2012 | communiqué N°10

Page 1

L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

COMMUNIQUE Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

N°10 mardi 30 octobre 2012 p.1 Du côté des adhérents de l'ACOR | p.2 Dans les régions de l'ACOR p.3 Les films soutenus par l'ACOR | p.5 Soutien GNCR p.6 Recommandations GNCR – Soutien AFCAE action-promotion p.7 Soutien AFCAE patrimoire-répertoire et jeune public

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Simon Fretel • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DU CÔTÉ DES ADHÉRENTS DE L'ACOR AGORA DU CINÉMA CORÉEN

du 7 au 13 novembre 2012 au cinéma Omnia à Rouenembre 2012. Pour sa 7e édition, l'Agora du Cinéma Coréen prend ses quartiers au cinéma Omnia. Comme à son habitude, le festival, organisé par les étudiants coréanisants de l'université de Rouen, s'attachera à promouvoir la richesse et la diversité des thèmes exploités dans le cinéma coréen par le biais d'une sélection de films inédits ou de films en reprise. Parmi quelques titres pré-selectionnés par les organisateurs : Locataires de Kim Kiduk, Thirst de Park Chan-wook, Ha ha ha de Hong Sang-soo, Sunny de Kang Hyeong-cheol, The Man from Nowhere de Lee Jeong-beom. Il y aura 4 séances par jour pour le grand public et des animations seront organisées en marge du festival. Le programme complet sera disponible très prochainement. Toutes les infos ici

AUX ÉCRANS DU RÉEL - CONCOURS PREMIER DOC

du 16 au 18 novembre 2012 au cinéma Royal au Mans

Comme tous les ans, l'association Chroma nous propose de découvrir la fine fleur des jeunes réalisateurs européens de documentaires. Pour sa 11e édition, le concours Premier Doc nous fera découvrir onze premiers documentaires européens. Un ensemble de films qui encore une fois, rendent compte de la richesse, de la diversité et de l'exigence que peut avoir le documentaire lorsqu'il ne se contente ni d'être du reportage ou enregistrement du réel, mais capacité de rendre visible ce que nous ne voyons pas. Un jury composé de professionnels du cinéma et de l'audiovisuel (dont un adhérent de l'ACOR : cette année, c'est Daniel Blanvillain des Studio de Tours) sera chargé de les départager. Le festival Aux écrans du réel se poursuivra du 29 novembre au 1 er décembre avec des films centrés autours de la questions des résistances au monde tel qu'il est, à l'oubli, à l'indifférence avec le programme Regards portés sur des Résistances, ainsi qu'un regard croisé sur des réalités proches et lointaines avec le programme Ici et ailleurs. Toutes les infos ici


L'ACOR A VENDÔME FESTIVAL DU FILM DE VENDÔME du 30 novembre au 07 décembre 2012

Premier rendez-vous européen consacré aux œuvres cinématographiques soutenues par les collectivités territoriales. À travers une compétition nationale de courts métrages et une programmation européenne, le festival se place sous le signe de la découverte de jeunes talents, de la diversité des univers et des genres et de l’ouverture vers d’autres formes cinématographiques. Afin de favoriser la rencontre entre les œuvres et le public, le festival organise des temps d’échanges, débats, conférences, ainsi que des rencontres professionnelles. Dans une perspective pédagogique, le festival propose également des ateliers et des pistes d’exploration artistique pour petits et grands.

Toutes les infos ici

Jeudi 6 décembre à 18h15 Christophe Beney critique, rédacteur du site Accréds présente Alps de Yorgos Lanthimos cf. page suivante, les films soutenus par l'ACOR

DANS LES REGIONS DE L'ACOR LE JOUR LE PLUS COURT

le 21 décembre 2012 dans toute la France Le jour le plus Court revient pour une seconde édition le jour du solstice d'hiver.

