L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.
C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he
N°05 Mardi 24 juin 2014 p.1 > Dans les régions de l'ACORN soutien GNCR p.2 > Soutien GNCR, recommandation GNCR p.3 > Recommandation GNCR, soutien ACID p.4 et 5 > Soutiens AFCAE actions promotion p.6. > Soutien AFCAE jeune public p.7 et 8 > Soutiens AFCAE Répertoire
Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie
DANS LES RÉGIONS DE L'ACOR FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE du vendredi 27 juin au dimanche 6 juillet 2014 – 42ème édition
Retrouvez ici la liste des films de l'édition 2014, le dossier de presse et la grille horaire sont téléchargeables ici
> Rétrospectives : • Howard Hawks • l'âge d'or du cinéma muet soviétique. > Des hommages • Hanna Schygulla • Bruno Dumont • Jean-Jacques Andrien • Pippo Delbono • Midi Z • cinéma d'animation tchèque > Une leçon de musique avec Bruno Fontaine, une séance en plein air, une nuit blanche, une programmation jeune public, des rencontres professionnelles...
SOUTIENS GNCR SUNHI de Hong Sang-Soo
Corée du Sud • 2013 • 1H28 • avec JUNG Yumi, LEE Sunkyun, YE Jiwon, KIM Sangjoong, JUNG Jaeyoun, LEE Minwoo
les Films du Camélia • 9 juillet 2014
Edition d'un document d'accompagnement GNCR Contact distributeur : tel . 01 44 78 10 60 | contact@cameliafilms.com Sunhi, jeune diplômée en cinéma, demande une lettre de recommandation à Choi, son professeur. Sur le chemin de l’université, elle tombe sur son ex petit-ami Munsu et quelques jours plus tard elle rencontre Jaehek un réalisateur qu’elle fréquentait auparavant. Ces retrouvailles sont autant de tentatives pour Sunhi et ces trois hommes de se chercher, de se trouver et de comprendre qui est réellement Sunhi.
Lors d'une scène de Our Sunhi, l'héroïne éponyme et l'un des personnages masculins rentrent chez eux, titubant comme s'ils venaient d'être éjectés d'une machine à laver. Pas de scoop pour un film de Hong Sang-Soo. L'effet est assez irrésistible et pourtant, en un simple pano, Hong passe de la drôlerie pathétique post-beuverie à la solitude poignante de Sunhi qui arpente une rue nocturne tandis qu'une petite pluie tombe sur son ombrelle. Tout cela en 5 secondes. L'art du Coréen en un mouvement : la comédie, son envers l'amertume, et le minimalisme absolu des outils. Quoi de neuf dans la musique répétitive de Hong ? Beaucoup de choses. Car si les ingrédients ne changent pas, l'intérêt est justement là : comment essorer des personnages, des sentiments et des situations sous toutes les coutures à partir d'une grammaire volontairement limitée ? Contrairement à ce qu'on peut entendre régulièrement (...), Hong a effectué un virage avec son dernier film, Haewon et les hommes. Avant cela, le réalisateur a signé quelques beaux et gracieux contes de cinéma, récits en abimes où les personnages, de HaHaHa à In Another Country se heurtaient à l'impossibilité de décrire correctement une situation, vécue ou fantasmée. Haewon et Sunhi sont beaucoup plus ancrés dans le réel. Un personnage de Our Sunhi, imbibé, le confirme : les femmes sont plus pragmatiques, les hommes tombent amoureux de n'importe qui. L'amertume est de plus en plus grande dans les films faussement légers du cinéaste. […] Nicolas Bardot • Films de Culte ici
SHIRLEY, VISIONS OF REALITY Un voyage dans la peinture de Edward Hopper de Gustav Deutsch Autriche • 2013 • 1H32 • avec Stephanie Cumming, Christoph Bach, Florentin Groll, Elfriede Irral,Tom Hanslmaier
KMBO • 17 septembre 2014
Edition d'un document d'accompagnement GNCR Plus d'infos sur le site du distributeur ici Un hommage à la peinture d’Edward Hopper et aux États-Unis des années 1930 à 1960. Une impressionnante reconstitution de treize tableaux prenant vie et restituant le contexte social, politique et culturel à travers le regard du personnage féminin, Shirley.
