2018 | N°02

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans cinq régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre Val de Loire, Normandie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitainr. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°02 Mardi 27 mars 2018 p.1 > Du côté des adhérents p. 2, 3 > Soutiens ACOR p.4, 5 > Soutiens GNCR + Soutien ACID p.6 > Soutiens AFCAE Actions-promotion + Soutiens AFCAE Jeune public p.7 > Infos distributeur + info Agence du court métrage

Directeur de publication : Yannick Reix et Antoine Glémain, co-présidents de l'ACOR | rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info | Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre Val de Loire, Pays-de-la-Loire, Nouvelle Aquitaine et Bretagne

DU CÔTÉ DES ADHÉRENTS Au Vox de Mayenne : Week-end Ciné Philo Samedi 7 et dimanche 8 avril 2018 LA REPRÉSENTATION DE L’ANIMAL AU CINÉMA Par Camille Brunel, journaliste et critique de cinéma L’HOMME, LE VIVANT ET LA MACHINE De l’homme reconnu comme « mesure de toute chose » par Protagoras dans la Grèce antique à l’homme projeté par Descartes « comme maître et possesseur de la nature » à l’aube des temps modernes, la philosophie – en tout cas dans les courants dominants de sa tradition occidentale – s’est située dans la perspective de l’humanisme. Elle n’a pas fait seulement de l’être humain l’objet privilégié de ses interrogations et espérances, elle l’a considéré comme le sujet même de toute pensée et de toute expérience digne de ce nom. Une telle perspective humaniste est aujourd’hui questionnée et parfois même radicalement remise en cause. Des disciplines scientifiques comme l’écologie ou l’éthologie et des pratiques sociales comme l’agriculture biologique, le véganisme ou le souci de la biodiversité amènent à porter un nouveau regard sur le vivant et à prendre au sérieux le foisonnement des sensations, émotions, intelligences, modes de pensée et de sensibilité... des différentes espèces animales, voire végétales. En même temps, le développement du génie génétique et de la programmation informatique, les réalisations spectaculaires de l’imagerie virtuelle, du traitement de big data par des algorithmes et des prothèses de « l’homme augmenté » conduisent aussi à porter une nouvelle attention aux machines et à prendre tout autant au sérieux leurs capacités, non seulement à rivaliser avec l’intelligence et la sensibilité humaines, mais à constituer des champs d’expérience inédits. L’expérience humaine n’est pas niée : après tout, c’est elle qui a conçu au départ les robots, les ordinateurs et les programmes d’intelligence artificielle et c’est elle encore qui en est venue à reconnaiîre la complexité des univers d’autres espèces, animales ou végétales. Mais elle se trouve nettement relativisée : elle n’est plus qu’une expérience parmi d’autres possibles, pas né cessairement la plus riche, ni la plus subtile, ni la plus prometteuse. Cette problématique « transhumaniste » s’est emparée du cinéma actuel, aussi bien – cela vaut d’être remarqué – dans ses produits de consommation de masse, les blockbusters, que dans certains de ses films d’auteurs. Nous vous proposons de prendre le temps de nous arrêter ensemble sur ce phénomène selon les modalités suivantes : • Une séance mensuelle (...), autour d’un film retenu dans la programmation du Vox. Le film sera brièvement présenté avant d’être projeté en salle. Celles et ceux qui le souhaiteront pourront rester ensuite pour un échange au bistrot du Vox. • Un rendez-vous semestriel plus conséquent (journée ou week-end) sur un thème précis, comme ce premier rendez-vous avec Camille Brunel sur le thème « La représentation de l’animal au cinéma ». […] Antoine Glémain, pour la SCIC Cinéma le Vox Mayenne

LA REPRÉSENTATION DE L’ANIMAL AU CINÉMA En 2012, l'Oscar des meilleurs effets spéciaux remis à L'Odyssée de Pi ne fait pas que saluer une prouesse technique : libéré des contraintes du dressage, le tigre numérique d'Ang Lee annonce alors une vague de films portant un regard nouveau sur l'animal. Comme souvent, la nouvelle technologie facilite de nouvelles idées, soutenues par les découvertes scientifiques sur les mondes intérieurs de nos voisins extra-humains. Ce mouvement, cette tendance animaliste disons, essaime ainsi en dehors d'Hollywood : le documentaire réinscrit les animaux dans le passage de l'Histoire ( Les Saisons), le cinéma français s'approche de leur détresse (Gorge Coeur Ventre), l'animation plonge tête baissée dans l'utopie de leur libération (Studios Aardman)... Peu à peu détaché de l'anthropomorphisme comme de la chosification, le cinéma progresse vers une représentation de moins en moins faussée des bêtes, comme le raconte magistralement White God, de Kornel Mundruczo : de l'animal-chose vers l'animal-sujet, c'est toute une société qui cesse de se croire seule dans l'univers, et se découvre – peut-être trop tard ? – entourée d'animaux. Camille Brunel

