Communiqué 2015 | N°05

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°05 Jeudi 25 juin 2015 p.1 > L'ADRC au Festival international du film de la Rochelle p.2 > Soutiens GNCR p.3 > Soutiens GNCR p.4 > Soutien ACID/GNCR et soutien ACID p.5 > Soutiens ACID | AFCAE Actions / Promotion p.6 > Soutiens AFCAE Patrimoine | Soutien AFCAE Jeune public p.7 > Soutiens AFCAE Jeune public | Info distributeur

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

L'ADRC au Festival international du film de la Rochelle 2015 Journées professionnelles consacrées à la diffusion des films de répertoire en salles

organisées par l’ADRC et le Festival International du Film de La Rochelle. Programme du festival ici MERCREDI 1er JUILLET

JEUDI 2 JUILLET

9H00 • Coursive Hall Verdière | Accueil

10H00 • Olympia A TOUCH OF ZEN de KING HU

9H30 • Coursive Théâtre Verdière Rencontre professionnelle Festival Play it Again : Bilan et perspectives Organisé du 22 au 28 avril dernier par l’ADFP (Association des Distributeurs de Films de Patrimoine) qui réunit neuf sociétés de distribution indépendantes spécialisées dans la réédition de films de répertoire, le Festival Play It Again s’est déroulé dans une centaine de salles sur l’ensemble du territoire. Cette rencontre propose un premier bilan et un échange entre exploitants et distributeurs.

En présence de Solenn Rousseau (Gros Plan, Quimper), Ines Delvaux (Carlotta Films), Philippe Chevassu (Tamasa), Pascal Robin (CLAP – AFCAE), Rodolphe Lerambert (ADRC)

10H30 • Coursive Salle Bleue FANTÔMAS de Louis Feuillade Ciné-concert avec Jacques Cambra au piano À L’OMBRE DE LA GUILLOTINE - FANTÔMAS 1 JUVE CONTRE FANTÔMAS - FANTÔMAS 2

En présence du distributeur

14H15 • Coursive Grande Salle LE CONVOI DE LA PEUR de W. Friedkin Etats-Unis • 1976 • 2h02 • VOSTF • Couleurs Distribution : La Rabbia/Bac Films • 15/07/2015

Séance présentée par Samuel Blumenfeld (critique de cinéma au Monde) suivie d’une analyse du film à l’issue de la projection. En partenariat avec Les Rencontres Nationales Lycéens et Apprentis au Cinéma, le Festival International du Film de La Rochelle, La Rabbia/Bac Films et l’ADRC.

En présence du distributeur

17H00 • Préau du festival Pot offert par l'ADRC et le festival Un moment convivial pour échanger sur les films et les projets.

France • 1913 • 54’ + 62’ • N&B Distribution : Gaumont (en salles)

19H45 • Dragon 5 LA CITÉ DES DANGERS de Robert Aldrich

14H15 • Coursive Grande Salle ROCCO ET SES FRÈRES de L. Visconti

Etats-Unis • 1975 • 2h00 • VOSTF • Couleurs Distribution : Swashbuckler Films • 19/08/2015

Italie • 1960 • 2H57 • VOSTF • N&B Distribution : Les Acacias • 15/07/2015

En présence du distributeur

20H15 • Coursive Salle Bleue MAGGIE de Alexander Mackendrick Grande-Bretagne • 1953 • 1h38 • VOSTF • N&B Distribution :Tamasa Distribution • à dater

En présence du distributeur

22H00 Dragon 5 LES INNOCENTS de Jack Clayton Photos ci-dessus de haut en bas : Rocco et ses frères, A Touch of Zen, La Cité des Dangers et les Innocent. A Droite : l'Usure du temps

Taïwan • 1969 • 3h00 • VOSTF • Couleurs | Distribution : Carlotta Films • 29/07/2015

Grande Bretagne • 1961 • 1h39 • VOSTF • N&B Distribution : Théâtre du Temple • 15/07/2015

En présence du distributeur

En présence du distributeur

22H00 • Dragon 5 L'USURE DU TEMPS de Alan Parker Etats-Unis • 1981 • 2h04 • VOSTF • Couleurs Distribution : Splendor Films • Réédition : à dater

En présence du distributeur


SOUTIENS GNCR LES MILLE ET UNE NUITS de Miguel Gomes Portugal / France / Allemagne / Suisse • 2015 | Quinzaine des réalisateurs 2015

Shellac • 24 juin, 29 juillet et 26 août 2015

Document d'accompagnement édité par le distributeur | site du distributeur ici

L'INQUIET (Volume 1) | sortie le 24 juin 2015 2H05 • avec Crista Alfaiate, Adriano Luz, Américo Silva, Rogério Samora, Carloto Cotta, Fernanda Loureiro

LE DÉSOLÉ (Volume 2) | sortie le 29 juillet 2015 2H11 • avec Crista Alfaiate, Chico Chapas, Luísa Cruz, Gonçalo Waddington, Joana de Verona, Teresa Madruga

