VUE D’ENSEMBLE Hors série n°12 Février 2014
Epidémie &
Science-Fiction
Dans quelle mesure la menace épidémique est-elle retranscrite de manière réaliste dans la science-fiction ?
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NOTE DE LA REDACTION
Ce magazine est proposé par la rédaction du groupe numéro 12, composé de Clara GROJEAN, Eline BRON, Juliette BERSALI et Meadhbh BUISSON dans le cadre du TPE 2013/2014.
L’équipe de la rédaction.
Les mots en gras sont expliqués dans le glossaire.
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26. Le réalisme des épidémies dans la 6. Introduction
science-fiction
8. Epidémie 16. Science-fiction 26. Le réalisme des épidémies dans la science-fiction
40. Sondage, Conclusion & Remerciements 42. Glossaire 46. Bibliographie
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INTRODUCTION Nous connaissons tous les genres littéraires du fantastique et de la fantaisie (qui, respectivement, propose des faits à l’explication inconnue et des faits proprement inexplicables), cependant la différence majeure de ces deux genres avec la science-fiction est que cette dernière déroule un récit incorporant des éléments scientifiques et proposant une explication rationnelle aux phénomènes mis en scène. Les univers créés dans la science-fiction pourrait avoir la fonction de « miroir d’une époque », en nous poussant à réfléchir sur le modèle de développement de notre société. Loin de chercher à « prédire l’avenir », la science-fiction est une exploration des idées de modèles de développement futur. Pour envisager ces modèles, la science-fiction nous emmène au bout de la réflexion en nous confrontant à différentes possibilités telles que la disparition de ressources naturelles, des catastrophes climatiques ou bien des pandémies de toutes sortes. Il est vrai que des récits au sujet d’une épidémie apparue à cause d’une erreur de manipulation de la part des scientifiques ou d’une mutation surréaliste d’un gène sont omniprésents dans la littérature de science-fiction. En effet, une des craintes de l’homme parmi les plus répandue, à savoir qu’une utilisation néfaste de la technologie et/ ou de la science conduise à une aliénation de l’homme, poussant ce dernier à devenir une créature sans conscience ni individualité au sein d’une multitude, serait accentuée par les récits récents incluant des zombies et des morts-vivants. C’est sur ce dernier aspect que nous avons choisi de nous pencher : les maladies épidémiques, endémiques et pandémiques mises en scène dans la science-fiction. Pour cela, nous avons élaborer une question qui a guider notre réflexion, à savoir : Dans quelle mesure la menace épidémique est-elle retranscrite de manière réaliste dans la sciencefiction ? En réponse à cette problématique, nous étudierons trois exemples : une étude qui illustrera la part réaliste, inspirée de faits réels, de la création épidémique ; une deuxième pour montrer le caractère irréaliste/irréalisable de certains scénarios et enfin une dernière étude pour rendre compte de la probabilité de certaines théories à se réaliser dans les prochaines années, aux vues des progrès technologiques et scientifiques.
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Epidémie
10. Histoire des Épidémies 11. Contamination 12. Prévention 13. Virus ou Bactérie ?
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HISTOIRE DES EPIDEMIES Qu’est-ce qu’une épidémie ? Tirant son origine du grec epi qui signifie « au dessus » et de demos « le peuple », une épidémie est la propagation rapide d’une maladie infectieuse à un grand nombre de personnes, le plus souvent par contagion. Les épidémies sont souvent cycliques comme nous pouvons le constater avec la grippe et son cycle annuel ou saisonnier. On estime que l’épidémie de peste noire a tué entre 30 et 50 % de
la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes entre 1347 et 1352. Cependant certaines épidémies se propagent en une ou plusieurs vagues avec l’exemple de la grippe espagnole en 1918-1919. En automne 2009, suite à une épidémie de grippe A (H1N1), un plan de vaccination a été instauré permettant à la population une couverture vaccinale contre le nouveau virus.
Gravure de Thomassin faite en 1727 représentant le chevalier Roze au quartier de la Tourette et l’évacuation des cadavres par les forçats
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CONTAMINATION Le tétanos provient d'une bactérie qui se trouve dans le sol ou sur le métal rouillé on peut l’attraper par contact d'une lésion avec celle ci, elle est sont transmissible dans le sang. On peut également être contaminé par voie aérienne, c'est le cas de la grippe . Son virus étant présent en très grande quantité dans la salive, une personne contaminée peut nous le transmettre en toussant ou en
éternuant. Il y a aussi des contaminations par les aliments, la bactérie listériose par exemple peut provoquer des infections intestinales si l'on mange des produis ou elle est présente. Enfin des maladies peuvent être transmises de l'animal a l'homme, c'est le cas du virus de chikungunya qui peut être transmise par une piqûre de moustique tigre porteur du virus.
Comment peut-on attraper une maladie ? Il y a plusieurs modes de contamination, et ceux-ci dépendent du virus ou de la bactérie contractée. On parle de contamination, quand un micro-organisme pathogène parvient à pénétrer dans l’organisme en franchissant la barrière de la peau ou celle des
muqueuses. Une maladie peut être transmise lors d'un rapport sexuel, on parle de maladie ou infections sexuellement transmissibles (transmissible par le sperme ou les secrétions vaginales), c'est le cas du SIDA ou de la syphilis par exemple.
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PREVENTION La peste et le sida ont marqué l’esprit de l’Homme, c’est pourquoi la menace épidémique est l’une de ses plus grandes craintes. Pour se préserver de cette menace, l’homme a mis au point différents moyens de prévention.
On peut tout d'abord vacciner la population contre certains virus, même si elle n'est pas entièrement protégée cela limitera la propagation du virus, faire des campagnes publicitaires expliquant comment éviter la transmission, et s'équiper en médicaments.