À nouveau, le court métrage sera à la fête dans toute la France et sur tous les écrans. Proposé et piloté par le CNC, cette édition est marrainée par Agnès Varda. Attention ! Vous pouvez réserver les films du catalogue de l'Agence du court métrage du 21 octobre au 21 novembre. Constituer votre programme librement ou choisir des programmes thématiques déjà constitués. Inscrivez-vous dès maintenant et visionnez en ligne les films sélectionnés pas l'Agence. Les films sont classés par thématique pour faciliter les recherches. Une attention particulière est donnée au jeune public avec des programmes spécifiques pour les 3/6 ans, les 6/10 ans et les 10 ans et plus. Un classement territorial permet de retrouver les films aidés par chacune des régions. Enfin, trois programmes sous-titrés en anglais, arabe et espagnol seront créés prochainement pour les diffusions à l'international. Le réseau Le jour le plus Court. Pour aider et accroître sa proximité avec les organisateurs d’événements sur l’ensemble du territoire, Le jour le plus Court met en place, dès cette année, un réseau qui, à terme, couvrira l’ensemble de la métropole et de l'outre-mer en respectant leur incroyable diversité. Il s’appuie sur la vitalité de structures associatives existantes qui, à travers différentes actions dans leur région, assurent la démocratisation et la valorisation du court métrage : développement de circuits de diffusion, repérage et/ou accompagnement de jeunes talents, mise en place de programmes d’action culturelle, organisation de festivals... Les membres du Réseau sont présents dans presque toutes les régions en France et assurent des missions de proximité. Ils peuvent à ce titre, organiser, coordonner et communiquer sur les différents événements de leur territoire, proposer des films de leur région pour agrandir le catalogue mis à la disposition des organisateurs, développer des programmes d’action culturelle de terrain en croisant pratiques amateurs et professionnelles. La présentation et les contacts des membres du Réseau seront bientôt disponibles sur le site du jour le plus Court. Toutes les infos ici


CES FILMS SONT SOUTENUS PAR L'ACOR À l'occasion de sa rencontre avec les critiques invités à intervenir lors du débat Serge Daney, 2 ans après : la critique sur Internet organisé lors du Festival International du Film de la Roche-sur-Yon, l'ACOR a demandé à ces derniers de voir les 4 films sélectionnés dans le cadre des 2e rencontres du cinéma indépendant qui s'y sont déroulées parallèlement. Chacun d'entre eux a écrit un texte ou plusieurs sur ces films, selon son choix. Nous vous présentons ci-dessous des extraits de ces textes. Retrouverez les dans leur intégralité sur le site de l'ACOR, avec les fiches films complètes ainsi qu'une revue de presse sélective ici. Revue de presse | Alps vu par Accréds | 2e rencontres du cinéma indépendant de la Roche-sur-Yon |

ALPS de Yorgos Lanthimos Grèce • 2011 • 1h33 • avec Stavros Psyllakis, Ariane Labed, Aris Servetalis, Johnny Verkis A3 Distribution • 6 février 2013 | Orsella du Meilleur Scénario – Mostra de Venise 2011 Festival de Cannes 2012 – Compétiton Officielle

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Le film est soutenu par le GNCR ALPS est le nom d’une société secrète. ALPS propose d’étranges services au moment du décès d’un proche. Est-ce qu’il s’agit de tromper la mort ou la vie ? Qu’importe, avant tout, il s’agit d’obéir à Mont Blanc. Et pour Mont Blanc, il faut respecter les règles, toutes les règles…

Si Alps, Prix du Scénario à la Mostra 2011, reflète de quelque manière que ce soit l’état de la Grèce, alors celle-ci va effectivement très mal. par Christophe Beney, fondateur et rédacteur de la revue Accréds

