Discours de Paris Claude Bartolone IDF humaine

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Discours de Claude Bartolone Paris, Halle Carpentier, 3 décembre 2015 Chère Anne, merci de nous accueillir dans ta ville, notre ville, la ville du monde entier, Cher Jean-Paul, Cher Bruno, mon camarade président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Cher Jean-Christophe, toi qui incarnes notre parti d’égalité, Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers amis, radicaux, écologistes, citoyens, Chers amis de toute la gauche ! Cher Manuel, notre Premier ministre, Mes très chers camarades, Merci, merci d’être venus si nombreux, si joyeux, dans cette salle qui, grâce à vous, grâce à votre musique, à vos clameurs, à vos couleurs, vaut pour moi tous les mots d’amour de la République ! Merci Anne, merci Manuel, pour vos mots, votre soutien, votre engagement qui me vont droit au cœur et nous rappellent que la gauche peut avoir ses teintes, ses nuances, mais qu’elle sait toujours faire bloc dans les grands rendez-vous. Et un grand rendez-vous, c’en est un. Franciliennes, Franciliens, les yeux dans les yeux, répondez-moi ! Voulez-vous gagner dimanche ? Franciliennes, Franciliens, voulez-vous que notre Région que nous aimons tant, voulez-vous que notre peuple, le 13 décembre, rencontrent son destin, qui est de vivre ensemble ?

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Franciliennes, Franciliens, voulez-vous que par notre vote, un mois après ce maudit vendredi 13, nous puissions dire à nos ennemis que nous ne baisserons jamais la tête, à nos adversaires qu’ils ne nous diviseront jamais ? Ensemble, c’est le cœur du message de notre campagne. Oui, l’Ile-de-France ne vit pas un doux moment. Le 13 novembre, la terreur, l’horreur et le fracas des armes ont endeuillé nos rues. Le 13 novembre, pendant quelques heures, nous tous ici, les yeux baignés de pleurs, la voix cassée, l’esprit enragé, nous avons senti le vide des grands gouffres. Certes, jamais le deuil ne se clôturera. Certes, pour longtemps, pour toujours, les visages de celles et ceux dont les assassins brisèrent le destin demeureront dans nos mémoires et visiteront nos nuits. Certes, parmi nous, souffrent des orphelins, des époux pour jamais séparés, des parents qui pleurent un enfant, des enfants qui pleurent un parent. Certes, aujourd’hui, ce soir, les blessés souffrent encore, et luttent pour retrouver une vie apaisée. Nous leur adressons toutes nos pensées. Mais la France est debout. Nos institutions démocratiques ont répliqué. Les forces de sécurité, de soins et de secours ont réagi avec vitesse, efficacité. Pour sauver des vies, pour continuer à vivre dans un pays libre, nos habitudes de sécurité collective évolueront, c’est une évidence. Et j’aimerais que tous ensemble, ici ce soir, nous rendions hommage à notre Président de la République, François Hollande, qui par son sang-froid, son souci de l’intérêt général, sa précision de réaction, nous remplit de fierté. Tous ces chefs d’Etat qui sont venus à Paris pour l’ouverture de la Conférence climat, la COP 21, sont venus aussi pour soutenir la France et une certaine idée de l’art de vivre en République. Page 2 sur 16


