2016 | N°04

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°04 mercredi 4 mai 2016 p.1 > Du côté des adhérents p.2 > Soutiens GNCR p.3 > Sélection ACID à Cannes p.4 > Journées AFCAE à Cannes et soutien Actions / Promotion p.5 > Soutiens AFCAE Jeune Public p.6 > Soutiens AFCAE Patrimoine / répertoire p.7 > Soutien partenariat AFCAE Patrimoine / répertoire + Infos distributeurs

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DU CÔTÉ DES ADHÉRENTS Cinéma Quai Dupleix (Quimper)

DSN (Dieppe)

Cinéma Dietrich et Tap Castille (Poitiers)

MAI, VOIS CE QU'IL TE PLAÎT

WEEK-END SAM PECKINPAH 3 FILMS, 1 CONFÉRENCE

RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA

festival de cinéma indépendant du 23 au 26 mai 2016 Un programme de quatre films et quatre rencontres qui met en lumière des films et des cinéastes très peu diffusés dans les salles françaises. Une occasion de découvrir toute la diversité du cinéma.

en mai et juin 2016

« Sam Peckinpah est un des plus importants cinéastes américains modernes, une incarnation de la transition entre deux ères du cinéma hollywoodien. Venu de la télévision, il réussit à renouveler le western (…). Il se distingue par son traitement de la violence, sa vision pessimiste des relations entre hommes et femmes, son goût pour le chaos couplé à une conscience de l’Histoire de Hollywood et des États-Unis. » Jean-François Rauger

L e Dietrich et le TAP Castille s’associent pour proposer une sélection de films d’un cinéaste de légende qui bouleversa à jamais la scène cinématographique mondiale. À contempler dans leur splendide version restaurée !

KAILI BLUES de Gan Bi (Chine • 2016 • 1H50)

En mai au Dietrich... (infos ici)

Séance suivie d’une rencontre avec Morgan Pokée, critique de cinéma (critikat.com)

L’ACADEMIE DES MUSES de José Luis Guerin (Espagne • 2016 • 1H32)

Séance suivie d’une rencontre avec Morgan Pokée, critique de cinéma (critikat.com).

Vendredi 13 Mai à 18H30

CROIX DE FER

(1977 • 2H15 • avec James Coburn, Maximilian Schell, James Mason)

Samedi 14 mai à 21H00

LE CHÂTEAU DE L'ARAIGNÉE (1957 • 1h50) LES BAS FONDS (1957 • 2h17)

Séance du dim. 15 mai à 18h15 suivie d’une discussion sur le travail de Kurosawa autour de l’adaptation littéraire.

LA HORDE SAUVAGE (1968 • 2H20 • avec William JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan)

(1946 • 1h50)

Dimanche 15 mai à 18H45

ENTRE LE CIEL ET L'ENFER (1963 • 2H23)

PAT GARETT ET BILLY LE KID

(1972 • 1H55 • avec James Coburn, Kris Kristofferson, Jason Robards, Bob Dylan | musique de Bob Dylan)

Séance suivie d’une conférence de Youri Deschamps (revue Eclipses)

Séance du dim. 29 mai à 18h30 suivie d’une présentation du travail de Kurosawa

En juin au TAP Castille... (un film chaque semaine)

THIS IS MY LAND de Tamara Erde

QUI MARCHE SUR LA QUEUE DU TIGRE…

(France / Israël • 2016 • 1H30)

(1945 • 1H09)

Séance suivie d’une rencontre avec la réalisatrice.

VIVRE DANS LA PEUR (1955 • 1H43) LES SALAUDS DORMENT EN PAIX 1960 • 2H30

DEUX REMI, DEUX de Pierre Léon (France • 2016 • 1H06)

DODE’S KA-DEN (1970 •

Séance suivie d’une rencontre avec le réalisateur.

Pour en savoir plus sur la rétrospective, cliquer ici

2H24)


SOUTIENS GNCR CE QU'IL RESTE DE LA FOLIE de Joris Lachaise

France • 2015 • 1H30 | ED Distribution • 22 juin 2016 FID (Marseille) 2014 : Grand Prix de la compétition française, Prix Renaud Victor | FIFAM (Amiens) 2015 : Mention spéciale du Prix Documentaire sur grand écran

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Site du film ici | site distributeur ici | Entretien vidéo avec le réalisateur ici La maladie psychique est-elle une importation occidentale ? Joris Lachaise pénètre les murs d'une institution psychiatrique en banlieue de Dakar avec la réalisatrice Khady Sylla, plusieurs fois patiente du lieu, afin de faire à la fois le portrait de l'endroit et de ses habitants, mais surtout interroger les différentes possibilités pour traiter les psychoses. De la plus traditionnelle à la plus allopathique, Lachaise sonde toutes les pistes de guérison et consulte surtout les patients, les prêtres, les marabouts et les médecins.

