2014 | N°08

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°08 Mardi 14 octobre 2014 p.1 et 2 > Du côté des adhérents de l'ACOR p.3 > Du côté des adhérents de l'ACOR | Soutien GNCR p.4 > Soutien GNCR | Soutien ACID/GNCR p.5 > Soutiens AFCAE Actions - promotion p.6 > Soutiens AFCAE Patrimoine - Répertoire p.7 > Soutiens AFCAE Jeune public

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DU COTÉ DES ADHÉRENTS les Rendez-vous de l’histoire à Blois Cycle cinéma : « Les Rebelles », du 8 au 14 octobre 2014 Sous la présidence de Lucas Belvaux et sous le parrainage de la Région Centre, en partenariat avec l’association Ciné’fil et Les Lobis Programme complet à télécharger sur le site du festival ici Comme chaque année depuis 16 ans, le cinéma offre aux festivaliers d’autres approches de l’histoire, par sa capacité à incarner, à mettre en scène, à émouvoir, à interpeller. Il est vrai qu’un thème comme « Les Rebelles » induit d’emblée des représentations puissantes, allant de l’individuel au collectif, celles d’hommes et de femmes dressés contre les pouvoirs et les injustices. Les choix du cycle cinéma en offrent de multiples exemples, de Spartacus à Mickael Kohlhaas, en passant par les Camisards, Mandrin, les révoltés de If… jusqu’aux caricaturistes contemporains qui seront à l’honneur de la soirée d’ouverture, aux femmes en lutte de On a grevé, aux foules révoltées de Maïdan, aux Indignés de Protest !, ou aux rebelles libyens ou syriens. Le cinéma sait aussi se faire rebelle, être un outil de contestation, comme en témoignent les vidéos féministes des années 1970, ou les films de l’ex RDA présentés à Blois, autrefois bien vite censurés. En croisant la fiction et le documentaire, le patrimoine et la production la plus récente, la programmation du cycle cinéma offre donc de multiples ouvertures sur la notion de rebelle, tour à tour exalté et craint, triomphant ou vaincu… Le président de ce cycle, Lucas Belvaux, dans les deux films présentés, La Raison du plus faible et Cavale l’illustre parfaitement. Les Rendez-vous de l’histoire sont aussi l’occasion d’entendre des historiens et des spécialistes de l’image commenter et décrypter les archives, comme celles de l’INA, de la BnF, du CNC, de Ciclic, etc., débattre du statut et des usages de celles-ci, et présenter des communications savantes et stimulantes. Puisse cet éclairage indispensable du cinéma nourrir à la fois la curiosité intellectuelle, la conscience historique et politique, et le plaisir de chacun ! Jean-Marie Génard, responsable du cycle cinéma

et notamment une carte blanche à l’association Ciné’Fil, avec 5 films : • MAÏDAN de Sergeï Loznitsa (Ukraine / Pays-bays • 2014 • 2H07) • ON A GRÈVÉ de Denis Gheerbrant (France • 2013 • 1H10) cf photo à droite > en présence de Denis Gheerbrant

• QUADROPHENIA de Franc Roddam (Royaume-uni • 1979 • 1H57) • SACCO ET VANZETTI de Giuliano Montaldo (USA / Italie • 1971 • 2H00) • LE REBELLE de King Vidor (Etats-Unis • 1949 • 1H54)

•••••••••••••• Au Ciné-TNB à Rennes du 16 au 19 octobre 2014 Festival Court Métrange #11

Festival international du court métrage insolite et fantastique

Programme complet ici Créé en 2004, Court Métrange est historiquement le premier festival français dédié exclusivement au court métrage étrange et fantastique. Au cœur du festival, la Compétition internationale : 50 courts métrages insolites et fantastiques. Cette vitrine de la création du film de genre est soumise aux votes du public, des scolaires et du jury professionnel, présidé cette année par Lars Lundström, créateur et scénariste de la série Real Humans. Elle est récompensée par de nombreuses dotations, dont le Grand Prix France Télévision. À la compétition s’ajoutent des séances thématiques, des cartes blanches, des séances scolaires, des conférences, des rencontres, des expositions... et un Pitch-dating de projets de court métrage fantastique... Court Métrange c’est aussi « Parcours Métrange » : durant tout octobre, dans la ville de Rennes, des expositions, conférences, animations et projections conçues autour de la thématique 2014, Souvenirs des futurs, déclinant des univers esthétiques uchroniques, basés sur la réappropriation de l’imagerie du XXe siècle propulsée dans un univers futuriste.


