Communiqué N°06 | 2014

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°06 Jeudi 14 août 2014 p.1 > Du côté des adhérents de l'ACOR p.2 > Soutien GNCR, soutien ACID p.3 > Soutiens AFCAE actions promotion p.4 > Soutiens AFCAE actions promotion p.5 > Soutien AFCAE jeune public p.6 > Soutiens AFCAE Répertoire, infos distributeurs

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DU COTÉ DES ADHÉRENTS Stage cinéma à la Coursive à la Rochelle Samedi 27 et dimanche 28 septembre 2014

RETOUR À GODARD... animé par Alain Bergala, cinéaste, critique, enseignant à La fémis et commissaire d’exposition Bulletin d'inscription sur le site de la Coursive ici La sortie du dernier film de Godard a suscité dans la critique beaucoup d’exercices d’admiration intimidés, souvent stériles, mais très peu de véritables analyses. Comme si le statut qui est le sien aujourd’hui empêchait de penser ses films. C’est ce que nous allons essayer de faire au cours de ce week-endv: voir, ressentir et penser le cinéma de Godard à partir de quatre de ses films, de 1963 (Le Mépris) à 2014 (Adieu au langage) en passant par Passion (1982) et Notre musique (2004). Un parcours de cinquante ans dans l’oeuvre du cinéaste sans aucun doute le plus important – pour l’art du cinéma – de ce demi-siècle. Celui qui n’a cessé d’inventer, à chacun de ses films, les formes nouvelles qui nous permettent d’appréhender les époques que nous traverserions, sans lui, avec de vieux schémas de représentation. Godard est le meilleur sismographe de nos vies. Il a toujours eu, et il a encore (à quatre-vingt-quatre ans !) les antennes les plus sensibles pour capter le présent, non pas comme «air du temps» mais comme forme même de nos émotions, de nos sentiments, de notre rapport au monde. Ce travail, il a été le seul à le faire avec autant de ténacité et de souveraineté depuis ses débuts, fidèle à l’ambition de son projet pour le cinéma : penser en même temps le monde, l’époque, l’Histoire avec un grand H et sa propre histoire. Nous analyserons ces quatre films comme autant d’étapes, de moments-clés dans l’avancée du chemin de création de Godard. Ce chemin, même s’il est toujours difficile à prévoir après chaque nouveau film, présente avec le recul du temps une logique qui est à la fois celle d’un artiste (un peintre, un architecte), celle d’un homme de pensée (un philosophe, un homme de méditation) et celle d’un homme dans le siècle (un journaliste, un analyste de l’actualité). [...] Alain Bergala, juin 2014 (texte intégral ici)

Samedi 27 septembre

Dimanche 29 septembre

14h30 LE MÉPRIS

10h00 PASSION

France • 1963 • 1h45 • scope-couleur

France/Suisse • 1982 • 1h28 • couleur

Paul est engagé par un producteur pour retravailler l’adaptation cinéma de l’Odyssée tournée par Fritz Lang. Sa femme, Camille, le rejoint à Capri, mais leurs rapports s’enveniment…

Un cinéaste polonais tourne un film constitué de reproductions de tableaux sans trouver la lumière juste. Une ouvrière syndicaliste bégayante est licenciée. La femme du patron de l’usine s’éprend du cinéaste, qui s’intéresse plus à l’ouvrière.

> séance de travail jusqu’à 19H00 20h30 ADIEU AU LANGAGE France • 2014 • 1h10 • 3D couleur

> séance de travail jusqu’à 13h00 15h00 NOTRE MUSIQUE

Une femme mariée et un homme libre se rencontrent, ils s’aiment, se disputent, les coups pleuvent, un chien erre entre ville et campagne, les saisons passent, l’homme et la femme se retrouvent, le chien se trouve entre eux… Ça finira par des aboiements et des cris de bébé.

France • 2004 • 1h20 • couleur

> Rencontre publique avec Alain Bergala

> séance de travail jusqu’à 18H00

Trois parties, trois royaumes. L’enfer: images de guerre. Le purgatoire: Sarajevo aujourd’hui. Le Paradis: la paix sur une plage gardé par des Marines américains.