La tentation est grande d’appréhender le cinéma grec actuel comme une nouvelle vague, nourrie en souterrain par la crise. D’Athina Rachel Tsangari (Attenberg) à Babis Makridis (L, inédit pour le moment dans les salles françaises), en passant pas Yorgos Lanthimos, les principaux intéressés réfutent l’appartenance à un quelconque mouvement, malgré quelques noms en commun (Aris Servelatis promène sa moustache dans Alps et L, Ariane Labed sa silhouette menue dans Attenberg et Alps), encore moins si celui-ci doit être motivé par la seule volonté de rendre compte de la déliquescence du pays. Et pourtant. Tous ces films partagent une même vision : celle d’un monde aride, totalement à l’arrêt, où la fixité du cadre s’impose comme la norme (c’est vrai pour Lanthimos, mais plus encore pour Makridis), où la parole se retrouve mise en échec, où l’absurdité règne, mais en apparence seulement. Un monde en crise, tout simplement, voire même en phase terminale de longue maladie, en tous cas incapable d’opérer la mue indispensable à sa survie. Si Alps, Prix du Scénario à la Mostra 2011, reflète de quelque manière que ce soit l’état de la Grèce, alors celle-ci va effectivement très mal. Avec ce troisième long-métrage, Yorgos Lanthimos (Canine, Prix Un Certain Regard 2009 à Cannes) ne dresse aucun constat explicite. Il fait même œuvre de fiction totale, en partant d’un postulat excitant : moyennant finance, les membres d’un collectif nommé Alps remplacent des disparus auprès de familles endeuillées, le temps de les aider à surmonter leur peine. Pour cela, ils doivent apprendre par cœur des phrases caractéristiques du défunt, et rejouer devant les clients certaines scènes marquantes de sa vie. Le mystère d’ Alps tient en partie au fait que ce que nous venons de décrire comme un postulat n’en est pas vraiment un. Ce n’est qu’au bout d’une bonne demi-heure que les règles de la partie en cours sont clairement énoncées. Ce décalage temporel entre les personnages qui connaissent ces règles et les spectateurs du film qui les ignorent, étire l’esprit de ces derniers en deux directions opposées, vers le passé (reconsidérer rétroactivement la facticité ou non des rapports humains jusqu’ici mis en scène) et le futur (quel degré d’implication pour les employés d’Alps quand ceux-ci ramènent du travail à la maison ?). […] Revue de presse | l'Etudiant vu par Ceci dit (au bas mot) | vu par Débordements | 2e rencontres du cinéma indépendant de la Roche-sur-Yon | .

L'ÉTUDIANT de Darezhan Omirbaev Kasakhstan • 2011 • 1h30 • avec Nurlan Baitasov, Maya Serikbayeva, Edige Bolysbayev, Bakhytzhan Turdaliyeva Les Acacias • 1er semestre 2013 | Festival de Cannes 2012 – Un Certain Regard

Dans ce film inspiré du roman de Dostoïevski Crime et châtiment, l’action se déroule au kazakhstan de nos jours. Un étudiant en philosophie souffre du manque d’argent et de solitude. Il va parfois acheter du pain chez l’épicier et peu à peu l’idée de cambrioler le magasin lui vient à l’esprit. Il commet finalement son crime durant lequel l’épicier et une cliente deviennent ses victimes. Le sentiment de culpabilité grandit en lui. Alors qu’il tombe amoureux d’une jeune fille, il prend la responsabilité de ses actes.

L'un des enjeux éthiques de la mise en scène de l'Etudiant est de filmer la violence sans y participer ni jouir de ses effets. par Raphaël Nieuwjaer, rédacteur de la revue en ligne Dédordements

Contrairement au Pickpocket de Robert Bresson, par lequel il est hanté, L'Étudiant se donne dès son générique comme une adaptation du Crime et châtiment de Dostoievski. L'histoire, chacun la connait, est celle d'un jeune homme sans le sou qui commet un meurtre « gratuit ». Comme chez l'écrivain, la question morale est profondément liée à un contexte social et historique, celui du développement du capitalisme. Ancienne république socialiste, le Kazakhstan connaît depuis quelques années un fort développement économique, créant des écarts de richesse aberrants. À l'ombre des nouvelles tours de verre et d'acier pousse donc le ressentiment de l'étudiant, confronté à la violence et à l'arrogance des nouveaux riches. Cela est assez limpide, il n'est pas nécessaire d'y insister. Darejan Omirbaev, dans cette description des