Samedi 7 avril 2018 14h00 L’ODYSSÉE DE PI de Ang Lee 17h00 LES SAISONS de Jacques Perrin 19h00 ROAR de Noel Marshall 22h00 MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE de Tobe Hooper

Dimanche 8 avril 2018 11h00 CHICKEN RUN de Nick Park 14h00 GORGE CŒUR VENTRE de Maud Alpi 16h30 WHITE GOD de Kornel Mundruczo


••• SOUTIEN ACOR ••• DEMONS IN PARADISE de Jude Ratman documentaire • Sri Lanka • 2017 • 1H34

Survivance • 21 mars 2018 | Festival de Cannes 2017 : séance spéciale

Site distributeur ici | Site ACOR ici 1983, Jude Ratnam a cinq ans. Il fuit à bord d’un train rouge les massacres perpétrés contre les Tamouls par le gouvernement pro-cinghalais de Sri Lanka. Aujourd’hui, réalisateur, Jude parcourt à nouveau son pays du sud au nord. Face à lui défilent les traces de la violence de 26 ans d’une guerre qui a fait basculer le combat pour la liberté de la minorité tamoule dans un terrorisme autodestructeur. En convoquant les souvenirs enfouis de ses compatriotes ayant appartenu pour la plupart à des groupes militants, dont les Tigres Tamouls, il propose de surmonter la colère et ouvre la voie à une possible réconciliation.

Dans le cadre de son soutien, l'ACOR > a commandé un texte sur le film à Cindy Rabouan, exploitante, photogrophe, co-fondatrice des Fileurs d'écoute. Texte intégral ici. Celle-ci peut intervenir en salle pour accompagner le film. > a commandé un texte sur le film à Anthony Goreau-Ponceaud, géographe et maître de conférences à l'Université de Bordeaux, membre de l'UMR 5115 LAM Sciences Po Bordeaux. Texte intégral ici. Il peut accompagner le film en salle. > a réalisé un site sur le film ici > Vincent Février, principal du collège Montaigne à Angers, membre du comité de pilotage de Collège au cinéma des Pays de la Loire et du comité national de sélection du dispositif Collège au cinéma au CNC, a également écrit un texte sur le film en ligne ici

Extraits du texte de Cindy Rabouan • texte intégral ici " [...] Demons in Paradise est le premier film de Jude Ratnam. Par ce documentaire qui n'exclut pas la mise en scène, il nous invite à le suivre dans unici. voyage en clair-obscur gravitant entre la mélopée, le récit à portée cathartique et le geste de conjuration. Un voyage dans la mémoire individuelle du cinéaste et celle, collective, de la communauté tamoule sur l'île de Sri Lanka. Un voyage dans les limbes qui tisse un lien fragile mais nécessaire entre un passé qui ne passe pas, celui de la guerre civile et fratricide, et un présent de paix instituée sans considération pour les crimes et les injustices non réparés. Le geste du cinéaste est celui d'une main tendue entre les vivants et les morts à travers un film qui s'adresse à ceux qui restent pour qu'ils n'oublient pas qui ils sont. Le film s'ouvre sur des images animées issues principalement de fonds d'archives britanniques, remontées, et accompagnées d'un mixage de bruits de vents, de feu de bois, de clochettes et de sons stridents presque étouffés. Un groupe d'enfants nus d'une peuplade telle que l'on imagine être celle des îles des antipodes court vers la caméra, représentation exotique d'une tribu accueillante. [...] D'emblée, la puissance des images et du son nous convoquent ; chaque visage nous assigne. Déjà, nous sommes embarqués à bord d'un film qui s'écoute autant qu'il donne à voir. Ces images d'archives de rails et de locomotives laissent place en un fondu aux plans contemporains d'un train pris au piège d'un arbre-tentaculaire réalisés par Jude Ratnam : une séquence vertigineuse où se croisent simultanément horizontalité et verticalité, immanence et transcendance, permanence et impermanence, dans un combat irrésolu quasi mythologique...[...]".