SOUTIEN GNCR REVOLUTION ZENDJ de Tariq Teguia France / Algérie / Liban / Qatar • 2013 • 2H17 • avec Fethi Gares, Diyanna Sabri, Ahmed Hafez, Wassim Mohammed Ajawi, John W. Peake | Eclectic / Zendj • 1er octobre 2014 Festival "Entrevues" Belfort 2013 : Prix du GNCR & Grand Prix Janine Bazin

Contact CLECTIC/ ZENDJ : Annabel Thomas | 06 12 51 59 90 45 Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Entretien avec le réalisateur sur Africultures ici | sur Cineuropa ici | sur Independencia ici Ibn Battutâ est journaliste dans un quotidien algérien. Un banal reportage sur des affrontements communautaires dans le Sud algérien le conduit imperceptiblement sur les traces de révoltes oubliées du 8e au 9e siècle sous le Califat abbaside en Irak. Pour les besoins de son investigation il se rend à Beyrouth, ville qui incarna toutes les luttes et les espoirs du Monde arabe…

C’est une autre Algérie dont parle Tariq Teguia dans Révolution Zendj. Un journaliste nommé Ibn Battûta rencontre des jeunes en insurrection dans le sud du pays. Ceux-ci lui évoquent les « Zendj », une révolte d’esclaves noirs contre le califat Abasside en Irak au 9 ème siècle. Il décide alors de partir sur leur trace jusqu’à Beyrouth, puis en Irak. Le prétexte de cette enquête lui fait rencontrer une jeune grecquo-palestinienne, partie de Thessalonique pour revoir Beyrouth, carrefour des luttes au Moyen-Orient. L’occasion de faire le point sur l’identité arabe en général, l’identité palestienienne en particulier, sur la situation de ses camarades de lutte. Le cinéaste algérien aujourd’hui installé en Grêce élargit le cadre désertique d’Inland. Il convoque dans ce tableau mondialisé des révoltes la présence de l’Amérique, celle qui redessine les cartes dans le désert, qui négocie contrats et exploitations. Une réunion qui prend la forme d’une confrontation directe et esthétique, notamment dans ce plan superbe où, depuis la fenêtre de leur appartement, les révolutionnaires dansent sur un morceau du MC5, tandis que dans l’immeuble d’en face les conservateurs américains règlent un échange d’argent et d’affaires. […] Révolution Zendj n’est ainsi jamais confortable, il multiplie les formes et les textures, parfois à l’intérieur d’une même scène, d’un plan à l’autre. Une révolte n’est pas figée dans le temps, ni dans la représentation. Enquêter sur une rebellion historique est une manière pour Tariq Teguia de relier les légendes les plus anciennes aux crises actuelles. Le nom du journaliste (Ibn Battûta) est ainsi à jamais associé au personnage historique, voyageur et explorateur du monde arabe, qu’il a parcouru à travers 12 000 kilomètres. Au terme du périple du nouveau Battûta, se dresse devant lui un rebelle irakien au milieu d’un désert. “Nous sommes ici” lui dit-il : de la Grèce, où Marx n’a plus de secret pour les jeunes grecs, à l’Algérie, seul compte la question du territoire, le dernier endroit de lutte quand bien même il n’y a plus rien à défendre. Quelle image le cinéma peut-il offrir après le désert, celui où disparaît Malek à fin d’Inland et réapparaît Battûta au début de Révolution Zendj ? Révolution Zendj propose davantage la possibilité d’un film qu’un discours filmé, le tout avec peu de moyens mais beaucoup d’idées - ce que disait Godard à propos de Numéro deux “Il ne s’agit pas tellement de faire un film plutôt qu’un autre, mais de faire les films possibles là où on est”. Thomas Floretti • Independencia ici

PROCHAINS SOUTIENS GNCR : LES RÈGLES DU JEU de Cl. Bories et P. Chagnard (Happiness Distribution • janvier 2015 | Soutien ACID) | À LA FOLIE de Wang Bing (Les Acacias • début 2015) | SPARTACUS ET CASSANDRA de I.s Nuguet (Nour Films • 11 février 2015 | soutien ACID) | EAU ARGENTÉE, SYRIE AUTOPORTRAIT de W. Simav Bedirxan & O. Mohammed (Potemkime)

SOUTIEN ACID QUI VIVE de Marianne Tardieu

France • 2013 • 1H23 • avec Reda Kateb, Adèle Exarchopoulos, Rashid Debbouze, Moussa Mansaly, Serge Renko, Hassan N’dibona | Rezo films • 12 novembre 2014 Cannes 2014 : Sélection ACID | Festival International du Film de La Rochelle 2014

Plus d'infos sur le site du distributeur ici | sur le site de l'ACID ici Retourné vivre chez ses parents, Chérif, la trentaine, peine à décrocher le concours d’infirmier. En attendant, il travaille comme vigile dans un centre commercial. Il réussit malgré tout les écrits de son concours et rencontre une fille qui lui plaît, Jenny. Mais en une nuit, le temps d'un fait divers tragique, la vie de Chérif bascule...

