2016 | N°06

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°06 vendredi 22 juillet 2016 p.1 > Dans les régions de l'ACOR p.2 > Soutiens GNCR p.3 > Recommandation GNCR, Soutien ACID GNCR p.4 > Soutien ACID, Soutiens FCAE Actions-promotion p.5 > Soutiens AFCAE Actions-promotion p.6 et 7 > Soutien AFCAE Patrimoine / répertoire et soutiens Jeune Public p.8 > Infos distributeurs

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

DANS LES RÉGIONS DE L'ACOR Les Ateliers d'Angers – Premiers Plans 12ème édition, du 22 au 30 août 2016 Télécharger le dossier de présentation | télécharger le planning | inscription en ligne Fondés par Jeanne Moreau et Claude-Éric Poiroux, les Ateliers d'Angers ouvrent leurs portes le 22 août et accueillent 8 jeunes réalisateurs européens en résidence. Parallèlement, Premiers Plans propose un programme de formation et d'initiation destiné au public et aux professionnels de la Région.

WORKSHOPS > 8 CINÉASTES EUROPÉENS EN RÉSIDENCE

Cristèle Alves Meira (Fra.Portugal), Johan Carlsen (Danemark), Lukas Dhont (Belg.), Frida Kempff (Suède), Laurie Lassalle (Fra.), Pierre Primetens (Fra.-Portugal), Haris Raftogiannis (Grèce) et Piotr Złotorowicz (Pologne)

> PROFESSIONNELS INTERVENANTS

C'est la réalisatrice et scénariste française Katell Quillévéré (Un poison violent, Suzanne, Réparer les vivants) qui est, cette année, la référente pédagogique, accompagnée, notamment, des producteurs Marta Donzelli (Vivo films – Italie) et Jean des Forêts (Petit Film – France) et du distributeur international Gabor Greiner (Films Boutique – Hongrie Allemagne).

• En sortant de l'école, courts métrages d'animation jeune public • Quand les artistes et les habitants collaborent pour créer un film • Le Rosier sentinelle, mini-série réalisée dans le cadre des Ateliers de réalisation de Montjean-sur-Loire. • Carte blanche à Vincent Pouplard • Sales gosses de Céline Thiou • Yaadikoone de Marc Picavez • Retour d'expériences : 4 courts métrages docu-mentaire du Labo#6 sur le thème du corps au cinéma.

TEMPS PRO CINÉMA EN PAYS DE LA LOIRE

• Projections de films produits, écrits ou aidés par la région des Pays de la Loire, • 2 modules de formation : casting, régie, • Workshop : Réinventer la narration ou comment créer avec les nouveaux médias, • Atelier Storycode : Transmédia et Nouvelles Écritures, • Les Forums de l'OPCAL. En partenariat avec le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Bureau d'Accueil des Tournages, AnCRE (une mission de l'agence ALDEV Angers Loire Développement), La Plateforme et l'OPCAL.

MASTERCLASS, CONFÉRENCES ET AVANT-PREMIÈRES Entrée libre, sauf projections du soir

STAGES

AVANT-PREMIÈRES en présence des réalisateurs | soirée

Créer un film en mixant des extrait vidéos, des musiques, des bruitages et même des doublages voix. plus d'infos

OLLI MÄKI de Juho Kuosmanen | RESTER VERTICAL d'Alain Guiraudie | VICTORIA de Justine Triet | TORIL de Laurent Teyssier | RÉPARER LES VIVANTS de Katell Quillévéré | GRAVE de Julia Ducournau

MASTERCLASS | matin • Réalisation, mise en scène et direction d'acteur avec Katell Quillévéré • Production avec Marta Donzelli et Jean des Forêts • Réalisation d'un premier film

CONFÉRENCES | après-midi

• Le cinéma de Krzysztof Kieślowski par Alain Martin • Le corps à l'épreuve du cinéma par Louis Mathieu • Éditer un DVD, un objet de cinéphilie par Margot Grenier

PROJECTIONS-RENCONTRES | après-midi • Les courts métrages des résidents, en leur présence • Décalogue n°9 de Krzysztof Kieślowski

MASHUP SESSIONS | tous publics à partir de 6 ans

INITIATION AU CINÉMA D'ANIMATION | enfants/ados 6-15 ans

Réaliser par petites équipes un court film d'animation à partir de poèmes de Paul Éluard. Animé par Emmanuelle Gibault et Éloïse Ladan, médiatrices cinéma. plus d'infos

BLOGUEURS CINÉ | jeunes de 15 à 30 ans Assister aux projections et rédiger des critiques qui seront postées sur un blog. Animé par un Gwenn Froger, journaliste culturel et Morgan Pokée, critique de cinéma. plus d'infos

6e LABORATOIRE DE RÉALISATION DOCUMENTAIRE

Ce laboratoire rassemble des amateurs et professionnels encadrés par le réalisateur Xavier Liébard et le monteur Benoit Maximos. 4 films seront réalisés par des équipes de 4 personnes sur le thème filmer le corps. Plus d'infos | inscriptions closes


SOUTIENS GNCR SIERANEVADA de Cristi Puiu

Roumanie • 2016 • 2H53 • avec Mimi Brănescu, Dana Dogaru, Sorin Medeleni, Ana Ciontea

Wild Bunch Distribution • 3 août 2016

Festival de Cannes 2016 : Sélection officielle – Compétition

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Site distributeur ici Quelque part à Bucarest, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary - 40 ans, docteur en médecine - va passer son samedi au sein de la famille réunie à l'occasion de la commémoration du défunt. L'évènement, pourtant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats sont vifs, les avis divergent. Forcé à affronter ses peurs et son passé et contraint de reconsidérer la place qu'il occupe à l'intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité.

