Communiqué N°10 | 2013

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

COMMUNIQUÉ Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

N°10 Mardi 3 décembre 2013 p.1 du côté des adhérents p.2 soutien et recommandation GNCR p.3 soutien ACID et recommandation GNCR | soutien ACID p.4 soutien ACID | soutien AFCAE actions / promotion p.5 soutiens AFCAE actions / promotion p.6 soutien AFCAE patrimoine / répertoire | soutien AFCAE jeune public p.7 soutien AFCAE jeune public | infos distributeur

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Simon Fretel • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DU CÔTÉ DES ADHÉRENTS Au TAP et au TAP Castille à Poitiers 36èmes Rencontres Henri Langlois du 29 nov. > 8 déc. 2013 Festival International des écoles de cinéma Programme complet, infos pratiques, accréditations sur le site du festival ici SOIRÉE D'OUVERTURE > Vendredi 29 novembre | 20H30 | TAP | Avant-première JACKY AU ROYAUME DES FILLES de Riad Sattouf (France • 2013 • 1H30 • avec Charlotte Gainsbourg, Vincent Lacoste, Michel Hazanavicius, Valérie Bonneton)

En présence d'Anne-Dominique Toussaint, productrice, de Vincent Lacoste et de Riad Sattouf.

LA COMPÉTITION 2013 | plus d'infos ici 45 films - 21 pays - 34 écoles | 24 fictions, 14 animations, 5 documentaires, 2 expérimentaux. À l’issue de chaque séance, rencontres du public avec les réalisateurs du mercredi 4 au vendredi 6 décembre 2013.Reprise du Palmarès à la Cinémathèque française

VOYAGE À L’EST DU BASSIN MÉDITERRANÉEN | plus d'infos ici Cap vers l’est de la Méditerranée pour ce voyage cinématographique entre Israël, Liban et Palestine ! Aux côtés de jeunes réalisateurs d’écoles, les cinéastes qui figurent parmi les plus grands noms du cinéma contemporain de cette région font spécialement le déplacement à Poitiers.

LEÇON DE CINÉMA : LA PRODUCTION | plus d'infos ici À chaque nouvelle Leçon de cinéma, un professionnel du 7e art nous montre sa façon de travailler, ses astuces, ses plaisirs, ses difficultés. Il nous fait ainsi entrer dans son monde, de façon ludique ou démonstrative, spectaculaire ou intimiste, mais toujours de manière très personnelle. Entrons cette année dans l’univers de la production et le monde d’Anne-Dominique Toussaint (Les Films des Tournelles).

CÔTÉ COURTS FRANÇAIS | plus d'infos ici Un tour d’horizon en format court des meilleurs films d’écoles françaises !Les courts métrages du Côté courts français ont été réalisés par de jeunes cinéastes de l’Hexagone. Sélectionnés parmi les quelques 339 films français reçus cette année, ils sont l’occasion pour le public de découvrir les productions de 14 écoles de cinéma françaises.Des courts métrages surprenants, poétiques, drôles, sensibles... éclectiques !

DOCS D’EUROPE | plus d'infos ici Diversité de sujets et de points de vue, d’écritures documentaires et d’univers. Témoignages sensibles, recherches identitaires, immersions intimes, ces Docs d’Europe mettent en scène des personnages attachants, qui nous ressemblent, qui nous intriguent, qui nous fascinent.

RENCONTRES PROFESSIONNELLES > Le PITCH européen | plus d'infos ici Le Festival invite les réalisateurs européens dont les films sont programmés lors de cette édition à s’initier à cet exercice formateur en venant présenter un projet de film devant un comité composé de professionnels.

> Le PITCH régional | plus d'infos ici c’est l’occasion pour les scénaristes amateurs de Poitou-Charentes de présenter un projet de scénario devant un jury de professionnels. En collaboration avec le Pôle régional d’éducation à l’image de Poitou-Charentes Cinéma.

> Marché du film

Le Marché du film offre l’opportunité aux producteurs, diffuseurs, programmateurs, de découvrir un large panel de films en provenance de plus de 200 écoles de cinéma à travers le monde. Cet espace réservé aux professionnels permet d’accéder aux 1424 films reçus pour la Compétition 2013.

> Table ronde : « L’esthétique de l’image à l’heure du cinéma numérique animée » par Jean-Paul Jarry. (Plus d'infos ici) > Atelier en résidence d’écriture musicale du 26 nov. > 1er déc. Les Rencontres Henri Langlois, en collaboration avec la SACEM et le CNC, organisent un atelier destiné à de jeunes cinéastes. L’atelier réunira des réalisateurs porteurs d’un nouveau projet et des compositeurs de musique de film. C’est en binôme que les participants pourront élaborer un langage commun, musical et cinématographique, riche des spécificités et des exigences propres à chaque type de création artistique. Plus d'infos ici

EDUCATION À L'IMAGE | plus d'infos ici Première manifestation à promouvoir les œuvres de jeunes cinéastes du monde entier, le Festival est également un lieu de rencontres privilégiées entre les professionnels et le public scolaire : projections, rencontres, outils pédagogiques... En collaboration avec le Rectorat, l’Inspection Académique et le Pôle Régional d’Education à l’image, le Festival réserve une large part de sa programmation aux publics jeunes des établissements scolaires de l’école maternelle au lycée.