Au point de départ de ce film se trouvent la mise en scène de la réalité et le dialogue entre la peinture et le cinéma. J’ai choisi des oeuvres d’Edward Hopper qui n’ont pas seulement été influencées par le film noir - dans le choix des lumières, des sujets et du cadrage, qu’on retrouve dans des peintures telles que Night Window (1928), Office at Night (1940), Room in New York (1932) et dans des références directes au cinéma comme New York Movie (1939) et Intermission (1963) - mais qui ont également influencé à leur tour des cinéastes comme Alfred Hitchcock, Jim Jarmusch, Martin Scorsese et Wim Wenders. Je suis convaincu que l’Histoire est constituée d’histoires personnelles. J’ai également été inspiré par la trilogie U.S.A de l’écrivain américain John Dos Pasos, dans laquelle les histoires et destins de chacun représentent finalement une métaphore du contexte social et culturel général de l’histoire des États-Unis. J’ai choisi une femme comme personnage principal dont la réflexion et les monologues internes nous permettent d’expérimenter l’Amérique du début des années 1930 jusqu’au milieu des années 1960. Nous traversons trois décennies avec de grands bouleversements à tous les niveaux - politiques, sociaux et culturels - et qui ont changé le pays et son peuple pour toujours : Pearl Harbor, La Seconde Guerre Mondiale, la bombe atomique, la conquête de l’espace, McCarthy et la Guerre Froide, l’assassinat de John F. Kennedy, la Guerre du Vietnam, Duke Ellington et le Big Band Swing, Billie Holiday et le Blues du Sud, Elvis Presley et le Rock’n’roll, Bob Dylan, Joan Baez et ses chansons de protestation, The Group Theatre, The Living Theatre, la méthode de l’Actor’s Studio et ses stars de cinéma : Anne Bancroft, Marlon Brando, James Dean, Marilyn Monroe…(...) Ces événements, noms et légendes, qui sont inscrits dans la mémoire collective, évoquent des images, des humeurs… Shirley expérimente et reflète tout cela en tant qu’actrice engagée et émancipée avec ses convictions de gauche. [...] Shirley et son compagnon Stephen, un photojournaliste du New York Post, partagent un appartement pendant ces trois décennies. Pendant cette période, leurs vies privée et professionnelle sont profondément liées à quelques occasions : le chômage en raison de la Dépression, la déception subie par la trahison des membres du Group Theatre devant le comité de McCarthy, la répression causée par les opinions politiques du théâtre (…) ces destins personnels sont influencés et influencent les événements qui changent le monde, les révolutions culturelles et les bouleversements sociopolitiques. L’Histoire est faite de récits personnels. Gustav Deutsch, Janvier 2013 (dossier de presse)
PROCHAIN SOUTIEN GNCR : REVOLUTION ZENDJ de Tariq Teguia (Zendj • 1er octobre 2014) Festival "Entrevues" Belfort 2013 : Prix du GNCR & Grand Prix Janine Bazin
RECOMMANDATIONS GNCR TUER UN HOMME
de Alejandro Fernandez Almendras 2014 • 1H24 • avec Daniel Candia, Alejandra Yañez, Daniel Antivilo, Ariel Mateluna
Arizona films • 17 septembre 2014 Sundance Word Narrative Competition : Grand Prix | Fribourg (Suisse) : Mention Spéciale | IndieLisboa : Grand Prix | Paris Cinéma Compétition | Festival de La Rochelle …
Plus d'infos sur le site du distributeur ici Jorge est un homme honnête qui travaille dur pour faire vivre sa famille. Une nuit, il se fait insulter par une bande de jeunes gens, menée par un ancien délinquant du quartier. Son fils se fait à son tour agresser. La crainte et l'angoisse envahissent peu à peu la famille dont le quotidien devient infernal.
Comment est venue cette idée de film de genre ? Je suis tombé sur ce fait divers en regardant une émission de télévision au Chili. J’ai découvert comment le harcèlement dont a été victime cette famille a mené le père et le fils au meurtre de leur harceleur. Ils ont caché le corps et se sont fait prendre. Le fils a écopé de cinq ans de prison car le père a pris toute la responsabilité sur lui et une peine de vingt ans. Quand on lui demande s’il recommencerait, il répond : « non, vous n’avez pas idée de ce que c’est de tuer un homme ». J’ai senti que j’avais une idée de film car on voit rarement au cinéma ce qui se passe juste après le meurtre de quelqu’un. […] Vous avez un style trés particulier. Comment le développez-vous ? Je pense sincèrement que chaque film appelle un style qui lui sera propre. Pour Huacho, mon premier film, j’avais besoin de rester trés proche de mes personnages. Avec Près du feu, je voulais sentir l’homme face à la nature et aux saisons. Pour Tuer un homme, je voulais qu’on entre pleinement dans la tragédie. Le titre nous débarrasse de tout suspense. Ce n’est pas tant un film sur ce qui va arriver mais sur le voyage personnel du père de famille. Pour moi, c’est une sorte de western tragique. Le premier jour de tournage, en septembre 2012, tout le monde s’affairait à préparer le plateau et tout d’un coup, le personnage principal s’est retrouvé décadré, en bas du centre de l’image. Là, j’ai trouvé ce qu’il fallait au film. Le ciel était chargé de nuages colorés et j’avais un parfait sentiment de tragédie où le personnage était magnifiquement écrasé. […] Extrait d'un entretien avec le réalisateur (dossier de presse)
LES GENS DU MONDE de Yves Jeuland
France • 2014 • 1H23 • avec Ariane Chemin, Raphaëlle Bacqué, Thomas Wieder, David Revault d’Allonnes | Festival de Cannes 2014 : Sélection officielle (hors compétition)
Rezo Films • 10 septembre 2014
Plus d'infos sur le site du distributeur ici Alors que la presse doit faire face aux grands bouleversements que représente l'arrivée des blogs, tweets et autres révolutions du web, ce film propose une plongée au cœur du travail des journalistes du service politique du Monde, lors de la campagne électorale de 2012. Dans la rédaction comme sur le terrain, nous assistons ainsi aux débats qui traversent le grand quotidien du soir qui s’apprête à fêter ses 70 ans. Spectateurs privilégiés des oppositions et des tensions de la rédaction, nous partageons aussi l’enthousiasme et les fous rires des journalistes, la fatigue et les doutes, le quotidien du quotidien. Le portrait d’un métier en profonde mutation dans un des titres les plus prestigieux de la presse mondiale, qui s’apprête à fêter ses soixante-dix ans.
