont apparues dans cette stratégie comme des lieux à fort potentiel pour les actions à engager sur la commune. Je décide donc de porter un regard particulier sur cet espace de transition. Mais que nomme-t-on frange ? La frange est définie dans mon projet comme un lieu de transition, une limite plus ou moins épaisse entre l’espace cultivé et l’espace bâti. Quelle est sa nature sur Chaumes-en-Retz? Quels peuvent être ses atouts dans la transition communale? Le travail qui suit répond à ces questions et finit par redessiner cette frange de manière à ce qu'elle devienne le support d'étude d'un exercice de projection d'un territoire futur, résilient, qui réponde aux enjeux des enjeux des cinq domaines de la transition.

130

> La frange du bourg de Chaumes-enRetz ? L'épaisseur de la frange varie en fonction de son usage. La frange fine est exclusivement constituée de limites de séparation, murs ou haies d'ornement, entre une parcelle habitée et une parcelle agricole, souvent maraîchère. Elle exprime une tension entre deux mondes qui évitent de se côtoyer. La frange épaisse est constituée des espaces "en attente", c'est à dire sans usage acuellement. Dans le language courant, il est fréquent de les appeler "friches" car l'absence d'intervention humaine offre un développement spontané de la végétation, à l'origine de paysages ayant un aspect guère esthétique. On oublie toutefois l'aspect écologique de ces lieux : la friche est le seul espace où la nature peut s'exprimer librement, permettant le développement d'une biodiversité nouvelle, parfois envahissante, mais aussi souvent favorable à des espèces floristiques ou faunistiques rares(1). Malgré leur fort intéret écologique, ces espaces "en attente" présents quasi-systématiquement sur le pourtour des espaces habités freinent l'instauration d'une proximité immédiate imaginée comme apaisée entre le monde agricole et les habitants du bourg. La transition implique de les prendre en compte et de les connecter, rapprochant ainsi les hameaux du bourg, ce que je nommerai "la frange étirée". Le projet est d' "apprivoiser" ces espaces, en intervenant avec une pleine conscience écologique.

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

(1) Gilles Clément cultive l'importance de la friche dans le paysage. Il redonne de la valeur à cet espace de vie laissé au libre développement des espèces qui s’y installent. Avec son "jardin en mouvement" il développe le concept de "friche apprivoisée" qui correspond bien à ce qui est envisagé sur les espaces "en attente" dans ce projet.

Limite dessinée des espaces habités sur l'espace du bourg de Chaumes-en-Retz et de ses hameaux alentours, sans distinction de l'état de la frange


4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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Espaces "en attente"

Espaces fragilisés par la réserve foncière

espace "en attente" du transit agricole

accélération de la mise à distance par l'urbanisation sur la frange

Ils sont anciennement agricoles, devenus "sans usage". Ils naissent spontanément dans le temps de la mise à

Ce sont des espaces fragilisés par la pression et la

distance entre l'espace cultivé et l'espace habité.

spéculation foncière. Ce sont les zones AU et les zones Af* des deux réglements d'urbanisme en vigueur.

Contacts agricoles

Ils sont réduits le plus souvent à un objet de délimitation tel un mur en béton, une haie arborée monospécifique, un grillage. Trois secteurs proposent un contact agricole plus diffus caractérisé par des parcelles cultivées qui se traversent, se visitent.

*Les zone Af sont des espaces agricoles mais qui ne peuvent pas recevoir d’habitation, ce qui laisse imaginer leur préservation pour une urbanisation future. frange de la confrontation

Contact agricole soigné sur l'exploitation maraîchère biologique Dureau

Frange diffuse au maraîcher bio Le Pré Pichaud

Frange diffuse à l'ESAT Horticat

Epaisseur possible de la frange au contact agricole

Limite de la frange étiréé

C'est la limite de la nouvelle frange qui répondrait aux "actes essentiels de vie" pour demain. Elle s'accroche aux hameaux de la plaine pour envisager de les rapprocher du bourg via l'activation de cette nouvelle frange.

Epaisseur de "la frange étirée" Constructions sur la frange de la Pacauderie

Constructions sur dernière dent creuse de Chéméré

J’imagine un rapport plus diffus des franges de type agricole, de même épaisseur que les espaces "en attente" actuels.

Zone d'activités du Butai en limite Ouest

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Zone d'activités du chemin Saunier en limite Est

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

C'est cette épaisseur que je décide d'activer par des projets concrets. Ils viseront à tisser un lien entre le bourg et les différents hameaux alentours, et entre espaces habités et espaces cultivés.


La frange étirée et ses typologies d'espaces

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

133


B. LES ROLES DE NOUVELLE FRANGE

LA

Les coupes ci-dessous précisent les rôles de la frange étirée vis-à-vis des espaces habités (en gris), mais aussi vis-à-vis de l’espace agricole (en jaune). Cette frange sera celle des paysages agricoles contemporains définis en amont. Elle subviendra aux nouveaux besoins locaux des espaces habités, c’està-dire les alimenter en énergie, en nourriture et en matériaux, leur proposer un emploi, leur offrir des

espaces pour des déplacements doux, et des lieux de divertissement. La plaine maraîchère et le transit agricole font partie de cette nouvelle frange. La fabrication de cette frange serait également un moyen de donner un corps cohérent au bourg d’Arthon-Chéméré, fait d'espaces désirables et appropriables. Une alternative au bourg totalement résidentiel actuel.

A

B

Coupe AB et CD du secteur d'étude "la frange étirée" précisant les rôles de cette nouvelle frange vis à vis de ces espaces attenants (l'espace agricole et l'espace habité)

C

134

D

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


3. UN PARCOURS SUR LA FRANGE COMME PROJET La fabrication de cette frange étirée est un projet qui nécessitera du temps. Mais d'ores et déjà un objectif ambitieux d'urbanisation dense dans le bourg peut être adopté, permettant de préserver les franges de toute nouvelle installation d'habitations résidentielles dans les 50 ans à venir. Les réserves foncières sur la frange une fois supprimées, la création d'un parcours en limite urbaine actuelle pourrait être envisagé. Ce cheminement doux serait déterminant pour donner à voir les espaces attenants dans un premier temps,

puis pour les activer, et les lier physiquement entre eux, ainsi qu'avec les espaces habités et les espaces agricoles hors la frange. Au delà, le parcours offrirai aussi un regard sur les espaces agricoles et les espaces habités, les rapprochant ainsi. On envisage le tracé en jaune matérialisant le parcours. Certains usages de la frange urbaine peuvent contraindre aujourd'hui ce projet (tel le maraîchage nantais). D'autres peuvent au contraire être un levier pour la fabrication du parcours. Les espaces "en attente", fortement concernés par les réserves foncières, sont particulièrement intéressants à exploiter, et pourraient être les leviers de ce cheminement doux.