rapports de classe, retrouve la ligne claire d'Aki Kaurismaki, autre cinéaste marqué par Bresson. Au pouvoir de l'économie, ils opposent une économie de moyens narratifs, dont la principale force est de défaire par le découpage et le montage les enchaînements trop sûrs entre cause et conséquence. L'action est ainsi à la fois contrariée et mise à nu. La violence, sensible, échappe alors au spectacle – l'arme des riches et des puissants étant précisément de faire de leur violence un spectacle pour l'édification de tous. Le prologue a ainsi une fonction programmatique, figurant la manière dont le film va penser le rapport entre violence, image et argent. [...]

. Revue de presse | lni Avan vu par Ceci dit (au bas mot) | vu par Zinzolin | 2e rencontres du cinéma indépendant de la Roche-sur-Yon |

INI AVAN (Him, Here After) de Asoka Handagama Sri Lanka • 2012 • 1h44 • avec Dharshen Dharmaraj, Subashini Balasubramaniyam Héliotrope Films • 1er semestre 2013 | Festival de Cannes 2012 – Programmation ACID

Plus d'infos sur le site du distributeur ici

La guerre qui a ravagé le Sri Lanka pendant trente ans, et causé la mort de près de 100 000 personnes, s’est achevée par la défaite du mouvement séparatiste des Tigres Tamouls (LTTE) en mai 2009. Après deux ans passés dans un centre de réhabilitation, un jeune ex-combattant tamoul retourne dans son village, dans une région autrefois sous contrôle du LTTE. Il y retrouve la femme qu’il a aimée, et entreprend de revenir à une existence normale. Mais les haines du passé, les trafics louches et les rancœurs sont autant de champs de mines pour celui qui revient.

Il y a deux films dans Him, Here After par Simon Lefebvre, co-rédacteur en chef de la revue Zinzolin

Il y a deux films dans Him, Here After, l'un combattant l'autre, du moins, essayant de le conjurer. Le premier raconte l'histoire d'un interminable retour, c'est-à-dire, un retour qui ne trouve pas de point de chute. L'ex-soldat revenu en ville après trente ans de guerre le cherche sans jamais le trouver. L'histoire de laquelle fut absent le mari a rendu et donné plusieurs corps. Le premier est reconnu, mais de manière trouble. C'est celui de sa femme dont le point rouge sur le front – symbole de l'amour, du mariage – a disparu. L'autre corps est étranger : c'est un enfant dont il n'est pas le père et dont le visage ne sera jamais visible distinctement, constamment tourné contre l'épaule de sa mère, symptôme de l'impossibilité d'une reconnaissance. L'histoire dira – la femme le dit, elle qui ne fait plus seulement corps avec, mais est le corps du temps perdu comme du temps comblé – que le père de l'enfant est mort juste après lui avoir donné vie. Cette révélation n'en est pas une, pas complètement. Elle ne permet pas, par son énonciation, de rendre les corps enfin visibles, reconnaissables, palpables ; pire, elle ne réussit pas à faire les visages se reconnaître à nouveau. Ceux-ci restent distants les uns des autres. Le visage de l'enfant reste tourné, celui de la femme ne devra sa survie qu'en tant qu'image du passé, une image sur laquelle redessiner le point rouge disparu. […]

| Yossi vu par Ceci dit (au bas mot) | 2e rencontres du cinéma indépendant de la Roche-sur-Yon | Site du distributeur |

YOSSI de Eytan Fox | Israël • 2012 • 1h23 • avec Ohad Knoller, Lior Ashkenazi,Orly Silbersatz, Oz Zehavi Bodega • 2 janvier 2013 |

Yossi vit seul sa trentaine à Tel aviv, assumant mal sa sexualité, trouvant dans son métier de cardiologue un échappatoire à ses déboires amoureux. Lors d’un voyage dans le sud du pays, il rencontre un groupe de jeunes militaires et, parmi eux, un jeune homme qui lui fait retrouver le goût de vivre.