D’abord, il y a la blancheur aveuglante des murs d’un hôpital. On cherche à y enfermer un corps qui résiste, happé par l’ombre d’une cellule dont la porte se referme. Un homme regarde désormais le monde à travers une fenêtre étroite aux barreaux de fer. Il supplie et il crie. Il regarde. Il y a dans son regard quelque chose de très vivant, qui ne se livre pas. C’est un voyage halluciné que celui de Joris Lachaise dans les méandres d’une institution psychiatrique de la proche banlieue de Dakar, univers médical rendu poreux par l’Histoire aux influences sorcières, maraboutiques, prophétiques. À l’époque où en France s’ouvrait la clinique de La Borde, où les écrits de Frantz Fanon commençaient à lier psychiatrie et question coloniale, le neuropsychiatre Henri Collomb fondait, au Sénégal, l’hôpital de Thiaroye, à quelques kilomètres de la capitale. C’était en 1958. Joris Lachaise s’est rendu là, pour questionner les rémanences, les héritages éminemment politiques de la question de la folie en territoire postcolonial. Joris Lachaise s’est rendu à Thiaroye en ethnographe, armé d’un appareil conceptuel exigent, scrutant le paysage contemporain des maladies mentales sur une terre irriguée de magie. De Thiaroye, Joris Lachaise a ramené un film. L’intelligence de ce dernier est à ce point dépourvue de vernis théorique que l’on ne peut que s’étonner devant l’étrangeté de ce matériau incarné, brut, porteur d’une singulière violence. [...] La caméra vit, fragmente, est aimantée par les visages, les objets. Elle est l’interface, le lieu où se rencontrent, se confrontent, se (re)connaissent les corps et les êtres. Jean Rouch soutenait que la présence d’une caméra suffisait parfois à créer les conditions d’une possession qui, dans le seul réel, n’aurait pas existé. Transe du filmeur et transe du filmé. On dirait qu’à Thiaroye aussi, la caméra est porteuse de cette fièvre, qui contamine l’écran, dont le filmeur est moins le témoin que le mage, l’acteur. Comme dans ces tableaux de famille où l’on devine, par un effort de l’esprit, les traits rattachant un visage à chacun de ses ancêtres, le film dessine les contours d’une réalité double qui ne cesse d’être unique. Sous le signe de la dualité, également, s’inscrit la trame du film. Le personnage central de l’histoire, Khady Sylla, se trouve être à l’écran le double du filmeur – inscrit en négatif derrière l’image. Cinéaste, écrivaine, internée au sein de l’institution, Khady Sylla, porte au cœur du film une parole, une distance critique, une contradiction fondamentale. Elle soulève un questionnement structurel, politique, symbolique, examinant les névroses modernes d’un pays traditionnel en proie au développement urbain. […] Florence Malfatto • Débordements ici

HOMO SAPIENS de Nikolaus Geyrhalter

Autriche • 2016 • 1H34 | Berlin 2016 | Cinéma du Réel 2016 | Festival de la Rochelle 2016.

ASC Distribution • 19 octobre 2016

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Site distributeur ici | Entretien écrit avec le réalisateur ici ou ici Une école, un hôpital, une salle de spectacle, une prison… Ces bâtiments construits par les Homo sapiens ont été désertés et la nature y a repris ses droits. Ils accueillent désormais les vents, les pluies, la faune et la flore sans résistance. À travers une série de plans fixes, Nikolaus Geyrhalter tend ces paysages vers le spectateur comme des miroirs. Libre à celui-ci d’y projeter ses fantasmes, d’imaginer le scénario qui a donné lieu à l’éclipse de ses semblables. Mais comme tout film de science-fiction, Homo Sapiens nous parle avant tout du présent. Ces créations humaines resituent l’être humain dans un cadre qui l’englobe bel et bien, et vis-à-vis duquel sa position reste à définir.