Au Quai des images à Loudéac du 8 au 21 octobre 2014 Regards sur le cinéma allemand # 7 Programme complet ici

2 films en avant-première CHEMIN DE CROIX (Kreuzweg) de Dietrich Bru ggemann (29 octobre 2014 • 1H47) AMOUR FOU de Jessica Hausner (4 février 2015 • 1H26) (soirée d'ouverture)

Film du répertoire (soirée d'ouverture) L’ANGE BLEU (Der Blaue Engel) de Josef von Sternberg 1930 (réedition en 2014) • 2H04 • VOSTF • avec Marlene Dietrich, Emil Jannings, Kurt Gerron

Des films inédits à Loudéac HEIMAT I (Die andere Heimat - Chronik einer Sehnsucht) de Edgar Reitz (2013 • 1H47) HEIMAT II (Heimat : Exodus) de Edgar Reitz (2013 • 2H08) FREE FALL (Freier Fall) de Stephan Lacant (2013 • 1H40) L’ÉTRANGE PETIT CHAT (Das merkwürdige Kätzchen) de Ramon Zu rcher (2013 • 1H12) LES VIVANTS (Die Lebenden) de Barbara Albert (2012 • 1H52) D’UNE VIE À L’AUTRE (Zwei Leben) de Georg Maas (2013 • 1H37)

Jeune public EMILE ET LES DÉTECTIVES (Emil und die Detektive) de Gerhard Lamprecht 1931 • 1H15 • VOSTF • A partir de 9 ans

LES SOEURS VAMPIRES (Die Vampirschwestern) de Wolfgang Groos 2012 • 1H37 • VOSTF • A partir de 9 ans Photos de haut en bas : CHEMIN DE CROIX de Dietrich Brü ggemann, HEIMAT I de Edgar Reitz et AMOUR FOU de Jessica Hausner

Au Dietrich du 15 au 19 octobre 2014 Les 30 ans de Ciné-U ! Programme complet téléchargeable sur le site du Dietrich ici

Soirée « Mashup » :

le « mashup » c’est le mélange, l’hybridation, le détournement des oeuvres pour en produire de nouvelles – pratique joyeuse et populaire qui a même son propre festival à Paris chaque année. Au programme : deux créations rares et emblématiques du genre.

> FINAL CUT : LADIES AND GENTLEMEN de György Pálfi (Hongrie • 2012) > LA DIALECTIQUE PEUT-ELLE CASSER DES BRIQUES ? de René Viénet

(France • 1973)

Carte blanche à Benoît Delépine Depuis Aaltra en 2004, le Dietrich a diffusé tous les longs-métrages du duo Delépine-Kervern. Pour célébrer cette fidélité mutuelle, nous avons proposé à Benoit Delépine de devenir notre nouveau parrain – ou plutôt notre « parpaing » ! Ce soir il présentera deux films chers à son coeur, chacun précédé d’un de ses courts-métrages. À 21h : re mise du « parpaing » d’honneur et apéritif offert. > LA VIE DE BOHÈME d’Aki Kaurismäki (Suède / France • 1991) précédé de ENFIN LA FIN (2013 • 6') > TAXIDERMIE de György Pálfi (France / Autriche / Hongrie • 2003) précédé de COMME UN CHIEN (2010 • 6')

Nuit « Films de 1984 » Gratuit pour les spectateurs nés en octobre 1984. Petit-déjeuner offert à l’issue de la nuit.

GHOSTBUSTERS d’Ivan Reitman (USA • 1984) | HARD ROCK ZOMBIES de Krishna Shah (USA • 1984) | SANG POUR SANG de Joel et Ethan Coen (USA • 1984) | FREDDY - LES GRIFFES DE LA NUIT de Wes Craven (USA • 1984) | TERMINATOR de James Cameron (USA • 1984) Ciné-concert de Diallèle > LE MÉCANO DE LA GÉNÉRALE de Clyde Bruckman et Buster Keaton (États-Unis • 1926) (Mathieu Gratedoux à la batterie, Mathieu Lemaire au saxophone et Sylvain Lemaire à la guitare)

Longs métrages PAN PLEURE PAS de Gabriel Abrantes (France / Portugal • 2014) | PING PONG SUMMER de Michael Tully (USA • 2014) | THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW de Jim Sharman (États-Unis • 1975) | GANDU de Qaushiq Mukherjee (Q) (Inde • 2010) | WHY DON’T YOU PLAY IN HELL de Sono Sion (Japon • 2013)

Courts métrages BARRES de Luc Moullet (1984 • 14') | SMART MONKEY de Nicolas Pawlowski et Winshluss (2014 • 17') | BORO IN THE BOX + LIVING STILL LIFE de Bertrand Mandico (2011 • 56') Photos de haut en bas : LA VIE DE BOHÈME, LES GRIFFES DE LA NUIT, LE MÉCANO DE LA GÉNÉRALE, PING PONG SUMMER, GANDU ; à gauche : LIVING STILL LIFE


Festival International du Film de La Roche-sur-Yon du 15 au 20 octobre 2014 • 5ème édition Toute la programmation ici

COMPÉTITION INTERNATIONALE | ici

Huit longs-métrages, actualité du cinéma contemporain en première française.

ANOTHER YEAR de Oxana Bychkova (Russie) | DOS DISPAROS de Martín Rejtman (Argentine) | EL ESCARABAJO DE ORO de A. Moguillansky (Argentine / Danemark / Suède) | LE DOS ROUGE de Antoine Barraud (France) | FIDELIO, L’ODYSÉE d’Alice de L. Borleteau (France) | THE LOOK OF SILENCE de J. Oppenheimer (Danemark / Indonesie / Norvège / Royaume-Uni) | THE POSTMAN’S WHITE NIGHTS de Andrei Konchalovsky (Russie) | TRIPTYQUE de R. Lepage et P. Pires (Canada)

COMPÉTITION « NOUVELLES VAGUES » | ici

Films de tous formats, toutes durées, tous genres, toutes nationalités.