L'émotion qui accompagne Yossi n'a d'égale que la modestie du projet... par Sidy Sakho, fondateur et radacteur du blog critique Ceci dit (au bas mot)

L'émotion qui accompagne la vision de Yossi n'a d'égale que la modestie du projet. Soit le suivi de quelques jours de la vie du personnage éponyme, cardiologue de trente-quatre ans ayant du mal à vivre son homosexualité au grand jour. Eytan Fox ne travaillera, tout au long du film, qu'à observer au fil des scènes un homme confronté à sa propre vérité. Mais pour cela, pour que se réalise vraiment ce cheminement intérieur, il aura fallu installer au préalable une situation propice à enclencher ce mouvement. Et quoi de mieux que le retour d'une figure du passé pour muer le quotidien banal d'un personnage en territoire du doute, de la fiction la plus franche ? Ainsi, c'est lorsque Varda, une patiente qui semble le reconnaître, vient se faire consulter qu'est très tôt lancée la première action de Yossi : tout juste après les au-revoir, le doc fonce dans le parking souterrain de l'hôpital, démarre sa voiture en vitesse pour proposer à cette probable connaissance de la raccompagner. Pendant le trajet, alors que Varda montre à Yossi une photo de son fils, Lior, tué à la guerre dix ans plus tôt, lui demande son âge, les potentialités vont bon train : Yossi serait-il ce fameux fils ? Serait-il frappé d'amnésie ? Varda prêchet-elle le faux pour... ? Bref : est-ce à un mélodrame de la filiation que nous avons affaire ? Mais les choses s’avéreront plus compliquées, ou au contraire beaucoup plus simples. Si Yossi a été interpellé par cette femme, c'est parce qu'effectivement, il a connu son fils durant la guerre du Liban, l'a vu mourir, qu'ils ont même partagé beaucoup plus que les armes ! En outant le défunt à ses parents, le médecin ouvre moins le récit à de nouvelles pistes autour de ce passé trop longtemps refoulé qu'il ne clôt un chapitre. Yossi, le film, ne sera qu'un temps seulement la fiction de ce passé recomposé. Il ne peut y avoir progression de l’histoire qu'à la condition que Yossi, l'homme, le personnage, grand solitaire, grand frustré, grand complexé d'un corps qu'il ne montre jamais, déchargé du poids de cet amour de jeunesse, revive enfin une histoire au présent, se réincarne, désire quelque chose de vivant. [...]


SOUTIENS GNCR LES HAUTS DE HURLEVENT de Andrea Arnold Grande-Bretagne • 2012 • 2h08 • avec Kaya Scodelario, James Howson, Solomon Glave, Shannon Beer Diapahana • 5 décembre 2012 | Mostral de Venise 2012 – Sélection Officielle

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement GNCR Angleterre – XIXe siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. À la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. À l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel.

[…] De grands réalisateurs avant Arnold se sont cassés les dents en voulant adapter librement Les Hauts de Hurlevent. […] Elle, est au plus près du roman

(dont le film est une formidable adaptation) tout en prenant la distance nécessaire à l’interprétation. Celle du point de vue. Nul académisme dans cette adaptation, dans l’audacieuse structure narrative, les choix de montage, ce climat sensuel, abstrait, presque expérimental dans sa façon impressionniste d’accumuler les images. Arnold investit pourtant au mieux la fièvre du roman, son inquiétude, ses lisières fantastiques. Mieux que n’importe quelle adaptation à la lettre. Pas un plan [...] qui ne soit pas splendide, et ce n’est pas une façon de parler. Mais la beauté ici n’est pas un emballage. Il y a quelque chose d’oppressant dans cette nature vivante et omniprésente. Pas de jolies couronnes de fleurs pour rendre le film plus confortable. Les Hauts de Hurlevent évoque un mélange entre Bright Star de Jane Campion (pour son sens du sublime, par la façon dont il contourne le classicisme en costumes pour tendre vers une certaine modernité) et Hanezu de Naomi Kawase (pour sa sensualité, par son usage dramatique de la nature là où les relations humaines deviennent presque abstraites). […] L’expérience est puissante et vous pouvez être sûrs que vous n’avez jamais vu Les Hauts de Hurlevent comme ça. Nicolas Bardot • Film de culte ici

