LE MONDE DES
RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA
rtisans Gironde
Bimestriel n°78 • septembre-octobre 2010 • 1 €
ÉDITION
DOSSIER SPÉCIAL TRANSMISSION
OPÉRATION PREMIER EMPLOI PÉRENNISÉE P. 8
LARRIEU FRÈRES : PRÈS DE 400 ANS DANS SES FILETS P. 16
05 56 42 73 73 E T
S O N
R E S E A U
05 56 12 68 68
MERIGNAC 254, av. de la Marne
BOUSCAT
84, av.de la Libération
D ’ A G E N T S
05 57 89 11 50
ZI parc Bersol 1 Rocade sortie n°14
PESSAC
PEUGEOT SIASO BORDEAUX 05 56 23 76 76
60 avenue de Paris-LORMONT
RIVE DROITE
Prime à la casse
TRIPLEMENT(5)
www.siaso.peugeot.fr
P ANORAMA
D OSSIER TRANSMISSION-REPRISE Pour aborder ce seuil avec sérénité, le mieux est de s’y préparer à l’avance, techniquement et psychologiquement. Sinon, l’opération risque d’être bâclée. Et rien de pire que de laisser son entreprise en mauvaise posture… P. 29
Élections : interviews de Jean Lardin et Pierre Tountevitch. P 6 et 7
■ ÉVÉNEMENT 4 ÉLECTIONS DES REPRÉSENTANTS AUX CMA artisans, faites entendre votre voix 6 JEAN LARDIN, PRÉSIDENT DE L’UNION PROFESSIONNELLE ARTISANALE « Nos entreprises ne doivent pas être l’appendice de structures industrielles » 7 PIERRE TOUNTEVITCH, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE L’ARTISANAT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT « Le secteur ne doit pas vivre replié sur lui-même » ■ ACTUALITÉS 8 L’OPÉRATION PREMIER EMPLOI pérennisée! 9 DE LA CRAM à la Carsat 12 VIE QUOTIDIENNE DES APPRENTIS des conditions proches de celles des étudiants 13 VIV’EXPO 2010 les artisans et leurs bonnes pratiques environnementales à la rencontre des consommateurs
L’ATELIER COIFFURE À LANGON Étape clé de la reprise d’entreprise, l’accompagnement du nouveau dirigeant par l’ancien requiert que les deux personnes sympathisent. P. 33
S TRATÉGIES P RATIQUE
L’entreprise Larrieu Frères, installée à Bordeaux, a su diversifier ses activités suivant les époques. P 16
■ STYLE DE VIE 14 ENTREPRISES ARTISANALES CENTENAIRES leur savoir-faire traverse l’histoire 16 LARRIEU FRÈRES près de 400 ans dans ses filets ■ ÉCLAIRAGE FINANCEMENT DE SON ENTREPRISE 17 BESOINS COURANTS le banquier, un partenaire incontournable 20 FONDS DE GARANTIE un levier financier important 22 INNOVATION, EXPORT… des aides publiques à votre portée ■ 1 JOUR AVEC… 24 UN COIFFEUR des ciseaux à l’écoute des clients
■ PRATIQUE 34 L’EFFICACITÉ COMMERCIALE pour tous ■ BANC D’ESSAI 36 NOUVEAU RENAULT MASTER une gamme ultra-complète ■ MÉTÉO 38 BRÈVES et tableau de bord ■ FORUM 40 FILIÈRE VIANDE trois actions pour un secteur 41 FILIÈRE SERVICE la force des groupements
R EGARDS ■ PRESTIGE 42 VINCENT PILLET CRÉATIONS de la création à la réparation de beaux objets ■ OPINION 46 KARINE LE MARCHAND future animatrice de l’émission l’Espoir de l’année diffusée à partir d’octobre en prime time sur M6.
É DITO Le Président de la CMA de la Gironde a page de d couvertture d de ce magaziine largement complétée par le dossier est consacrée é aux él élections i de lla chamb h bre de métiers et de l’artisanat et de la chambre régi ré gion onal alee. Vou Vouss al alle lezz en eff effet et êêtr tree co conv nvié iéss à voter, par correspondance, dès la fin du mois de septembre jusqu’au 13 octobre. Au préalable, vous aurez reçu de la préfecture de la Gironde tous les outils l vous permettant d d’effectuer ff votre devoir civique, avec une notice explicative destinée à vous faciliter la tâche. Vous constaterez que les modalités de vote sont très simples et ont pour objectif d’éviter l’abstention. Ces élections sont très importantes pour l’artisanat girondin et aquitain. Ceux qui seront élus auront pour mission d’assurer votre représentativité et défendre vos intérêts auprès des pouvoirs publics et collectivités territoriales. Il est par conséquent primordial que vous vous mobilisiez tous pour donner à vos élus la plus grande légitimité possible. Elle sera le résultat de votre participation. Le recensement des votes, le dépouillement et la proclamation des résultats se dérouleront dans les jours qui suivent la fin du scrutin (le 13 octobre). Pour la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne, cette élection aura une dimension nouvelle puisque ces trois chambres départementales, ainsi que l’actuelle chambre régionale, se regrouperont dans un seul et nouvel établissement. Cette chambre de région mettra en commun ses services, son patrimoine pour réaliser des économies d’échelle, alléger la fiscalité et dégager plus de moyens pour les services de proximité aux artisans. De plus, son caractère régional permettra de peser plus fortement auprès de nos interlocuteurs politiques. Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques seront associées à cette dynamique au niveau des services dits « supports ». La première assemblée générale, dite constitutive, qui élira le président de région et son bureau, sera convoquée en novembre. Tel est le programme pour cette fin d’année, et je compte sur vous, chers collègues, pour montrer à nos gouvernants la force que nous représentons.
Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés de la Gironde. Le Monde des artisans n°78 – Septembre-octobre 2010 – Édition de la Gironde – Président du comité de rédaction des pages locales : Yves Petitjean – Rédacteur en chef pages Gironde : Ludovic Groult – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : ATC-ÉDIMÉTIERS, rédactrice en chef : Charlotte de Saintignon, Tél. 01 40 05 23 19, port. 06 82 90 82 24, e-mail : c.saintignon@groupe-atc. com – Ont collaboré à ce numéro : Florent Lacas, Ann-Karen Bartoszewski, Catherine Milou – Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC-ÉDIMÉTIERS, 137 quai de Valmy, 75010 Paris – Chef de publicité : Philippe Saint Etienne, Tél. 01 42 74 28 96, e-mail : p.saint-etienne@groupe-atc.com – Édition nationale : Directeur commercial Mathieu Tournier, Tél. 01 40 05 23 10, fax 01 40 05 23 24, e-mail : m.tournier@groupe-atc.com – Éditions départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.jonquieres@wanadoo.fr – Éditions départementales nord et est : François Bederstorfer, Tél. 03 87 69 18 12, fax 03 87 69 18 14, e-mail : f.bederstorfer@groupe-atc.com – Photographies : Laurent Theeten, responsable image – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication : François Grandidier – N° commission paritaire : 0311 T 86957 – Dépôt légal : septembre 2010 – Impression : Groupe Socosprint imprimeurs / 88000 Épinal - Certifiée PEFC CTP/1-013. Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
3
vénement Entre le 28 septembre et le 13 octobre, vous allez recevoir des bulletins de vote directement chez vous pour élire vos représentants à la chambre de métiers et de l’artisanat. Alors que l’organisation du scrutin vient d’être modifiée, voici comment et pourquoi voter.
ÉLECTIONS DES REPRÉSENTANTS AUX CHAMBRES DE MÉTIERS
Artisans, faites entendre
E
ntre le 28 septembre et le 13 octobre, vous allez élire simultanément vos représentants départementaux et régionaux dans les chambres de métiers et de l’artisanat pour une durée de cinq ans. Cette année, l’élection se fait en même temps pour les deux échelons. Une élection, c’est toujours un moment important de votre vie de citoyen. D’autant plus lorsque vous avez la possibilité de vous exprimer au niveau professionnel. Et les combats à mener sont nombreux : lutte contre le régime d’auto-entrepreneur et contre toute forme de concurrence déloyale, prorogation du taux de TVA à 5,5 % dans le bâtiment, soutien des artisans en période de crise à travers la médiation du crédit et un changement de comportement des partenaires bancaires…
férentes listes. Vous n’aurez qu’à prendre quelques minutes de votre temps pour renvoyer votre vote dans une enveloppe pré-affranchie
entre le 29 septembre et le 13 octobre minuit. En pratique, vous ne voterez qu’une seule fois – c’est un scrutin à un tour – pour une seule
Pas besoin de vous déplacer La liste des chantiers est longue et devrait donc vous inciter à voter. Et parce que tous les détails du scrutin vous seront envoyés par la Poste directement chez vous, vous n’avez aucune raison de ne pas vous exprimer. Concrètement, vous allez recevoir, courant septembre, un kit de vote et le programme des dif-
4
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Votez directement de chez vous en renvoyant par courrier votre bulletin dans une enveloppe pré-affranchie
5 bonnes raisons d’aller voter 1 Accomplir un acte citoyen et démocratique. Vous avez l’opportunité unique de pouvoir choisir vos représentants au niveau de votre entreprise. 2 Encourager et soutenir les artisans candidats qui s’impliquent et donnent de leur temps pour défendre l’artisanat. 3 Élire des chefs d’entreprises artisanales, spécifiques et représentatifs. Le fait qu’ils soient eux-mêmes artisans leur permet de mieux connaître et de comprendre vos besoins et problématiques. 4 Reconnaître le rôle des femmes dans l’artisanat. Le nouveau mode de scrutin imposant au moins un candidat de chaque sexe au sein de chaque tranche de 4 candidats (pour les 4 catégories d’activité que sont le bâtiment, l’alimentation, la fabrication et les services). 5 Montrer l’importance des entreprises artisanales. Vous serez entendu au plus haut niveau grâce à vos représentants qui auront plus de poids et de légitimité auprès des pouvoirs publics pour défendre vos intérêts et influer sur les orientations nationales et les décisions de développement local. Vous prouverez ainsi votre attachement au territoire rural et participerez au développement de votre activité et du secteur en général. Le taux de participation doit être à la hauteur de ce que l’artisanat représente dans le secteur économique.
ET DE L’ARTISANAT
votre voix 35 membres composeront les CMA au niveau départemental et 70 à 88 au niveau régional liste, sans modifier les noms ou leur ordre. Ceci puisque les sièges seront attribués aux candidats dans l’ordre de présentation sur chacune des listes. Dans un premier temps, la liste arrivée en tête se verra attribuer une prime : elle héritera de 50 % des sièges à pourvoir au niveau régional et de 30 % des sièges au niveau départemental. Les autres étant répartis entre toutes les listes à la proportionnelle.
Votre premier réseau d’appui Plus vous serez nombreux à voter, plus l’artisanat pèsera dans les décisions de développement local, les règlements et lois votés au niveau national, et mieux vous défendrez vos intérêts auprès des pouvoirs publics. Les chambres de métiers et de l’artisanat, administrées par vos futurs élus, représentent les intérêts généraux du secteur. Ces artisans élus vont, sur le terrain, porter les aspirations, les difficultés, les forces économiques de vos entreprises auprès des hommes politiques et des
collectivités territoriales. Ce sont des chefs d’entreprises artisanales, comme vous, qui connaissent donc la réalité du monde de l’entreprise. Proches de vous, les chambres de métiers et de l’artisanat mettent à votre disposition des missions d’accompagnement couvrant toutes les étapes de la vie de vos entreprises, de la création à la transmission, en passant par leur développement. Les CMA assurent des formations de qualité pour vous, votre conjoint et vos salariés. Elles animent les centres de formation et reçoivent également ceux qui ont le projet de créer ou de reprendre une entreprise, en plus des jeunes qui entrent en apprentissage. Donnez-leur les moyens de se doter de compétences et d’outils pour vous simplifier la vie, doper vos performances, vous aider à vous développer plus et mieux, et vous offrir des services correspondant à vos besoins en vous mobilisant pour le secteur et en votant à ces élections. L’avenir de la Première Entreprise de France est entre vos mains.
◼ Quelques avancées obtenues ces 5 dernières années ➜ Création de l’EIRL qui limite les conséquences personnelles en cas de faillite et protège le patrimoine privé des entrepreneurs individuels. ➜ Qualification obligatoire pour les auto-entrepreneurs et inscription au répertoire des métiers pour ceux qui exercent une activité artisanale. ➜ Reconnaissance du conjointcollaborateur par la création d’un statut et par le dégrèvement des charges sociales. ➜ Soutien des entreprises artisanales en période de crise. ➜ Pérennisation du taux de TVA à 5,5 % pour le secteur du bâtiment. ➜ Suppression de l’IFA et de la taxe professionnelle
◼ Qui peut voter ? Toutes les personnes inscrites ou mentionnées (conjoints) au répertoire des métiers au 13 avril 2010 peuvent voter. Soit les chefs d’entreprise, les dirigeants sociaux des personnes morales immatriculées au RM et les conjointscollaborateurs mentionnés au RM depuis au moins 6 mois à la date de clôture du scrutin, quel que soit le régime fiscal ou social et sans condition de nationalité.
◼ Dispositif média début septembre ➜ Campagne radio sur RTL, RMC et Sud Radio ➜ Campagne presse quotidienne régionale dans 53 titres
3 600 C’est le nombre de représentants aux chambres de métiers et de l’artisanat qui seront élus par les artisans au terme du scrutin.
Les résultats seront connus le 18 octobre Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
5
vénement UPA
L Lors des dernières élections aux chambres des métiers e de l’artisanat, en 1995, l’UPA a obtenu près de 80 % et des présidences et plus de 70 % des sièges d’administrateurs. Bilan par son président, Jean Lardin.
JEAN LARDIN, PRÉSIDENT DE L’UNION PROFESSIONNELLE ARTISANALE
« Les entreprises artisanales ne doivent pas être l’appendice de structures industrielles » Quel bilan tirez-vous de ces cinq années de mandature des 83 présidents UPA de chambres de métiers et de l’artisanat ? Il est globalement positif et conforme aux engagements des candidats élus en 2005. Nous avons obtenu la reconnaissance du statut de conjointcollaborateur, la protection du patrimoine personnel des entrepreneurs individuels, la pérennisation du taux de TVA à 5,5% pour le bâtiment, le développement de la formation professionnelle continue, non plus seulement pour les chefs d’entreprises mais également pour leur conjoint et leurs salariés. Nous avons soutenu les artisans pendant la crise. La maison France a tourné en partie grâce à l’artisanat. C’est une valeur sûre qui continuera à se développer si on ne met pas de bâtons dans les roues de nos entreprises. C’est dans ce but que nous revendiquons des politiques économiques favorables à nos activités plutôt que réservées aux entreprises du Cac 40.
Quels sont les points clés sur lesquels les chambres de métiers devront intervenir au cours des cinq années à venir ? Les chambres de métiers doivent
6
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
opérer un travail de fond sur leur rôle, qui n’est pas celui d’une simple administration, ni celui des organisations professionnelles (OP). Il faut redéfinir le travail de chacun pour qu’une réelle collaboration s’instaure entre les CMA et les OP. Il est nécessaire que les chambres de métiers soient dans une démarche de clientèle vis-à-vis des artisans et ne les traitent donc pas comme de simples administrés. Il leur incombe des missions régaliennes, à savoir la tenue exemplaire de l’état civil des entreprises, l’organisation et l’animation des formations initiale et professionnelle et la représentation des intérêts généraux de l’artisanat.
Quel est le message que vous souhaitez faire passer pour ces élections ? Notre ambition reste la même : développer des entreprises à taille humaine, capables de recruter sans délocaliser. Très proches de leurs clients, elles doivent être capables de tenir leur activité dans la moindre petite commune, de se renouveler, d’acquérir de nouvelles compétences et de conquérir un maximum de marchés. Les chambres de métiers doivent s’appuyer sur ces valeurs. Nous allons nous battre pour que le
coût du travail ne soit plus si exorbitant et que les règles de fonctionnement des petites entreprises ne soient pas une transposition de celles pensées pour les plus grandes. Les pouvoirs publics doivent prendre en considération la taille et la spécificité des entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité. Et nous allons les aider à aller dans ce sens.