ATLANTIS de Ben Russell (Etats-Unis / Malte) | BLACK DIAMOND de Samir Ramdani (France) | BUFFALO JUGGALOS de Scott Cummings (Etats-Unis) | FILS DE de HPG (France) | FORT BUCHANAN de Benjamin Crotty (France) | LA PRINCESA DE FRANCIA de M. Piñeiro (Argentine) | THE CREATOR OF THE JUNGLE de J. Morató (Espagne) | THE REUNION d’Anna Odell (Suède) | VIOLET de Bas Devos (Belgique / Pays-Bas)

CHRISTOPHE HONORÉ | INVITÉ D'HONNEUR | ici Rétrospective des oeuvres de Christophe Honoré. Rencontre publique modérée par Nicolas Thévenin et Morgan Pokée de la revue de cinéma Répliques.

17 FOIS CÉCILE CASSARD | DANS PARIS | HOMME AU BAIN | HÖTEL KUNTZ | LA BELLE PERSONNE | LES BIENS-AIMÉS | LES CHANSONS D'AMOUR | MA MÈRE | MÉTAMORPHOSES | NON MA FILLE TU N'IRAS PAS DANSER

SÉANCES SPÉCIALES | ici

| Voyage à travers les arts (musique, danse, théâtre, opéra, littérature) et les dernières oeuvres des plus grands réalisateurs d’aujourd’hui, en première française ou en avant-première.

20.000 DAYS ON EARTH de Iain Forsyth et Jane Pollard (Royaume-Uni) | BALLET 422 de Jody Lee Lipes (USA) | CASANOVA VARIATIONS de Michael Sturminger (Portugal) | FROM WHAT IS BEFORE de Lav Diaz (Philippines) | HARD TO BE A GOD de Aleksei German (Russie) | NUITS BLANCHES SUR LA JETEE de Paul Vecchiali (France) | PASOLINI de Abel Ferrara (France / Italie) | TROIS CONTES DE BORGES de Maxime Martinot (France) | UN PASSAGE D’EAU de Louise Hervé et Chloé Maillet (France)

VARIÉTÉ | ici | Carrousel d’images, de formes, de sons et de musiques, pour des plaisirs variés, en avant-premières et en première française. A GIRL WALKS HOME ALONE AT NIGHT de Ana Lily Amirpour (Etats-Unis / Iran) | EDEN de Mia Hansen-Løve (France) | LES NUITS D'ETE de Mario Fanfani (France) | MESSI de Álex de la Iglesia (Espagne) | NE ME QUITTE PAS de Sabine Lubbe Bakker et Niels van Koevorden (Belgique / Pays-Bas) | VINCENT N'A PAS D'ÉCAILLES de Thomas Salvador (France) | LOVE ISLAND de Jasmila Žbanić (Croatie / Allemagne / Bosnie / Suisse) | LE DERNIER COUP DE MARTEAU de Alix Delaporte (France)

FOCUS AUGUSTE ORTS | ici | Quatre artistes : Herman Asselberghs, Sven Augustijnen, Manon de Boer, Anouk De Clercq ; Quatre noms, qui se regroupent en un seul : Auguste Orts. Groupe avant-gardiste à la pointe des recherches visuelles et sonores, ils travaillent individuellement et mettent aussi en partage leurs travaux pour repenser les méthodes et les langages de l’art.

THE JOYCEAN SOCIETY de Dora García | SPECTRES de Sven Augustijnen | OOPS WRONG PLANET de Sven Augustijnen | ATTICA de Manon de Boer | DA.M. / P.M. de Herman Asselberghs | CONDUCTOR de Anouk De Clercq | DEAR STEVE de Herman Asselberghs | SEQUENZA de Manon de Boer & Georg van Dam | SYLVIA KRISTEL – PARIS de Manon de Boer | SPEECH ACT de Herman Asselberghs | THING de Anouk De Clercq

ET AUSSI DES SÉANCES JEUNE PUBLIC, DES SOIRÉES CONCERTS, UNE PROGRAMMATION PATRIMOINE...

SOUTIENS GNCR IN THE FAMILY de Patrick Wang

Etats-Unis • 2011 • 2H49 • avec Sebastian Banes, Patrick Wang, Trevor St John, Lisa Altomare

ED distribution • 19 novembre 2014

Edition d'un document 4 pages GNCR | Site du distributeur ici A Martin, dans le Tennessee, Chip Hines, un jeune garçon précoce de 6 ans, ne connaît que la vie avec ses deux papas, Cody et Joey. Et c'est une belle vie. Quand Cody meurt brutalement dans un accident, c'est avec force que Chip et son père adoptif réagissent afin de surmonter cette perte et continuer la vie qu'ils avaient commencée à construire à trois. Mais la sœur de Cody révèle à Joey qu'un vieux testament établi à la naissance de Chip, peu avant qu'il ne fasse partie de la famille, la désigne comme tutrice de l'enfant. Les années d'intégration de Joey dans la famille s'effritent peu à peu alors que Chip lui est enlevé...