“Sieranevada”, de Cristi Puiu : une comédie à l'italienne et à l'âme russe. (…) Sur un mode tragi-comique le cinéaste roumain Cristi Puiu, met en scène avec maestria un drame familial. Aussi extravagant que pathétique. Des règlements de compte en famille, on en a vu beaucoup, au cinéma. Des cruels et des comiques. Les deux en même temps, pas souvent – et c'est bien ce que réussit Cristi Puiu dans Sieranevada […]. Il nous avait bluffés, il y a dix ans, avec La Mort de Dante Lazarescu (Grand Prix Un certain regard, Cannes 2005), magnifique film où l'on suivait l'odyssée hospitalière d'un vieil homme, alcoolique et malade, qu'une infirmière tentait de faire admettre dans un nombre impressionnant de services d'urgence où les médecins – à part elle – étaient aussi débordés qu'indifférents. […] Cristi Puiu filme toujours avec la même maestria : dans l'appartement étroit où les membres du clan préparent le repas funéraire que tout bon orthodoxe se doit d'organiser 40 jours après la disparition d'un être cher, les portes s'ouvrent et se referment selon une chorégraphie méticuleuse, les verres et les assiettes entament, eux aussi, un étrange et permanent ballet, des plats cuisent indéfiniment, indifférents aux cris et larmes des participants qui s'engueulent à qui mieux mieux. Peu à peu, Sieranevada devient une comédie vaudevillesque. Tout le monde a faim, tout le monde aimerait passer à table, mais nul n'y est autorisé avant l'arrivée du pope chargé de bénir êtres et lieux. Et le pope est en retard… Qui plus est, l'un des fils du disparu doit symboliquement revêtir un de ses costumes pour perpétuer son souvenir. Mais l'heureux élu flotte dans la chemise et le pantalon paternels. Il faut les retoucher ; ça prend du temps. On attend, on boit, on réfléchit : ils sont une vingtaine de fils, filles, cousins, voisins à se croiser et s'étriper dans ce lieu clos. [...] Rires, larmes et intrigues multiples Seul Robert Altman réussissait jusqu'ici – dans Un mariage, dans Nashville, dans Gosford Park – à se glisser entre de multiples personnages, en perdre un sans jamais sacrifier l'autre, jouer avec plusieurs intrigues et plusieurs styles en même temps. Visiblement, il a trouvé un successeur digne de lui…[...] Pierre Murat • Télérama ici

ENTRE LES FRONTIÈRES de Avi Mograbi Israël/France • 2016 • 1H24 | Météore Films • 30 novembre 2016 Berlinale 2016 - Sélection Forum | Cinéma du réel Séance d’ouverture

Edition d'un document d'accompagnement GNCR Site distributeur ici | Entretien avec Avi Mograbi dans Télérama ici Le réalisateur Avi Mograbi et le metteur en scène Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile Africains que l’État d’Israël retient dans un camp en plein désert du Néguev. Ensemble, par le biais d’un atelier inspiré du Théâtre de l’Opprimé, ils questionnent le statut de réfugié. Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent pour plonger vers l’inconnu ? Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre et les persécutions ont jetés sur les routes ? Le théâtre peut-il créer un pont entre les hommes pour qu’ils échangent et se comprennent ?

[…] Le cinéaste a suivi les réfugiés africains qui veulent émigrer en Israël mais dont l’Etat d’Israël ne veut pas, les cantonnant dans des camps au milieu du désert et faisant tout pour les dégoûter de vouloir devenir citoyens israéliens. Situation tristement banale de nos jours, dont l’actu fait écho quotidiennement et sous toutes les latitudes. L’originalité de Between fences, c’est que Mograbi et le metteur en scène de théâtre Chen Alon ont proposé à ceux des réfugiés qui le souhaitent de prendre des cours d’art dramatique et de créer une pièce sur leur expérience d’exilés. Le film est essentiellement constitué de ces répétitions et de ces représentations, point de jonction et de fusion entre le docu et la fiction : ces Africains sont à la fois des migrants qui racontent leur sort et des comédiens qui écrivent et jouent leur histoire. Pour eux, l’art n’est pas un moyen d’évasion ni de fuir leur sombre réalité mais tout le contraire : un moyen de verbaliser leur condition, de la mettre à distance, de la dominer un peu au lieu d’être dominé par elle, une façon de retrouver une dignité de sujet – à défaut d’un visa israélien. Comme Brothers of the Night, mais avec une esthétique moins flamboyante, plus âpre et brute, Between Fences élève des êtres que les circonstances géopolitiques ont rabaissés. Morale du jour : si Chiha et Mograbi ont trouvé leur matière de cinéma dans les marges de la société, c’est aussi dans les marges des grands festivals qu’on déniche parfois les plus belles pépites filmiques. Serge Kaganski • Les Inrocks ici


RECOMMANDATION GNCR

APNÉE de Jean-Christophe Meurisse

France • 2016 • 1h30 • avec Céline Fuhrer, Thomas Scimeca, Maxence Tual, Thomas de Pourquery, Olivier Saladin, Claire Nadeau, Jean-Luc Vincent, Nicolas Bouchaud,

Shellac • octobre 2016

Semaine de la critique 2016 - séance spéciale | Festival de La Rochelle 2016 | Festival international du film culte :Prix du jury

Site distributeur ici Céline, Thomas et Maxence marchent toujours par trois. Comme la trilogie de la devise républicaine. Ils veulent se marier, une maison, un travail, des enfants sages et manger tous les jours des huîtres. Insoumis et inadaptés à une furieuse réalité économique et administrative, ils chevauchent leurs quads de feu et traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.