TABOU de Miguel Gomes Portugal • 2012 • 2h • avec Laura Soveral, Teresa Madruga, Isabel Cardoso Shellac Distribution • 5 décembre 2012 | Prix de la critique internationale (FIPRESCI) | Prix de l'innovation Alfred Bauer

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement GNCR Une vieille femme au caractère bien trempé, sa femme de ménage capverdienne, une voisine dévouée aux causes humanitaires vivent sur le même palier d'un immeuble de Lisbonne. Quand la vieille femme meurt les deux autres découvrent un épisode d'une partie de sa vie : une histoire d'amour, une scène de meurtre dans une Afrique directement sortie d'un film d'aventure.

Voici assurément l'un des grands films de la compétition officielle. Tourné en format 4/3 et dans un noir et blanc granuleux, pour une relecture sous forme d'hommage des codes du muet (avec une référence, à travers le titre du film, au cinéma de Murnau), Tabu est une formidable boîte à histoires. Comme un lointain cousin des Mystères de Lisbonne de Raúl Ruiz, Miguel Gomes se permet d'emboiter les récits comme une chaine continue pour mieux plonger dans une matière fantasmatique de cinéma. La narration se tisse au gré des histoires que le cinéaste raconte, mais aussi et surtout à travers celles que les personnages se racontent. Gomes déploie avec une liberté folle tout un formidable éventail de régimes de récits (histoires rapportées par les personnages, film dans le film, lettres, livres, légendes ou contes, prophéties), pour un émerveillement romanesque de tous les instants. […] Julien Marsa • Critikat.com ici

LES ÉCLATS de Sylvain George France • 2012 • 1h24 • Docucumentaire • N&B Noir Production • 5 décembre 2012

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Éclats de voix, éclats de rire, éclats de rage ; bribes de mots, d’images et de mémoire ; paroles du proche et du lointain, d’hier et d’aujourd’hui, d’Afrique, Moyen-Orient, Europe ; maladies disparues, mains de métal, souffle du vent, geste du soleil au couchant, reflets rouge-sang ; rafles policières, cortèges guerriers, cours d’injustice… Calais. Une ligne de front. Une espace d’exception. Pour une cartographie de la violence d’État infligée aux personnes migrantes, de la répétition de la geste coloniale, et du caractère inacceptable du « monde comme il va ».

[…] Il ne s’agit pas d’un énième film qui figerait les migrants dans un rôle déjà calibré d’âmes errantes de nos villes. Quand la caméra dévoile en plans large la vie de ces personnes, elle montre la construction infinie de stratégies pour tenir, se maintenir en vie, guetter sans cesse la juste conjonction des facteurs, le moment propice pour passer la balustrade, rentrer dans le bateau, se glisser sous un camion. […] . Et voici que la caméra se rapproche. La discussion avec ces jeunes gens est tranquille, elle prend le temps de la parole. Un groupe afghan nous délivre une analyse géopolitique longue, douleureuse et documentée. Un migrant africain raconte sa traversée et son sauvetage en méditerranée pour conclure [...] que « la migration, c’est bien, mais c’est dur ». […] Sylvain George qualifiait son précédent film Qu’ils reposent en révolte de Poème filmique incendiaire. Les éclats reprend et développe cette esthétique du fragment avec l’envie [...] d’agir contre les images du monde, les représentations totalisantes, les vues unitaires. […] Sylvain George redonne la parole aux migrants, documente cette parole et la conjugue à sa propre épouvante, à sa propre colère face au caractère inacceptable du « monde comme il va ». Extrait du catalogue du festival Migrant' scène ici


