Communiqué 2013 07 27

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Communiqué de presse - 27 juillet 2013 Reconstruction du barrage des Plats dans la Loire : et si le Syndicat des Barrages de Firminy sortait de l’âge de pierre ?

Les barrages : une vieille complicité entre les hommes et l’eau Depuis qu’ils ont inventé l’agriculture, il y a 7000 ans, les hommes construisent des barrages. Ceux-ci ont d’abord permis de sécuriser l’approvisionnement en eau, donc en nourriture, favorisé le développement des cultures et des communautés humaines. Ils ont ensuite servi pour l’énergie, la navigation. Les hommes entretiennent une vieille complicité avec ces ouvrages, indispensables pour assurer divers usages de l’eau. Seulement voilà. Leur accumulation sur quasiment toutes les rivières du monde pose un défi majeur à nos sociétés. Ce problème est si sérieux que l’Europe a lancé, en 2000, la Directive Cadre sur l’Eau obligeant les Etats membres à restaurer et protéger leurs dernières rivières intactes. Dans l’espace européen, la construction de barrages sur les écosystèmes en très bon état écologique est désormais interdite. Ailleurs, les Etats-Unis ont lancé un programme d’effacements de barrages de grande ampleur. L’association American Rivers a dénombré que, en un siècle, les USA ont enlevé 1200 barrages inutiles. Dans l’Etat de Washington, les Américains finissent d’enlever le grand barrage de Glines Canyon, sur la rivière Elwha (50 mètres de hauteur). Ce pays est en train de devenir un leader en matière de restauration des fleuves et, aujourd’hui, dans le cadre du projet de « Wild and Scenic Rivers », 250 rivières sont protégées de tout aménagement inutile et appartiennent définitivement au peuple américain. Dans ce domaine au moins, ce pays évolue dans la bonne direction. Il transmettra aux générations futures un « capital rivières » pour partie préservé et restauré. Construire des barrages, oui, aménager les fleuves, oui, mais quand il n’y a pas d’autres solutions. L’heure est à la réparation, les temps qui se sont ouverts à la restauration.

Barrage des Plats : un Syndicat des Barrages resté à l’âge de pierre En dehors de la Chine, de la Turquie, du Brésil et de quelques autres pays qui continuent d’artificialiser sans vergogne leurs rivières, le mouvement mondial est donc à la protection et à la restauration des fleuves. Et la France est dans le mouvement. Sur le bassin de la Loire, avec le Plan Loire Grandeur Nature, notre pays démontre sa capacité à aller dans la nouvelle direction. Même en région parisienne, sur l’Yerres, dans l’Essonne, les élus locaux ont lancé un important programme de restauration de leur capital rivière pour sortir du paradigme de la « rivière domptée, calmée, asphyxiée et transformée en un joli miroir verdâtre mais moribond ». Mais, dans la Loire, le Syndicat des Barrages, et la ville de Firminy en particulier, font de l’obstruction. Non seulement ils n’ont pas compris que les temps sont à la restauration, mais ils ont lancé sur la Semène le chantier d’un grand barrage qui sur le fond et la méthode relève de l’âge de pierre. Revue de détail.

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Enter dans la modernité, celle de la réconciliation des hommes et des fleuves C’est comme si les élus du Syndicat des barrages en étaient restés au moteur à vapeur, aux pantalons rouge garance pour les soldats de la Première Guerre Mondiale ou encore à une pratique de l’âge de pierre pour l’aménagement des rivières. Ils n’ont pas vu passer le train du changement, refusent les nouvelles idées émergeant autour de la gestion durable de l’eau. Ils sont dans le déni de la mutation en cours, imposée par la crise sociale, économique et écologique. Pour la Semène, regardons vers l’avant, pas vers l’arrière. Faisons évoluer les mentalités. Ne laissons pas quelques élus dépassés couler du ciment triste dans l’habitat des loutres, des moules perlières, des écrevisses à pied blanc, des truites farios.

Arrêtons le chantier des Plats.

Plus d’infos sur www.loireamontvivante.fr Album photo (CC) sur bit.ly/14jznEw Contacts : Antoine Lardon : Fédération de Pêche de Haute-Loire - 04 71 09 09 44 - antoine.lardon@wanadoo.fr Alain Bonard : Frapna Loire - 04 77 41 46 60 - bonard.alain@gmail.com Martin Arnould : WWF France - 06 15 41 68 62 - marnould@wwf.fr Solange ménigot : CDAFAL 42 - 04 77 33 98 08 - cdafal42@free.fr Philippe cochet : Président Nature Haute-Loire - nature.haute-loire@orange.fr

Imprimé par nos soins - Ne pas jeter sur la voie publique

1. Pour imposer l’autorisation de construction, ils ont saboté le processus de création d’un réservoir biologique sur l’ensemble de la rivière, processus impulsé par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne. 2. Dans le design de l’ouvrage, ils ont oublié d’inclure le transfert des sédiments de l’amont vers l’aval, pourtant obligatoire. 3. Ils ont également omis, c’est un détail sans doute, la rivière de contournement ou l’échelle à poisson pour la montaison des poissons migrateurs. 4. Il n’y a non plus aucun dispositif pour faire dévaler les jeunes truites, vairons, un jour peut-être les saumons. 5. Ces mêmes élus ont négligé d’organiser les débats obligatoirement longs et complexes pour expliquer leur projet : une ou deux réunions publiques ont suffi. 6. Le Syndicat des barrages n’a également fourni aucun modèle économique permettant de justifier ce choix : les contribuables paieront. 7. Naturellement, le Syndicat n’a pas dit aux élus et à la population de St Genest Malifaux, la commune sur laquelle sera située la future retenue que toutes les activités aquatiques seraient interdites sur le réservoir d’eau potable, sujette à une réglementation draconienne. 8. De même, rien n’est encore stabilisé pour que toutes les fermes du secteur passent à l’agriculture biologique, seul moyen de garantir l’absence d’apports de nitrates, phosphates, pesticides qui dégradent la qualité de l’eau dans les retenues d’eau stagnante.


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