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

Parcours sur la frange étirée du bourg de Chaumes-en-Retz et distinctions des espaces "en attente" au nord et au sud

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> Les espaces "en attente" vecteur du parcours nord

Les principes d’activation de ces espaces "en attente" doivent permettre la fabrication d'un paysage agricole d'un autre rythme, aux pratiques adaptées à un bourg qui se voudra demain plus dense. La conscience écologique mènera à privilégier des interventions spatiales propres à préserver une certaine spontanéité végétale, des soupapes naturelles modulables dans le temps, ou des

espaces opérant une gestion respectueuse de la nature. Le découpage des entités paysagères explique la distinction des espaces "en attente" au nord et au sud du bourg. Les propositions d'activation chercheront à valoriser et renforcer ces richesses nord-sud tout en trouvant des liens spatiaux.

AU NORD : LES ESPACES « EN ATTENTE » DE LA BLANCHE sud

Zone tampon protégeant l’habitat des vues sur le maraîchage

CARACTERISTIQUES > secteur « enclavé » (voie rapide) > boisements linéaires > La Blanche (ruisseau), ripisylve > habitations > complexe sportif > prairie humide

AU SUD : LES ESPACES « EN ATTENTE » DU TRANSIT AGRICOLE Zone tampon qui préserve des conflits entre l’élevage et l’habitat

CARACTERISTIQUES > bocage en déprise > gradient d’humidité > petits hameaux

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


LES ESPACES « EN ATTENTE » DE LA BLANCHE Evolution temporelle des espaces "en attente", phasage en trois temps, de T1 (état actuel) à T3 (dans 10 ans)

> Articuler le bourg et les espaces maraîchers du site

LES ESPACES « EN ATTENTE » DU TRANSIT AGRICOLE > Articuler le bourg et l’agriculture fragile du transit agricole

T1 - Etat actuel

Caractéristiques préalables, distinctes entre les deux types d'espaces

Conservation des friches grâce à un accord entre la commune et les propriétaires

T2 - dans 5 ans

Création d’une voie douce entre les friches et les jardins de particuliers Plantation d’arbres avec la participation des habitants Gestion des parcelles par un petit élevage Aménagements « contemplatifs » de la friche

T3 - dans 10 ans Aide à l’installation de microfermes (gestion de la friche, circuit de vente ultra court) Evolution des pratiques agricoles à proximité de la friche La gestion des haies alimente une chaufferie collective (projet communal) 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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2. PROJETS SUR LA FRANGE ETIRÉE > Quatres sites évocateurs des liens à construire Je fais le choix de poursuivre mon travail sur quatre lieux sur et hors la frange qui me semblent pertinents pour demain. Ces derniers mettent en jeu différentes problématiques caractéristiques de Chaumes-enRetz. Deux sites de projet évoquent l'avenir des franges :

Carte de localisation des quatres sites de projets

- La zone d'activités du Butaï 1 en périphérie ouest du bourg, pour laquelle se pose la question d'un avenir durable et utile au projet de la commune. - La friche horticole de la Pichauderie 2 qui, de par sa position entre les deux anciennes communes, est le suport d'une nouvelle centralité confortant la fusion administrative. Je m'intéresse ensuite à un des secteurs résidentiels du bourg de Chéméré 3 . Sur ce lieu, j'ai imaginé de changer les habitudes sur la manière de s'installer et d'habiter en commun demain. Enfin, l'essentiel de mon projet portera sur la plaine maraîchère, espace désenchanté, qui pourrait revivre demain grâce à la requalification de lieux forts. Je décide de dessiner un parcours liant ces lieux. La traversée de l'exploitation du nouveau maraîcher en agriculture biologique 4 , en installation, est un sujet d'actualité. Je souhaite travailler l'insertion de cet espace plutôt que sa dissimulation qui est en cours actuellement.

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


A- LA ZONE D'ACTIVITES DU BUTAI

UN PARC RURAL POUR UN PAYSAGE DE FRANGE MUTABLE

RUE ARTISANALE DE LA ZONE DU BUTAÏ 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


Carte de l'état actuel de la zone d'activités

Gaspillage des ressources du sol

La zone d'activités du Butai est installée à l'extrémité ouest du bourg de Chaumes-en-Retz, à la fois sur la frange étirée et sur l'espace habité. La limite peu claire entre ces deux espaces en fait un secteur particulièrement intéressant pour y envisager un paysage de frange nouveau qui mixte activités économiques et lieux d'accueil et de vie.

ETAT ACTUEL : DES ACTIVITES COMMERCIALES ET ARTISANALES

ETAT ACTUEL : UN USAGE DU SOL REVELANT DES FAIBLESSES

LEGENDE

LEGENDE

C’est actuellement une zone à caractère commercial et artisanal. Au nord du secteur, on retrouve notamment le supermarché de la commune et des petits commerces de proximité qui étaient autrefois dans le bourg. C'est donc une partie très fréquentée par les Calmétiens. La partie sud est elle un secteur artisanal, avec la rue artisanale.

L’ère du sans pétrole projette un avenir incertain sur cette zone qui présente des faiblesses : >d'accessibilité : elle n’est accessible quasiment que par la route. Un seul chemin piéton très peu mis en valeur la connecte à la zone résidentielle. Aujourd'hui, il faut prendre sa voiture pour faire ses courses. > sur le plan fonctionnel : il y a un gaspillage des ressources du fait d'un surdimensionnement de la voirie et des parkings, ainsi que des espaces privatisés sous valorisés. > sur le plan organisationnel : l’emiettement des activités ne permet pas la mise en oeuvre de synergie.

secteur commercial au nord 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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LA RUE ARTISANALE La rue artisanale traverse le secteur d'est-en ouest. Elle caractérise l'ambiance générale sur la zone d'activités :

PROJET > Le projet envisagé sur ce secteur rompt avec la spécialisation du paysage aujourd'hui uniquement économique. Il sera proposé de réorganiser l’espace, de penser les synergies possibles entre les activités, et d'envisager de valoriser les espaces au sein d’un parc rural.

> une voirie surdimensionnée > des vides importants entre les bâtiments artisanaux. La présence d'une structure architecturale intéressante contraste avec les bâtiments artisanaux > une réserve foncière qui s'enfriche fait obstacle au lien est-ouest, entre l'espace habité et l'espace artisanal

LA RUE ARTISANALE SURDIMENSIONNÉE

1

> la partie du bois à proximité des habitations a été aménagée en une coulée verte, agréable mais qui ne présente aucune ouverture sur la zone artisanale > enfin, la zone résidentielle diffuse reflète la manière de s'installer, de même nature que le style d'implantation sur la zone d'activités. Ce secteur ne profite pas de sa proximité avec les activités économiques à proximité.