RECOMMANDATIONS GNCR FREE RADICALS de Pip Chodorov France • 2011 • 1h18 • Documentaire Niz Distribution • 14 novembre 2012

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Qu’est-ce que le cinéma « expérimental » ? Avec malice, humour et poésie, Pip Chodorov invite ses amis cinéastes - Hans Richter, Peter Kubelka, Ken Jacobs, Jonas Mekas, Maurice Lemaître, Stan Brackhage et bien d’autres - à évoquer leur travail, et retrace cent ans d’histoire de l’avant-garde tout en évoquant son rapport personnel à cet art, à ces films et images ayant forgé son existence.

Quelle place accorde-t-on au cinéma expérimental ? Souvent relégué dans un no man's land, exclu du marché de l'art et ignoré de celui du cinéma commercial, le cinéma expérimental semble toujours en marge, en opposition - en avance ? - sur l'histoire. Mais ce cinéma radical, de par son essence même, peut-il exister et se déployer autrement et ailleurs que dans cet espace incertain et précaire dans lequel il est préservé ? Dans cet espace à part qui est celui de tout créateur libre, aux frontières de l'inconnu... Dans ce film j’aimerais faire découvrir des films que j’adore et faire connaître les artistes libres et radicaux qui les ont faits. Pip Chodorov

ÊTRE LÀ de Régis Sauder

France • 2012 • 1h34 • Documentaire • N&B Shellac Films • 7 novembre 2012 | FID Marseille 2012 : Sélection Officielle

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement par Shellac Films Ce film est également soutenu par l'ACID Elles sont psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes à la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille et reçoivent des détenus devenus patients le temps du soin. Elles sont là pour aider des hommes en souffrance, fussent-ils incarcérés. Être là, c'est rejoindre cet espace unique, celui de l'écoute. Son existence est conditionnée par la détermination des soignants à continuer de venir pratiquer la psychiatrie ici... à quel prix ? Sophie travaille là depuis dix ans et questionne aujourd'hui sa place en prison.

[…] En se situant sur cette brèche de l’univers carcéral, regardant les combattantes de ce front trop ignoré par-dessus l’épaule de ces hommes en souffrance, ce film fait œuvre, une œuvre nécessaire. C’est d’abord en fondant son dispositif, en trouvant la seule place possible dans cet univers où les prisonniers sont interdits d’image, que le film s’affirme […] Il donne à penser la question même de l’image, de l’irruption d’un regard extérieur dans ce terrible huit clos ; en mettant hors champ les prisonniers, il nous renvoie à la destruction institutionnelle ; en faisant face à ces femmes, il dit la fragilité de leur combat. L’expérience très forte que ce film propose au spectateur fait écho à cette question qui les taraude : être là, être le témoin - le complice ? - de ce qui est à l’œuvre entre ces murs, y faire face, autant qu’on le peut, résister à l’envie de fuir, c’est toute la question. Sylvaine Dampierre, cinéaste ici

SOUTIENS AFCAE • ACTION PROMOTION RENGAINE de Rachid Djaïni

France • 2012 • 1h15 • avec Slimane Dazi, Sabrina Hamida, Stéphane Soo Mongo Haut et Court • 14 novembre 2012 | Quinzaine des Réalisateur 2012 – Prix FIPRESCI

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Paris, aujourd’hui. Dorcy, jeune noir chrétien veut épouser Sabrina, une jeune maghrébine. Cela serait si simple si Sabrina n’avait pas quarante frères et que ce mariage plein d’insouciance ne venait cristalliser un tabou encore bien ancré dans les mentalités de ces deux communautés : pas de mariage entre entre Noirs et Arabes. Slimane le grand frère, gardien des traditions, va s’opposer par tous les moyens à cette union…

