Communiqué 2015 | N°02

Page 1

L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°02 Vendredi 13 février 2015 p.1 > Soutien ACOR / GNCR p.2 > Soutiens GNCR p.3 > Soutiens GNCR, recommandation GNCR p.4 > Soutien ACID/GNCR, Soutien ACID/recommandation GNCR p.5 > Soutiens AFCAE Actions/Promotion p.6 > Soutien AFCAE Jeune Public / Infos distributeur

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

SOUTIEN ACOR / SOUTIEN GNCR A LA FOLIE de Wang Bing documentaire • Chine • 2013 • 3H47

Les Acacias • 11 mars 2015

Mostra de Venise 2013 | Festival de Toronto 2013 | Festival des 3 Continents 2013 : Montgolfière d'argent | FIDMarseille 2014 |

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Site de l'ACOR sur A la folie ici | Sur l'oeuvre de Wang Bing ici | Site du distributeur ici | Soutien Documentaire sur Grand Ecran Plongée dans une institution psychiatrique isolée du Sud-Ouest de la Chine, et l’infernal quotidien des patients, filmés au plus près par la caméra démunie et puissante de Wang Bing. Une expérience radicale sur les moments de grâce qui surgissent dans les conditions les plus extrêmes.

DANS LE CADRE DU SOUTIEN AU FILM A LA FOLIE, > l'ACOR a demandé à plusieurs critiques d'écrire ou de s'entretenir sur le film : • Texte d'Emmanuel Burdeau (Médiapart) en ligne ici • Texte de Arnaud Hée (Critikat, Images documentaires...) en ligne ici > Poursuite de la réflexion sur le travail de Wang Bing avec Alain Bergala (la transcription de l'entretien sera disponible prochainement sur le site de l'ACOR) > La rencontre en présence de Emmanuel Burdeau et Arnaud Hée, qui s'est tenue à Premiers plans le 16 janvier dernier, est en cours de transcription ; elle sera mise en ligne prochainement sur le site de l'ACOR. > Lors de cette même rencontre à Angers, OHNK Production a réalisé un entretien filmé avec Emmanuel Burdeau : • Une version courte (2.52') à programmer plutôt en avant-programme ou comme bande-annonce. Lien viméo : https://vimeo.com/118043892 • Une version longue (12.33') plutôt à programmer après le film. Lien viméo : https://vimeo.com/117255656 Ces liens peuvent être embarqués sur les sites et facebooks des salles de cinémas. => Pour recevoir gratuitement le lien de téléchargement, merci d'envoyer un mail à contact@lacor.info

[…] Il y a une verticalité de Wang Bing. Ses films rendent sensible une protestation têtue, une persévérance muette de l’homme à avancer, coûte que coûte, fût-ce pour aller nulle part et en dépit d’une Histoire qui semble vouloir le mettre sur la touche, voire lui nier tout destin. Il y a également une horizontalité. C’est une dimension de ce cinéma qu’on connaît moins mais qui est tout aussi essentielle. Et tout aussi combative, par la puissance d’un très profond paradoxe qu’on va essayer d’expliciter. Il existe chez Wang Bing toute une théorie d’allongés. Cette figure a sa place dans tous les films — pensons seulement à la salle de repos, dans L’Argent du charbon —, mais elle n’a jamais été si abondante, ni si variée que dans À la folie. S’il est un documentaire qui mérite d’être qualifié d’embedded, c’est celui-là. […] Depuis À l’Ouest des Rails, l’art du cinéaste chinois vise à isoler des postures et des manières situées hors du partage entre l’actif et le passif, le labeur et le loisir, le désœuvrement et l’œuvre. L’homme de Wang Bing ne travaille plus. Il est au chômage, il est enfermé, il s’est retiré loin du monde marchand… Il ne travaille plus et pourtant il s’affaire sans cesse. Et dans cet affairement les gestes utiles, ceux qu’il accomplit pour assurer sa subsistance, sont impossibles à distinguer des inutiles, ceux qui tiennent de la manie, de l’habitude, du hasard ou, qui sait, de la folie. Les personnages de Wang Bing ne sont donc pas seulement des improductifs, par force ou par choix, par malédiction ou par bonheur. Ce sont des personnages pour qui la distribution du productif et de l’improductif a perdu son sens. […] Emmanuel Burdeau • extraits de « In Bed with Wang Bing »

