2014 | N°01

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

COMMUNIQUÉ Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

N°01 Mardi 28 janvier 2014 p.1 du côté des adhérents • p.2 soutiens ACOR • p.3 soutien GNCR | recommandation GNCR • p.4 recommandation GNCR | soutien ACID • p.5 soutien ACID | soutiens AFCAE actions / promotion • p.6 soutien AFCAE actions / promotion | soutien AFCAE répertoire (partenariat) • p.7 soutien AFCAE répertoire | soutien AFCAE jeune public • p.8 soirées les Enfants de cinéma | infos distributeur

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DU CÔTÉ DES ADHÉRENTS Cycle « Cinéma et migration » au Moulin du Roc à Niort En décembre, la programmation de Heimat (départ de nombreux allemands, au milieu du XiXe vers les terres brésiliennes) et de Rêves d’or étaient les signes avant-coureurs d’une démarche qui nous tient à cœur : proposer des rendez-vous réguliers avec des films qui, chacun à leur manière, traite des « migrations » dans leurs diversités. En partenariat avec le Festival TECIVERDI – « Migrations » sera le thème de la prochaine édition en juin 2014 – une soirée mensuelle sera consacrée à cette opération avec, à chaque fois, la projection d’un ou deux films, parfois enrichie d’une rencontre publique.

Programme en cours de constitution. La venue de certains réalisateurs ou intervenants spécialisés n'est pas encore confirmée. Films proposés de janvier à juin 2014 :

HIVER NOMADE de Manuel von Stürler (2012 • 1H25) Carole et Pascal partent pour leur transhumance hivernale avec trois ânes, quatre chiens et huit cents moutons. Pour la nuit, une bâche et des peaux de bête comme seul abri. Une odyssée hivernale au coeur des montagnes, de la nature et du monde rural.

VOL SPÉCIAL de Fernand Melgar (2011 • 1H40) Au centre de détention administrative de Frambois, des hommes sont emprisonnés dans l’attente d’un renvoi du territoire helvétique. Leur demande d’asile a échoué, ils sont sommés de repartir après, pour certains, avoir passé plusieurs années en Suisse, travaillé, payé des impôts, fondé une famille. Si leur incarcération peut durer jusqu’à 18 mois, l’annonce du renvoi intervient quant à elle sans crier gare, et sa mise à exécution est imminente...

THE IMMIGRANT de James Gray (2013 • 1H57) 1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivée à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno...

L'ESCALE de Kaveh Bakhtiari (2013 • 1H40) A Athènes, le modeste appartement d’Amir, un immigré iranien, est devenu un lieu de transit pour des migrants qui, comme lui, ont fait le choix de quitter leur pays. Mais la Grèce n’est qu’une escale, tous espèrent rejoindre d’autres pays occidentaux. Ils se retrouvent donc coincés là, chez Amir, dans l’attente de papiers, de contacts et du passeur à qui ils confieront peut-être leur destin...

LA COUR DE BABEL de Julie Bertuccelli (2013 • 1H29) en présence de la réalisatrice | film présenté dans ce communiqué p.5

CEUTA, DOUCE PRISON de Jonathan Millet et Loïc H. Rechi (2013 • 1H30) film présenté à la dernière page de ce communiqué

EASTERN BOYS de Robin Campillo (2013 • 2H08) en présence du réalisateur (à confirmer) | film présenté dans ce communiqué p.3

RÊVES D'OR de Diego Quemada-Diez (2013 • 1H43) Juan, Sara et Samuel, 15 ans, fuient le Guatemala pour tenter de rejoindre les Etats-Unis. Au cours de leur traversée du Mexique, ils rencontrent Chauk, un indien tzotzil ne parlant pas espagnol et voyageant sans papiers. Les adolescents aspirent à un monde meilleur au-delà des frontières mexicaines mais très vite, ils vont devoir affronter une toute autre réalité.

LES ENFANTS-VALISES de Xavier de Lauzanne (2013 • 1H26) en sa présence (à confirmer) En France, l’école a pour obligation d’accueillir tous les mineurs de moins de 16 ans, français ou étrangers, en situation légale ou non. Pour de nombreux adolescents migrants, ballotés d’un continent à l’autre, elle incarne un espoir de stabilisation et d’intégration. Le réalisateur a posé sa caméra sur les bancs de l’école où Aboubacar, Dalel, Hamza, Thierno et Tako font leurs premières armes...

Photos à gauche: Rêves d'or ; ci-dessous de haut en bas : Hiver Nomade, The Immigrant, L'Escale, les Enfants-valise


••• SOUTIENS ACOR ••• LEÇONS D’HARMONIE de Emir Baigazin

Kazakhstan / Allemagne / France • 2013 • 1H54 • avec Timur Aidarbekov, Aslan Anarbayev, Mukhtar Andassov, Anelya Adilbekova Arizona films • 26 mars 2014 Festival de Berlin 2013 : Ours d'or | Festival International du film d'Amiens : Licorne d'or | Tribeca 2013 : mention spéciale | Premiers Plans Angers 2014 : Grand prix...

Plus d'infos sur le site du distributeur ici | Présentation (vidéo) sur Arte.tv ici Aslan, 13 ans, vit avec sa grand-mère dans un village au Kazakhstan. Il fréquente un collège où la corruption et la violence tranchent avec son obsession du perfectionnisme. Le jeune Bolat, chef du gang des mauvais garçons, humilie Aslan devant ses camarades de classe et extorque de l’argent à tous les adolescents. Aslan prépare une vengeance féroce et implacable.