Portrait tranchant de la France des cités, avec un Reda Kateb irradiant. […] Qui vive, mis en scène et coécrit par Marianne Tardieu, n’est pas un film grande gueule, mais il sonne juste et fort. La pauvreté et la détresse de l’expression « film de banlieue » ne suffisent pas à le décrire, même si c’est autour de cette question sociologique que Qui vive est construit. Il nous attache aux basques de Chérif, beau brun taciturne d’une trentaine d’années, qui croûte en tant qu’agent de sécurité dans un centre commercial en attendant de décrocher le diplôme d’infirmier dont il rêve. [...] Héliocentré. Marianne Tardieu ne perd pas de temps : Qui vive avance à un train vif et régulier, plaçant ses personnages avec une sûreté tranchante, et filant la mise en scène dans une légèreté de forme qui contraste avec la noirceur apparente du propos. Mais l’essence de celui-ci est ambivalente : est-ce vraiment une étude de nature sociale et y a-t-il là derrière un discours politique, culturel ? Prenons le parti que non. Certes, la cinéaste exerce sur la France moderne et celle des quartiers difficiles un regard sans ambiguïté, et son histoire exprime nécessairement une réalité politique des choses. Mais un rhizome plus radical semble courir sous Qui vive. Malgré les bretelles policière ou sentimentale qu’elle fait mine d’embrancher sur le cours central de son récit, c’est à ce dernier que la cinéaste s’intéresse réellement : le portrait d’un homme d’aujourd’hui. Le casting millimétré dit aussi quelque chose sur la sûreté de cette réalisatrice débutante : le patron Serge Renko, le flic Alexis Loret et la jolie fille qui plaît à Rachid, Adèle Exarchopoulos, tous sur le pont. Mais c’est vers le magnifique héroïsme tamisé de Reda Kateb, pratiquement de tous les plans, que le film est héliocentré. On dirait un Michel Simon qui serait splendide ! Son magnétisme personnel a hissé l’acteur hors du piège générationnel et des castings paresseux ; avec Qui vive, il a trouvé le film qui savait faire son éloge mérité. Olivier Séguret • Libération ici

PROCHAINS SOUTIENS ACID : HAUTES TERRES de Marie-Pierre Brêtas (Zeugma • 15 octobre 2014) | MERCURIALES de Virgil Vernier (Shellac • 19 novembre 2014) | LES RÈGLES DU JEU de Cl. Bories et P. Chagnard (Happiness • 7 janvier 2015 • soutien GNCR) | SPARTACUS ET CASSANDRA de I. Nuguet (Nour films • 11 février 2015 | soutien GNCR) | BROOKLYN de P. Tessaud (UFO • 2015) | LE CHALLAT DE TUNIS de K. Ben Hania (Jour2fête • 2015)


SOUTIENS AFCAE ACTIONS / PROMOTION WINTER SLEEP de Nuri Bilge Ceylan Turquie / France / Allemagne • 2014 • 3H1 • avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbağ Memento films • 6 août 2014 | Festival de Cannes - Compétition officielle : Palme d'or

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Aydin, comédien à la retraite, tient un petit hôtel en Anatolie centrale avec sa jeune épouse Nihal, dont il s’est éloigné sentimentalement, et sa soeur Necla qui souffre encore de son récent divorce. En hiver, à mesure que la neige recouvre la steppe, l’hôtel devient leur refuge mais aussi le théâtre de leurs déchirements...

[…] Comme d’autres films de Ceylan, Winter Sleep est traversé par d’explicites références littéraires, ici le drame shakespearien sur fond de déchirements multiples et variés (...), aussi, encore et toujours pour le cinéaste turc, Tchekov et Dostoïevski. Les murs du cabinet de travail d’Aydin regorgent également de signes littéraires et théâtraux. Mais, justement, qui est Aydin ? Lui-même ne semble pas le savoir ; il est notre énigme autant que la sienne. [...] Le film est ce trajet du personnage à la fois en lui-même (...) et vers lui-même, rendu à la manière d’une enquête pleine d’opacité pour le spectateur à qui il appartient de dessiner peu à peu les contours de cet être. Winter Sleep se développe sous le signe du conte peuplés de figures – Aydin étant la seule à n’être pas figée dans un archétype. Ainsi on compte la femme, l’ami, l’ennemi, l’enfant, le religieux, le factotum, l’instituteur, la sœur... Chacun gravite autour de lui et dévoile patiemment une partie de ce personnage insaisissable, éclaté, que la fin réunit en quelqu’un. Le film avance par de longues sessions de dialogues de quinze-vingt minutes, des disputes dans un sens presque médiéval : la disputatio, joute orale explorant une ou des questions morales – le tort, le remords, le pardon, le regret, la vérité, le mensonge. Le jugement et l’humiliation circulent entre les personnages qui tombent sous les coups (essentiellement de la parole), se relèvent, reprennent le bras de fer, retournent l’argument. Aydin et chacun semblent lutter contre cette phrase que l’on entend : « C’est pas une vie que l’on a, c’est une mauvaise pièce. » Quant à Ceylan, il propose ici un théâtre de la cruauté habile et prenant, sachant faire émerger l’émotion tout en étant touché par une étrange drôlerie. Arnaud Hée • Critikat ici