[…] La beauté du cinéma de Wang Bing tient dans cette circulation entre le(s) filmé(s) et le filmeur, qui nous est transmise physiquement, et qui se prolonge par une possible projection d'affects – Les Trois sœurs du Yunnan n'est-il pas une sorte de mélodrame dickensien, et À la folie un film d'amour, dont le titre original, Feng ai, n'est autre que « L'Amour fou » ? L'expérience procurée par la vision des films du cinéaste est ainsi de l'ordre de la transmission du déplacement, au sens physique, mais également comme ce trajet vers une intériorité. Peut-être encore davantage que d'autres films en raison de la situation de son action (un asile psychiatrique), À la folie pourra poser les traditionnelles questions éthiques attachées au documentaire, notamment celle de la « juste distance » (…) Il advient aussi que son positionnement à la fois sympathique et empathique le détourne d'une quelconque condescendance autosatisfaite. [...]. Arnaud Hée • extrait de «L'Homme qui(pour)suit l'humain »


SOUTIENS GNCR L'ABRI de Fernand Melgar Suisse • 2014 • 1H41 | Dissidenz Distribution • 4 mars 2015 Festival de Locarno 2014 | Festival du Film d’Amiens 2014 : Prix de la Mise en Scène

Edition d'un document co-réalisé par le GNCR et le distributeur Site du distributeur ici Interview (écrit) du réalisateur sur www.clap.ch ici Un hiver au coeur d’un hébergement d’urgence pour sans-abris à Lausanne. A la porte de ce souterrain méconnu se déroule chaque soir le même rituel d’entrée qui donne lieu à des bousculades parfois violentes. Le personnel a la lourde tâche de « trier les pauvres » : femmes et enfants d’abord, hommes ensuite –de tous horizons, et de plus en plus d’Europe… Alors que la capacité totale de l’abri est de 100 places, seuls 50 « élus » seront admis à l’intérieur et auront droit à un repas chaud et à un lit. Les autres savent que la nuit va être longue.

[…] L'Abri parle de nouveau des immigrés, mais cette fois-ci, il s'agit principalement d'Européens, de ces citoyens dits “de seconde zone” qui passent souvent inaperçus – surtout dans un pays comme la Suisse, hélas souvent aveuglée par sa propre richesse. Là, Fernand Melgar a suivi tous les jours pendant trois mois un groupe d’immigrés en situation précaire, pour instaurer un climat de confiance entre eux et lui avant de faire son film. L’Abri nous plonge au cœur d’un centre d’accueil d’urgence pour sans-abris de Lausanne où, chaque soir, des hommes et des femmes meurtris par le froid mordant viennent chercher refuge. Et chaque soir, les gardiens impuissants se voient dans l'obligation d'obéir au même terrible rituel : celui de choisir les quelques élus qui pourront accéder au "bunker" (comme l’appellent communément les immigrés eux-mêmes), et ainsi recevoir un plat chaud et un lit. Melgar filme ces personnes marginalisées, ces êtres humains qui cherchent simplement à s’en sortir, avec le même respect qui a toujours caractérisé ses films. En montrant des rituels quotidiens (faire son lit, beurrer une tartine...) pour nous évidents, mais tellement précieux quand la précarité prend le dessus, Melgar nous rapproche de ces hommes de l’ombre qui maintiennent leur dignité et s’accrochent à leur humanité, coûte que coûte. Évitant un paternalisme inutile pour miser au contraire sur la capacité du cinéma à “ouvrir des fenêtres sur le monde”, L’Abri nous place face à la défaite, celle d’une société entière incapable de se lier avec l’Autre, d'une société terrorisée qui ne voit pas d’autre solution que de construire des murs – des parois certes protectrices, mais aussi isolantes, qui risquent de se muer en prison. Le cinéma de Melgar est, comme il le définit lui-même, un cinéma de l’inquiétude, de la mauvaise conscience, un cinéma qui nous place face à l’éternel dilemme du vivre-ensemble et de la dangereuse tendance à la marginalisation. Quand la Suisse ferme ses portes, Fernand Melgar ouvre avec son film, sans colère, simplement, des fenêtres. Manifestement, il espère que son pays sera capable de dégainer de nouveau cette arme qui le caractérise depuis toujours : celle de l’autocritique. Giorgia Del Don • Cineuropa ici

TU DORS NICOLE de Stéphane Lafleur

Canada • 2014 • 1H33 • avec Julianne Côté, Catherine St-Laurent, Marc-André Grondin, Francis La Haye | Quinzaine des Réalisateurs 2015 | Les Acacias • 18 mars 2015

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Site du distributeur ici Profitant de la maison familiale en l’absence de ses parents, Nicole passe paisiblement l'été de ses 22 ans en compagnie de sa meilleure amie Véronique. Alors que leurs vacances s’annoncent sans surprise, le frère aîné de Nicole débarque avec son groupe de musique pour enregistrer un album. Leur présence envahissante vient rapidement ébranler la relation entre les deux amies. L'été prend alors une autre tournure, marqué par la canicule, l'insomnie grandissante de Nicole. Tu dors Nicole observe avec humour le début de l’âge adulte et son lot de possibles.

