Rivières sauvages Bulletin d’infos Avril 2011
n°51
Inscrire à neuf dans notre culture la naturalité des rivières et des fleuves.
Annecy, 20 mai : colloque fondateur du « Réseau de rivières sauvages ». Le « Fonds de dotation pour la conservation des rivières sauvages » a été créé à la fin 2010, après 3 années de gestation. Porté par divers acteurs privés et publics, il organise, avec le soutien du magazine Terre Sauvage, un colloque fondateur à Annecy le 20 mai prochain. Ce colloque est à destination de tous ceux, associations, services de l’Etat, agences de l’eau, établissements divers, élus, chercheurs qui s’intéressent à la question de la conservation des « derniers joyaux » de notre pays. Avec le soutien de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, de la Région Rhône-Alpes, il abordera les thèmes variés qui touchent à la naturalité des rivières : que protéger, à partir de quels critères, comment, avec quelles coopération, pour quelle création de valeur, avec quel modèle de développement durable local, à quelle échéance et quels liens avec les textes réglementaires existants, en particulier tous ceux qui découlent de la mise en œuvre de la DCE ? La journée sera lancée avec Philippe Roch, ancien secrétaire d’Etat à l’écologie de Suisse, ancien directeur du WWF Suisse et clôturée par Isabelle Autissier, présidente du WWF. Jean René Malavoi, Gilbert Cochet, Philippe Laforge, Anne Pénalba, Claire Cécile Garnier, Jean Paul Doron, des étudiants de l’Ecole Centrale de Paris pour la partie théorique ; pour les aspects pratiques, des représentants des PNR des Bauges et du Haut Jura, des élus qui ont porté des expériences de restauration préciseront les contours d’une initiative qui reçoit, partout, un accueil favorable. Le colloque, placé sous le patronage du MEDDTL, sera précédé par un workshop international organisé la veille avec le soutien du PNR des Bauges, entre acteurs de la conservation des rivières du massif alpin, ONG diverses et CIPRA. Bienvenue ! Inscrivez-vous. Site. Rens. www.rivieres-sauvages.com
Les nouvelles 1. Annecy, 20 mai : colloque fondateur du « Réseau de rivières sauvages ». 2. Ce saumon nommé désir. 3. Belo Monte : la justice au secours de l’Amazone 4. L’esturgeon et le saumon dans « Sciences, Eaux et Territoires ». 5. Atomic Rizzanese.
Ce saumon nommé désir. C’est le titre d’un DVD, qui retrace le travail de recherche de Béatrice Maurines, socioanthropologue au CNRS (Université Lumière / Lyon 2) et réalisé par Christian Dury, autour de l’effort de reconstitution d’une population viable de saumons sauvages sur le bassin de la Loire. Partant de la salmoniculture de Chanteuges, au départ sous maîtrise d’ouvrage du SMAT du Haut Allier, présidé par Guy Vissac, élu local qui a eu le courage d’assumer le lancement de cet ouvrage hors normes nationales, la chercheur déroule une histoire, celle d’un « désir collectif de saumon » qui débouche sur la création du Conservatoire National du Saumon Sauvage, outil à vocation internationale. Constitué en 2007 sous la forme d’une SCIC, une Société Coopérative d’Intérêt Collectif, cette entreprise de l’économie sociale et solidaire est d’abord au service du saumon sauvage, à travers une exigence qualitative de repeuplement qui est abordée dans le film. Mais le CNSS est aussi un instrument culturel, éducatif, de développement local et national, innovant sur le plan scientifique, technique avec par exemple l’installation d’un toit solaire de 800 m2 en 2007. Des interviews d’acteurs divers : Muséum National d’Histoire Naturelle, APS, WWF permettent de mieux apprécier la complexité de l’enjeu, et l’immensité du chemin accompli depuis 1994. beatrice.maurine@univ-lyon2.fr
Belo Monte : la justice au secours de l’Amazone. C’est une nouvelle qui rend heureux ceux qui se battent pour la protection et la restauration de la forêt Amazonienne (6,7 millions de km2) dont 17 % ont déjà été détruits en à peine 50 ans, entre autres pour édifier des barrages hydroélectriques géants. L’Amazone, c’est 30 millions d’habitants, plus de 280 langues différentes. C’est aussi 3500 espèces de poissons, 1 million d’espèces d’insectes, 1250 espèces d’oiseaux, 420 de mammifères… C’est donc, pour le WWF, une zone d’engagement prioritaire. « Ici, le plus grand bassin versant de la planète est une immense source de vie pour la forêt tropicale la plus vaste et la plus diverse du monde », écrit Francisco José Ruiz Marmojelo, responsable de l’initiative « Amazonie Vivante » du WWF. En dix ans de recherches diverses, plus de 1200 espèces nouvelles ont été répertoriées. Pourtant, le groupe français GDF-Suez n’hésite pas à construire un colossal « barrage écologique » sur la Madeira, un affluent en amont du fleuve et l’industrie des grands barrages, redevenue
arrogante depuis quelques temps (comme une certaine industrie nucléaire avant Fukushima) veut un autre barrage géant (11 000 MW, 26 milliards de dollars) sur le Xinghu, principal affluent de l’Amazone. Alstom, une autre entreprise française, qui a passé un contrat avec Norte Energia, le consortium entre les mains d’Electrobras, la compagnie publique d’électricité, est impliquée. Heureusement, Ronaldo Desterro, juge brésilien de l’Etat du Para,a stoppé le projet pour « carence de prise en compte des contraintes écologiques », malgré la licence accordée par IBAMA, l’agence de l’environnement brésilienne. www.wwf.fr • www.internationalrivers.org • www.amazonwatch.org