[…] J’ai construit un scénario avec une trame, des situations, tableaux, décors, mais pas de dialogues. On ne savait pas ce qu’on allait dire exactement pour trouver cet hyper présent. J’aime quand l’acteur écrit ou invente ses propres dialogues. Il n’est plus en état de penser ce qu’il va jouer. Il est vrai, accidentel, infantile. […] Il y a quelque chose de très premier degré dans Apnée, et surtout pas de cynisme. En tout cas pas comme on l’entend aujourd’hui. Il y a du Diogène chez ces trois héros. Un mélange d’intelligence et de naïveté. Ils croquent, regardent notre France qui est un peu accablée. (...) Je préfère raconter des choses tristes et révoltantes avec le rire. […] Je n’aime pas trop la psychologie. J’aime que l’imaginaire du spectateur soit actif, qu’il suive des choses réelles, concrètes. Le « trouple » n’est pas une revendication amoureuse personnelle. J’avais peur qu’avec un couple, ce soit trop identifiable. Le trio apporte du décalé, du dérangeant, du symbolique. En ces temps contrariés et contrariants, c’était pousser la provocation, la réflexion, l’exigence, de montrer une forme d’amour possible qui pourrait presque être reconnue. Propos extrait du dossier de presse

SOUTIEN ACID / GNCR SWAGGER d'Olivier Babinet

France • 2016 • 1H24 | Rezo films • 16 novembre 2016 Programmation ACID Cannes 2016

Edition d'un document d'accompagnement ACID Site de l'ACID ici Teen-movie documentaire, Swagger nous transporte dans la tête de onze adolescents aux personnalités surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les plus défavorisées de France. Malgré les difficultés de leur vie, les gosses d’Aulnay et de Sevran ont des rêves et de l’ambition. Et ça, personne ne leur enlèvera.

Texte de soutien de l'ACID de Émilie Brisavoine et Régis Sauder. On va pas percer, on va déchirer !!! C’est un post prophétique qui irradie tout le film. Et ils déchirent ces jeunes d’Aulnay-sous-Bois dans le documentaire-écrin d’Olivier Babinet qui les sublime et prend le contre-pied des représentations éculées que l’on nous sert habituellement sur les jeunes de banlieue. Devant la caméra, Régis, Naïla, Nazario, Aïssatou, Paul, Salimata et les autres envahissent l’écran et construisent la représentation qu’ils se font d’eux-mêmes. A rebours des clichés, ils déchirent les idées reçues... Et avec une grande habileté, le cinéaste fait honneur à leur lucidité, leur fantaisie, la subtilité de leur humour et la finesse de leur analyse. Dans les couloirs du collège Claude Debussy, chez eux et au dehors ils parlent d’amitié, d’amour, de leurs peurs, du quotidien, de l’avenir... Ils rêvent sans oublier la cité, la violence sociale, le racisme, l’exil. Une galaxie de personnalités aussi riches que diverses coexistent, des plus flamboyantes aux plus discrètes, traitées avec la même attention et la même acuité. Jamais de misérabilisme ni de naturalisme. La parole de ces ados est recueillie et mise en scène, le film en est l’unique réceptacle. Mais Olivier Babinet joue avec le groupe et y met toute la magie qu’offre le cinéma qui nous permet de plonger dans la ville, de passer par les fenêtres pour aller au chevet d’une jeune fille endormie, au mépris des pesanteurs. Le cinéaste matérialise leur univers intérieur, leur offre l’espace de le représenter à la hauteur de leur imaginaire. Et le plaisir qu’ils ont à faire du cinéma nous gagne. Les codes de la culture populaire irriguent la mise en scène et l’on navigue dans un univers coloré où ils prennent toute la place, traversant la comédie musicale, le clip et la science fiction. Et malgré le contexte difficile qui n’est pas évacué, ils sont debout, pleinement vivants, beaux, intelligents, lucides, drôles. Ils ont de quoi bomber le torse, ces swaggers (*fanfarons en français) ! Car ce sont des jeunes pleins de sève et d’avenir que l’on a eu un plaisir infini à rencontrer.

*** PROCHAINS SOUTIENS GNCR *** TA'ANG de Wang Bing (Les Acacias • 26/10/16 • soutien ACOR) | MA'ROSA de Brillante Mendoza (Pyramide • 30/11/16) | L'ULTIMA SPIAGGIA de Thanos Anastopoulos & Davide Del Degan (Arizona Films • 30/11/16) | LETTRES DE LA GUERRE d'Ivo M. Ferreira (Memento Films • décembre 2016) | LE VOYAGE AU GROENLAND de Sébastien Betbeder (Ufo • 21/12/16 • soutien ACID)


SOUTIEN ACID WILLY 1er de Ludovic et Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas France • 2016 • 1H22 • avec Daniel Vannet, Noémie Lvovsky, Romain Léger, Eric Jacquet, Alexandre Jacques, Robert Follet, Geneviève Plet Ufo distribution • 19 octobre 2016 | Programmation ACID Cannes 2016

Edition d'un document d'accompagnement ACID Site distributeur ici | Site ACID ici A la mort de son frère jumeau, Willy, 50 ans, quitte pour la première fois ses parents pour s’installer dans le village voisin. “A Caudebec, j’irai. Un appartement, j’en aurai un. Des copains, j’en aurai. Et j’vous emmerde !” Inadapté, Willy part trouver sa place dans un monde qu’il ne connaît pas.