Et aussi des SÉANCES SPÉCIALES (ici), des programmations autour de la PRODUCTION EN RÉGION (ici)...


SOUTIEN GNCR MÈRE ET FILS de Calin Peter Netzer

Roumanie • 2013 • 1H52 • avec Vlad Ivanov, Luminita Gheorghiu, Bogdan Dumitrache Sophie Dulac Distribution • 15 janvier 2014 Festival de Berlin 2013 : Ours d'Or

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Entretien (écrit) avec le réalisateur sur Cineuropa ici | Présentation du film (vidéo) sur Arte.tv ici | Plus d'infos sur le site du distributeur ici Cornelia a 60 ans : son fils, Barbu, 34 ans, brave son autorité pour gagner son indépendance. Quand Cornelia apprend que Barbu est impliqué dans un accident tragique, son instinct maternel s'empare d’elle. Elle utilise alors toutes ses compétences, ses amis bien placés et son argent pour éviter à son fils la prison. Mais la frontière entre amour maternel et manipulation est mince... Sera-t-elle en mesure de lâcher prise et de laisser son fils prendre enfin son envol ?...

Moins connu que les Mungiu, Puiu et Porumboiu qui sont à l’avantposte de la nouvelle vague roumaine depuis quelques années, Calin Peter Netzer signe avec Child's Pose son troisième long métrage. Child’s Pose débute la tête dans le guidon, en pleine conversation durant laquelle une mère, Cornelia, se lamente auprès de sa sœur du comportement de son ingrat de fils. Dans cette famille bourgeoise bien comme il faut, on se dit tout, personne n’a de secret. Il y a pourtant du non-dit en pagaille dans ce clan qui va voler en éclat. Vient le drame : le fils renverse et tue un gamin au volant de sa voiture. Et on croit avoir cerné ce Child's Pose et sa méthode roumaine au bout de quelques scènes : un personnage une nouvelle fois chahuté par une institution ; ici une mère se frottant aux flics qui viennent d'arrêter son fils. Mais ce point de départ est un prétexte. Netzer fait plutôt le portrait passionnant d'une famille avec à sa tête une matriarche aimante et dragon à la fois, formidablement incarnée par Luminita Gheorghiu (…). Gheorghiu porte avec force ce personnage complexe de mère courage et castratrice que son fils, même dans cette situation tragique, traite comme une ennemie. L’enfer du fils est pavé des bonnes intentions de sa génitrice, qui se démène durant tout ce récit sous haute tension. La caméra de Netzer est mobile, ses plans sont vifs. Il s’agissait, selon le réalisateur, « d’accepter de perdre le contrôle », alors que l’héroïne de Child’s Pose tente de faire exactement l’inverse. En contrôlant avec culot les agissements des enquêteurs, en prenant la place de son fils, en décidant de tout, persuadée d’être dans le vrai. (...) Ce personnage énorme et ambigu rappelle l’héroïne extraordinaire du Mother de Bong Joon-Ho. Le dénouement poignant est le point culminant de ce long métrage où l’on finit par s’affaisser d’avoir tant couru. Mais Netzer ne fait pas dans le passage en force. Le plan le plus bouleversant de Child’s Pose est à peine aperçu dans un coin de rétroviseur. Les grandes qualités de Child’s Pose, elles, sautent aux yeux. Nicolas Bardot • Filmdeculte ici

RECOMMANDATION GNCR L'ÉCLAT DU JOUR de Tizza Covi & Rainer Frimmel

Autriche/Italie • 2013 • 1H32 • avec Philipp Hochmair, Walter Saabel, Vitali Leonti Zootrope Films • 12 février 2014 Festival de Locarno : Prix de la meilleure interprétation masculine | Festival Premiers plans 2013 (Angers) | Festival du Nouveau Cinéma (Montréal)

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Intretien vidéo du réalisateur en anglais sur Cineuropa ici Jeune acteur à succès, Philipp joue dans les plus grands théâtres de Vienne et de Hambourg. Il passe son temps à apprendre de nouveaux textes et perd peu à peu le contact avec le quotidien. Mais la rencontre avec son oncle Walter, ex-artiste de cirque débonnaire et vagabond avec qui il noue une amitié ambiguë, va lui rappeler que la vie ne se résume pas à la scène.