Dans le cadre du soutien au film > l'ACOR a crée un site internet autour du film, pour le découvrir cliquez ici > l'ACOR a commandé un texte à Jean-Michel Frodon (Projection Publique) et à Morgan Pokée (Répliques) […] Ce récit, anecdote dramatique, fait divers, fable morale, histoire d’une stratégie dans un contexte de film noir un peu à la manière d’Un prophète (ce qui serait déjà beaucoup) est en fait retramé par une réflexion beaucoup plus vaste, d’autant plus passionnante que le cinéaste la met en scène sans pour autant s’en faire le propagandiste, comme une interrogation inquiète plutôt que comme l’affirmation d’une thèse. Leçons d’harmonie met en jeu l’idée très archaïque et très contemporaine qu’on a (abusivement) baptisé le darwinisme social. […] Et c’est la composition du film qui permet de déployer les racines et les effets réels de cette approche dont il n’est nullement besoin de savoir qu’elle eut comme principal théoricien Charles Spencer. Grâce à sa construction en ces petits blocs d’espace-temps que constitue chaque scène, le film inscrit son récit propre dans des réseaux de plus en plus étendus, ceux des systèmes de racket et de contrôle social par des organisations mafieuses rivales, ceux du rôle de l’autorité publique, de la directrice du lycée à la police, les rapports capitale/province et ville/campagne, ceux de la modernisation libérale, ceux de la religion et des différents régimes de croyance et de superstition, dont font aussi partie, à côté de l’islam et de l’animisme, l’idéal éducatif, l’organisation administrative ou le miroir aux alouettes des nouvelles technologies du loisir et leur pouvoir addictif. Il faudrait y ajouter encore les abîmes psychiques. Là rôdent le désir sexuel, et simultanément les fantasmes de pureté – Aslan se lavant compulsivement, la terreur du regard des garçons éprouvés par la jeune fille. [...] Apparemment très sage et en fait très audacieuse et disponible à d’innombrables ouvertures, la composition du film autorise des déplacements gigantesques qui adviennent comme naturellement, fruits d’une nécessité interne dont on ne découvre l’existence que durant le déroulement du film. Ainsi, en particulier, du recours aux ellipses, dont la puissante coupe franche qui, au moment du passage à l’acte, rappelle les stratégies narratives de Robert Bresson, ou plus récemment des frères Dardenne. […] Jean-Michel Frodon

COMPUTER CHESS de Andrew Bujalski

Etats-Unis • 2013 • 1H32 • avec Patrick Riester, Wiley Wiggins, Myles Paige, Robin Schwartz Contre-Allée distribution / Programmation : Séance Tenante • 9 avril 2014

Programmation : Julien Navarro | julien@seance-tenante.fr | 06.63.59.18.85 Début des années 1980, le temps d’un week-end dans un hôtel, de jeunes génies de l'informatique s’affrontent dans un tournoi pour mettre au point le meilleur programme de jeu d'échecs, celui qui sera capable de battre un joueur humain. Les problèmes relationnels et l'arrivée d'un congrès de thérapie de couple new-age vont changer la donne et rendre la situation plus qu'étrange.

Dans le cadre du soutien au film, > l'ACOR a commandé un texte à Christophe Beney d'Accreds dont vous trouverez des extraits ci-dessous. > l'ACOR va créer un site sur le film... bientôt en ligne ! Au Festival de La Roche-sur-Yon 2013, où il était en compétition, Computer Chess a remporté le Prix du jury, ainsi que celui de la critique. C’est beau et mérité, mais ce n’est pas uniquement ce qu’il fallait retenir de cette première française. Il y avait un autre élément, une information donnée aux spectateurs par l’un des producteurs du film, Alex Lipschultz, venu accompagner les premiers pas de son bébé en Vendée. Une précision concernant les influences revendiquées d’Andrew Bujalski, le réalisateur, inspiré par les premiers David Cronenberg et David Lynch, ainsi que par l’œuvre de Robert Altman. Concernant ce dernier, on se pince, tant il y a apparemment un monde entre Computer Chess et, au hasard, Short Cuts ou The Player (même si, avant de se spécialiser dans le récit choral, Altman a fait bien plus expérimental que ces deux-là, notamment Quintet en 1975). Pour Cronenberg et surtout Lynch, une parenté se dessine entre le filmage brut de Computer Chess et celui de Frissons (Cronenberg, 1975), entre sa bizarrerie en noir et blanc et celle d’Eraserhead (Lynch, 1977), sauf que dans ce cas, le premier s’avère nettement plus rationnel que le second. Si l’on s’attarde sur ces modèles, c’est parce qu’il en manque un, celui qui frappera n’importe quel spectateur du film : Stanley Kubrick. Toutes les obsessions du réalisateur de 2001, l’Odyssée de l’espace et de Shining sont là : l’opposition entre la machine et l’humain, entre la froide logique et la chaleur des corps, les espaces labyrinthiques, les ascenseurs charriant de déroutantes étrangetés (...), la solitude de l’individu au sein de la communauté (…). Andrew Bujalski n’a rien d’un débutant, ni d’un pilleur de tombes. La presse américaine le présente depuis 2005 comme l’un des instigateurs du mumblecore, une mini-vague de films indépendants ayant en commun l’évocation des trentenaires en crise, avec des acteurs non-professionnels et des dialogues partiellement improvisés. […] Christophe Beney, bientôt en ligne en intégralité sur le site de l'ACOR