[…] Willy est incarné par Daniel Vannet (…) Acteur non professionnel, il était encore illettré il y quelques années. Licencié par son patron au bout de 23 ans, qui l’employait à plein temps mais le payait à moitié, Daniel Vannet a appris à lire et écrire grâce à l’association Des mots et des merveilles. Au gré d’un reportage sur celle-ci, il est repéré par Hugo P. Thomas, Ludovic et Zoran Boukherma, des élèves de l’école de Luc Besson (!), et réalisent avec lui deux courts métrages, pour lesquels Daniel Vannet a reçu en 2015 le prix d’interprétation au festival de Clermont-Ferrand. [...] Willy 1er est un film d’apprentissage. Tout d’abord, apprentissage, de la part de Willy, de la mort de son frère, le manque pouvant se transformer en présence virtuelle bienveillante (la figure de Michel lui apparaît de temps en temps, à laquelle il s’adresse). Apprentissage ensuite de son autonomie. Sa curatrice (Noémie Lovsky) insiste sur cette notion qui l’effraie, tant le fait de ne déprendre que de lui-même lui paraît impossible. Avoir un travail, un scooter, un appartement, des amis : voilà les différents défis qui l’attendent. C’est dans la relation à l’autre que se situe la plus grande difficulté de Willy, habitué depuis des décennies à vivre en circuit fermé avec son frère, et plutôt frustre quant aux codes sociaux. Tournant le dos au conte, les réalisateurs n’ont pas choisi d’édulcorer les situations. Si, à tous les sens du terme, Willy s’urbanise (...) la petite sociabilité dans laquelle il parvient à s’insérer n’est pas toujours tendre avec lui et profite parfois de sa naïveté. Mais tous sont des cabossés de la vie, notamment l’autre Willy du film (Romain Léger), un collègue de travail de « Willy 1er », un peu en marge parce qu’homosexuel dont l’ami est mort quelques années auparavant. Daniel Vannet, qui impose une sacrée présence, mêle brusquerie et sensibilité dans son jeu, et des pointes d’humour, offrant une réelle complexité à son personnage. Le film, juste quant à son regard sur un milieu très populaire en souffrance, dessine le parcours d’un homme à qui rien n’était donné d’avance, et qui entreprend la conquête de lui-même. Christophe Kantcheff • Politis ici

*** PROCHAINS SOUTIENS ACID *** LE PARC de Damien Manivel (Shellac • 16/11/16) | LE VOYAGE AU GROENLAND de Sébastien Betbeder (Ufo • 21/12/16) | LA JEUNE FILLE SANS MAINS de Sébastien Laudenbach (Shellac • 01/02/2017) | MADAME B, HISTOIRE D’UNE NORDCORÉENNE de Jero Yun (New Story • Février 2017)

SOUTIENS AFCAE ACTIONS PROMOTION AQUARIUS de Kleber Mendonça Filho

France • 2015 • 1h38 • Avec Sonia Braga, Maeve Jinkings, Irandhir Santos, Humberto Carrao

Paname Distribution / SBS Distribution • 28 septembre 2016 Festival de Cannes 2016 : Sélection officielle – Compétition

Edition d'un document AFCAE | Site du distributeur ici Clara, la soixantaine, ancienne critique musicale, est née dans un milieu bourgeois de Recife, au Brésil. Elle vit dans un immeuble singulier, l'Aquarius construit dans les années 1940, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l’océan. Un important promoteur a racheté tous les appartements mais elle, se refuse à vendre le sien. Elle va rentrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle. Très perturbée par cette tension, elle repense à sa vie, son passé, ceux qu’elle aime.

[…] Critique de musique réputée, Clara (Sonia Braga) est une mère et une grand-mère. Libre, jouisseuse, sexy avec sa crinière sauvage qui lui tombe au creux des reins, elle a survécu, quand elle était jeune, à un cancer du sein, et plus tard, à la mort d’un mari aimant et adoré. Aujourd’hui, elle vit seule avec sa bonne dans son petit appartement, au premier étage d’un immeuble sur le front de mer qu’elle est la dernière à occuper, les autres propriétaires ayant cédé aux offres du promoteur. Autour du bras de fer qui l’oppose à la toute-puissante société immobilière, la fiction épouse le mouvement de la vie dans un feu d’artifice de couleurs explosives qui intrique les sphères de l’intime et du politique. Oscillant entre moments de joie et scènes de cruauté ordinaire, elle trouve son rythme et son relief dans un tourbillon de signes qui se répondent, parfois non sans humour, à la faveur d’un subtil système d’échos. Elle se nourrit aussi bien de l’histoire d’une coupure de presse trouvée dans un vinyle d’occasion que d’un changement de coupe de cheveux, des musiques qu’écoute Clara ou de l’architecture de la ville, qui ici prend la forme d’un corps menaçant, mutant – le petit immeuble menacé de démolition apparaissant comme le dernier vestige du temps révolu de la jeunesse du personnage. [...] La mémoire et la transmission sont les grandes questions de ce film qui prend acte, à travers le drame de son héroïne, de l’anéantissement de cette classe moyenne culturellement éclairée à laquelle appartient Clara, sans jamais verser dans la nostalgie. [….] A travers la gradation des actions, de plus en plus baroques, de plus en plus perverses, que le promoteur entreprend pour déloger la résistante, Aquarius offre une image surréaliste de la violence aveugle que peut produire un système capitaliste en roue libre, et la renvoie in extremis à l’envoyeur, à la faveur d’un retournement vengeur qui vous laisse pantelant. A ce mouvement mortifère qu’elle donne à voir, la mise en scène oppose des cadrages d’une sophistication plastique extrême, qui font communiquer l’intérieur et l’extérieur, des plans-séquence sensuels, amples, fluides, qui unissent les couples sur la piste de danse, d’incroyables panoramiques à la grue, qui fabriquent du lien là où la ville et les puissances de l’argent œuvrent à le détruire… Loin d’être gratuite, cette splendeur plastique est un geste politique. Isabelle Régnier • le Monde ici


VOYAGE À TRAVERS LE CINÉMA FRANÇAIS

de Bertrand Tavernier

France • Documentaire • 2016 • 3H15 | Pathé distribution • 12 octobre 2016 Cannes classic 2016

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Site du distributeur ici Entretien avec le réalisateur dans Télérama ici et ici Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’estce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de l’Atalante, à Duvivier, aussi bien qu’à Truffaut ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus, Grangier, Gréville ou encore Sacha, qui, au détour d’une scène ou d’un film, illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver.