L'ENCHANTÉ (Volume 3) | sortie le 26 août 2015 2H05 • avec avec Crista Alfaiate, Américo Silva, Carloto Cotta, Jing Jing Guo, Chico Chapas, Quitério, Bernardo Alv

Les Mille et Une Nuits» : le grand road triple de Miguel Gomes Le cinéaste explore en trois volets l’état de crise du Portugal au gré d’un foisonnement poétique. Lorsque la lumière se rallume pour la troisième fois sur la salle du théâtre Croisette, un long et prodigieux voyage s’achève enfin. Un épique parcours de spectateurs, dont on peine à cerner quelque équivalent dans l’histoire du Festival, en trois temps fleuris de génies, de sorciers, de bêtes qui pensent, qui parlent ou qui pleurent. Trois scansions qui, de par l’état de fièvre et de suspension hébétée auquel nous abandonna chacune, ont en quelque sorte voilé l’expérience de tout ce que l’on a pu voir ces derniers jours de la démesure, du foisonnement organique et de l’extravagance monstre de ces Mille et Une Nuits - à Cannes, où l’on trouve toujours un film pour chasser l’autre et recouvrir l’empreinte du précédent, cela n’arrive pas si souvent. […] Anomalie. [...] par-delà les singulières modalités de son dévoilement à la Quinzaine des réalisateurs (trois projections, donc, étalées sur six jours), ses paramètres de création mêmes présentent tous les traits d’une furieuse anomalie. Après être allé quêter son financement sur la seule foi du succès de Tabou et d’une note d’intention lestée d’aucun véritable scénario, Gomes a constitué une équipe d’écriture et de tournage articulée autour d’un bureau de journalistes. Des reporters recrutés pour le temps de la production, soit une année complète de l’automne 2013 à l’été 2014, et investis de la mission de sonder le territoire et le présent le plus frémissant du Portugal en crise, soumis aux politiques d’austérité, afin d’en prélever les histoires dérisoires, tragiques ou grotesques, appelées à être absorbées, puis délirées par le film qui se tournait au fur et à mesure, à l’état d’éclats de chimères très documentés. De là résultent trois volets sous-titrés «l’Inquiet», «le Désolé» et «l’Enchanté», aux formes, couleurs et caractères changeants, et pourtant trois longs métrages qui ne font qu’un, à la fois feuilleton toxique, à la logique chambardée sans relâche, et organisme narratif mutant. Ce mode opératoire ne cadre cependant pas tout à fait avec l’histoire contée par un prologue rieur, où Gomes se met lui-même en scène fuyant le tournage d’un projet dont l’insensé le tétanise. Mais le cinéaste, qui se plaît depuis Tabou à louer les mensonges vertueux de la fiction, n’en est pas à une fable près. Aux images de la traque par son équipe de cette figure bouffonne de réalisateur en cavale, s’enlacent et se confondent déjà celles, documentaires, de deux calamités peu ou prou simultanées, contées par des flux de paroles ouvrières en fusion : le carnage social suscité par la fermeture des chantiers navals de Viana do Castelo, et la ruine de la culture apicole sous l’effet d’une infestation de guêpes asiatiques. […] Si les histoires s’enchaînent et ne se ressemblent en rien, jusque dans leur façon de s’agencer et de se relater d’un volet à l’autre (profusion pasolinogodardienne dans le premier, suite claire dans le deuxième, roman graphique dans le troisième), toutes traduisent distinctement une semblable vocation. Accommoder grisaille sociale-naturaliste et principe de réenchantement, soumettre leur principe d’intervention politique au régime du merveilleux et, ainsi, refonder tous les usages de la fiction militante avec une facétie d’enfant aux idées graves. [...] Julien Gester • Libération ici

THE LOOK OF SILENCE de Joshua Oppenheimer Danemark • documentaire • 2014 • 1H30 | Why Not Distribution • 23 septembre 2015 Festival de Venise 2014 : Grand Prix du Jury | Festival Premiers Plans d'Angers 2015 : Prix du Public & Mention spéciale du Jury

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Une famille rescapée du génocide indonésien de 1965 découvre, à travers des images tournées par Joshua Oppenheimer, la manière dont leur fils a été assassiné, ainsi que l’identité des meurtriers. Adi, le plus jeune de la fratrie né juste après les massacres, est résolu à briser le tabou du silence et de la peur. Il confronte les responsables du meurtre de son frère – une chose inimaginable dans un pays où les assassins sont encore au pouvoir.