Extraits du texte de Vincent Février • texte intégral ici "[....] La force du film réside bien dans cette sincérité portée par ces témoins du réel qui offrent à la caméra leur sidération, alors que le gouvernement sri-lankais lui, ne cesse de poursuivre une entreprise d’effacement des traces de la guerre. On le voit avec précision dans une scène récurrente où un train rouge abandonné est enchâssé dans un arbre. Des années après, celui-ci a grandi au point de coloniser par ses racines et ses branches l’un de ces trains qui permirent la fuite aux victimes des exactions cingalaises. Méthodiquement des hommes tronçonnent l’arbre pour extraire les rames et nettoyer ces traces encore vivaces de l’exode. [...] Son voyage donne à la mémoire du conflit une forte réalité, à rebours de l’amnésie gouvernementale. Appuyé sur des rencontres successives avec des témoins du Black July et de la guerre civile qui lui succéda, le film construit, séquences après séquences, un matériau mémoriel qui non content de lutter contre l’oubli, offre une part de vérité à la communauté tamoule dont la souffrance trouve aussi son origine dans ses propres luttes intestines. […]"


••• SOUTIEN ACOR et SOUTIEN GNCR ••• NUL HOMME N'EST UNE ÎLE de Dominique Marchais France • 2017 • 1H32

Météore Films • 4 avril 2018 Festival de Belfort 2017 : Grand Prix

Ce film est soutenu par l'ACOR et le GNCR | Site distributeur ici Site ACOR ici | Site GNCR ici Nul Homme n’est une île est un voyage en Europe. Des agriculteurs de la coopérative le Galline Felici en Sicile aux architectes, artisans et élus des Alpes suisses et du Voralberg en Autriche : tous font de la politique à partir de leur travail et se pensent un destin commun. Le local serait-il le dernier territoire de l’utopie ?

Dans le cadre de son soutien au film, > L'ACOR a commandé un texte sur le film à Camille Lotteau, assistant réalisateur sur le film, et qui a également collaboré aux deux autres longs métrages de Dominique Marchais (le Temps des Grâces en 2010 et la Ligne de partage des eaux en 2014). Vous trouverez le texte intégral en ligne sur notre site. Il vit à Rennes. Il lui est possible d'accompagner le film en salle, selon ses disponibilités. Camille Lotteau a monté pas mal de films, en a parfois fabriqué l'image voire le son, a collaboré à d'autres…Il a entre autre travaillé avec Raùl Ruiz, Béatrice Romand, Pascale Breton, Éric Judor, Arielle Dombasle, Pascale Bodet, Danis Tanovic, Marie Voignier, Claude Lanzmann, Anne Amzallag, Bernard-Henri Lévy, Christelle Lheureux, Véronique Aubouy... Il a par ailleurs réalisé plus de films que le nombre de spectateurs qui les ont vus et dernièrement un court-métrage intitulé Ultima Thulé.

> Le 22 février 2018, six étudiants de l'option études cinématographiques du Lycée Chateaubriand à Rennes, accompagnés de leur enseignante Yola Le Caïnec, ont réalisé un entretien avec Dominique Marchais grâce à la complicité du festival Travelling qui accueillait le film en avant-première, et le soutien de la Région Bretagne (Karta). L'entretien se trouve en ligne sur notre site ici. Lisa Adams-Aumérégie, Naomi Jourdan, Ambre Ménard, Anna Pelletier, Anaëlle Previtali, Siméon Roux ont été ensuite invités par l'ACOR à prolonger cette rencontre avec le public de Nul homme n'est une île sous la forme de textes critiques où ils abordent des pistes de lecture qu'ils auront choisies dans le film.