Voyage à travers le cinéma français” : la madeleine de Bertrand Tavernier Jean Gabin, Eddie Constantine, Simone Signoret… ils peuplent le “cinéma retrouvé” de Bertrand Tavernier. Le cinéaste nous parle de son superbe film, présenté à Cannes Classics. Sur l'écran, on voit deux voitures se poursuivre, la nuit, dans une ambiance de film noir de jadis. Une voix off – celle de Bertrand Tavernier – commente ce film qui l'a marqué, tout gamin, et dont il a mis des années à retrouver le tire : Dernier Atout. « Un film de Jacques Becker, j'aurais pu tomber plus mal », s'amuse le cinéaste. De Dernier Atout, on passe à Casque d'or, où l'on revoit Simone Signoret, éblouissante, à Falbalas, qu'aime tant le couturier Jean-Paul Gaultier. De Becker, on va à Jean Renoir, et de Renoir à Jean Gabin. Et de Gabin à Maurice Jaubert, le plus grand compositeur français, et de Jaubert à Eddie Constantine et de lui à la Nouvelle Vague – Chabrol, Godard – dont Bertrand Tavernier va s'occuper comme attaché de presse, avant de devenir lui-même cinéaste. Voyage à travers le cinéma français (présenté à Cannes Classics le 16 mai, en salles le 12 octobre) est un documentaire qui pourrait s’intituler « Le cinéma retrouvé », tant Tavernier y ressemble à un Marcel Proust qui aurait remplacé ses chères madeleines par des extraits de films. Après avoir vu ce film superbe, le cinéaste Jean-Paul Rappeneau a écrit à Tavernier « C'est un film sur toi qui, tout à coup, devient un film sur nous »… Pierre Murat ici

MOI DANIEL BLAKE de Ken Loach

Royaume-Uni • 2016 • 1h37 • Avec Dave Johns, Hayley Squires

Le Pacte • 26 octobre 2016

Festival de Cannes 2016 : Palme d'Or

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Site du distributeur ici Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider…

[…] à 80 ans, Ken Loach n'a pas pu baisser les armes. Pas encore. Il nous revient cette année en compétition avec toute sa colère, son empathie, son inébranlable humanisme. Sourd aux modes, aux effets de manche, aux postures cyniques. Moi, Daniel Blake marque les retrouvailles du réalisateur de Riff Raff, My Name is Joe ou Ladybird avec « son » Angleterre, celle des démunis et des oubliés. Ce peuple que plus personne, sauf lui, n'appelle la classe ouvrière. Les victimes de toutes les crises, de toutes les politiques de rigueur, tous ceux qu'il est désormais un peu seul, en son époque et son île ultra-libérale, à défendre ainsi, caméra au poing, sans marchander, sans jamais rien lâcher. Cet isolement, ce côté « dernier des Mohicans », imprègne le récit d'amertume, lui donne, bien plus que pour le film précédent, un air d'ultime et poignant baroud d'honneur. Daniel Blake, le double de Ken Loach Qui est Daniel Blake, sinon Ken Loach lui-même ? On le retrouve partout dans ce drame social, portrait d'un vieil « indigné » décidé à se battre jusqu'à son dernier souffle. Même si le combat est inégal. D'un côté, un charpentier veuf, que son cœur usé, malade, empêche désormais de travailler. De l'autre, une administration à demi-privatisée, rendue folle et perverse par sa chasse aux soi-disant « assistés », lui refuse toute indemnité, le prive de tout revenu. De coups de fil interminables en demandes contradictoires, de réponses obtuses en situations absurdes, le film nous accompagne dans un incroyable calvaire kafkaïen. On frôle souvent la comédie, tant le héros met d'énergie, de bonne volonté et d'humour désespéré dans la bataille. Tant sa description sur le vif, dans sa bonté, ses boutades, ses gestes quotidiens, nous le rend proche, attachant. Mais le cinéaste n'oublie jamais de nous rappeler qu'il est ici question de vie ou de mort. De la vraie faim et de la vraie misère, avec leur sillage d'exclusion, d'humiliations. Face à cette noirceur, cette impuissance, les personnages résistent comme ils peuvent, se fissurent ou s'effondrent, mais gardent une dignité bouleversante : Daniel Blake lui-même, – on rêve du prix d'interprétation pour le comédien Dave Johns -, mais aussi Rachel, la jeune mère célibataire et chômeuse qu'il rencontre par hasard dans les bureaux du pôle emploi local. Entre eux, se tisse une belle, une délicate histoire de solidarité, de fraternité humaine. Le dernier refuge d'une société plus juste, où les gens ne sont « ni des clients, ni des usagers... Juste des citoyens. » Cécile Mury • Télérama ici

*** PROCHAINS SOUTIENS AFCAE ACTIONS-PROMOTIONS *** TANNA de Bentley Dean, Martin Butler (Urban • 16/11/16) | UNE SEMAINE ET UN JOUR de Asaph Polonski (Sophie Dulac • 30/11/16) | NERUDA de Pablo Larrain (Wild Bunch • 04/01/2017) | 3000 NUITS de Mai Masri (JHR films • 04/01/2017)