[…] Deux ans après The Act of Killing, son ahurissant film sur le génocide impuni en Indonésie, le documentariste propose un retour sur un pan particulier de cette histoire. Dans The Act of Killing, la parole était laissée, sans aucune censure, à ces criminels de guerre, fiers et satisfaits de leurs actes. Leur liberté de ton rigolarde dévoilait une absence de culpabilité proche de la folie. Avec The Look of Silence, Oppenheimer leur propose cette fois d’écouter. D’écouter qui ? Dans un pays où les tueurs sont encore tous au gouvernement, et où il n’existe pas de contre-pouvoir, dans de villages où l’on habite parfois la porte à côté de son ancien tortionnaire, nul ne souhaite s’exprimer parmi les survivants. « Il ne s’est rien passé. Je ne suis au courant de rien », balbutie une veuve, l’œil fuyant et inquiet. C’est un homme, anonyme et pourtant omniprésent à l’image, qui va poser les questions. Son frère, accusé à tort de rébellion, avait été torturé puis tué par les militaires, et la personne qu’il rencontre aujourd’hui, sous l’œil d’Oppenheimer, est le responsable direct de ces actes. Sans aucun commentaire en voix-off ou images d’archive sur lesquels s’appuyer, The Look of Silence se base sur la pure force de cette confrontation infernale. […] D’une variété de registres et d’un esthétisme qui rappellent parfois les excellents documentaires de Rithy Panh, The Look of Silence est un film prenant et passionnant. Gregory Coutaut • Filmdeculte ici


CEMETERY OF SPLENDOUR de Apichatpong Weerasethakul

Thaïlande • 2014 • 2H02 • avec Jenjira Pongpas, Banlop Lomnoi, Jarinpattra Rueangram,... Pyramide • 2 septembre 2015 | Un Certain Regard - Festival de Cannes 2015

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune médium qui utilise ses pouvoirs pour aider les proches à communiquer avec les hommes endormis. Un jour, Jenjira trouve le journal intime de Itt, couvert d’écrits et de croquis étranges. Peut-être existe-t-il une connexion entre l’énigmatique syndrome des soldats et le site ancien mythique qui s’étend sous l’école ? La magie, la guérison, la romance et les rêves se mêlent sur la fragile route de Jenjira vers une conscience profonde d’elle-même et du monde qui l’entoure.

[...] l’artiste plasticien et cinéaste Apichatpong Weerasethakul – récipiendaire-surprise de la Palme d’or 2010 avec Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) – quoique rétrogradé cette année en section parallèle officielle, n’a pas varié d’un iota l’invitation au voyage que chacun de ses films fait au public. Une sorte de trip bouddhique dispensateur de divines langueurs, un chant poétique lent, sourd et foisonnant lancé sous les ramures de jungles psychotropes, traversé d’animaux bizarres, de maladies tropicales, de saillies érotiques, de lumières d’outre-monde. (…) Cemetery of Splendour semble vouloir nous envoyer quelques nouvelles allégoriques d’un pays qui vit sous le régime du coup d’Etat endémique depuis un demi-siècle, et qui se tient aujourd’hui encore sous la coupe d’un gouvernement légitimé par la force des armes. Esprits de rois querelleurs L’histoire est comme à l’ordinaire ténue, mais plus riches sont les fils qui s’en échappent. Soit une école transformée en hôpital de campagne. Soit un groupe de soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil entrecoupé de réveils spontanés. Soit une vieille dame bénévole, à la jambe abîmée, qui a jeté son dévolu sur l’un d’entre eux. Soit une jeune medium qui fait entrer en relation le monde des rêves de ces gisants avec le monde des vivants. En vertu de quoi il apparaît bientôt que l’hôpital est construit sur un ancien cimetière, où les esprits de rois querelleurs, continuant leur guerre, ont pris le contrôle de ceux des soldats. Telles ces lampes phosphorescentes au chromatisme changeant, baignant les dormeurs dans la nuit, il faut croire que le film d’Apichatpong Weerasethakul veut étendre sur son pays cette si douce lumière. Il faut également croire que la jambe abîmée de l’héroïne – interprétée par sa fidèle actrice et inspiratrice Jenjira Pongpas Widner – figure une sorte de carte charnelle, douloureuse et couturée, de la Thaïlande, en quête d’une urgente réparation. Jacques Mandelbaum • Le Monde ici

NI LE CIEL NI LA TERRE de Clément Cogitore

France / Belgique • 2015 • 1H40 • avec Jérémie Renier, Swann Arlaud, Marc Robert, Kevin Azaïs Diaphana • 30 septembre 2015 | Semaine de la Critique 2015

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Afghanistan 2014. A l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan. Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Une nuit, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.