[...] Jeuland choisit de se focaliser sur le travail des journalistes du service politique du "Monde" pendant la présidentielle de 2012. Une initiative d’autant plus judicieuse qu’elle lui permet d’aborder à la fois la mutation de la presse et en filigrane les mutations du pays. A l’écran, les questionnements s’enchainent les uns aux autres : le journal doit-il prendre parti pour un candidat ? Comment peut-il survivre à la crise de la presse quotidienne ? Quelle est sa stratégie vis à vis d’internet ? Les formations journalistiques sont-elles trop formatées ? Autant d’épineuses questions que les membres du journal abordent sans la moindre langue de bois. En filmant leurs doutes, leurs interrogations comme leurs engueulades, Yves Jeuland rend hommage à une profession bien trop souvent qualifiée d’arrogante et remplie de certitudes. Dans un contexte où on ne cesse de rabacher que la presse quotidienne est en crise, Les gens du Monde est un remède contre le pessimisme. Alain Gadan • Cinequanon.fr ici
SOUTIEN ACID HAUTES TERRES de Marie-Pierre Brêtas
France • 2013 • 1H27 | Zeugma films • octobre 2014 Cinema du réel 2014 : Mention spéciale
Plus d'infos sur le site du distributeur ici | sur le site de l'acid ici Interview (vidéo) de la réalisatrice lors du festival Cinéma du réel ici Dans le Nordeste du Brésil, Vanilda, son mari Antonio, et une vingtaine d’autres familles de paysans obtiennent une propriété après avoir passé quatre années à lutter avec le soutien du syndicat des sans-terre. Sur une terre sauvage, ils vont fonder une communauté, humbles et braves, avec la seule force de leurs bras et de leurs espoirs... Mais sur ce territoire hanté par la sécheresse, la gestion collective des terres et de leurs maigres ressources s’avère être une aventure plus difficile encore que leur conquête. Le film va s’arrimer à ce mouvement. Il va le regarder prendre corps, tisser des liens et construire dans l’épreuve d’une réalité désolée, une société rêvée dans une utopie.
Nourri de la longue familiarité de la réalisatrice avec Antonio et Vanilda, ouvriers agricoles sans-terre du Nordeste, Hautes Terres commence quand une page se tourne pour la communauté. La vingtaine de familles qui avait établi des cabanes en un « campement d’occupation » va bientôt se voir attribuer ce pan de montagne. Tandis que psychologue et travailleurs sociaux se succèdent pour les préparer, comme dit en substance l’un d’eux, à devenir patrons, la question du vivre-ensemble mais aussi la forme concrète de l’habitat pérenne met chacun en ébullition. Le quotidien de Vanilda, qui vend des vêtements porte-à-porte et évoque ses enfants partis à la ville, fait l’objet des séquences les plus remarquables de ce film attentif à la justesse des gestes, à la portée politique d’une façon de bâtir, de faire lien avec les autres. Faire lien, n’est-ce pas ce que fait le mieux Vanilda, dans un plan d’une simplicité à la fois drôle et touchante, noue un fagot d’épis de maïs avec une branche d’arbre souple. De ces intuitions techniques aussi sophistiquées que naturelles, le film s’est à coup sûr inspirée dans sa forme, sans cesse revivifiée par des épiphanies minuscules. Charlotte Garson • cinemadureel.org ici Texte de soutien de l'ACID par Anne GALLAND, cinéaste […] Il s’agit d’un de ces films au long cours. En prenant le temps de suivre la mise en place de la communauté agricole sur plusieurs années, la réalisatrice réussit à nous faire ressentir le rythme paysan, fait de labeur et de patience, de ce projet qui prend forme, lentement... Au fur et à mesure des réunions de groupe qui ponctuent son récit, mais surtout avec la complicité de Vanilda, beau personnage de femme généreuse qui sera notre guide, son film nous invite à partager l’expérience de la démocratie, parfois bien difficile, d’un collectif qui s’invente. Et puis il y a le cinéma. De beaux plans séquences où les corps au travail ont la place de se déployer. Une narration sans didactisme, succession de tableaux qui imprègnent la mémoire, entrecoupés d’ellipses qui permettent au spectateur de poursuivre la réflexion au-delà du film lui-même. Pas de happy end à cette histoire que le film laisse en suspens. Mais l’on en sort avec le sentiment que les rêves sont fragiles et la vie coriace. On se prend à y croire et à partager l’espoir que la pluie vienne...
PROCHAINS SOUTIENS ACID (suite à la sélection cannoise 2014)
MERCURIALES de Virgil Vernier (Shellac • 19 novembre 2014) | LES RÈGLES DU JEU de Claudine Bories et Patrice Chagnard (Happiness • 7 janvier 2015) | SPARTACUS ET CASSANDRA de Ionis Nuguet (Nour films • 2015 | soutien GNCR) | BROOKLYN de Pascal Tessaud (UFO • 2015) | LE CHALLAT DE TUNIS de Kaouther Ben Hania (Jour2fête • 2015)
SOUTIENS AFCAE ACTIONS / PROMOTION LE PROCES DE VIVIANE AMSALEM (Gett)
de Ronit et Shlomi Elkabetz
France / Israël / Allemagne • 2014 • 1H55 • avec Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy les Films du losange • 25 juin 2014 | Quinzaine des Réalisateurs 2014
Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Viviane Amsalem demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse. Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n'est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari. Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l'absurde, où l'on juge de tout, sauf de la requête initiale.