[…] Dans ce troisième film, Stéphane Lafleur nous transporte dans une ambiance, l’été en banlieue, et un sujet : la vingtaine, entre jeunesse et âge adulte. L’atmosphère estivale participe activement à la narration, afin de décrire un âge trouble, coincé entre les dernières frasques adolescentes, et un avenir dénué de sens. Le choix du noir et blanc prend son sens, permettant une meilleure expression de toute sensation liée à la chaleur. Il suffit d’un oreiller retourné dans la nuit pour nous ramener à nos propres souvenirs. Ainsi le fond et la forme se répondent harmonieusement, et témoignent de la maîtrise de Stéphane Lafleur à la réalisation. Le metteur en scène choisit la poésie plutôt que le roman. Il nourrit et densifie le malaise de Nicole d’impressions et de situations, au lieu de tomber dans les explications et résorber la crise identitaire. Ce qui offre au bout, une signature pertinente, et surtout un film aussi singulier qu’enchanteur. [...] De Stéphane Lafleur nous connaissions déjà les cadres larges et aérés, les personnages mutiques, la dérision mêlée d’amertume. Ces éléments se retrouvent dans Tu dors Nicole, sublimés par la fraicheur de cette jeunesse, et la luminosité de la saison. Grâce à ce savant mélange des tons, Stéphane Lafleur réussit à porter un regard mélancolique sans être passéiste, et ajoute une bonne dose d’ironie aux problèmes somme toute relatifs de cette jeune fille issue de la middle class. [...] Finalement, le rêve éveillé de Nicole se révèle surtout dans les touches de « réalisme magique » (mots du réalisateur) insufflées. Les décalages de Stéphane Lafleur sont osés, ils sont grands. Cette magie ne se dissocie pas mais vient s’ajouter à la réalité et lui donner plus de sens. Nous suivons les vagabondages de Nicole, qui ne dort pas, mais ne semble pas non plus vouloir s’éveiller pour de bon. Anne Castelain • Cinemaniak ici

Prochains soutiens GNCR (présentés dans le prochain communiqué): UN PIGEON PERCHÉ SUR UNE BRANCHE PHILOSOPHAIT SUR L'EXISTENCE de Roy Andersson (Les Films du Losange • 29 avril 2015) | THE LOOK OF SILENCE de Joshua Oppenheimer (Why Not Distribution • juin 2015)


GENTE DE BIEN de Franco Lolli

Colombie/France • 2014 • 1H26 • avec Brayan Santamaria, Alejandra Borrejo, Carlos Fernando Perez | Semaine de la Critique 2014 | Ad Vitam • 18 mars 2015

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici • Dossier pédagogique bientôt disponible sur Zéro de Conduite • Boris Henry, intervenant pédagogique (au Festival Ciné Junior notamment), peut intervenir sur le film partout en France (henry.boris@free.fr) Eric, 10 ans, se retrouve à vivricie du jour au lendemain avec Gabriel, son père qu’il connaît à peine. Voyant que l’homme a du mal à construire une relation avec son fils et à subvenir à leurs besoins, Maria Isabel, la femme pour laquelle Gabriel travaille comme menuisier, décide de prendre l’enfant sous son aile.

« En français comme en colombien, l'expression Gente de bien a deux significations différentes : les personnes qui font le bien et ceux de bonne famille, qui possèdent des biens matériels. Mon film joue sur cette confusion. D'un côté cette femme qui pense faire une bonne action en enlevant un fils à son père, de l'autre cet enfant qui intègre le temps d'un été une classe sociale supérieure à la sienne. Ce dernier point est à la base de Gente de bien, mais je voulais montrer la lutte des classes sous l'angle de l'intime. A mes yeux, c'est avant tout un film sur la famille. Même si je me suis rendu compte en l'écrivant que je faisais une connexion étrange, inconsciente, entre les rapports de famille et ceux d'argent : la question de l'abandon est pour moi liée à celle de basculer d'une classe à une autre. Gente de bien est imprégné par l'idée de fable morale. Ce film tient d'ailleurs beaucoup d'un conte de Noël. Même si c'est un film pour adultes, il est beaucoup construit sur les impressions qui me restent de souvenirs d'enfance, renoue avec les contes qu'on me racontait quand j'étais petit. C'est peut-être ce qui a mené aussi à ma vision des personnages, malgré tout bienveillante, même si leurs actions peuvent être dramatiques. Je n'aime pas les films où les réalisateurs n'aiment pas leurs personnages. Même s'ils ne sont pas toujours à leur avantage, je tiens à les filmer avec amour. Dans Gente de bien, il n'y a ni victime ni bourreau mais des gens qui font ce qu'ils peuvent. » Propos recueillis par Alex Masson ici