Coupe AB de la rue artisanale en état actuel

A 144

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

UN VIDE ENTRE LES BÂTIMENTS ARTISANAUX

2


LEGENDE de la coupe est-ouest de la rue artisanale en l'état actuel

A

LA TRANSITION BOISÉE OBSTACLE AU LIEN EST-OUEST 3

B

LA COULÉE VERTE NORD-SUD AU CONTACT LIMITÉ AVEC LA ZONE D'ACTIVITES 4

L’ESPACE RÉSIDENTIEL SURDIMENSIONNÉ 5

B 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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PROJET SUR LA FRANGE ETIREE

LEGENDE

POUR S'INSTALLER ESQUISSE DU PROJET DE PARC RURAL

Seules les activités qui ont un intérêt à être en périphérie de bourg sont conservées. Les activités commerciales sont relocalisées dans le centre bourg d’Arthon, hormis le Super U dont l'implantation en centre bourg n'est pas envisageable tel qu'actuel. Le reste des activités peut être mutualisé, notamment les activités liées aux bois. Les installations sont priorisées sur les surfaces artificialisées. La rue artisanale, peu artificialisée, est laissée libre pour un autre usage détaillée plus loin.

POUR SE DEPLACER

Les sentiers doux proposés établissent des percées est-ouest liant espace habité et espace agricole. La limite agricole de la frange est parcourue par le ruisseau d'Arthon dont le rôle est renforcé à l'échelle du parc. Il est valorisé pour sa fonction d’épuration des eaux ainsi que pour sa fonction esthétique. Une gestion jardinée à ces abords permet d’y associer un cheminement.

POUR SE NOURRIR

PRECISION SUR LES USAGES ET LA STRATEGIE ENERGETIQUE

Le nouveau parc rural a un rôle social avant un rôle nourricier. Les prairies nouvellement créées permettre de faire paître un petit élevage. Le potager du Butai installé sur une partie de l'ancienne rue artisanale alimente en partie les personnes travaillant sur ce secteur ou s’y promenant.

POUR VIVRE

La réorganisation des activités permet de libérer de l’espace pour d’autres activités sur les espaces artificialisées. Un parking commun au secteur résidentiel d’Arthon s'installe sur un espace proche du bourg. Le positionnement stratégique de la ZA à l'échelle de la Communauté d'Agglomération et du Pays de Retz, permet d'envisager l'installation d’une plateforme de circuits courts (exemple de projet existant p 150), aide essentielle à la transition agricole du territoire.

POUR S'ALIMENTER EN ENERGIE

La recherche de décarbonisation de l’énergie projette des installations énergétiques collectives : > des panneaux photovoltaïques sur les toitures plates > une chaufferie bois installée sur le secteur nord-est pour sa proximité avec le bourg et son accessibilité depuis la route (exemple d'approvisionnement p 150) > un parc photovoltaique, jouant le rôle de réserve foncière en attendant un projet alternatif.

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


PLAN PROJET DU PARC RURAL DU BUTAI

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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LA MAISON DU « POTAGER DU BUTAI » : UNE 2 STRUCTURE CONSERVEE POUR UN PROJET PARTAGE La rue traversante devient un couloir vert connectant la voie verte et les pavillons du point haut, à la noue du point bas. La structure ancienne est le support d'un lieu de rencontre entre les nouveaux acteurs du lieux. C'est la Maison du potager du Butai.

3

LA PRAIRIE TRAVERSANTE : LE LIEN PHYSIQUE AU BOURG Un embranchement est-ouest de la coulée verte déjà aménagée crée le lien jusqu'alors non envisagé. Le parc transforme les réserves foncières en des prairies traversantes.

Coupe AB de la rue artisanale à l'état projeté

1

A 148

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

2


5

UN BOURG DENSIFIE POUR UNE TRANSITION EFFECTIVE L'attractivité du nouveau parc influencera dans le temps le secteur pavillonnaire, conduisant à sa densification et favorisant aussi sa transition énergétique avec le raccordement à la chaufferie bois par un réseau de chaleur.

3

4

6

LA CHAUFFERIE COLLECTIVE : UN LIEU DE RENCONTRE A L’ENTREE DU BOURG La chaufferie bois en entrée nord du parc est le symbole de la transition non seulement du bourg mais aussi de l'espace agricole. Son intégration permet de l'associer à la trame urbaine, et d'envisager ses alentours comme des espaces publics renforcant la qualité de vie de cette périphérie.

5

B 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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Lien vers des exemples de projets inspirants : Plate-forme de distribution agricole par Coopérative Terroirs Ariège Pyrénées https://www.qwant.com/?q=plateforme%20logistique%20 ari%C3%A8ge&t=all&r=videos&o=0:1202ac0f074bb61058c4562caf9fb926 Commune de Gaillefonaine - approvisionnement local pour sa chaudière collective https://www.youtube.com/watch?v=s3amFmfAN-U

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


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L'ANCIENNE RUE ARTISANALE DEVENUE LA RUE DU POTAGER DU BUTAI

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


B- LA FRICHE HORTICOLE DE LA PICHAUDERIE

UNE NOUVELLE CENTRALITE A CONSTRUIRE AVEC L'AGRICULTURE

LA FRICHE HORTICOLE VUE DE L'ENTRÉE SUD 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"


Carte de l'état actuel du secteur de la Pichauderie

En haut : Rue de Pornic, un habitat « en miettes ». En bas : Grande friche horticole de la Pichauderie, une richesse à valoriser

ETAT ACTUEL DE LA FRANGE Le secteur d'étude est là encore implanté à la fois sur la frange et sur l'espace habité. C'est ici où les deux anciens bourgs Chéméré-Arthon, ou encore les 3 entités paysagères, se rejoignent : la plaine habitée diffuse, le transit agricole (au sud) et la plaine maraîchère (au nord).

ETAT ACTUEL : UNE RESSOURCE CENTRALE LIEE A UN HERITAGE HORTICOLE CENTRAL

ETAT ACTUEL : UN AVENIR AGRICOLE INCERTAIN

LEGENDE

LEGENDE

Le périmètre de projet comprend : > une ancienne exploitation horticole, longtemps sous l’entreprise «Jadeflor», au contact direct des habitations. Celle-ci a tout récemment fermé ses portes, laissant une nouvelle dent creuse présente au milieu du nouveau bourg. N'étant pas traversante, elle est un obstacle au lien entre les deux anciennes communes. > un secteur habité diffus au nord > un secteur agricole au sud, sous-valorisé, seulement entretenu pour mettre en valeur le domaine viticole de la Chappelerie.

Le réglement d'urbanisme actuel encourage un urbanisme diffus herité des trentes glorieuses, en dépit des faiblesses pointées. Ainsi, si rien n'est fait, l'étalement pavillonnaire toujours en marche rendra bientôt illisible la distinction entre les deux anciennes communes. Une seule unité physique bâtie caractérisera la nouvelle commune de Chaumes-en-Retz.. Le zonage exprime la volonté de délocaliser la dernière activité artisanale à une extrémités du bourg et profite d'une partie des espaces agricoles fragiles pour augmenter les surfaces à urbaniser pour du résidentiel (ZAU) dans les années à venir. Le reste est en zone agricole Af, ce qui rend probable leur urbanisation dans les décennies qui viennent.