Si jamais le virus se propage malgré tout parmi une partie de la population, différents protocoles de limitation de propagation sont mis en place.. Le premier est l'isolement des sujets infectés dans un hôpital. Il y a quatre types d'isolements :
4) Isolement absolu : chambre individuelle, installations spéciales constituant une barrière microbiologique dans un service à haute sécurité, interdiction des visites. Le second protocole est la détection des facteurs de transmission pour pouvoir stopper 1) Précaution normale : lavage des mains, la progression du virus. Tant que le mode de gants, blouses, élimination en toute sécurité transmission n'aura pas été identifié il faudra des articles contaminés, admission des seuls éliminer au maximum les risques de contamination : désinfection des outils médicaux visiteurs autorisés; utilisés, désinfection des cadavres.... 2) Isolement intestinal :chambre individuelle, précaution pour les contacts, admis- Une fois que le mode de transmission est identifié, il faut adapter l'isolement des pasion des visiteurs sous surveillance; tients, stopper la transmission du virus et 3) Isolement respiratoire : chambre indivitrouver un remède. duelle, masque, précaution pour les contacts, admission des visiteurs sous surveillance;
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VIRUS OU BACTERIE ? La différence à propos de ces deux termes est souvent ignorée ; cependant ils désignent deux choses bien distinctes. Les bactéries Une bactérie est un organisme vivant indispensables pour la digestion ou la proprésent sur toute la surface de la terre, ainsi duction de vitamines K. Les bactéries sont des micro-organismes très développés, que dans tous les milieux (sol, eau, air…). Une bactérie mesure rarement plus de malgré leur nature unicellulaire : elles peuquelques micromètres, tandis que la plupart vent respirer, se mouvoir et se reproduire des cellules eucaryotes atteignent la dizaine, de façon autonome (dans un milieu idéal, voire la centaine de micromètres. Rarement certaines bactéries peuvent se dédoubler pathogène (elle n’attaque l’organisme en quelques dizaines de minutes et, peu à qu’une fois sur 5000) une bactérie est le plus peu, envahir l’organisme). Les bactéries sont à l’origine d’infecsouvent saprophyte : présente dans l’organisme vivant, elle se nourrit de matières tions communes telles que les angines, les mortes sans que l’organisme ne développe otites, et les méningites ;elles peuvent ausde mécanismes de défense à son encontre. si causer certaines intoxications alimenLes bactéries peuvent participer de façon taires et des maladies graves, notamment symbiotique à notre processus de vie. Par la peste et le choléra. D'autres sécrètent en exemple, de nombreuses bactéries pré- plus des toxines, comme dans le cas du botulisme qui s'attaque au système nerveux. sentes dans notre tube digestif sont
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L’homme dispose de plusieurs moyens de protections contre les bactéries pathogènes : tout d’abord nos défenses naturelles, les anticorps, qui lorsqu’ils identifient une bactérie étrangère l’éliminent ; ensuite, les vaccins : certains nous immunisent contre la tuberculose, le tétanos… Pour les bactéries qui n’ont pas de vaccins, il existe des antibiotiques, qui sont un poison dirigé contre les fonctions cellulaires propres aux bactéries (sinon c’est un poison pour nous aussi…).
Les différents modes d’action des antibiotiques permettent de tuer ou d’empêcher les bactéries de se reproduire. Malheureusement, les bactéries évoluent et trouvent aussi des moyens de se défendre, elles développent des mécanismes et mutent pour se camoufler afin que les antibiotiques ne les reconnaissent plus, elles modifient leur paroi pour qu’ils n’aient plus de prise et peuvent même produire des enzymes/ protéines susceptibles de détruire les médicaments.
Les virus Un virus est considéré comme une entité biologique : ce terme indique son état intermédiaire entre le monde du vivant et le minéral. Car le virus n’est pas un être vivant, à savoir qu’il ne se reproduit, ne se déplace ni respire de manière autonome : il se conduit comme un parasite.
Sans cellule hôte, le virus meurt ; il en a besoin pour qu’elle lui fournisse les mécanismes indispensables à sa multiplication, sa mobilité… Seul et sans cellule à parasiter, un virus est incapable de se répliquer ou de créer une descendance. Un virus a la capacité de pouvoir parasiter toutes les variétés de cellules existantes, y compris les bactéries.
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Un virus est aussi très différent d’une bactérie de par sa taille : le virus est mille fois plus petit que la plus petite bactérie. Au minimum un virus est constitué d’un assemblage de protéines que l’on nomme la capside, qui protège l’information génétique du virus et lui donnent son pouvoir infectieux, c’est-àdire sa capacité à infecter une cellule. Les virus sont à l'origine des infections les plus fréquentes, des rhumes, rhinopharyngites, gastro-entérites, de la plupart des angines, mais aussi des varicelles, rougeoles, herpès, grippes, hépatites. D'autres virus, très dangereux, causent la rage ou la variole, dont on sait se protéger grâce aux vaccins. Ce n'est pas le cas contre le virus du sida ou Ebola.
Notre première protection contre les virus, c'est l'immunité naturelle que nous développons au fil du temps, comme contre les bactéries. Une fois que notre organisme a rencontré un virus, il sait comment répondre : on développe ainsi rarement deux fois la varicelle. Les virus sont insensibles aux antibiotiques, ceci explique que la seule arme contre les plus dangereux, comme celui de la poliomyélite, réside dans la vaccination : on présente un virus inactivé au système immunitaire pour qu'il apprenne à se défendre. Le vaccin va permettre à notre organisme de produire des anticorps qui une fois en présence du virus le détruiront. Néanmoins, certains virus, comme la grippe, mutent très vite. Il faut donc se revacciner tous les ans.
Une bactérie et un virus n'ont donc en commun que la possibilité de nous transmettre des maladies. Maladies qui peuvent être similaire, mais qui ne se traitent pas de la même façon. Les bactéries ont un rôle dans le vivant (pas toujours connu), et c'est sorti de ce rôle que la bactérie devient infectieuse. Le virus n'a que pour but envahir une cellule pour ce reproduire, par modification de l'ADN. Mais il n'y a pas de classement de dangerosité : le virus du Sida est extrêmement dangereux, la bactérie de la méningite cérébro-spinale aussi.
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Science-Fiction
18. Histoire de la science-fiction 20. Sous-genres de la science-fiction 22. Grands auteurs 24. Grands films
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HISTOIRE DE LA SCIENCE-FICTION Le terme Science-Fiction est apparut relativement récemment. Cependant le genre qu'il englobe existe depuis longtemps et ne portait jusque là pas de nom. On parlait parfois de « scientific romance » ou « scientifiction ».