LA SAPIENZA d'Eugène Green

France • 2014 • 1H44 • avec Fabrizio Rongione, Christelle Prot Landman, Ludovico Succio, Arianna Nastro | Bodega Films • 25 mars 2015

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Entretien vidéo avec Eugène Green (imagedeville.org) ici À 50 ans, Alexandre a derrière lui une brillante carrière d’architecte. En proie à des doutes sur le sens de son travail et sur son mariage, il part en Italie accompagné de sa femme, avec le projet d’écrire un texte qu’il médite depuis longtemps sur l’architecte baroque Francesco Borromini. En arrivant à Stresa, sur les rives du Lac Majeur, ils font la rencontre de jeunes frère et soeur, qui donneront un tout autre tour à cette échappée italienne.

Philosophique, poétique et hors du temps même s’il est ancré dans le temps présent, le film La Sapienza raconte ce que le hasard peut faire aux relations humaines désabusées. Présenté en première québécoise au Festival du nouveau cinéma, ce plus récent long-métrage d’Eugène Green, La Sapienza jette un éclairage différent sur l’art et sur la quête de soi. Alexandre Schmidt (Fabrizio Rongione) est un architecte de talent, primé pour son travail rigoureux et à qui on offre souvent d’enseigner son art aux jeunes architectes en devenir, chose qu’il a toujours refusée. Mais l’homme, visiblement malheureux, semble avoir perdu la flamme professionnelle. Son couple bat également de l’aile et il souffre d’une relation qui est purement fonctionnelle et dénuée de chaleur. Désabusé, il part en quête d’un renouveau artistique et spirituel en retournant à ses sources d’antan. En vue d’en faire un ouvrage, il va s’inspirer de de l’architecture baroque de Francesco Borromini. Sa conjointe Aliénor (Christelle Prot) l’accompagne en voyage en Italie, espérant peut-être combler à la fois le vide entre eux et celui de sa propre existence. (...) Le couple rencontre par hasard deux jeunes adolescents, Goffredo (Ludovico Succio) qui entreprendra sous peu des études d’architecture à Venise et sa soeur Lavinia (Arianna Nastro), que la maladie a fragilisée. Cette rencontre change quelque peu leurs plans. Aliénor propose à Goffredo d’accompagner Alexandre dans son voyage de recherche tandis qu’elle passe une partie de ses journées à discuter avec Lavinia. À contrecœur, Alexandre sert de guide à Goffredo, mais au final, il apprendra beaucoup de son court périple avec l’adolescent qui va remettre la lumière au centre de son architecture et de sa vie. La Sapienza tire son nom d’une église du XVIIe siècle, Sant’Ivo alla Sapienza de l’architecte Borromini, mais également d’un mot dont les contemporains ont désappris le sens, la « sapience » : la connaissance qui mène à la sagesse. Et c’est exactement ce dont il est question dans le film. La sagesse ne s’acquiert qu’avec la connaissance : celle des éléments qui nous entourent, la connaissance de l’autre, mais aussi la connaissance de soi. En ce sens, La Sapienza porte sur les révélations qui changent la vie, sur la façon, parfois inconsciente, de retrouver un équilibre perdu, sur le hasard, sur les fardeaux que nous portons tous, sur les sentiments étiolés et sur l’apprentissage. [...] Émilie Plante ici

RECOMMANDATION GNCR UN SORT POUR ÉLOIGNER LES TÉNÈBRES de Ben Rivers et Ben Russell France/Estonie • 2013 • Documentaire •1H38 | Zootrope films • 18 mars 2015 Festival de Locarno | Festival de Toronto | Festival du Nouveau Cinéma de Montréal | Festival de Turin : Meilleur Documentaire | Festival de Rotterdam | Cinéma du Réel ...

Site du distributeur ici Un homme intègre une communauté libertaire dans une petite île d’Estonie. Il s’isole ensuite en pleine Finlande septentrionale où il décide de vivre en ermite. Et devient enfin le chanteur d’un groupe de black-métal néo-païen en Norvège. Une expérience utopique, sonique et transcendante sur les trois moments de la vie d’un homme.

Le film, coréalisé par les artistes Ben Rivers et Ben Russell, peut se lire comme une proposition radicale : créer une utopie au présent. Il se situe à la frontière de la fiction et de la non-fiction. À la fois témoignage, expérience en soi et enquête dans la transcendance, il envisage le cinéma comme un lieu de transformation.