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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LA FRICHE HORTICOLE Quelques éléménts d'ambiance de l'actuelle friche horticole de la Pichauderie :

PROJET > S'appuyer sur la localisation de la friche entre trois entités pour trouver une alternative à sa vocation bâtie. Lier les entités paysagères de dynamiques distinctes au cœur d’un projet urbain (une nouvelle centralité) et agricole (une ferme expérimentale)

> une grande serre horticole en verre, de qualité, avec une toiture orientée nord-sud > une entrée principale nord sur les bâtiments de l'ancienne entreprise se faisant depuis la rue de Pornic. > de larges ouvertures visuelles au coeur de la friche horticole > une entrée sud sur la friche, depuis la campagne environnante, au caractère champêtre agréable

L’ENTREE DEPUIS LA RUE DE PORNIC

UNE SERRE EN ATTENTE D’UN RENOUVEAU ?

1

2

Coupe AB de la friche horticole à l'état actuel

1

A 156

4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

2


Illustration de l’ambiance du secteur de projet à l’état actuel

LEGENDE de la coupe est-ouest de la friche horticole en l'état actuel

4

LA FRICHE, OBSTACLE AU LIEN ENTRE LES DEUX BOURGS 3

UNE CAMPAGNE A VALORISER 4

3

B 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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PROJET SUR LA FRANGE ETIREE

LEGENDE

POUR S'INSTALLER ESQUISSE DU PROJET DE LA NOUVELLE CENTRALITE

Les espaces artificialisés sont contenus le long de la route de Pornic. Toutefois, une ouverture "naturelle" faisant lien entre l‘espace maraîcher nord et le transit agricole est conservée. Le reste du secteur de projet participera à la construction des paysages agricoles contemporains de la frange.

POUR SE NOURRIR

Ces nouveaux paysages agricoles seront structurés grâce à l'installation d'une ferme expérimentale de 4 ha sur la friche horticole. Ce projet agricole à vocation locale serait d'initiative publique, les outils d'intervention restant à définir (protection durable du foncier agricole, installation d'une ferme relais ou de micro-fermes expérimentales, formation en agriculture durable, aménagement d'un lieu d'échange largement ouvert aux habitants, gestion en régie municipale ou en GIE* engageant fortement la puissance publique, etc.). La partie sud serait réservée à des initiatives individuelles. On imagine que le résultat positif de la ferme expériementale puisse essaimer sur cette partie sud avec une pépinière de micro-fermes (exemple de projets agricoles locales p.162).

POUR SE DEPLACER

Un maillage de voies douces irriguant le site renforce le réseau de chemins déjà présent. Ces nouveaux sentiers offrent une alternative à la route de Pornic motorisée.

PRECISION SUR LA STRATEGIE D'AUTONOMIE ENERGETIQUE

POUR VIVRE

Pour faire de ce secteur une nouvelle centralité, une réoganisation foncière est à envisager. L'intervention forte de la puissance publique permettrait de d'organiser une nouvelle forme urbaine, dense et surélevée par rapport à l'habitat existant construit majoritairement de plain-pied. La vitalité grandissante du site sera amorcée avec la ferme expérimentale et son espace de formation à l'agriculture durable. Ses productions bénéficieraient aux habitants en alimentant un magasin de producteurs locaux et les différentes formes de restauration (privée et publique) de la commune. Ce nouveau lieu actif pourrait également abriter des petits artisanats, une restauration, un espace associatif et pourquoi pas un espace de coworking.

POUR S'ALIMENTER EN ENERGIE

Enfin, sa grande surface de toiture (serre et nouveau bâtiment) pourrait être valorisée par une centrale solaire villageoise.(exemple d'énergie citoyenne p.162). Les déchets verts produits sur la ferme et ceux des habitants du bourg pourraient être demain recyclés en énergie grâce à une petite unité de méthanisation chauffant la serre et dont le surplus d'énergie pourrait être redistribué sur le nouveau quartier. Le bocage redevenu dense serait géré de manière à le valoriser le bois produit dans la chaufferie collective du bourg.

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PLAN PROJET DE LA NOUVELLE FERME CENTRALE DE LA PICHAUDERIE

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Illustration de l’ambiance du secteur à l’état projeté

3

Coupe AB de la friche horticole à l'état projeté

A 160

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3

LEGENDE de la coupe est-ouest de la ferme communale en l'état projeté

LA MAISON DU « POTAGER DU BUTAI » : UNE STRUCTURE CONSERVEE POUR UN PROJET PARTAGE La friche anciennement obstacle devient parcourue et fait partie du nouveau cadre de vie des habitants à proximité.

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B 161


Lien vers des exemples de projets inspirants : Centrale villageoise photovoltaïque Les Haies (69)

https://www.qwant.com/?q=Centrale_villageoise_photovolta%C3%AFque_-_Les_Haies_(69)&t=all&r=videos&o=0:ac5d9a9c6bb7f736fbe31e5b6eefc997

Les compagnons de la terre, pépinière d’installation agricole et fermière (PIAF) sur la ceinture liégeoise (26) https://www.cdlt.be/

Régie municipale agricole à Mouans Sartoux (06) https://www.youtube.com/watch?v=mQGA1XZ09sA

Ecole européenne de la transition écologique (31) https://www.ecole-transition.eu/

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1

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ARRET SUR LA RUE DE PORNIC

SUR LA ROUTE DE PORNIC...

En quittant le nouveau quartier Centre de Chaumes-en-Retz nous quittons également la frange pour entrer dans le bâtis diffus. Les venelles aménagées offrent une multitude de manières de rejoindre l'ancien bourg de Chéméré. Ce sont donc de nombreuses alternatives à la route de Pornic pour se déplacer. Cette dernière reste un axe majeur pour les déplacements doux ou collectifs. Transformée en une longue "rue", une vie s'active à ses abords interrompant sa trajectoire rectiligne.

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TRAVAUX DE PROLONGATION DU RESEAU DE CHALEUR ET ENTERREMENT DES LIGNES ELECTRIQUES

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C - LE BOURG DIFFUS DE CHEMERE REVEILLER LES LIENS

CUL DE SAC DANS LE BOURG DIFFUS DE CHEMERE 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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4

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3

2

1


Plan de l'état actuel du secteur du bourg diffus de Chéméré LEGENDE

ETAT ACTUEL

Ce secteur est aujourd’hui une enclave résidentielle. Sa forme urbaine déstructurée est représentative de l’évolution des borderies. Il est représentatif de bien d’autres secteurs dans le bourg. Ici on voit bien les différentes manières de s'installer : Le bourg centre avec les commerces, la rue de Chéméré sur laquelle s’est implanté un habitat dense, et les fonds de jardins, anciennement agricoles, où se sont implantées les résidences récentes. Aucun cheminement n’a été conservé entre les

habitations ce qui explique la place prépondérante de la voiture aujourd'hui pour toute activité, et par conséquent le lien social plus fragile.