Quel est l’enjeu de ces élections ? D’autres listes sont présentes. C’est un simple effet d’aubaine. Elles saisissent l’occasion des élections pour recruter chez nous, les artisans. Et tentent ainsi de constituer des troupes pour avoir une légitimité. Mais la CGPME comme le Medef ne défendent pas la population artisanale au quotidien. Ils ont une politique différente, qui convient aux grandes entreprises françaises, mais non au 98% d’entreprises de moins de 20 salariés. Une fois les élections passées, elles appliqueront le programme qui correspond aux grandes entreprises. Nous proposons quant à nous des candidats issus de l’artisanat, qui connaissent les problématiques de l’entreprise artisanale, des artisans au même titre que ceux qui vont voter entre le 29 septembre et le 13 octobre prochains .
Élections CMA
FFB
L FFB présente des listes conjointement avec la CGPME La e ses partenaires. Il y a cinq ans, ils avaient obtenu 24 % et de sièges administrateurs. Bilan à la tête de 14 chambres de métiers par le président du Conseil de l’artisanat de la FFB, Pierre Tountevitch.
PIERRE TOUNTEVITCH, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE L’ARTISANAT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT
« Le secteur ne doit pas vivre replié sur lui-même » Quel bilan tirez-vous de ces cinq années de mandature des 14 présidents FFB de chambres de métiers et de l’artisanat ? Nous nous félicitons qu’Hervé Novelli ait eu le courage de porter haut et fort le statut de l’EIRL qui protège le patrimoine de nos collègues. De manière plus générale, nous allons continuer nos combats : la lutte contre la hausse des charges et contre toutes les formes de concurrence déloyale, comme le statut de l’auto-entrepreneur que nous combattons depuis deux ans. Aujourd’hui, les artisans doivent être vigilants et continuer à se former et à être à l’écoute de leurs clients. Notre autre cheval de bataille : la pérennisation du taux de TVA à 5,5 % dans le bâtiment. C’est une hérésie de vouloir la supprimer. Ce qui en découlerait : n’importe qui ferait n’importe quoi au détriment de la qualité et du consommateur.
Quels sont les points-clés sur lesquels les chambres de métiers devront intervenir au cours des cinq années à venir ? Nous voulons faire revenir les chambres de métiers et de l’artisanat à leur vocation première : rendre l’image de l’artisanat plus attractive et défendre les artisans. Pour cela, elles doivent être plus lisibles et plus proches d’eux. Ils ne les connaissent pas
assez. Elles sont perçues comme une administration peu adaptée à leurs besoins et leurs difficultés. Une mutualisation des services entre les CMA et les chambres de commerce et d’industrie (CCI) est nécessaire car il y a une transversalité entre les deux. Sans pour autant parler de fusionnement, afin de garder l’identité personnelle des artisans. Les chambres de métiers étant à la recherche de financement, il faut ouvrir le chantier de travail en commun avec les CCI et réaliser des synergies. 63 % des artisans ont la double immatriculation, d’où le paiement d’une double taxe et une perte de temps. Les CMA sont tenues d’opter pour une culture du résultat, de mesurer leurs actions et d’être demandeuses auprès des collectivités pour les financer. Actions qu’elles doivent par ailleurs développer, comme l’accès au crédit : elles devraient se substituer aux chefs d’entreprise pour faire l’intermédiaire avec les banques. Et proposer des formations sur mesure et un suivi deux à trois ans après la création afin de pérenniser les entreprises créées. Concernant leurs liens extérieurs, les CMA doivent créer des partenariats avec les organisations professionnelles afin que les premières se réservent les diagnostics économiques des entreprises alors que les secondes conserveraient la partie technique et évolution des métiers.
Quel est le message que vous souhaitez faire passer pour ces élections ? Nous allons œuvrer pour que les artisans communiquent mieux face aux consommateurs, grâce à un label visible qui permettrait d’identifier les artisans et de les valoriser. Le consommateur serait ainsi assuré de la valeur de l’artisan. Les CMA doivent travailler dans ce sens et s’attacher à ce message porteur. Enfin, nous divergeons avec la liste UPA sur la taxe 0,15 % destinée à financer le dialogue social dans les petites entreprises. Nous sommes farouchement contre !
Quel est l’enjeu de ces élections ? Nous avons effectué un travail important auprès des pouvoirs publics pour que le mode de scrutin de ces élections soit honnête et équilibré. Pour la première fois, les chambres de métiers et de l’artisanat vont assurer la pluralité de l’ensemble des sensibilités. Le secteur artisanal avait grandement besoin de cette ouverture sur le monde économique. Il ne doit pas vivre replié sur lui-même. Même si cela n’est pas facile culturellement quand la liste concurrente a le monopole depuis trente ans. Propos recueillis par Charlotte de Saintignon
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
7
ctualités Gironde ◼ Rapport d’activité de votre Chambre
L’OPÉRATION PREMIER EMPLOI PÉRENNISÉE ! Accompagner les artisans dans la création de leur premier emploi en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) tel est l’objectif de cette action dédiée au recrutement.
C Le rapport d’activité de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde est disponible à son siège (46 avenue Général de Larminat à Bordeaux, à la CCI de Libourne et en ligne sur son site web. La CMA33, ce sont 80 permanents au service de 23 000 entreprises artisanales (le service apprentissage gère tous les contrats du département, y compris le commerce) et 120 salariés pour son CFA (1 400 apprentis).
onstruite et financée par la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat d’Aquitaine, le Conseil Régional d’Aquitaine et Pôle emploi Aquitaine, expérimentée en 2009, l’opération Premier emploi concerne plus de 5 000 entreprises artisanales. Nouveauté cette année : les employeurs d’apprenti(s) en fin de contrat seront contactés.
Une démarche, des étapes… Première étape concrète du dispositif, les artisans seront sondés sur leurs intentions de recrutement et conviés à une réunion d’information. Des conseillers se rendront ensuite en entreprise pour définir un profil de poste adapté aux besoins et aux attentes de l’artisan. Quinze jours après cette rencontre, des candidats présélectionnés seront présentés. Si elle le désire, l’entreprise sera guidée et accompagnée pendant les entretiens d’embauche ainsi que pour définir les modalités d’embauche adéquates. Enfin, pour favoriser l’intégration du salarié, les conseillers assureront un suivi au cours des premiers mois suivant son recrutement.
Une prime de 5 000 € : pour quelles entreprises ? C’est votre premier salarié en contrat à durée indéterminée (CDI) depuis l’immatriculation de votre entreprise. Il n’a pas de lien de parenté avec vous. Sa durée de travail est égale ou supérieure à un mi-temps. Vous prenez l’engagement de garder votre premier salarié pendant au moins trois ans. Alors vous pouvez bénéficier d’une prime de 5 000 € versée par le Conseil Régional d’Aquitaine.
Pourquoi recruter ? Les avantages sont nombreux à embaucher votre premier salarié. Vous pourrez notamment : ■ développer votre activité afin de répondre à la demande de votre clientèle, ■ consacrer plus de temps à la production ou à d’autres activités professionnelles (commercialisation, gestion, formation) ou extraprofessionnelles (activités sportives, associatives, familiales ou syndicales).
3
CONTACT
Michel Dehan au 05 56 999 776 ou michel.dehan@cm-bordeaux.fr
Calendrier prévisionnel : Réunion Cafés de l’emploi 2010 Dates
Lieux
Lundi 13 septembre
Vendredi 24 septembre
Jeudi 7 octobre
Vendredi 22 octobre
Vendredi 19 novembre
Vendredi 26 novembre
Targon
Bourg (salle des chais de Portier – lieu dit Portier)
Ste Foy la Grande
Bazas
La Brède
Bordeaux
(Maison des Services Publics)
(siège du CDC du Bazadais)
(salle Latapie, ancienne mairie)
(salle n°5 RDC de la mairie)
Adresses
Mairie de Targon 33760 Targon
12 Boulevard Mairie Charles Garrau Place du District 33220 Ste-Foy33710 Bourg/Gironde la Grande
Route de Lerm et Musset 33430 BAZAS (D° déchetterie)
Mairie de La Brède Place St Jean d’Etampes 33650 La Brède
CMA 33 46 av. Général de Larminat 33074 Bordeaux
Horaires
8H30 / 9H30
8H30 / 9H30
8H30 / 9H30
8H30 / 9H30
8H30 / 9H30
8
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
9H30 / 10H30
De la Cram à la Carsat…
MÉTIERS D’ART EN AQUITAINE
À compter du 1er juillet 2010, la Cram Aquitaine devient la Carsat Aquitaine : Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé Au Travail. La loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, votée en juillet 2009 modifie l’appellation Caisse Régionale d’Assurance Maladie (Cram) en Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (Carsat). Des compétences transférées Une activité dite de « Gestion du risque », était jusqu’à présent assurée par les Cram. Elle visait à financer des structures sanitaires et médico-sociales et à gérer le risque hospitalier en tant que membre de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH). Cette mission est transférée aux Agences Régionales de Santé (ARS) créées par la loi Hôpital Patients, Santé et Territoires, pour assurer une meilleure organisation territoriale du système de santé. Ce sont 22 agents de la Cram qui sont devenus agents de l’ARS et qui exerceront dorénavant leur activité au titre de l’organisme d’état, et non plus au titre de la caisse régionale.
Des missions réaffirmées Le passage de Cram en Carsat est l’occasion pour la caisse de réaffirmer ses trois grandes missions de service public pour être aux côtés des actifs, des entreprises et des retraités. La Carsat Aquitaine conserve sa mission de gestion de la retraite des salariés du régime général pour le compte de l’Assurance Retraite. Cette mission, jusqu’alors déléguée aux Cram par la Cnav (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), est aujourd’hui reprise en propre par les Carsat, dans le cadre territorial de leur ressort. La Carsat conserve ses missions d’accompagnement social des publics fragilisés assurées pour le compte
de l’Assurance Maladie. Elle continue également d’assurer une mission de prévention et de tarification des accidents du travail et des maladies professionnelles auprès des entreprises pour l’Assurance Maladie-Risques Professionnels.
Une identité visuelle rénovée Un nouveau logo est déployé à compter du 1er juillet. Conçu au niveau national et adopté par toutes les Carsat, il a pour but de renforcer l’identité du réseau des caisses régionales, de l’homogénéiser et la rendre plus lisible par le grand public. La mention « Retraite et Santé au Travail » est intégrée dans le logo afin de faciliter sa compréhension et sa mémorisation par les publics externes. Il indique par ailleurs le nom de la région qui l’utilise.
Et pour les assurés ? « Cette nouvelle appellation et la sensible évolution des missions de la Carsat n’entraîneront aucun changement pour les assurés et surtout aucun impact sur les pensions de retraites ou aides versées par la Caisse régionale », déclare Maria Doumeingts, Directeur. La Carsat Aquitaine réaffirme sa volonté de fournir à ses publics des services adaptés à leurs attentes, ce qui constitue le cœur de ses missions.
3
CONTACT PRESSE :
Nadège Lacombe Service communication Carsat Aquitaine au 05 56 11 65 23 ou nadege.lacombe @carsat-aquitaine.fr
UN NOUVEAU LOGO POUR LES MÉTIERS D’ART D’AQUITAINE L
e Conseil Régional d’Aquitaine et le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat d’Aquitaine, dont la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde, ont souhaité fédérer les professionnels des Métiers d’Art et communiquer auprès du grand public sur la richesse et les talents de ces métiers. À cet effet, nous vous proposons un nouveau logo qui, nous l’espérons, sera fédérateur et bientôt reconnu de tous. Si vous êtes un professionnel des Métiers d’Art exerçant une activité appartenant à la nomenclature de cette filière (217 métiers), n’hésitez pas à l’utiliser !
3
CONTACT :
Laurence Martin-Saldou au 05 56 999 129 ou laurence.martin-saldou@cm-bordeaux.fr www.metiersdart-aquitaine.fr (en ligne prochainement ! Lire ci-dessous.)
Le site des Métiers d’art en Aquitaine
L
e Conseil Régional d’Aquitaine et le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat d’Aquitaine avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde, vous proposent désormais un site Internet : www.metiersdart-aquitaine.fr. Si vous êtes un professionnel, n’hésitez pas à vous inscrire et à venir rejoindre les talents aquitains des professionnels Métiers d’Art. Ce site a pour vocation de vous faire connaître du grand public et des prescripteurs mais aussi de vous faciliter l’accès à certaines informations de type événements, formations, etc. L’attractivité de ce site Internet pour le consommateur dépendra, en grande partie, de l’attractivité des informations et des fiches/professionnels que nous lui proposerons. Inscrivez-vous, déposez des informations, changez vos actualités, vos photos. Mettez un lien avec votre propre site si vous en avez un, avec les événements auxquels vous participez. Si vous appartenez à une association de professionnels Métiers d’Art, vous pouvez aussi inscrire votre association. Ce site devrait être en ligne fin septembre début octobre.
3
CONTACT :
Laurence Martin-Saldou au 05 56 999 129 ou laurence.martin-saldou@cm-bordeaux.fr
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
9
ctualités Le 8 juin, lors de l’assemblée générale de l’APCM, un accord a été signé avec l’Epareca en faveur du développement de l’artisanat dans les quartiers sensibles. Les commerces de proximité ont certainement leur rôle à jouer dans des zones où le tissu social s’est amoindri. L’Epareca compte être mis plus facilement et rapidement en relation avec des chefs d’entreprise désireux de s’installer dans ces endroits. Il s’est déjà engagé dans la réalisation d’un premier pôle artisanal, à Bruay-surl’Escaut (59).
UN PAS DE PLUS VERS L’ERASMUS DES APPRENTIS La France et l’Allemagne ont scellé un accord en faveur de la mobilité européenne des apprentis.
L
es XXes Rencontres des chambres de métiers et de l’artisanat françaises et allemandes ont eu lieu du 16 au 18 juin à Bordeaux. À cette occasion, l’APCM a signé avec ses collaborateurs Outre-Rhin un accord allant dans le sens d’une amélioration de la mobilité des apprentis en Europe. Les deux organismes s’engagent à accompagner et encourager les jeunes apprentis vers la voie de l’échange culturel. L’office franco-allemand pour la jeunesse s’investira sous la forme d’un soutien financier aux CMA et CFA engagés dans ces procédures. Des actions de coopération devraient entrer en vigueur dès septembre. Rappelons que c’est l’APCM qui a été chargée par la Commission européenne de mettre en place le projet EuroApprentissage qui devra permettre aux apprentis de bénéficier du même système d’échange que les étudiants.
2 millions d’entreprises, 580 000 apprentis En 2008-2009, 200 000 jeunes Français sont partis étudier en Allemagne. Parmi eux, on compte 402 apprentis. Par ailleurs, 326 Allemands en apprentissage ont été accueillis dans des entreprises françaises. L’accord vise à augmenter ces chiffres, dont la croissance est limitée entre
CMA33/Alban Gilbert
◼ Développer l’artisanat en banlieue
Les XXes Rencontres des CMA franco-allemandes leur a permis de consolider leur coopération face aux enjeux de l’Union européenne, aux effets de la crise et au développement de l’apprentissage.
autres par les inquiétudes des apprentis et de leurs maîtres d’apprentissage quant à la barrière de la langue. La convention prévoit donc la formation de développeurs de la mobilité francoallemande pour les encourager. De manière plus générale, les deux pays souhaitent également unir leurs efforts pour que les petites entreprises soient davantage prises en compte dans les politiques européennes, en particulier à travers une mise en œuvre du Small Business Act. À eux deux, la France et l’Allemagne représentent près de 2 millions d’entreprises formant 580 000 apprentis. Elles ont mis en place cinquante jumelages de chambres.