SOUTIEN ACID / SOUTIEN GNCR REVOLUTION ZEDNJ de Tariq Teguia

France / Algérie / Liban / Qatar • 2013 • 2H13 avec Fethi Gares, Diyanna Sabri, Ahmed Hafez, Wassim Mohammed Ajawi, John W. Peake | Zendj • 11 mars 2015 États généraux du documentaire Lussas 2014 | Entrevues, Belfort 2013 : Grand Prix Jeanine Bazin | Écrans Documentaires 2014

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Plus d'infos sur le site du distributeur ici | sur le site de l'ACID ici Contact distribution : Annabel Thomas | 06 12 51 59 90 | annabelthomas@yahoo.fr Programmation : Marion Pasquier | 06 79 21 84 67 | mpasquier.prog@gmail.com Ibn Battutâ est journaliste dans un quotidien algérien. Un banal reportage sur des affrontements communautaires dans le Sud algérien le conduit imperceptiblement sur les traces de révoltes oubliées du 8e au 9e siècle sous le Califat abbaside en Irak. Pour les besoins de son investigation il se rend à Beyrouth, ville qui incarna toutes les luttes et les espoirs du Monde arabe…

Texte de Diego Governatori, cinéaste membre de l’ACID Alors qu’il couvre un reportage en tant que journaliste dans le Sud de l’Algérie, Ibn Battuta est amené à poursuivre son enquête à Beyrouth. Commence dès lors pour lui une quête initiatique qui le conduit sur les traces de la révolte des Zendj, ces esclaves noirs qui, au 9ème siècle en Irak, s’insurgèrent contre le pouvoir du califat Abbasside. En parcourant les territoires depuis l’Algérie jusqu’en Grèce en passant par le Liban, Tariq Teguia cartographie les luttes d’hier et d’aujourd’hui comme autant de lignes de fuite, de voies de traverse, de sillons clandestins, d’impasses, mais aussi d’allants et d’espoirs. Le spectateur est à la fois le témoin et l’arpenteur d’un récit hypnotique et visionnaire, jalonné par la circulation de l’argent et le soulèvement des hommes, où l’amour et la mort s’entremêlent sous l’assourdissant vacarme du monde. Au-delà de sa remarquable maîtrise plastique, le film invite à la réflexion autant qu’à la contemplation, faisant de sa mise en scène complexe et ludique un écran où se projettent tantôt l’Histoire, tantôt l’imaginaire, invitant l’esprit à de multiples interprétations . Revolution Zendj dissèque nos croyances sous le prisme d’une mondialisation chaque jour grandissante, et s’impose comme une sidérante archéologie du vivant. Confusions des temps et des espaces, dissémination des traces et recomposition des ruines, le film ne cesse de se déployer pour interroger, ressentir, questionner d’où l’on vient, qui nous sommes, et où l’on va. Cette ambition se dessine dans la trajectoire même du personnage principal qui doit remonter le cours du temps jusqu’à sa source pour espérer saisir l’état du monde contemporain, et appréhender celui qui vient. Ce magistral retour vers le futur émeut autant qu’il trouble, et son cri résonne fort : résister, encore et toujours. Persister dans la lutte.

SOUTIEN ACID / recommandation GNCR LA DUCHESSE DE VARSOVIE de Joseph Morder France • 2014 • 1H26 • avec Andy Gillet et Alexandra Stewart

Epicentre films • 25 février 2015

Edition d'un document d'accompagnement ACID Plus d'infos sur le site du distributeur ici | de l'ACID ici Valentin est un jeune peintre qui vit dans le monde imaginaire de ses tableaux. Lorsqu’il retrouve sa grand-mère Nina, une émigrée juive polonaise dont il se sent très proche, il lui confie son manque d’inspiration et sa solitude. Au fil de ces quelques jours passés ensemble dans un Paris rêvé, Valentin exprime de plus en plus le besoin de connaître le passé que Nina a toujours cherché à dissimuler...