« Il y a quelque chose d'extraordinairement beau dans la relation entre ce père et ce fils dans le film. Cette chose magnifique est sérieusement menacée, et ça me rend furieux quand le monde prend pour cible les belles choses. Ça me donne envie de réagir. Ces menaces se manifestent à propos de la garde de l'enfant, thématique qui tient une place significative dans le film. Et en tant que sujet, c'est un point important pour les centaines de milliers d'enfants élevés par des parents de même sexe dans ce pays. Mai s je pense qu'un film s'essouffle si le sujet prend le pas sur tous les autres détails. Je me suis donc attaché à suivre les fluctuations de cette famille précise, et à trouver un chemin intéressant entre pics de violence et les moments d'apaisement de ces personnes pleines de bonnes intentions. » Patrick Wang « C’est un film rare. In The Family est émouvant sans être mélodramatique, politique sans être militant, audacieux sans être arty. Patrick Wang, dont c’est le premier film, tient son sujet de bout en bout, avec des plans longs, souvent des plans séquences, qui permettent aux acteurs et aux actrices de déployer tout leur talent. Peu connu.e.s, ils et elles sont magnifiques. […] Patrick Wang ne se contente pas de suivre le fil des actions du personnage principal dans son combat mais il s’interroge sur ce qu’est une famille aujourd’hui. Réalisé en 2011, In The Family arrive à point nommé pour enrichir notre vision sur les parents homos.» Christophe Martet


EAU ARGENTÉE - Syrie autoportrait d'Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan

France / Syrie • 2014 • 1H33 | Potemkine • 17 décembre 2014 (version cinéma) Festival de Cannes 2014 : Séance spéciale | Festival de la Rochelle 2014

Edition d'un document 4 pages GNCR | site distributeur ici En Syrie, les Youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d’autres tuent et filment. A Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images youtube, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie. De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre. Une jeune cinéaste Kurde de Homs m’a « Tchaté » : « Si ta caméra était ici à Homs que filmerais-tu ? » Le film est l’histoire de ce partage.

[…] La première partie est (...) un pur film de montage collecté dans les archives aléatoires de YouTube, qui retrace les débuts fervents de la protestation puis le durcissement d'un conflit qui tourne rapidement à la barbarie. Le cinéaste ne s'interdit pas d'y montrer le pire : des images de torture prises par les sbires du pouvoir pour terroriser l'ennemi. Il y a cette pensée profondément enracinée chez Ossama Mohammed que le cinéma peut tout montrer et, partant, tout sauver, jusqu'aux images de l'abjection. Il y a cette idée, aussi, que toute image enregistrée, quel qu'en soit l'auteur, doit être inscrite dans ce film, qui veut témoigner de ce que fut – dans la joie et dans le sang, dans l'espoir et dans l'abandon, dans l'héroïsme et dans l'infamie – la grande tragédie collective syrienne. […] Ainsi se comprend, d'emblée, l'enchaînement des deux premières séquences : la naissance d'un bébé par temps de guerre, aussitôt suivie du corps recroquevillé d'un adolescent humilié et torturé dans une cave. Que raccordent ces deux images ? La nudité des corps, le dénuement humain, le désir d'un film total, enlevé de la naissance à la mort, de l'innocence à l'ignominie. Et c'est la seule facture de ce film – telle une grande rêverie élégiaque et carnassière, écarquillée de beauté et d'horreur – qui rend tolérable ce parti pris. La voix blanche du cinéaste, les cartons chapitrés, les fondus au noir, les coupes du son et les décharges de couleurs, les effets de fragmentation et de décomposition, les failles de l'encodage numérique, la musique déchirante de Noma Omran, tout ce qui en somme attaque l'intégrité de l'image, et lui permet paradoxalement de montrer, sans l'obscénité qui s'attache à cette plénitude, et l'horreur et la beauté. Film baudelairien donc, qui s'empare de l'informe (le chaos voyeuriste de YouTube, la barbarie de la répression) et l'élève à un haut degré de célébration cinématographique. Le deuxième temps du film se fixe dans Homs assiégée. Fin de la guerre de mouvement, début de l'enlisement, isolement de la résistance, faim et massacre organisés, bombardements quotidiens, préfiguration du tableau final d'apocalypse. Ici éclate un autre film, nourri des seules images de Wiam Simav Bedirxan. Simav enfermée à Homs, qui filme enfants vivants et enfants morts avec la même douleur et la même tendresse (...) Simav qui se fait le bras armé du cinéaste-poète devenu présence en absence, Simav (« eau argentée ») qui donne son nom à ce film dont on aura compris qu'il est le tombeau de la souffrance syrienne, le cri des morts sans voix qui nous regardent désormais au fond des yeux. […] Jacques Mandelbaum • le Monde ici

SOUTIEN GNCR / SOUTIEN ACID IRANIEN de Mehran Tamadon

Suisse / France • 2014 • 1H45 | Festival de Berlin | Festival Cinéma du Réel : Grand prix de la compétition internationale | Lussas 2014 • Gindou Cinéma 2014 | Visions du Réel 2014

ZED • 3 décembre 2014

Edition d'un document 4 pages GNCR Site du distributeur ici | Entretien (écrit) avec le réalisateur ici Iranien athée, Mehran Tamadon a convaincu quatre mollahs, partisans de la République Islamique d’Iran, de venir habiter et discuter avec lui pendant deux jours. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger sans cesse cette question : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ? La liberté, la religion, la place de la femme sont autant de sujets de discorde qui viennent peu à peu troubler la quiétude du salon, mais toujours dans une ambiance étrangement détendue où chacun se taquine mutuellement.