PARTY GIRL de M. Amachoukeli, Cl. Burger, S. Theis France • 2014 • 1H34 • avec Angélique Litzenburger, Joseph Bour, Mario Theis, Samuel Theis Pyramide • 27 août 2014 | Festival de Cannes 2014 :Caméra d'or, Prix d'ensemble Un Certain Regard | Festival de Cabourg 2014 : Grand Prix | Festival Paris Cinéma 2014 : Prix du public

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Angélique a soixante ans. Elle aime encore la fête, elle aime encore les hommes. La nuit, pour gagner sa vie, elle les fait boire dans un cabaret à la frontière allemande. Avec le temps, les clients se font plus rares. Mais Michel, son habitué, est toujours amoureux d’elle. Un jour, il lui propose de l’épouser.

[...] Il y a quelque chose de profondément impudique dans ce portrait de la mère de Samuel Theis, l’un des trois réalisateurs de Party Girl. D’autant que les rôles principaux sont tenus par les véritables membres de la famille, y compris la petite sœur qui a grandi dans une famille d’accueil. Mais par miracle, de ce matériau autofictionnel au potentiel racoleur, le trio formé à la Fémis parvient à tirer une sève des plus délicates. Pas de condescendance misérabiliste sur les classes populaires en terres lorraines à regretter ici, ni d’apitoiement sur le quotidien a priori sordide d’une d’entraîneuse. On trouve au contraire la palette d’un vibrant mélodrame : des couleurs, d’abord, dès la belle scène d’ouverture dans le monde du strip-tease, dont les teintes tamisées et les corps nimbés d’étincelants lasers verts refusent obstinément d’être glauques ; des rires aussi, qui tutoient parfois le trivial avec légèreté ; et des larmes, notamment lors d’une bouleversante scène de retrouvailles entre Angélique et sa fille, qu’elle n’a pas élevée. Bref, ça déborde de vie, de chaleur et de bienveillance, sans refuser les nuances et les questionnements. Pourquoi Angélique devrait-elle quitter sa joyeuse bande de copines si c’est pour se « ranger » avec un homme attentionné, certes, mais dont elle n’est pas sûre d’être éprise ? Jusqu’au bout, l’héroïne reste libre et imprévisible, à l’instar de ce très poignant premier film. Eric Vernay • Première ici

HIPPOCRATE de Thomas Lilti France • 2014 • 1H42 • avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt le Pacte • 3 septembre 2014 | Semaine de la critique 2014 – film de clôture

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Benjamin va devenir un grand médecin, il en est certain. Mais pour son premier stage d’interne dans le service de son père, rien ne se passe comme prévu. La pratique se révèle plus rude que la théorie. La responsabilité est écrasante, son père est aux abonnés absents et son co-interne, Abdel, est un médecin étranger plus expérimenté que lui. Son initiation commence.

[…] Oui, il existe un cinéma français populaire, accueillant, bien écrit, bien joué qui in fine pourrait même nous bousculer. Pas besoin d’esbroufe, de concept tortueux, ou de sujet brûlant pour épater : Hippocrate s’appuie sagement mais sûrement sur une écriture précise et un casting curieusement malin. Surtout, Thomas Lilti n’a aucune prétention ou de sur-moi d’auteur. Au vue de son sujet, on pourrait craindre qu’Hippocrate nous rejoue sous forme d’une fiction maladroite tout ce que le cinéma documentaire à la Depardon sait capter avec tact. [...] Lilti n’instrumentalise pas les situations qu’il décrit pour mettre en scène sa propre puissance de réalisateur. Un peu en retrait, son regard, nourri de son expérience personnelle, observe non pas tant des médecins ou des infirmières réduits à leur fonction sociale, que véritablement des personnages, tous construits. La grande richesse et la grande intelligence du film, c’est justement de ne pas se contenter du Réel, du choc que peut produire un lieu comme l’hôpital, du glauque qui forcément peut surgir à tout instant. Au contraire, le film travaille une forme plus romanesque, une sorte « d’Education» plus sociale que sentimentale où les deux « héros » antagonistes confrontent leur idéalisme. [...] À la fois radiographie du monde contemporain et « coming of age » en milieu hospitalier, Hippocrate n’est peut-être pas un grand film éblouissant. Mais il redore, à sa manière et intelligemment, le blason du cinéma français en ajoutant ce qu’il faut de fiction et de précision à la toute-puissance du réalisme. Renan Cros • cinemateaser ici