La RGPP entre en phase deux Lors du conseil des ministres du 30 juin, François Baroin, ministre du Budget, a présenté les mesures de la deuxième étape de la réforme (2011-2013). Parmi 150 propositions, le gouvernement compte optimiser les procédures de recrutement des apprentis sur quatre points : créer un simulateur de calcul du coût complet de la rémunération, simplifier les formalités administratives, instaurer une meilleure coordination entre
10
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
les acteurs publics, et proposer un dossier unique de demande d’aides. Ces ajustements devraient voir le jour courant 2011, et font suite aux ateliers de l’apprentissage et de l’alternance, lesquels ont mis le doigt sur les dysfonctionnements du système. Le premier volet de la loi de révision générale des politiques publiques (RGPP) a été publié au Journal officiel le 24 juillet. Il entérine la réforme prochaine des chambres de métiers et de l’artisanat,
qui se traduira par un renforcement de l’échelon régional. Il sera possible pour des CMA départementales d’une même région de fusionner en une seule entité. Elles ont jusqu’au 1er janvier 2011 pour se décider. Elles devront également réaliser 10 % d’économies sur quatre ans, ce qui au total représenterait 20 millions d’euros, selon François Moutot, directeur général de l’APCM.
ÉDITION 2009
du 19 au 26 novembre
Les chambres de métiers et de l’artisanat, premier réseau d’accompagnement des créateurs et des repreneurs. Programme des 200 événements www.artisanat.fr 0 825 36 36 36 (0.15 € TTC/min)
- www.comeo.fr
La reprise d’entreprise, une opportunité pour tous.
Partenaires officiels
ctualités Gironde VIE QUOTIDIENNE DES APPRENTIS
DES CONDITIONS PROCHES DE CELLES DES ÉTUDIANTS Longtemps assimilé à un salarié, l’apprenti est désormais considéré davantage comme un étudiant. Zoom sur les dispositifs d’hébergement et les aides qu’il peut recevoir pour améliorer ses conditions de vie.
A
ujourd’hui, l’apprenti a accès à des droits assimilables à ceux d’un étudiant », remarque Philippe Gueucier, directeur de l’Institut des Métiers. Sa vie quotidienne s’en trouve donc modifiée. Carte d’apprentis ouvrant droit à de multiples réductions (cinéma, spectacle), aides à l’hébergement, mobilité européenne, activité sportive ou participation à des activités extrascolaires (projet de vacances avec l’opération « Sac à dos » à laquelle participe le conseil régional par exemple), l’apprenti profite de son statut d’apprenant pour améliorer son quotidien et enrichir son expérience (voir encadré ci-contre sur les séjours à l’étranger). Trois aides améliorent sensiblement les conditions de vie des apprentis : les aides dédiées à l’hébergement, à la restauration et une aide sociale en cas de difficulté particulière.
«
L’hébergement En l’absence d’internat, plusieurs possibilités d’hébergement sont proposées aux apprentis. Aujourd’hui, de plus en plus d’établissements acceptent de fonctionner en séjour fractionné, c’est le cas notamment des Foyers de jeunes Travailleurs « Jacques Ellul » et « Le Levain », des chambres AFPA et de réseaux d’accueil chez des particuliers (avec la participation du conseil général). Ainsi, l’apprenti peut louer une chambre uniquement pour les semaines où il est réellement en formation et la quitter lorsqu’il part en entreprise dans une autre ville. D’autres solutions existent comme les « chambres d’hôtes junior » mis en place par le Sires Aquitaine, les aides de l’Apasca pour les apprentis du secteur automobile. Le conseil régional apporte une aide financière variable selon la distance entre le domicile de l’apprenti et le CFA, en privilégiant l’hébergement pour limiter le transport pour des raisons de respect de l’environnement et de développement durable. Les apprentis ont également accès au dispositif « Clé Aquitaine », par lequel le conseil régional apporte deux types de garanties cumulables : ■ une « garantie de loyer » (garantie de paiement de loyer et des charges locatives, qui permet aux jeunes de présenter une caution locative à leur bailleur) ; ■ une « garantie de prêt » (garantie de remboursement de prêt, qui permet aux jeunes de solliciter un emprunt bancaire pour financer leur dépôt de garantie).
12
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
La restauration « Globalement, affirme Philippe Gueucier, les CFA offrent la possibilité à tous les jeunes de prendre un repas complet à midi pour un tarif subventionné de 4 €. »
L’aide sociale Le fonds social des apprentis permet l’attribution d’aides exceptionnelles après décision d’une commission sociale interne au CFA. Celle-ci ne peut être supérieure à 300 € par an (sauf dérogation accordée par le conseil régional) et est accordée sur examen du dossier. En général, l’aide est versée sous forme d’achat de fournitures ou d’équipements dont le jeune a besoin pour suivre sa formation (trousse de coiffeuse par exemple).
3
POUR EN SAVOIR PLUS :
• Conseil Régional d’Aquitaine Tél. 05 57 57 80 00 - www.cle-aquitaine.fr • Institut des Métiers Tél. 05 57 59 25 25 - www.apprentissage-aquitaine.fr • Foyer Jeunes travailleurs Jacques Ellul - Tél. 05 56 48 70 20 • Foyers Jeunes Travailleurs Le Levain - Tél. 05 56 33 66 66 • AFPA - Tél. 05 56 17 14 00 - www.apfa.fr
+
Info
La mobilité internationale des apprentis Il existe aujourd’hui de véritables dispositifs d’aide à la mobilité européenne et internationale des apprentis. Ils bénéficient des mises en relation entre CFA, des aides de la Région (prise en charge de frais de transport par exemple) et d’un accompagnement pour boucler leur dossier. De leurs côtés, les entreprises sont susceptibles de recevoir une prime versée par le conseil régional en dédommagement de l’absence de l’apprenti parti effectuer un stage de trois semaines par exemple. « C’est une avancée, lâche Philippe Gueucier, face à la réticence des employeurs peu enclins à laisser partir les jeunes. » Au total, trois programmes d’échanges ont été menés en 2010 et la Région fixe comme objectif de multiplier par dix le nombre de programmes pour atteindre, dès 2012, le cap des 2 000 apprentis partis en séjour à l’étranger.
VIV’EXPO 2010
LES ARTISANS ET LEURS BONNES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES La Chambre de Métiers et de l’Artisanat souhaite promouvoir les efforts et les bonnes pratiques de l’artisanat de proximité exemplaire en matière de développement durable. Elle souhaite aussi favoriser des démarches globales auprès de ses ressortissants. C’est avec ce double objectif qu’elle participe à Vivexpo pour la deuxième fois en animant un stand.
D
ans le cadre du Salon Viv’Expo 2010, qui se tiendra les 8, 9 et 10 octobre 2010 au parc des expositions de Bordeaux Lac, votre Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde sera présente durant tout le Salon et surtout à travers deux événements qui se dérouleront le vendredi 8 octobre.
À 17 heures : une conférence En partenariat avec Lyonnaise des eaux sur le thème de «L’artisanat girondin, acteur de la protection de la ressource en eau». Vous y découvrirez le cycle de l’eau et la gestion des rejets liquides de certaines activités : les risques pour les milieux aquatiques récepteurs, le cadre réglementaire, les solutions et les dispositifs d’accompagnement et de soutien à l’investissement existants.
À 18 heures, une remise de prix Se déroulera ensuite une remise des prix de l’appel à projet «Les artisans girondins et leurs bonnes pratiques environne-
mentales» sur le stand de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde. À cette occasion, les 10 lauréats pourront présenter leurs bonnes pratiques environnementales au grand public à travers l’optimisation de la gestion de leurs déchets, la maîtrise de leurs rejets liquides, de leur consommation énergétique, l’utilisation de matériaux recyclés et bien d’autres. L’entreprise qui, en plus de ses bonnes pratiques, aura su les concilier avec son développement économique et son engagement sociétal se verra remettre un prix de 1 500 € par Lyonnaise des eaux. Cette opération est menée en partenariat avec Suez environnement Lyonnaise des Eaux, l’ADEME, le Conseil Régional d’Aquitaine et le Conseil Général de la Gironde.
3
RENSEIGNEMENTS :
Marianne Caritez au 05 56 999 142 ou marianne.caritez@cm-bordeaux.fr
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
13
STYLE
de vie
L’artisanat a dans ses rangs parmi les plus anciennes entreprises de France, des établissements qui ne sont pas tous devenus des PME, mais qui s’attachent à leurs valeurs, et donc au succès.
ENTREPRISES ARTISANALES CENTENAIRES
Leur savoir-faire traverse l’histoire
L
a plupart du temps, ce sont les hommes, gérants et salariés, qui décident d’insuffler de l’énergie à leur entreprise. Mais quand celle-ci acquiert une renommée au long cours et une clientèle fidèle, l’inverse peut se produire. L’entreprise centenaire impose alors à son gérant et ses salariés présents et futurs sa propre culture, son propre rythme, sa propre rigueur. C’est son cachet qui pousse les artisans à continuer de la faire vivre. Cela peut expliquer que dans le cadre des entreprises artisanales centenaires, la plupart des transmissions soient familiales. Car comment se permettre de laisser choir un édifice rentable, de surplus bâti par nos aïeux ?
■ Des artisans visités
D’autant plus que ces entreprises se sont profondément ancrées dans le paysage de leur localité, parfois jusqu’à participer à son rayonnement touristique. La briqueterie Capelle, en Haute-Garonne, créée en 1879, peut en témoigner. « Lors des journées du patrimoine, les gens aiment venir dans nos locaux. Nous leur faisons visiter la carrière et l’ensemble du processus de fabrication. Ils sont toujours surpris de voir que tout se fait de manière artisanale ! » Robert Desclaux, ancien gérant des Anchois Desclaux (Collioure, 66), aujourd’hui à la retraite alors que son fils a repris le flambeau, joue aussi la carte touristique. Incollable sur son métier, il a mis en place un musée sur son histoire, comprenant
14
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Jacques PALUT / Fotolia
comme des monuments
L’idée de longévité s’accorde bien avec la culture de qualité propre à l’artisanat.
un film de 15 minutes et des photos anciennes. Comment ces entreprises se sontelles hissées si haut ? On a coutu-
la croissance. Mais ce « secret » tient souvent du fantasme, comme l’estime Robert Desclaux. « Nos clients sont surtout sensibles à la qualité, et
« Seuls la volonté et le courage font la différence ! » me d’évoquer un fameux « secret de fabrication », une sorte de formule magique qui garantirait le succès et
nous cherchons la perfection. Il n’y a pas de recette miracle pour la longévité ! Les secrets de fabrication, je
les donne à qui veut. Seuls le courage et la volonté font la différence. » Des valeurs qui ont permis à beaucoup de ces entreprises de passer entre les mailles du ralentissement économique. Il faut dire que lorsque l’on existe depuis plus d’un siècle, on n’est peut-être plus à une crise près. Pour la charcuterie À l’andouillette d’Arras (Pas-de-Calais), fondée au XIX e siècle, c’est tout simplement comme si elle n’avait pas eu lieu. « Crise ou pas crise, les gens veulent se faire plaisir. C’est la dernière chose dont ils vont se priver », estime Hugues Becquart, le gérant. Et en termes d’andouillette, la charcuterie a l’heureuse réputation de faire la meilleure. « Depuis plus d’un siècle, nous avons la même recette, la même manière de faire, la même rigueur. » La rigueur, la qualité du produit, le respect du client : voici donc la seule et unique recette à suivre pour réaliser un produit exceptionnel, qui a fait le bonheur d’un notaire de la Belle Époque autant qu’il ravit un jeune cadre dynamique des années 2000.
■ Un héritage culturel
et matériel
La stratégie de la continuité dans l’effort est aussi prônée par les Enfants de Boisset, poterie d’Anduze (Gard, création en 1610). Cécile Jurquet, l’actuelle patronne, a davantage senti les effets de la crise. Mais le vase d’Anduze reste une valeur sûre, que les visiteurs aiment rapporter en souvenir. « Les gens savent que notre entreprise est ancienne, ils viennent chercher "un vase de chez Boisset", observe-t-elle. La pièce est belle, les clients ne s’en lassent pas. Nous aussi, en ouvrant les fours, on est toujours émerveillés. » En plus d’une culture d’entreprise, il arrive que l’entreprise bénéficie d’un matériel d’une qualité rare. Yves Richard est serrurier et ferronnier à BourgArgental (Loire, création en 1910). Lui doit sa particularité à un outillage rare, transmis par sa famille. « Je n’ai jamais fait d’effort de publicité. On sait que je peux faire de belles choses, des apports durables », affirme-t-il. Étienne Delcambre,
affineur de fromages à Marbaix (Nord, création en 1905), profite également des équipements de ses aïeux. « Pour bien affiner les fromages de Maroilles, avoir le bon coup de main ne suffit pas : les caves font beaucoup. Celle dont je dispose est en brique et pierre bleue. La température doit être entre 12 et 15 degrés, l’humidité à 95 %. » Mais il ne compte pas uniquement sur les équipements du passé : il a mis en place, avec une entreprise locale, un distributeur automatique de Maroilles ! « Un coup de pub phénoménal ! » Entreprise centenaire, oui, mais pas encore démodée… Au contraire, grâce à leur longé-
« L’expérience nous donne une capacité d’adaptation au marché » vité, ces établissements bénéficient d’une réelle crédibilité. L’entreprise Capelle le confirme : « Comme notre produit a résisté plus de cent ans, les gens nous écoutent. On sait de quoi on parle. » Et si les enseignes séculaires sont écoutées, c’est justement parce qu’elles ont été au plus près de leur marché pendant des dizaines d’années. Elles en tirent une expertise au niveau de son comportement, de ses tendances, des modes qui passent et reviennent. C’est ce dont a hérité l’entreprise La Rochère, fondée en 1475 en Haute-Saône, spécialisée dans le domaine du verre. « Nous faisons preuve d’une vraie capacité d’adaptation, d’innovation, grâce à
+
Info
notre sensibilité au marché », estime la direction. « Nous possédons cette notion de pérennité, qui nous permet de pressentir si un débouché va être porteur ou non à long terme. » L’expérience peut ainsi permettre de
« Nous maîtrisons bien les nouveautés avant de les proposer aux clients » distinguer un marché porteur d’un miroir aux alouettes. Et de ne pas se précipiter à vendre du « dernier cri » alors que la méthode n’est pas encore rodée ou le produit pas encore optimisé. Car les entreprises artisanales centenaires ont cette haute idée de la qualité et une renommée à respecter. À ce titre, la plomberie André Bonnet, fondée en 1904 et basée à Annonay (Ardèche), sait considérer les nouvelles tendances avec assez de recul. Et un regard d’expert. « Certains disent que nous sommes réticents à la nouveauté. Mais c’est surtout que l’on veut qu’elle soit bien maîtrisée, autant du côté du fournisseur que du côté de notre propre savoir-faire. D’autres entreprises n’hésitent pas à se lancer sur de nouveaux marchés, sans les avoir vérifiés au préalable. C’est pourquoi nous préférons proposer un service de qualité, parfois un peu plus cher. » Prudence, rigueur, sagesse, respect de l’autre… Les entreprises artisanales centenaires auraient-elles découvert le secret de la vie éternelle ? Florent Lacas
Mettez en valeur votre longévité L’ancienneté d’une entreprise est un élément de plus en plus valorisant. Dans un milieu complexe, le client aime se diriger vers un produit dont il ne doute ni de l’authenticité ni de la qualité. N’hésitez donc pas à communiquer sur la date de création de votre entreprise. Un label existe pour cela, nommé « Entreprise familiale centenaire » (EFC). Il a été créé il y a trois ans, et compte aujourd’hui plus d’une vingtaine d’adhérents. Son obtention nécessite plusieurs conditions : prouver que l’entreprise est bien la propriété d’une même famille depuis plus de cent ans, remplir le dossier d’admission, accepter le règlement d’usage, acquitter les frais d’admission (140 euros HT) et une cotisation annuelle allant de 120 euros à 775 euros HT selon le chiffre d’affaires. Bruno Bizalion, créateur du label, s’engage à le populariser au maximum auprès des médias. Plus d’informations sur le site Internet : www.efc-centenaires.fr
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
15
STYLE
de vie Gironde
Maison fondée en 1622 et demeurée dans la même famille depuis cette date, spécialisée dans la fabrication de filets sur mesure, l’entreprise Larrieu Frères, installée à Bordeaux, a su diversifier ses activités suivant les époques. La devanture du magasin de filets à Bordeaux.