Dire l’horreur irreprésentable avec la palette du marchand de couleurs et la légèreté d’une comédie musicale : c’est le pari impossible que Morder réussit à tenir dans ce film inclassable, grave et jubilatoire, en prenant des risques esthétiques insensés et en s’appuyant sur un formidable duo d’acteurs. Dans la filmographie hors norme de Joseph Morder, aussi protéiforme qu’abondante, le journal filmé tenu depuis 1967 constitue un axe central, un tronc qui se ramifie aussi bien en courts qu’en longs métrages pour le cinéma (El Cantor) ou la télévision (Romamor), en documentaires qu’en autofictions (Mémoires d’un juif tropical ; J’aimerais partager le printemps avec quelqu’un). Qualifié par le cinéaste lui-même de film hollywoodien, tant pour ses choix esthétiques qu’en raison d’un confort de production inaccoutumé, La Duchesse de Varsovie s’inscrit bien dans le prolongement de cette œuvre très cohérente où l’histoire personnelle et familiale, fut-elle douloureuse, est revisitée, réinventée, sous le signe d’un romanesque de pacotille revendiquée et se pare volontiers des atours de la frivolité. C’est donc en ouvrant la boite du marchand de couleurs, en s’inscrivant dans l’héritage de Minelli ( Gigi) ou de Demy que Morder aborde ici le thème de la déportation et de la Shoah qui étaient déjà au coeur du documentaires Mes sept mères (1999). Pour lui, comme pour Lanzman, l’évocation de l’irreprésentable ne peut passer que par le récit du rescapé qui prend ici la forme de la lecture d’un témoignage écrit puis oublié mais dont l’exhumation, si douloureuse fût-elle, est nécessaire pour permettre à Valentin, le petit fils coupé d’une histoire familialle qu’on lui a obstinément cachée, de se libérer de la paralysante mélancolie qu’il étourdit dans des soirées en boite (le désir !), de l’indécision velléitaire de celui qui ne sait trop d’où il vient ni qui il est. [...] Au delà de la formidable et jubilatoire prise de risque esthétique, le bonheur dispensé par le film de Morder repose aussi sur deux magnifiques acteurs : Alexandra Stewart dont l’élégance qu’on a pu trouver ailleurs un peu froide devient ici l’expression bouleversante d’une légèreté conquise de haute lutte, en dépit de tout, et Andy Gillet qui réussit à faire de sa trop parfaite beauté l’aveu d’une faiblesse, d’une fragilité. C’est aussi grâce à eux que cette Duchesse, prodige d’audace tranquille et de simplicité sophistiquée, se hisse comme sans efforts à la hauteur de ses modèles revendiqués (Ophuls, Demy, Minelli) et atteint une grâce par définition fragile mais d’autant plus renversante. Claude Rieffel • www.avoir-alire.com ici


SOUTIENS AFCAE ACTIONS / PROMOTION CHELLI (Next to Her) de Asaf Korman Israël • 2014 • 1H30 • avec Liron Ben Shlush , Dana Ivgy , Yaakov Daniel Zada Quinzaine des réalisateurs 2014 | Potemkine films • 4 mars 2015

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Chelli et Gabby sont sœurs et s’aiment follement. Chelli s’occupe seule de Gabby qui est handicapée mentale. L’arrivée d’un homme – Zohar – dans la vie de Chelli fait naître un trio singulier, où les frontières entre protection, sacrifice et amour vont être brisées.

[…] Monteur émérite (de Keren Yedaya notamment) et auteur de plusieurs courts métrages dont Death of Shula (...), Asaf Korman a réalisé son premier long métrage, « un film né de l’amour » dit-il. Car il s’est associé à Liron Ben-Shlush (...) l’actrice de ses précédents films, sa coscénariste, sa femme et la mère de son enfant. Il faut d’emblée saluer la performance de tous les acteurs qui portent le film, déjà servi par un beau scénario tout en finesse. Le canevas est simple, les relations entre les personnages ne le sont pas. Korman parvient parfaitement à dépeindre la dépendance mutuelle, presque incestueuse, qui s’est installée entre les deux sœurs dans un intense huis clos. Car si Gaby a besoin de Chelli pour se laver, s’habiller et se nourrir, Chelli a inconsciemment besoin de Gaby pour se sentir utile, pour se sentir vivre tout simplement. […] Elle l’étouffe de son constant amour comme le témoignent les plans à répétition des deux sœurs dans le lit, enlacées comme deux amantes, ou leurs corps entremêlés dans le bain qu’elles prennent encore ensemble. Trop absorbée par ce quotidien, elle ne réussit pas à se laisser porter par l’amour de Zohar, bienveillant envers Gaby mais inquiet envers leur relation qu’il devine malsaine. Korman les filme au plus près de leur visage, évoluant dans cet étouffant deux-pièces, coincés dans des encadrements de porte et formant un trio des plus étranges dans une mise en scène parfaitement maîtrisée (…) Une sourde violence mêlée à beaucoup d’humanité émanent de ce portrait émouvant de l’ambivalence de l’amour familial et du sacrifice impliqué dans le dévouement de toute une vie. Eva Markovits • critikat.com ici