MANGE TES MORTS de Jean-Charles Hue

France • 2014 • 1H38 • avec Jason François, Michael Dauber, Frédéric Dorkel, Moïse Dorkel

Capricci • 17 septembre 2014 Quinzaine des Réalisateurs 2014 | Prix Jean Vigo 2014

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Entretien vidéo sur Arte.tv ici Jason Dorkel, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s’apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère Fred revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés de leur dernier frère, Mickael, un garçon impulsif et violent, les trois Dorkel partent en virée dans le monde des « gadjos » à la recherche d’une cargaison de cuivre.

En 2011, sortait La BM du Seigneur de Jean-Charles Hue, qui explorait le quotidien d’une communauté de Yéniches installés à Beauvais. Ce film étonnant abolissait les limites entre fiction et documentaire pour raconter les conflits familiaux dans la famille Dorkel, et en particulier l’éveil religieux et spirituel de Fred, voleur animé d’un caractère explosif, qui décide de se ranger du bon côté et de s’amender suite à sa rencontre avec un ange. Entre l’hyperréalisme et une touche discrète d’onirisme, Jean-Charles Hue témoignait d’un formidable sens de l’observation, sans aucun doute grâce à son expérience avec cette communauté qu’il connaît et filme depuis 2003 [...] Mange tes Morts (qui est l’insulte suprême chez les gitans) se présente cette fois-ci comme un film de genre, scénarisé à 100%, à mi-chemin entre le western et le film noir, sans rien renier de la vérité documentaire de ses personnages. Pas vraiment une suite donc, plutôt un prolongement dans l’univers fascinant de ces gens du voyage. [...] Comme dans le film précédent, la religion semble être la bouée de sauvetage ultime pour ses personnages, toujours aussi facilement tentés par la délinquance, et donc obligés de se protéger intérieurement pour ne pas y sombrer. On retrouve cette même obsession pour ce choix radical entre le bon et le mauvais chemin, plus précisément entre une vie de chrétien et une vie de chouraveur (voleur). C’est pourquoi les cérémonies évangélistes prennent autant d’importance dans cette communauté. Pour Jason, le baptême est encore le seul vrai rempart. Ces grandes préoccupations morales ne sont pas sans rappeler les questionnements récurrents issus d’un certain cinéma américain, en particulier le western crépusculaire (on pense parfois à Peckinpah ou au John Ford de L’Homme qui tua Liberty Valance). Assumant parfaitement cette filiation (alors que La BM du Seigneur lorgnait plutôt du côté de Jean Rouch), Jean-Charles Hue s’autorise même certains plans iconiques, comme la découverte d’une voiture d’époque dans une cave. De même, le langage utilisé par ces yéniches, avec leurs drôles d’expressions (...), pourrait lointainement évoquer l’argot utilisé par les gangsters des films français des années 50-60, tels Touchez pas au Grisbi. Et c’est ainsi que le film de genre français semble enfin renaître sous nos yeux, assez prodigieusement, plutôt que d’imiter bêtement et sans saveur les ficelles usées du cinéma hollywoodien. Jean-Charles Hue l’a compris : pour réussir un vrai film de genre, il faut avant tout puiser au cœur de sa propre mythologie, déjà en germe dans le monde voyageur. Viguen Shirvanian • Le Passeur critique ici

LEVIATHAN de Andreï Zviaguintsev

Russie • 2014 • 2H21 • avec Alexei Serebriakov, Elena Liadova, Vladimir Vdovitchenkov

Pyramide • 24 septembre 2014

Festival de Cannes 2014, Compétition officielle : Prix du scénario

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Plus d'infos sur le site du distributeur ici Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Romka qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Sergeyich, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Sergeyich devient plus agressif...