Extraits du texte de Camille Lotteau (texte intégral ici) "Quelques semaines avant les premiers jours de tournage du Temps des Grâces, la nuit bellevilloise abritait une conversation étourdissante, pour moi qui n'entretenais avec l'agriculture qu'un rapport de spectateur vaguement poétisant à travers les vitres des trains. Dominique Marchais faisait tonner des politiques européennes avortées ou pire, maintenues, depuis des décennies, faisait entrer en résonance des régions et des pratiques agricoles, dessinait un vallon — tel celui que le personnage de son court-métrage Lenz échappé traçait en parcourant une lointaine crête — pour le détruire aussitôt en l'arrosant de pesticides brevetés financés par l'argent public. Tard, j'avais pensé saisir le projet : on va filmer, avais-je dit, de près, les gestes des paysans, le travail, les mains calleuses ou fraîches en gros plan, à la recherche du plan-séquence laborieux qui ferait étinceler par cinéma l'architecture complexe de l'agriculture moderne occidentale. Dominique me regarda aussi fixement qu'il était possible à cette heure-là et parut triste, comme défait, je me rappelle ce regard transperçant mais doux : je n'avais rien compris. Il était déjà parti, je l'ignorais encore, à la recherche du plus petit dénominateur commun. [...] Le long de la Ligne de partage des eaux, on allait fureter différemment. S'il s'agissait toujours de chercher à établir des raccords entre des lieux comme le puzzle liminaire et émouvant, comme le film une fois monté le suggérera, la méthode avait évolué et à nouveau je ne m'en étais pas aperçu. Je lançais tous azimuts des contacts pour proposer des voix au film : aménageur de ZAC, déblayeur pour TGV, nettoyeur de ruisseaux, logisticien, archéologue, animateur écolo, élu. Je pensais documenter, Dominique lui cherchait un terrain. On plissait les yeux sur des cartes pour démêler tel nœud où semblaient se retrouver une autoroute, le fleuve, la voie ferrée et des éoliennes. Et je voyais apparaître comme le manifeste, jamais déclamé, d'un cinéma qu'on pourrait dire sans sujet. Ou plutôt, mieux, l'apparition d'une écriture opposée, inversée : là où le film documentaire réduit le monde en tournant son regard vers un endroit, une histoire, un personnage, un problème ou une merveille, Dominique s'échinait à dédocumenter le mouvement d'approche, c'est-à-dire uniquement faire apparaître des relations, à créer des conditions de conjonction, des conjugaisons, une réunion. Peut-être pour retrouver un sens au mot réaliser : faire advenir, représenter comme une fiction. [...] Nul homme n'est une île aurait pu prendre Des nouvelles de l'Empire. C'était le titre du scénario du troisième film qui m'a conduit sur les voies d'autoroutes ou vicinales aux côtés de Dominique Marchais. [...] Dans les routes sinueuses je vois apparaître plus nettement une opposition au renversement, au coup d'état, à la guérilla à laquelle ces montagnes se prêteraient pourtant. Ni révolution ni ode au « vivre ensemble ». Ce que nous filmons est frictions, c'est-à-dire modifications, ajustements, recherche de l'équilibre en mouvement. Et cette lumière alpine m'éclaire sur les trois films qui font finalement œuvre de tribologie, la science des frottements et donc des lubrifications. Glisser vers le plus petit dénominateur commun, trouver ce niveau où il est possible de fabriquer avec les autres et le milieu ambiant, sans mythe, sans utopie. Et articuler le film avec la même huile. Étape nécessaire pour pouvoir nommer les problèmes et avancer au-delà du bien et du mal de la fresque siennoise. J'en étais là quand on arrivait. [...]


SOUTIENS GNCR L'HÉROÏQUE LANDE, LA FRONTIÈRE BRÛLE de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval

France • 2017 • 3h45 | Fidlab 2016 : Prix de la Fondation Camargo, Prix MACTARI | FID Marseille 2017 : Mention spéciale du Prix Institut Français de la critique en ligne | Shellac • 11 avril 2018

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Entretiens écrits avec les réalisateurs sur Africulture ici et Débordements ici En hiver 2016, la Jungle de Calais est une ville naissante en pleine croissance où vivent près de 12.000 personnes. Au début du printemps, la zone Sud, avec ses commerces, ses rues, ses habitations, sera entièrement détruite. Les habitants expulsés déplacent alors leurs maisons vers la zone Nord, pour s’abriter et continuer à vivre. En automne, l’Etat organise le démantèlement définitif de la Jungle. Mais la Jungle est un territoire mutant, une ville monde, une ville du futur ; même détruite, elle renait toujours de ses cendres.