« (...) Mehran Tamadon, qui réside en France, revient dans sa maison de famille des environs de Téhéran pour débattre avec des « défenseurs de la République islamique d’Iran ». Réaménagé pour l’occasion, le salon servira de territoire partagé où lui, l’athée, et eux, les trois religieux, vivront ensemble selon une constitution rédigée d’un commun accord. D’abord jubilatoire, ce dispositif tient moins du piège rhétorique que de la réunion de famille ou de l’analyse, sur un territoire où bien des paroles – et des portions du corps humain – n’ont pas à être dévoilées. Faire la cuisine, allumer un feu, choisir des photos à disposer dans la bibliothèque ou écouter de la musique : dans la matérialité la plus quotidienne, ce sont les frontières d’un monde que l’on déplace centimètre par centimètre, dans l’espoir douloureusement utopique qu’un vivre-ensemble est possible – un microcosme où la maison et le monde communiqueraient. L’épilogue dira quelle ressaisie hors-champ un tel projet a subi, mais le cadre du film, spatial comme temporel, fait de cette expérience un exercice de philosophie politique inédit et déchirant. Charlotte Garson • Cinéma du Réel […] Long débat fascinant, le film finit par dépasser les limites de son sujet et tourne au spectacle de la patience face à la mauvaise foi. Iranien - c’est le titre – n’est rien moins qu’une adaptation à l’envers des Lettres Persanes de Montesquieu, mâtiné d’un peu d’Esprit des Lois. Alors que le philosophe français confrontait deux perses à l’absurdité de la monarchie absolue, c’est cette fois Mehran Tamadon, réalisateur iranien installé en France, qui revient en Iran pour y discuter des contradictions de la charia, de ses limites, et évoquer la possibilité d’une législation qui assure les libertés de chacun – avec quatre religieux très, très pratiquants. Il s’agit bien sûr d’un procédé de documentaire, proche même de la télé-réalité : dans une maison, Tamadon installe les hommes, leurs femmes, leurs enfants ; quant au salon, il devient le « lieu public », appartenant à tous, à la fois carré de réflexion et métaphore de la société idéale sur laquelle le réalisateur aimerait ouvrir les yeux de ses interlocuteurs. […] Camille Brunel • Accreds ici


SOUTIENS AFCAE ACTIONS / PROMOTION TIMBUKTU d'Abderrahmane Sissako

France / Mauritanie • 2014 • 1H37 • avec Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara | Festival de Cannes 2014 Compétition officielle : Prix du Jury Oecuménique - Prix François Chalais | Le Pacte • 10 décembre 2014

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Kidane et les siens semblent un temps épargnés par ce chaos, mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…

Certes, Timbuktu est en premier lieu décisif en tant qu’acte politique, soit le fait qu’un grand cinéaste du Sahel, deux ans après le début du conflit malien, prenne la responsabilité de représenter la présence tentaculaire d’AQMI (…) dans l’arrière-pays désertique dont Bamako a perdu le contrôle. Le vaste espace sablonneux paraît infini et monotone ; pourtant sa topographie est indiciblement riche. Les modes de voisinage qui le régissent, déclinés en une multitude de tableaux, se résument souvent à la coexistence d’une foi pacifique, introspective, et d’une foi belliqueuse, conquérante : miliciens désœuvrés faisant les cent pas, fusils d’assaut à la main, sur les toits des maisons de pierre, sous l’œil désabusé de paysans mi-amusés mi-terrifiés ; [...] Mais c’est avant tout un somptueux film d’espace. Ainsi Timbuktu développe-t-il une sorte de grand théâtre du dehors, qui n’a pour décor que l’étendue sèche du désert, avec ses petits accidents de terrain : un fleuve, un village, un arbre, etc. Palais à ciel ouvert, immense et régulier, le Sahel n’en est pas pour autant dépourvu de chambres et d’alcôves. Chaque vallon se dissimule du suivant à l’ombre de la dune qui les sépare, cachant dans ses creux des scènes invisibles et secrètes : une musique, une partie de football, un meurtre – autant d’interdits haram traqués par la police islamique.[...] Timbuktu, c’est l’humanité vouée à cramer sous le même ciel ; le grand récit feuilletonnant du peuple de Dieu aux confins du monde, rendu à un état à la fois férocement contemporain (AQMI, le MUJAO, Ansar Dine, jamais nommés mais toujours présents) et absolument intemporel et abstrait. Une micro-humanité à l’épreuve d’elle-même sur une terre qui pourvoit, en juste mesure, le manger et le boire : la délicate régularité de la vie paysanne en ferait un beau paradis de sable si ce n’étaient les bandes de prédateurs armés qui y rôdent.[...] Théo Ribeton • Critikat ici

CHARLIE'S COUNTRY de Rolf de Heer

Australie • 2014 • 1H48 • avec David Gulpilil, Peter Djigirr, Luke Ford, Peter Minygululu, Jennifer Budukpuduk Gaykamangu. | Un Certain Regard 2014 : Prix du meilleur acteur

Nour films • 17 décembre 2014

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Charlie est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement amplifie son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue et déjoue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin, celui de sa propre rédemption.