Le peuple francilien a réagi avec héroïsme, l’adversité l’a trouvé prêt, la République au cœur, la Marseillaise aux lèvres. Les lieux attaqués incarnaient un art de vivre, des moments de bonheur, de cohésion, de discussions, de doux regards, d’affection. Les fusillades ont interrompu des éclats de rire. Jamais nous n’oublierons, jamais nous ne pardonnerons. Mais vous êtes là. Nous sommes là. Face aux esprits convaincus que l’avenir ne nous réserve qu’égoïsme, individualisme et indifférence, nous avons montré que si la tempête se lève, l’équipage est debout, plein de générosité, de bienveillance, de solidarité, car nous sommes unis, nous sommes la France, nous sommes la République. En ces temps de tempête, il faut savoir tenir le cap, barrer fort et n’oublier personne. N’oublier personne, c’est notre tâche. Dimanche, il s’agira, tous, collectivement, d’être à la hauteur de ce que l’avenir nous demande de faire. Nous avons un rendez-vous avec les Franciliens pour améliorer leur vie quotidienne, leurs transports, leur sécurité, l’éducation de leurs enfants. J’en ai parlé pendant cette campagne, pendant des heures, des jours, des soirs, et vous m’avez patiemment écouté, vous avez travaillé avec moi, notre programme est là, commenté, étoffé, solide, efficace. Toutes mes propositions seront appliquées. Elles sont accessibles sur mon site, et vous les connaissez. Mais ce soir, mesurons pleinement l’enjeu. Je vous le dis : notre tâche est noble.

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La politique est, dans le monde contemporain, méprisée ou moquée parce que les Français ne croient plus dans notre capacité collective de changer la vie. Eh bien, cette fatalité, je veux la faire mentir, je vais la faire mentir, nous allons la faire mentir. I – Notre tâche est noble, parce que quand je vous vois, dans cette salle, vous, le visage de l’Ile-de-France, dans cette salle, je me dis : rien ne doit être trop beau pour vous. Et quand je vois à ma droite les femmes et les hommes qui osent, je dis bien qui osent, vouloir vous représenter, je me dis une chose simple, toute simple : ils ne sont pas dignes de vous ! Et je pense à celles et ceux qui osent usurper le prestige du parti du général De Gaulle ! Je pense à celles et ceux qui n’ont plus rien de commun avec la droite républicaine qui demeurait tout de même fidèle, jadis, à l’idéal républicain ! Je pense à celles et ceux engagés, empêtrés jusqu’au cou dans une dérive d’extrême-droitisation qui les disqualifie aux yeux de tous les amoureux de la liberté ! Ecoutez-les ! Non pas pour les moquer, non, mais pour prendre la mesure de l’Ilede-France qu’ils souhaitent, pleine de murs, de barrières, d’exclusions ! Une Ilede-France de la jalousie, de la méfiance, du ressentiment, et oui, de la violence et de la haine ! Et les centristes ? Où sont-ils, les centristes ? Comment acceptent-ils cette dérive ? Où sont leurs idées ? Mme Jouanno, où est-elle ? Faut-il la porter disparue, et appeler Jacques Pradel ? Je le dis aux centristes, je les interpelle avec respect, mais avec véhémence : mais que faites-vous avec eux ? Vous n’avez rien de commun avec ces gens-là !

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Haïssez-vous les uns les autres à l’extrême-droite, Méfiez-vous les uns des autres à droite, ce ne sont pas des programmes, ce sont des doigts pointés, ce sont des menaces ! Ils veulent que les réfugiés ne soient plus soignés, ils veulent que l’hôpital les refuse aujourd’hui, et demain, pourquoi pas les pauvres ; ils veulent que l’économie ne soit plus un instrument pour créer de la valeur pour tous, mais de la rente pour quelques-uns. Leurs valeurs ne sont plus les nôtres, leurs valeurs ne sont même plus celles du centre, leurs valeurs sont dangereuses. S’ils occupent la Région, ils déchireront l’Ile-de-France ! S’ils occupent la Région, ils rendront la vie encore plus dure ! - Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont supprimé 13 000 emplois dans la sécurité entre 2007 et 2012. Alors qu’ils ont retiré les forces de polices de nos quartiers et supprimé les Renseignements généraux (qui nous auraient été tant utiles), sa candidate vient parler de la sécurité des franciliens ? - Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont supprimé 80 000 postes d’enseignants, et sa candidate parle d’autorité ? De mérite ? - Nicolas Sarkozy, aujourd’hui, veut, dans son projet, supprimer 200 000 postes d’enseignants, et sa candidate parle de culture ? D’apprentissage ? D’excellence ? - Nicolas Sarkozy, cette semaine, veut réduire les impôts sur les riches de 20%, en mutilant les services publics et l’intérêt général, et sa candidate parle de justice ? De service ? De dette ? Réveille-toi, peuple de gauche ! Réveille-toi, peuple de gauche ! Ils parlent de féminisme, d’égalité, alors que la contestation du planning familial est un refrain de leurs réunions, alors que le choix de l’école public est assimilable,