SOUTIEN GNCR EASTERN BOYS de Robin Campillo

France • 2013 • 2H08 • avec Kirill Emelyanov, Olivier Rabourdin, Danil Vorobyev Sophie Dulac Distribution • 9 avril 2014 | MostraVenise 2013 : Prix Horizon du meilleur film

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Plus d'infos sur le site du distributeur ici Interview avec la réalisateur sur Cineuropa ici Daniel aborde Marek dans une gare parisienne où ce dernier traîne avec sa bande. Il lui propose de le retrouver chez lui le lendemain. Lorsque Daniel ouvre la porte de son appartement, il est loin d’imaginer le piège dans lequel il s’apprête à tomber et qui va bouleverser son existence. Ce sera pourtant le début d'une relation, au gré des rendez-vous, Daniel et Marek vont tenter de se fabriquer une nouvelle vie, sur laquelle continue de planer l'ombre de Boss, le charismatique chef de bande.

Réalisateur des Revenants il y a près de dix ans (film qui a plus tard donné naissance à la série télévisée du même nom), Robin Campillo est jusqu'ici plutôt connu comme un collaborateur de Laurent Cantet (monteur et co-scénariste de L'Emploi du temps, Vers le sud ou Entre les murs). Avec Eastern Boys, primé à la dernière Mostra de Venise, Campillo signe un second long métrage aussi ambitieux que réussi. Sur l'immigration et l'intégration vues récemment par le cinéma français, on a par exemple eu droit à Welcome de Philippe Lioret, avec ses gentils très dignes et ses méchants très veules. (...) Eastern Boys, c'est tout l'inverse. Le réalisateur ne donne pas la main au spectateur pour l'éduquer, ne cherche pas à faire un film confortable. Si l'on devait rapprocher Eastern Boys d'un autre long métrage, on penserait au Suédois Play, autre film qui explore certes des problématiques légèrement différentes (notamment celle du racisme) mais qui a comme point commun le choix d'envoyer valser les préjugés et le manichéisme, de ne pas faire du cinéma didactique ou du cinéma pantoufles; Eastern Boys comme Play proposant du cinéma qui gratte et qui n'impose pas un système de pensée. L'un comme l'autre ont tout pour être compris de travers - et c'est précisément ce qui fait leur grande richesse. Car les situations, comme les personnages, sont complexes. Comme ce film qui mélange les genres avec un naturel confondant, débutant façon documentaire placé en vigie de Gare du Nord (...), glissant au home invasion (séquence gonflée et assez hallucinante) puis à la romance improbable et au thriller en Hôtel Ibis. […] Comme dans Les Revenants, Campillo donne à voir des existences rangées (tranquilles pavillons de banlieue dans son précédent film, appartement relativement chic ici) perturbées par des invités qu'on n'attendait pas (morts-vivants ou immigrés clandestins, même combat). Et il y a dans Eastern Boys ce cheminement assez passionnant où l'on atteint une certaine morale par des voies que beaucoup jugeront parfaitement immorales. Nicolas Bardot • Film de culte ici

RECOMMANDATIONS GNCR LES CHIENS ERRANTS de Tsaï Ming Liang

Taiwan • 2013 • 2H18 • avec LEE Kang Sheng, LU Yi Ching, LEE Yi Cheng, LEE Yi Chieh Urban Distribution • 12 mars 2014 Festival de Venise 2013 : Lion d'argent

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Un père et ses deux enfants vivent en marge de Taïpei, entre les bois et les rivières de la banlieue et les rues pluvieuses de la capitale. Le jour, le père gagne chichement sa vie en faisant l’homme sandwich pour des appartements de luxe pendant que son fils et sa fille hantent les centres commerciaux à la recherche d’échantillons gratuits de nourriture. Chaque nuit, la famille trouve refuge dans un immeuble abandonné.

(…) Les chiens errants est un film terrible et beau, noir portrait du monde des hommes, œuvre d'art profonde et mystérieuse qui vit et résonne en nous bien après la projection, traçant des lignes entre le cinéma et nous, entre le cinéma et le monde, entre le cinéma et tous les arts. Les plans sont d'abord larges, très larges. Ce sont des silhouettes d'enfants, des voix d'enfants, puis les bruits de la ville, les voitures, puis des immeubles abandonnés. Tsai Ming-liang est l'un des cinéastes qui compose le plus avec l'architecture. De Vive l'amour à I don't want to sleep alone en passant par The Hole ou Goodbye, Dragon Inn, il filme la structure, les volumes et la matière, travaille les perspectives, tord les angles morts, troue les plafonds, installe son hétérotopie. Les bâtiments sont en mauvais état, abandonnés, en construction. Ils sont abris, refuge, lieux d'angoisse. Il faut se perdre, revenir et se perdre à nouveau, relire l'image, plonger encore dans les longs plans, le plus souvent fixes, vertigineux de beauté, que le cinéaste taïwanais compose. [...] Comme toujours dans le cinéma de Tsai Ming-liang, les clés ne sont pas données d'avance. Les dialogues sont rares. (…) Chaque plan est une scène à suivre, un tableau à admirer, une histoire à lire. Qu'on ne s'y trompe pas : Les chiens errants, comme tous les films de son auteur, n'est jamais dans la posture. C'est un film de chair, de misère, de cris, de rires et de pleurs, un film de pluie. [...] Les chiens errants est aussi un film dont on s'échappe. Chaque plan est une chorégraphie, une danse absurde, un appel au rêve[…] Persistance rétinienne ici


REAL de Kiyoshi Kurosawa

Japon • 2013 • 2H07 • avec Takeru Sato, Haruka Ayase VO Distribution • 26 mars 2014

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d'autant qu'ils s'aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l'inconscient de sa compagne. Mais le système l'envoie-t-il vraiment là où il croit ?