Le mot « Science-fiction » est évoqué pour la première fois en 1851 par William Wilson dans un de ses essais mais ne sera pas repris. Ce n'est qu'en 1929 avec la sortie du premier « Pulp Magazine » que ce terme sera mis en valeur.
Au 16ème siècle, des auteurs ont jeté les bases de la science fiction en racontant dans leurs livres des histoires sur le futur. Mais en l’absence de science, on ne peut pas avoir de science-fiction. C'est Frankenstein, de Mary Shelley parut en 1818 qui est considéré par beaucoup comme le premier livre de science -fiction. C'est le premier livre fantastique avec une histoire reposant sur des bases qui se voulaient scientifiques.
Au 19ème siècle, deux auteurs vont être à l’origine de la Science Fiction moderne. Jules Verne et Herbert George Wells. Mais ils ne sont que les ambassadeurs d'un genre en plein essor. L'espace et les voyages dans le temps ouvrent de nouvelles perspectives aux histoires. En 1902, la science fiction fait sa première apparition à l'écran avec le film attachant de Georges Méliès où la Lune reçoit une fusée dans l’œil.
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L'âge d'or de la science se passe dans des années 1920 à 1950. Il est dû à une forte croissance de la presse aux États-Unis. En exploitant ce moyen de diffusion de masse, la Science fiction connaît une fort expansion pendant près de trente ans.
Aujourd'hui la Science-Fiction recule face à la Fantasy et à l’Horreur. Mais riche et diversifiée, elle aura toujours de quoi se réinventer. Et malgré une baisse de ce genre dans la littérature, la science fiction sait évoluer noAprès avoir connu un très grand succès, la tamment dans le monde du cinéma, où elle Science-Fiction tente de se renouveler. Le reste très présente. genre cherche à s’ancrer avec plus de force dans la réalité sans négliger sa force créatrice.
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LES SOUS-GENRES DE LA SCIENCE-FICTION Cyberpunk : dans ce genre de science fiction, l’auteur met en scène un futur à tendance apocalyptique et ultra technologique, permettant au lecteur d’imaginer un monde futuriste très développé. Neuromancien et autres dérives du réseau de William Gibson
Steampunk : c’est une science-fiction au XIXème siècle victorien. L’instinct de l’équarisseur Vie et mort de Sherlock Holmes de Thomas DAY
Le Space Opera :l’auteur choisit de mettre en scène des personnages dans un décor d’empires galactiques, de planètes, de vaisseaux spatiaux… Fondation de Isaac ASIMOV
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L'uchronie : dans l’uchronie, l’auteur veut modifier des évènements antérieurs pour amener le lecteur à se poser cette question : Et si le passé ne s'était pas passé comme ça ? Voyage de Stephen Baxter
L'anticipation : l’anticipation est la vision du futur. Les auteurs vont donc mettre en scène des personnages dans un monde futuriste. Chromozone de Stéphane Beauverger
Le voyage imaginaire : L’auteur fait voyager son personnage où celui-ci va vivre des aventures parfois réalistes mais aussi parfois totalement imaginaires. Ces aventures ont pour but de faire voyager le lecteur et de le faire rêver. Voyage au centre de la Terre de Jules Verne
La hard science : récits à forte probabilité scientifique, fondés sur des informations solides. L'action se déroule à notre époque ou dans un futur proche. Les auteurs sont souvent eux-mêmes des scientifiques purs et durs. Eon de Greg Bear
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GRANDS AUTEURS Il est bien évidemment difficile d’établir une liste des plus grands auteurs de sciencefiction, tellement ce domaine de littérature est vaste et ses auteurs prolifiques ! Doit-on citer les plus célèbres ou les visionnaires ? Les classer en fonction de leur genre ? La question n’est pas simple, alors nous vous proposons de revenir aux origines du genre avec trois auteurs dont les ouvrages ont marqué l’histoire de la littérature.
1 Le premier récit combinant fiction et éléments de science est probablement Frankenstein de Mary Shelley, publié en 1818. Mary Shelley, née le 30 août 1797 à Somers Town, un faubourg de Londres, est une femme de lettres anglaise, une romancière, nouvelliste, dramaturge, essayiste et biographe. Elle est principalement connue pour avoir écrit Frankenstein ou le Prométhée moderne, qui l’amènera à être aussi connue que son mari, le poète et philosophe Percy Bysshe Shelley. Elle meurt d'une tumeur au cerveau en 1851. Son roman Frankenstein a été inspiré par un de ses cauchemars lors du mois de mai 1816, lorsque Mary Shelley et son mari passent des vacances au bord du lac Léman en compagnie du poète Lord Byron, de sa compagne Claire Clairmont et de John Polidori. On peut aussi attribuer l’idée du livre de Mary Shelley aux expériences du poète et naturaliste Erasmus Darwin, dont on disait qu'il avait réussi à faire revivre de la matière morte et du galvanisme (stimulation des muscles par électricité). La vraie histoire de Frankenstein telle qu’elle est racontée dans le livre a souvent été masquée derrière le cinéma d’épouvante. Cependant, la créature décrite dans le livre est beaucoup plus humaine que ce que laissent penser les films d’horreurs, et Viktor Frankenstein n’est pas le savant fou répandu dans la culture populaire.
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2 Le deuxième auteur remarquable dans l’histoire de la science-fiction est Jules Verne, particulièrement grâce à son roman d’aventures et d’anticipation Le Tour du Monde en 80 Jours. Jules Verne est né le 8 février 1828 à Nantes. A la fin de ses études de droit, Jules Verne se tourne vers le recueillement des bibliothèques. Il les fréquente avec assiduité, dévorant les ouvrages d'explorateurs et ceux qui abordent les innovations scientifiques. Jules Verne se met à écrire des nouvelles dès 1850, mais son succès commence vraiment en 1862, avec la parution de son premier « Voyage Extraordinaire » : Cinq Semaines en Ballon. Basé ensuite à Amiens, Jules Verne continue de publier ses livres, ou il reprend les inventions de l’époque ou à venir dans des aventures nobles, accompagnées de ses personnages originaux et attachants : Phileas Fogg ou le Capitaine Nemo. Son succès s’accroit. Jules Verne fini sa vie le 24 mars à Amiens, il était atteint de cataracte et de diabète. Jules Verne a été un des piliers du roman d’anticipation, un visionnaire quant aux voyages spatiaux et aux sous-marins.