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dans des déclarations publiques, à un camp de concentration ! Pauvre Sophie, que d’horreurs peut-on dire en utilisant ton prénom ! La vraie cause du choix de M. Sarkozy de choisir Les Républicains pour son parti est à trouver ailleurs, et bien au-delà des frontières de notre République. Le modèle de la candidate de M. Sarkozy, c’est la républicaine Sarah Palin, et pas le général De Gaulle. D’ailleurs, au lieu des Républicains, je proposerai à M. Sarkozy d’être encore plus sincère avec ses militants et de proposer Parti du Thé comme nom de son nouveau parti, section française du Tea Party américain. Vous en doutez ? Vous trouvez que j’exagère ? Regardez les listes sarkozystes d’Ile-de-France, regardez les militants de la Manif pour tous, recyclés en candidats bon teint. Regardez-les, ces candidats de droite et d’extrême-droite faire des génuflexions aux meetings de la Manif pour tous pour obtenir sa bénédiction. Regardez-les accueillir sur leur liste une certaine Raphaëlle de Monteynard qui tweete, je cite « Aujourd’hui en France, 200 000 enfants par an sont tués à cause de cette loi sur l’IVG ». Regardez-les, les misogynes, les homophobes, les nostalgiques d’un Ancien Régime périmé, les nostalgiques de la France des bals pour les riches et des corvées pour les pauvres, les idéologiques de la féodalité, les amoureux des contraintes de droit divin, pour que plus personne ne sorte du destin qui lui a été assigné à la naissance ! Que fera-t-elle, la candidate sarkozyste, avec de tels alliés ? Ce discours, cette action, ces comportements, ces menaces, bref, cette philosophie a un nom : le Clientélisme.

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Alors, que tout le monde ici se lève et fasse un serment à l’Ile-de-France ! Non, non, et non, la Manif pour tous et ses folies réactionnaires ne feront jamais la conquête de notre Ile-de-France ! Alors oui, et je le dis à tous ceux qui hésitent encore pour dimanche. Dans cette élection, quelqu’un ment. Quelqu’un ment sur la sécurité, sur la culture, sur la laïcité, sur les droits des femmes, sur la lutte contre les discriminations ! Dimanche, les urnes appellent la vérité, et non pas l’hypocrisie et le mensonge ! II - Non, l’Ancien Régime ne reviendra pas. La France a trop connu de Restauration. C’est d’un contrat social dont elle a besoin, un contrat d’égalité. Vivre ensemble, avoir confiance en l’autre, y voir une sœur, un frère de destin, un concitoyen, c’est là la grandeur de notre entreprise collective. Ecoutez les discours de cette élection régionale ! Ecoutez-les ! Qui représente les ouvriers, les employés, les salariés ? Qui représente les retraités, les veuves, les mères célibataires ? Pensez-vous que ce sont les gens du camp d’en face qui faciliteront votre vie quotidienne ? Avec les économies qu’ils veulent faire (400 millions), leurs projets connus (le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux), leurs alliés (les fondamentalistes) leur projet réel n’est même pas avouable. Au lieu de vous dire qu’ils annuleront le passe navigo unique, dont ils n’ont jamais voulu ; qu’ils annuleront le pass contraception, qu’ils supprimeront les actions prévention Sida, qu’ils supprimeront les subventions aux associations culturelles (tout cela, ils le feront), ils jouent de la flûte sur les routes de notre Région. Regardez ce qu’ils ont fait de la France avec Sarkozy… Regardez ce qu’ils ont fait des villes et des départements qu’ils ont arrachés… Imaginez ce qu’ils feraient de notre région… Page 7 sur 16