L’évaporation des hommes L’exploration de réalités secrètes et parallèles, la frontière et la circulation entre le monde des morts et des vivants, disparition et réapparition : voici quelques constantes qui peuplent les courts de Clément Cogitore – Visités (2007), Parmi nous et Bielutine (2011). Le passage au format long ne change pas l’imaginaire du cinéaste, qui s’attache ici à l’idée d’évaporation des êtres – on pense bien sûr à ce sujet à L’Évaporation d’un homme de Shohei Imamura (1967) ainsi qu’à une bonne partie de la filmographie de Michelangelo Antonioni. Où sont ceux qui ont disparu ? Voilà une question aussi bête que vertigineuse, sur laquelle planche l’humanité depuis un bon moment. Aussi on sent combien Clément Cogitore fait de cette question un symptôme tenant dans une interrogation : qu’est-ce que fabriquent – concrètement, mentalement, spirituellement – ceux qui, exposés à la disparition, restent ? Fantastique ésotérique Clément Cogitore transpose ce thème dans le cadre bien particulier de la guerre, où la mort est une fidèle voisine. Antarès Bonassieu (Jérémie Renier) est à la tête d’une section cantonnée en Afghanistan, dans des confins frontaliers avec le Pakistan. Les paysages désertiques et l’écoulement du temps dans l’attente ne sont pas sans rappeler l’atmosphère du roman Le Désert des Tartares de Dino Buzzati. Sauf qu’ici le champ de vision des militaires aux aguets se peuple régulièrement de quelques présences, notamment celles des habitants du patelin voisin. Mais l’idée de présence est contredite par une mystérieuse affaire de disparition ; cela commence une nuit lorsque deux soldats s’évaporent après que l’on ait observé avec des jumelles infrarouges sur la crête en face un étrange rituel de crémation d’une brebis par les villageois. Ces événements mettent évidemment en branle les troupes, les nerfs à l’épreuve, et la tonalité verse dans un fantastique mystérieux. La quête entêtée de Bonassieu sera dès lors de retrouver ses hommes, ceci mettant à mal aussi bien le protocole militaire que la rationalité, faisant appel à des formes de mysticisme ésotérique – la croyance et la quête des uns se confondant avec celles des autres puisque des hommes d’un seigneur de guerre local ont connu le même sort. [...] Devenir spectral Le propos est pour le moins ambitieux – disons qu’il invite à la métaphysique –, et l’on apprécie qu’il entre en résonance avec de véritables propositions plastiques. C’est notamment le cas de l’appréhension des paysages (...), d’emblée saisis comme une force tellurique propice à engloutir les hommes – et il sera question d’une caverne souterraine. Aussi le film est émaillé de plans épousant le point de vue des jumelles infrarouges, dont le régime d’image semble désigner le devenir spectral de la figure humaine – élément que l’on peut considérer comme un propos plus général sur la virtualisation des existences de nos jours. Clément Cogitore impulse aussi régulièrement un élan lyrique (au sens propre avec l’utilisation de la musique), jusqu’à des formes de transe. [... ] Arnaud Hée • Critikat ici

PROCHAINS SOUTIENS GNCR ORLANDO FERITO de Vincent Dieutre (La Huit – Sd • novembre 2015) | EL ABRAZO DE LA SERPIENTE de Ciro Guerra (Diaphana • 23 décembre 2015) | THE OTHER SIDE de Roberto Minervini (Shellac • non daté) | PEACE TO US IN OUR DREAMS de Sharunas Bartas (Norte • non daté) | VOLTA A TERRA de Joao Pedro Placido (UFO Distribution • non daté • soutien ACID)


SOUTIEN ACID et GNCR LE SECRET DES AUTRES de Patrick Wang

USA • 2015 • 1H43 • avec Wendy Moniz, Trevor St. John, Oona Laurence, Jeremy Shinder, Sonya Harum, Mike Faist, Rachel Dratch, Chris Conroy | Sélection ACID • Cannes 2015

ED Distribution • 26 août 2015

Edition d'un document d'accompagnement ACID Plus d'infos sur le site de l'ACID ici The Grief of Others, la sublime surprise de l'Acid à Cannes Remarqué avec son premier film-fleuve In The Family, l’américain Patrick Wang arrive à Cannes avec un puissant mélodrame indé sur l’avortement, et la difficulté de comprendre la douleur des autres. Bouleversant. […] on retrouve tout ce qu’on avait adoré chez lui, à savoir sa capacité à parler d’un sujet potentiellement plombant avec une douceur souveraine. Pas d’hystérie chez le New-Yorkais, ni de violence physique ou de mouvements de caméra spectaculaires, mais au contraire, un goût prononcé pour le dialogue, la réflexion et le cadre. Dans ces cadres fixes rappelant parfois Ozu, aux positions souvent singulières (le visage d’une femme en gros plan dans le rétroviseur, comme suspendu au-dessus du monde matériel) se joue le drame d’une famille dont la mère, enceinte d’un enfant gravement malformé, décide de ne pas avorter - sans prévenir son mari. La souffrance générée par cette situation tient autant à celle de la perte du bébé, qu’à celle du deuil impossible, causé par l’échec du dialogue. Maelstrom émotionnel « Est-ce que je suis quelqu’un de bien ? » demandera la mère à sa propre génitrice dans une scène terrible. L’enjeu du film tient dans cette question pleine d’humilité, qui implique une remise en cause : chaque personnage de The Grief Of Others, pourtant armé de bonnes intentions (il n’y a pas de méchant chez Wang), est sans cesse confronté à son incapacité à comprendre parfaitement l’autre. Subtilement, Wang intègre ce « handicap » émotionnel universellement partagé dans le dispositif même du film, à l’aide d’ellipses, de boucles temporelles complexes, d’échos visuels colorés (filtre rouge et écran noir), de jeux sur le grain de l’image (pellicule 8 mm et 16mm), de filtres, et de longues et belles surimpressions. Au cœur de ce maelstrom émotionnel, les dilemmes moraux des personnages s’incarnent ainsi littéralement à l’écran. Superposés. Le brouillage permanent entre leur psyché personnelle et la réalité objective devient nôtre. Le spectateur doit combler les trous, réunir les éléments épars : on s’identifie d’autant plus aux situations qu’on y participe. A mesure que se dénouent les fils de la crise familiale, l’émotion peut affleurer doucement, pleinement. Le regard s’est ajusté physiquement et moralement. C’est sublime. Eric Vernay • Première ici