(…) Trois films, trois huis-clos. Prendre femme cueillait Viviane (Ronit Elkabetz), coiffeuse au teint pâle, aux yeux baissés et à la crinière de lionne, dans son appartement de Tel-Aviv : elle ne supportait plus la cohabitation avec Elisha, son mari (Simon Abkarian) et affrontait une cohorte de mâles menaçants (…) tous acharnés à la faire rentrer dans le rang. Les Sept Jours, ancrés en 1991, pendant la première guerre du Golfe, enfermait, sur fond de sirènes d’alerte, Viviane et les siens dans une vaste demeure (...) pendant les sept jours réglementaires suivant un deuil familial. Gett confronte Viviane à un tribunal rabbinique (...) Elle y demande enfin le divorce d’avec Elisha, processus incertain et houleux qui va prendre des mois. Viviane, vaguement inspirée de la mère des réalisateurs mais aussi de toutes les femmes en guerre contre un environnement patriarcal et répressif, est interprétée depuis 2004 par Ronit Elkabetz, masque nô et gestuelle volcanique, qu’on compare avec raison à Falconetti, à la Callas ou à Magnani. Tribunal rabbinique Le dispositif du Bressonnien Gett est d’une simplicité confondante : d’un côté Viviane, de l’autre Elisha, assis à des tables d’écoliers, avec leurs deux avocats (...) dans la salle d’audience. Face à eux, sur une estrade en surplomb pour bien signifier leur position dominante, les trois membres du tribunal rabbinique. […] Prendre femme, succession de gros plans, plaçait Viviane face à elle-même. Les Sept Jours, en plans larges, la mettait face à la société (le clan). Gett, tourné des différents points de vue des protagonistes, l’enserre entre les quatre murs d’un univers de plus en plus rétréci, où elle doit affronter une loi inique et pervertie. Magnifique plaidoyer Dans les premières séquences du film, Ronit et Shlomi Elkabetz ne montrent pas Viviane, elle n’apparaît qu’au mot "non". Elle vient, en effet, d’être déboutée dans ce drôle de procès qui ne respire pas la plus grande des objectivités. Le film la force à se battre : c’est alors un western muet de regards expressionnistes entre elle, magnifiée dans ses peines muettes comme dans ses rares débordements, et Elisha. [...] Sophie Grassin • Le Nouvel Observateur ici
A LA RECHERCHE DE VIVIAN MAIER
de John Maloof et Charlie Siskel
Etats-Unis • 2013 • 1H24 • Happiness • 2 juillet 2014
Edition d'un documents d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici L’incroyable histoire d’une mystérieuse inconnue, photographe reconnue aujourd’hui comme l’une des plus grandes Street Photographers du 20ème siècle. Née à New York, d’une mère française, avant de résider à Chicago, Vivian Maier était inséparable de son Rolleiflex et prit tout au long de son existence plus de 100 000 photographies sans jamais les montrer. Pour être libre d’exercer son art quand elle le voulait, Vivian Maier fut une nanny excentrique toute sa vie.
Nous aimerions tous choisir quelle partie de nos personnalités nous voudrions montrer, mais au final il est difficile de ne pas se révéler entièrement. C’est pourtant ce que Vivian Maier semble avoir tenté, en décidant que le monde ne connaîtrait rien d’elle ni de ses photographies. Elle a choisi de dissimuler son art et de rester énigmatique jusqu’à la fin de sa vie. Mais cacher ses propres créations s’avère être l’opposé de vouloir les détruire. Vivian Maier a conservé précieusement son oeuvre, laissant le destin décider de son sort. Alors que Franz Kafka avait donné les instructions de brûler tous ses manuscrits inachevés après sa mort, elle n’a laissé aucun mot, ni jamais exprimé à quiconque le souhait de garder son oeuvre secrète. Un réalisateur de documentaire décide des histoires qu’il veut raconter. Après des années passées à sillonner la vie et l’oeuvre de Vivian Maier, grâce à l’immense matière qu’elle a laissée derrière elle, nous avons réalisé un film qui raconte l’histoire d’une artiste « déguisée » en nanny . La découverte de son parcours et de son travail lui a apporté une reconnaissance et une célébrité méritées. Vivian Maier était une sorte d’espionne. Avec son appareil photo, elle saisissait la vie urbaine, le plus souvent accompagnée des enfants qu’elle gardait, elle captait l’humanité qui l’environnait, et cela en n’importe quel lieu : parcs, bidonvilles, banlieues… [...] Notre film montre les zones d’ombre de Vivian Maier, certaines qu’elle aurait sans doute aimées révéler, d’autres qui n’avaient jusqu’à présent jamais été dévoilées. Mais cela n’est qu’une partie du récit. Son oeuvre fait à présent partie de l’Histoire de la photographie et demeure un trésor indéniable. Plus qu’une fin en soi, la découverte de l’oeuvre de Vivian Maier lui donne vie, la concrétise. Note d'intention de Charlie Siskel
MAESTRO de Léa Fazer
France • 2014 • 1H25 • avec Pio Marmaï, Michael Lonsdale, Déborah François, Alice Belaïdi
Rezo films • 23 juillet 2014
Edition d'un documents d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans Fast and Furious, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.