[…] On y découvre le comédien autrichien Philipp Hochmair et l’ancien artiste de cirque Walter Saabel qui jouent leurs propres rôles, adaptés aux besoins de la fiction, et qui confrontent leurs conceptions respectives du spectacle, de la liberté de l’acteur, de la reconnaissance sociale de l’artiste… Les comédiens et les réalisateurs ont suivi un canevas, mais sans exclure l’improvisation. C’est une fiction qui utilise à bon escient les ressources du genre documentaire ; c’est un film réaliste et modeste, mais faussement modeste ; et c’est sans doute un chef d’œuvre de cinéma descriptif, la peinture subtile d’une famille de métiers, les métiers du spectacle. Timothée Lechot – Cinema.ch ici Olivier Père avait déjà sélectionné la première fiction du duo de réalisateurs Tizza Covi et Rainer Frimmel, La Pivellina, à la Quinzaine des Réalisateurs en 2009, l’histoire d’une enfant recueillie par une troupe de cirque. Avec Der Glanz der Tages (L’Éclat du jour), il s’agit encore une fois pour les réalisateurs de filmer une rencontre, entre Walter Saab, ancien membre d’un cirque et le comédien Philip Hochmair (les deux ayant les mêmes noms dans la vie civile).[...] Les deux réalisateurs écrivent des rôles pour des personnes qui leurs sont proches et les mettent ensuite en scène. De cette fictionnalisation d’une identité réelle dérive l’illusion d’un documentaire, accentuée par les effets de caméra portée, et résumée par une scène centrale : un long travelling suit les deux personnages discutant de leurs divergences. Pour l’un l’éclat du jour c’est apprécier le moment présent, et pour l’autre, être satisfait de la journée écoulée. Deux éclats du jour qui s’affrontent, s’éclairent et s’illuminent tout au long du film. Jamais la caméra ne tranche d’un côté ou de l’autre, elle écoute et regarde deux choix de vie, et les difficultés qu’ils impliquent. […] Natacha Seweryn • Critikat ici


SOUTIEN ACID | RECOMMANDATION GNCR À CIEL OUVERT de Mariana Otero France/Belgique • 2013 • 1H50 Happiness Distribution • 8 janvier 2014

Edition d'un document d'accompagnement ACID Plus d'infos sur le site du film ici site de l'ACID ici | site du distributeur ici Alysson observe son corps avec méfiance. Evanne s’étourdit jusqu’à la chute. Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche. À la frontière francobelge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas, sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés. Au fil de leurs histoires, "À ciel ouvert" nous ouvre à leur vision singulière du monde.

Le film démarre avec des images d’enfants cartable au dos – une normalité qui peu à peu laisse place à l’énigme de chacun. Le lieu du tournage ? Au sein du Courtil, un institut médico-éducatif belge orienté par la psychanalyse, près de la banlieue de la grande agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing. De nombreux enfants français y sont accueillis. Le travail s'effectuicie avec eux dans le partage du quotidien, au travers d'ateliers : faire la cuisine, écrire une chanson, jardiner... Comment filmer la folie ? Quel est le projet de Mariana Otero ? Questionner la folie à travers la diversité, se confronter à cette altérité qui peut être effrayante, tenter de saisir les microévolutions qui permettent à ces enfants de vivre plus apaisés en surmontant leurs peurs. Pour y parvenir, une longue phase de repérage durant un an, la mise en confiance des travailleurs de l'institution, des enfants et des parents, puis trois mois de tournage. Une présence quotidienne de 8 heures par jour. 180 heures de rushes. 8 mois de montage. Le film épouse l’esprit du lieu. Il raconte, au plus près du quotidien, le vécu des enfants, leurs souffrances psychiques mais aussi leur joie de vivre (très belle scène finale avec le rire d’une jeune adolescente courant dans le pré). Les réunions d'équipe sont aussi filmées. Les intervenants analysent les situations et décryptent « l'inconscient à ciel ouvert », selon l'expression de Lacan. Malgré cette alternance entre le quotidien et l'interprétation, la réalisatrice évite l’écueil didactique : « Plus que de donner des explications, l'essentiel pour moi était de faire vivre au spectateur l'expérience de la compréhension, c'est-à-dire aussi l'émergence d'un regard. Le film ne pouvait faire l'économie du temps : le temps de l'interrogation d'abord, puis celui de la découverte et enfin celui de la compréhension. » […] Christian Dampne • Le Mouvement.net ici

SOUTIENS ACID 2 AUTOMNES 3 HIVERS

de Sébastien Betbeder

France • 2013 • 1H30 • avec Vincent Macaigne, Maud Wyler, Bastien Bouillon, Audrey Bastien, Ufo Distribution • 25 décembre 2013 Programmation ACID Cannes 2013 | Festival Paris Cinéma 2013 | Sarajevo Film Festival | London BFI – World Cinema | Festival International du Film de Hambourg

Plus d'infos sur le site du distributeur ici | de l'ACID ici Entretien écrit avec le réalisateur sur Arte.tv ici A 33 ans, Arman a décidé de changer de vie. Pour commencer il court. C’est un bon début. Amélie poursuit la sienne (de vie) et court, elle aussi. La première rencontre est un choc. La seconde enverra Arman à l’hôpital mais sera le début de leur aventure. Benjamin est le meilleur ami d’Arman. Un soir il s’écroule dans une haie de laurier et se retrouve lui aussi à l’hôpital. Un grave incident qui pourtant fera son bonheur. Durant 2 automnes et 3 hivers, dans les vies d’Amélie, Arman et Benjamin se succèdent les rencontres, les accidents, et beaucoup d’histoires (d’amour mais pas que…)