SOUTIENS PARTENARIAT AFCAE PATRIMINE RÉPERTOIRE RÉTROPECTIVE URI ZOHAR

Malavida • 26 octobre 2016

Site distributeur ici | Document d'accompagnement édité par le distributeur Accompagnement possible et interventions par l'historien et critique Ariel Schweitzer, spécialiste de l'œuvre de Zohar. Réalisateur iconoclaste, Uri Zohar a crée une onde de choc avec son premier film, Un trou dans la lune (1964), remarqué à la Semaine de la critique à Cannes. Il a alors bouleversé le paysage cinématographique et lancé le courant dit de la Nouvelle Sensibilité israélienne. Il est consacré à Cannes en 1967 pour Trois jours et un enfant, décrochant le Prix d’interprétation masculine pour la performance d’Oded Kotler. Icône incontournable de la bohème de Tel-Aviv, il dresse le portrait de sa génération dans sa Trilogie de la plage avec Les Voyeurs, Les Yeux plus gros que le ventre et Sauvez le maître nageur. C'est une figure toujours très controversée aujourd'hui : il a en effet arrêté sa carrière cinématographique à la fin des années 70 pour devenir un rabbin ultra-orthodoxe. C’est une fascinante redécouverte.

TROIS JOURS ET UN ENFANT Israël • 1967 • 1h30 • avec Oded Kotler, Shai Asharov, Yehudit Sola, Uli Gorlizki. Tourmenté par le souvenir douloureux d’un premier amour, un étudiant se voit confier pendant trois jours la garde de l’enfant de la femme qu’il a aimée. Durant ces quelques jours passés ensemble, il reporte sur l’enfant les sentiments d’amour et de haine qu’il ressent encore pour cette femme.

Adapté d’une nouvelle d’A.B.Yehoshua (paru chez Denoël), ce film, construit comme un « monologue intérieur », s’inspire des modes de narration du Nouveau roman, ainsi que de certaines œuvres d’Alain Resnais, tels Hiroshima, mon amour ou Muriel. Trois jours et un enfant se déroule dans un univers ambigu, incertain, qui hésite constamment entre le présent et le passé, entre la réalité et le rêve (ou le souvenir), en abolissant souvent les frontières qui les séparent.

LES VOYEURS

Israël • 1972 • 1h30 • avec Arik Einstein, Uri Zohar, Sima Eliyahu, Zvi Shissel. Sur la plage, à Tel-Aviv, les aventures échevelées de deux amis qui ne veulent pas grandir. Elli, marié, guitariste et grand séducteur, galère pour gagner sa vie et trompe sa femme sans l’assumer. Gutte, beach boy bougon, voudrait multiplier les conquêtes mais manque singulièrement de tact. Tout se complique car Millie, la femme d’Elli et Gutte ont une relation d’amitié sincère et Gutte répugne de plus en plus à lui mentir…

Dans ce premier opus de la Trilogie de la plage, Uri Zohar dresse le portrait, tout aussi drôle que désenchanté, de la bohème de Tel-Aviv. Derrière une sexualité immature et une légèreté apparente, se cache en creux l’image de toute une génération désorientée et en quête d’elle-même. L’impact du film fut tel que la plage a été baptisée la Plage des Voyeurs. Un film culte !

LES YEUX PLUS GROS QUE LE VENTRE Israël • 1974 • 1h20 • avec Uri Zohar, Arik Einstein, Sima Eliyahu, Talia Shapira. Benny Forman dirige une équipe de basket-ball, dont la réussite de la saison est en train de se jouer. Marié, père d'un enfant, il multiplie les aventures extraconjugales. Mais sa femme découvre ses infidélités . Parallèlement, son meilleur ami, qui est aussi le meilleur joueur de son équipe, ne supporte plus son comportement de plus en plus méprisant… Benny perd les pédales…

Deuxième opus de la Trilogie de la plage, c’est le film le plus personnel de Zohar. Arik Einstein y signe son meilleur rô le en interprétant le meneur de jeu de l’équipe de basket. Tourné en N&B, ce film très Nouvelle vague a systématiquement recours à l’improvisation, dans les situations et les dialogues.

*** PROCHAIN SOUTIEN AFCAE PARTENARIAT PATRIMOINE / REPERTOIRE *** Rétrospective DEREK JARMAN (Malavida • 16 novembre 2016) : JUBILEE, LA TEMPÊTE, LAST OF ENGLAND, SEBASTIANE


SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC PROMENONS-NOUS AVEC LES PETITS LOUPS Programme de courts métrages . All/Corée/Rus/Esp • 47' • À partir de 4 ans

KMBO • 14 septembre 2016

Dossier pédagogique, lettre aux enseignants, cahier d'activités, exposition sur le film...ici Le grand méchant loup est-il vraiment si grand et si méchant ? Avez-vous déjà entendu l’histoire du loup-danseur ou celle du papa-loup ? Six contes animés, plein d’humour et de surprises pour découvrir le loup sous toutes ses facettes... De quoi chasser la peur du loup !

IWAN ET LE LOUP de Anna Levinson (Allemagne • 2015 • 5'56) Pour devenir adulte, Iwan doit faire preuve de son courage et partir seul en forêt chasser un loup. Mais que faire s'il devient ami avec le loup ?

GRANDMECHANTLOUP de Borja Guerrero & Marta Fariňa (2008 • 8’27) Il était une fois un loup fainéant. Pour ne pas se fatiguer, il ne mangeait que du riz au lait. Un soir devant un miroir, il comprit qu’il ne faisait peur à personne et prit la décision de devenir un Grandméchantloup…

AU REVOIR, ÉTÉ ! De Jang Seong Ji (Corée du Sud • 2013 • 8’21) L’oeuf d’un bébé pingouin éclot un jour dans la chaumière d’un loup. Du jour au lendemain, ce loup paisible et solitaire va prendre sous son aile ce drôle d’enfant qui n’en fait qu’à sa tête.