LARRIEU FRÈRES
Près de 400 ans dans ses filets
■ Savoir se diversifier… Alors qu’historiquement, la fabrique travaille les matières naturelles comme le chanvre, au fil du temps, elle modernise sa production et façonne des filets de pêche sur mesure en nylon, polyamide, des filets de barrage en polyéthylène, etc. Les secteurs de la pêche et de la chasse sont en déclin ? L’entreprise développe la corderie et cherche de nouveaux débouchés. Elle diversifie son activité et fabrique des filets dédiés au sport (foot, tennis), à la décoration puis à la sécurité.
16
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Photos : CMA33
S
oldat aux armées de Louis XIII, Baptiste Guignan l’ancêtre des Larrieu, participe au siège de La Rochelle en 1618. Lorsqu’en 1622, le roi démobilise ses troupes, l’homme décide de s’installer à Bordeaux et se lance dans la fabrication de filets de pêche. Depuis cette époque, ses descendants ont continué cette activité. « Ni les révolutions, ni les guerres n’ont eu raison de nous », lâche Jean-Louis Larrieu, l’actuel dirigeant, qui projette de passer la main à ses fils, Édouard et Nicolas. La famille - et son entreprise - a traversé les siècles. Un ancêtre échappe in extremis à la guillotine pendant la Révolution. Émile Larrieu, le grandpère de Jean-Louis, tombe à Verdun, laissant deux fils, André et Louis, « les » frères Larrieu. La réussite de l’entreprise provient de son savoirfaire, mais aussi de la capacité de ses dirigeants successifs à s’adapter à leur environnement.
Jean-Louis Larrieu entouré de ses fils.
« Aujourd’hui, les filets de sport et les filets standards pour la pêche industrielle sont fabriqués en Asie, nous avons des difficultés à nous maintenir sur ces marchés car nous ne sommes pas assez compétitifs, certains clients ne font appel à nous que lorsqu’ils rencontrent des problèmes », explique Jean-Louis Larrieu. En revanche, le secteur de la sécurité est en croissance. Résultat, le filet de pêche ne représente plus qu’un tiers du chiffre d’affaires. L’entreprise s’est lancée sur le Web avec un site Internet marchand (www.larrieufreres-filets.fr) qui lui
permet de capter une clientèle internationale (ses exportations représentent entre 8 et 10 % de son activité). La Maison Larrieu, qui occupe 600 m 2 de locaux rue Sainte Colombe au cœur du centre-ville depuis 1923, était auparavant domiciliée juste à côté, rue des Ayres. « Notre implantation à Bordeaux est compromise par l’aménagement de la voirie, la municipalité nous a déjà refusé une aire de livraison. Si des bornes sont installées, nous serons obligés de partir avant de fêter nos quatre fois cent ans », conclut, un brin amer, le chef d’entreprise.
« Ni les révolutions, ni les guerres n’ont eu raison de nous »
É clairage Financement de son entreprise
Dossier réalisé par Ann-Karen Bartoszewski
BESOINS COURANTS
FrankU/Fotolia
Impossible ou presque de satisfaire ses besoins de financement sans passer par la case banque. Mais par les temps qui courent, est-il encore possible de décrocher un crédit ? Comment mettre toutes les chances de son côté ? Quels sont les recours en cas de refus ?
« Les entreprises crédibles n’ont pas de soucis de financement », selon Gilbert Rebeyrole, président de la CMA de Haute-Vienne.
Le banquier, un partenaire incontournable
U
n léger mieux. Au 2 e trimestre, les patrons de TPE ne sont plus que 31 % à considérer leur situation financière préoccupante, contre 40 % au trimestre précédent*. « La situation économique reste tout de même tendue, tempère Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles chez Fiducial. Globalement, les dirigeants ont peu de visibilité sur l’avenir. En outre, ils ont déjà consenti des efforts importants en baissant leur revenu qui constitue la principale variable d’ajustement. Ils ne peuvent donc plus en faire », explique-t-il. « Bien sûr, certains arrivent à tirer leur épingle du jeu. Mais de manière générale, les chiffres d’affaires stagnent ou diminuent », ajoute-til. Ce qui contribue parfois à tendre les relations avec le banquier, un partenaire financier incontournable pour les petites structures. « Certaines entreprises se sont vues refuser des facilités de caisse et d’autres leur autorisation de découvert tout bonnement supprimée », constate Michel Cottet, directeur général de la Siagi. Mais le phéno-
mène ne concernerait en fait qu’une minorité. En effet, selon une étude de la fédération des centres de gestion agréés publiée fin juillet, 70 % à 87 % des dirigeants de TPE ayant sollicité leur banque ont reçu une réponse positive, le taux variant selon le service demandé (emprunt, découvert, escompte…). Autre idée reçue qui vacille : à en croire la Banque de France, l’encours des crédits accordés aux TPE et PME indépendantes a augmenté de 2,6 % en 2009. Quant aux promesses faites par les banques pour 2010, elles seraient bien parties pour les tenir ! « Les entreprises crédibles n’ont pas de souci de financement », assure Gilbert Rebeyrole, président de la fédération nationale des Socama et de la CMA de la Haute-Vienne. « En revanche, il y en a d’autres qui
font n’importe quoi. Par exemple, des artisans qui prélèvent plus qu’ils ne gagnent ou qui établissent des devis largement inférieurs aux prix du marché et rencontrent, de ce fait, des problèmes de rentabilité. Dans ces conditions, il est logique que leur demande de crédit soit refusée », déclare-t-il. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est le manque d’homogénéité des pratiques sur le terrain. Ainsi, pour un même dossier, la réponse peut diverger d’une agence à l’autre, y compris au sein d’une même enseigne. Comme l’explique Jean-Marc Jaumouillé : « cela tient beaucoup aux relations que le conseiller entretient avec son client. » * Baromètre de conjoncture réalisé en juillet par l’Ifop pour Fiducial, société de services pluridisciplinaires aux petits entreprises.
Certains dirigeants arrivent à tirer leur épingle du jeu. Mais de manière générale, les chiffres d’affaires stagnent ou diminuent Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
17
É clairage Financement de son entreprise Q U’EST-CE QU’UN BON DOSSIER AUX YEUX DU BANQUIER ?
François Moutot, directeur général de l’APCM « En ce qui concerne l’octroi des crédits bancaires destinés à couvrir les besoins de financement liés au développement, la situation s’est plutôt améliorée. Le médiateur du crédit a mis de l’huile dans les rouages. En revanche, on ne peut pas en dire autant en matière de financement de la trésorerie. De manière générale, le circuit bancaire est frileux et inadapté aux entreprises artisanales. Mais il faut reconnaître que celles-ci ont une capitalisation insuffisante. La création de l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) devrait permettre de renforcer leurs fonds propres. En effet, un artisan installé en nom propre est passible, sur l’intégralité de son bénéfice, de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales, que les sommes soient ou non prélevées. Cela peut représenter jusqu’à 75 % de son excédent. Alors qu’en passant en EIRL et en optant pour l’impôt sur les sociétés, seules les sommes prélevées pour se rémunérer seront soumises à l’impôt sur le revenu et assujetties aux cotisations sociales. Les bénéfices réinvestis dans l’entreprise seront, eux, taxés uniquement à l’IS, dont le taux est fixé à 15 % dans la limite de 38 120 euros. Les artisans en EIRL qui joueront le jeu en laissant suffisamment de biens et d’argent dans le capital affecté à l’activité bénéficieront d’une capacité d’emprunt supérieure. »
Fotolia
APCM
En matière de crédit, un bon dossier n’est pas forcément un dossier couvert par de nombreuses garanties. « L’idéal, c’est un projet qui auto-génère sa capacité de remboursement », explique Norbert Barré, directeur du marché des professionnels et TPE de la Société Générale. Prenons l’exemple d’un boulanger qui souhaite décrocher un prêt afin de financer l’acquisition d’un nouveau four très moderne et beaucoup plus performant. « S’il a prévu, pour rembourser son investissement, de fabriquer des pains spéciaux, d’obtenir un rendement plus important, de perdre moins de matières premières… on peut considérer que le projet est réaliste. Les recettes supplémentaires découlant de l’utilisation du nouveau four vont compenser la dépense », commente-t-il. À l’inverse, un boulanger qui projette de racheter un fonds verra sa demande de prêt refusée si le prix d’acquisition paraît trop élevé ou la croissance du chiffre d’affaires surestimée. « On va analyser le marché, la clientèle, le service différenciant par rapport à la concurrence, le prévisionnel d’activité (évolution du chiffre d’affaires sur la période de financement, charges, résultat dégagé)… pour déterminer si l’artisan aura la capacité de rembourser », indique Norbert Barré.
« Une capacité d’emprunt ssupérieure avec l’EIRL »
« Les spécificités des TPE pas assez prises en compte »
Johnny Lye/Fotolia
Press&Vous
J Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial*
18
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
« La crise a révélé un problème structurel au niveau des banques. En effet, les TPE ne sont pas suffisamment prises en compte dans leurs spécificités. Elles sont traitées soit comme des particuliers, soit comme des PME alors qu’elles ont des problématiques différentes. Il y a en outre un turnover important dans les agences bancaires qui ne facilite pas la compréhension et la connaissance des dossiers. Enfin, les TPE ne disposent pas d’un système de notation qui leur est propre. Elles sont soumises au système analytique standard, ce qui les pénalise fortement au niveau des taux d’intérêt. Selon moi, l’environnement bancaire tel qu’il est organisé actuellement a montré ses limites. » * Fiducial propose une offre globale de services aux TPE (expertise-comptable, conseil juridique…).
« La médiation réussit d dans deux cas sur trois »
DR
G Gérard Rameix, médiateur national du crédit aux entreprises a C Comment fonctionne la procédure de médiation ? Le chef d’entreprise qui rencontre des difficultés avec sa ou ses banques pour résoudre ses problèmes de financement ou de trésorerie remplit un dossier de médiation en ligne. Dans les 48 heures, il est contacté par le médiateur départemental qui définit avec lui un schéma d’action. La banque, informée de l’ouverture de la médiation, a 5 jours pour revoir sa position. Si les difficultés perdurent au-delà de ce délai, le médiateur contacte personnellement les pa partenaires financiers de l’entreprise pour identifier et résoudre les points de blocage. Combien d’entreprises ont eu recours à ce dispositif ? Depuis novembre 2008, plus de 25 000 dossiers ont été déposés en médiation. Sur le lot, 20 000 remplissaient les critères d’éligibilité et ont été acceptés. Depuis la création de la médiation en octobre 2008, le taux de réussite des opérations est de 63 %. Autrement dit, près de deux entreprises sur trois ont retrouvé, après un refus initial, un financement. Malgré un pic en mars (1 200 dossiers déposés) et une nouvelle hausse des saisines en juin par rapport à mai, nous constatons un net ralentissement des dépôts de dossiers au second trimestre 2010. Deux facteurs peuvent notamment expliquer ce ralentissement : l’amélioration progressive de la situation économique et le fait que certaines banques aient mis en place des procédures internes de traitement des dossiers visant à réexaminer les propositions de refus d’un financement. Le dispositif continue, cependant, d’aider plusieurs centaines d’entreprises par mois, c’est pourquoi Nicolas Sarkozy a décidé de le prolonger en 2011. Quelle est la proportion de TPE ? 81 % des dossiers concernent de très petites entreprises (moins de 10 salariés) ayant des besoins souvent inférieurs à 50 000 €. Ce n’est pas un hasard. Aux difficultés conjoncturelles s’ajoutent, pour les TPE, des problèmes récurrents liés aux relations qu’elles entretiennent avec leur banque. Elles sont moins rompues que les PME aux plans d’affaires, aux prévisionnels détaillés et aux méthodes de gestion, ce qui peut affecter la qualité du dialogue. Le meilleur conseil que je puisse donner aux artisans est d’entretenir de bonnes relations dans la durée avec leur banquier. Les banques devraient, elles, s’investir davantage dans la relation avec des entreprises qu’elles traitent souvent comme des particuliers.
« Une relation de confiance a avec le banquier »
DR
Pascal Grimault, dirigeant de Solutech Alu (Maine-et-Loire) « J’ai la chance d’avoir une relation très saine avec mon banquier », reconnaît Pascal Grimault, dirigeant de Solutech Alu, une société spécialisée dans la fabrication de menuiserie alu créée en 2006 qui compte 3 salariés. « Je lui fournis chaque mois un tableau de bord avec le détail des commandes, de la facturation, des salaires… pour les 3 ou 4 semaines à venir. Et je lui envoie un mail une fois par semaine environ pour commenter ce rapport d’activité. Par exemple, si j’ai engagé de grosses dépenses et que le paiement d’un client doit arriver seulement 2 ou 3 mois plus tard, je l’en informe pour qu’il ne soit pas surpris. Lorsqu’on instaure un climat de confiance et que l’on est transparent, normalement il n’y a pas de problème, même si d’autres paramètres entrent évidemment en ligne de compte. »
L ’INTÉRÊT DE FAIRE APPEL À UN COURTIER EN CRÉDIT Acquisition de matériel, achat d’un local, reprise d’une entreprise, développement à l’export… quel que soit votre projet, vous avez tout à gagner à recourir aux services d’un courtier en crédit professionnel, surtout par les temps qui courent. « De nombreux artisans font appel à nous pour faire jouer la concurrence entre les banques », explique Reynald Demeester, directeur du cabinet de courtage Finanxia. Le rôle du courtier consiste en effet à obtenir pour vous les meilleures conditions d’emprunt. Mais il n’accepte pas tous les dossiers. « On réalise un diagnostic du projet. On regarde la structure de l’entreprise, les bilans, comment elle se situe par rapport à la moyenne de la profession… Si le projet ne tient pas la route, on conseille au dirigeant de laisser tomber. Si au contraire, il paraît viable et raisonnable, on l’accompagne », détaille Reynald Demeester. Et ce, gratuitement puisque la prestation du courtier est rémunérée par les banques. Vous auriez donc tort de vous en priver.
L ES CMA, RELAIS DE PROXIMITÉ DE LA MÉDIATION Si vous cherchez une solution à vos problèmes de financement, n’hésitez pas à solliciter votre chambre de métiers. Les CMA font partie du réseau des tiers de confiance de la médiation du crédit, désignés dans les départements pour accompagner les entreprises, préciser leurs besoins et constituer leur dossier.
3
POUR EN SAVOIR PLUS :
0810 00 12 10 (numéro azur) www.mediateurducredit.com
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
19
É clairage Financement de son entreprise
Fotolia/Alex Hinds
Plusieurs organismes de cautionnement, tels que les Socama, la SIAGI ou encore Oséo, permettent de garantir vos emprunts bancaires. Lumière sur chacun des dispositfs.
Les projets de croissance sont largement soutenus par les fonds de garantie.