[…] Il faut bien l’avouer, Vincent Macaigne est devenu, pour nous, depuis Le naufragé et Un monde sans femme, un de ses rares acteurs dont on guette chaque nouvelle apparition avec impatience, dont le nom au générique d’un film fait monter d’un cran la curiosité. Et sa présence, à une ou deux exceptions près, suffit à rendre le visionnage d’un film où il figure assez passionnant. Il y a dans ce visage, dans ce corps et dans cette voix une science de l’émotion dont on ne sait si elle est volontaire ou le fruit d’une technique mais qui, presque à chaque fois, émeut profondément. [...] 2 automnes 3 hivers, venons-y enfin, n’échappe pas à la règle, l’acteur étant véritablement la colonne vertébrale d’un film vaguement choral qui exhibe son artificialité tout autant que ses affects et ses cicatrices, multipliant les narrateurs et les adresses à la caméra pour conter l’histoire d’amour entre Arman (Macaigne donc) et Amélie (Maud Wyler) qu’il rencontra un matin dans un parc en faisant son jogging. Chronique douce-amère, le nouveau film de Sébastien Betbeder, si ce n’était son dispositif aussi séduisant qu’irritant, rapproche – après Les Nuits avec Théodore qui amorçait déjà ce mouvement – le cinéaste d’un centre dont il semblait se contrefoutre jusqu’alors. Et, en ces terres inhabituelles – le jeune cinéma français, dans ce qu’il a parfois de plus caricatural –, Betbeder convainc plutôt. Bizarrement aussi, car tout sépare a priori les deux réalisateurs, Deux automnes trois hivers m’a fait penser au Poteau rose, le court métrage autobiographique devenu classique de Michel Leclerc. Même manière de mettre à nu un protagoniste, dispositif tout en apartés, décrochages et regards caméra, même façon de faire intervenir images d’actualité ou références culturelles (les films qu’on voit, les musiques qu’on écoute, qui ponctuent une histoire d’amour), même mélancolie surtout. Pas sûr du tout que Betbeder ait vu ce film, mais dans l’œil du spectateur, les associations se font involontairement, créent des collisions fécondes. Et la comparaison, pour inattendue qu’elle soit, a, ici, tout du compliment. Stéphane Kahn – brefmagazine.com ici


AU BORD DU MONDE de Claus Drexel

France • 2013 • 1H38 • Aramis films • 22 janvier 2014 Programmation ACID Cannes 2013 | Vancouver International Film Festival | Festival du Film Francophone de Tübingen 2013 : Grand Prix du long métrage

Edition d'un document d'accompagnement ACID Plus d'infos sur le site de l'ACID ici | site du distributeur ici La nuit tombe. Le Paris « carte postale » s’efface doucement pour céder la place à ceux qui l’habitent : Jeni, Wenceclas, Christine, Pascal et les autres. A travers treize figures centrales, Au bord du monde dresse le portrait, ou plutôt photographie ses protagonistes dans un Paris déjà éteint, obscurci, imposant rapidement le contraste saisissant entre cadre scintillant et ombres qui déambulent dans ce théâtre à ciel ouvert.

[…] De Paris, le réalisateur ne retient que les images estampillées « ville des lumières » ; afin de poser, rapidement, un contraste entre ce cadre nocturne et les marginaux qui l’habitent. À la lumière omniprésente, aux reflets scintillants, répondent le dénuement, la modestie, le prosaïsme. Le documentariste impose sa maîtrise de l’espace et du cadre, faisant face aux personnages de son documentaire et aux rues et monuments parisiens avec une même distance immobile. Par cet incessant et silencieux contraste il parvient, jusqu’à l’aube finale, à cartographier un territoire inconnu de la plupart, retranché des esprits, ignoré. Il s’y attarde, et c’est là qu’est le principal intérêt de sa démarche. Elle rappelle un temps que derrière l’intention se cache surtout un regard, qu’il est fondamental de poser – aussi banal que soit le fait de le constater. Et Claus Drexel interroge, sans misérabilisme, ces hommes et femmes sur leur quotidien : questions de débrouille basique, mais aussi solitudes, sexualité, possessions, souvenirs, espoirs. C’est à un point de vue sur la vie, depuis les marges de la société, que le documentariste s’intéresse plus qu’à une situation de fait (la vie sans domicile). C’est là que s’incarne la remarquable sensibilité du documentaire. Incohérence, véhémence, simple bon sens ou surprenante douceur – tout se trouve chez Wenceslas, Christine, Pascal – ces personnages qui ne se ressemblent pas, malgré leur situation commune. C’est au fil du temps surtout qu’on saisit l’ampleur des images lentement posées par Claus Drexel – et Au bord du monde devient frappant. La façon dont il distingue l’espace monumental et impersonnel du Paris nocturne – dont tous les habitants sont évacués, retranchés dans le hors-champs des images, dans un autre monde (...) – cet espace, donc, est mis face à celui qui est investi par les sans-abris : un coin de parking, une place déserte, un squat, une cabane fabriquée en bouts de cartons. La topographie de ce monde, la façon dont les personnages s’approprient l’espace pour, souvent, faire place nette à l’aube, l’affrontement avec les nuits de pluie ou de neige, sont marquants. Et c’est bien sûr cette solide exploration de l’espace qui donne au documentaire sa puissance. [...] Au bord du monde échappe à la pesanteur qu’on redoute car il n’est pas plus un constat qu’une démonstration ou une dénonciation dans les règles ; il est la véritable exploration, à hauteur d’homme, d’un territoire volontairement ignoré – mais dont nous sommes bien sûr si proches. Marianne Fernandez • Critikat ici