[…] Charlie’s Country est un film qui puise sa beauté autant dans la toute puissance de son propos que dans la simplicité avec laquelle il le traite. Avec une retenue modeste, en permettant à son incroyable acteur de s’exprimer complètement sans la moindre censure, en lui offrant sur un plateau chaque plan qu’il habite de sa présence naturelle, Rolf de Heer vient capter la tragédie de tout un peuple tout en construisant une vraie aventure humaine. C’est toute l’histoire des aborigènes australiens qui se déroule via l’odyssée de Charlie, une histoire qui n’a pas besoin d’artifices pour passionner, un destin hors du commun au moins aussi terrible que celui des indiens d’Amérique. Avec sa longue focale, ses quelques notes de piano et ses mouvements panoramiques pour capter la place de cet homme dans ce pays qui est le sien et qui lui échappe chaque jour un peu plus, le réalisateur tape exactement là où il faut et n’en fait jamais trop, n’accentue aucune émotion, laisse ses acteurs s’exprimer pour raconter son histoire, mais surtout la leur.[...] Charlie’s Country est un film militant, engagé, mais qui plutôt que d’asséner un message énervé et désespéré, va jouer sur une démonstration de l’absurdité de la situation. Il y met notamment en exergue le racisme haineux qui rythme le pays [...] Un racisme qui se traduit par une incompréhension totale des traditions ancestrales des aborigènes que l’homme blanc aura perverti par divers poisons de l’esprit (alcool, drogues…). [...] Nicolas Gilli • Filmosphère ici

WHIPLASH de Damien Chazelle

USA • 2014 • 1H • avec Miles Teller, J.K. Simmons, Melissa Benoist, Paul Reiser Sundance 2014 : Grand prix du jury / Prix du public | Quinzaine des réalisateurs 2014 | Deauville 2014 : Grand prix / Prix du public | Ad Vitam • 24 décembre 2014

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où Il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…

[…] Premier long métrage du jeune cinéaste américain Damien Chazelle (29 ans), Whiplash se termine par une scène de concert excitante en diable, sublimée par un phénoménal solo de batterie, qui fait s’affronter une dernière fois les deux personnages centraux du film : le jeune Andrew Neyman, qui rêve de devenir un grand batteur de jazz, et le terrible professeur et chef d’orchestre Terence Fletcher. (…) Le premier bosseur acharné, issu d’une famille qui ne compte aucun musicien dans ses rangs, le second impitoyable, humiliant ses élèves, les rabaissant plus bas que terre, les poussant à bout, enfin paraissant tout faire pour qu’ils renoncent. (...) Les deux acteurs sont excellents, Miles Teller en garçon sympathique et bien nourri, J.K. Simmons en ange au crâne rasé, tout de noir vêtu, ressassant que si un soir de 1937 Jo Jones, batteur de l’orchestre de Count Basie, n’avait pas balancé une cymbale à la tête de Charlie Parker, celui-ci ne serait probablement jamais devenu Bird. Whiplash a d’abord été un court-métrage remarqué partout il est passé, Damien Chazelle en a tiré un long : le scénario fait flèche de tout bois, empêchements en cascade et retournements dans les sens, les acteurs sont parfaits, les scènes musicales (nombreuses) sont très emballantes, l’ensemble est extrêmement prenant et plaisant. [...] Pascal Mérigeau • Le Nouvel Observateur ici


SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE REPERTOIRE LES PETITES FUGUES de Yves Yersin Suisse • 1979 • 2H20 • avec Michel Robin

Splendor Films • 10 décembre 2014

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Site du distributeur ici Pipe, valet de ferme depuis 40 ans, est maintenant près de sa retraite. Il décide d'acquérir un vélomoteur, et découvre alors la liberté. Après que la police le lui confisque, Pipe poursuit sa quête de liberté grâce à un appareil photo.

Depuis quarante ans, le vieux Pipe travaille dans la même ferme de Gros-deVaud. C'est dire qu'il occupe, socialement, une place particulière, typique de la civilisation paysanne de nos régions, surtout jusqu'au moment de la mécanisation systématique de l'agriculture : dévoué, rude à la tâche, ce domestique de campagne, par son fidèle attachement au clan, fait partie de la famille dans tous les domaines de l'existence quotidienne ou sentimentale ; on l'invite aux fêtes, il partage les soucis ou les plaisirs de ses employeurs et, pourtant, sur le plan précis des affaires d'argent (ou de gestion de l'entreprise), il reste un serviteur qui n'a pas le droit à la parole. En somme, Pipe est un esclave que le paternalisme des maîtres semble rendre heureux (...) ; mais ce bonheur apparent (...) masque mal un manque essentiel : celui de l'authentique liberté. Pipe va en faire l'apprentissage grâce à l'acquisition d'un vélomoteur, véhicule qui va lui permettre de s'approprier un espace qu'il fut contraint d'ignorer : celui des champs et des forêts au-delà de son habituelle aire de labeur, celui du lointain, celui du ciel. Le magnifique film d'Yves Yersin, par sa beauté fraternelle et sa vérité, montre avec lyrisme la découverte de cette liberté, les rêves qu'elle nourrit, les extases qu'elle procure, et ce qui sournoisement la menace. (...) parce qu'il exprime l'inexprimable mystère de ce fondement de la condition humaine en partant d'un intelligent scénario qui maintient vivante la dialectique au coeur du poème, Yersin peut cerner continuellement la justesse naturaliste pour la dépasser dans le sens du chant. Jusqu'à un certain point de son récit, Yersin (je pèse mes mots !) signe un chef-d'oeuvre; jamais (...) une création du septième art conçue et réalisée dans notre pays n'atteignit ce niveau de bouleversante évidence : nos réalités extérieures et intérieures saisies à vif dans leur particularisme, puis remodelées pour éclater en plein universalisme concret. L'élaboration très subtile du rôle effectuée par Michel Robin sous la direction du réalisateur n'y est évidemment pas pour rien: il incarne Pipe le Vaudois avec une exactitude confondante et le pousse au mythe. […] Freddy Buache, Fondateur de la Cinémathèque Suisse • le Cinéma Suisse