FONDS DE GARANTIE
Un levier financier important
Q
« Le médiateur du crédit m’a p permis d’obtenir un financement » C Claude Morin, dirigeant de L’Univers de l’escalier ((Sarthe)
DR
ui dit prêt bancaire dit généralement garanties en contrepartie. Nantissement sur le matériel, l’outillage ou le fonds de commerce, hypothèque, caution personnelle… Pour favoriser l’accès des entreprises au crédit, plusieurs organismes en proposent, à commencer par les Socama. « Nous garantissons à 100 % le prêt Express Socama européen de la Banque Populaire. Il s’agit d’un prêt de 30 000 € maximum sur 3 à 5 ans sans caution personnelle, destiné aux investissements courants, détaille Gilbert Rebeyrole, président de la fédération nationale des Socama et de la CMA de la Haute-Vienne. Les Socama cautionnent également certains projets de reprise mais pas les frais de trésorerie », précise le président. Oséo peut également partager le risque avec
S Spécialisée dans la fabrication et la rénovation d’escaliers, la société L’Univers de l’escalier souhaitait se doter d’un showroom. « En 2008, j’ai sollicité mes deux banques afin d’obtenir 150 000 € sur les 200 000 € que le projet nécessitait. Je n’avais plus aucun crédit sur le dos. Nos bilans étaient positifs. Mais j’avais des difficultés de trésorerie. Résultat : l’une des banques a refusé de suivre », raconte Claude Morin, le dirigeant. « J’ai présenté un dossier au médiateur. Je lui ai exposé le problème et fourni les comptes de l’entreprise. Il a convaincu la banque qui traînait des pieds. En prime, j’ai bénéficié de la garantie d’Oséo à hauteur de 70 %. »
votre banque. « Nous intervenons lorsque l’opération présente une exposition au risque forte, comme le rachat d’un fonds de commerce, l’achat d’une machine-outil coûteuse ou l’acquisition de locaux », souligne Jean-Marc Durand, directeur
du développement et de la stratégie de l’établissement. Inutile de solliciter Oséo si vous souhaitez simplement renouveler votre véhicule professionnel. Troisième acteur pivot de l’accès au crédit : la Siagi (voir encadré).
« Nous avons créé une garantie spéciale pour l’EIRL » Michel Cottet, directeur général de la SIAGI M
DR
En quoi consiste votre intervention ? Concrètement, nous donnons notre garantie aux banques pour les prêts qu’elles accordent aux artisans. Cela peut monter jusqu’à 70 % lorsqu’une collectivité locale intervient en co-garantie. Mais, dans 9 cas sur 10, la banque octroie le financement sans notre intervention. Quels types de projets soutenez-vous ? Nous prêtons moins d’attention aux projets de développement courant qu’aux projets de croissance. Au rayon des nouveautés, nous venons de créer une garantie spéciale pour les entreprises individuelles qui se transforment en EIRL. Elle sera disponible dès janvier 2011. Selon quels critères ? L’artisan doit fournir un prévisionnel sur les trois années à venir. Clientèle, rentabilité financière, moyens humains mobilisés pour mettre en œuvre le projet, sont autant d’éléments que l’on examine pour juger de la cohérence économique du projet. Nous acceptons 4 dossiers sur 5 pour les projets de développement courants, 3 dossiers sur 4 pour les projets de croissance interne et 2 sur 3 pour les projets de croissance externe.
20
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
É clairage Financement de son entreprise Des aides publiques peuvent également soutenir certains projets de croissance. Renseignez-vous auprès de votre région et de votre département.
Des aides publiques à votre portée
E
«
« Si le projet échoue, je ne suis pas tenu de rembourser » Jean-Paul Maître, président de la société Labelys Traçabilité (Ain)
Laurent Theeten/Pixel Image
n matière de financement, les TPE ont peu de solutions alternatives aux banques », pointe Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial. Pour ceux qui n’ont ni famille ni amis susceptibles de mettre la main à la poche, il reste les aides publiques (État, Régions, Départements…). Innovation produit ou process, conquête de marchés à l’export, acquisition de technologies… Chaque collectivité locale est libre de définir les actions auxquelles elle souhaite apporter une contribution pécuniaire. « Nous ne sommes pas habilités à attribuer directement les aides. Nous sommes un point d’entrée pour leur obtention », explique Natalie Gay, directeur du service économique à la CMA du Rhône. La CMA est même chargée d’instruire les dossiers pour certaines aides. « Nous conseillons l’artisan pour que son projet soit pertinent et viable économiquement et l’assistons dans le montage du dos-
L’innovation coûte cher. Mais elle n’est pas réservée aux grosses cylindrées. Preuve en est : la société Labelys Traçabilité, qui emploie seulement 8 salariés, a reçu deux fois le soutien d’Oséo, la banque publique des PME, pour financer ses projets. « Le premier consistait à greffer des puces électroniques dans les étiquettes pour le marquage et l’identification des fromages », explique Jean-Paul Maître, président de cette société labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, qui a bénéficié pour l’occasion d’un prêt de 110 000 € à taux zéro sur 8 ans. Énorme avantage : l’avance est remboursable uniquement en cas de succès. « Finalement, ce premier projet a été suspendu. Il va prendre beaucoup plus de temps que prévu. Donc, nous avons stoppé les remboursements pour l’instant », avoue Jean-Paul Maître. Depuis 2008, l’entreprise planche sur une autre innovation, là encore soutenue par Oséo, mais que le dirigeant veut garder confidentielle.
sier », complète-t-elle. De quoi mettre toutes les chances de son côté. Autre porte d’entrée pour les TPE en manque d’argent : Oséo. Certes, l’organisme intervient principalement en garantie des concours bancaires. Mais il octroie également quelques aides directes. « Outres les aides à l’innovation sous forme d’avances remboursables, il y a le prêt de déve-
T ROUVEZ L’AIDE QU’IL VOUS FAUT Conçue par les chambres de commerce et d’industrie, la base de données en ligne Sémaphore recense l’ensemble des dispositifs de soutien aux entreprises existant en France, tous secteurs d’activité confondus. Très pratique, cet outil vous permettra de trouver rapidement l’aide financière ou technique adaptée à votre projet en effectuant une recherche à partir de plusieurs critères (activité ou code APE, département, type de projet…). Subventions, prêts, exonérations, prestations de conseil… tout y est ! www.semaphore.cci.fr
22
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Fantasista/Fotolia
INNOVATION, EXPORT…
loppement participatif, indique JeanMarc Durand, directeur du développement et de la stratégie d’Oséo. Cet outil a vocation à renforcer la structure financière des entreprises de plus de trois ans en phase de développement ». Le prêt, pouvant atteindre jusqu’à 100 000 € et limité aux fonds propres de l’entreprise, sert à couvrir les besoins immatériels et la croissance du fonds de roulement : études de marché, frais de recrutement, dépenses commerciales… Malheureusement, il n’est pas disponible sur l’ensemble du territoire car il est consenti avec l’aide des régions, ce qui suppose une démarche volontariste de ces dernières. Sachez, enfin, qu’Oséo effectue aussi des avances de trésorerie pour les entreprises titulaires de marchés publics.
- Crédits photos : Marc Thirouin - Getty Images : Hill Street Studios - GDF SUEZ : SA au capital de 2 260 976 267 € - RCS PARIS 542 107 651
Vous emménagez ? Contrôlez votre budget énergie avec Gaz de France Provalys. Profitez de l’offre de marché* Prix fixe pour votre gaz naturel et votre électricité avec un prix du kWh stable, garanti au choix un ou deux ans, sans engagement de consommation.
Pour en savoir plus : 0811 01 3000 ou www.provalys.gazdefrance.fr (prix de l’appel selon l’opérateur)
L’énergie est notre avenir, économisons-la !
* En souscrivant à une offre à prix de marché, le client ne pourra plus souscrire par la suite à un tarif réglementé sur le lieu de consommation de l’énergie.
1 journée avec…
… UN COIFFEUR
Des ciseaux à l’éc La prise de rendez-vous
Diagnostic personnalisé Une fois par an, Michel Dumortier suit une formation de management ou de vente via l’Oréal avec qui il travaille. La dernière en date ? Mieux communiquer pour mieux vendre, en s’inspirant de la méthode de programmation neurolinguistique (PNL). Celle-ci se base sur un rapport psychique au client. Pour se différencier de la concurrence, « prendre en compte la relation avec les gens est incontournable, c’est là tout le fondement du coiffeur. Cela devrait être prioritaire au savoir couper ». Pour chaque client, le gérant prend 5 minutes pour l’écouter et le comprendre. « Toute la richesse de notre métier, c’est d’évacuer leurs angoisses et de reformuler leurs souhaits. »
24
●
Des cheveux colorés Les trois points fondamentaux du métier : « Le temps, le prix et le résultat. On essaie d’être le plus transparent possible au niveau des prix et du temps avec des devis établis avant chaque coupe ou coloration. » Pour rester compétitif, il propose une carte de fréquence, surtout valable pour les colorations, afin de rappeler à ses clientes le moment où elles doivent entretenir une couleur. Ceci afin de les fidéliser avec un nombre de visites annuelles établies. Le principe est simple : « Les tarifs sont plus intéressants pour les clientes qui reviennent plus vite. »
+
Info
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Coiffeur cherche main-d’œuvre La difficulté aujourd’hui, c’est de trouver un bon apprenti. Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé. Michel en a engagé trois depuis septembre 2009. Suivis de trois ruptures de contrats pour cause de manque de motivation. « Je cherche des CDD pour remplacer des congés parentaux et maternité, sans succès. Nous sommes donc en sous-effectif : il y a plus d’offres que de demandes. »
Pour le coiffeur, « les femmes sont chargées d’émotion ». Michel apporte donc un soin particulier à la couleur souhaitée par ses clientes. Celle-ci va dépendre de la base naturelle des cheveux, de la teinte de peau et de la couleur des yeux. La colorimétrie, devenue un élément essentiel des salons de coiffure, constitue la plus grosse activité du salon. Quelques règles élémentaires et techniques sont appliquées pour la réussite d’une couleur sur mesure. Pendant trois quarts d’heure, le colorant imprègne les cheveux qui devront ensuite être rincés puis lavés.
MICHEL DUMORTIER A REPRIS COIFFEURS CONSEIL À FRANCONVILLE (VAL-D’OISE) EN 1996. IL REÇOIT UNE CLIENTÈLE VARIÉE ET SANS CESSE RENOUVELÉE, PLUTÔT POSITIONNÉE HAUT DE GAMME. ICI, PAS DE DISCOUNT MAIS UN SERVICE DE QUALITÉ.
oute des clients Une source additionnelle
Photos L. Theeten/Pixel Image
Le rituel du shampoing
De la coupe de cheveux au relooking Le gérant n’a ressenti la crise que de loin. « Ici, on est en 2e ligne par rapport à la capitale. Mais elle a un effet psychologique qui fait peur. » D’où la difficulté d’avoir une visibilité sur les mois à venir. Pour l’heure, les clients sont présents et l’affluence reste grande toutes les fins de semaine. « Il y a un renouvellement permanent des habitants, donc de la clientèle. » Dans le salon, plutôt positionné haut de gamme, se retrouve une population variée, aux divers niveaux de vie. Michel leur apporte un soin tout particulier lors du shampoing, en proposant à ses clientes des soins pour redonner force aux cheveux abîmés ou éclat aux cheveux ternes.
Depuis le début de son installation en 1996, Michel Dumortier a fait évoluer son logo, « le premier contact avec les gens de la rue ». D’autant que le salon se trouve sur un boulevard. Cinq enseignes lumineuses et une vitrine animée se chargent de faire sa publicité. Michel est donc « coiffeur conseil visagiste » et apporte aux femmes son expertise en termes de coupe la plus appropriée à leur visage. Dans un salon de coiffure, « il y a deux types de population, explique le gérant : les hommes, avec lesquels on a une simplicité d’approche. Il suffit de ne pas les faire attendre et de ne pas leur donner d’insatisfaction ! Et les femmes, plus difficiles à séduire. Il faut faire attention à elles, les faire rêver, leur proposer en quelque sorte un relooking… »
3
CONTACT :
Coiffeurs conseil 14 Bd Maurice Berteaux Franconville (95) Tél. : 01 34 15 90 91
Les clients attendent avant tout des conseils d’experts sur leurs cheveux et sur les soins à leur apporter. Et c’est ce qu’ils trouvent dans le salon de Michel : « C’est une équipe sympathique qui me parle de mes cheveux », témoigne une cliente ravie. Alors Michel leur propose des produits l’Oréal, l’Oréal Professionnel, Kerastase, Sébastìan et Leonor Greyl. La revente de produits et soins capillaires représentant 12 % du chiffre d’affaires. Et pour augmenter les ventes, deux fois par an, les huit salariées sont formées aux nouveaux produits et aux nouvelles collections. Le conseil que prodigue Michel : « Formez vos équipes. » Grâce à une formation continue de ses salariés, il a obtenu le Prix de la Dynamique Commerciale en 2005.
Charlotte de Saintignon Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
25
Créez vous-même
LE SITE DE VOTR
Choisissez votre secteur d’activité et une couleur dominante, saisissez vos coordonnées, cliquez… votre site Web est prêt, sans que vous n’ayez eu à programmer quoi que ce soit ! Des images et des textes adaptés à votre activité sont déjà intégrés à vos pages. A tout moment, vous pouvez y apporter les modifications que vous souhaitez, en toute simplicité via Internet.
*Essai gratuit d‘un mois. A l‘issue du premier mois, 1&1 ReadyNet Pro est au prix habituel de 9,99 € HT/mois (11,95 € TTC/mois). Conditions détaillées sur notre site Internet.
0970 808 911
Appel non surtaxé
E ENTREPRISE ! Pour plus de 100 secteurs d’activité
1&1 ReadyNet Pro Offre complète au meilleur prix : N Mise en place simple et rapide, sans connaissances techniques, ni installation de logiciel.
N De nombreuses applications
N Des modèles de mise en page avec textes et images intégrés, adaptés à votre secteur d’activité.
incluses : 1&1 Référencement, formulaire de contact, plan d’accès, album photo…
N L’adresse Internet de votre site
N Contenus personnalisables à tout moment sur Internet.
N Nombre de pages et trafic illimités.
Essai GRATUIT !*
(en .fr, .com, .eu, .net, .org, .info ou .biz) et les adresses email associées sont incluses.
9,
99 € HT/mois (11,95 € TTC/mois)
Rendez-vous dès maintenant sur 1and1.fr pour tester l’offre !
www.1and1.fr
...Accélérer votre développement commercial
...Financer vos projets ...FAIRE LA DIFFÉRENCE
...Créer une vraie source de revenus
Du 12 au 14 octobre
Palais des Congrès - Paris 1ère édition
En partenariat avec :
Demandez votre pass d’accès gratuit www.salonmicroentreprises.com
12ème édition Avec :
.../en Personne - RCS B 408 684 389
ENTREPRENEURS, VENEZ POUR...
Félix / Fotolia
ossier
Transmission-reprise
Mettre sa société entre de bonnes mains L
a transmission de son entreprise n’est pas toujours un moment facile à gérer. Pour aborder ce seuil avec sérénité, le mieux est de s’y préparer à l’avance, techniquement et psychologiquement. Sinon, l’opération risque d’être bâclée. Et rien de pire que de laisser son entreprise en mauvaise posture… □□□ □□ □ Dossier réalisé par Florent Lacas.
◾
L’aspect psychologique est primordial pour réussir une transmission d’entreprise. P.30
◾ Les artisans transmettent rarement leur affaire à un membre de leur famille ou un salarié. Cette méthode a pourtant fait ses preuves. P.32
D ossier Transmission / reprise CESSION
Bien gérer l’affectif Pour le cédant, l’aspect psychologique est primordial pour réussir la transmission. Aimer son entreprise, c’est aussi la laisser en bonne santé et à la bonne personne.
S
elon l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCM), la crise n’a pas entraîné d’arrêt brutal du flux des entreprises à céder. Au contraire, en 2009, plus de 3 000 annonces ont été publiées sur la Bourse nationale d’opportunités artisanales (BNOA), contre 2 300 en 2008. Cela dit, « une frilosité s’est installée sur les transactions », estime Marie-Armelle Delauney, responsable transmission-reprise à l’Agence pour la création d’entreprise (APCE). « Certains cédants ont tendance à attendre que la conjoncture se redresse avant de vendre, s’ils peuvent se le permettre. D’autres, au contraire, sont obligés de transmettre parce qu’ils connaissent des difficultés insurmontables. » Le marché de la transmission d’entreprises n’est donc pas au meilleur de sa forme. Mais les fondamentaux d’une transaction réussie ne varieront pas de sitôt, et il est bon de les rappeler dans la période actuelle.