Quelle est la genèse de ce film ? Après Notre univers impitoyable, Jocelyn Quivrin m’avait appelée pour me demander si je ne voulais pas l’aider à écrire son film. J’avais décliné avec un : « J’ai beaucoup de travail... » mais lui avais demandé son sujet par curiosité. Il m’a dit que c’était ce qu’il avait vécu avec Eric Rohmer sur le tournage des Amours d’Astrée et de Céladon. Soit, précisément : comment un jeune acteur qui s’intéresse aux bagnoles, qui rêve de jouer dans Fast & furious se retrouve, presque par malentendu, dans un film d’un maître du cinéma d’auteur, et comment cette expérience le transforme. Je me souviens d’avoir ri et ajouté que j’allais m’arranger pour trouver du temps. Derrière la comédie, je perçois le côté émouvant d’un jeune homme qui trouve un passage vers la culture et l’amour grâce à un vieil homme. Le sujet m’apparaît essentiel, car je crois qu’un monde où on laisse la culture sur le bord du chemin devient stérile. American beauty montrait bien cette désertification des liens amoureux et familiaux, qui m’effraie tant : celle-ci survient quand on n’a plus rien d’autre à partager que du matériel… […] Comment rendre compte à l’écran de la transformation du personnage ? comment filmer le moment de la transmission ? Je m’accroche au personnage d’Henri, au moment où l’amour et l’art entrent en lui. Je surfe avec lui. Quand on développe le projet, la partie à laquelle je crois le plus, c’est celle dont tout le monde doute : le tournage. Le scénario est en trois parties quasi égales, au montage le tournage reprend de l’importance. Et évidemment, le moment de l’épiphanie d’Henri : quand il voit les rushes. Il se rend compte alors que le film est singulier, mais tout sauf ridicule. Ma façon de filmer n’est plus la même après ce moment-là : jusque-là, je montrais toujours Les Amours d’Astrée et de Céladon … en train d’être fabriqué, l’équipe dans le champ ; peu à peu on voit ce que la caméra est censée avoir filmé. Dans le décor, les costumes sont moins ridicules qu’aux essayages. Le rythme n’est pas le même : les plans sont plus longs, j’essaye d’être moins prisonnière du récit, de rendre le temps suspendu. La musique de Clément Ducol, qui est l’arrangeur de Camille, change aussi de tonalité. Le choix des poèmes cités ne s’est pas fait au hasard. C’est l’éveil d’un esprit endormi, en jachère. [...] Extrait d'un entretien avec la réalisatrice • dossier de presse
LES COMBATTANTS de Thomas Cailley France • 2014 • 1H • avec Adèle Haenel, Kévin Azaïs | Haut et Court • 20 août 2014 Quinzaine des réalisateurs 2014 : Label Europa Cinema, Prix SACD, CICAE, Prix FIPRESCI
Edition d'un documents d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Entre ses potes et l’entreprise familiale, l’été d'Arnaud s’annonce tranquille… Tranquille jusqu'à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s’attend à rien ; elle se prépare au pire. Jusqu'où la suivre alors qu'elle ne lui a rien demandé? C’est une histoire d’amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux.
[…] Le combat qui occupe Thomas Cailley dans son premier long, qui fait suite à son court métrage Paris-Shanghai acclamé en festival, est celui que mène une jeune femme contre les vieilles notions de genre et les stéréotypes qui l’assignent à un type précis de comportement. Elle s’appelle Madeleine (Adèle Haenel, parfaite), et elle n’a aucun des attributs que l’on accorde traditionnellement aux filles dans les vieux manuels scolaires : elle est bastonneuse, un peu garçonne, revêche et solitaire. Elle est aussi accessoirement survivalist (...) et suit en conséquence un entraînement militaire à la dure – “histoire de voir venir”. Les hasards d’un été un peu morne dans le sud de la France lui feront croiser la route d’un jeune type, Arnaud (Kevin Azaïs), qui lui n’a rien du garçon très viril : il est timide, mal dans ses pompes, câlin avec sa maman, bref, il est plus proche du héros nerd façon Judd Apatow que de James Dean. Entre les deux adolescents s’amorce pourtant une histoire d’amour, qui lance Les Combattants sur un rythme de screwball comedy vaguement romantique : elle et lui se cognent, se choquent, se toisent, s’électrisent – et c’est hilarant. Dans le rôle de la fille qui refuse qu’on la touche, Adèle Haenel déploie un talent comique jusqu’ici insoupçonné, forçant à merveille les traits butch de son personnage face à la trouille qui se reflète dans les yeux bleu azur de Kevin Azaïs. La grande beauté du film sera de ne jamais contredire cette répartition des rôles, de ne jamais chercher à corriger leurs comportements : pour former un couple, elle et lui devront s’accorder sur leurs propres désirs, mais jamais ils ne céderont à l’injonction d’être plus féminine, ou plus viril. Et pour en arriver à cette conclusion, il leur faudra traverser les nombreuses aventures que ménage le film : partir dans un camp militaire, se retrancher en forêt, y vivre façon Robinson Crusoé, et réchapper à l’apocalypse – rien de moins. Ce pourrait être là le deuxième combat de Thomas Cailley : celui qu’il mène contre l’ordinaire du cinéma français, contre l’informe, le quotidien, la frilosité. En passant d’une banale situation de teen-movie naturaliste à un grand film d’aventure échevelé (du Raoul Walsh en culottes courtes), le jeune cinéaste impose avec style l’un des gestes les plus audacieux et attachants du festival. Espérons maintenant que d’autres combattants rejoignent la cause. Romain Blondeau • les Inrocks ici
PROCHAINS SOUTIENS AFCAE ACTIONS / PROMOTION : HIPPOCRATE de Thomas Lilti (le Pacte • 3 septembre 2014) | BANDES DE FILLES de Céline Sciamma octobre 2014) | WHIPLASH de Damien Chazelle (Ad Vitam • 24 décembre 2014)
(Pyramide • 22
SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC LE CARNAVAL DE LA PETITE TAUPE de Zdeněk Miler République Tchèque • 40 ' • dès 2 ans
les Films du préau • 17 septembre 2014
Document édité par le distributeur | Plus d'infos sur le site du distributeur ici La joyeuse petite taupe revient dans des épisodes inédits au cinéma. Sa curiosité et sa malice l’entraînent une nouvelle fois dans des aventures burlesques et attendrissantes qui feront le bonheur des plus petits spectateurs !