LES SEPT CHEVREAUX de Ismael Mon (Espagne • 2010 • 10’32) Il était une fois sept chevreaux qui vivaient auprès de leur mère. Un jour, celle-ci s’en va au marché. Avant de partir, elle fait promettre à ses chevreaux de ne pas ouvrir la porte durant son absence.

LE SECRET DU LOUP de Julia Ocker (Allemagne • 2016 • 3’48) Un loup se promène dans les bois à la recherche d’un endroit paisible où s’exercer à son loisir secret.

MOROSHKA de Polina Minchenok (Russie • 2016 • 7’40) Moroshka est une jeune fille courageuse, si courageuse qu’elle recueille dans sa grange un loup blessé qu’elle soigne et nourrit mais qu’elle doit aussi cacher aux autres habitants qui en ont trop peur.

••••••••••• WALLACE & GROMIT : LES INVENTURIERS de Nick Park et Merlin Crossingham

Programme de courts métrages • Royaume-Uni • 54' • Dès 5 ans | Folimage • 23 novembre 2016

Site du distributeur ici | Edition d'un document d'accompagnement AFCAE Wallace, inventeur farfelu, et son flegmatique chien Gromit, enchainent les aventures rocambolesques et les rencontres improbables. D’un voyage sur la lune dans Une grande excursion à l'hébergement d'un locataire peu recommandable dans Un mauvais pantalon, redécouvrez les deux premiers volets de leurs folles péripéties.

MORPH : SELFIE de Merlin Crossingham (1.32') Chas veut tente de faire un selfie, mais Morph veut être sur la photo...

UNE GRANDE EXCURSION de Nick Park (23') Wallace et Gromit profitent d’une journée comme les autres quand une pénurie de fromage les pousse à organiser une expédition sur la lune en quête de cheddar. En dépit de quelques difficultés techniques lors de la construction de leur fusée, le duo fait un atterrissage réussi, arrivant à point nommé pour le déjeuner. Mais tandis que Wallace commence à déguster quelques tranches de fromage lunaire, un étrange robot vient perturber le festin...

UN MAUVAIS PANTALON de Nick Park (29') Lorsque les problèmes d’argent poussent Wallace à prendre un locataire, la vie devient compliquée pour le pauvre Gromit. Forcé de quitter sa chambre pour faire place au pingouin Feathers McGraw, il ne faut pas longtemps à Gromit pour se sentir délaissé et remplacé dans le coeur de son fidèle compagnon...

INFOS DISTRIBUTEURS THOMAS HOWARD MEMORIAL – LIVE AT GUERLÉDAN de Nicolas Charles (France • 2016 • 56' | Upton Park Publishing / TTC Prod) Contact programmation : Brieuc Minous | promo@uptonpark.biz | tél : 01 43 59 01 45 En 1923 débute le chantier de réalisation d'un barrage en plein centre Bretagne. En 1930, le barrage de Guerlédan vit le jour, donnant naissance à un grand lac qui engloutit la vallée, ses écluses, ses carrières et ses habitations. A quelques rares occasions, le lac de Guerlédan est asséché. Le lit du canal de Nantes à Brest et sa vallée réapparaissent alors, chargés de souvenirs. Ce fut le cas à l’été 2015, pour une maintenance du barrage électrique. La découverte de ce paysage apocalyptique et éphémère du lac vide, fut l’occasion pour Thomas Howard Memorial, de rendre hommage au « Live at Pompéi » de Pink Floyd. Cette œuvre musicale tournée en 12h, de la nuit à l’aube, illustre la musique du groupe à travers un concert sans public, accompagné d’un voyage visuel révélant une nature transformée, ainsi que des vestiges du passé, engloutis par les eaux du lac.


LA MÉCANIQUE DES FLUX de Nathalie Loubeyre France • 2015 • 1H23 | Aloest films • 31 août 2016

Possibilité de faire intervenir la réalisatrice | projections scolaires envisageables Film soutenu par MACAO, ECLA et Ciné passion 24 | Amnesty International, La Cimade et Migreurop sont partenaires du film Sur différents lieux clés des routes migratoires en Europe, des voix, des visages, des corps et des paysages racontent la violence qui se cache derrière l'euphémisme de "contrôle des flux". Une violence qui s'exerce sur des hommes, des femmes et des enfants et qui révèle l'un des visages de l'Europe d'aujourd'hui.