Pourtant, pour le développement futur de celle-ci, le prix du fonds doit être réaliste. Pour l’évaluer, certains artisans font appel à leur comptable. Une solution pratique, mais pas forcément optimale. « Ils ne sont pas formés pour cela. Il faut que les cédants se mettent à la place des repreneurs potentiels, qui sont de plus en plus sensibilisés aux problèmes de survalorisation », estime Marie-Armelle Delauney (APCE). Il est en
« Je ne voulais pas mettre le repreneur dans la misère ! » effet logique qu’un repreneur demande un gage d’objectivité avant de s’engager. « Le mieux serait que ce soit le cédant qui contacte directement les organismes pouvant l’aider à évaluer son fonds », au premier rang desquels les chambres de métiers et de l’artisanat.
Évaluez votre fonds avec objectivité La problématique de la juste valorisation du fonds est un des principaux obstacles à la transaction. Il est le fait d’un fort attachement émotionnel, bien compréhensible, des gérants pour leur entreprise.
30
●
Jean-Claude Lartigau a cédé sa boucherie il y a dix mois, à Braine (Aisne). « Il y a eu peu de négociations. Tout a été pris en charge par la CMA, qui a fait une analyse objective », se réjouit-il. Jean-Claude ne se plaint pas du prix de revente de son fonds, estimant que le but de l’opération n’est pas de « mettre le repreneur dans la misère ». « Le fait de voir mon remplaçant satisfait m’apporte beaucoup de bien-être. » De son côté,
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Jean-Claude Huriez, ancien chef de rayon et repreneur de la boucherie de M. Lartigau, peut enfin toucher du doigt son « rêve de gosse », qu’il cherchait à atteindre depuis 10 ans : avoir son magasin. « Je ne trouvais pas de boucherie candidate dans le Nord. Puis la CMA de l’Aisne
m’a proposé cette affaire, elle a fait un boulot remarquable, en m’accompagnant face aux banques, très frileuses en ce moment. » Dans cette transmission d’entreprise, le cédant et le repreneur se sont donc bien entendus et se sont fait accompagner. « Tout au long du processus de négociation, il faut éviter les ruptures entre les deux acteurs », explique Aurore Montmessin, chargée d’affaires à Lille chez Oséo. « Plus l’entreprise à céder est petite, plus le gérant est la personne clé. C’est pourquoi, dans les petites structures, l’accompagnement est encore plus souhaitable. » Pour que son repreneur parte sur de bonnes bases, Jean-Claude Lartigau a également appliqué à la lettre un conseil qu’il prodigue
Reprendre une entreprise en difficulté Avertissement à tous les repreneurs qui pensent faire une bonne affaire en rachetant le fonds d’une entreprise en difficulté : cela pourrait au final vous coûter cher. Selon MarieArmelle Delauney, responsable transmission-reprise à l’Agence pour la création d’entreprise (APCE), il faut « analyser les faiblesses de l’entreprise, savoir si elles sont structurelles ou conjoncturelles ». Pascal Charrier, conseiller à la CMA de Niort, incite les repreneurs à obtenir les « trois derniers bilans et comptes de résultats ». Une fois les problèmes localisés, le repreneur doit se sentir capable d’y apporter des solutions, à l’instar de Gaëlle Rivalin, opticienne à Mauzé-sur-le-Mignon (79). Après avoir été salariée pendant sept ans, elle a repris en janvier 2008 un magasin qui n’était pas en bon état. « Il avait perdu 40 % de son chiffre d’affaires en deux ans, du fait de l’installation d’un concurrent. Son image de marque avait baissé », se souvient-elle. « J’ai relooké le magasin et diversifié l’activité à l’équipement de personnes malvoyantes : filtres, loupes, systèmes de grossissement… » Elle a ainsi réussi à refaire une réputation, et surtout à obtenir un chiffre d’affaires en constante augmentation. « J’ai déjà récupéré les 40 % de baisse ! », en deux ans d’activité.
F. Lacas / Pixel Image
aux futurs cédants : maintenir la vitalité de son entreprise jusqu’au bout. « Le problème est que beaucoup de chefs d’entreprise, dix ans avant de s’arrêter, stoppent l’investissement. Mais il faut continuer de travailler jusqu’à la fin, comme au début », estime-t-il. Pascal Charrier est directeur de l’espace conseil entreprises à la CMA de Niort. Au nombre des principaux pièges à éviter pour le cédant, il énonce également celui de laisser l’entreprise en roues libres avant de céder. « Il faut rendre son fonds cessible, ne pas laisser vieillir le matériel, être à jour au niveau des normes. Pour être bien vendable, l’entreprise doit attirer. »
S’y préparer plusieurs années à l’avance C’est pourquoi on a coutume de dire qu’une transmission d’entreprise réussie se prépare en amont, entre deux en cinq ans avant la cession, dont plusieurs mois de négociations avec le repreneur. Ce laps de temps a aussi le mérite de lais-
ser du temps au cédant, afin qu’il se prépare à sa retraite. « Ce délai donne la possibilité d’aborder les problématiques d’une transmission dans de bonnes conditions. Il faut aussi s’habituer à prendre de la distance avec son entreprise. Certains gérants y mettent beaucoup d’affectif », estime Pascal Charrier. La pire attitude à avoir : venir six mois avant la fin de sa carrière pour annoncer à son conseiller que l’entreprise est à ven-
che comme salarié. « J’ai été pendant vingt-deux ans à mon compte, tout seul pendant huit ans. J’arrivais à un point d’usure. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus détendu, même sans avoir le même revenu », explique Christian. Pour lui qui s’inquiétait, avec la réforme des retraites, d’avoir à travailler plus longtemps, cette configuration tombe à point nommé. Lætitia Jeammet s’en félicite, non seulement parce que c’est
Le tutorat, pour un passage en douceur
NLshop / Fotolia
Les magazines professionnels sont un bon moyen de trouver des opportunités de reprise.
La bonne entente entre le cédant et le repreneur augure souvent d’une transmission réussie.
dre. Dommage d’agir ainsi, alors que le cédant peut avoir recours à d’autres moyens pour franchir le palier progressivement. Christian Simonet, coiffeur à Saint-Laurent-de-laPrée (Charente-Maritime), a ainsi accepté de céder son salon à Lætitia Jeammet, à la condition qu’elle l’embau-
ce qu’il cherchait, mais en plus car cela ne déstabilise pas la clientèle. « C’est une bonne source de conseils pour ce qui est de la gestion de l’entreprise », explique-t-elle. Une méthode qui demande une vraie volonté de partenariat entre les deux acteurs, et qui se rapproche du tutorat (voir encadré ci-contre).
Le tutorat consiste en l’embauche du cédant, en tant que salarié de l’entreprise transmise, pendant deux à 36 mois. Cette solution a certains avantages, puisqu’elle ne laisse pas le repreneur seul, tout en permettant à l’ancien chef d’entreprise de passer à la retraite plus progressivement. Elle doit être conclue dans les 60 jours suivant la date de cession de la société. Le cédant, une fois retraité, pourra demander une réduction d’impôt de 1 000 €. Il s’agit toutefois de bien réfléchir avant de choisir cette solution. Une étude d’Oséo en 2005 a montré que dans les petites structures, la présence de l’ancien chef d’entreprise pouvait s’avérer nuisible en cas de difficultés de cohabitation ou du poids des charges liées à l’embauche du cédant.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
31
D ossier Transmission / reprise TROUVER UN REPRENEUR
Pensez à vos proches Les artisans transmettent rarement leur entreprise à un membre de leur famille ou à un salarié. Cette méthode a pourtant fait ses preuves, et peut atténuer le choc psychologique.
« Plus rassurant de céder à un salarié » la première des deux à obtenir le crédit », explique-t-elle. « C’est plus rassurant de transmettre à un salarié. La reprise d’entreprise est un moment délicat, on peut se planter. » Les deux protagonistes ont été conseillés par la CMA pour la valorisation du fonds. Audrey Allu restera pendant quelques mois dans l’entreprise, en tant que tutrice, pour soutenir Alexandrie Brie, qui savoure son bonheur. « Je n’aurais pas pu créer mon entreprise sans ce cadre rassurant : Audrey me témoigne un soutien important, elle m’aide pour l’administratif, pour les relations avec les fournisseurs… »
Peu de transmissions familiales Si la solution de la reprise en interne est une recette qui marche bien, la transmission familiale est la solution la moins risquée. Mais elle est peu utilisée en France, où seulement une entreprise sur dix y aurait recours. Dans le BTP,
toutefois, 39 % des reprises se font de cette manière, contre seulement 7 % dans l’alimentaire et 21 % dans la production, selon une étude conjointe ISM-APCM. Olivier Pérochon, actuel gérant d’une boulangerie à Boismé (Deux-Sèvres), a luimême repris l’entreprise de son père, il y a quinze ans. « On connaît mieux l’entreprise, sous tous points de vue, estime-t-il. Le client ne s’aperçoit pas des changements, tout se fait en interne. » Un élément non négligeable quand on sait qu’un changement de direction entraîne parfois la perte d’une partie de la clientèle. « Le processus de transmission se fait en quelques mois, alors que dans la boulangerie, on met parfois plusieurs années à trouver un repreneur », témoigne Olivier Pérochon. Son père passe presque tous les jours dans son magasin ; un moyen pour lui de ne pas rompre totalement avec son passé profes-
endostock / Fotolia
L
a recherche du bon repreneur dure en moyenne 2 ans, selon Barbara Nicosia, conseillère à la CMA de l’Aisne. C’est pourquoi les gérants ne devraient pas négliger la solution familiale ou interne. Qui sait, vous avez peut-être le meilleur candidat sous la main ? « Les salariés sont des repreneurs potentiels importants », selon l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCM). « Ils représentent un gisement de compétences immédiatement opérationnel, détiennent le savoir-faire et les techniques indispensables. » Pascal Charrier, conseiller à la CMA de Niort, le confirme. « Il est dommage que les gérants négligent la possibilité en interne. Nos statistiques montrent que le taux de survie de l’entreprise en est amélioré. » Audrey Allu a été sensible à ces arguments, puisqu’elle a cédé son magasin de fleurs (Bohain-en-Vermandois, Aisne) à Alexandrie Brie, l’une de ses deux salariées, en mars dernier. « J’avais décidé que la repreneuse serait
Les reprises d’entreprise par des salariés ont un taux de survie plus élevé.
sionnel. Olivier Pérochon pense-t-il que son fils, encore jeune, voudra plus tard reprendre le flambeau ? « Je ne l’influencerai ni dans un sens ni dans l’autre », assure-t-il. À l’inverse d’une partie des artisans qui ne conseillent pas leur métier à leurs enfants. Selon l’APCM, ils se posent en « hommes du passé » et estiment que leur entreprise n’a plus de « réelle valeur ». Ainsi disparaît une entreprise artisanale…
Les étapes d’une transmission réussie 1 Un diagnostic approfondi de votre entreprise peut être effectué par un conseiller de votre CMA. 2 Si vous l’acceptez, une annonce sera diffusée sur la Bourse nationale d’opportunités artisanales (BNOA), qui en totalise 4 000 partout en France. 3 Votre conseiller vous mettra en relation avec les éventuels repreneurs, sélectionnés par ses soins. Vous entrez alors en phase de négociation, qui s’achèvera peut-être par la cession de votre fonds à un prix satisfaisant les deux parties.
32
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
D ossier Gironde L’ATELIER COIFFURE À LANGON
Une transmission en douceur Étape clé de la reprise d’entreprise, l’accompagnement du nouveau dirigeant par l’ancien requiert que les deux personnes sympathisent. Récit.
A
près une période d’hésitation, Maïté Large a fini par passer le cap et a repris le salon qu’avait dirigé Mme Mercurio pendant près de quarante ans, à Langon. Au départ, la jeune femme, titulaire des diplômes nécessaires et ayant de l’expérience à son actif, s’interroge néanmoins sur sa capacité à diriger sa propre affaire. Poussée par sa mère, elle-même cliente de L’Atelier Coiffure, et par la cédante, elle accepte de monter un dossier de reprise d’entreprise.
Avant de se projeter en tant que chef d’entreprise, la jeune coiffeuse a rencontré de nombreuses fois la cédante qui a su la mettre en confiance. Histoire du salon, caractéristiques de la clientèle, les discussions à bâtons rompus ont permis à la future dirigeante de se familiariser avec l’entreprise et son environnement. Surtout, entre les deux coiffeuses, le courant passe. Maïté est une enfant du pays, elle dispose d’une solide expérience professionnelle et comprend rapidement comment le salon fonctionne. Elle contacte les conseillers de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde pour exposer son projet. Ils vont l’accompagner de A à Z : constitution du dossier de reprise, analyse des bilans et du compte de résultat prévisionnel, accès
CMA33
Le courant « passe »
Cédante et repreneuse pendant la phase d’accompagnement qui a duré un mois.
Les discussions à bâtons rompus ont permis à la future dirigeante de se familiariser avec l’entreprise et son environnement. aux aides, etc. Le dossier est rapidement bouclé. Les facteurs clés du succès sont réunis : l’entreprise est rentable, le profil de la repreneuse est cohérent, le dossier financier est ok ! Les deux coiffeuses
Organisée par Hauts de Garonne Développement, en partenariat avec le Réseau des acteurs pour la création, le développement et la reprise d’entreprises (RACRE), la 6e édition des Rencontres Inter Entreprises sera accueillie le 14 octobre 2010 par la Ville d’Ambarès et Lagrave (Gironde) et le Club d’entreprises des 2 Rives, à la Maison des associations.
3
EN SAVOIR PLUS :
www.hdgev.com
ayant sympathisé, il n’est pas difficile à l’une d’accompagner l’autre durant ses premiers pas. Alors que l’accompagnement par la cédante devait initialement durer deux mois, un mois a suffi pour que Maïté vole de ses propres ailes. D’autant qu’elle a continué à employer les deux salariées du salon. La transition s’opère donc en douceur. Petit à petit la jeune dirigeante introduit ses idées, mais en préservant l’âme du salon, l’ambiance qui y règne et qui séduit la clientèle.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
33
Rubrique réalisée en partenariat avec
P ratique
L’EFFICACITÉ COMMERCIALE POUR TOUS La gestion commerciale est un élément prépondérant pour les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité. Elle vous permet de suivre votre facturation, vendre vos produits, honorer vos commandes en temps et en heure, vous faire payer, etc.
L’informatisation a toujours eu pour but de simplifier les tâches. Et non de les alourdir. La première qualité d’un logiciel de gestion commerciale est donc le gain de temps qu’il vous apporte en automatisant un certain nombre de tâches administratives. L’objectif étant de vous recentrer sur vos clients et votre cœur de métier ! Les fonctionnalités des logiciels sont plus ou moins avancées, il est donc important que vous détectiez vos besoins avant d’en faire l’acquisition. La fonction la plus classique et la plus courante concerne les achats et les ventes : fichier clients/fournisseurs, émission de pièces commerciales (devis, factures, avoirs…), suivi de l’échéancier pour relancer les factures, etc. Le logiciel va vous permettre également de suivre les indicateurs-clés de votre activité grâce à des tableaux de bord et d’obtenir ainsi une photographie instantanée de votre activité : vous identifiez les articles les plus vendus, les plus rentables, le panier moyen et pouvez ainsi réaliser les actions commerciales adéquates.