LA PETITE TAUPE ET LE PARAPLUIE
Parmi de vieux objets, la petite taupe découvre avec bonheur un parapluie qu’elle ne quitte plus. Cette rencontre marque le début d’aventures rocambolesques et amusantes avec ses amis animaux.
LA PETITE TAUPE JARDINIER Le tuyau d’arrosage est percé et les fleurs assoiffées dépérissent à vue d’oeil. La petite taupe met tout en oeuvre, avec l’aide de la petite souris, pour trouver une solution. La tâche n’est pas facile
LA PETITE TAUPE ET LE CARNAVAL Le carnaval du village a laissé un sacré bazar derrière lui et c’est l’occasion pour la petite taupe de bien s’amuser. Mais la récréation est troublée par l’arrivée d’un chien grincheux qui se lance à sa poursuite. Qui va gagner la partie ?
LA PETITE TAUPE ET LA SUCETTE
Suite au passage de deux enfants gourmands, la petite taupe trouve une sucette oubliée sur un banc. Elle réfléchit à son utilité en faisant diff érentes expériences. Trois abeilles moqueuses observent la scène; elles en seront bien punies...
LE NOËL DE LA PETITE TAUPE C’est noël ! La petite taupe a enfilé son bonnet et sorti sa luge. Elle aimerait déposer sous le sapin un cadeau pour son amie la souris. Cependant, un drôle d’oiseau chapardeur vient bouleverser les préparatifs... Photos de haut en bas : la Petite taupe et le parapluie, la Petite taupe jardinier, la Petite taupe et le carnaval
LES FANTASTIQUES LIVRES VOLANTS DE MORRIS LESSMORE
Programme de courts métrages d’animation | France, Argentine, Etats-Unis • 50' • À partir de 7/8 ans
Cinéma Public Films • 24 septembre 2014
Plus d'infos ici | Edition d'un document d'accompagnement AFCAE
M. HUBLOT de Laurent Witz et Alexandre Espigares Oscar du meilleur court-métrage d’animation 2014
M. Hublot déteste le changement et les imprévus. L'arrivée du chien-robot va chambouler ses habitudes…
LE PETIT BLOND AVEC UN MOUTON BLANC de Eloi Henriod
C’est la rentrée des classes. Le petit Pierre s’évade de la grisaille de l’école à l’occasion d’une rédaction…
DRIPPED de Léo Verrier (8.12') Début des années 50 à New York. Jack, un passionné de peinture, écume les musées de la ville pour y voler des tableaux…
LUMINARIS de Juan Pablo Zaramella
Dans un monde dirigé et chronométré par la lumière, un homme ordinaire met en place un plan...
LES FANTASTIQUES LIVRES VOLANTS DE M. MORRIS LESSMORE de William Joyce et Brandon Oldenburg Oscar du meilleur court-métrage d’animation 2012
Alors que Monsieur Morris Lessmore est en train d’écrire ses mémoires chez lui, une brusque tempête fait rage et l’emporte dans un lointain pays où les livres ont pris vie et lui racontent une grande histoire… Photos de haut en bas : M. Hublot de Laurent Witz et Alexandre Espigares, Luminaris de Juan Pablo Zaramella, les Fantastiques livres volants ... de William Joyce et Brandon Oldenburg
COUCOU NOUS VOILÀ
de Jessica Laurén
Suède • 2011 • 32' • dès 2 ans • avec la voix d'Hippolyte Girardot.
Folimage • 24 septembre 2014 Plus d'infos ici | Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Dans la suite du charmant film « Qui voilà ? » nous retrouvons Nounourse et ses amis qui s’amusent, jouent, se bagarrent et se réconcilient les uns avec les autres. Les histoires abordent chacune un thème différent en lien avec la vie réelle : faire du bricolage, se mettre en colère, se perdre au supermarché, faire des gâteaux chez sa mamie…
Les huit histoires : Qui saigne ? Qui s'est perdu ? Qui est en colère ? La Mamie de qui ? Qui est le plus joli ? Qui décide ? Qui est mort ? A qui est le pantalon ?