(…) Impressionnant, bouleversant, ce voyage au cœur de l’esprit renoue avec le fantastique si cher à Kurosawa pour mieux tisser un drame et une romance surpuissants. Il y est toujours question de fantômes, mais également de créatures mythologiques et d’exploration du subconscient. Un des très grands films de cette année. S’il est question de fantastique, de fantômes et de monstres, il est surtout question dans Real de science-fiction. Un genre que Kiyoshi Kurosawa aborde avec une belle sérénité tant il sait précisément où il va et comment le faire en fonction de ses moyens. Real est une fable de SF dans laquelle il est question d’exploration. Exploration des rêves, de l’inconscient, du subconscient, dans un univers fait de projections mentales et de traumas prenant vie. La caméra de Kiyoshi Kurosawa se fait témoin de cette tragédie douce qui joue volontiers avec les codes du thriller pour les élever toujours plus haut. Des cimes que le réalisateur côtoie tellement qu’il en deviendrait presque agaçant, si son cinéma n’était pas aussi beau et juste. 15 ans après License to Live, il utilise à nouveau la notion de coma comme vecteur dramatique, en opérant un mouvement inverse. A travers une intrigue qui n’est pas sans rappeler Paprika, Inception ou Je t’aime, je t’aime, son héros Koichi va pénétrer l’esprit de celle qu’il aime. Une aventure en terre surréaliste qui va mener le film sur de multiples pistes de réflexion, pour autant de thèmes complexes intimement liés à la société japonaise contemporaine. Deuil, suicide, mondes imaginaires et condition d’artiste, autant de voies d’analyse pour construire une odyssée mentale surprenante. […] Le procédé mis en place par Kiyoshi Kurosawa, pour sublimer un récit qui ne contient foncièrement rien de très original, est d’une élégance et d’une justesse en tous points remarquables. Le réalisateur est un poète de l’image qui a visiblement tout compris à la portée symbolique de cette dernière et il développe une grammaire cinématographique à la fois sobre, par ses cadres et la lente précision de ses mouvements, et très juste tant il manipule le regard et la perception du spectateur comme il le désire. […] Real est très beau, peut-être un des plus beaux films de son auteur, car s’y conjuguent des obsessions très marquées avec la volonté de livrer un film qui touchera un public beaucoup plus vaste. Porté par une douce mélancolie et l’alchimie entre ses acteurs, une mise en scène complexe et juste, un sens du découpage impossible à prendre en défaut, un basculement délicat et une ouverture pleine d’espoir et de lumière, Real est une petite merveille (...). Nicolas Gilli • Filmosphere.com ici

SOUTIENS ACID PARCE QUE J’ÉTAIS PEINTRE,

L’ART RESCAPÉ DES CAMPS NAZIS de Christophe Cognet France • 2013 • 1H58 • Jours2fête • 5 mars 2014 Festival International du Film de Rome - 2013

Edition d'un document d'accompagnement ACID Plus d'infos sur le site de l'ACID ici Ce film mène une enquête inédite parmi les œuvres réalisées clandestinement dans les camps nazis. Il dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de ces œuvres : des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leurs signatures ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination. Dans ce voyage parmi ces fragments d’images clandestines et les ruines des anciens camps, il propose une quête sensible entre visages, corps et paysages, pour questionner la notion d’œuvre et interroger frontalement l’idée de beauté.

Texte de soutien de l'ACID, par Reza Serkanian, réalisateur « Parce que j’étais peintre et parce que j’étais là, à ce moment précis de l’Histoire, vulnérable et désespéré, confronté à la mort au quotidien, « dans cette situation déchirée, insoutenable qu’on appelle la condition humaine » selon les mots de Sartre, j'ai ressenti l'impérieuse nécessité d'observer, de faire quelques dessins modestes dans mon coin, seule manière d’exprimer mon indignation, loin de me douter pour autant que par cela, j’adressais un message à l’humanité. » Parce qu’il est cinéaste et qu’il se penche depuis 10 ans sur ce pan de l’Histoire, Christophe Cognet réussit à proposer une lecture cinématographique inédite de ces œuvres clandestines. Le film parle du mouvement là où il ne reste que quelques images figées. Il parle de la vie là où la mort règne. Il parle de la beauté là où la cruauté s’est imposée. La caméra s’attarde sur les détails des dessins et les caresse avec une tendresse égale à la sensualité qu’elle nous y fait découvrir. Le cinéaste nous emmène sur le lieu de naissance de ces dessins, des espaces vides mais pleins de tragique, pour nous mettre dans la peau des artistes inconnus, pour nous faire éprouver leur solitude et adopter leur regard sur le monde. C’est un exemple sublime du regard d’un artiste sur le ressenti et l’engagement d’un autre artiste. La pensée d’Albert Camus continuera à retentir : « L’art et la révolte ne mourront qu’avec le dernier homme ».