SOUTIENS AFCAE ACTION / PROMOTION LE GÉANT ÉGOÏSTE de Clio Barnard

Royaume-Uni • 2013 • 1H31 • avec Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder, Siobhan Finneran, Steve Evets, Rebecca Manley • Pyamide distribution • 18 décembre 2013 Quinzaine des réalisateurs 2013 : label Europa Cinemas | Festival du Film Britannique de Dinard : Hitchcok d’or, prix de l’image et le coup de cœur de cœur des exploitants

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux adolescents rencontrent Kitten, un ferrailleur du coin, pour lequel ils commencent à travailler. Kitten organise de temps à autre des courses de chevaux clandestines. Swifty a un véritable don pour diriger les chevaux, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger. L’amitié des deux garçons saura-t-elle résister au Géant égoïste ?

Avec “Le Géant égoïste”, fable tragique située dans le Nord de l'Angleterre, Clio Barnard réussit une adaptation contemporaine bouleversante d'un conte d'Oscar Wilde. […] Cette révélation de la Quinzaine a plusieurs sources d'inspiration : la littérature, puisqu'il est une adaptation contemporaine d'un conte d'Oscar Wilde, et la vie réelle, celle qui passe à toute allure dans les rues mouillées de Bradford. C'est là, dans le Nord de la vieille Angleterre, que Clio Barnard avait mené des recherches pour son précédent film, un documentaire sur la dramaturge Andrea Dunbar. Là qu'elle avait croisé tout un petit peuple en bottes crottées et blousons sales : les ferrailleurs et leurs petites mains. [...] Le Géant égoïste, c'est d'abord une musique. Apre et rocailleuse, au diapason de cet accent du Nord qui fait sonner l'anglais comme une langue barbare. Quelques répliques suffisent pour se sentir embarqué dans cette région sinistrée, où la tristesse des paysages postindustriels finit presque par devenir poétique. Chemins de pluie, ciels bas et gris, briques rouges… A cette topographie bien connue de l'Angleterre en crise, Clio Barnard ajoute un versant plus inattendu, matière à quelques plans sublimes : une campagne plate, mangée de chiendent et hérissée de gigantesque pylônes électriques. Deux cadres distincts pour un film sous tension : la haute tension des lignes électriques donc, et celle, métaphorique, qui grandit entre les deux copains. Entre Arbor, l'obsédé de la ferraille, et Swifty, l'amoureux des chevaux. Le métal et le cheval, deux mondes que Clio Barnard nous fait découvrir avec une fièvre quasi documentaire, capable de faire surgir de pures images de cinéma. (…) Dans cette fable tragique, qui évoque aussi bien le Steinbeck de Des souris et des hommes que le Ken Loach de Sweet Sixteen, la cinéaste réussit surtout la gageure d'éviter tout misérabilisme. [...] Mathilde Blottière • Télérama ici


SUZANNE de Katell Quillevéré

France • 2013 • 1H34 • avec Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel, Paul Hamy Mars distribution • 18 décembre 2013

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Le récit d’un destin. Celui de Suzanne et des siens. Les liens qui les unissent, les retiennent et l'amour qu’elle poursuit jusqu'à tout abandonner derrière elle...