(…) Il aura donc fallu attendre l’avant-dernier jour pour se prendre, enfin, une vraie déflagration cannoise. Leviathan, nouvelle claque formelle du russe Andreï Zviaguintsev est un film monstrueux dans tous les sens du terme. Une œuvre opaque, hyper ambitieuse et bouleversante, qui semble incarner à tous les plans la définition du film russe. Un film branché sur de l'universel et sur les meilleurs passages de la Bible, qui invente des icones d'images stupéfiantes. Remettons un peu d’ordre : quatrième film de l’abonné cannois Zviaguintsev (après Le Retour, Elena…), Leviathan ressemble à un film noir qui partirait dans tous les sens, emprunterait des fausses pistes pour mieux composer son tissu narratif d’une prétention colossale (le titre fait autant référence à la Bible qu’à Hobbes pour son analyse du corps social). Ce monstre plastique se déploie à partir de quatre pôles. Il y a d’abord Dimitri, mystérieux avocat venu en Sibérie pour aider son vieux pote de l’armée Kolia parti en guerre contre un maire corrompu qui cherche à l’exproprier. Kolia est marié avec Lilya. Quand le maire, archétype du pouvoir corrompu de la russie contemporaine (violence, fric, alcool…) décide de s’occuper des rebelles et qu’un pique-nique tourne mal, la vie de Kolia part en vrille. Le film suit donc le parcours de ces personnages pour composer une parabole biblique et une étude de mœurs. Mais Leviathan est aussi une comédie très dark qui brocarde les quatre piliers de la Russie moderne : le semblant de démocratie, la corruption, la religion et la vodka. L’infusion politique où s’entremêlent un rapport maladif à l’Etat, le pharisianisme orthodoxe et une violence symbolique ancestrale est dénoncée dans une mise en scène d’un tarkovskisme dément (les plans lunaires et cosmogoniques) où il ne faudrait surtout pas voir de la pesanteur, mais une grâce qui gagne progressivement en intensité, en noirceur et en complexité. Comme un monstre de cinéma. Gaël Golhen • Première ici

PROCHAINS SOUTIENS AFCAE ACTIONS / PROMOTION : NATIONAL GALLERY de Frederik Wiseman (Sophie Dulac • 8 octobre 2014) | BANDES DE FILLES de Céline Sciamma (Pyramide • 22 octobre 2014) | WHIPLASH de Damien Chazelle (Ad Vitam • 24 décembre 2014)

Infos autour des soutiens L'Agence du cout métrage dispose de courts métrages de Thomas Cailley (Paris Shangaï), de Marie Amachoukeli et Claire Burger (C'est gratuit pour les filles) et de Thomas Lilti (Roue libre) | plus d'infos dans le Premiers Pas de juillet/Août 2014 ici


SOUTIEN COMMUN AFCAE ACTIONS PROMOTION / JEUNE PUBLIC LE GARÇON ET LE MONDE de Alê Abreu

Brésil • 2013 • animation • 1H19 • À partir de 7/8 ans Les Films du Préau • 8 octobre 2014 | Festival d'Annecy 2014 : Le Cristal du long métrage et Prix du public

Document édité par le distributeur | Plus d'infos sur le site du distributeur ici À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne.

[…] Tout commence pourtant par la plus stricte sobriété : un écran entièrement blanc, néant vierge propice à accueillir toutes les idées naissantes et tous les déploiements. Face au jeune protagoniste sans bouche mais aux yeux grands ouverts, l’univers et le récit se déroulent comme une boule de neige : un brin d’herbe devient une fleur, un arbre, puis toute une forêt. C’est un univers gigantesque qui éclot d’abord délicatement pour mieux éclater dans un extraordinaire tourbillon de couleurs, où chaque plan devient un superbe arc-en-ciel scintillant. C’est peut-être tout simplement le film d’animation le plus beau vu depuis longtemps, et sa simplicité n’égale que sa capacité à fasciner et bouleverser. Mais la découverte de ce monde-là n’est pas une promenade béate dans un jardin enchanté. D’animaux merveilleux en étranges machines, ce décor se fait de plus en plus étrange, le dépaysement tellement grand qu’il devient inquiétant. Le grain toujours visible du crayon gras apporte d’ailleurs énormément : non seulement ce côté dessin d’enfant traduit le point de vue du film (celui d’un univers déroutant vu par des yeux enfantins et innocents), mais derrière, on devine toujours la page blanche originelle. Ce monde que visite le héros à la recherche de son père, est-il bien réel ou n’existe-t-il que dans son imagination ? Le réel prend d’ailleurs un poids de plus en plus grand au fil du film. Les techniques d’animation s’étoffent, laissent apparaitre des textures ou des caractères directement issus de notre culture populaire contemporaine, et le monde du jeune garçon prend les apparences du nôtre. La forêt des origines se fait grignoter par une ville tentaculaire, et en suivant le trajet d’une boule de coton ramassée à même la plante, le protagoniste devient le témoin des injustices et violences de la lutte des classes. La force incroyable du Garçon et le monde est d’arriver à combiner dans sa parabole un regard intransigeant sur des questions sociales et politiques on ne peut plus concrètes et à rester toujours accessible au plus jeune public. A l’inverse des plus mauvais films d’actions contemporains, le film n’a pas peur de prendre son temps (...), et n’a pas peur du silence. Si l’ensemble est d’ailleurs dépourvu de dialogues et de voix off, il est particulièrement riche en musiques et en chansons folk et folkloriques qui apportent au film une mélancolie et une profondeur émouvantes (…) ce voyage fait chavirer les cœurs par son intensité et sa poésie rare. Un voyage dont chaque seconde est splendide. Gregory Coutaut • filmdeculte ici