[…] Il y a dix ans, l'Autrichien Nikolaus Geyrhalter traitait déjà de déshumanisation en marche avec Notre pain quotidien, documentaire cauchemardesque sur l'industrie alimentaire. Dans l'ironiquement nommé Homo Sapiens, il est littéralement question de déshumanisation : le film consiste en une succession de plan d'endroits abandonnés par l'homme. Ce ne sont pas seulement des lieux « vides », comme une forêt sans âme qui vive. Ce sont des endroits où demeurent des traces de l'humanité, de la civilisation, mais qui ont semble-t-il été oubliés par le monde entier. De Fukushima à Nagasaki, de l'ex-Union Soviétique aux bois jolis d'Autriche, Geyrhalter a posé sa caméra dans des lieux qui hier encore vivaient, et qui aujourd'hui ne semblent à première vue qu'accueillir quelques piafs et crapauds. La première chose qui frappe en voyant Homo Sapiens, c'est le sens plastique du cinéaste : chaque plan est une splendeur dans sa composition, ses lignes, sa profondeur. Derrière la beauté évidente, il y a des drames : des magasins abandonnés dans l'urgence laissent deviner les choses terribles qui ont pu se passer. Il faut un talent certain pour arriver à rendre émouvant des plans fixes de lieux vides - Geyrhalter y arrive avec brio et son concept ne se limite évidemment pas à un économiseur d'écran esthétisant. Il y a quelque chose d'éminemment romanesque à imaginer les bouts manquants : ce qui a mené ce bateau échoué dans un champ ou ce tank (!) abandonné dans la forêt. C'est presque, dans une richesse de tons remarquable, à un comique de répétition qu'on assiste avec une escalade de l'improbable, comme ces missiles laissés à l'air libre ou cette route qui s'est totalement cassé la gueule. Stades géants dans lesquels goutte la pluie, lieux de loisirs en friche et encore plus sinistres, hôpital et ses fantômes : autant d'anomalies poétiques que le cinéaste donne à voir. (…) Mais le film, plus complexe qu'il n'en a l'air, charrie des émotions contradictoires. On assiste à une apocalypse, mais le chaos ici est paisible. La nature a repris ses droits, comme si l'humanité avait vraiment disparu – et la vie continue. (…) A l'image de la musique répétitive, Homo Sapiens gagne en ampleur au fil du film (...). Le procédé est aussi radical que bête comme chou, accessible que passionnant, grandeur et décadence d'une humanité paradoxalement omniprésente et comme vous l'avez rarement vue. Nicolas Bardot • Filmdeculte ici


PROGRAMMATION ACID DU 12 AU 21 MAI 2016 À CANNES PROGRAMMES (avec horaires et jours) ici | CATALOGUE ici La programmation 2016 est placée sous le signe de l’éclectisme, à l’image des 14 cinéastes qui l’ont composée. Les neuf longs métrages choisis font entendre le bruissement du monde dans une joyeuse diversité d’approches, de mises en scène, de narrations, de genres. Comédies pince sans rire, destinées incroyables, anti-héros paranoïaques, les films font exploser les frontières et nous font faire un pas de côté. Cette programmation est traversée par un motif majeur, celui de la singularité des personnages qui renversent les schémas qui les enserrent : les fragiles, les dissemblables, les mélancoliques, les solitaires, les excentriques y sont doués de paroles sages, de volonté inaltérable, d’imagination fertile, de drôlerie rafraîchissante […]

JEUDI 12 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

LA JEUNE FILLE SANS MAINS de Sébastien Laudenbach France • 2016 • 1h16 • Fiction, Animation | Production : Les Films Sauvages • Distribution : Shellac

En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l'eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière…

VEND. 13 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

ISOLA de Fabianny Deschamps France • 2016 • 1h33 • Fiction • Production : Paraiso Production / La Pomme hurlante

Sur une île perdue entre deux mondes, Daï, une jeune Chinoise, survit seule dans une grotte en attendant l’enfant qui arrondit chaque jour un peu plus son ventre. Dans le port agité par l’arrivée quotidienne de centaines de migrants, elle cherche inlassablement le visage de l’homme qu’elle aime, son mari. Un soir, alors que l’île gronde, le vœu de Daï sera peut-être exaucé...

SAM. 14 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

SWAGGER de Olivier Babinet France • 2016 • Documentaire • 1h24 • Avec Aïssatou Dia, Mariyama Diallo, Abou Fofana, Nazario Giordano, Astan Gonle, Salimata Gonle, Naïla Hanafi, Aaron N’Kiambi, Régis Marvin Merveille N’Kissi Moggzi, Paul Turgot | Production : Kidam

Teen-movie documentaire, Swagger nous transporte dans la tête de onze adolescents aux personnalités surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les plus défavorisées de France. Malgré les difficultés de leurs vies, les gosses d’Aulnay et de Sevran ont des rêves et de l’ambition. Et ça, personne ne leur enlèvera.

DIM. 15 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

LE VOYAGE AU GROENLAND de Sébastien Betbeder France • 2016 • 1h38 • Fiction | Production : Envie de Tempête / UFO / Bobi Lux | Distribution : UFO Distribution

Thomas et Thomas cumulent les difficultés. En effet, ils sont trentenaires, parisiens et comédiens... Un jour, ils décident de s'envoler pour Kullorsuaq, l'un des villages les plus reculés du Groenland où vit Nathan, le père de l'un d'eux. Au sein de la petite communauté inuit, ils découvriront les joies des traditions locales et éprouveront leur amitié.

LUNDI 16 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

WILLY 1er de Ludovic & Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas France • 2016 • 1h22 • Fiction | Baxter Films / Les Films Velvet

À la mort de son frère jumeau, Willy, 50 ans, quitte pour la première fois ses parents pour s’installer dans le village voisin. “À Caudebec, j’irai. Un appartement, j’en aurai un. Des copains, j’en aurai. Et j’vous emmerde !”. Inadapté, Willy part trouver sa place dans un monde qu’il ne connaît pas.