CROSSWIND (la Croisée des vents) de Martti Helde Estonie • 2014 • 1H27 • Laura Peterson, Tarmo Song, Mitr Preegel, Ingrid Isotamm Festival Premiers Plans 2015 : Grand prix du jury | ARP Sélection • 11 mars 2015

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Entretien (écrit) avec le réalisateur sur Cineuropa ici Le 14 juin 1941, les familles estoniennes sont chassées de leurs foyers, sur ordre de Staline. Erna, une jeune mère de famille, est envoyée en Sibérie avec sa petite fille, loin de son mari. Durant 15 ans, elle lui écrira pour lui raconter la peur, la faim, la solitude, sans jamais perdre l’espoir de le retrouver. Crosswind met en scène ses lettres d’une façon inédite.

Premier long-métrage du jeune réalisateur estonien, In the Crosswind revient sur une partie de l'histoire de l'Estonie qui a été rarement relayée au cinéma (voire pas du tout), notamment parce qu'il n'existe aucune archive photographique (et encore moins en vidéo), hormis des lettres de témoignages. (…) Martti Helde a ainsi rencontré des survivants, et parcouru de nombreux courriers, dont les lettres d'Erna qu'elle n'a jamais envoyées à son mari, ignorant où il se trouvait. Ces lettres lui ont permis de récolter une description très riche de leur lieu d'exil, ainsi que ses peurs, sa solitude, et cette impression du temps arrêté dans un pays loin de tout. Le réalisateur a gardé cette dernière idée en tête pour son film, en la mettant en valeur de manière inédite. Ne comportant aucun dialogue, le film est un enchaînement de lectures des lettres d'Erna (que Martti Helde a retravaillées pour son long-métrage), sublimées par une image en noir et blanc, dont les mouvements de caméra font penser à la technique du bullet time. Faute de moyens et attaché au côté « old school de la mise en scène » (Martti Helde, festival Premiers Plans), le réalisateur ne s'est servi d'aucun procédé numérique, ni effets spéciaux (...), et a aussi expliqué que pour chaque scène, il a fallu jusqu'à six mois de préparation pour une journée de tournage (qui a duré 4 ans). Décors, costumes, visages, lumière, tout devait être prêt pour que la caméra virevolte à 360°, au cœur des scènes, tout en cherchant à illustrer cette impression du temps figé. […] Caroline • intothescreen.com ici

UNE BELLE FIN de Uberto Pasolini Grande-Bretagne • 2014 • 1H27 • avec Eddie Marsan, Joanne Froggatt, Karen Drury, Andrew Buchan |

Version Originale • 15 avril 2015

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus... Jusqu'au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

[…] Mr. John May (...) est un fonctionnaire minutieux et honnête. Il n’a ni famille ni amis et vit sa petite vie monotone sans déplaisir. Son travail consiste à retrouver les proches des personnes qui meurent seules. Le plus souvent, l’enquête est vaine. Il organise alors une cérémonie funèbre et accompagne le défunt jusqu’à sa tombe. Cela n’est que le préambule de l’histoire. En dire plus serait la déflorer, alors que le film, qui ne renie pas son petit côté détective, est nourri de rebondissements. «L’idée que des funérailles puissent se passer sans membres de la famille m’a particulièrement marqué, explique le réalisateur. Je me suis demandé pourquoi, dans nos sociétés actuelles, on peut en arriver à cette situation : des personnes qui meurent seules, sans compagnie, ni amis.» La mort donc, mais pour suivre une orientation précise: qui sont, que font les vivants qui gravitent ou gravitaient autour du défunt. Qu’est-ce qui les en a éloignés. Comment se construisent les barrières qui séparent les individus. Magnifiquement interprété par un Eddie Marsan retenu mais généreux, Mr. John May symbolise tout un chacun en ce sens qu’il ne se connaît pas bien et projette sur les autres ses propres problèmes. […] Une belle fin sait tenir en haleine; les surprises s’égrènent jusqu’à la fin. Jamais désespéré, ce petit bijou sensible et poétique laisse en mémoire le sentiment d’une douce mélancolie. Geneviève Praplan ici


SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC LILLA ANNA de Per Ahlin, Lasse Persson et Alicja Björk Jaworski Suède • 2012 • 47' • avec les voix de Dominique Besnehard, Anna Tessier, Nathalie Fort • dès 3 ans

Folimage Distribution • 8 avril 2015 Programme de 6 films d’animation adaptés des histoires écrites par Inger et Lasse Sandberg, auteurs suédois de livres pour enfants. Par les créateurs de Laban le petit fantôme.