BRADDOCK AMERICA

de Jean-Loïc Portron et Gabriella Kessler France • 2012 • 1H43 • ZED distribution • 12 mars 2014 Programmation ACID Cannes 2013 | Les États Généraux du film documentaire de Lussas

Edition d'un document d'accompagnement ACID Plus d'infos sur le site du distributeur ici | site de l'ACID ici Au Nord-Est des Etats-Unis, la ville de Braddock, ancien bastion sidérurgique, a aujourd’hui perdu de sa superbe. Pourtant, une communauté ébauche au quotidien une action solidaire pour dessiner l’avenir. Subtilement éclairé par des images d’hier et les voix des habitants de Braddock, survivants d’un passé révolu, unis dans leur volonté d’entreprendre et le désir de vivre ensemble, Braddock America est une allégorie. Le film raconte avec émotion l’histoire d’une ville américaine tout en racontant la nôtre : celle d’un Occident frappé par la désindustrialisation.

La blessure […] Braddock, petite ville de la banlieue de Pittsburgh, fut le fleuron de la production métallurgique américaine au siècle dernier, avant de connaître le déclin puis l’abandon à l’orée des années 2000. Jean-Loïc Portron et Gabriella Kessler se placent donc sous le sceau de cette perspective historique – celle des mythes fondateurs de la nation américaine – pour interroger ce qu’il en reste une fois la ville détroussée par la crise financière. C’est ainsi qu’ils tracent, sur un mode plutôt classique, toute une galerie de portraits – de l’ancien ouvrier à l’entraîneur de baseball – en prenant appui sur leurs souvenirs et leur perception de la réalité actuelle. Ces témoignages donnent à voir une multitude de trajectoires personnelles, mettant en valeur l’importance de l’implication de chacun au sein de la communauté, ainsi que la possible ébauche d’une action collective qui, à défaut de pouvoir redresser la barre, tient tant bien que mal la barque à flot. Ce qui frappe le plus ici, c’est à quel point la blessure semble vivace, tant elle frappe un désir d’entreprendre et du vivre ensemble. L’émotion surgit chez les différents interlocuteurs sans crier gare, presque à leur insu, et se fait manifestation physique des béances laissées par la crise financière, comme un vide existentiel que les nombreuses maisons abandonnées dans la ville viennent sans cesse raviver. […] L’approche sensible des deux cinéastes s’appuie sur des images d’archive utilisées à bon escient. Loin de chanter les louanges passées de l’industrie métallurgique – qui reste une fabrication polluante et potentiellement dangereuse pour les ouvriers qui la façonnent – ils préfèrent s’en servir pour offrir quelques bouffées d’air dans le montage. Portron et Kessler organisent ainsi quelques allées et venues dans le temps, en donnant à voir et à éprouver ce qu’était la ville au siècle dernier (rues animées et commerçantes) par rapport à ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Ce passé florissant et persistant forme des stigmates, des plaies ouvertes que l’on peut traquer un peu partout dans la ville, comme un jeu de piste. [...] Julien Marsa • critikat.com ici

SOUTIENS AFCAE ACTION / PROMOTION LA COUR DE BABEL de Julie Bertuccelli France • 2013 • 1H29 • Pyramide • 12 mars 2014

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Ils sont Anglais, Sénégalais, Brésilien, Marocain, Chinois... Ils ont entre 11 et 15 ans, ils viennent d’arriver en France. Le temps d'une année, ils cohabitent dans la classe d'accueil d'un collège parisien. 24 élèves, 24 nationalités... Dans ce petit théâtre du monde s’expriment l’innocence, l’énergie et les contradictions de ces adolescents qui, animés par le même désir de changer de vie et de vivre ensemble, bouleversent nos idées reçues et nous font croire en l’avenir...

[…] Je n’ai pas eu envie d’entrer dans l’intimité des familles, ni de filmer leur vie quotidienne.Ce n’était pas le sujet. Je voulais filmer une classe, comme un microcosme, et découvrir comment ces adolescents vivaient, parlaient, grandissaient ensemble. Ce qui se passe dans le cocon de cette petite communauté me semblait un révélateur suffisant de leurs personnalités et de leurs parcours. Par ailleurs, les familles respectives existent dans le film, mais toujours dans le huis clos du collège, puisque j’ai filmé les parents quand ils rencontrent la professeur avec leurs enfants. Dans ces rencontres s’entrouvre leur intimité, en laissant libre notre imaginaire et en rendant plus fort le hors-champ. […] Je ne crois pas qu’on puisse rester insensible à ce qu’on voit dans le film. Il fera, j’espère, résonner les débats actuels, souvent nauséabonds. J’espère qu’il pourra aider à inverser les a priori, contrecarrer les préjugés, faire réfléchir plus intimement, donner de l’empathie à ceux qui en manquent, et donner du courage et de l’élan à ceux qui luttent pour le respect et l’accueil. Entre l’enfant de diplomate, celui qui vient pour étudier le violoncelle, celle qui arrive pour retrouver sa mère, celle qui est en attente d’un droit d’asile, celui dont la mère est venue pour une histoire d’amour, celle dont le père vient chercher du travail, celui qui a été chassé de son pays par des groupes néo-nazis, tous représentent divers cas d’immigration. Ils portent en eux une culture radicalement différente, qu’ils confrontent à notre propre culture. Les questions de l’exil et de l’intégration, mais aussi leur regard neuf et critique sur notre monde actuel et sur notre société qu’ils découvrent, résonnent dans cette classe parisienne d’une manière singulière et vivante. Tous sont des enfants courageux, matures, qui portent des responsabilités très lourdes et affrontent leur destin. Pour ces jeunes, l’identité, vécue comme une double appartenance au pays d’origine et au pays d’accueil, est désormais et à jamais plurielle. Ce sont des héros de la vie d’aujourd’hui, ils sont une richesse pour notre pays. Propos de la réalisatrice • extrait du dossier de presse


MY SWEET PEPPER LAND de Hiner Saleem

Kurdistan / France / Allemagne • 2013 • 1H35 • avec Korkmaz Arslan, Golshifteh Farahani Memento films • 9 avril 2014 Un Certain Regard 2013

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise...