MAR. 17 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

LE PARC de Damien Manivel France • 2016 • 1h11 • Fiction | Production : MLD Films / Shellac Sud | Distribution : Shellac

Un parc en été, deux adolescents se sont donné rendez-vous. Le début d'une idylle, avant la nuit...

MER. 18 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

SAC LA MORT de Emmanuel Parraud France • 2016 • 1h18 • Fiction | Production : A vif cinémas / Spectre Productions

De nos jours à La Réunion, Patrice se doit de venger la mort de son frère. Mais en a-t-il les épaules alors qu’il vient de perdre sa maison ?

JEUDI 19 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

MADAME B, HISTOIRE D'UNE NORD-CORÉENNE de Jero Yun France / Corée du Sud • 2015 • 1h11 • Documentaire | Production : Zorba Production / Su:m

Alors qu’elle quitte clandestinement la Corée du Nord, Mme B est vendue à un paysan chinois par ses passeurs. Devenue passeuse à son tour, elle se lance dans une bataille pour retrouver ses enfants, qui l’amène jusqu’en Corée du Sud. Mais les services secrets s’en mêlent...

VEND. 20 MAI, 20h & 22h30 | LES ARCADES > en présence de l'équipe

TOMBÉ DU CIEL de Wissam Charaf France / Liban • 2016 • 1h10 • Fiction | Production : Aurora Films, Né à Beyrouth Films

Après 20 ans de séparation, Samir, ancien milicien présumé mort, réapparaît dans la vie d’Omar, son petit frère devenu garde du corps à Beyrouth. Entre drame et comédie, Samir doit se confronter à un pays qui ne lui appartient plus et retisser des liens avec sa famille.


RENCONTRES ART ET ESSAI À CANNES – DU 9 AU 11 MAI Les Rencontres Art et Essai de Cannes sont organisées par l'AFCAE et réunissent plus de 800 professionnels. Elles sont un prélude privilégié pour de nombreux exploitants Art et Essai, qui peuvent découvrir 9 films issus des différentes sélections cannoises (hors Compétition officielle), avant l'ouverture du Festival de Cannes. Elles sont aussi l'occasion pour l'AFCAE de réunir ses adhérents lors de son Assemblée Générale Ordinaire, qui se tiendra le mardi 10 mai 2016 en début de matinée. A l'issue de celle-ci, l'AFCAE accueillera Frédérique Bredin, Présidente du CNC, ainsi que Patrick Raude qui présentera les préconisations du rapport sur la modernisation et la simplification du classement Art et Essai. Dans l'après-midi, les professionnels pourront par ailleurs échanger avec la Médiatrice du cinéma, Laurence Franceschini. La Table Ronde des Rencontres portera sur l'Exploitation Art et Essai en Europe, dans le but d'explorer la façon dont les salles Art et Essai s'organisent sur leurs territoires, quels sont leurs modèles et leurs cadres économiques et juridiques. Modérée par Domenico La Porta (Cineuropa.org), elle sera composée d'exploitants européens et de représentants des différents réseaux et associations de salles Art et Essai en Europe. Plus d'infos sur le site de l'AFCAE ici

SOUTIEN AFCAE ACTIONS PROMOTION TOUT DE SUITE MAINTENANT de Pascal Bonitzer

France • 2015 • 1H38 • avec Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Lambert Wilson, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Bacri, Julia Faure

Ad Vitam • 22 juin 2016

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Site du distributeur ici Nora Sator, jeune trentenaire dynamique, commence sa carrière dans la haute finance. Quand elle apprend que son patron et sa femme ont fréquenté son père dans leur jeunesse, elle découvre qu’une mystérieuse rivalité les oppose encore. Ambitieuse, Nora gagne vite la confiance de ses supérieurs mais entretient des rapports compliqués avec son collègue Xavier, contrairement à sa sœur Maya qui succombe rapidement à ses charmes… Entre histoires de famille, de cœur et intrigues professionnelles, les destins s’entremêlent et les masques tombent.