Une vie a passé et c'est la mienne semble dire Suzanne, avec une pointe au coeur, quand se referme le film qui porte son prénom et que le rideau tombe sur un parcours tourmenté. Elle est jeune pourtant cette fille interprétée par Sara Forestier avec ses grâces effrontées de femme-enfant. Un voile d'angoisse passe sur son regard délavé : elle est encore dans la force de sa beauté mais les dés sont jetés, il n'y aura sans doute pas de deuxième acte. Plus de fuite possible. Une vie a passé en coup de vent, faite d'accélérations sèches, de coups de cœurs, de coups de sang et de choix abrupts qui l'ont mené à la prison et au désenchantement. C'est cette vie que Katell Quillévéré a choisi de raconter, dans tous ses mouvements, comme si elle s'attaquait au « biopic » d'une inconnue. Après la révélation d'Un poison violent, présenté à Cannes en 2010, elle plante vite le décor de son deuxième film. Une famille modeste de la France de province pour qui le destin a très tôt battu les cartes. Deux soeurs qui fleurissent à l'enfance la tombe de leur mère et grandissent près d'un père routier, attentif et débordé (François Damiens). Le film nous les présente en écolières dansant comme des princesses pour la fête de fin d'année, mais nous propulse vite ailleurs. De crises en douceurs, l'enfance passe en coup de vent. La vie n'attend pas, et surtout pas la liberté et la joie que les filles appellent de tous leurs vœux avec une énergie exubérante, sifflant les garçons qui passent sous leurs fenêtres. Après quelques scènes d'un naturalisme sec et nerveux, il est déjà trop tard pour se retourner : Suzanne est enceinte, elle n'est pas sortie de l'adolescence, elle choisit de garder le bébé. Son enfant grandit avec elle, dans le tintamarre d'une jeunesse encore en marche, trimballé de bars en soirées, d'un appartement à l'autre, au gré des élans de Suzanne qui se cherche et finira par partir trop loin. Fouetté par un rock tendu dont Katell Quillévéré use sans modération, le film fonctionne par ellipses, tranchant dans une routine que son personnage refuse, passant brusquement d'un âge à l'autre, raccordant des scènes que ne relie que la fuite inexorable du temps. Ces ellipses ne sont pas un simple procédé narratif mais une suite de déchirures, l'exploration poignante d'un fossé qui se creuse entre Suzanne et les autres, l'exposition des vies qu'elle laisse derrière elle dans l'obstination de sa fuite et qui se décomposent ou se dérèglent sous les éclats de son audace (le beau personnage de sa sœur joué avec finesse par Adèle Haenel). […] Laurent Rigoulet • Télérama ici

TEL PERE TEL FILS de Hirokazu Kore-Eda

Japon • 2013 • 2H00 • avec Fukuyama Masaharu, Ono Machiko, Maki Yoko, Lily Franky Le Pacte • 25 décembre 2013

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Plus d'infos sur le site du distributeur ici | Présentation du film (vidéo) sur Arte.tv ici Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l'hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste…

[…] L’art si délicat d’Hirkazu Kore-Eda est ici à son summum. Au-delà de la simple direction d’acteur - avons-nous déjà vu des enfants joués avec autant de naturel que dans ses longsmétrages ?-, le cinéaste nippon donne ici une nouvelle leçon de mise en scène. Tout est d’une fluidité extraordinaire, jamais dans l’ostentatoire ou le superflu, toujours à une distance idéale pour recréer la vie sans l’air d’y toucher. Après un début de festival marqué par la violence hors et sur l’écran, «Tel père, tel fils» agit comme un baume apaisant, alors que ce qui s’y joue n’est pas anodin. Comme dans «Still Walking», auquel on pense souvent, Hirokazu KoreEda porte un regard beaucoup plus révolutionnaire qu’il n’y parait sur la famille japonaise, remettant en cause les liens du sang ou la carrière professionnelle comme seuls marqueurs de la réussite. Mais il le fait en douceur, sans élever le ton, en nous caressant tendrement les cheveux. Il y a des scènes magnifiques dans «Tel père, tel fils», un enfant apeuré dans la baignoire réconforté par la facétie de son «père», les pourquoi d'un garçonnet bien conscient des enjeux affectifs qui se jouent dans l'emploi des mots «père» et «mère». «J'ai l'impression de le trahir», sanglote Midori - magnifique personnage faussement en retrait -, la voix étranglée par l'émotion d'une mère. Dans les films d'Hirokazu Kore-Eda, même les larmes coulent doucement. Yannick Vely • Paris Match ici […] Le film pourrait aussi bien s’appeler «Ni père ni fils». La mise en scène de Kore-Eda, dans sa discrétion même, la qualité des détails qu’elle sait faire tenir sur la tête d’épingle d’un seul plan, trace une ample courbe entre les arguments du récit et leur portée universelle. «Un sentiment profond de perte dans son aspect le plus noir peut parfois envahir l’esprit. Puis, soudain, une lumière brille à l’intérieur du cœur», disait le cinéaste à propos de son premier film, le crépusculaire Maborosi en 1995. Comme à cette époque, tout gestes, visages, lieux, lumières - semble fixé et idéalisé dans la prescience transie d’un manque irréparable encore à venir. Didier Péron • Libération ici


SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE / RÉPERTOIRE BERTHA BOXCAR de Martin Scorsese

USA • 1972 • 1H28 • avec Barbara Hershey, David Carradine, Barry Primus, Bernie Casey Mission distribution • 18 décembre 2013

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Pendant la Grande Dépression dans l’Arkansas, Bertha Thompson, une jeune fille assiste à la mort accidentelle de son père, provoquée par un employeur tyrannique. Seule, sans toit ni travail, elle se retrouve sur les routes et utilise les wagons des trains de marchandises pour se déplacer (d’où son futur surnom de "Boxcar Bertha", Fourgon à bestiaux). Elle fait la connaissance de Bill Shelly, un syndicaliste qui va lui transmettre sa révolte. Tous deux deviennent des pilleurs de trains confirmés.