[…] Rengaine triomphe au premier Festival du cinéma indépendant de Bordeaux. […] Aucun film de la compétition officielle du Fifib n’aura mieux résumé cette idée du cinéma indépendant que le premier long de Rachid Djaïdani, Rengaine, dont les secrets de fabrication respectent à la lettre le cahier des charges du guérilla film-making : zéro budget, neuf ans de tournage, des acteurs en majorité amateurs et pas d’équipe technique. Quelques mois après sa projection acclamée à la Quinzaine des réalisateurs, Rengaine est reparti de Bordeaux avec un Prix du jury (ou Lune d’or) bien mérité, tant ce conte urbain qui rejoue les amours compliquées d’un Roméo noir et d’une Juliette rebeu dans le bouillon communautaire du Nord Parisien, n’a rien perdu de sa fougue ni de son inventivité dissidente. […] Romain Blondeau • Les Inrocks ici


SOUTIEN AFCAE • PATRIMOINE – RÉPERTOIRE LE FLEUVE de Jean Renoir

France / Inde / USA • 1951 • 1h39 • avec Nora Swinburn, Esmond Knight, Arthur Shields, Suprova Mukerjee Carlotta Films • 5 décembre 2012 | Version Restaurée | 10 copies numériques

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Dans la région de Calcutta, au Bengale, une famille d’expatriés britanniques vit sur les bords du fleuve sacré où le père dirige une presse à jute. Sa fille aînée, Harriet, une jeune adolescente romantique, partage ses loisirs avec Valerie, la fille unique d’un riche propriétaire. Toutes deux sont amies avec leur voisine Melanie, née de père anglais et de mère indienne. Un jour d’automne arrive le capitaine John. Les trois jeunes filles ne tardent pas à tomber amoureuses de cet étranger…

Premier film en couleur de Jean Renoir, Le fleuve a été tourné en Inde où il puise sa magie visuelle et sa langoureuse beauté. Adaptant le roman The river de Rumer Godden (auteur du Narcisse noir), le cinéaste réalise un poème sur la vie et la mort traversé par des contes hindous et imprégné de spiritualité orientale. Captant avec douceur le passage du temps et les premiers amours de trois jeunes filles, le maître français réalise l'une de ses oeuvres les plus romantiques. Un chef-d'oeuvre sublime et raffiné..

SOUTIEN AFCAE • JEUNE PUBLIC L'HISTOIRE DU PETIT PAOLO

Programme de 4 courts métrages d'animation France / Belgique • 2012 • 59' Gebeka Films • 5 décembre 2012 | à partir de 5 ans | DCP uniquement

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement Ma p'tite cinémathèque

Sous un coin de ciel bleu d'Arnaud Demuynck et Cecilia Marreiros Marum (14') Fugue de Vincent Bierrewaerts (11') Le garde-barrière de Hugo Frassetto (12') L'histoire du petit Paolo de Nicolas Liguori (22')

ERNEST ET CELESTINE de S. Aubier, V. Patar et B. Renner France • 2012 • 1h20 Studio Canal • 12 décembre 2012 | à partir de 6 ans

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement Ma p'tite cinémathèque Dans le monde conventionnel des ours, il est mal vu de se lier d'amitié avec une souris. Et pourtant, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui la petite Célestine, une orpheline qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Ces deux solitaires vont se soutenir et se réconforter, et bousculer ainsi l'ordre établi...

LITTLE BIRD de Boudewin Koole

Danemark • 1H21 • avec Rick Lens, Ricky Koole, Loek Peters Les Films du Préau • 21 novembre 2012 | à partir de 9 ans Festival de Berlin 2012 : Meilleur Premier Film - Grand Prix du Jury de la Section Génération

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement Ma p'tite cinémathèque Jojo, dix ans est souvent livré à lui-même. Entre une mère absente et un père qui perd pied, il trouve secrètement un peu de réconfort auprès d’un choucas tombé du nid. Ce petit oiseau, pourtant plus fragile que lui, va lui donner la force d’affronter la réalité...

Crédits non contractuel | (c) photos : D.R.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.