Le monde de la finance et son univers impitoyable... Tout de suite maintenant est très ancré dans notre époque. J’essaie toujours de saisir l’esprit du temps, le « Zeitgeist ». Et pour moi, l’esprit de notre temps, c’est ce que la finance appelle le principe TDSM (Tout De Suite Maintenant) d’où le titre - qui correspond à cette mainmise relativement récente de la finance sur le capitalisme d’entreprise. La finance n’attend pas, il lui faut des résultats et du gain tout de suite. Cette mentalité se retrouve un peu dans tous les domaines : être célèbre tout de suite, riche tout de suite, trouver la femme ou l’homme de sa vie, ou le plan cul tout de suite... Le temps long est dévalorisé, internet est la mesure du temps actuel : en un clic, vous pouvez tout avoir, enfin, c’est ce qu’on vous fait croire. Comment avez-vous abordé ce milieu de la finance ? Ma coscénariste, Agnès de Sacy, a un cousin qui dirige une société de fusion-acquisition. Une grande partie de l’intrigue professionnelle vient des informations qu’il a accepté de nous donner. On l’a beaucoup sollicité, aussi bien pour le récit que pour le langage et le jargon professionnel. On n’a pas tout de suite pensé à la finance, ça s’est imposé au bout d’un moment, par élimination. Comme l’héroïne est une jeune trentenaire ambitieuse, on voulait un lieu de pouvoir sans tomber dans celui de la politique Ce jeu sur le temps compté, les coïncidences et les faux-semblants est très représentatif de la mise en scène de Tout de suite maintenant, peutêtre plus millimétrée et précise que dans vos précédents films. Les coïncidences, les faux-semblants, le quiproquo, c’est toujours avec ça que je travaille, c’est ce qui m’amuse. Cette précision dont vous parlez tient peutêtre au fait que je travaillais pour la première fois avec Julien Hirsch, grand chef opérateur, qui m’a encouragé à faire un découpage très détaillé et sur scénario, ce que je ne fais généralement pas. C’était particulièrement bien venu pour mettre en scène, par exemple, la circulation à l’intérieur des bureaux. […] Propos du réalisateur extraits du dossier de presse


SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC FIEVEL ET LE NOUVEAU MONDE de Don Bluth États-Unis • 1986 • 1H20 • A partir de 4 ans

Splendor films • 25 mai 2015

Site du distributeur ici Persécuté par les chats en Russie, Fievel embarque avec sa famille pour le Nouveau Monde : l’Amérique. Au cours du voyage en bateau, Fievel tombe à l’eau pendant une terrible tempête et échoue dans le port de New-York. Désormais seule, la jeune souris, aidée par de nouveaux amis, va braver tous les dangers pour retrouver sa famille…

[…] avec Fievel et le nouveau monde, le second long métrage du studio offre une parabole à une véritable persécution antisémite russe qui obligea des millions de juifs à quitter leur foyer. Plus qu'une persécution, c'est dans une terreur inimaginable que va vivre la population juive à la fin du XIXe siècle car la police tsariste n'hésite pas à piller ou tuer de la plus violente des manières. Don Bluth, tout comme Steven Spielberg qui sera associé au projet en tant que producteur, ont en effet en commun des membres de leur famille ayant émigré aux Etat-Unis durant cette période noire. Il est donc évident de retrouver dans l'histoire de Fievel et le nouveau monde une matérialisation en animation de cette sinistre période, où les souris doivent affronter de diaboliques chats de gouttières sanguinaires. (...) ` dès lors que l'on connaît cette vérité, toute la portée narrative du récit prend une ampleur différente, bien loin du seul divertissement familial que possède quand même le film même lorsque l'on ne se doute de rien. Au delà de la seule fuite du peuple juif de Russie, Fievel et le nouveau monde décrit aussi une autre réalité historique, celle qui faisait croire aux innombrables immigrants que les Etats-Unis étaient loin de la misère et de la persécution. Malheureusement, ils découvrirent tous à leur dépend qu'ils étaient loin d'être les bienvenus là-bas, et que ce nouveau monde était loin d'être aussi idyllique que la fameuse image de « rêve américain » laissait croire. [...] Les décors sont particulièrement soignés et plusieurs d'entre eux donnent même le frisson. L'animation des animaux anthropomorphes a également fait un grand bon en avant par rapport à Banjo, le chat malicieux dont c'était le principal défaut. Concernant les personnages, avouons que l' « humanisation » des animaux rend ces derniers forcément très attachants. Fievel rayonne d'ailleurs sur tout le film, car entre sa bouille craquante et sa personnalité puérile, il parvient à rassembler n'importe quel spectateur à lui. Non content d'être attachant, la force de volonté et l'ingéniosité de Fievel pour retrouver sa famille font oublier tout les a priori autour du film.[...] www.lesgrandsclassiques.fr ici

LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit

France/Japon • 2016 • 1H20 | Sélection officielle Un certain regard | Film d'ouverture du festival international d'Annecy 2016 | Wild Bunch • 29 juin 2016

Document d'accompagnement AFCAE Ma P'tite Cinémathèque | Plus d'infos ici A travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue Rouge raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain.

C’est le premier long métrage de Michaël Dudok de Wit, qui avait bouleversé le Festival d’animation d’Annecy en l’an 2000 avec son splendide court-métrage Father and Daughter (Grand Prix du Festival). Le scénario est co-signé par Pascale Ferran et le directeur artistique du film n’est autre que Takahata, sous l’égide devine-t-on d’Hayao Miyazaki.