Les alentours du secteur d'étude 2

1

ENTRÉE SUR L'ANCIEN BOURG, RUE DE PORNIC, EN LIMITE SUD DU SECTEUR D'ÉTUDE

3

EGLISE SAINT-JEAN BAPTISTE DATANT DES ANNEES 1890

PETITS COMMERCES DE PROXIMITE MAINTENUS DANS L'ANCIEN BOURG

4

RESIDENCE DU PARC DE LA BLANCHE, POUR PERSONNES AGEES, INAUGUREE DEBUT OCTOBRE 2017 Source : espace-domicile.fr

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AMBIANCE DU BOURG DIFFUS DE CHEMERE L'ambiance du secteur est caractérisée par la coupe et l'axonométrie ci-contre : > des cours privées qui ont pour seule fonction le garage. > une place publique qui est plutôt utilisée comme un parking. > la rue de Chéméré, passante, une nuisance pour les habitations à proximité. > des anciennes borderies remembrées non plus avec des murets en pierres mais des séparations diverses (ciment, grillage, bois, etc.) sans cohérence d’ensemble.

PROJET > Les atouts de ce secteur pour retrouver la proximité et le lien social sont les séparations, les jardins, les cours et les parvis, tous privatisés actuellement, qui pourraient faire liens. On devra envisager de nouvelles formes urbaines qui produisent un nouveau paysage social et qui s’intègrent à la stratégie de transition énergétique de la commune.

COURS PRIVÉES NON FONCTIONNELLES

2

1

Coupe AB du bourg diffus de Chéméré en l'état actuel

A 170

TROTTOIR DE LA RUE DE CHEMERE ENCOMBRÉ

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Illustration de l’ambiance du secteur de projet en l’état actuel LEGENDE de la coupe AB de l'état actuel du bourg diffus de Chéméré

ANCIENNE BORDERIE REMEMBRÉE, COULOIR SANS ISSUE 4

3

2

PLACE PUBLIQUE OU PARKING ?

3

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B

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LEGENDE

POUR S'INSTALLER SCHEMA DES NOUVEAUX LIENS (traverses à créer et bâtis à intercaler)

Une restructuration foncière forte s’impose guidée par la puissance publique. Elle aurait pour objectif d'aménager des bâtiments entre ceux existant de manière à faire évoluer l'ensemble vers une forme cohérente, qui respecte l'intimité tout en offrant des espaces collectifs. Aussi le rehaussement du bâti d’un étage seulement permettrait tout simplement de gagner en espace et de lutter de manière efficace contre l’étalement urbain, dû à un habitat de plain-pied.

POUR VIVRE

La restructuration parcellaire induit la suppression ou la réduction de certains jardins privés. L'emprise de ces jardins seraient restituée sous la forme d'espaces partagés, qu'ils soit des jardins ou des "communs" tel qu'ils existaient auparavant. Les aides pour faire des plain-pied des lieux pour des activités économiques (ateliers, espace de travail partagé, commerces, etc.) améliorerait considérablement la vie du bourg.

POUR SE DEPLACER

PROPOSITION DE REHAUSSEMENT DU BATI

Le parcours liant les murets, les jardins privés et les parvis cours change considérabelment la physionomie et la vocation de cet espace actuellement résidentiel. La privatisation des espaces extérieurs est réduire à son maximum pour au contraire envisager de mutualiser les espaces en leur donnant un role d'espace public.

POUR S'ALIMENTER EN ENERGIE

La densification de ce secteur est le préalable nécessaire à son raccordement au réseau de chaleur collectif de la commune.

INTENTIONS DE DENSIFICATION PAR UNE RESTRUCTURATION PARCELLAIRE FORTE

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PLAN PROJET DU NOUVEAU QUARTIER DES LIENS DANS LE BOURG DE CHEMERE

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Illustration de l’ambiance du nouveau quartier du bourg de Chéméré densifié et partagé

LEGENDE de la coupe AB de l'état projeté

Coupe AB du nouveau quartier des liens du bourg de Chéméré (état projeté)

A 174

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3

2

VENELLE VERS LE PARC, LA PROXIMITE RETROUVEE La limitation de l'urbanisme individualiste entraîneront une nouvelle façon de vivre au coeur du bourg avec des jardins et des ateliers que l’on peut imaginer partagés par plusieurs voisins. C’est donc un habitat qui encourage les relations sociales au sein d’un village.

2

RUE DE CHEMERE, DENSIFIEE ET APAISEE Le suppression de la voiture sur le secteur a été envisager avec l'aménagement d'un parking commun facilement accessible par les nouvelles venelles. La route de Chéméré, anciennement passante, a été requalifier en une rue accueillant des espaces jardinés devant les habitations.

3

B 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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Lien vers des exemples de projets : Espace de coworking de Saillans https://le36.in/wp/

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6

ANCIEN CUL-DE-SAC : UN COMMUN REOUVERT

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L'ANCIENNE CARRIÈRE DE PIERRE DE CHAUMES, FUTUR PARC DE LOISIRS

LE BOIS DES ILES ENCHANTEES (domaines publiques), AUJOURD'HUI ABANDONNE

LE SECTEUR DE PRINCÉ DU PARC EOLIEN EN COURS DE DEVELOPPEMENT

L'ANCIENNE GARE DE CHEMERE : une réouverture en tram-train ?

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Les évolutions rapides et individualistes de la plaine maraîchère, à caractère agricole, artisanal ou urbain, participent au paysage désordonné tel qu'il est visible actuellement. La nouvelle passerelle permettrait enfin d'aborder le paysage de cette plaine comme un tout. Et ainsi imaginer les projets (en cours ou éventuellement à activer) qui pourraient participer à fabriquer un paysage harmonieux pour les prochaines années de transition.

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D - LA PLAINE MARAICHERE AGRO-PAYSAGERE PARCOURIR LES PLANCHES

VUE SUR LA FRANGE URBAINE DEPUIS L'EXPLOITATION EN COURS DE RECONVERSION 4. FABRIQUER - PROJET - DECLINAISON DE LA STRATEGIE "ETIRER LES FRANGES"

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Carte du secteur de l'exploitation maraîchère de la Pacauderie, nouvelle installation en agriculture biologique

ETAT ACTUEL

Le secteur d'étude est ici une ancienne prairie d'élevage laitier actuellement en reconversion vers du maraîchage biologique. Ce sera la troisième exploitation en maraîchage biologique de la commune. Alors que les deux exploitations actuelles pratiquent une agriculture sur un parcellaire de taille moyenne (< 15 ha), celle-ci a attiré mon attention par la taille importante de son emprise parcellaire : 60 ha d’un seul tenant, ce qui en fait un maraîchage, peut-être biologique, mais encore intensif.

Un échange avec le maraîcher en cours d'installation sur son projet agricole laisse imaginer des paysages n'évoluant malheureusement pas vers ceux contemporains tels qu'espérés pour la transition du territoire. Les changements qui altèreront les paysages sont nombreux : - au coeur de l'exploitation, un parcellaire qui va s’agrandir et donc un paysage toujours plus ouvert - l'intrusion d’une serre sur 4 ha installée sur le point haut, un nouvel élément intrusif dans le paysage qui en comporte déjà beaucoup - la disparition du sentier de randonnée traversant actuellement l'exploitation - des vues extérieures sur l’exploitation qui disparaissent, du fait de la volonté de fermer l'exploitation par des haies en limite - un paysage agricole spécialisé par une monoculture de salade Le seul aspect positif reduisant les impacts de telles pratiques maraîchère sera l'intégration des engrais verts (tous les deux ans par parcelles), permettant une terre moins mise à nue. L'interdépendance des domaines de la transition explique comment les altérations paysagères en cours, dues à ce nouveau projet agricole, pourraient avoir des répercussions négatives dans les domaines de l'énergie et de l'environnement : - une forte consommation (et donc dépendance) en énergies fossiles avec une motorisation importante, et en énergie électrique avec le développement d'une activité hautement technologique (conservation des productions en chambre froide, pompage de l’eau, machines agricoles autonomes) - certainement la problématique d'’ensablement du cours d’eau de Princé, attenant à l’exploitation, du à des cultures légumières sur sable.