SOUTIEN PARTENARIAT AFCAE PATRIMOINE REPERTOIRE LES ASCENSIONS DE WERNER moyens métrages de Werner Herzog 1h15 • 1977 et 1984 | Potemkine Films • 3 décembre 2014 (Inédits en France)

Document édité par le distributeur | Site du distributeur ici Contacts : Potemkine Films | mathieu@potemkine.fr | 01 40 18 011 85

LA SOUFRIÈRE (1977)

En 1976, Herzog se rend en Guadeloupe alors que le volcan de La Soufrière menace d'entrer en éruption. D'après les sismographes, s'annonce une catastrophe inévitable dont la puissance pourrait être équivalente à celle de cinq bombes atomiques. 75000 habitants sont alors évacués de Basse-Terre. Herzog part à la rencontre d’une poignée d’habitants qui ont choisi de rester, au péril de leur vie.

[…] Herzog plante une caméra à 35 kilomètres du volcan afin qu'elle soit à l'abri de l'explosion, son déclenchement devant intervenir automatiquement lorsque celle-ci aura lieu (…) avec dans l’idée que si le volcan explose, ils filmeront (…) et enterreront la pellicule afin qu’elle puisse devenir un outil à destination des archéologues du futur. Cette idée pour le moins saugrenue témoigne d'une idée qui court tout au long de son geste documentaire : celle de filmer non pas pour ses contemporains mais pour les générations futures. Plusieurs de ses films sont ainsi fabriqués comme s'ils étaient vus par des hommes venant du futur ou d'une autre planète, instaurant par là un dialogue entre notre époque et le devenir de l'humanité. Une nouvelle façon pour le cinéaste de relativiser l'importance de nos existences, de marquer leur côté éphémère au regard de l'infini de l'univers. [...] On a souvent relevé à propos de ce film la folie d’Herzog et son goût du danger. Il est vrai que le danger, la peur sont des choses qui intéressent énormément le cinéaste. On pense aux médecins volants de l'Afrique de l'Est, à Dieter Dangler (Little Dieter Needs to Fly), Juliane Koepke (Les Ailes de l'espoir), Timothy Treadwell (Grizzly Man) et bien d'autres protagonistes de ses documentaires qui doivent faire face à des événements dangereux, des environnements hostiles ou des situations extrêmes. Ce n’est pas l'exploit qui intéresse Herzog dans ces histoires, mais la façon dont elles lui permettent de mieux comprendre l'homme. Observer comment un être humain réagit à la tension, à la peur, au danger, à l'imminence de la mort dévoile énormément de choses sur la façon dont il appréhende le monde et la vie . Le quotidien ne permet pas de saisir vraiment quel est notre rapport intime à l'existence et c’est en se confrontant à sa finitude que ce rapport se révèle en partie. […] Olivier Bitoun • DVDClassik ici

GASHERBRUM, LA MONTAGNE LUMINEUSE (1984)

En juin 1984, les alpinistes Reinhold Messner et Hans Kammerlander, entreprennent l'ascension de deux sommets de l'Himalaya culminant à plus de 8000 mètres : Gasherbrum I et II. Si Messner a déjà réussi ces deux ascensions, c’est un exploit inédit d’enchaîner les deux pics sans retour au camp de base, sans radio ni oxygène. Au cours de cette expédition, Herzog dessine le portrait de ces deux alpinistes qui repoussent leurs limites, pour « simplement marcher jusqu’au bout du monde… »

[…] Herzog ne filme donc pas l’ascension [...] très peu d’informations filtrent donc de l’exploit des deux alpinistes. Herzog ne s’est pas embarqué à leur côté pour graver sur pellicule un évènement historique de l’alpinisme. Ce qui l’intéresse, c’est filmer l’acharnement des deux alpinistes, essayer de comprendre ce qui les pousse à aller toujours plus loin. Il veut saisir un peu de ce sentiment qui s’empare d’eux lorsqu’ils vivent quelque chose d’unique, de grandiose, cette sensation fugitive de se sentir pleinement vivre. […] Si la figure de Messner et le pari qu’il s’est fixé intéressent le cinéaste, ce n'est en réalité qu'une surface, le véritable cœur du film étant cette interrogation qui guide Herzog depuis ses premiers films. Le cinéaste dévie ainsi de la route toute tracée de l’hagiographie pour poursuivre son questionnement sur l'homme : il met ainsi en scène une nouvelle fois son besoin d'évasion, traquant ces images d’élévations dont l'humanité ne cesse de se nourrir, ce fantasme de liberté qui est une manière d'échapper – au moins en pensée - au poids de l'existence terrestre. […] Olivier Bitoun • DVDClassik ici


SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC PANIQUE CHEZ LES JOUETS Programme de 3 courts métrages • 42' • Dès 6-7ans

Gebeka • 26 novembre 2014

Edition d'un documenta AFCAE | Site distributeur ici

PANIQUE AU VILLAGE : LA BÛCHE DE NOËL de Vincent Patar et Stéphane Aubier Belgique / France • 2013 • 26' Indien et Cowboy sont très enthousiastes à l'idée de célébrer Noël et se comportent comme des petits fous. Hélas, dans toute cette excitation, ils détruisent par mégarde la bûche que préparait Cheval ! Ce dernier, hors de lui, annule les cadeaux commandés au Père Noël. Les deux compères vont alors tout faire pour réparer leur bêtise et se faire pardonner...

MACROPOLIS de Joel Simon Royaume-Uni / Irlande du Nord • 2012 • 8'

Deux jouets, produits en série, sont éjectés du camion de livraison devant les amener au magasin... Les deux objets prennent alors vie et vont tout faire pour rejoindre leurs amis restés dans la cargaison.

LE PETIT DRAGON de Bruno Collet France • 2009 • 8'

Trente-cinq ans après la disparition de Bruce Lee, son âme se réincarne dans le corps d'une petite poupée à son effigie. Avec assurance, le jouet en caoutchouc part à la découverte du monde hors d'échelle qui l'entoure.

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DE LA NEIGE POUR NOËL de Rasmus A. Sivertsen Norvège • 1H16 • Animation • dès 4 ans

Les Films du Préau • 26 novembre 2014

Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Entretien avec le réalisateur sur Cineuropa ici Noël arrive à grands pas, Solan et Ludvig souhaitent par-dessus tout que la neige soit au rendez-vous. Hélas, elle ne tombe pas ! Alors, leur ami Féodor décide de fabriquer un canon à neige ultra-puissant. Mais lorsque le directeur du journal local s’en empare, Solan et Ludvig doivent prendre les choses en main pour éviter la catastrophe…

[…] Le scénario de De la Neige pour Noël est une adaptation du livre écrit en 2008 par Harald Sommerin Simmonaes Solan og Ludvigs jul (Solan and Ludvig celebrate Christmas) inspiré par l’univers célèbre de Kjell Aukrust. « Il m’a fallu trois ans pour faire ce film. Un an pour créer une histoire captivante avec le co-scénariste Karsten Fullu ; un an pour faire un brouillon de film avec les dessins, équilibrer les séquences, et peaufiner la cohérence ; et encore un an pour faire l’animation à proprement parler, avec le choix des éclairages et des musiques si importants pour créer une ambiance de Noël » explique le réalisateur. L’animation n’a pas été réalisée par ordinateur mais image par image, comme dans le film de 1975. Pour Rasmus A. Sivertsen, la question du choix entre les deux techniques ne se posait même pas : seule l’animation avec des marionnettes pouvait être fidèle à l’univers d’Aukrust. […] Extrait du dossier de presse

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LE CHANT DE LA MER de Tomm Moore France / Irlande • 1H33 • 2014 • animation • dès 5/6 ans

Haut et court • 10 décembre 2014

Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Ben et Maïna vivent avec leur père tout en haut d’un phare sur une petite île. Pour les protéger des dangers de la mer, leur grand-mère les emmène vivre à la ville. Ben découvre alors que sa petite soeur est une Selkie, une fée de la mer dont le chant peut délivrer les êtres magiques du sort que leur a jeté la Sorcière aux hiboux. Au cours d’un fantastique voyage, Ben et Maïna vont devoir affronter peurs et dangers, et combattre la sorcière pour aider les êtres magiques à retrouver leur pouvoir.

« […] Le style graphique du Chant de la mer est dans la lignée de celui de Brendan et le secret de Kells. Une de mes grandes influences a été Le Petit prince et le dragon à huit têtes, un film produit par la Tōei Animation et réalisé en 1963 par Yugo Serikawa. Le travail du peintre paysagiste irlandais Paul Henry (1877-1958) est l’une des références picturales pour sa lumière, mais des artistes plus contemporains comme Klee, Kandinsky ou Basquiat sont également des sources d’inspiration. Le site archéologique de Newgrange (...) où l’on peut observer sur certaines pierres des tracés rupestres, lignes parallèles ou radiales, ont beaucoup inspiré le design du film. Ces formes circulaires souvent présentes sur d’autres mégalithes en Irlande, m’impressionnent et cette récurrence graphique se retrouve dans Le Chant de la mer. Nous avons joué de ce motif pour signifier parfois un sentiment de bien-être et de protection, parfois un sentiment d’angoisse, d’emprisonnement et de piège. (...) Les légendes celtiques des Selkies, de Mananann Mac Lir, le dieu de la mer, les récits des Chanaki irlandais, que nous avons adaptés et transposés, sont les sources d’inspirations du récit du Chant de la mer. » Tomm Moore (dossier de presse)


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