LES OISEAUX DE PASSAGE de Olivier Ringer Belgique • 2014 • 1H24 • Avec Clarisse Djuroski, Léa Warny, Alain Eloy

Chapeau Melon distribution • 9 novembre 2016

Document d'accompagnement AFCAE Ma P'tite Cinémathèque Plus d'infos ici Pour Cathy, il n'est pas toujours facile d'être née le 29 février, surtout quand, pour ses 10 ans, son papa n'a pas d'autre idée que de lui offrir un oeuf à faire éclore. Quand un caneton sort de la coquille en présence de sa meilleure amie Margaux, celui-ci est persuadé que la petite fille est sa maman.

Un conte initiatique plus vrai que nature. Par les auteurs de "A pas de loup". Moins médiatisés que les frères Dardenne, Olivier et Yves Ringer excellent dans des films d’aventure ancrés dans la réalité du jeune public - qui les plébiscite. Il est de ces films qui, derrière leur apparente simplicité, recèlent une large palette d’émotions et de thèmes. A l’aune de leurs précédents longs métrages "Pom le poulain" et "A pas de loup", Olivier et Yves Ringer - indissociables frères réalisateur et scénariste - font preuve de la même générosité dans "Les oiseaux de passage". Il s’agit à nouveau d’un conte, moderne et ancré dans le réel, où l’animal devient vecteur d’un récit de vie pour des enfants - ici, deux jeunes héroïnes. […] Récit d’une échappée belle, avec ses petites et grandes péripéties, "Les oiseaux de passage" réussit aussi la performance rare d’aborder la myopathie, maladie taboue (parce que funeste), sans excès de pathos. L’handicap de Margaux n’est qu’un élément décisif du récit parmi d’autres. [...] Sur cet arrière-plan a priori "chargé", les frères Ringer greffent les codes du road movie : Margaux et Cathy fuguent dans la nature, et rebondissent de rencontre en rencontre. [...] Olivier Ringer use d’une mise en scène sobre, dénuée d’afféterie stylistique. Plan, scène et montage, servent le récit, la limpidité narrative étant toujours préférée à la démonstration de savoir-faire. Mais cette simplicité procède aussi d’une efficacité bien pensée et d’un naturalisme assumé qui, comme dans "Pom le poulain" et "A pas de loup", devrait garantir l’adhésion et l’immersion - comme on dit aujourd’hui - du jeune public. Alain Lorfèvre • lalibre.be Ici


SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE RÉPERTOIRE UN MARIAGE de Robert Altman

Etats-Unis • 1978 • 2H05 • avec Desi Arnaz Jr, Carole Burnett, Geraldine Chaplin, Howard Duff

Splendor films • 6 juillet 2016

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Site distributeur ici Dans une belle banlieue américaine, un riche et somptueux mariage est sur le point d'être célébré. Invités de choix, cadeaux hors de prix et robes hautes coutures sont de mises. Mais au fil de la journée, différents évènements se succèdent, et la nature en apparence lisse des conviés va se débrider et laisser place à leur véritable personnalité : aussi futile et prétentieuse soit-elle.

[…] Ayant littéralement créé un genre, aujourd'hui des plus "à la mode", pour le meilleur et souvent pour le pire, celui du "film chorale", Altman reste clairement indépassable dans sa facilité à superposer dans un même film, voire dans un même plan personnages, intrigues et même dialogues : à la différence du film choral moderne, sur-scénarisé, ce qui séduit toujours ici, c'est le joyeux chaos qui règne, un chaos que la mise en scène brillantissime structure toujours suffisamment pour que le plaisir du spectacle ne disparaisse jamais derrière l'acuité de l'observation sociale. Et on réalise que, contrairement à sa réputation un peu facile de cruauté, Altman laisse finalement à ses personnages une porte de sortie, comme dans ce final magique qui voit un magnifique Vittorio Gassman retrouver sa liberté. Eric Pokespagne • Senscritique.com ici

Au commencement était le chaos. Alors, l'homme inventa la vie en société, et son corollaire : le rituel. Et Robert Altman, cinéaste américain, décida de se pencher sur la question. Bien avant les moeurs et traditions d'Hollywood (The Player) ou celles de la mode (le futur Prêt-à-porter), il avait orchestré une grand-messe country (Nashville, 1975) et avait reconstitué, trois ans plus tard, le premier, le plus évident des grands rites tribaux : le mariage... Comme ses autres films, Un mariage fourmille d'« ersatz de metteurs en scène » (1) qui tentent de mettre de l'ordre : il y a l'évêque, bien sûr (joué par le cinéaste John Cromwell !), mais aussi Rita (Geraldine Chaplin), organisatrice des festivités, sans oublier le chef de la sécurité et l'incontournable cinéaste amateur. Pourtant, responsables ou simples exécutants, les quarante-neuf personnages de cette cérémonie sont tous sur le même pied. Car le seul, le vrai maître de cérémonie, c'est Altman. Les autres sont défaillants : l'évêque est gâteux ; le chef de la sécurité, parano ; le cinéaste amateur filme les fleurs. Altman, lui, révèle le chaos derrière l'ordre apparent : l'aïeule meurt inopinément, les invités ne viennent pas, la mère du marié est héroïnomane, la soeur de la mariée (Mia Farrow) est nymphomane, et une tornade menace d'emporter ce qui peut encore l'être... On rit beaucoup, bien sûr. Mais, quand tout est fini, on n'est pas loin de se sentir, comme Geraldine Chaplin, « si triste ». Les mariés ont sûrement vieilli. Un mariage n'a pas pris une ride. Vincent Remy • Télérama ici