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Le troisième auteur dont il nous faut parler est Pierre Boulle, un écrivain français né à Avignon le 20 février 1912 et mort le 31 janvier 1994 à Paris. Pierre Boule est l’auteur du roman La Planète des Singes, adapté par le cinéma américain en 1967. Pierre Boulle part travailler en Malaisie puis est mobilisé en Indochine en 1939. Il rejoint en 1941 les Forces Françaises libres en Malaisie et se bat contre l’occupation japonaise. Il est capturé mais parvient à s’évader en 1944 et est rapatrié en France. Il voyage ensuite au Cameroun et retourne en Malaisie, avant de s’installer à Paris pour se mettre à écrire. Ses deux plus grands succès, à savoir le Pont de la rivière Kwaï et La Planète des singes ont tous les deux été adaptés au cinéma à Hollywood. Pierre Boulle a reçu en 1976 le Grand Prix de la Société des gens de lettres en récompense de l’ensemble de son œuvre.
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GRANDS FILMS La science-fiction a été marquée par de grandes œuvres cinématographiques. Voici, selon la plupart des classements, les trois plus grands films de ce genre.
1/ 2001, l’odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick A l'aube de l'Humanité, dans le désert africain, une tribu de primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire au chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier instrument est né. En 2001, quatre millions d'années plus tard, un vaisseau spatial évolue en orbite lunaire au rythme langoureux du "Beau Danube Bleu". A son bord, le Dr. Heywood Floyd enquête secrètement sur la découverte d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter. Dix-huit mois plus tard, les astronautes David Bowman et Frank Poole font route vers Jupiter à bord du Discovery. Les deux hommes vaquent sereinement à leurs tâches quotidiennes sous le contrôle d’HAL 9000, un ordinateur exceptionnel doué d'intelligence et de parole. Cependant, HAL, sans doute plus humain que ses maîtres, commence à donner des signes d'inquiétude : à quoi rime cette mission et que risque-t-on de découvrir sur Jupiter ? Ce film est cité en premier par la majorité des classements que l'on peut trouver. En effet, on le qualifie d'ambitieux pour le propos qu'il tient et pour la splendeur de sa réalisation, qui aura tout de même coûté 10 500 000€.
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2/ Alien, le huitième passager, de Ridley Scott Le vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d'un arrêt forcé sur une planète déserte, l'officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, un arachnide qui étouffe son visage. Après que le docteur de bord lui retire le spécimen, l'équipage retrouve le sourire et dîne ensemble. Jusqu'à ce que Kane, pris de convulsions, voie son abdomen perforé par un corps étranger vivant, qui s'échappe dans les couloirs du vaisseau... Ce film hérite de la seconde place. Il a reçu de nombreux prix et a été classé en 2002 comme étant « culturellement, historiquement ou esthétiquement important » par la National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès.
3/ Blade Runner, de Ridley Scott Dans les dernières années du 20ème siècle, des milliers d'hommes et de femmes partent à la conquête de l'espace, fuyant les mégalopoles devenues insalubres. Sur les colonies, une nouvelle race d'esclaves voit le jour : les répliquants, des androïdes que rien ne peut distinguer de l'être humain. A Los Angeles en 2019, après avoir massacré un équipage et pris le contrôle d'un vaisseau, les répliquants de type Nexus 6, le modèle le plus perfectionné, sont déclarés "hors la loi". Quatre d'entre eux parviennent cependant à s'échapper et à s'introduire dans Los Angeles. Un agent d'une unité spéciale, un blade-runner, est chargé de les éliminer. Selon la terminologie officielle, on ne parle pas d'exécution, mais de retrait... Ce film, qui paraît en dernier place de ce top 3 a, lors de sa sortie en 1982, connu de mauvaises critiques, mais sa dernier version, sortie en 2007, a eu beaucoup plus de succès.
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Le réalisme des épidémies dans la science-fiction
28. 28 Jours plus tard 32. World War Z 36. Inferno
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28 JOURS PLUS TARD Voici un premier élément de réponse qui se basera sur le film 28 jours plus tard de Danny Boyle, sortie en 2002. En effet, cet œuvre cinématographique se fonde sur le virus Ébola qui a causé de nombreuses épidémies, le plus souvent en Afrique. Synopsis : Un commando de la Protection Animale fait irruption dans un laboratoire top secret pour délivrer des dizaines de chimpanzés soumis à de terribles expériences. Mais aussitôt libérés, les primates, contaminés par un mystérieux virus et animés d'une rage incontrôlable, bondissent sur leurs "sauveurs" et les massacrent. 28 jours plus tard, le mal s'est répandu à une vitesse fulgurante à travers le pays, la population a été évacuée en masse et Londres n'est plus qu'une ville fantôme. Les rares rescapés se terrent pour échapper aux "Contaminés" assoiffés de violence. C'est dans ce contexte que Jim, un coursier, sort d'un profond coma…
Qu’est-ce que le virus Ébola ? Le virus Ébola est un virus ARN de la famille des filoviridae, il a sept gênes codant sept protéines différentes, il existe cinq souches différentes connu à ce jour pour cet organisme. L'origine des épidémies se fait par le biais de primates eux-mêmes contaminé par les chauves-souris. La transmission du virus peut se faire par la manipulation de primate infecté, ou bien par des particules aérosols en condition expérimentale, et donc par transmission aérienne, mais aussi par contact avec les liquides organiques d'une personne infectée, c'est-à-dire par contamination nosocomiale. Ses symptômes sont la fatigue physique, les douleurs musculaires, des maux de têtes et de gorge, des vomissements de sang (hématémèse), des hémorragies conjonctivales, une insuffisance rénale et hépatique, et des hémorragies internes ou externes. La période d'incubation du virus est de 2 à 21 jours, suite auxquels, des virions envahissent les cellules et le sang de la personne infectée. Les organes vitaux subissent une désagrégation, c'est-à-dire qu'ils se décomposent en plusieurs parties, les plus touchés sont les reins et le foie, ce qui provoque de graves hémorragies internes, qui aboutit à une mort par choc cardio-vasculaire. Dans un cas non mortel, on observe des séquelles neurologiques, hépatiques ou oculaires. Il n'existe, aujourd'hui, aucun traitement curatif.