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LEGENDE EXISTANT

CARTE DE L'ETAT ACTUEL DU SECTEUR DE PROJET

Mais le paysagiste a-t-il un rôle à jouer pour influencer la durabilité ou la descente énergétique de ce type d’exploitation ? Autant il peut être facile de mettre en exergue, par le biais d'une analyse paysagère, les conséquences néfastes de certaines pratiques agricoles sur le paysage, autant l'aménagement de l'espace agricole s'appuyant sur une lecture fine du paysage environnant n'a jusqu'alors jamais été l'exercice d'un paysagiste, hormis peut-être dans le cadre récent de projet d'agriculture urbaine. Alors qu'autrefois, tout paysan oeuvrait à la fabrication d'un paysage commun, notre société hyper énergétique a fait perdre la part de paysagiste qui existait en chacun de nous.

SCHEMA DU PROJET DU NOUVEAU MARAICHER

Et si c'était là un nouveau défi pour le paysagiste moderne ? Face à la réalité du monde rural, il est évident qu'un travail doit s'amorcer rapidement dans la réorganisation de l'espace agricole, avec pour objectif à l'échelle d'une exploitation "de tendre vers" (et non pas nécessairement de "parvenir à") une autonomie très productive dans les années à venir. Je décide d'en faire mon exercice de projet. Mais comment faire entrer le domaine du paysage avec délicatesse dans un projet agricole qui concentre toutes les aberrations paysagères pour être économiquement viable ? Mon action ne pourra être légitime que si j'arrive à l'ancrer dans la réalité actuelle, avec ses contraintes. Ainsi, il serait maladroit pour le paysagiste que je suis de tenter d'influencer directement les pratiques agricoles énergivores de l’exploitant maraîcher (ANNEXE 5). Par contre, il me semble envisageable de travailler à l’intégration du paysage en train de se construire, tout en préservant le lien avec l’espace habité, aujourd'hui mis à mal et pourtant élément fondamentaux des paysages contemporains. LEGENDE "PROJET MARAICHER"

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ESQUISSE DE RECHERCHE DE L'EMBOCAGEMENT DE L'EXPLOITATION DU NOUVEAU MARAICHER

Comment ?

- En réactivant des motifs paysagers de limite, de séparation, oubliés mais qui font pourtant le lien avec l'espace habité (voie ferrée, ruisseau de Princé, petit bocage maintenu) - En travaillant sur les limites, que ce soit les limites de la frange ou les limites des parcelles, où s’implantent les haies. Dans les pages suivantes, j'imagine l'intervention certes limitée du paysagiste, mais qui peut toutefois permettre d'éviter la perte de lien entre espace habité et espace agricole.

LEGENDE

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Carte de l'analyse des motifs de séparation actuellement présents sur le secteur de l'exploitation

Analyse des motifs de séparation sur 6 vues panoramiques donnant un aperçu général de l'exploitation maraîchère

LES MOTIFS DE SEPARATION L'exploitation présente deux types de motifs de séparation : - un bocage de qualité médiocre - des éléments à caractère urbain (murs en béton, haies monospécifiques). L'analyse de 6 vues panoramiques permet de qualifier plus précisement ces motifs.

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Plan de l'analyse des motifs de séparation actuellement présents sur le secteur de l'exploitation

LES ELEMENTS INTRUSIFS DANS LE PAYSAGE La proximité de cette exploitation aux vues dégagées sur l'espaces habités en fait un lieu exposé à des juxtapositions visuelles d'éléments agricoles et urbains qui n'ont pas vocation à se côtoyer ou sont inadaptés dans un paysage agricole. Ce sont des éléments que je qualifie d'"intrusifs" dans le paysage. Le projet de serre multichapelle de 4ha ainsi que le secteur 2 du projet éolien de Princé (hors la carte) sont de nouveaux éléments à prendre en compte dans l'analyse des éléments intrusifs dans ce paysage de frange agricole.

Analyse des éléments intrusifs sur des vues panoramiques, 5 vues intérieures à l'exploitations et 1 vue extérieure.

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PLAN PROJET AGRO-PAYSAGER "PARCOURIR LES PLANCHES"

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Plan du projet "parcourir les planches" sur le secteur de l'exploitation LEGENDE PROJET "PARCOURIR LES PLANCHES"

ALLER VERS UN PROJET AGRO-PAYSAGER

QUEL PARCOURS ? QUEL EMBOCAGEMENT ?

A défaut de proposer un projet qui réponde totalement aux rôles de la frange (notamment son rôle nourricier pour l’espace habité attenant), je peux me positionner, en tant que paysagiste, sur toutes les limites des espaces cultivés. En cela, il m'est possible d'offrir une nouvelle mobilité dans les champs grâce à l'aménagement d'un parcours. Le parcours serait créé en concidérant la haie comme un élément du bocage, producteur en énergie, mais aussi produisant l'esthétique du lieu. Ainsi, il donne à voir ou divulgue certains éléments qui, à l'heure actuelle, affectent négativement son paysage de frange (les éléments intrusifs).

Le parcours proposé prend en compte les contraintes d'un nouveau maillage bocager s'appuyant sur le relief ainsi que sur les planches de cultures du maraicher. Le projet qui en résulte est le résultat d'un travail combinant rapport sensible au paysage et sélection ingénieuse de différent types de haies bocagères, dont la gestion plus ou moins jardinée, donnera toute sa richesse à ce projet agropaysager.

Mon travail prendra alors la forme d'un projet agro-paysager sur une exploitation maraichère intensive, support à un parcours pour une mobilité douce et producteur en bois-énergie ou en matériaux.

D'abord les motifs paysagers intrusifs sont préservées des vues par des haies hautes et denses accompagnées d'une gestion douce. A l'inverse, certains éléments aujourd'hui divulguées sont mis en valeur : la voie ferrée et le ruisseau de Princé sont le support du parcours piéton. Ici, les haies pourront être plus basses, perméables, avec une forme variant suivant les saisons grâce à une gestion favorable à la production de bois-énergie ou de matériaux.