Hiner Saleem réinvente le western sur les hauteurs de l’Asie centrale. Avec une liberté de ton jubilatoire Hiner Saleem s’empare des codes du western : ses héros se détachent magnifiés par des paysages rocailleux à couper le souffle et les derniers remous d’un arrière pays en voie de pacification transforment leur histoire d’amour aussi simple qu’émouvante en un conte moderne qui en dit long sur les aspirations d’avenir du Kurdistan. Perché sur les contreforts des montagnes Zagros et sur les hauts plateaux d’Asie Centrale, le Kurdistan irakien trouve son autonomie en 2003, dans le sillage de la troisième guerre du Golfe. D’énormes gisements de pétrole constituent la première richesse de ce jeune pays encore tiraillé entre lois archaïques et loi écrite. Dans la pure tradition du western, revisitée encore récemment par les frères Cohen, la séquence inaugurale du film, cramée par un soleil de plomb, met en scène une exécution, la première placée sous les auspices du pouvoir central. Hiner Saleem y déploie son gout bien connu pour l’absurde, occasion pour le réalisateur de dresser une première ébauche, forte de gros plans référencés et non dépourvue d’humour, des institutions encore balbutiantes du nouvel état. My Sweet Pepperland démarre ainsi comme le film d’un amoureux du cinéma – hommage contemporain aux grands westerns de l’âge d’or d’Hollywood. Hiner Saleem se garde farouchement de tomber dans des écueils formalistes et prend un plaisir communicatif, presque enfantin, à rejouer les codes du genre. La force indéniable de ce film vient du fait que le réalisateur sait rester au plus près de ses personnages, au plus près également d’une nature grandiosement sauvage, qu’il filme à rebours de tous les poncifs lisses, esthétisants, pour restituer sa puissance primaire – rugueuse, accidentée, difficile – jusqu’à sa respiration à la foi glacée et brulante, tel le rythme envoutant des percussions instillées dans le brouillard de la montagne qui font écho aux appels poignants de la séquence des retrouvailles finales. Le charme irrésistible de My Sweet Pepperland surgit de ses aspérités mêmes, des ellipses parfois brutales qui ravivent le plaisir de l’imagination. […] Smaranda Olcese • toutelaculture.com ici

SOUTIEN PARTENARIAT AFCAE PATRIMOINE / RÉPERTOIRE PHANTOM OF THE PARADISE de Brian De Palma Etast-Unis • 1974 • 1H32 • avec Paul Williams, William Finley, Jessica Harper Solaris • 26 février 2014

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, tente désespérément de faire connaître l'opéra qu'il a composé. Swan, producteur et patron du label Death Records, est à la recherche de nouveaux talents pour l'inauguration du Paradise, le palais du rock qu'il veut lancer. Il vole la partition de Leach, et le fait enfermer pour trafic de drogue. Brisé, défiguré, ayant perdu sa voix, le malheureux compositeur parvient à s'évader. Il revient hanter le Paradise...

[…] Phantom of the Paradise est de ces films qui regorgent de séquences anthologiques que l'on redécouvre chaque fois avec bonheur et qui, en se bonifiant sans cesse avec le temps, donnent au film son statut de chef-d'oeuvre indémodable. La réalisation de Brian De Palma est considérée comme le mélange hautement improbable et complètement réussi entre opéra rock (genre alors en vogue dans les années 1970), comédie satirique et film d'horreur, en basant son scénario sur deux des histoires les plus emblématiques de la littérature fantastique, Faust de Goethe et Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux. Mais plus que dans ces deux classiques, et leurs différentes adaptations cinématographiques, Phantom of the Paradise, avec son sens du baroque exacerbé et une musique épousant avec génie la dramaturgie du récit, puise ses origines dans l'oeuvre des cinéastes anglais Michael Powell et Emeric Pressburger. Si l'on y rajoute le sempiternel hommage hitchcockien qui caractérise tous les films de De Palma, ici détourné allègrement dans une séquence comique d'anthologie, Phantom of the Paradise est-il et reste-t-il un film foncièrement original ? Et comment ! Que ce soit via sa peinture sans concession de l'industrie du disque et du rock spectacle, appuyée par de nombreux gags faisant toujours mouche, ou par sa trame classique de drame gothique (histoire d'amour déçu et de trahison), le tout traversé de fulgurances dont Brian de Palma a le secret, Phantom of the Paradise est un film unique, et dans la filmographie de son bouillonnant réalisateur, et dans le genre fantastique à part entière. […] Patrick Antona • Ecran large ici Mixant sans complexe Le Fantôme de l'Opéra et le mythe de Faust, ce film qui nous fit connaître Brian De Palma ne cesse de défier le kitsch. […] De Palma stylise tout à fond : les décors, l'action, les personnages, à la Kubrick. C'est du cinéma post- Orange mécanique. Cela permet surtout de laisser couler la musique dans tous les interstices. Une pop hyper datée, grandiloquente, formidable pastiche (beaucoup de pseudo-Elton John et de simili-Queen) conçu par Paul Williams. Ce dernier, dans le rôle de Swan, est la vraie star. Il éclipse sans mal le fantôme, vite réduit à un costume fendu d'un rictus douloureux. Cumul de mythes vivants ou morts (en plus de Faust, Dorian Gray, Narcisse, Phil Spector, Howard Hughes...), ce vieux bébé perruqué est dix fois plus inquiétant que son adversaire masqué. […] François Gorin • Télérama


SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE / RÉPERTOIRE TRILOGIE BO WiDERBERG Malavida • 29 janvier 2014 Plus d'infos sur le site du distributeur ici | A noter : la rétrospective Bo Widerberg au Festival Premiers Plans à Angers. Plus d'infos ici

ADALEN 31 (1969 • avec R. Hedlund, P. Schildt, K.n Tidelius, M. de Geer) 1931. À Adalen, au nord de la Suède, la grève a débuté depuis 93 jours. Kjell Andersson, fils d'un docker, s'éprend d'Anna, la fille d’un directeur d’usine. La revendication se durcit quand les patrons font appel à des Jaunes, des ouvriers d’autres provinces, pour faire le travail des grévistes. L’armée arrive en ville pour faire respecter l’ordre, et le ton monte. Pendant ce temps, à l'insu des parents, Kjell et Anna sont emportés par leurs sentiments.

À l’instar des jeunes turcs des Cahiers du cinéma, Bo Widerberg commença comme critique, pour s’opposer au cinéma académique d’alors (particulièrement suédois). Puis il se mit, à partir de 1963, à faire des films combinant réalité sociale et récits intimes. Pour François Maurin, « si Ådalen 31 bénéficie de belles couleurs (en hommage à Renoir, le peintre), il n’en est pas moins fidèle à cet esprit. Car ici, le respect du réel et le talent se conjuguent pour restituer une belle page de l’histoire du mouvement ouvrier suédois.» L’Humanité (…) Premiers Plans ici

LE PÉCHE SUÉDOIS (1963 • 1H32 • avec I. Tauber, T. Berggren, L.s Passgard) En Suède, dans les années 50. Britt Larsson, jeune femme, ouvrière d’usine, fait la connaissance de Björn, d’origine bourgeoise, cultivé mais compliqué, qui disparaît aussitôt. Elle rencontre ensuite Robban, jeune guitariste et chanteur, brouillon mais touchant, dont elle tombe enceinte. Elle décide de garder l’enfant. Ils partagent un appartement, mais leur ‘couple’ ne tient pas le choc…

Le Péché suédois est le premier film de Bo Widerberg, réalisé dans la foulée de la publication de Regards sur le cinéma suédois, son virulent pamphlet contre le snobisme du cinéma suédois. L'influence formelle de la Nouvelle Vague et de Shadows de John Cassavetes est très perceptible dans les déambulations nocturnes des personnages et la spontanéité des dialogues. Sur le fond, on retrouve un thème cher à Widerberg : les luttes de la classe ouvrière, ici en l'occurrence la soif de liberté qui anime Britt, sur fond de rock'n'roll naissant. (…) Premiers Plans ici

ELVIRA MADIGAN (1967 • 1H31 • avec P. Degermark, T. Berggren, L. Malmer) 1889. Un lieutenant de l'armée suédoise d'origine noble, le comte Sixten Sparre, a déserté pour s’enfuir avec une célèbre danseuse de corde, la belle Elvira Madigan. Chacun abandonne ses devoirs, elle le cirque, ses amis et son public, lui, sa femme, ses enfants et l’armée. Ils fuient bientôt leur pays pour trouver refuge dans la campagne danoise, où ils vivent un bonheur intense. Mais l’hostilité à leur liaison illégitime et la précarité de leur vie devient pesante…

Bo Widerberg adapte ici un fait divers tragique très connu en Suède, pour livrer un drame romantique en costumes qui tranche en apparence avec la teinte sociale de ses films précédents (...). On y retrouve néanmoins son goût pour la spontanéité des situations et la fluidité du mouvement. Elvira Madigan est une pastorale simple et belle : le paysage bucolique, magnifiquement filmé et éclairé, rappelle les toiles des impressionnistes, tandis que le concerto pour piano n°21 de Mozart en devient la trame musicale et souligne délicatement la fantaisie amoureuse. (…) Premiers Plans ici

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC LE PARFUM DE LA CAROTTE France • 2013 • 45' • Gebeka • 26 mars 2014 A partir de 2/3 ans

Edition d'un document ma P'tite cinémathèque

LE PARFUM DE LA CAROTTE de A. Demuynck, R. Durin (26')

Lapin et Écureuil sont voisins et amis. Ils sont aussi gourmands et bons vivants. Mais des différences de goût les mènent à la dispute. L’écureuil, fâché, déménage de nuit et se fait attraper par un renard…

LA CONFITURE DE CAROTTES de Anne Viel (6') Deux amis lapins, en plein hiver, voient leur réserve de confiture de carottes épuisée. Mais qui a dit que les carottes ne se trouvent que dans les jardins ? Certainement pas l’oncle Robert qui leur a légué une précieuse carte au trésor

LA CAROTTE GÉANTE de Pascale Hecquet (6') Une souris est poursuivie par un chat qui est poursuivi par un chien qui est poursuivi par une petite fille qui est grondée par sa mammy qui se fait bougonner par le papy qui fait sa soupe et a besoin d’une carotte…

LE PETIT HÉRISSON PARTAGEUR de Marjorie Caup (5') Un petit hérisson trouve une pomme magnifique dans la forêt. Il la roule derrière un rocher pour faire bombance à son aise. Mais voilà que s’invitent au festin d’autres petits gourmands…