L'AFCAE signale la sortie de JEUX INTERDITS de René Clément
France • 1952 • 1H26 • A partir de 8/9 ans | Sophie Dulac • 23 juillet 2014
Plus d'infos sur le site du distributeur ici Les parents de la petite Paulette sont tués lors des bombardements de juin 1940, dans le centre de la France. La fillette de cinq ans est recueillie par les Dollé, une famille de paysans. Elle devient l'amie de leur jeune fils de onze ans, Michel. Après avoir enterré le chien de Paulette dans un vieux moulin abandonné, les deux enfants constituent peu à peu un véritable cimetière pour insectes et petits animaux. Les problèmes commencent lorsque Michel se met à voler des croix pour en orner les tombes du cimetière miniature.
« […] si ce film n’a pas une ride, s’il exerce toujours une magie, c’est parce que Clément y jette un regard attendri sur l’enfance, un regard pudique, qui ne s’arrête jamais aux efforts formels, mais qui va plus loin, comme pour arracher son secret à l’innocence, aux premières émotions de cette adolescence, qui connaît l’éveil de l’intérêt pour autrui. » Henry Chapier • Combat (1968) « La terre des hommes est devenue celle des petits d’hommes. Tout a changé de signe. Rien n’a plus le même sens. Il ne s’agit plus de respecter quoi que ce soit d’autre que cet absolu : le pouvoir transfigurateur de l’enfance. » Claude Mauriac • Le Figaro littéraire (1952)
PROCHAIN SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC : PAT ET MAT programme de courts métrages de Marek Beneš (Cinéma Public films • 15 octobre 2014)
SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE SECONDS L’OPÉRATION DIABOLIQUE de John Frankenheimer
USA • 1966 • 1H • N&B • avec Rock Hudson, John Randolph, Salome Jens, Will Geer, Jeff Corey
Lost Films • 16 juillet 2014
Plus d'infos sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Un banquier, marié, Arthur Hamilton déçu par son existence signe un pacte diabolique avec une organisation secrète qui peut lui offrir la vie dont il a toujours rêvé…
[…] L'opération Diabolique constituait jusqu'à ce jour le jalon peu visible, encore peu connu, faute de son insuccès, de ce qu'on a dénommé "la trilogie paranoïaque" de Frankenheimer (avec les formidables Un Crime dans la Tête et Sept jours en Mai), cinéaste de la génération de ceux qui firent le pont entre l'ancien et le Nouvel Hollywood dans les années 60, aux côtés d'Aldrich, Mulligan, Lumet, Penn. [...] Comme chez Polanski, période Rosemary's Baby, le rêve consumériste américain se solde moins par un échec que par un cauchemar rempli de monstres. Prisonnier d'un nouveau corps, d'un nouveau rôle social, le protagoniste est forcé d'adhérer, tout sourire, aux normes de son nouvel univers. En le grimant en bel échalas hollywoodien, artiste west coast à la mode, Frankeneheimer épingle à travers lui toutes les modes de l'époque: le bougre est forcé de jouer le jeu délirant d'une bande de hippies débiles fêtant nus Bacchus au cours d'une séquence carnavalesque. Il doit adhérer aux idéologies new age comme à une nouvelle religion avec la même pesanteur de dogmes. Il doit aimer le luxe de sa belle villa californienne, se plaire aux conversations vides des invités prestigieux et richissimes (…) il doit se satisfaire de son absence flagrante de talent alors que sa côte fabriquée de peintre est en train d'exploser et provoque l'admiration des mondains. Épingler pour Frankenheimer, c'est tordre le réel, graphiquement, de manière à en faire voir le vide. Déformer l'image et les corps pour en montrer l'inanité. Peu à peu donc, le monde entier devient monstrueux, menaçant à force de faire voir ce que ses coutures, ses mensonges, ses compromis, ses petites bassesses ont de graphiquement tordu. La comédie sociale éclate, grotesque. Le caractère botoxé de tout existence sociale aussi. La caméra touche la peau, fait apparaître les pores suants, les yeux exorbités, les dents longues et blanchâtres d'une faune aveuglée, avide de jeunesse éternelle et de réussite matérialiste. Chez Frankenheimer, le moindre individu devient un monstre ou un pantin grimaçant. Derrière les visages déformés par les grands angles, les longues focales, se trahit le vide existentiel d'une humanité clonée à l'identique. […] Frédéric Mercier • le passeur critique ici
SOUTIENS PARTENARIAT AFCAE PATRIMOINE COMRADES de Bill Douglas Grande Bretagne • 1986 • 3H10 • Avec Alex Norton, Robin Soans, Imelda Stauton UFO Distribution • 23 juillet 2014 • Version numérique restaurée inédit en France
Plus d'infos sur le site du distributeur ici Grande-Bretagne, Dorset, 1834. George Loveless et ses amis, laboureurs à Tolpuddle, sont de plus en plus exploités par les propriétaires terriens, avec la complicité du clergé. Ils s'organisent pour revendiquer des hausses de salaires, et créent en secret la Société Amicale des Laboureurs. Dénoncés par un propriétaire, six d'entre eux sont condamnés à la déportation en Australie. Devenus très populaires et hérauts d'une classe de plus en plus pauvre, ils deviennent les « martyrs de Tolpuddle ».