SOUTIENS ACID LA VANITÉ de Lionel Baier

France / Suisse • 2015 • 1H15 • avec Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev Happiness distribution • 2 septembre 2015 | Sélection ACID Cannes 2015

Edition d'un document d'accompagnement ACID | Site distributeur ici David Miller veut mourir et choisit l'euthanasie assistée. Il a tout planifié: le lieu, la date et le mode. Mais rien ne se passe comme prévu. Avec Esperanza, membre de l'association, et Tréplev, jeune prostitué, David entame alors son ultime nuit avec de parfaits inconnus.

L’architecte, la secrétaire et le giton [...] Un homme arrive un soir dans un motel isolé près de Lausanne. C’est David Miller, un architecte atteint d’un cancer en phase terminale. Il veut mourir par euthanasie assistée dans ce lieu conçu autrefois avec sa femme, et qui semble sorti d’un road movie américain ou d’un tableau de Hopper. Un tel pitch pouvait laisser craindre un drame crépusculaire ou un film à thèse sur l’interruption volontaire de la vie. Il n’en est rien. Ce n’est qu’un trompe-l’œil, à l’instar du tableau d’Holbein, Les Ambassadeurs, trônant au-dessus du lit de David, représentation de la vanité du pouvoir séculier, défiée par une tête de mort en anamorphose. Rien ne se passera comme attendu par le méfiant spectateur, comme prévu par le vaniteux architecte. Plans et planification mis à mal par Esperanza la bien nommée, dispensatrice des substances létales et par Tréplev, un jeune prostitué œuvrant à corps et à cris dans la chambre contiguë. Le huis clos dans l’hôtel désert -en fin de vie comme son concepteur puisqu’on s’apprête à le fermer- tourne à la comédie noire, au conte de Noël où le miracle naît de la rencontre improbable des trois personnages et de leur complémentarité : Esperanza est la veuve d’un maçon espagnol, Tréplev s’intéresse au design, tous deux doués de l’empathie dont est dépourvu David. Rebondissements, retournements de situation sont orchestrés avec virtuosité par Lionel Baier qui peaufine les détails. Le dancing déserté et ringard s’appelle Hollywood ; au vert du rideau du tableau d’Holbein répond le rouge de celui de la chambre derrière lequel se matérialisent les cauchemars de David. Lynch n’est pas loin. Le cinéma est bien là. Et c’est jubilatoire ! Le swing des mots de Nougaro côtoie Chostakovitch. Le Suisse, l’Espagnole et le Russe génialement interprétés par Patrick Lapp, Carmen Maura et Ivan Georgiev traversent la froide nuit helvète, partagent un peu de leur histoire avant de s’échapper du motel mortifère vers les lumières de la ville pour une possible rédemption. Elise Padovani • Zibeline.fr ici

PROCHAINS SOUTIENS ACID NEW TERRITORIES de Fabianny DESCHAMPS (ZED • 2 décembre 2015) | PAULINE S'ARRACHE de Emilie Brisavoine décembre 2015) | GAZ DE FRANCE de Benoît Forgeard (Shellac • 30 décembre 2015) |

(Jour2fête • 23


BROOKLYN de Pascal Tessaud

France • 2014 • 1H23 • avec KT Gorique, Rafal Uchiwa, Jalil Naciri, Liliane Rovere, Veronique Ruggia, Blade MC,

UFO distribution • 9 septembre 2015

Sélection ACID Cannes 2014 | Festival Les Pépites du Cinéma, Seine-Saint-Denis | Festival du Film Européen en Essonne, Cinessonne 2014 | Festival Travelling Rennes, 2015 | Festival Ciné Junior 2015, Val de Marne : Prix des Collèges | Festival Itinérances d'Alès 2015 ...

Edition d'un document d'accompagnement ACID | Site de l'ACID ici | Facebook du film ici | Entretien vidéo avec le réalisateur ici Coralie s’évade de sa Suisse natale et débarque à Paris pour tenter sa chance dans le rap. En attendant, elle trouve une place de cuisinière dans une association musicale à Saint-Denis. Elle y rencontre Issa, l’étoile montante de la ville…