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En quoi le film 28 Jours plus tard est-il basé sur le virus Ébola ? Nous allons étudier la première scène du film, c'est-à-dire celle où un commando de la protection animal s'introduit dans un laboratoire top secret. Nous nous appuierons sur des photos de cet extrait.
Tout d'abord il y a la référence des primates. En effet les chercheur dissèquent des chimpanzés, or c'est un des réservoirs viraux du virus Ébola.
Ensuite le mode de transmission, dans le premier cas par morsures, correspond bien à Ébola, puisqu'il y a mise en relation de liquides organiques, c'est-àdire, la salive du primate et le sang de la jeune fille.
Dans le second, c'est le sang de la jeune fille projeté sur la tête du jeune homme qui transmet le virus, on suppose alors que le virus a deux moyens d'entrer : la bouche ou le nez.
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Enfin, les symptômes sont parlant : l'hémorragie interne se manifestant par le vomissement de sang (hématémèse)
et par une hémorragie conjonctivale.
28 jours plus tard est donc bien basé sur le virus Ébola comme nous avons pu le montrer. Le scénariste prend le parti d'un récit réaliste, même si cette scène est particulièrement exagérée (comme le sera le reste du film) : la contamination se fait en quelques secondes et les sujets sont d'une extrême violence.
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WORLD WAR Z Le second élément de réponse se base sur le film « World War Z » réalisé par Marc Forster et sorti au cinéma en 2013. Synopsis : Un jour comme les autres, Gerry Lane et sa famille se retrouvent coincés dans un embouteillage gigantesque sur leur trajet quotidien. Ancien enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la situation est inhabituelle. Tandis que les hélicoptères de la police sillonnent le ciel et que les motards quadrillent les rues, la ville bascule dans le chaos… Les gens s’en prennent violemment les uns aux autres et un virus mortel semble se propager. Les êtres les plus pacifiques deviennent de redoutables ennemis. Or, les origines du fléau demeurent inconnues et le nombre de personnes infectées s’accroît tous les jours de manière exponentielle : on parle désormais de pandémie. Lorsque des hordes d’humains contaminés écrasent les armées de la planète et renversent les gouvernements les uns après les autres, Lane n’a d’autre choix que de reprendre du service pour protéger sa famille : il s’engage alors dans une quête effrénée à travers le monde pour identifier l’origine de cette menace et trouver un moyen d’enrayer sa propagation. Malgré une impression de réalisme qui se dégage de ce film il serait intéressant de comprendre ce qui fait de l’épidémie traitée dans le film une pure fiction et que la population ne doit en aucun cas s’inquiéter d’une quelconque menace similaire. Tout d’abord, penchons-nous sur l’origine de ce virus. Dans le film ou le livre World War Z, les zombies ont été imaginés sous l’angle médical. Nous sommes ici en présence de personnes non pas « zombifiées » mais infectées par un virus qui trouve son origine en Chine, au sein d’un trafic d’organes au marché noir. Cet aspect joue un rôle primordial dans le livre à partir duquel le film a été adapté. Les sujets infectés ne deviennent pas plus résistants qu’avant leur contamination : ils peuvent être tués par des armes à feu. Cependant, leur force réside dans leur « stratégie » d’attaque : les individus atteints n’ont plus aucune notion de leur propre vie et se précipite en masse sur leur objectif. Leur grand nombre rend quasi impossible toute tentative de neutralisation ciblée, les seules solutions pour les éliminer seraient donc de lancer des attaques de grande portée. Les seuls moyens de transmission possibles sont la morsure ou l’ingestion de salive infectée. Ces modes de transmission sont réalistes : la maladie Ébola se transmet aussi par morsure de la part d'un singe. Le virus modifie son hôte jusqu’à transformer complètement son comportement. Il s’installe dans l’organisme et déclenche les symptômes en seulement 12 secondes après que la morsure ou l’ingestion aient eu lieu.
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En cas de morsure, l’unique moyen pour empêcher une contamination globale du sujet est l’amputation du membre touché. Cependant, le virus a un temps d'incubation très court, ce qui traduit sa capacité à s'adapter très vite à un nouvel organisme et à le coloniser dans des délais extrêmement courts. L’amputation doit se faire en moins de 12 secondes. Dans cette première image, un soldat s’est fait mordre la main par un sujet contaminé, Gerry Lane se saisi d’un couteau et lui tranche le poignet avant que la jeune femme ne se transforme, c’est-àdire moins de 12 secondes après la morsure.
Les sujets sont contaminés par un virus qui change leur comportement, sans pour autant les tuer. Les symptômes de ce virus sont très étranges, et effrayants : perte de la parole, pulsions violentes, l’hôte involontaire est aussi pris de spasmes, sa peau s’éclaircie et il ne sert plus de ses yeux pour se déplacer, comme on peut le constater sur l’image ci-contre, l’homme contaminé ne regarde pas Gerry en face. En effet, le comportement bestial de ces « zombies » nous montre que le sujet infecté se guide grâce à son odorat et à son ouïe principalement.
Un exemple très parlant de ce changement de comportement est illustré dans une des scènes se déroulant à Jérusalem : Gerry Lane doit rencontrer un scientifique israélien susceptible de l’aider à trouver un remède à l’épidémie. Tout autour de la ville, un mur haut de plusieurs mètres a été érigé pour empêcher une invasion de la part des sujets infectés. Les créatures tournent donc autour du rempart, mais ne sont pas spécialement attiré par ce qu’il y a de l’autre côté.