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Plan des types de haies du projet "parcourir les planches" sur le secteur de l'exploitation

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Coupes d'ambiance sur le parcours suivant les types d'embocagement

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Plan des types de haies du projet "parcourir les planches" sur le secteur de l'exploitation

LES ELEMENTS INTRUSIFS DANS LE PAYSAGE Le choix du type d'embocagement résulte, comme il a déjà été dit, de l'analyse sensible du paysage s'appuyant sur les motifs à révéler ou à préserver des vues. Un travail de mise en image des choix fait permet d'imaginer un paysage où l'exploitation serait à l'origine d'un nouveau paysage de frange tourné vers la transition écologique et énergétique.

Vues projetées de l'ambiance créée par le type d'embocagement

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Plan utopique des paysages contemporains de la nouvelle plaine, inspirait de rêves permacoles

POURSUIVRE L'UTOPIE (ANNEXE 6) Et si on imaginait la vie dans la plaine maraîchère dans quelques années, poursuivant sur la voie des paysages plus résilients ? Le parcours imaginé dans ce projet se distinguerait dans cet espace en requestionnement. C'est autour de lui que les changements seraient les plus lisibles. L'ancienne carrière de Chaumes serait un lieu privilégié de divertissement pour les habitants, anciens et nouveaux, du bourg et des hameaux alentours. L'ambiance boisée du parc des îles enchantées retrouverait sa grandeur dans ce paysage vivant, parcouru à pied ou à vélo. Autres éléments du paysage en mutation seraient les éoliennes que l'on pourrait approcher par le parcours, et plus récemment le tram-train dont les voies seraient traversables au niveau de l'ancienne exploitation maraîchère en agriculture biologique. Cette dernière aurait évolué vers un projet permacole, grâce à la réflexion, partagée par les habitants et enrichie par le centre de formation en agriculture durable de la commune, sur la mise en oeuvre des paysages agricoles contemporains proches de ceux souhaités par les calmétiens et calmétiennes, plus soucieux aujourd'hui de la beauté des paysages qu'ils traversent.

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PRENDRE DE LA DISTANCE POUR CONCLURE... Il y a un an, en entrant à l'école, je commençais à comprendre le rôle potentiel du paysagiste dans les choix de transition de notre société, sans pour autant bien appréhender toutes les questions liées à l'énergie. Mon rapprochement avec le Collectif des Paysages de l'Après-Pétrole, au cours de l'année, a multiplié mes questionnements. Il y a cinq mois, j'ai saisi l'opportunité de ce mémoire de fin d'étude pour approfondir ma réflexion sur ce thème. L’analyse de l’évolution des paysages de Chaumesen-Retz met en lumière les problématiques de l'implantation humaine et de notre rapport à la nature. Nos façons de vivre et d’occuper l’espace aujourd’hui nous amènent à surconsommer, tout en étant de plus en plus détachés du socle de notre territoire. Nos paysages s’appauvrissent et notre cadre de vie se détériore. Questionner le paysage à travers le prisme de l'énergie, c'est donner à voir ses évolutions et ses enjeux. C'est aussi entrevoir d’autres façons de produire et de consommer l’énergie dont nous avons besoin. Dessiner de nouveaux objectifs pour demain à partir du paysage est une approche enthousiasmante et certainement fédératrice. Car un projet d’avenir ambitieux, si nécessaire aujourd’hui, se doit d’être collectif, partagé par tous les acteurs, pour faciliter sa mise en place. Un de mes regrets est de ne pas avoir eu le temps ou

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la possibilité d’initier des débats publics pendant mon étude. Ma démarche a donc été de travailler sur mon ressenti du paysage, nourri d’ entretiens individuels que j'ai pu mener, tout en effectuant parallèlement un nécessaire travail d'assimilation des questions énergétiques à travers la récolte d'expériences et la lecture de nombreuses études menées actuellement sur le sujet. Tout au long de mon projet, j’ai également cherché à répondre à cette question rémanente : quel est mon rôle en tant que paysagiste ? Je crois que que ce rôle est multiple, et unique, à chaque étape. Mon imaginaire s'est construit au fil des jours, et c'est sous la forme d'un scénario imagé que je le donne à voir. Je propose, à travers lui, de réinventer les rapports entre les espaces habités et les espaces agricoles, dans une interdépendance productive influençant positivement chaque moment essentiel de notre vie : s'installer, vivre le territoire, se nourrir et se déplacer. Pour affiner cette stratégie, mon regard s'est arrêté sur les franges du territoire observé. Elles portent en elles les germes d'une transition vers une agriculture et un espace habité intimement liés. C'est cette vision que j'ai approfondit dans mes 4 projets détaillés et exposés lors de ma soutenance. Dans l'espoir qu'ils puissent contribuer à faire naître des idées chez les calmétiens et calmétiennes.

CONCLUSION


Soutenance de mon TPFE le 30 novembre 2017 à l'ENSP de Versailles, clôture d'une année de formation généreuse, un doux rêve au potager.

CONCLUSION

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RESSOURCES

OUVRAGES AUZANNEAU M., Or noir - La grande histoire du pétrole, Etude Broché, 2015, 720p. RENARD J., Les campagnes nantaises - Un demi-siècle de révolutions sociales et paysagères 1960-2010, Edition Espace et Territoires, 2012, 191p. TROCHET J-R., Les campagnes en France et en Europe - Outils, techniques et sociétés du Moyen Age au XXe siècle, Edition CNRS, 1993, 298p. PIERRELÉE D., Guide historique du Pays-de-Retz, Editions Siloë, 2013, 160p. Collectif des Paysages de l'Après-Pétrole, Aménager les paysages de l'après-pétrole, Editions Charles Leopold Mayer, 2015, 122p. Association NEGAWATT, Manifeste Négawatt - En route pour la transition énergétique !, Edition BABEL, 2015, 384p. SEVIGNE P., Nourrir l'Europe en temps de crise, Edition Babel, 2017, 220p. HERVE-GRUYER P. et C., Permaculture, Guérir la terre, Nourrir les Hommes, Edition Domaine du possible ACTES SUD, 2014, 367p. HOPKINS R., Manuel de transition - De la dépendance au pétrole à la résilience locale, Edition Ecosiciété, 2010, 212p Ecole Nationale Supérieure d'architecture de Nancy, Nouvelles ruralités : milieu vivants - Patrimoine, ressource, innovation....Projets, 2016, 157p SALOMON T., JEDLICZKA M., Changeons d'énergies - Transition, mode d'emploi, Edition Domaine du Possible, 2013, 112p BAKER C., L’effondrement. Petit guide de résilience en temps de crise, éditions Écosociété, 2015, 152p. CLEMENT G., Le Jardin en mouvement, de la Vallée au parc André-Citroën, Edition Sens & Tonka, 2007, 307p.