INFO LES ENFANTS DE CINÉMA « A la place de l'autre » cycle proposé par Les Enfants de Cinéma en partenariat avec Le Nouveau Latina à Paris Plus d'infos sur le site des Enfants de cinéma ici

De janvier à juin 2014, les Enfants de cinéma proposent six films pour explorer le terrain : Est-ce que l'empathie fonctionne en direction de personnages qui incarnent le Bien ? Comment appréhender le monde de ceux qui veulent nuire ? Qu'estce que l'empathie nous permet d'engranger comme savoir(s) au contact avec une œuvre cinématographique ? Et qu'en est-il lorsque le film s'efforce de tenir l'empathie à distance ? Photos de haut en bas à gauche: l'Image manquante, Zero Dark Thirty ; ci-dessus : Gran Torino, l'Exercice de l'Etat

Le Nouveau Latina accueille tous les premiers mardi du mois « les Soirées des Enfants de cinéma »

Séances suivies d'un échange animé par Carole Desbarats. 7 janvier 2014 à 20H00

1er avril 2014 à 20H00

L'IMAGE MANQUANTE de Rithy Panh (2013)

L’EXERCICE DE L’ÉTAT de Pierre Schoeller (2011)

4 février 2014 à 20H00 ANOTHER YEAR de Mike Lee (2010)

6 mai 2014 à 20H00

4 mars 2014 à 20H00

3 juin 2014 à 20H00 GRAN TORINO de Clint Eastwood (2008)

5 BURLESQUES AMÉRICAINS de Bowers, Champlin, Keaton

ZERO DARK THIRTY de Kathryn Bigelow (2013)

INFOS DISTRIBUTEURS CEUTA, DOUCE PRISON de Jonathan Millet et Loïc H. Rechi France • 2012 • 1H30 • Docks 66 • 29 janvier 2014

Site du film ici Contact : Aleksandra Cheuvreux : 06 99 70 92 87 | aleksandra@docks66.com

> Les réalisateurs se déplacent pour des débats en salle > Partenaires du film (ici): Amnesty | Migreurope | la Ligue des Droits de l’Homme | l’Association Européenne de Défense des Droits de l’Homme | la Cimade ... Le documentaire suit les trajectoires de cinq migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. Ils ont tout quitté pour tenter leur chance en Europe et se retrouvent enfermés dans une prison à ciel ouvert, aux portes du vieux continent. Ils vivent partagés entre l’espoir d’obtenir un «laissez-passer» et la crainte d’être expulsés vers leur pays.

[...] À travers cinq histoires croisées, le film documentaire Ceuta, douce prison nous propose un autre regard sur la migration, loin des chiffres, des statistiques et des quotas. Et par là même, sur les conditions d’existence du millier d’exilés qui vivent parfois des mois et des années dans cette enclave espagnole de Ceuta. Une cité de dix-huit kilomètres carrés et quatre-vingt mille habitants, voisine de l’autre enclave espagnole, Melilla. [...] Jonathan Millet et Loïc H. Rechi ont évité de filmer aussi bien l’intérieur du camp que l’imbroglio administratif et juridique des jeunes immigrés. Sans doute ont-ils également souhaité ne pas montrer des scènes de tension et de violence entre immigrés ou avec des Espagnol-e-s. Les réalisateurs, caméra à l’épaule – une caméra à la fois proche et discrète –, donnent à voir les doutes et les espérances de ces exilés. Sans voix off. Sans adresse caméra. En immersion avec leur quotidien. Entre tragédie et petites joies. [...] Jean-Claude Arrougé • Avoir-alire.com ici

L’ÉTUDIANT de Darezhan Omirbayev Kazakhstan • 2012 • 1H30 • avec Nurlan Baitasov, Maya Serikbayeva, Edige Bolysbayev les Acacias • 5 mars 2014 Un Certain Regard 2012 | D'après Crime et châtiment de Dostoïevski

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Kazakhstan de nos jours. Un étudiant en philosophie souffre du manque d’argent et de solitude. Il va parfois acheter du pain chez l’épicier et peu à peu l’idée de cambrioler le magasin lui vient à l’esprit. Il commet finalement son crime durant lequel l’épicier et une cliente deviennent ses victimes. Le sentiment de culpabilité grandit en lui. Alors qu’il tombe amoureux d’une jeune fille, il prend la responsabilité de ses actes.

[...] Comme chaque film d'Ormibaev, celui-ci se veut le terrain de la situation au travail, où rien ne se dessine mieux que le cheminement conduisant son antihéros à se lever ou non le matin, sortir ou non de sa chambre, charger ou non son pistolet, acheter du pain ou... exécuter sa proie. Au vrai, dostoievskien, son cinéma l'est par essence, de manière quasi chimique, toute scène de chaque film apparaissant comme la somme d'un juste partage entre mise à plat d'à peu près chaque motif (corps, espace, gestes...) et soulignement des aspérités. Ce dernier film se voit donc autant qu'il se lit, se décrypte. Rêves, vues de l'esprit et quotidien le plus égal, le plus plat cohabitent en toute sérénité, l'urgence n'étant pas précisément la caractéristique première de l'esthétique d'Ormibaev [...] s'il est bien une chose que l'on ne peut nier aux films du Kazakh, c'est un art consommé de l'exploitation du potentiel poétique de l'espace, la température, la saison. [...] Sidy Sakho • Ceci dit (au bas mot) | Texte inégral sur le site de l'ACOR ici


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