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Une jeune fille dans la ville prend un micro et se met à chanter, bientôt accompagnée par une grande foule ; le chant monte et commence à « exciter » les « zombies » qui se mettent frénétiquement à grimper le long du mur, s’entassant pour former une échelle de corps et parviennent finalement à passer de l’autre côté du rempart. La ville est assiégée et Gerry Lane parvient à s’échapper de justesse.
Les pouvoirs pathogènes de ce virus sont eux aussi étonnants. La régression du comportement humain est visible car l’homme a des instincts primaires voir bestiaux. Déshumanisé, le contaminé change totalement de comportement et n’a alors plus qu’une seule obsession : mordre des humains sains. Dans le film, nous découvrons que les seuls survivants lors d'une attaque de zombies dans une ville sont des sujets atteins d'une maladie. Sur l’image ci -contre, un jeune garçon semble invisibles pour les sujets infectés courant autour de lui. Un peu plus tard dans le film, nous comprenons que c’est parce qu’il avait un cancer que les « zombies » ne l’ont pas attaqué.
L'unique traitement est donc par injection d'un virus quelconque pour permettre une protection non pas contre les morsures mais contre les zombies eux même, qui ne sont attirés que par des sujets sains. Le cas des zombies (ou morts-vivants) est un cas classique des films d'horreurs ou de science-fiction, mais littéralement parlant, les morts-vivants sont une impossibilité : sans un cœur qui bat, aucun organisme ne peut « vivre », c'est à dire se mouvoir et avoir un fonctionnement corporel normal. Certes ce film ne montre pas les « zombies » de la même manière que la plupart des autres réalisateurs mais néanmoins nous pouvons reconnaitre des caractères et des comportements similaires. Même vivant, la contamination par morsure d’un être humain ne pourrait en aucun cas agir en quelques secondes sur l’organisme et provoquer un changement aussi brutal et radical de comportement.
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INFERNO Ce troisième élément de réponse est basé sur le livre Inferno de Dan Brown. Ce livre sorti en mai 2013 traite d'un virus qui n'est pas nommé et qui n'a jusque-là jamais existé mais il nous intéresse car il pourrait apparaître dans plusieurs années avec le développement des armes microbiologiques ou du bioterrorisme. Synopsis du livre : Robert Langdon, professeur de symbologie à Harvard, se réveille en pleine nuit à l'hôpital. Désorienté, blessé à la tête, il n'a aucun souvenir des dernières trente-six heures. Pourquoi se retrouve-t-il à Florence ? D'où vient cet objet macabre que les médecins ont découvert dans ses affaires ? Quand son monde vire brutalement au cauchemar, Langdon va s'enfuir avec une jeune femme, Sienna Brooks. Rapidement, Langdon comprend qu'il est en possession d'un message codé créé par un éminent scientifique - un génie qui a voué sa vie à éviter la fin du monde, une obsession qui n'a d'égale que sa passion pour l'une des œuvres de Dante Alighieri : le grand poème épique Inferno. Pris dans une course contre la montre, Langdon et Sienna remontent le temps à travers un dédale de lieux mythiques, explorant passages dérobés et secrets anciens, pour retrouver l'ultime création du scientifique - véritable bombe à retardement - dont personne ne sait si elle va améliorer la vie sur terre ou la détruire. Le virus dont parle le livre est fabriqué par un scientifique adepte de la théorie évolutionniste du nom de Bertrand Zobrist pour modifier le génome de la personne atteinte et la rendre stérile. Seul un porteur sur trois devient stérile mais la mutation du gène atteint toutes les personnes contaminées, il s'agit donc d'un virus à activation aléatoire. Pour les porteurs sains, le gène devient un caractère héréditaire qui sera transmis de générations en générations. Le ratio 1/3 de la population stérile a été défini par le scientifique qui a mis au point le virus, Bertrand Zobrist, s’inspirant du bilan humain de la peste noire du XIIIème siècle : la Peste noire avait décimé un tiers de la population à l’époque. Bertrand Zobrist s’est aussi inspiré des travaux de Malthus, qui disait que la fin du monde serait due à la croissance démographique exponentielle. L’épidémie créée est en fait un vecteur viral transmissible par voie aérienne ; avant sa dispersion, il repose dans un sac en plastique qui se désagrège lentement au fond d’une eau stagnante, on remarque que ce vecteur viral a besoin d’un environnement incubateur spécifique : température constante, absence de mouvements dans l’eau… Une fois le sac complètement dissous, le virus contamine l’eau, qui propage des microgouttelettes contaminées dans l’air.
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Le virus porte une séquence ADN prédéterminée pour modifier le génome du sujet porteur et le rendre stérile. Le vecteur viral introduit une information génétique dans la cellule cible, une cellule germinale. L’information introduite est un gène récessif héréditaire qui touche toute la population : le gène devient un caractère universel. Le sac contenant le virus était placé à Istanbul, dans un réservoir situé en plein cœur de la ville. Comme pour le ratio, ce site n’a pas été choisi au hasard par le spécialiste : Istanbul fut le foyer infectieux de la peste noire. Dans le récit, le créateur du virus s’est suicidé, ne laissant derrière lui qu’une lettre, à l’adresse de la jeune Sienna Brooks, son amie et amante. Il n’a laissé aucune indication précise sur sa découverte, et aucun scientifique ne serait à même de synthétiser un antidote, un remède sans ces informations. Toute personne atteinte est donc incurable. Dans le cadre d’Inferno, cette mutation est vue comme une attaque génétique, du bioterrorisme. Pour l’inventeur de ce virus, sa démarche s’inscrit dans un processus évolutionniste : la prochaine étape de l’évolution humaine est que l’homme puisse se faire évoluer lui-même, au moyen de mutations génétiques notamment. Le scientifique, Bertrand Zobrist, s’est inspiré de la génétique germinale et de la thérapie génique pour mettre au point son virus, mais au lieu de vouloir éradiquer des maladies dès la cellule-œuf, il a utilisé le procédé pour introduire une mutation au cœur des cellules.
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La découverte du virus créé par le scientifique Bertrand Zobrist se situe à la fin du livre, nous allons en étudier quelques extraits importants.