Je n’avais jamais entendu parler des martyrs de Tolpuddle avant 1979. J’ai visité le musée de Dorchester avec un ami. En sortant, il m’a donné une brochure de deux pages sur les martyrs de Tolpuddle. Je lui ai demandé qui ils étaient. Il m’a brièvement raconté leur histoire en me disant que je devrais en faire un film. L’idée de faire un film sur le martyre me paraissait très déprimant et je ne pensais pas que c’était un sujet pour moi. J’ai lu la brochure et j’ai alors réalisé qu’une grande partie de leur histoire était en fait inconnue. J’avais le champ libre pour inventer, ce qui me donnerait une certaine liberté. J’ai alors décidé de me lancer dans l’écriture du scénario. Je n’aurais pas pu me mettre à ma machine à écrire si je ne m’étais pas identifié aux personnages. Pour faire le lien entre il y a 150 ans et maintenant, je me suis dit que j’étais réellement George Loveless et les autres personnages, que le cinéma venait juste d’être inventé et que l’on me demandait de raconter nos vies. Cela m’aidait beaucoup à ressentir une réalité dans mon imaginaire. Je n’ai pas essayé de faire un film historique ou un documentaire. Je n’aurais pas réussi. L’homme qui m’avait donné l’idée du film faisait des recherches pour moi. Mais je lui demandais de me renseigner uniquement sur des points très précis. Je n’aime pas être submergé par des informations quand j’écris. […] J’ai pensé que ce serait une mauvaise idée de confier les rôles des personnages principaux à des acteurs connus. Il n’y avait aucun intérêt à confier le rôle de George Loveless à Robert Redford, tout le monde n’aurait vu que Redford à l’écran. Les spectateurs n’auraient pas pu passer outre pour réellement voir le personnage de George Loveless. J’ai donc décidé d’engager des acteurs inconnus pour inviter les spectateurs à s’identifier aux personnages. Les acteurs connus, comme Vanessa Redgrave et James Fox, n’ont pas été engagés sur des considérations commerciales même si elles ont fini par peser. J’ai trouvé que c’était une bonne idée d’utiliser des stars de cinéma, les aristocrates de leur profession, dans les rôles des aristocrates de cette histoire. Elles étaient parfaites pour ces rôles.[...] Bill Douglas (dossier de presse)
LE GRAND PAYSAGE D'ALEXIS DROEVEN
de Jean-Jacques Andrien
Belgique • 1981 • 1H28 • avec Jan Decleir, Nicole Garcia, Maurice Garrel
Shellac • 13 août 2014
Plus d'infos sur le site du distributeur ici A l'est de la Belgique, au Pays de Herve, à quelques kilomètres de la commune des Fourons, prise dans la violence des affrontements linguistiques, le monde agricole en période de mutation - s'industrialiser ou disparaître, s'adapter aux normes de la CEE ou se marginaliser-, voilà pour le paysage historique. Le paysage affectif est tout aussi dramatique, c'est la mort du père. Ces événements tragiques vont peser en même temps dans la vie d'un jeune agriculteur. Va-t-il reprendre la ferme ou décider de s'exiler en ville, s'inventer une nouvelle vie loin de ces problèmes et ces conflits, quitter le grand paysage d'Alexis, le mort, comme lui suggère sa tante, la belle Nicole.
"Un film riche et passionnant où Jean-Jacques Andrien a réalisé l'exploit d'unir l'analyse politique et l'émotion poétique." Le Soir - Novembre 1981
"Mais pour moi, le seul chef d'oeuvre possible dans cette compétition (FilmFest Berlin 81) est un film belge "le grand paysage d'Alexis Droeven" de Jean-Jacques Andrien. Le film d'Andrien, le second, est audacieux et intellectuel, audacieux parce qu'intellectuel. (...) Il n'y a délibérément aucune vue de Radziwilowicz travaillant sa terre. Nous ne le voyons même pas travailler dans sa ferme. Sa décision est existentielle et englobe le politique, le technique et la tradition. Le film composé de longues vues contemplatives du "Grand paysage", renforce notre idée des possibilités d'un cinéma défiant les conventions. D'après celles-ci, le fait que le cinéma est un médium réaliste entraînerait inévitablement qu'il ne peut atteindre l'abstraction qu'à travers le concret. Mais Andrien -et c'est assez incroyable- réussit le contraire, faisant sentir les qualités presque tactiles du travail à la ferme sans nous montrer une seule fois son héros toucher la terre." Stuart Byron /The Village Voice - Newyork's Weekly Newspaper 1981 ici
PROCHAINS SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE CAVALIER EXPRESS programme de 8 courts métrages de Alain Cavalier (l'Agence du court métrage • 12 novembre) | LA GRANDE VILLE (Mahanagar) de Satyajit Ray (les Acacias • 27 novembre | Soutien partenariat > WAKE IN FRIGHT (Réveil dans la terreur) de Ted Kotcheff (la Rabbia en association avec le Pacte • 12 novembre)