[…] Porté par une jeune comédienne aussi attachante que son pseudo est improbable (KT Gorique), véritable petit bloc de volonté sèche et de fragilité enfantine, le film ne se laisse jamais aller au mélo à thèse sur le mal-être féminin dans les banlieues, ni ne cherche à verser dans le docu-fiction sur les dérapages et les limites du rap français – Booba est juste raillé au détour d’une réplique bien sentie, vite fait bien fait. Pascal Tessaud ne cherche pas pour autant à éviter ces sujets, traités ici comme de nombreux autres, inhérents au genre en soi qu’est devenu le « film de banlieue » aujourd’hui. Mais ce que cherche le cinéaste à travers le parcours de sa jeune héroïne, c’est une autre façon de raconter une histoire vue et revue cent fois. La gamine au micro Loin de l’esthétique urbaine sans cesse représentée et caricaturée dans les fictions françaises filmées de l’autre côté du périph’, loin des joutes verbales réduites à des grimaces grotesques et une agressivité systématique dès lors que l’on tente de représenter à l’écran le langage (parlé et gestuel) du hip hop, Brooklyn détonne par sa sérénité et sa douceur (même dans les scènes les plus tendues du film), son flow aussi vif et agile que celui de son héroïne, et sa capacité à représenter des environnements et ceux qui les habitent avec fraîcheur et immédiateté. [...] Les mots claquent, les langues se délient pour raconter le quotidien le plus banal, entre rage adolescente et groove de kékés : dans ces instants suspendus, Brooklyn fonctionne à pleins tubes, tout comme dans tous ces moments aériens qui évoquent la relation entre Coralie et sa logeuse. […] Fabien Reyre • Critikat ici

SOUTIEN AFCAE ACTIONS / PROMOTION FATIMA de Philippe Faucon

France • 2014 • 1H19 • avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche, Chawki Amari Pyramide films • 7 octobre 2015 | Quinzaine des réalisateurs 2015

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici Entretien vidéo avec le réalisateur ici Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

(…) Faucon avait réalisé en 2012 un film prémonitoire sur l’affaire Merah, La désintégration. Celui-ci, en réponse, pourrait s’appeler “L’intégration”. [...] Adapté d’un récit mi-autobiographique et mi-poétique de Fatima Elayoui, “Prière à la lune”, le nouveau film de Philippe Faucon porte sur cette famille d’origine maghrébine un regard d’une justesse remarquable. Ils sont peu nombreux les cinéastes capable d’une parole à ce point impeccable sur l’immigration et ses conséquences, surtout dans un contexte aussi hystérique que celui de la France contemporaine. C’est un film, en tout cas, qui montre ce qui marche, celles et ceux qui ne s’effondrent pas, qui refusent de lâcher, sans jamais tomber dans la facilité démagogique ni dans l’idéalisme romantique. Fatima est un film sombre peuplé d’êtres lumineux. Un film qui montre, à l’instar de Jia Zhang-ke dans la dernière partie de Mountains may depart sur les déracinés chinois, ou Abdelatif Kechiche plus près d’ici, que le langage est la clé non seulement du succès, mais plus largement de l’épanouissement individuel. Le drame de Fatima, c’est qu’elle parle arabe quand l’une de ses filles parle le français châtié des étudiants et l’autre la langue rugueuse des banlieues. Faucon ciselle alors ses dialogues pour nouer ensemble leurs trois voix. Parfois au bord du didactisme (chaque phrase semble là pour asséner une idée), il finit à force d’épure par atteindre une pureté chimique absolue — et ainsi à libérer les personnages de leur devenir-message. C’est l’inverse de la méthode Kechiche, dont la grâce ne se déploie que dans la longueur. Là, pas une scène de trop, pas un plan de trop, pas un mot de trop si bien que l’apparent précis sociologique se transforme sous nos yeux en un petit miracle de cinéma qui serre la gorge. Dans un finale d’une simplicité évangélique, Faucon incarne le rêve français par un simple geste de doigt posé sur un mur synonyme de réussite. Celle de son film est totale. Jacky Goldberg • Les Inrocks ici

PROCHAIN SOUTIEN AFCAE ACTIONS / PROMOTION MIA MADRE de Nanni Moretti (ZED • 2 décembre 2015) ••••••••••

PROCHAINS SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE REPERTOIRE THE MAGGIE d'Alexander Mackendrick (Tamasa • 14 octobre 2015) | JOE HILL de Bo Widerberg (Malavida • 18 novembre 2015)


SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE / RÉPERTOIRE CYCLE WILLIAM FRIEDKIN Document d'accompagnement édité par l'ADRC

LE CONVOI DE LA PEUR (Sorcerer)

États-Unis • 1977 • 2H01 • avec Roy Scheider, Bruno Cremer, Francisco Rabal

La Rabbia et Bac Films • 15 juillet 2015

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Quatre étrangers de nationalités différentes, chacun recherché dans son pays, s'associent pour conduire un chargement de nitroglycérine à travers la jungle sud-américaine.

« Fascinant, éprouvant pour les nerfs et magnifiquement interprété, Le Convoi de la peur connut un des tournages les plus compliqués de l’histoire du cinéma avant d’accéder au statut de chef-d’œuvre maudit. Il s’agit sans doute du film le plus passionnant de Friedkin et d’un titre majeur du cinéma américain contemporain. L’hyperréalisme, le goût du cinéaste pour les ambiances à la fois cauchemardesques et documentaires, débouchent dans Le Convoi de la peur sur des images criantes de vérité (aucun trucage) et en même temps proches de l’hallucination grâce, au montage, à l’investissement physique des comédiens et à la musique obsédante du groupe de rock progressif allemand Tangerine Dream. » Olivier Père, Arte

FRENCH CONNECTION États-Unis • 1971 • 1H44 • avec Gene Hackman, Roy Scheider, Tony Lo Bianco

Capricci Films • 19 août 2015

Plus d'infos sur le site du distributeur ici Jimmy Doyle et Buddy Russo forment la meilleure équipe de la brigade des stupéfiants de New York. Une de leurs enquêtes les mène à une filière française, dont l'un des relais serait une boutique de confiserie à Brooklyn.

