Communiqué de presse 31 janvier 2012 Projet de reconstruction du barrage des Plats, sur la Semène : 6 millions d’euros d’argent public pour un projet à contre courant ? En 2005, suite à une vidange précipitée, qui s’était faite au prix de dommages écologiques et économiques importants pour la Semène, le barrage des Plats, sur la commune de St Genest Malifaux dans la Loire, a été percé. Depuis, cette rivière, qui serpente dans les départements de la Loire et de la HauteLoire, est la seule du bassin stéphanois à couler quasiment librement, depuis sa source dans le PNR du Pilat jusqu’à sa confluence dans le fleuve Loire. De ce fait, la qualité de ses eaux, sa richesse biologique se sont beaucoup améliorées. La Semène est en train de devenir sur le bassin de la Loire, un modèle de cours d’eau renaturé, retrouvant ce « bon état écologique » vers lequel nous fait tendre, depuis 2000, la Directive Cadre sur l’Eau de l’Union Européenne. Un ouvrage facultatif, répondant à la vision de développement des années 50. Le barrage des Plats, construit en 1958, avait pour but de fournir de l’eau potable pour la croissance de Firminy et de son aire métropolitaine. Le barrage avait été fortement surdimensionné, les urbanistes prévoyant à l’époque 100 000 habitants en 2000. Or Firminy compte aujourd’hui 25 000 habitants. De plus, les 6 années pendant lesquelles le barrage n’a pas fonctionné ont permis de montrer que la question de l’approvisionnement en eau potable pouvait être assurée différemment, à partir d’autres réseaux. Pourtant le Syndicat des barrages, regroupant seulement 4 communes du territoire a décidé, sans débat public, sans études sérieuses des alternatives, de dépenser, en cette période de crise, 6 millions d’euros d’argent public pour le reconstruire. Mettre enfin en place une gestion qualitative de la ressource en eau. Les ONG du Collectif Loire Amont Vivante (CLAV), qui regroupe une quinzaine d’associations locales, régionales, nationales, sont convaincues que cet argent peut être mieux investi, sans faire payer encore une fois le prix fort à la nature. Il y a mieux à faire que couler le sempiternel béton, qu’appliquer les vieilles recettes dans un monde qui change et qui va devoir relever les défis des changements climatiques, de la conservation de la biodiversité, d’une transformation importante de l’économie de l’eau et des territoires ruraux. Le CLAV propose donc de lancer enfin, à l’échelle du département de la Loire, un département qui tourne depuis 15 ans le dos au Plan Loire Grandeur Nature, l’étude nécessaire sur les autres pistes permettant de garantir un approvisionnement en eau plus solidaire, plus écologique, moins coûteux et respectueux de ce bien public essentiel qu’est l’eau vivante. Les rivières de la Loire amont ont payé un très lourd tribut au développement économique non durable. Il est possible, aujourd’hui, de les épargner, de les restaurer. La Semène mérite d’entrer dans la Trame Verte et Bleue du Grenelle, et pas à nouveau dans un lit de béton.
Contacts. Alain Bonard Frapna Loire 04 77 41 46 60 bonard.alain@gmail.com Antoine Lardon Président de la Fédération de Pêche de HauteLoire Port. 06 07 16 42 79 antoine.lardon@wanadoo.fr Martin Arnould WWFFrance. Tél. 04 77 21 58 24 marnould@wwf.fr