SOUTIEN JEUNE PUBLIC PAT et MAT de Marek Beneš

Programme de courts métrages d’animation | République Tchèque • 40' • À partir de 3 ans

Cinéma Public Films • 15 octobre 2014

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Pat et Mat sont deux joyeux compères qui passent leur temps à bricoler des inventions pour remédier aux petits problèmes du quotidien. Leur maladresse et leur malice les entraînent dans de petites histoires universelles et burlesques qui plairont beaucoup aux enfants, même les plus petits.

• LA SALLE DE BAIN (7.39') > Pat et Mat sont obligés de débrancher le robinet pour poser le nouveau meuble de leur salle de bain. Mais le rebrancher ne semble pas si simple…

• LES ASSIETTES EN PAPIER

(8.30’) > Nos deux compères Pat et Mat décident de recycler les assiettes en papier qu’ils ont utilisé pour leur barbecue : mais comment vont-ils s’y prendre ?

• LA PISCINE (8.53’) > Il fait chaud aujourd’hui : Pat et Mat décident de gonfler leur piscine : mais attention à cet exercice périlleux !

• L’ASPIRATEUR (7.41’) > Pat et Mat n’aiment pas passer l’aspirateur et décident alors de perfectionner et de moderniser leur machine : mais attention aux mauvaises surprises !

• LE PROJECTEUR (7.08’) > Que de bons souvenirs enregistrés sur les pellicules de Pat et Mat ! Ils décident de sortir leur projecteur, mais la projection ne semble pas si évidente à mettre en place !

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èmes

RENCONTRES NATIONALES ART & ESSAI JEUNE PUBLIC

du 17 au vendredi 19 septembre 2014 au Studio de Tours (infos & inscriptions ici) Comme chaque année, les participants pourront se retrouver autour de plusieurs temps forts : > Un échange collectif autour de « la réforme des rythmes scolaires un an après sa mise en oeuvre » qui permettra de dresser un état des lieux. > une conférence-illustrée « Hayao Miyazaki, ou le réenchantement du monde » présentée par Xavier Kawa-Topor > trois ateliers pratiques pour nourrir la réflexion collective : atelier n°1 : « le cinéma documentaire pour le jeune public » | atelier n°2 : « les outils numériques pour mieux valoriser les actions jeune public » | atelier n°3 : « les animations jeune public : l’avant et l’après projection » > des rencontres autour des films avec la projection d’avant-premières (le Chant de la mer de Tomm Moore), des films en cours de réalisation (Phantomboy de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Ma vie de courgette de Claude Barras)...


SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE REPERTOIRE CAVALIER EXPRESS

programme de 8 courts métrages d'Alain Cavalier | France • 1987/1991 • 1H25 Agence du court métrage • 12 novembre 2014 (version numérique restaurée)

Programmation : Fabrice Marquat / f.marquat@agencecm.com / 01 44 69 26 62 Plus d'infos sur le site de l'Agence du court métrage ici Document co-édité par l'AFCAE, l'ADRC et l'Agence du court métrage Cavalier Express propose une nouvelle lecture de huit courts métrages d’Alain Cavalier, pensés et présentés sous la forme d’un récit unique. Un regard du filmeur sur ses contemporains, mais aussi sur sa propre démarche cinématographique qui, des années 60 à aujourd’hui, n’a cessé d’évoluer vers un affinement, un dépouillement, toujours dans le plaisir de filmer. Passé et présent se télescopent, se superposent et se nourrissent mutuellement dans ce nouvel opus de la collection Une mémoire en courts.

LA MATELASSIÈRE (1987 • 13')

J'ATTENDS JOËL (2007 • 11')

Madame Bouvrais, matelassière quai des Célestins dans le 4 e arrondissement de Paris, fabrique des matelas à la main depuis cinquante ans. Tout en la filmant au travail, le réalisateur l’interroge sur sa famille et sur sa vie.