« […] je voulais que la caméra suive tous les déplacements des personnages. Je voulais qu'on puisse filmer dans l'axe où se trouve normalement l'équipe technique ou, comme au théâtre, le public. J'ai tenté cette expérience car je trouvais intéressant que le public soit placé dans une position inconfortable, qu'il ne soit pas rassuré en quelque sorte par un cadre bien déterminé. Tout cadre doit pouvoir être brisé à n'importe quel moment et emmener ainsi le spectateur n'importe où. » William Friedkin

En complément, également disponibles chez Warner en salles aux conditions ADRC à partir du 23 septembre 2015 :

L’EXORCISTE Etats-Unis • 1973 • 2H02 • avec Linda Blair, Ellen Burstyn, Max von Sydow En Irak, le Père Merrin est profondément troublé par la découverte d'une figurine du démon Pazuzu et les visions macabres qui s'ensuivent. Parallèlement, à Washington, la maison de l'actrice Chris MacNeil est troublée par des phénomènes étranges : celle-ci est réveillée par des grattements mystérieux provenant du grenier, tandis que sa fille Regan se plaint que son lit bouge. Quelques jours plus tard, une réception organisée par Chris est troublée par l'arrivée de Regan, qui profère des menaces de mort à l'encontre du réalisateur Burke Dennings. Les crises se font de plus en plus fréquentes. En proie à des spasmes violents, l'adolescente devient méconnaissable. Chris fait appel à un exorciste. L'Eglise autorise le Père Damien Karras à officier en compagnie du Père Merrin. Une dramatique épreuve de force s'engage alors pour libérer Regan

LA CHASSE (Cruising) États-Unis • 1980 • 1H40 • avec Al Pacino, Karen Allen, Paul Sorvino La police new-yorkaise enquête sur deux meurtres d'homosexuels appartenant à la tendance sado-masochiste, qu'elle pense être dus au même tueur. Le capitaine David Edelson, chargé de l'affaire, propose à un jeune policier en uniforme, Steve Burns - qui possède les caractéristiques physiques des victimes - d'infiltrer la communauté gay. Comme il ambitionne de devenir "enquêteur", Steve, voyant la possibilité d'une rapide promotion, accepte, en dépit du danger qu'il encourt. Installé dans un appartement de Greenwich Village, Steve fréquente toutes les nuits les lieux de rendez-vous homosexuels : bars, discothèques, boîtes de nuit, jardins publics. L'assassin, habillé d'un blouson de cuir à pièces métalliques cliquetantes, porteur d'une casquette de motocycliste et le visage dissimulé derrière des lunettes de soleil, frappe par deux fois encore...

SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC PHANTOM BOY de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol

France • 2015 • 1H24 • animation • A partir de 7/8 ans avec les voix de Audrey Tautou, Jean-Pierre Marielle, Edouard Baer, Gaspard Gagnol, Jackie Berroyer

Diaphana • 14 octobre 2015

Edition d'un document AFCAE | Plus d'infos sur le site du distributeur ici Reportage sur le film ici À New York, un mystérieux homme défiguré blesse Alex, un inspecteur de police lancé à ses trousses. Immobilisé à l’hôpital, Alex fait la rencontre de Léo, un garçon de onze ans qui possède la faculté de sortir de son corps. Comme un fantôme, invisible de tous, il s’envole et passe à travers les murs. Le gangster défiguré menace la ville avec un virus informatique. Grâce aux pouvoirs extraordinaires de l’enfant, Alex reprend son enquête.


LAMB de Yared Zeleke

France / Ethiopie / Allemagne / Norvège • 2015 • 1H34 • avec Rediat Amare, Kidist Siyum, Wolela Assefa • A partir de 9 ans | Un Certain regard 2015 | Haut et Court • 30 septembre 2015

Edition d'un document AFCAE | Plus d'infos sur le site du distributeur ici Ephraïm est un jeune garçon éthiopien, toujours accompagné de son inséparable brebis. Confié à des parents éloignés, il s’adapte mal à sa nouvelle vie. Un jour, son oncle lui annonce qu’il devra sacrifier sa brebis pour le prochain repas de fête. Mais Ephraïm est prêt à tout pour sauver sa seule amie et rentrer chez lui.