Premier long métrage « professionnel » de Scorsese – il y avait eu auparavant un essai quasi autobiographique interprété par Harvey Keitel, Who’s that Knocking at my Door ? (1967), Bertha Boxcar (...) est déjà porté par les préoccupations et le style de l’auteur de Raging Bull. Rien de très étonnant de la part du cinéaste le plus obsessionnel et tourmenté de sa génération, qui parvient dès ce titre très commercial à imposer son talent virtuose, notamment grâce à un montage les inserts de gros plans, les variations de vitesse de l’image, les accélérations rythmiques. Bertha Boxcar est produit par Roger Corman pour l’American International Pictures, compagnie de production spécialisée dans le cinéma d’exploitation. Corman employait des jeunes talents motivés – et pas chers – pour mettre en scène de films de genre avec une marge de liberté proportionnelle à l’étroitesse du budget. Malgré sa pingrerie légendaire, cet entrepreneur de spectacle avisé accordait une vraie confiance à ses poulains, passés les conseils préliminaires d’usage : de la nudité et de la violence à chaque bobine. Corman sera servi, puisque Scorsese va multiplier les scènes d’amour décomplexées entre Hershey et Carradine, amants à l’écran comme à la ville, et les fusillades sanguinolentes influencées par Penn et Peckinpah. Le film s’achève sur un massacre qui annonce la tuerie salvatrice de Taxi Driver, mais vient aussi après ceux de La Horde sauvage et Bonnie and Clyde. Tiré d’une histoire vraie, Bertha Boxcar est une tentative avouée de profiter de la mode des films de gangsters en costumes, lancée par le succès de Bonnie and Clyde d’Arthur Penn et de Bloody Mama de Corman lui-même. Pendant la Grande Dépression, dans le Sud profond, Bertha Boxcar est une jeune femme insoumise qui va bientôt former avec son amant syndicaliste, un yankee juif et un Noir un gang de bandits au grand cœur pillant les trains d’une puissance compagnie ferroviaire. On trouve dans Bertha Boxcar des accents libertaires et anticapitalistes en vogue au début des années 70 aux États-Unis. (…) Plus intime est la curieuse assimilation du héros socialiste à l’image du Christ, dès sa première apparition où il harangue une foule d’ouvriers, jusqu’à sa mort horrible, crucifié sur un wagon à bestiaux devant les yeux de sa maîtresse. Dans La Dernière Tentation du Christ, Scorsese filmera la mise en croix exactement de la même façon, et choisira Barbara Hershey pour interpréter Marie Madeleine. Le montage est déjà l’œuvre de la grande Thelma Schoomaker, monteuse attitrée de tous les films de Scorsese, et la forme du film excède largement la moyenne des productions AIP, généralement très prosaïques, avec déjà les mouvements de caméra et les cadrages expressifs qui feront la gloire de Scorsese. Notons enfin que Bertha Boxcar est le premier film « féminin » de Scorsese, qui n’en tournera pas beaucoup d’autres (à l’exception notable du méconnu Alice n’est plus ici en 1974). On peut le regretter, car il filme Bertha Boxcar, fille indépendante malmenée par la vie, amoureuse réduite à la prostitution et au crime par une société cruelle, non pas comme un catholique dévoyé, mais comme un cinéaste pudique et sensible. Olivier Père • Arte.tv ici

SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC MINUSCULE, LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUES

de Thomas Szabo et Hélène Giraud France • 2013 • 1H29 • À partir de 6 ans Le Pacte • 29 janvier 2014

Edition d'un document ma P'tite cinémathèque | Plus d'infos sur le site du distributeur ici | le bog du film ici | facebook ici Dans une paisible forêt, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin : une boîte de sucres ! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...

La série TV Minuscule, apparue sur les écrans en 2006 via le petit studio d’animation français Futurikon sous forme d’épisodes à durée variable (de quelques minutes à une dizaine) va passer le cap du format long métrage avec une aventure inédite prévue cet automne. Minuscule, La vallée des fourmis perdues se place encore une fois comme une version décalée et humoristique du monde des insectes située quelque part entre 1001 pattes et Microcosmos. Nous serons cette fois transportés aux côtés de deux colonies de fourmis concurrentes (les noires et les rouges) qui se lanceront dans une rivalité acharnée pour une boîte de sucre. La réalisation sera toujours assurée par le duo Thomas Szabo et Hélène Giraud qui mise encore une fois sur la prise de vue en décors réels où seront incorporés les insectes en images de synthèse. Les mots céderont leur place à la beauté et la poésie des images. (...) Pierre Vedral • Avoir-alire.com ici


L'ENFANT LION de Patrick Grandperret

France • 1993 • 1H26 • avec Mathurin Sinze, Wéré Liking Tamasa • 4 décembre 2013 Cannes 1993 : Prix de la Jeunesse

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Dossier Grignoux.be ici | Dossier de Cinefête ici Deux enfants africains, Oulé et son amie Léna, sont vendus comme esclaves à un puissant seigneur des hautes terres. Léna raconte... Au village de Pama, sur les terres de Baoulé, hommes et lions vivaient en paix, les premiers sous la protection des seconds. Le même jour, naquirent Oulé, fils du chef Moko Kaouro, et Sirga, fille de Ouara la reine des lions. La brousse décida qu'ils seraient frère et soeur...