L'HISTOIRE OFFICIELLE de Luis Puenzo

Argentine • 1985 • 1H52 • avec Norma Aleandro, Héctor Alterio, Chunchuna Villafañe

Pyramide • 5 octobre 2016

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Site distributeur ici 1983. Alicia, la mère de Gaby, une petite fille adoptée, enseigne l'histoire dans un lycée de Buenos Aires. Dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée, elle a toujours accepté "la version officielle"… jusqu'au jour où le régime et ce qui l'entoure commencent à s'écrouler autour d’elle. L’énorme mensonge se fissure et Alicia se met à suspecter que Gaby pourrait être la fille d'un "disparu." Débute alors un douloureux et inexorable voyage à la recherche de la vérité, une quête dans laquelle Alicia pourrait tout perdre.

Présenté à Cannes Classics dans une superbe copie restaurée, trente ans pile sa sortie (1985), L’Histoire officielle de Luis Puenzo a confirmé son statut de grand classique du cinéma sud-américain, devenu pour certains un peu mythique (...). Aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, ce film fut pourtant écrit et réalisé dans la foulée même de la chute de la dictature (1976-1983), sans recul sur les événements qu’il s’efforçait de relater et d’analyser. L’Histoire officielle raconte les derniers mois de la dictature argentine, à travers le personnage d’Alicia (Norma Aleandro, qui reçut pour ce rôle le prix d’interprétation au Festival de Cannes), professeure d’histoire, épouse d’un dirigeant du régime (interprété par Hector Altiero) et mère d’une petite fille adoptive. Dans le climat fiévreux et inquiet des derniers mois de la dictature (fragilisée par la sanglante défaite des Malouines), Alicia voit ses certitudes remises en cause. Ses étudiants contestent l’enseignement qu’elle leur dispense à partir des manuels officiels ("l'Histoire est écrite par les assassins" lui lance l’un d’eux), et son amie Ana, de retour d’un long exil, lui raconte les tortures que lui a fait subir la junte. Mais c’est surtout un terrible doute qui la taraude en découvrant le combat des mères de la place de Mai : et si la petite Gaby qu’elle a adopté avec son mari, était l’un de ces bébés de disparus, volés par les membres de la junte ? L'idée forte de Luis Puenzo est de raconter le réveil démocratique d'un pays à travers un personnage sans conscience politique, se tenant prudemment à la marge des événements, mais dont le drame personnel (la stérilité qui la conduit à adopter) lui fait rencontrer la tragédie d’un pays. Le personnage d’Alicia, de par son appartenance à la majorité silencieuse, à la zone grise de "ceux qui ne savaient pas" (ou ne voulaient pas savoir), est finalement le meilleur révélateur d’un pays qui sort à peine de la dictature, permettant d’éviter à la fois le manichéisme et le pathos. "La Historia es la memoria de los pueblos" ("l’Histoire est la mémoire des peuples") explique Alicia à ses étudiants. Sorti l’année même du procès de Jorge Videla, tourné juste après la publication du rapport “Nunca más” (Jamais plus) de la Commission nationale sur la disparition des personnes (CONADEP), L’Histoire officielle participa à ce travail de mémoire qui permit à l'Argentine de retrouver durablement le chemin de la démocratie. Zama • Zéro de conduite ici


SOUTIEN PARTENARIAT AFCAE PATRIMOINE / RÉPERTOIRE THE SERPENT AND THE RAINBOW de Wes Craven États-Unis • 1988 • 1H38 • avec Bill Pullman, Cathy Tyson, Paul Winfield

Capricci • 29 juin 2016

Site distributeur ici Dennis Alan, jeune médecin américain ayant découvert un secret vaudou qui transforme les humains en d'atroces zombies dans l'île d'Haïti, devient la proie d'un terrible chef des Tontons Macoutes. Avec l'aide d'une jeune psychiâtre -qu'il aimeAlan va affronter les puissances des ténèbres et du totalitarisme politique.