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RESSOURCES


ETUDES / REVUES Spécifiques au territoire d'étude (Pays-de-Retz ou Chaumes-en-Retz) PETR du Pays de Retz, Projet Climat Energie du Pays de Retz (PCET), 2016-2018. GENEVIEVE P., Produire pour son territoire. De l'autonomie agricole au projet local agro-energetique. Illustrations dans l'Ouest français, Universite de Caen, 2013, 358p. Commune de Chaumes-en-Retz, Plan local d'urbanisme d'Arthon et de Chéméré, 2017. AGENCE MOBHILIS, Schéma directeur des mobilités douces sur Chaumes-en-Retz, 2017, 35p. DREAL Pays de la Loire, Schema Regional Climat Air Energie (SRCAE) Pays-De-La-Loire, L'engagement de la transition énergétique et climatique dans les Pays de la Loire, 2013, 121p DREAL Pays de la Loire , Atlas de paysages des Pays-de-la-Loire, Loire-Atlantique, Le plateau bocager méridional, 2016, 53p Syndicat Mixte du SCOT du Pays de Retz, SCoT - Le projet d'aménagement et de développement durables (PADD), 2013, 74p Syndicat Mixte du SCOT du Pays de Retz, Les villages et hameaux du Pays de Retz, Diagnostic et orientations pour le SCoT, 2008, 50p TERRE D'AVENIR, Démarche Climagri de la région Pays de la Loire et du département de Loire-Atlantique, 20p.

Réflexion élargie BUREAU D'ETUDE SOLAGRO, Scénario AFTERRES 2050, version 2016, 2016, en ligne, http://www.afterres2050.solagro.org/a-propos/le-projet-afterres-2050/ REVUE ENTROPIA, N° 8 - Territoires de la décroissance, 2010, 224p. SINAI A., Un aménagement permaculturel des territoires, 2016, en ligne, http://www.institutmomentum.org/cites-jardins-bioregions/ Nombreux articles sur le site de Benoît Thévard : http://avenirsanspetrole.over-blog.com/ Groupe des Verts, THEVARD B., Vers des territoires résilients en Europe Énergie, transports et alimentation en 2030, 2013, 48p. Bonin S., Toublanc M., Dérioz P., Béringuier P., Des franges du projet urbain au projet de frange urbaine. La lisière comme nouvelle figure paysagère ?, 2016, en ligne, http:// www.projetsdepaysage.fr/des_franges_du_projet_urbain_au_projet_de_frange_urbaine URBANISME, N° 209 La friche apprivoisée, Urbanisme, 1985, p. 91-95 AFAC-Agroforesteries, Référentiel national sur la typologie des haies modalités pour une gestion durable, 2017, 90p. RESSOURCES

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TRAVAUX ETUDIANTS COURDOISY M., Paysages et Energies. L'estuaire de la Loire comme laboratoire de la transition énergétique par les paysages à travers le Parc Energ-éthique, Travail personnel de fin d'études en paysage, ENP - INSA, 2017. BRAOUZEC M., STEVENS A., et al., Desirs et inventions de la transition énergétique par les paysages du Pays du Chalonnais, Atelier pédagogique régional avec la Chaire Paysage Energie, ENSP Versailles, 2016 DUMARS G., ROUSSEAU A., et al., L'autonomie énergétique et la place des énergies renouvelables en Pays Thouarsais, Atelier pédagogique régional avec la Chaire Paysage Energie, ENSP Versailles, 2016. SERIS R., La transition énergétique par le projet de paysage, Travail personnel de fin d'études en paysage, ENSP Versailles, 2016.

FILM PAROIS JP., Documentaire sur les paysages du Pays-de-Retz, visible à la maison des historiens de La Bernerie en Retz

ENTRETIENS Acteurs du Pays-de-Retz NAUD C., Président de la Communauté de Communes Sud Retz Atlantique, Vice président chargé de l'environnement et de l'Energie au PETR, maire de Corcoué-surLognes (entretien réalisé le 09 juillet 2017) LECLEVE G., Maire de Chaumes-en-Retz ; GARDELLE P., Adjointe à l'agriculture et au tourisme à Chaumes-en-Retz ; CROM A., Adjointe cadre de vie et environnement à Chaumes-en-Retz (entretien réalisé le 10 juillet 2017) TENAILLEAU T., Chargé de projets chez VALOREM (entretien réalisé le 4 août 2017) Chambre d'agriculture Loire-Atlantique (entretien réalisé le 15 août 2017) ARNAC C., Chargé de mission CIVAM 44 Défis (entretien réalisé le 25 septembre 2017) BAUDRY H., Chargé de projet Développement durable PETR du Pays-de-Retz (entretien réalisé le 10 octobre 2017) GOURMAUD S., Adjointe à la coordination du territoire de Clisson, et RIOU M., Responsable du Service Aménagement Durable à la DDTM Loire-Atlantique (entretien réalisé le 11 octobre 2017)

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Acteurs de Chaumes-en-Retz GETIN H., agriculteur (entretien réalisé le 2 août 2017) BARREAU I. et C. agriculteurs (entretien réalisé le 3 août 2017) JANNIN C., agriculteur (entretien réalisé le 28 septembre 2017) PIPAUD P., habitant (entretien réalisé le 4 août 2017) BRELET G., chasseur (entretien réalisé le 5 août 2017) ALLAIS G., agriculteur (entretien réalisé le 3 août 2017) CHEVALIER J., agriculteur (entretien réalisé le 6 août 2017)

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REMERCIEMENTS Ayant eu la chance de participer à un projet particulièrement enrichissant dans le cadre de mon travail de fin d'étude, je tiens à dire un grand merci : tout d’abord à la commune de Chaumes-en-Retz, et particulièrement à son Maire, M. Leclève, pour m'avoir accueillie et avoir bien voulu me donner de son temps pour me communiquer les premiers éléments, bases de mon projet. à Hugues Baudry, pour avoir été toujours disponible dans son rôle d'intermédiaire avec le territoire du Pays-de-Retz, un lien si important pour moi, travaillant le plus souvent à distance. Pour son regard riche et avisé, ses conseils et sa fine relecture, je remercie tout spécialement Claire Laubie. Merci à tous les Calmétiens et Calmétiennes, rencontrés lors de mes arpentages, pour m'avoir si souvent invitée chez eux afin de partager leurs connaissances. Grâce à eux et pour eux, j'ai souhaité avoir une analyse assez précise de leur territoire et une vision qui, je l’espère, pourra leur apporter des éléments constructifs pour l'avenir.

Merci aussi à toute ma promotion avec laquelle j'ai passé une merveilleuse année, très enrichissante, en les accompagnant, et souvent en les observant. Un merci spécial à la promotion CESP, pour leur soutien lors de débuts pas toujours faciles. Bien sûr, je remercie l'école, qui, en m'accueillant, m’a permis de concrétiser un petit rêve : faire le lien de ma formation de paysagiste planificateur avec celle de paysagiste concepteur, et ainsi tenter de mettre en cohérence mon métier avec mes aspirations futures. Toute ma reconnaissance à ma famille, pour m'avoir donné cette curiosité du monde, et surtout pour m'avoir transmis le goût des choses simples. Evidemment, merci maman pour ton soutien régulier et pour ta relecture au dernier moment. Merci encore! Et enfin, mille mercis à Thomas, pour sa présence quotidienne, pour nos débats d'idées, et pour tous ces moments réconfortants.

Mes remerciements à toutes les personnes du Pays de Retz avec lesquelles j'ai pu échanger quelques minutes, ou quelques heures parfois, autour de leur domaine de compétence.

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