C'est le ton de L'enfant lion : un mélange de réalisme et de féérie, de violence naturelle et de sérénité. Tour à tour furieuse et apaisée, l'Afrique est belle et mythique comme dans les contes. Oulé, le petit homme au port majestueux, vit en harmonie avec la terre et les animaux. Et quand on veut le séparer de son amie Léna, il fait se lever une tornade. Hommes ou animaux, les personnages de L'enfant lion ne se déparent jamais d'une noblesse qui leur est naturelle. Patrick Grandperret va enfin perdre son étiquette de "cinéaste marginal" : la simplicité mêlée de ferveur avec laquelle il a mis en images ce magnifique livre de la jungle devrait lui faire rencontrer le grand public, parents et enfants réconciliés. Télérama N°2266 - 1993 Télérama N°2266 - 1993

INFOS DISTRIBUTEURS QUAND SISYPHE SE RÉVOLTE de Abraham Ségal France • 2013 • 1H30 Zeugma films • 20 novembre 2013

Plus d'infos sur le site du film ici Le réalisateur peut intervenir en salle pour présenter son film Investigation documentaire, tournée en Algérie, en France et en Grèce. Elle va du mythe grec de Sisyphe revu par Albert Camus et ses résonances actuelles à l'appel de Camus pour une juste révolte, qui exclut le meurtre. Ce film propose de regarder, avec les écrits de Camus comme référence, ce qui advient autour de nous : le sort des migrants, ces sisyphes de notre temps, qui essaient et réessaient encore d'entrer en Europe, la révolte populaire en Tunisie ou des actions terroristes, qu'elles soient l'œuvre d'un réseau comme Al-Qaïda ou d'un Etat.

"Quand Sisyphe se révolte" : de l'urgence de relire Camus Voici longtemps qu'on n'avait pas vu un film d'Abraham Ségal au cinéma. L'auteur d'Enquête sur Abraham (1996), plongée spirituelle et profonde à la source de notre civilisation, n'a en réalité jamais cessé de faire des films. Il revient aujourd'hui en inscrivant son dernier opus dans le sillage des hommages qui saluent la naissance d'Albert Camus (7 novembre 1913), et plus largement l'humanisme de son œuvre. [...] Catherine Camus, la fille de l'écrivain, Edgar Morin, Robert Badinter, le romancier algérien Boualem Sansal, bien d'autres encore répondent aux interrogations d'une jeune philosophe et entraînent, ce faisant, le spectateur à une connaissance plus approfondie du parcours et de l'œuvre de l'auteur de L'Etranger, du Mythe de Sisyphe et de L'Homme révolté. Ils éclairent d'une belle lumière cette figure anti-dogmatique par excellence, cet esprit anti-totalitaire, cet homme libre en un mot – et qui paya pour l'avoir été – que fut Camus. [...] Abraham Ségal nous fait cependant voyager tout autour du bassin méditerranéen, de la France à l'Algérie en passant par la Grèce, et tente quelques percées en direction d'un actualité brûlante, confrontant les grandes questions de notre temps (le repli identitaire européen, l'immigration qui frappe à la porte, le monde qui se casse en deux parties, le printemps arabe…) au profit d'une relecture de Camus, autrement dit de l'urgence qu'il y aurait à se recommander de son éthique. Jacques Mandelbaum • Le Monde ici

L'HOMME AUX SERPENTS de Eric Flandin un défenseur de la nature au coeur du conflit colombien France • 2013 • 1H24 • avec Franz Florez TS production • 8 Janvier 2014 Festival International de l'Environnement de l'Antarctique – Argentine : Grand prix 2012 | Festival International du Film d’Environnement – Paris : Meilleur documentaire | Festival International Cinema Planeta – Mexique : Grand Prix | Festival de Turin – Italie : mention Spéciale

Contact : Géraldine Keiflin • 06 15 78 08 40 • geraldinekeiflin@tsproductions.net

L’homme aux serpents est une aventure à suspens pleine de poésie et d'humour dans les pas d'un conservateur des espèces, sorte de héros de l'ombre qui traverse une Colombie incroyable jusqu'au coeur de la jungle, faisant front aux acteurs du conflit armé, à l'aide de serpents. Toutes sortes de personnages très proches du spectateur qui soulèvent les paradoxes environnementaux générés par le développement de nos sociétés, tel que l'exploitation du sol des forêts riches en biodiversité.


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