« La mécanique des flux » de Nathalie Loubeyre (…) raconte la violence qui se cache derrière le « contrôle des flux » (on dit aussi « la maîtrise des flux ») sur les routes migratoires d’Europe, en passant par le centre de rétention de Filakio, près de la frontière gréco-turque, non loin du fleuve Evros, et donne la parole aux migrants en organisant des dispositifs complexes et variés avec une question centrale autour de la mise à distance; une mise à distance à double face : celle que l’Europe et les politiques ont imposé dans le déni d’une réalité ignominieuse en laissant justement ces questions à distance (loin) et celle qui questionne la cinéaste (le problème de la distance à prendre face à son sujet) : comment rester là, au plus près, puis susciter et enfin recueillir la parole ? A qui la donner, à quel moment prendre le temps de la traduire, comment ne pas la trahir ? Témoigner simplement ou dénoncer tout autant ? En suivant le flux et reflux de ces migrants, vagues successives, ininterrompues, vivre plusieurs mises en situation dans lesquelles la question centrale demeure une problématique de mise à distance. S’approcher, offrir un refuge, un café et questionner dans un temps bref avant que la police des frontières vienne interrompre le dialogue, continuer à filmer (scène avec des migrants algériens); prendre position dans une usine désaffectée (à Patras) et attendre la rencontre; puis, questionner et saisir au vol le récit romanesque qui émerge, filmer des personnages surgis de nulle part qui mettent en scène leur propre histoire (scène avec des migrants afghans); attendre que le cercle se forme et que les voix se délient, juste tendre le micro sans intervenir, ne rien comprendre au moment de la prise de vue et découvrir au montage après traduction une incroyable plaidoirie, un réquisitoire, un cri (scène avec des migrants soudanais). Mais les images les plus étonnantes de « La mécanique des flux » sont celles des caméras de vidéo thermiques, appareillage financé par l’Union européenne et images de surveillance littéralement prises aux gardes frontières croates : dans un premier temps l’équipe a filmé directement les écrans de contrôle; dans un second temps, l’opérateur en poste a accepté d’en faire une copie, sans que sa hiérarchie s’y oppose, fier en quelque sorte du travail correctement accompli, avec une distance face à ce qu’il voyait sans le voir, sans même se douter de la singularité et de l’impact qu’auraient ces images une fois montées. […] C’est ce travail minutieux et long qu’entreprend Nathalie Loubeyre dans son film : redonner de la dignité, donner à « voir un homme » par la reconnaissance de l’autre « comme semblable » dans le hors champs des écrans de contrôle et la juste distance pour le filmer, puis « comme parlant » en lui tendant le micro dans un dispositif qui lui permet enfin de raconter ce que nous devrions tous entendre comme un geste héroïque.[…] Philippe Bonnaves • www.unepageblanche.com ici

HUMEUR LIQUIDE... ÊTRE(S) BIPOLAIRES de Rodolphe Viemont

France • 2015 • 52' • avec la voix de Robinson Stévenin

Site du film ici | Possibilité de faire intervenir le réalisateur Programmation : Laurence Viémont | humeurliquide@orange.fr | 06 61 10 22 49 Le réalisateur et sa femme, Laurence, sont tous deux bipolaires (maniacodépressifs). Ils livrent une véritable bataille contre la maladie, ensemble. Aujourd’hui Rodolphe Viémont filme Laurence : un portrait et sûrement aussi un autoportrait… Les chutes, les peurs, les crises, l'incapacité de vivre comme tout le monde. Le témoignage de Laurence est simple, sans pathos, loin de chercher une quelconque pitié. Laurence témoigne d'un force de vie incroyable ; oubliant consciemment qu'un bipolaire sur cinq meurt de suicide. Le couple a aujourd'hui le projet d'un enfant, "comme tout le monde". Mais pour des parents doublement bipolaires, la littérature médicale estime à 30% le risque de transmission à l'enfant…

Comment est né ton film ? Je suis sur ce film depuis… 10 ans ! Au départ, il s'agissait d'un film sur la bipolarité chez de grands artistes (Antonin Artaud, Dmitri Chostakovitch, Kurt Cobain…). Il est courant en effet de nommer la bipolarité "la maladie des grands hommes". Mais rapidement je me suis senti enfermé dans ce propos. Et puis il y a quelques années, j'ai rencontré mon épouse, sans savoir qu'elle aussi était atteinte de la maladie. Comme je le dis dans le film : il y avait une possibilité sur mille (selon les études épidémiologiques sur la maladie) pour que deux bipolaires mixtes se trouvent. Cet amour instantané m'a poussé vers un tout autre film : intime, tendre, plus personnel. Laurence a joué le jeu, me permettant de construire un film à la fois personnel et universel. Qu'est-ce que vivre ? Qu'est-ce que vivre avec un handicap ? Un bipolaire a un risque sur cinq de finir suicidé, certes. Mais où se situe le libre-arbitre dans ces chiffres ? Vivre est un combat et l'amour est supérieur à tout. La rage est un bon moteur pour "sublimer" comme le dit la psychanalyse. Que signifie cette omniprésence de l'eau ? C'est assez simple en fait, même s'il semble que la symbolique interroge. Je suis parti du fait que l'humeur (avec son double sens médical) est par définition liquide. Chez les bipolaires, elle est mouvement perpétuel. Le va-et-vient des cycles, comme la mer et ses vagues ; le calme de la rivière, la violence de l'eau giclante dans l'écluse. Le sablier dit exactement la même chose : ça s'écoule dans un sens, une main le retourne et il se vide dans l'autre sens. La main qui exécute le renversement : c'est pour moi le principe de la névrose qui est non négligeable sur le processus de déclenchement de la crise "psychotique". […] Le film aurait pu être anxiogène, ce qui n'est pas le cas. C'est une volonté qui s'est manifestée au milieu de l'écriture. J'ai eu par le passé souvent envie de montrer la maladie de la manière la plus brute possible : indécente. Comme si le cinéma était une catharsis à la souffrance. Ou que seule cette violence était capable d'émouvoir le public. Et puis on m'a rappelé que j'écrivais un documentaire de création, pas une émission de télé-réalité ! Le fil conducteur du film (le désir d'enfant) s'est alors imposé de lui-même. L'écriture du film s'est faite en parallèle à notre (en)quête sur les risques de transmission de la maladie. Heureusement, ce chemin quasi-existentiel nous a conduit à reconnaître notre désir d'enfant. Naturellement le film raconte aussi cette victoire de la vie, de l'amour sur la peur ou le défaitisme. En fait, c'est un film plein d'espoir. […] Propos du réalisateur extrait du dossier de presse


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