« Film primitif et épique, L’Héroïque Lande raconte comment cette ville naissante, en pleine croissance, où vivaient près de 7 800 personnes, sera détruite à 50% en février 2016. Comment les 4 000 migrants expulsés de la zone Sud, tenteront ensuite de renaître de leurs cendres dans la zone Nord. Avant que l’État ne décide d’anéantir l’ensemble du territoire en octobre 2016 et de disperser ses quelques 11 000 habitants, aux quatre coins de la France. » Voilà comment Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval présentent leur projet à propos de la dite « Jungle » de Calais, dont le titre et ce qu’il tente de recueillir, dit assez l’ambition. D’ampleur, on la mesure, si véritable mesure de ceci il est possible de partager. Or il s’agira justement de cela : du pari d’un partage, du défi d’un témoignage, qui fassent justice à la difficulté, mais aussi à la complexité, au sens le plus riche du terme, de cette situation. Que personne ici ne soit « objet » du film, que personne ici ne soit à la charge d’un cadre, d’une prise de son, mais qu’au contraire, tous et chacun viennent nourrir une image, viennent alimenter la circulation des paroles, viennent, entiers, se dresser contre l’abjection du déni d’existence. Ce que ces cinéastes montrent du coup ? Non pas la survie, et son lot de misères, de soumissions – et tout cela est en effet subi, qui le nierait ? ; mais l’affirmation des vies, des destinées, des puissances – d’où la lande déserte devenue étrangement terre de héros . D’où aussi l’emploi de musiques, même quand elle sont choisies par-dessus le son in. Car il ne s’agit pas tant de véracité ici que de véridiction. Autrement dit, il ne s’agit pas tant de prétendre coller aux faits que de décoller les mauvaises agglutinations et revendiquer une communauté précaire, mais puissante. Jean-Pierre Rehm • FidMarseille

Présenté en première mondiale au FID Marseille lors de son édition de Juillet 2017, L’Héroïque lande (la frontière brûle) de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval prend à bras le corps ce projet que Gilles Deleuze considérait comme constitutif du cinéma américain : raconter la naissance d’une nation. Le paradoxe est cependant qu’il s’agit ici de saisir en un même mouvement le début et la fin, la création d’une cité et sa destruction. Si la boue retourne à la boue, en ce temps soudain contracté pointe pourtant un monde hors du monde et qui contient peut-être les ferments du monde à venir. A travers ces corps et ces trajectoires, ces lieux et ces voix, il est question rien moins que de "renverser l’histoire" et de "redevenir l’origine du futur". Ce qui exige à la fois l’ampleur de l’épopée et une grande douceur, une grande attention. Comme l’explique Elisabeth Perceval, chacun durant ce tournage prit soin de l’autre, par-delà les différences. C’est à cette condition même - de réciprocité et de mutualité - qu’une rencontre peut avoir lieu. L’Héroïque lande est le lieu de cette rencontre […] Robert Bonamy et Raphaël Nieuwjaer • Débordements

MES PROVINCIALES de Jean-Paul Civeyrac France • 2017 • 2H16 • avec Andranic Manet, Gonzague Van Bervesselès

Arp Sélection • 18 avril 2018

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Étienne monte à Paris pour faire des études de cinéma à l’université. Il y rencontre Mathias et Jean-Noël qui nourrissent la même passion que lui. Mais l’année qui s'écoule va bousculer leurs illusions…

"Mes provinciales" de Jean-Paul Civeyrac : le premier choc du festival de Berlin […] Le plus beau film de ce début de festival ne figure pas parmi la Compétition officielle. C'est souvent le cas à Berlin. Les films les plus stimulants se nichent presque systématiquement dans les sections parallèles. Et c'est donc au Panorama qu'on a pu découvrir Mes provinciales de Jean-Paul Civeyrac. Un éblouissement absolu. Capitale et provinces Cela fait vingt ans que Civeyrac tourne des films. La plupart sont très beaux : Les Solitaires (1999), Fantômes (2001), Des filles en noir (2010)... Mais jusque là aucun n'a fait, pour ainsi dire, événement. Aucun n'a dépassé en ampleur de réception le cercle restreint des admirateurs de ces films à l'intimisme torturé. Avec Mes provinciales, Civeyrac a accompli probablement son film-somme, synthétisant tout ce qui constituait la matière des précédents (les migrations de sentiments, le suicide, les fantômes, la jeunesse...) et en propulsant toutes ses figures dans une forme plus lumineuse, plus décantée. Le film vise la grande forme (2h17) et l'atteint sans forcer, avec une maîtrise sereine et une aisance enchanteresse. Et c'est très beau de voir un grand cinéaste trop secret sortir de son périmètre sédentaire et trouver en un bond une première apothéose à son art. Des étudiants de cinéma, pour la plupart provinciaux découvrant Paris, se séduisent, s'éduquent, se perdent, finissent par se trouver. Ils traversent ce sas merveilleux et effrayant, autour de la vingtaine, qui conduit de la vie rêvée à la vie vécue. Roman de formation intellectuelle, éducation sentimentale, chroniques des illusions qui se perdent mais aussi des ambitions qui s'ajustent, Mes provinciales héritent de la littérature romanesque (et aussi un peu romantique) du XIXe. Qu'il prolonge à travers les formes historiques du meilleur cinéma d'investigation existentielle français du XXe siecle (Eustache, Garrel, Desplechin). Tout en parlant absolument d'une jeunesse née aux abords du XXIe, qui hérite d'une planète aux abois, se questionne sur ses pratiques alimentaires, se soucie d'activisme politique et se méfie des esthètes. […] Jean-Marc Lalanne • Les Inrocks