Oui, deux projets s’affrontent. Oui, se confrontent deux visions du monde. Lisez les programmes, écoutez les déclarations. Puis regardez le travail de nos équipes, de nos militants. Un pacte d’égalité répond à leur pacte d’obscénité sociale. A des slogans pour opposer répondent des propositions pour rassembler. Je me présente à vos suffrages pour représenter le peuple d’Ile-de-France. Pour construire ensemble une Ile-de-France humaine. Partout où il vit, partout où il travaille, partout où il souffre, partout où il s’inquiète pour ses enfants, partout où il s’occupe de ses anciens, partout où bat un cœur francilien, c’est là que nous devons porter nos efforts. Mon arme contre l’extrême-droitisation, ce n’est pas de culpabiliser les gens ; mon arme, c’est mon programme, c’est donc un choix de société : c’est-à-dire une politique d’égalité, que cela soit sur le logement ou les transports. C’est-à-dire une Ile-de-France humaine. La Région n’est pas l’Etat, bien entendu, mais elle dispose de leviers puissants. Elle est un propulseur, une volonté, un diffuseur d’énergies, un accélérateur d’égalité. Soucieuse du progrès social, elle se tient aux côtés des salariés parce que l’entreprise, ce n’est pas le jouet des rentiers, c’est un bien commun. Garante du développement économique, elle sait que la vitalité d’un territoire ne s’exprime jamais sans une profonde cohésion sociale et sans solidarité territoriale. La Région est la mieux placée pour savoir quel territoire peut contribuer, quel secteur favoriser, implanter, concevoir et où le faire. Mon levier, c’est l’encadrement des loyers partout en Ile-de France, parce qu’aujourd’hui on assiste à un véritable nettoyage social. Mon levier, c’est le respect des obligations de construction de logements sociaux dans les communes, ou alors, plus un euro de la part de la Région ! Page 8 sur 16


Mon levier, c’est notre vision de la culture, la culture qui doit pénétrer les quartiers, partout, jusqu’à chez vous, partout où la vie s’exprime. Les talents sont souvent si mal utilisés en Ile-de-France, alors qu’ils ne demandent qu’à fleurir ! Une Ile-de-France plus humaine, c’est extraire le citoyen, le travailleur, la famille, de la vie quotidienne contrainte, c’est enchanter la ville, réveiller la vie, faire en sorte que l’artiste aide le citoyen à s’approprier la ville. En un mot, l’art ne doit pas être séparé de la vie. Il ne doit pas, jamais, devenir un divertissement pour classes supérieures ou moyennes, il doit enrichir l’imaginaire de tout le monde. Trop de Franciliens pensent que le patrimoine est au centre-ville, que l’art contemporain demeure une prestation élitiste, que les artistes obéissent à une logique marchande, que l’art n’est plus un service public. Une Ile-de-France humaine, c’est une Région où tout le monde est égal devant les beautés et les délicatesses, c’est une Région où la culture n’est pas un bien marchand, mais un droit de la citoyenneté. Mon levier, c’est en finir avec toutes les discriminations, assurer l’égalité partout, dans les entreprises, les administrations, les formations ! Mon levier, c’est m’engager avec toutes les énergies contre le racisme et l’antisémitisme qui souillent notre sol, qui salissent notre contrat social ! Nous n’accepterons aucun acte, aucune parole, aucune trace d’antisémitisme dans l’Ile-de-France des Lumières ! Mon levier, c’est d’être aux côtés de nos compatriotes de culture musulmane quand ils sont calomniés, quand ils sont amalgamés et stigmatisés. Il n’y a pas plusieurs catégories de Français, la République est indivisible et elle protège tous ses enfants !