[…] si l'ouvrage gonzo-ethnologique de Wade Denis permet à Wes Craven de s'inscrire dans la lignée socio-politique de Romero et de rendre hommage à Lucio Fulci, son ancrage documentaire sur les pratiques vaudous le rapproche plutôt de Jacques Tourneur et de son I walked with a zombie. Le tout en conservant un style propre, qui fait de "L'emprise des Ténèbres" un film effrayant et d'une extraordinaire richesse. […] Le tournage en territoire haïtien et en République Dominicaine ne fut pas sans heurts, les deux sujets abordés de front par Wes Craven étant pour le moins sensibles (…). Qui plus est Wade Denis, (…) n'apprécia pas du tout le traitement nettement horrifique que donna Wes Craven à son ouvrage. Mais tant pis pour lui, Wes Craven est conteur, pas documentariste. Ce qui ne l'a pas empêché, en puisant dans la réalité que contenait "The Serpent and the Rainbow", de livrer une parabole originale et poétique sur l'emprise qu'un gouvernement peut exercer sur les âmes et les corps. Hormis dans les quelques images d'archives lors de la dernière séquence, le gouvernement de Duvalier est ici résumé par le capitaine Peytraud et ses "tontons macoutes", mélangeant le militarisme et le tribalisme dans ce qu'ils ont de plus obscur et de plus menaçant. Chargé de nettoyer, par la force, la torture (un aspect qui n'est pas sans rappeler un autre formidable film, "Midnight Express") et la magie noire, la population de ses sujets rebelles ou trop curieux, le personnage incarné par l'excellent Zakes Mokae dégage un sadisme tranquille et sûr de soi, déjà terrifiant par la seule force d'un regard globuleux et d'un rictus féroce. Présent dans les hallucinations et les rêves de Dennis Alan, sachant tout et gardant captives les âmes de ses victimes, on aura rarement vu une représentation aussi diabolique du totalitarisme. L'originalité de "L'emprise des ténèbres" apparaît essentiellement à travers cette dénonciation, puisque ici les zombies sont des victimes, et non des créatures dangereuses auxquelles il faudrait échapper. [...] c'est bel et bien du côté de la magie noire que "L'emprise des ténèbres" (pour une fois le titre français frappe en plein dans le mille) déploie ses scènes les plus effrayantes et les plus marquantes. Pressentiments, hallucinations et cauchemars, parés d'une magnificence visuelle rare, réservent déjà leur content d'effroi, leur caractère d'avertissement concret ou symbolique instaurant un climat véritablement oppressant, une touffeur moite qui agit comme un étau sur la gorge et l'esprit. Wes Craven jouant avec maestria de la suggestion, de l'ellipse et du plein cadre, l'horreur éveillée n'en est que plus paniquante, passant elle aussi de l'avertissement (la chambre ensanglantée, la scène de torture) à la nuisance déclarée (y compris à distance, lors d'un repas bostonien raffiné…). [...] Peu de films peuvent se targuer de renouveler aussi drastiquement leur sujet et d'offrir au spectateur des niveaux de lectures différents d'une telle richesse, tout en conservant une efficacité d'épouvante aussi puissante. A redécouvrir et à revoir sans se lasser, L'emprise des ténèbres est un film majeur de Wes Craven, et un film majeur du genre, tout simplement. Stéphane Jolivet • www.horreur.com ici

INFOS DISTRIBUTEURS L'HOMME FUMÉE, UNE AVENTURE DÉMOCRATIQUE de Vincent Gérard et Cédric Laty

documentaire • France • 2016 • 1H26 | Lamplighter Films • 4 mai 2016

Plus d'infos sur le film ici Débarqué de nulle part, l’ethnologue Tom Joad vient réaliser une étude sur le village de Pernand-Vergelesses, en Bourgogne. Avec sa douceur intrusive, il bouscule cependant les acteurs de la petite cité viticole.

L’Homme-Fumée, une aventure démocratique est né de notre désir de filmer un village et ses habitants aujourd’hui, où la beauté et l’inquiétude semblent être mêlées. Ce désir et ces observations, nous les avons transfigurés dans un récit purement imaginaire, où la chose politique serait le terrain réel du dialogue (…). Logiquement, nous avons réfléchi l’image et le son avant tout. Inspirés par des photographies de Robert Adams et de Garry Winogrand, nous avons pensé le cadrage des visages et imaginé les scènes en noir et blanc. Nous avons créé un son proche du scénario et de la facture recherchée : un document unique ! Nous avons tenu à faire rentrer tous les habitants de ce village dans un seul et même récit. Pour plonger dans les silences et faire remonter les questions, nous avons créé le personnage Tom Joad (librement inspiré de l’ethnologue Robert Jaulin et au nom emprunté à John Steinbeck), personnage qu’interprète Eric Perruchot (ami, poète, journaliste, sculpteur, comédien). Lors de l’immersion préalable au tournage, il est venu s’installer dans le village. Le film L’Homme-Fumée, une aventure démocratique est donc né de cette rencontre avec ce village, son histoire, de fantasmes de cinéma et d’une croyance dans un film qui peut s’élever comme un espace de contemplation, un temps de réflexion, et déclencher dans sa complexité, actions et contrepoints. Vincent Gérard et Cédric Laty


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