Faites le bon choix Si, de par votre métier, vous avez des besoins plus spécifiques, il existe des logiciels dédiés à votre activité, qui vous permettent par exemple de gérer des stocks, d’avoir une visibilité immédiate sur la disponibilité de vos articles, de
© Razorconcept - Fotolia
Faut-il s’équiper d’un logiciel de gestion commerciale ?
commander à bon escient et d’éviter les ruptures. Vous êtes artisan du bâtiment ? Avec un logiciel de gestion adapté, vous pouvez émettre des devis très précis, intégrant des tranches de travaux, variantes, décompte détaillé de chaque prestation… Le logiciel de gestion commerciale vous permet également de créer une base clients qualifiée, particulièrement utile pour bien cibler vos actions de prospection et de fidélisation. Pour y voir plus clair, n’hésitez pas à vous faire conseiller. Les chambres de métiers et de l’artisanat pourront vous informer, mais rien ne vaut des exemples concrets. Trouvez un confrère déjà équipé et posezlui toutes vos questions concernant les avantages de son logiciel.
Éditeur généraliste ou spécialisé ? L’avantage de l’éditeur généraliste réside dans la possibilité de compléter votre logiciel de gestion commerciale par un logiciel de comptabilité ou de paye. Vos données seront automatiquement transférées de l’un à l’autre. Un autre critère important : le service. Vous devez pouvoir avoir recours à l’assistance téléphonique. Généralement, des éditeurs comme Ciel la proposent avec le logiciel. L’ergonomie doit également être un critère essentiel dans votre choix. La prise en main doit être facile, et surtout intuitive. C’est dans cette optique que Ciel a développé l’Intuiciel©, une interface qui vous permet d’exploiter simplement les informations essentielles de votre activité.
■ AVIS D’EXPERT Aurélie Dettwyler, chef de marché Point de Vente chez Ciel
« Le logiciel de gestion commerciale : partenaire indispensable des commerçants ! » Si la réussite d’un commerce repose avant tout sur son concept, son emplacement et ses produits, seule une bonne gestion peut garantir sa pérennité. Il est donc essentiel de s’équiper d’un logiciel de gestion. L’idéal étant d’avoir une solution « tout-enun » qui vous permette de gérer votre activité commerciale et l’encaissement de vos clients. Vous avez décidé de vous équiper ? Votre choix doit être guidé par la richesse fonctionnelle et la compatibilité avec les différents périphériques d’encaissement. Outre la gestion des achats, des ventes et des stocks, le logiciel doit également intégrer des statistiques détaillées : CA, panier moyen, palmarès articles, clients… Vous bénéficiez ainsi de toutes les informations-clés pour animer efficacement votre point de vente. Vous identifiez, très rapidement, les différentes typologies de clientèle et personnalisez ainsi l’attribution de réduction ou de points de fidélité. L’écran de vente entièrement paramétrable est aussi un critère déterminant : il vous permet d’adapter le logiciel en fonction de vos besoins et spécificités métiers. L’expertise de Ciel sur le marché des commerçants nous a amenés à développer 5 logiciels adaptés à chaque secteur d’activité : ● Ciel Commerce de détail ● Ciel Magasin de mode ● Ciel Salon de coiffure ● Ciel Institut de beauté ● Ciel Café restaurant.
34
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Tartarin-Utilitaires Tartarin Utilitaires, votre fournisseur de véhicules utilitaires d'occasion à Bordeaux. Notre vocation est de répondre aux besoins des nombreux artisans, commerçants et petites entreprises en matière de véhicules utilitaires neufs ou d'occasion, petits et moyens. Notre souhait est de fidéliser notre clientèle ; aussi nos véhicules utilitaires sont-ils livrés entièrement révisés et garantis. Découvrez nos véhicules en stock sur www.tartarin-utilitaires.fr
Nous suivons notamment la gamme de véhicules suivants: Véhicule de société : Renault Clio, Renault Megane, Peugeot 206, 207, 307 et 308 ; Petit utilitaire : Fiat Scudo, Citroën Jumpy, Peugeot Expert, Volkswagen VW transporter, Mercedes Vito et Nissan Vanette ; Fourgonnette et fourgon : Citroën Jumper, Ford Transit, Fiat Ducato, Peugeot Boxer, Renault Traffic, Kangoo et Master, Nissan DCI, ; Benne : Renault Mascott, Nissan Cabstar, Nissan Atléon et Iveco ; Plateau : Ford Transit, Iveco et Renault Master ; Pick-up : Mitsubishi L200, Toyota Hi-Lux. Les véhicules de cette gamme neufs sont également disponibles sur demande ; consultez-nous !
2257, Avenue de Bordeaux 33127 Saint Jean d'Illac
Téléphone : 05.56.93.16.06 Fax : 05.56.99.08.51 www.tartarin-utilitaires.fr
Pour passer votre ECHAFAUDAGES EVL défie l’impossible Location – Vente – Montage Matériel d’accès et levage Echafaudages tubulaires Echafaudages volants - roulants Travaux acrobatiques S.A.V et dépannage de chantiers Etudes et réalisations spéciales Echafaudages : roulants volants tubulaires spéciaux
publicité dans ces pages,
contactez… CÉDRIC JONQUIÈRES
ZI de la Mouline - 14 Rue des Frères Lumière - 33560 Carbon-Blanc
Tél : 05 56 06 92 63 – Fax : 05 56 06 99 08 e-mail : evlbx@wanadoo.fr - Site internet : www.evl-echafaudages.com
CHEF DE PUBLICITÉ
TÉL : 06 10 34 81 33 FAX : 05 61 59 40 07
M étéo ■ QUI EST L’ENTREPRENEUR IDÉAL ? Selon les Français interrogés par OpinionWay, le chef d’entreprise parfait est d’abord celui qui crée des emplois (pour 53 % d’entre eux). Ils apprécient également sa capacité à surmonter les obstacles (36 %), et sa ténacité qui lui permet d’arriver haut en ne partant de rien (34 %). De manière surprenante, ils n’attendent pas des entrepreneurs de participer à des actions humanitaires (6 %) ou qu’ils paient bien leurs employés (10 %). « Les Français et leurs entrepreneurs », OpinionWay juin 2010 FCGA, 1er trimestre 2010 Enquête CFDT de juin 2010
■ LES TPE ET LEUR BANQUE
■ CE QUE PENSENT LES SALARIÉS DE TPE Parmi les sujets les plus préoccupants pour les employés d’entreprises de moins de vingt salariés, figurent la revalorisation du salaire (73,9 %), puis les conditions de travail (59,8 %) et la réglementation du travail (51,9 %). Ils estimeraient donc trop travailler et ne seraient pas assez payés. Au niveau de l’ambiance de travail, ils sont 68 % à la trouver plutôt bonne. Cependant, certains tabous persisteraient entre le salarié et son patron, comme l’évolution de carrière (44,9 %) et la paie (39,6 %). Enquête CFDT
●
• Smic au 1er janvier 2010 : 8,86 €/heure soit 1 343,77 €/ mois (35 heures) • Minimum garanti : 3,31 • Plafond mensuel de la Sécurité sociale 2010 : 2 885 € • Taux de chômage : 9,5 % au 1er trimestre 2010 • Barèmes de frais 2010 : repas hors des locaux de l’entreprise : 8,20 € ; repas lors d’un déplacement professionnel : 16,80 € ; logement et petit déjeuner 44,70 € (60,30 € à Paris et dans les départements 92, 93, 94) • Indice des prix à la consommation en juillet 2010 : 121,04 (+ 1,7 % sur un an) Ensemble des ménages, tabac inclus, base 100 en 1998 • Indice du coût de la construction au 1er trimestre 2010 : 1 508
FINANCE • Taux d’intérêt Euribor 3 mois (25 août) : 0,89 • Taux d’intérêt Euribor 12 mois (25 août) : 1,417 Ces taux servent de base au calcul des financements proposés par les banques et à l’indexation des crédits à taux variable. • Taux fiscal des intérêts de retard : 0,05 % par mois (0,65% par an)
208 899
La quantité d’emplois qui aurait été confortés par l’activité du médiateur du crédit depuis novembre 2008.
3,9 %
La progression des encours de crédits aux TPE-PME indépendantes à fin juin. (Banque de France)
Ils ont dit
38
SOCIAL
PRIX
Vous vous entendez bien avec votre banquier ? Vous faites donc partie des 65 % des dirigeants de TPE à vous déclarer satisfait de votre partenaire financier. Seulement 10 % d’entre eux s’en déclarent mécontents. Par ailleurs, il n’y aurait aucun lien entre la conjoncture économique et la qualité des relations unissant un banquier à un entrepreneur. Autrement dit, ceux qui ont rencontré des problèmes avec elle à l’occasion de la crise ne devaient peut-être pas avoir de si bons contacts en période de croissance. Observatoire de la petite entreprise – FCGA
« Les PME sont le fer de lance de la croissance française. C’est vous qui allez faire redémarrer l’emploi en France. […] Nous avons décidé de donner la priorité à l’alternance. Il y a aujourd’hui 600 000 jeunes en alternance, c’est 15 % de plus qu’il y a cinq ans. Notre objectif c’est 800 000 jeunes en alternance. Pourquoi ? Parce que 70 % des apprentis trouvent un emploi à l’issue de leur formation. » Nicolas Sarkozy, lors de son discours le 15 juin au Salon Planète PME, à Paris.
TABLEAU DE BORD
« Nos regards sont maintenant tournés vers le gouvernement. Entre le projet de coupe franche d’un milliard d’euros sur la fiscalité ‘verte’, la lancinante remise en question de la TVA à 5,5 % pour les travaux de rénovation et l’obstination à refuser une évolution du régime déloyal de l’auto-entrepreneur, nos ministres ne semblent pas plus enclins à soutenir un secteur qui représente 362 000 entreprises et plus d’un million d’actifs. » Patrick Liébus, président de la Capeb, lors de la présentation des résultats de l’artisanat du bâtiment au 2e trimestre.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
3 650
Le chiffre d’affaires moyen d’un auto-entrepreneur au 2e trimestre. Sur 524 000 inscrits au régime, 45 % ont déclaré une activité en 2010. (Ministère de l’Économie et des Finances)
FEU VERT FEU ORANGE Le nombre Le pouvoir d’achat de contrats des Français a d’apprentissage progressé en 2009 a augmenté (+ 1,6 %), mais de 30 % risque de stagner en juin en en 2010, du fait glissement annuel. de l’inflation et de l’arrêt des mesures de soutien. FEU ROUGE Les créations d’entreprises ont chuté de 14,8 % en France en juillet, par rapport à juin. Hors auto-entreprises, ce chiffre est de - 23,1 %.
F orum Gironde FILIÈRE VIANDE
TROIS ACTIONS POUR UN SECTEUR Aider les bouchers abatteurs à se regrouper pour continuer leur activité et rester compétitif, telle est l’une des trois actions à l’ordre du jour de la rentrée pour soutenir la filière.
C
herchant à soutenir les professionnels du secteur, la CMA multiplie les actions via trois axes. Une aide individuelle sous forme d’un diagnostic est proposée aux artisans pour faire le point avec un conseiller de la CMA afin de moderniser leur entreprise, la rendre conforme aux exigences de la réglementation, notamment avec les normes d’hygiène et enfin valoriser commercialement le point de vente.
En marge du diagnostic individuel, la chambre travaille à la constitution d’un groupement d’achats pour les bouchers abatteurs. L’abattoir de Bordeaux étant fermé, la création d’une telle association permettrait aux bouchers de rester concurrentiels tout en garantissant une offre qualitative. Il est également évoqué la perspective de créer un autre groupement d’achats pour les consommables cette fois (papier, emballage, etc.) qui devrait
être opérationnel dès 2011. Enfin, la CMA annonce la publication au cours du dernier trimestre 2010, d’une cartographie des entreprises à reprendre dans la région pour encourager les transmissions et faciliter la rencontre entre les cédants et les repreneurs.
3
CONTACT CMA
Béatrice Secondy au 05 56 99 99 49 ou beatrice.secondy@cm-bordeaux.fr
TÉMOIGNAGE CHRISTOPHE THOMAS, BOUCHERIE THOMAS, À SAINT-MÉDARD-EN-JALLES « DES AIDES POUR RÉAMÉNAGER MON ENTREPRISE » « Lorsque j’ai repris l’entreprise familiale créée par mon grand-père, puis gérée par mon père, l’effectif était de trois personnes. Aujourd’hui, j’ai développé l’activité de distribution sur les marchés et nous sommes six. Le diagnostic, établi par Béatrice Secondy de la CMA, a mis en évidence le besoin de rendre les locaux plus fonctionnels et de les mettre aux normes. Nous avions grandi sans nous préoccuper de l’organisation, or c’est important pour bien appliquer les normes d’hygiène notamment. Aujourd’hui, par exemple, la plonge n’est plus dans la salle de découpe. L’entreprise est organisée en plusieurs espaces : le laboratoire, l’emballage, la plonge, etc. Évidemment nous avons dû agrandir et construire un local supplémentaire. C’est pourquoi j’ai sollicité l’aide du Conseil Régional. J’ai reçu deux aides, une au titre de la construction du nouveau local et une autre au titre de la partie réaménagement des locaux. L’aide représente environ 30 % du montant total des travaux, soit près de 20 000 €, ce qui est loin d’être négligeable. »
FILIÈRE ÉCO CONSTRUCTION
LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE COMME PRODUIT D’AVENIR Grenelle de l’environnement et réglementation thermique 2012 obligent, la performance énergétique du bâti est au centre de toutes les préoccupations du secteur du bâtiment. C’est pourquoi la CMA apporte sa pierre à l’édifice en aidant les artisans à se positionner sur ce marché.
«
S
40
●
ensibiliser l’ensemble des artisans du bâtiment aux performances énergétiques, à l’enveloppe, à l’éco-construction et les amener à se positionner sur ce marché, tel est l’objectif que nous poursuivons à travers un certain nombre d’actions », affirme Bernard Coulé, responsable du développement des entreprises à la CMA. Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Comme dans tous les secteurs d’activité, pour se lancer sur un nouveau marché, l’entreprise doit se réorganiser, se former, investir dans de nouveaux outils, revoir sa politique commerciale, etc. D’autant que la tendance est à l’offre globale, plus complexe à formaliser. « Ce marché en est encore à ses balbutiements, les artisans ne savent pas toujours comment
l’appréhender, nous sommes là pour les aider », explique encore Bernard Coulé. Deux volets sont couverts par le diagnostic d’entreprise proposé aux artisans, le management de la TPE artisanale (organisation, qualité) et sa stratégie commerciale (comment mettre en place une offre globale ?). Les conseillers de la CMA orientent les artisans vers des for-
F orum Gironde FILIÈRE SERVICE
LA FORCE DES GROUPEMENTS En se regroupant au sein de coopérative ou d’association, les artisans se donnent les moyens d’accéder à de nouveaux marchés ou d’optimiser la gestion de leurs achats. Zoom sur des organisations en plein essor.
L
a CMA accompagne les artisans dans la création de groupements. Pourquoi ? « Parce que ces organisations leur permettent d’être plus forts et de se positionner sur des marchés auxquels ils n’auraient pas accès », répond Bernard Coulé, responsable du développement des entreprises à la CMA. Ainsi viennent de voir le jour un groupement
des services à la personne (Artisans à domicile 33) et un groupement en milieu rural (Rural Agri-Services). Le premier permet aux artisans de se positionner sur le marché des services à la personne (ménage, esthétique à domicile, travaux de jardinage, bricolage, informatique, etc.) tout en faisant bénéficier leurs clientèle de particuliers des avantages fiscaux
s’y rapportant. Grâce au second, et à l’achat mutualisé d’un banc de contrôle pour les machines agricoles, les artisans peuvent vendre des services de pré-contrôle. Dans les deux cas, l’union fait la force ! Le Conseil Régional a contribué aux études de faisabilité, la CMA a apporté son concours pour l’organisation et le fonctionnement des groupements.