- Mon ami du CDC travaille dans une unité de microbiologie. Ils sont vraiment pointus. Il m’a confirmé l’existence d’un agent viral extrêmement contagieux, encore inconnu à ce jour. - Comment avez-vous pu lui faire parvenir un échantillon aussi vite ? - Je ne lui ai rien envoyé, répondit Brüder. Il a analysé son propre sang.
Dans cet extrait, le docteur Sinskey de l’OMS réalise que le virus a réussi à se propager à la planète entière en moins de 7 jours, et que même les plus grands chercheurs du monde ne sont pas en mesure de déterminer l’effet que le virus pourrait avoir sur l’homme.
Sinskey le regarda un moment avant de mesurer ce que cela signifiait : Toute la planète est contaminée.
-Ça s’appelle un vecteur viral. C’est un microorganisme conçu pour introduire une information génétique dans la cellule cible. Au lieu de tuer la cellule… ce virus modifié y insère une séquence ADN prédéterminée pour modifier son génome.
Ici, Sienna Brooks explique au professeur Robert Langdon le mécanisme d Langdon avait du mal à comprendre. ‘action du virus, le fait que le virus créé par Bertrand Zobrist est totale- Un virus capable de modifier notre ADN ? ment inédit dans l’histoire de la -La nature insidieuse de ce virus, c’est qu’auscience car les symptômes seront invicune des victimes ne sait qu’elle est contamisibles. née. Personne ne tombera malade. Personne n’aura de symptômes de cette transformation génétique. Le cœur de Langdon battait à tout rompre. - Quelle transformation ?
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- Mais si le virus rend tout le monde stérile, bredouilla Lagdon, dans une génération, l’espèce humaine n’est plus ! - Vous avez raison. Sauf que l’extinction de l’humanité n’était pas le but de Bertrand, bien au contraire. C’est pourquoi il a créé un virus à activation aléatoire. Même si son Inferno est maintenant endémique dans l’ADN humain et se transmettra de génération en génération, il ne « s’activera » que chez certaines personnes. Autrement dit, tout le monde est maintenant porteur du virus, mais seule une partie de la population sera stérile. - Quelle proportion ? s’entendit demander Langdon, horrifié de devoir poser cette question. - Comme vous le savez, Bertrand était fasciné par la Peste noire. La nature, selon lui, s’autorégule. Quand Bertrand a fait ses calculs sur l’infertilité, il a découvert que le taux de mortalité de la peste – un sur trois – était précisément le ratio requis pour que la population humaine ait une croissance raisonnable.
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Nous découvrons ensuite que le vecteur viral a été créé dans le but d’endiguer une croissance démographique exponentielle. Le chercheur pense avoir trouvé une solution élégante et humaine au problème de la surpopulation, mais permanente si aucun « antidote » ou « remède » n’est trouvé.
SONDAGE Nous avons effectué un sondage sur un échantillon de personnes entre 16 et 55 ans. La question était : « Lorsque vous regardez un film de science-fiction où apparaît une forme d’épidémie à conséquence catastrophique, quelle est votre réaction ? ». Les trois réponses possibles étaient : A/ Vous vous dites que c’est « tiré par les cheveux » et que cela ne vous fait aucun effet. B/ Vous vous dites que cela vous intéresse, vous questionne et vous fait réfléchir. C/ Cela vous fait vraiment peur et vous y croyez.
CONCLUSION
A travers les études que nous avons menées pour ce numéro spécial de Vue d'Ensemble, nous avons montré que la menace épidémique peut être retranscrite de trois manières distinctes dans la science-fiction. En effet, l'auteur peut prendre le parti d'un récit réaliste, basé sur des faits concrets, qui sont des craintes véritables dans le monde réel. Autrement, il peut se lancer dans un récit totalement imaginaire, en créant des technologies délirantes et une génétique aux propriétés étonnantes. Le récit est alors totalement irréaliste. Enfin, le réalisme ne fascinant pas toujours et l’imagination pouvant être parfois caricaturale, l'auteur cherche en permanence une nouvelle manière de captiver son public. Les progrès techniques et scientifiques lui permettent de développer des idées, qui, dans un futur proche, pourraient s'avérer réalisable ; ce qui rejoint alors la science-fiction d'anticipation.
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REMERCIEMENTS
Nous tenions tout d’abord à remercier l’équipe de professeurs et plus particulièrement Mr Vignon et Mr Capuano pour nous avoir accompagnées, conseillées et aidées durant les séances consacrées au Travaux Personnels Encadrés. Nous remercions également la documentaliste de notre CDI, Madame Bihan, pour tous ses conseils précieux, en particulier dans l’élaboration de notre magazine. Merci à tous ceux qui ont participés à notre sondage qui nous a ainsi permis d’obtenir des informations intéressantes dans l’élaboration de notre projet et de comprendre l’intérêt que la population porte aux épidémies dans la science fiction.
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GLOSSAIRE ASTHENIE : affaiblissement général de l'organisme. BIOTERRORISME : Le bioterrorisme consiste en l’utilisation ou la menace d'utilisation de virus, de bactéries, de champignons, de toxines ou de micro-organismes dans le but de provoquer intentionnellement une maladie ou le décès d'êtres humains, d'animaux ou de plantes, sans déclaration de guerre officielle ni même nécessité que l'agresseur soit un État (cela pourrait être par exemple un groupement comme le crime organisé). Il se distingue en cela de la simple guerre biologique. CATALYSEUR : Substance qui augmente la vitesse d'une réaction chimique sans paraître participer à cette réaction. CONTAGION : transmission interhumaine d'une maladie d'un sujet atteint à un sujet sain. IL existe deux types de contagion : la contagion directe (voie aérienne, sang, sperme infecté ou contact cutané) et la contagion indirecte (vêtement, literie, eaux ou matières d'élimination infectées). Les vaccins, les antibiotiques réduisent la contagion. CAPSIDE : capsule qui entoure le virus. CEPHALEE : mal de tête. CHOC CARDIO-VASCULAIRE : effondrement de la pression sanguine ENVELOPPE PROTEINIQUE : enveloppe du virus constituée de protéine. FILOVIRIDAE : virus a un brin et a polarité négative, agent infectieux responsable de fièvre hémorragique. GALVANISME : En biologie, le galvanisme est la contraction d'un muscle stimulé par un courant électrique. En physique et chimie, il s'agit de la création d'un courant électrique par réaction chimique.