C’est la finale de la Coupe du Monde de football entre la France et l’Italie. Il n’y a pas de télévision dans cette chambre d’hôte en rase campagne, et Joël qui n’arrive pas…

LETTRE D'ALAIN CAVALIER (1982 • 14')

Sur un plateau du studio de Boulogne, devant le trompe-l’œil du film L’Insoutenable légèreté de l’être, Marie Mathis, rémouleuse de son état, est filmée avec sa machine à aiguiser les couteaux. C’est une star, que la pollution sonore et visuelle de la rue, son lieu de travail, n’aurait pas mise en valeur.

Le cinéaste écrit le scénario de son prochain film, Thérèse. La surface blanche de la feuille de papier avant celle de l’écran.

ELLE, SEULE (2011 • 11') Réduire les 100 minutes de son film La Chamade (1968) à 11 minutes composées uniquement de portraits de Catherine Deneuve, que cherche le cinéaste à travers cet exercice  ?

FAIRE LA MORT (2011 • 4') Faire l’amour ou donner la mort devant une caméra, il y a peut-être un problème…

LA RÉMOULEUSE (1987 • 13')

L'AGONIE D'UN MELON (2007 • 4')

Brève leçon d’histoire et d’ironie où un melon est aussi un cerveau. Film tract.

L'ILLUSIONNISTE (1990 • 13') Une vieille dame enjouée, devenue illusionniste par amour, parle de son métier et exécute quelques tours de magie.

PROCHAINS SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE : LA GRANDE VILLE (Mahanagar) de Satyajit Ray (les Acacias • 27 novembre) | Soutien partenariat > WAKE IN FRIGHT (Réveil dans la terreur) de Ted Kotcheff (la Rabbia en association avec le Pacte • 12 novembre)

INFOS DISTRIBUTEURS OF MEN AND WAR (Des hommes et de la guerre)

de Laurent Bécue-Renard

France / Suisse • 2014 • 2H22 | Alice films / Why not • 12 novembre 2014 Festival de Cannes 2014 : Séance Spéciale

Contact : Isidore Bethel | programmation@ofmenandwar.com | 01 45 49 96 76 Site du film ici

Le réalisateur se déplace pour accompagner son film en salle.

Une douzaine de jeunes soldats tentent de retrouver une vie normale après leur retour du front.

[...] La guerre, en tant que telle, ne se filme pas. Ce qu’elle donne à voir, le spectacle qu’elle produit, dont le cinéma n’a cessé tout au long de son histoire de donner des versions, ne dit rien de ce qu’elle est. Ce que le deuxième film de Laurent Bécue-Renard, Of Men and War (Des hommes et de la guerre) (…) nous permet de saisir, c’est que la guerre ne se vit pas non plus. Elle se re-vit, elle surgit après-coup, son visage est celui d’un spectre qui hante ceux qui l’ont fait et ravage l’existence de ceux qui les entourent. [...] Les acteurs de Of Men and War (...) sont tous atteints d’un syndrome de stress post-traumatique. Nous les accompagnons dans leur groupe de parole et leur cercle familial, suivant étape par étape leur tentative de reconstruction. [...] Avec une extrême pudeur, Laurent Bécue-Renard s’attache à filmer ce que fait la parole, la façon dont elle agite, bouleverse les corps. Le chemin vers, jusqu’à la parole, la parole en tant qu’elle est chemin, voilà ce dont il nous rend témoins (...) mais aussi de l’angoisse, qui transparaît à chaque instant dans les tics, les attitudes, les démarches de chacun d’entre eux. Ces masses de muscles (...) s’avèrent bien impuissantes à lutter contre la dépression. Rarement on aura filmé d’aussi près la honte, la peur de dire, les affres du trauma. (…) En inscrivant son travail dans une « généalogie de la colère », titre d’une trilogie dont Of Men and War, après De guerre lasses (2003), constitue le deuxième volet, le cinéaste nous invite à percevoir cette entreprise thérapeutique comme une tentative contemporaine de réparation, dont le film serait partie prenante. Car les vainqueurs de cette guerre insensée sont comme toujours des hommes anéantis, devenus des dangers pour leur propre famille. Ce trouble identitaire, qui conduit ces « héros » à ne plus pouvoir, à ne plus savoir s’occuper de leurs enfants, est magnifiquement capté par Laurent Bécue-Renard, qui montre combien ils sont devenus étrangers à leur environnement. […] Damien Marguet • Abraslecorps.com ici


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