Ce premier film éthiopien (et première sélection de ce pays au festival de Cannes), est un portrait tenace et beaucoup plus retors qu’il n’y paraît d’un enfant d’aujourd’hui dans un pays plutôt secret mais néanmoins splendide. Le réalisateur Yared Zekele (...), ne se laisse en effet pas absorber par la beauté très puissante des paysages, mais s’en sert plutôt pour montrer la force de caractère de son très jeune héros. Ce dernier n’est effectivement jamais submergé par ces étendues (admirablement éclairées par Josée Deshaies, la géniale chef opératrice des films de Bertrand Bonello). Ce qui ne pourrait être alors qu’un simple et très joli petit « feel good movie » exotique, se révèle être une histoire aux maintes questions fondamentales. Des questions sur la persévérance d’une personnalité à naître, sans se laisser conditionner par l’appartenance à un genre. Ephraïm apparaît en effet comme un miracle dont les adultes prédéterminés ne savent que faire. À la fois sous le charme de cet enfant qui enchante accroupi en composant des plats merveilleux, et sous le joug d’une tradition qui veut qu’un garçon ne pratique pas des activités dites de filles, le nouvel environnement du jeune héros oscille entre surprise et rejet. Peu importe, toujours flanqué de sa biquette, l’enfant-cuisinier, objet innocent de transgression et déstabilisation se montre surprenant, sans fatigue, ni découragement. Obstinément combattant et réconciliateur. (…) Virginie Apiou • cinema.arte.tv ici

SAMETKA, LA CHENILLE QUI DANSE

Programme de courts métrages d'animation • République Tchèque/Russie • 1976 • 39' • A partir de 3 ans

Cinéma public films • 14 octobre 2015

Document édité par le distributeur | Plus d'infos ici

LES VACANCES DU LION BONIFACE de Fiodor Khitruk Russie • 1965 • 22' Boniface, lion de cirque en mal de vacances, décide de rendre visite à sa grand-mère en Afrique. Armé de son filet à papillons et de son maillot de bain rayé, il rêve de passer ses journées à flâner, à se baigner dans le lac et à prendre le soleil… Mais les enfants du village vont peut-être le faire changer d’avis !

SAMETKA, LA CHENILLE QUI DANSE de Zdeněk Miler République Tchèque • 1976 • 17' Sametka est une chenille concertiste. Recueillie par un petit garçon jouant de l’harmonica, elle se produit en concert et rencontre le succès. Elle découvre alors ce qu’est le quotidien des stars de la chanson…

Chaque année, nous recherchons des films inédits, jamais montrés en France, à faire découvrir aux petits spectateurs du festival Ciné Junior. Quand nous avons découvert la petite chenille Sametka, nous avons tout de suite eu envie qu’elle rejoigne sur les écrans français ses célèbres cousins : La Petite Taupe et Poupi le chien… On y retrouve l’univers coloré, poétique et tendre, de Zdeněk Miler. La musique (qui vous reste en tête longtemps après la projection) vient très intelligemment accompagner l’histoire sans dialogues, à la narration parfaitement maitrisée. Quant au Lion Boniface, ce fut un véritable coup de coeur pour toute l’équipe du festival : le film, réalisé par un des maîtres de l’animation russe, Fiodor Khitruk, date de 1965 et pourtant, il possède une réelle modernité graphique. Le trait, les aplats de couleurs, rappellent certains albums jeunesse contemporains. Les deux films furent diffusés lors des éditions 2014 et 2015 de Ciné Junior : ils ont suscité l’enthousiasme des petits spectateurs et de leurs parents, séduits par la simplicité sans mièvrerie de ces récits. Nous sommes ravis que Cinéma Public Films rassemble aujourd’hui ces deux courts-métrages dans un programme cohérent (dans ses thèmes et dans sa forme), coloré, joyeux et musical, parfaitement adapté aux émotions, à la sensibilité et aux capacités cognitives des petits spectateurs. Camille Maréchal • Déléguée générale de l’association Cinéma Public

INFO DISTRIBUTEUR SEULS, ENSEMBLE de David Kremer

France • 2014 • 1H15 • documentaire | Survivance • rentrée 2015

Plus d'infos ici

Mer de Barents, au coeur d’un été polaire sans nuit, un navire sillonne les hauts fonds sans relâche. Entrainés par un rythme industriel et soumis aux dangers de la pêche en haute mer, une trentaine d’hommes s’acharne pour quelques tonnes de poissons. Qu’est- ce qui rappelle ces hommes, marées après marées, à ce périlleux quotidien ? Comment tiennent-ils, ensemble ?

[...] je consacrai ma dernière année de la Fémis à l’étude de la mise en scène des hommes face aux tempêtes marines. Il en découla un premier film : Coups de filet. C’est pendant le tournage de ce court-métrage que je me suis rendu compte de l’importance de la part industrielle de ce métier, de cette cadence qui entrainait les marins, rythmait leurs vies. Hors caméra, certains d’entre eux me confiaient leur fatigue, leurs peurs, leurs craintes de rater les premiers pas de leur fille, et leur certitude que malgré tout, ils ne sauraient vivre autrement. Les mots sortaient difficilement mais spontanément et je sentais cette sincère volonté d’essayer de me faire comprendre leurs choix, leur vie. J’ai aussi compris que pour mieux saisir ce qui lie ces hommes à leur métier, la recherche des rencontres, des mots et des images devait s’inscrire dans la durée. C’est pourquoi j’ai choisi de faire un film sur une campagne de pêche beaucoup plus longue, celle de La Grande Hermine partant pour deux à trois mois dans les mers du Nord. […] Propos du réalisateur • Dossier de presse


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