L’esturgeon et le saumon dans « Sciences, Eaux & Territoires », la revue du Cemagref. Le Cemagref vient de sortir le n° 3 de sa revue Sciences, Eaux & Territoires (disponible également en langue anglaise) intitulée « Politiques publiques et biodiversité : problématiques scientifiques, enjeux politiques et actions locales ». Éditée dans le cadre de l’Année internationale de la biodiversité, la revue s’interroge, à travers une trentaine de contributions, sur un possible « nouveau départ pour la biodiversité », comme le rappelle l’éditorial de Robert Barbault. Le WWF y a rédigé un article sur les carences des politiques publiques en matière de gestion des poissons migrateurs. Selon lui (et près de 20 années d’expériences diverses viennent étayer son propos), la capacité de l’Etat à assumer ses missions de conservation/restauration de la biodiversité, en particulier pour ce qui touche aux poissons migrateurs, a été plus que lacunaire. C’est normal : l’Administration a plus souvent fait les yeux doux aux aménageurs durs qu’aux aménageurs doux. Le passif accumulé, quand on analyse la situation des migrateurs dans le pays, est conséquent. Un virage est en cours, que nous reconnaissons, approuvons, soutenons bien volontiers, avec la « Statégie nationale migrateurs », le « Plan de restauration de l’anguille » ou encore la « Convention pour une hydroélectricité durable ». Mais, et le retard pris pour effacer Poutès en témoigne : les pesanteurs des acteurs publics sont encore réelles. Articles à télécharger : www.set-revue.fr - Rédaction : set-revue@cemagref.fr
Atomic Rizzanese. La tragédie de Fukushima nous éclaire sur les risques incalculables que le nucléaire fait peser sur l’avenir de nos sociétés. 25 années après Tchernobyl, la démonstration est faite que les réacteurs, y compris dans les pays les plus avancés technologiquement, sont intrinsèquement dangereux. Est-ce pour autant que la grande hydroélectricité est vertueuse ? Certes non, et nos sociétés commencent à reconnaître ses dégâts directs sur la biodiversité, entre autres problèmes, celui d’un lien inattendu entre grands barrages et radioactivité. Le chantier sur le Rizzanese vient de nous en offrir une illustration. Les 11 ouvriers embauchés par l’entreprise Razel Bec pour creuser le tunnel du barrage, ont tout simplement été licenciés du jour au lendemain, alors qu’ils étaient sous contrat pour toute la durée du chantier. Leur faute ? Avoir inhalé du radon, un gaz radioactif au taux exceptionnellement élevé dans les galeries souterraines granitiques. Les tunneliers n’avaient tout simplement pas été informés de leur exposition au radon et ont été licenciés sans autre proposition ni suivi sanitaire. L’ADRE s’était inquiétée des risques potentiels encourus par les ouvriers et la population, à cause de la présence fréquente de ce gaz toxique dans les sous sols granitiques. Voici la réponse d’EDF : « L’entreprise titulaire du marché des travaux dans la galerie a mis en place les dispositifs de prévention prévus par la réglementation comprenant bien évidemment l’information et le suivi des travailleurs concernés. Nous pouvons affirmer que les travaux n’induisent aucun risque ni pour la population, ni pour l’eau, puisque le radon se dégrade dès sa sortie du massif granitique ». Puisqu’on vous le dit. Tout ! Va ! Bien ! A lire, le rapport du WWF / Ecofys / OMA « The Energy Report : 100 % renewable energy by 2050 », janvier 2011, qui prévoit que l’essentiel de la croissance de la production d’ici 2050 viendra du solaire et de l’éolien. www.panda.org Rens. ADRE : Association de Défense du Rizzanese. Rita.scaglia@noos.fr
1 avril 2011 : 2e réunion parties de la Convention pour une hydroélectricité durable. Paris. 9-10 avril : Salon Pêche Nature Fillinges Haute-Savoie www.salonpechenature.com 13 avril : MEDDTL, présentation de l’étude alternative à Poutès ; 23 avril : nettoyage du Gave d’Oleron (SEPANSO, Surfrider, WWF, FNE, Slowfood, APQV), Jean-François Gaillard - Tél. 05 59 36 25 54 20 mai 2011 : Colloque sur la création du réseau de rivières sauvages à Annecy. Rens. www.rivieres-sauvages.com 21-22 mai 2011 : 2e édition du Pandathlon, Mont Ventoux. Rens. www.pandathlon.fr
Passez à Enercoop, l’énergie militante ! www.enercoop.fr
Juin 2011 : Tours. Séminaire : « La biodiversité du bassin versant de la Loire. Rens. Greulich@univ-tours.fr 2011 : 40 ans des réserves de biosphère. Catherine.cibien@mab-France.org 1 mai 2011 : Départ « Aventure Allier Loire Océan ». Descente de l’Allier vers l’océan, sur la route des jeunes saumons. Rens. www.fabiendocet.com www.aventure-allierloireocean.com 20-21 août : 10 ans du CNSS. « Un raid pour le saumon ». Langeac Nantes en canoë. Première étape d’un raid annuel de 850 km sur la route des tacons. Rens. sophiel@sbc-groupe.com
Coordination éditoriale : Martin Arnould, Chargé de programme « Rivières Vivantes » Tél : 04 77 21 58 24 - 04 78 27 39 95 (LYON) - marnould@wwf.fr Editeur : WWF - 1, Carrefour de Longchamp 75016 PARIS - Tél : 01 55 25 84 84 - www.wwf.fr
Document éco-conçu à imprimer si possible sur papier recyclé.
Calendrier.