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Mon levier, c’est tout faire pour que nos compatriotes ultra-marins, comme le disait le regretté Aimé Césaire, se sentent des citoyens « à part entière » et pas entièrement à part. Mon levier, c’est agir pour l’égalité, quand nos adversaires, encore il y a quelques heures, déclarent vouloir couper les subventions aux associations de lutte contre l’homophobie. Face à cette régression, face à cet obscurantisme, je veux assurer aux associations militant pour les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles de tout notre soutien. Nous serons toujours, toujours avec elles, nous serons, dans la lutte pour la lumière, toujours de leur côté ! Mon levier, c’est injecter de la vitalité dans le tissu industriel et économique de tous nos quartiers. La Région peut tant de choses, dans la structuration aéronautique, dans l’accompagnement des PME, des écoles numériques, des sites de recherche, où les étincelles d’intelligence ne s’allument pas toutes seules, mais à partir d’un terreau à planter, à ratisser, à semer ! Choisir un métier est un des moments les plus exaltants dans une vie ; je veux que ce moment soit vécu pleinement, sans mutilation, sans impuissance, pour tous les jeunes Franciliens ! Mon levier, ce sont toutes les initiatives qui exalteront la collectivité, l’intérêt public ! Dès avril, dans mon rapport sur l’Engagement citoyen et l’appartenance républicaine, j’avais proposé un service civique. En attendant qu’il soit obligatoire, je le veux régional. Un service de six mois, qui donnerait à la jeunesse le goût de l’action, le goût d’aider, le goût de la collectivité, le goût de l’autre.

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Mon levier, c’est la social-écologie enfin réalisée en Ile-de-France. Je mettrai en place une critérisation des actions régionales sur des bases écologiques sans concession, avec, comme seul objectif, comme seul idéal, comme seul horizon, l’air, les odeurs, la santé, le bonheur de nos enfants et de nos petits-enfants ! Leur alimentation dans les cantines vivra une révolution verte, une ceinture maraîchère entourera et irriguera notre territoire. Et nous réussirons à enfin décider d’une écotaxe poids-lourds en transit pour moderniser nos transports du quotidien. Je ne vous détaillerai pas nos 160 propositions, elles sont dans notre livre. Nos actions sur les transports, je vous les ai décrites avec précision : le 24 h sur 24, la mise à niveau d’un réseau plus confortable, plus connecté, plus régulier, un plan sécurité avec la création d’une police des transports, notamment pour la sécurité des femmes. Toutes ces mesures seront appliquées. Mais je connais l’Histoire, et je pressens l’avenir. Comme toujours, notre ambition a une condition absolue : l’union nécessaire des forces populaires pour la victoire ! La gauche unie, la gauche réunie, la gauche incarnant le mouvement, le progrès et l’action. Nous l’avons préfigurée au 1er tour avec les radicaux, les écologistes, le MRC, le Front démocrate, les progressistes. Nous la renforcerons au 2ème tour. Car, en Ile-de-France, on a des espoirs communs et des ambitions en partage. C’est la clef des victoires, c’est la clef du changement, c’est la clef de l’amélioration, ici et maintenant, de la vie quotidienne ! Les forces populaires, les énergies populaires, le génie populaire, doivent s’unir pour que le peuple, enfin, se retrouve chez lui. Je ne vous appelle pas au vote utile, je vous appelle au vote essentiel.