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GENES : segment d'ADN transmis héréditairement et participant à la synthèse d'une protéine correspondant à un caractère déterminé. GENETIQUE GERMINALE : Qualifie les cellules souches (c'est-à-dire précurseurs) des gamètes, par opposition à somatique (toutes les autres cellules du corps). Une mutation germinale se produit au sein d'un gamète ; elle peut donc être transmise à la descendance de la personne, contrairement à une mutation somatique qui disparaît avec la cellule affectée. GENOME : ensemble du matériel génétique, c'est a dire, des gènes qui constituent la plus grande partie de l'ADN chromosomique. Le génome humain contient 25 000 gènes. GUERRE BIOLOGIQUE : Une arme biologique est une arme utilisant des germes pathogènes destinés à affaiblir les armées ou les populations ennemies par la propagation de maladies pouvant être mortelles ou simplement incapacitantes. Leur potentiel de nuisance est tel qu'elles ont été classées dans les armes de destruction massive. Les armes biologiques comprennent les armes bactériologiques et les armes virologiques. HEMATEMESE : rejet de sang généralement rouge par la bouche au cours d'un effort de vomissement. HEMORAGIE : Écoulement de sang hors des vaisseaux qui doivent le contenir, déperdition importante. HEMORAGIE CONJONCTIVALE : écoulement de sang par les yeux. HEPATIQUE : artère qui emmène au foie le sang oxygéné provenant de cœur. INSUFFISANCE RENALE : réduction de la capacités des reins à assurer la filtration et l'élimination des produits de déchets du sang, à contrôler l'équilibre du corps en eau et en sels et à régulariser la pression sanguine. LIQUIDE ORGANIQUE : liquide secrété par les organes. MALEASA : évacuation de sang par l'anus généralement noir
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MALTHUS : Thomas Robert Malthus, né près de Guildford (Surrey) le 13 février 1761 et mort à Bath (Somerset) le 29 décembre 1834, est un économiste britannique de l'École classique, et également un pasteur anglican. Contemporain du décollage industriel anglais, il est surtout connu pour ses travaux sur les rapports entre les dynamiques de croissance de la population et la production. Malthus prédit mathématiquement que sans freins, la population augmente de façon exponentielle ou géométrique (par exemple : 1, 2, 4, 8, 16, 32, ...) tandis que les ressources ne croissent que de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, ...). Il en conclut le caractère inévitable de catastrophes démographiques, à moins d'empêcher la population de croître. Il prône aussi l'arrêt de toute aide aux nécessiteux, en opposition aux propositions de William Godwin qui souhaite généraliser l'assistance aux pauvres. MICRO-ORGANISME : Un micro-organisme ou microbe est un organisme vivant, généralement invisible à l'œil nu, qui ne peut être observé qu'à l'aide d'un microscope. Les microorganismes sont représentés par diverses formes de vies dont les bactéries, certains champignons microscopiques et les protistes ; des plantes microscopiques (appelées algues vertes) ; et des animaux tel que le plancton, le planaire et l'amibe. Certains microbiologistes incluent les virus mais d'autres ne les considèrent pas comme des êtres vivants. MUTATION GENETIQUE : Une mutation est une modification de l'information génétique dans le génome d'une cellule ou d'un virus. C'est donc une modification de la séquence de l'ADN, ou bien dans l'ARN pour un virus à ARN. C'est l'une des causes principales de l'évolution des espèces. Selon la partie du génome touchée, les conséquences d'une mutation peuvent varier. Une mutation ne sera héréditaire que si la cellule mutée forme un nouvel organisme. Dans ce cas elle permettra éventuellement l'évolution de l'espèce. MYALGIE : douleur musculaire. NOSOCOMIALE : se dit d'une infection contractée lors d'un séjour en milieu hospitalier. PANDEMIE : épidémie touchant plusieurs continents ou le monde entier. Exemples de pandémies historiques : choléra, peste, variole, grippe espagnol, SIDA... Les autorités sanitaires ont défini 6 niveaux d'alertes pandémiques.
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PARTICULES AEROSOLS : particules présentes dans l'air. POLARITE NEGATIVE : chargé négativement. PROTEINE : macromolécule constituée par une très longue chaine d'acides aminés. SOUCHE : même virus ayant des aspects différents STERILISATION : action de détruire les toxines et les micro-organismes dans un local, un substances, ou un instruments chirurgical. SUBSTANCE PATHOGENE (AGENT) : qualifie ce qui provoque une maladie en particulier un germe capable de déterminer une infection. On distingue les bactéries dites pathogènes spécifiques, qui entraîne une maladie cliniquement définie (tuberculose, fièvre typhoïde...) des bactéries dites pathogènes opportunistes qui ne déclenchent des infections que chez les sujets immunodéprimés (sous immunodépresseurs). THERAPIE GENIQUE : Méthode thérapeutique utilisant les gènes et l'information dont ils sont porteurs pour traiter une maladie génétique ou pour modifier un comportement cellulaire. La thérapie génique est aussi envisagée comme une technique thérapeutique applicable à des maladies non héréditaires telles que le cancer ou le sida. Dans ces cas, la stratégie consiste à faire entrer dans les cellules malades (et dans aucune autre) un gène capable de les tuer. TOXINES : substance toxique produite par l'organisme. VECTEUR VIRAL : Les vecteurs viraux sont des particules virales véhiculant un génome artificiellement modifié en regard de celui de la souche virale dont le vecteur est dérivé. VIRIONS : particules virales complètes avec son enveloppe protéinique externe ou capside et sa molécule d'acide (ADN ou ARN) nucléique à l'intérieur.
VIRUS ARN : copie de la moitié de la molécule d'ADN (acide ribonucléique) ARN messager ou de transfert, a un seule brin.
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