TÉMOIGNAGE
TÉMOIGNAGE
PIERRE-EMMANUEL BARBA, INFORMATICIEN, I-SOLUS, ADHÉRENT À ARTISANS À DOMICILE 33 : « UN AVANTAGE POUR MES CLIENTS »
LIONEL FOURCASSIES, ARTISAN RURAL, CO-GÉRANT DE RURAL AGRI-SERVICES « VENDRE DES PRESTATIONS DE PRÉ-CONTRÔLE À NOS CLIENTS»
« J’ai rejoint la coopérative car en tant que prestataire de services informatiques, j’ai une clientèle de professionnels (70 %) et de particuliers (30 %). Or, les particuliers, s’ils veulent bénéficier de la déduction fiscale et du paiement par chèque Cesu, doivent faire appel à une entreprise de services à la personne. Il me paraissait trop complexe de créer une seconde entité dont l’activité aurait été exclusivement le service à la personne. En rejoignant la coopérative, je peux faire bénéficier mes clients de ces dispositifs. Je leur explique à quoi ils ont droit et comment. Ces avantages me fournissent un argument commercial supplémentaire. »
« Rural Agri-Services est une association d’artisans ruraux. Nous commercialisons notamment des prestations d’entretien des pulvérisateurs utilisés par les agriculteurs et les viticulteurs. Le groupement qui compte 20 adhérents aujourd’hui - 15 au départ - a investi dans l’achat d’un banc de contrôle (20 000 €) puis a passé une convention de collaboration avec Hortis avec mise à disposition exclusive du banc qui lui facture les contrôles. De notre côté, nous pouvons vendre des prestations de pré-contrôle à nos clients. ».
TÉMOIGNAGE GAËL DULHAUSTE, DULHAUSTE THERMIQUE À BÈGLES « J’AI REÇU UNE AIDE POUR L’ACHAT D’UNE CAMÉRA THERMIQUE » « Je suis thermicien de formation, donc sensible à la performance énergétique des bâtiments. J’installe des pompes à chaleur, des systèmes de climatisation, des solutions solaires et photovoltaïques. Je propose aussi depuis peu des prestations d’isolation des combles en complément. C’est en me rendant à des réunions organisées par la CMA que j’ai découvert les différentes aides. J’ai également suivi la formation pour obtenir le label Éco-artisan de la Capeb, dont je suis adhérent. J’ai créé mon entreprise en 2007 et je cherche à la développer. C’est pourquoi j’ai demandé à bénéficier du diagnostic établi par la CMA. En tant que chef d’entreprise, j’ai du mal à prendre du recul. Ce diagnostic a été l’occasion de faire le point. Le rapport fait état d’une liste des points faibles à corriger. Par exemple, je n’avais pas défini de stratégie commerciale. J’ai donc commencé par suivre un stage sur le sujet où j’ai beaucoup appris et je vais pouvoir engager des actions. J’ai reçu fin juillet un avis favorable du Conseil Régional qui finance une partie de l’achat d’une caméra thermique. Le montant de l’aide s’élève à 2 924 € pour un coût total de 9 745 € (caméra et objectif grand angle). Je suis content car pour une TPE artisanale comme la mienne il s’agit d’un véritable investissement. Cette caméra me permettra d’établir des diagnostics précis des habitations de mes clients, de détecter les désordres afin de leur proposer une réponse adéquate. »
mations et les informent sur les labels existants (Qualibat, Éco artisan, etc.). Côté équipement, le Conseil Régional prend le relais et finance l’acquisition de certains matériels comme des outils de
contrôle des performances énergétiques dont l’utilisation devient régulière sur les chantiers BBC et via les exigences de la nouvelle réglementation thermique (RT 2012).
3
CONTACT CMA
Émilie Lasne ou Émilie Arrenous au 05 56 99 91 58
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
41
PRESTIGE MAÎTRE VERRIER
Vincent Pillet Créations
“
“
Véronique Méot Véronique Méot
Vincent Pillet
Vincent Pillet
De la création à la réparation de beaux objets
En haut : Table basse 2 plateaux fusionnant (collage par UV) 145 x 95 cm. Épaisseur : 19mm, H.35cm. Bords éclatés façonnés. Pièce unique. À côté : Table repas « Cascade » : Bandes de verre clair, éclatées, façonnées, collées par Ultra Violet. L’effet de matière apporte transparence et légèreté (dimension 2 m 20 x 1 m 10) Disponible en table basse.
À droite : Les verres en cristal sont restaurés en rognant la matière sur les parties abîmées et en polissant les bords arrondis, puis lustrés à neuf. En dessous : L’atelier situé à Bègles abrite environ 50 m2 d’objets en cours de fabrication et de réparation
Véronique Méot
Au centre : L’artisan fabrique également des lampes décoratives.
L’art et la lumière L’artisan, autodidacte, fabrique des objets en verre et répare les objets en cristal, pour une clientèle de professionnels et de particuliers. 42
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Vincent Pillet
Ci-dessus : Vincent Pillet : « Lorsque j’ai commencé à travailler le verre, je me suis immédiatement senti à l’aise avec la matière. » À droite : Sculpture glace argentée, épaisseur de 19 mm, bords éclatés. Démontable sur piétement acier traité, découpé par laser, plaque feuille or pour la fixation, hauteur 180 cm, glace inclinée 160 x 40 cm. Pièce unique.
A
« L’organisation de l’entreprise a changé, j’ai travaillé avec un commercial pendant une dizaine d’années. C’est lui qui gérait les relations avec les magasins de décoration. Puis il a arrêté et, avec la crise, le marché de la décoration s’est tendu », explique Vincent Pillet. Parallèlement, un antiquaire a sollicité l’artisan pour qu’il restaure des verres en cristal. C’est ainsi qu’a démarré un peu par hasard cette activité. Depuis, le bouche à oreille a fait son effet. « La meilleure publicité ! », s’exclame l’artisan qui, d’une clientèle d’antiquaires a su se faire connaître auprès d’autres acteurs du secteur comme le magasin Les Intendances à Bordeaux, distributeur des grandes marques. Un autre temps fort a marqué l’évolution de l’entreprise : un site Internet en 2006. « Il me permet de capter en direct une clientèle de particuliers à Bordeaux, dans la région et dans toute la France », assure-t-il. Les créations de l’artisan sont quant à elles exposées à l’Espace Antiquités Tallec spécialisé « Arts déco », quai des Chartrons à Bordeaux, et dans une boutique à Toulouse. Car s’il est devenu réparateur, Vincent Pillet n’en oublie pas sa passion première : créer des objets d’art inédit et les vendre !
1984
1993
1994
1994
2006
CAP tapissier
Création de l’entreprise Vincent Pillet Créations
Utilisation de la technique de collage par ultraviolet
Fait appel à un VRP multicartes
Lancement du site Web
Véronique Méot
rtisan autodidacte, Vincent Pillet s’est formé au fil du temps, dans son atelier à Bègles, au savoir-faire nécessaire pour travailler le verre. Auparavant, l’homme a mis du temps à trouver sa voie. Titulaire d’un CAP de tapissier à 17 ans, il vit mal la relation employeur salarié. Il quitte le secteur, lui préfère des « boulots alimentaires », mais garde en tête « l’envie de créer une entreprise pour être indépendant ». Une discussion avec un cousin qui travaille dans la miroiterie éveille sa curiosité. L’idée naît de fabriquer des vases remplis pour partie de sable et de cactus et de les commercialiser auprès d’une clientèle de fleuristes. Dix-sept ans plus tard, l’artisan a diversifié sa production et partage son temps entre la création d’objet en verre (vase, lampe), la fabrication de mobilier (table, vitrine d’exposition) et la réparation de verres ou objets en cristal. Sa clientèle aussi s’est diversifiée. Alors qu’au démarrage il travaillait à 100 % avec une clientèle de commerçants dans la décoration, aujourd’hui, 30 % de son chiffre d’affaires provient de la réparation d’objet en cristal réalisée pour des particuliers comme pour des professionnels.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010 ●
43
ca aquiitaiine fr ca-aquitaine.fr
Au Crédit Agricole d’Aquitaine, nous vous accompagnons dans tous les moments importants de votre entreprise. Création, reprise, développement, transmission, nous adaptons chaque jour nos solutions pour satisfaire au mieux vos besoins. Quel que soit votre domaine ou votre spécialité, nous mettons notre expertise à votre service pour vous accompagner dans tous vos projets.
Crédit photo : Getty Images.
Commerçants, artisans ou professions libérales :
J ’ ai chois i la 1 ere banque de s Pros.
UNE RELATION RESPONSABLE POUR L’AQUITAINE Info groupe Crédit Agricole en taux de pénétration commerciale en France / Source : CSA-Pépites. Mars 2010. CAISSE RÉGIONALE DE CRÉDIT AGRICOLE MUTUEL D’AQUITAINE - Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit - Société de courtage d’assurances immatriculée au registre des intermédiaires en Assurance sous le N° 07 022 491 - Siège social : 304, bd du Président Wilson - 33076 Bordeaux Cedex. RCS Bordeaux 434 651 246.
REMISE 10% code ARTISAN
♦ Agencement pour tous utilitaires & véhicules société ♦ Distributeur Sortimo® ♦ Véhicule de démonstration ♦ Matériel innovant ♦ Aspect professionnel ♦ Ergonomie tez Contoaucs n
Z Tresses Melac ZA 3 33370 TRESSES w www.avu33.fr 0 05 56 78 37 13
O pinion Karine Le Marchand est la future animatrice de l’émission l’Espoir de l’année diffusée à partir d’octobre en prime time sur M6. Coiffeurs, pâtissiers, bouchers, fleuristes, esthéticiennes... Les jeunes talents seront confrontés à un jury de professionnels et le gagnant de chaque catégorie sera élu « Espoir de l’année ». Présentation.
“
“
cent Flouret/M6 © Vin
Il y a beaucoup de jeunes artisans prêts à prendre la relève Karine Le Marchand
Animatrice de l’Espoir de l’année sur M6
Pourquoi avez-vous choisi d’animer une émission sur l’artisanat ? Je suis curieuse de rencontrer des jeunes capables de relever des défis, de représenter l’avenir et pour ma part, je suis heureuse de faire la rencontre de différents métiers artisanaux. C’est un projet très noble. Ce ne sont pas les meilleurs artisans dans leur catégorie mais les meilleurs espoirs 2010. Cela fait plaisir de voir qu’il y a des jeunes prêts à prendre la relève dans des métiers parfois difficiles où l’on ne devient pas milliardaire ! Et pourtant on ressent une certaine fierté chez eux. Chacun dégage une personnalité forte pour exceller dans son corps de métier. Quels sont les valeurs qu’incarne l’artisanat selon vous ? J’ai été élevée avec la passion du travail bien fait et la fibre commerçante. Petite fille, j’admirais mon grand-père qui était graveur de métaux à Nancy. Véritable bête de concours, il a été consacré meilleur ouvrier de France. La plupart des artisans travaille en équipe ; on constate une grande solidarité entre eux. Ils sont passionnés et donc touchants. Ils possèdent à la fois des qualités artistiques et commerciales, avec un rapport privilégié au client. J’aime l’idée du compagnonnage : les anciens transmettent le savoir-faire aux plus jeunes. C’est le contraire de l’immédiateté car la pratique s’acquiert sur plusieurs années.
46
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2010
Les artisans doivent être patients dans leur apprentissage et se former en permanence tout au long de leur vie car il y a beaucoup de concurrence. C’est important que les jeunes apprentis montrent ce qu’ils savent faire. QUEL EST VOTRE RÔLE ET CELUI DE L’ÉMISSION ?
Susciter des vocations et participer à redorer l’image de l’artisanat. Les gens qui se lancent dans le secteur ont tout à gagner. À travers l’histoire de ces jeunes, souvent accompagnés par leur patron, nous allons démontrer que ses métiers sont nobles, d’excellence, de savoir-faire et de plaisir. L’artisanat recrute et propose des emplois grâce auxquels on peut vivre et même devenir rapidement son propre patron. L’Éducation nationale a de son côté un rôle à jouer. On doit arrêter d’orienter les jeunes en difficultés vers les métiers artisanaux et considérer la spécificité de chacun. Les jeunes ne sont pas tous interchangeables.
Vous pensez que les femmes ont une place à prendre ? Bien sûr ! Tous les métiers de l’artisanat peuvent être féminins ou masculins. Il faut arrêter avec les clichés ! J’ai rencontré une jeune apprentie bouchère qui ne pesait pas plus de 50 kg et qui
travaillait la viande avec une dextérité et une délicatesse surprenantes. Outre la personnalité de chacun, les jeunes doivent acquérir des techniques et de la pratique pour nous convaincre. Quel est le déroulé de l’émission ? Après une sélection de 25 candidats entre 16 à 25 ans issus de toutes les régions de France et qui incarnent le mieux les valeurs de l’artisanat, un jury fera passer aux 5 meilleurs d’entre eux une série de tests et d’épreuves. Un seul remportera le titre dans sa profession (coiffeur, pâtissier, boucher, fleuriste, esthéticienne). Ce n’est pas un concours d’initiés et notre rôle sera d’être extrêmement pédagogiques pour être accessibles au grand public. Voire de l’inciter à faire attention à ce qu’il consomme et à comprendre ce qu’il ne faut pas faire. Comment est constitué le jury ? Pour chaque corps de métier, deux personnalités emblématiques de la profession seront chargés de juger les jeunes. Hugo Desnoyer et Hervé Sancho pour la boucherie, Sarah Guetta et Eric Pfalzgraff pour la coiffure, Michel Belin et Sébastien Bauer pour la pâtisserie. Personne n’a encore été désigné pour les fleuristes et les esthéticiennes.
Propos recueillis par Charlotte de Saintignon
performance dans leur activité.
Nous les accompagnons dans leurs
choix énergétiques.
Siège social : 22-30, avenue de Wagram 75008 Paris – Photo : © G. de Boismenu
Pour tous les professionnels, comme pour Catherine et Damien restaurateurs à Paris 18e, la recherche d’efficacité est une préoccupation quotidienne. EDF Pro les accompagne dans cette démarche en les conseillant sur des solutions économes en énergie (en matière d’éclairage, de climatisation réversible, de chauffage...) qui les aident à gagner en performance et à développer leur activité.
Contactez EDF Pro au 0810 333 776* ou rendez-vous sur edfpro.fr L’énergie est notre avenir, économisons-la!
LA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ COLLECTIVE
des cotisations santé exonérées de charges sociales et déductibles du bénéfice imposable la possibilité de choisir des garanties élevées des salariés fidélisés..
VOUS ÊTES BIEN AVEC MAAF ASSURANCES Vous aussi, faites nous confiance. Contactez votre Conseiller MAAF Pro au (0.15 € TTC/min depuis un poste fixe + surcoût selon opérateurs)
www.maaf.fr
RCS NIORT 542 073 580
* Prix d’un appel local sauf surcoût imposé par votre opérateur de téléphonie. EDF SA au capital de 924 433 331 € – 552 081 317 RCS PARIS
Catherine et Damien veulent plus de
$ % & & ' % % % ( ) * ! ! ! %$ !+ % % ) ( ,- ./ 0 % $! ! & , ,
% - % %
!% %$ 1 % ! 2% , % % $! ( !+$ 3! % % ' % ' ! 4% , 5 % % 6 & % $ % $+ ! - + % ' %
! "#"
7 % & .""8 9 ! $% % % $ $+ ! 9 $( $ $ % % % ! 9 :* % 5 ' % % ' %$
; ' * % < ,* % '
! !" # ! $ % &% " # ' ( $ ' ! &) ! * ' ( $ ) * " + ,
' $ - ) ! $ &. + ! / - 0 !! ! & % & .1%."
! ( ! ## 2 " '! '
# !! !" 2 ( $ ' $0 #" ' % &% -% 3% " 4 ! ! 2 ! !" ! # ( $ # ! " ! ! '! $ $ # $ # ! ' 2 '! $0 $ $ !! $ ! !5 ! !+! 6 !+!" 78 $ 99 " : 7 ;8; :: - )9. 93 " ! ' ' $ ( $0 !! ! < # = !! $ ! ! 2 '
# !! #
! ! - 9 - . $ $ $ ! !! ! ;> : 87 . 9 9.. ! ? ( - % ? ( - -
! @ % * A B . ) % 3 & C ' !! ! $ @(%* A B . % &3