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Dans les moments historiques où les peuples interrogent l’avenir, où les groupes d’intérêt, où les avidités, les cupidités, menacent l’unité sociale, les citoyens oublient le superflu et se concentrent, se condensent, et se retrouvent. Le peuple d’Ile-de-France n’a de leçon à recevoir de personne, et il est temps que l’on parle pour lui ! Alors il faut voter ! Voter, c’est résister. Et je m’adresse aux abstentionnistes. Au nom de la gauche, au nom d’une Région qui incarne notre gauche, où l’on peut aller et venir, s’aimer et revenir, éprouver une liberté si belle et si précieuse, ne pas aller voter, c’est faire sourire le Front national. Ne pas aller voter, c’est faire un cadeau à la droite, un cadeau à sens unique, car elle ne vous le rendra jamais. A un moment historique où notre vote concerne la Région mais aussi, après le 13 novembre, autre chose, où notre vote envoie un message à adresser à nos amis et ennemis qui nous regardent, à un moment où les électeurs de gauche retrouvent leur fierté, les forces de gauche doivent être au rendez-vous. Je m’adresse aux abstentionnistes parce qu’au-delà des détails et des mesures, je sais pourquoi je suis devant vous ! Parce que je suis de gauche, que j’aime la gauche et que je sais que la gauche, c’est le progrès, c’est la volonté ! La gauche, c’est avant tout, et toujours, le camp politique, intellectuel, philosophique, de la libération. De la libération des contraintes, de la libération des cadences, de la libération des servitudes. La gauche, c’est aimer l’école, l’école publique que trop d’esprits abandonnent, c’est aimer les élèves de l’école publique, avec leurs histoires, leurs aspirations, leurs origines, leurs droits à nous côtoyer, à nous parler, à nous répondre. La gauche, c’est aimer ces blouses de médecins et d’infirmiers qui sauvent des vies avec la Sécurité sociale, toutes les vies, et pas seulement celles qui ont une carte bleue bien chargée.

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La gauche, c’est aimer ce « je-ne-sais-quoi » d’indéfinissable, que les philosophes, les écrivains, les poètes, les musiciens, chercheront à décrire toutes leurs vies dans leurs œuvres, qu’on ne sait pas bien appeler, mais qu’on sait si bien sentir, faire palpiter, respirer en nous, les socialistes, les écologistes, les radicaux, les communistes, les gens de gauche, ce quelque chose qui est peut-être l’amour, oui, l’amour, l’amour du peuple ! L’amour du peuple sans lequel l’égalité est une chimère, sans lequel la liberté est un privilège, sans lequel la fraternité est une méfiance. L’amour du peuple, l’amour de l’autre, qui ont donné à la République française sa beauté indestructible, et qui nous donneront toujours l’énergie de ne jamais, jamais, désespérer. III – Alors debout la gauche ! Aux urnes la gauche ! La reconquête commence aujourd’hui. Ne nous trompons pas d’enjeu. La droite et l’extrême-droite veulent faire de cette élection un test et un marchepied pour la présidentielle. Les laisser gagner, c’est dérouler le tapis rouge à Sarkozy et Le Pen pour la présidentielle. Tout le monde ici, tout le monde en Ile-de-France sent que quelque chose de grand se joue en ces moments cruciaux, charnières. Quelque chose change. Les réactionnaires voudraient une autre France, où l’on consent des emplois à 500 euros, où les écoles privées seraient la norme, où la Sécurité sociale serait refusée à qui ne montre pas patte blanche, où des territoires entiers seraient considérés comme laborieux, suspects, dangereux, où l’avortement ne serait plus un droit absolu et remboursé, où l’on ne pourrait pas aimer comme on veut, où la solidarité ne serait pas un mot qui mobilise, où les services publics seraient des ruines du passé.

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Pourquoi, en effet, payer pour des territoires qui aspirent à l’égalité républicaine, si l’on est né dans des territoires où surtout, rien ne doit changer, et surtout pas les élites, et surtout pas les rentes ? Oui, pourquoi ? Eh bien je vais vous répondre. Parce que nous sommes la France, parce que nous sommes la République. Parce que ce sont les services publics qui ont fait de ce territoire un écrin pour talents. Par les transports, les solidarités, les écoles, les hôpitaux, les forces de sécurité. Il suffit de regarder, d’ouvrir les yeux dans les rues, les places, les avenues. Parce qu’au fond de chaque Francilien, il y a un rêve, une volonté, une aspiration vers ce qui fait l’honneur des pensées politiques et qui est le socialisme populaire. Dimanche prochain, aux urnes Citoyens ! La reconquête passe par l’Ile-de-France. La reconquête des cœurs, des esprits, des convictions, des crédibilités. La reconquête de l’espoir, la reconquête de l’union des forces populaires ! Nous avons, nous peuple francilien, une occasion historique unique d’affirmer dimanche la ligne politique des intérêts populaires ! Elle est claire : protection, émancipation, libération. Aux urnes Citoyens ! L’avenir est nouveau, il peut être surprenant, mais il n’est pas indomptable à qui sait regarder, analyser, et aimer le peuple. Tous ensemble, nous pouvons démocratiser l’avenir ! Tous ensemble, nous pouvons être plus heureux, contraindre la vie à être plus humaine, aimer notre idée, notre future réalité d’une Ile-de-France humaine ! Aux urnes Citoyens ! (Conclusion) - A ma droite, on aboie. A mon extrême-droite, on mord. A gauche, on se rassemble. L’unité de la gauche, nous la ferons. Sans elle, rien n’est possible, et le peuple doit se lever uni devant les défis qui nous attendent.