Documents à commander directement auprès du distributeur Site du distributeur ici Programmation : Isabelle Brocal | 04.75.78.48.66 | i.brocal@folimage.fr Lilla Anna découvre le monde qui l’entoure en compagnie de son oncle, un oncle aussi grand qu’elle est petite, aussi peu aventurier qu’elle-même est courageuse ! Lors de leurs aventures, ils cueillent des pommes, vont à la pêche, font du ski…

AU SECOURS ! Petite Anna et Grand Oncle entendent crier au secours ! Mais qui est-ce ? Attention à ne pas aider la mauvaise personne par erreur.

LA CABANE Petite Anna construit une cabane pour y jouer avec Grand Oncle.

LA VIEILLE MOTO Grand Oncle propose à Petite Anna d’aller chercher des glaces en moto. Mais quel bazar dans son garage !

LE GÂTEAU Grand Oncle veut faire un gâteau mais il lui manque tous les ingrédients ! Heureusement que Petite Anna est là pour l’aider.

A LA PÊCHE Petite Anna va au lac avec Grand Oncle pour lui apprendre à pêcher. Mais attraper du poisson n’est pas aussi facile que prévu !

LE SKI Il a neigé ! Petite Anna emmène Grand Oncle dehors pour une balade à skis. Mais il n’en a jamais fait !

INFO DISTRIBUTEUR VIVANT ! de Vincent Boujon France • 2014 • 1H20 | Andana films • 1er avril 2015 Etats Généraux du film documentaire de Lussas 2014 | Ouverture du Mois du film documentaire, Centre Beaubourg 2014

Plus d'infos ici Contact : Andana Films | Stephan Riguet et Gregory Betend | 04 75 94 34 67 | contact@andanafilms.com • Le réalisateur est disponible pour accompagner le film, de même que Vincent Leclercq (l'un des protagonistes du film, et militant à AIDES) et Romain (autre protagoniste qui vit à Rennes) • Le film est soutenu par AIDES Sur les terrains d’un aérodrome, cinq garçons séropositifs se retrouvent dans l’attente à la fois d’un bref instant et d’un grand moment. Ensemble, ils vont apprendre à sauter en parachute. Entre les leçons où ils sont confrontés à un nouveau langage technique, ils parlent d’amour comme jamais on n’en cause entre hommes. À mille lieues des carcans et des stéréotypes qui entourent le VIH, c’est à travers des situations cocasses et des discussions sans détour et touchantes qu’ils se dévoilent tout entiers, étalant sans pudeur leurs inquiétudes et leurs espoirs. Au cours de cette aventure humaine, la solidarité et les émotions brutes vont éclore dans la lumière vive qui baigne ce décor peu familier, encerclé par un vaste et imposant horizon. Ensemble, ils vont vivre une aventure, plonger dans l’inconnu, prendre conscience de leur fragilité, d’une mort possible, mais aussi de l’ampleur du monde et de l’intensité de la vie.

[…] Filmer ces hommes désireux de sauter en parachute permet au cinéaste de dresser le portrait juste et humain de ces combattants homosexuels laissés trop souvent dans l’ombre, ceux dont l’existence a basculé du jour au lendemain et qui, pourtant, ne renoncent jamais face à la maladie. Mais là où l’on aurait pu craindre une récolte mécanique de poignants témoignages entrecoupés de séquences qui préparent le groupe au saut, Vincent Boujon nous fait entrer corps et âme au sein du groupe, en communion avec eux. Le temps d’une heure et vingt minutes, Vincent, Mateo, Romain, Pascal et Éric finissent par être au plus proche de nous : ils s’installent à nos côtés et provoquent le rire autant qu’ils nous touchent. Face à leurs doutes, nous partageons ce malaise qui les prend aux tripes, et lorsqu’ils finissent par faire leur saut, l’adrénaline nous saisit. On se retrouve le souffle coupé. En vie, comme rarement devant un écran. Vivant !, c’est avant tout une célébration de la vie dans ce qu’elle a de plus passager. Il s’agit d’un saut dans l’inconnu, une prise de conscience de notre vulnérabilité. Inexorablement, le fait est que notre fin ne fait que s’approcher ; ce que nous en dit Boujon, c’est qu’une fois cette réalité intégrée et cette peur mise de côté, il n’appartient qu’à nous de la transfigurer. Cette simplicité assumée du propos ne nuit en rien à cette expérience cinématographique revigorante : avec Vivant !, le cinéaste évacue les prénotions concernant le VIH, et par la richesse, la tendresse et l’humour de ses personnages et de leurs échanges, parvient à nous insuffler son propre goût pour la vie. David Da Costa • UNIVERSCINÉ ⁄ Blog MÉDIAPART ici


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.