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Contre la droite, nous serons intraitables, car leur projet n’est pas digne de la souffrance que nous avons ressentie au lendemain du 13 novembre, et que leur dérive brutale conduira à des fractures douloureuses qui serviront le projet de ceux qui veulent nous opposer. Chez nous, au sein de la gauche populaire, nous proposons. Nous proposons de cimenter le contrat social car nous aimons la vie. Et nous voulons que la vie de tous soit meilleure, soit plus belle, plus pure, plus tranquille. J’améliorerai la vie en Ile-de-France, je le promets non seulement devant vous, mais devant tous les gens qui souffrent. J’améliorerai la vie en Ile-de-France, je le promets devant les millions de travailleurs qui tous les matins soupirent en prenant leur transport et ont droit au bonheur ! J’améliorerai la vie en Ile-de-France, je le promets pour nos enfants, leurs enfants, et toutes les consciences qui s’éveillent. J’améliorerai la vie en Ile-de-France, je le promets pour faire sauter tous les plafonds de verre qui coupent les ailes des talents ! J’améliorerai la vie en Ile-de-France, je le promets pour ces enfants, ces jeunes, ces adultes, ces travailleurs, qui un jour sont arrivés sur le sol francilien et qui avaient un peu peur d’un ciel bas, d’une rue incertaine, d’un travail qu’il fallait trouver, d’une famille qu’il fallait nourrir. Sur ce sol francilien, sur ce sol de liberté, de fraternité, peu importe le temps qu’il fait, peu importe ce qu’on a connu, peu importe d’où on vient. Ici, depuis longtemps, et pour l’éternité, si la maladie a des médecins, si l’ignorance a des enseignants, si les turbulences de l’air ont des pilotes, les malheureux ont la République, et en République, ils doivent parler en souverains.

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J’améliorerai la vie en Ile-de-France, je le promets pour les ouvriers virtuoses qui construisent les immeubles de l’âge social-écologique, pour les infirmières magiciennes qui apaisent les souffrances, pour les enseignants qui éveillent les intelligences, pour les chercheurs, les ingénieurs qui inventent notre avenir, pour les équipes, les essaims merveilleux de Rungis, d’Orly, de Roissy, de Saclay, des camionneurs aux maraîchers, des bagagistes aux standardistes ! Je le promets pour les cheminots, les conducteurs des bus, des métros, qui nous prennent par la main et nous mènent à bon port. Je le promets pour les artistes, les musiciens, tous ceux qui nous élèvent l’âme, qui éclairent les étoiles ! Je le promets pour tous les gens qui espèrent une vie meilleure dans les huit départements de l’Ile-de-France. Je le promets parce que je le sais et parce que j’y crois. Je le promets parce qu’impossible n’est pas francilien. Je le promets parce que le peuple d’Ile-de-France nous convoque, que la gauche a rendez-vous avec lui, je le promets parce que nous, peuple de gauche, avons rendez-vous dimanche avec l’Histoire, avec notre Destin, avec la République ! Vive Paris ! Vive la gauche ! Vive la République ! Vive l’Ile-de-France humaine !

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