LAND de Babak Jalali

Italie / Mexique / France • 2017 • 1h50 • avec Rod Rondeaux, James Coleman Bac Films • 25 avril 2018 | Festival de Berlin - Panorama 2018

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Land se déroule au Nouveau-Mexique, dans la réserve indienne de Prairie Wolf et ses alentours. C’est l'histoire de trois frères appartenant à la grande famille des Aigle-Jaune. Raymond, l'aîné, est un alcoolique repenti. Il travaille dans une exploitation de gros bétail pour nourrir sa famille. Wesley, le second, côtoie quotidiennement la population blanche aux abords de la réserve, surtout Sally, propriétaire d’un bar où il boit tous les jours. Floyd, le plus jeune de la fratrie, se bat sur le front afghan. Alors qu’un officier de l’armée américaine annonce à la famille la mort de Floyd, Wesley est passé à tabac par une bande de jeunes et tombe dans le coma. Raymond décide de le venger.

Dans Land, la frontière entre le documentaire et la fiction est ténue... Land est résolument un film de fiction, mais il est bâti sur un travail documentaire conséquent. J’ai fait beaucoup de recherches et j’ai passé beaucoup de temps dans des réserves indiennes ces sept dernières années aux États-Unis. J’ai visité trente-et-une réserves, réparties sur une quinzaine d’États. Celle de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, a inspiré le film. Les acteurs qui jouent les Indiens d’origine sont de vrais Indiens. Il y a ainsi, dans le film, des comédiens professionnels mêlés à des non-professionnels, et je pense que ces non-acteurs apportent une essence documentaire au film. Pour autant, les scènes et les dialogues du film sont très écrits. [...] Le film rend hommage à une culture rarement représentée de la sorte au cinéma... De toute évidence, je ne suis pas indien moi-même : je suis un Iranien élevé à Londres ! J’ai toujours été intéressé par la culture et l’histoire des Indiens d’Amérique, mais je n’avais pas idée de la situation actuelle des Indiens qui vivent dans les réserves aux États-Unis. J’ai lu un article dans The Guardian : il s’agissait d’un reportage photo réalisé dans le Dakota du Sud, qui intégrait des statistiques. Ces images faisaient écho à ma ville natale en Iran (je viens d’une ville située à la frontière entre l’Iran et le Turkménistan), et les statistiques m’ont interpellé et choqué : sur les 40 000 personnes qui vivaient dans cette réserve, 90 % étaient au chômage, 88 % étaient alcooliques, l’espérance de vie des hommes était de 47 ans et de 49 ans pour les femmes, beaucoup étaient diabétiques, etc. Comment cela est-il possible au beau milieu d’un pays aussi riche que les États-Unis ? J’ai donc commené à m’intéresser de plus près au sujet. J’ai découvert qu’il y avait des réserves plus privilégiées que d’autres, que certains Indiens vivaient dans des villes, mais je voulais me concentrer sur une communauté isolée comme il en existe beaucoup, sur la question de l’alcoolisme et sur le paradoxe que représentent ces Indiens engagés dans l’armée américaine. […] Extraits du dossier de presse

"RENCONTRE(S)" ET "REGARD(S)" SUR LES FILMS SOUTENUS PAR LE GNCR NI JUGE, NI SOUMISE : RENCONTRE(S)" avec Jean Libon & Yves Hinant ici | CAS DE CONSCIENCE de Vahid Jalilvand : "REGARD(S)" de Bamchade Pourvali ici | LES GARÇONS SAUVAGES : "RENCONTRE(S)" avec Bertrand Mandico ici A VENIR MADAME HYDE : RENCONTRE(S)" avec S. Bozon | NUL HOMME N’EST UNE ILE : "RENCONTRE(S)" avec D. Marchais | MES PROVINCIALES : "RENCONTRE(S)" ) avec J-P Civeyrac | TAKARA LA NUIT OÙ J’AI NAGÉ : "RENCONTRE(S)" avec D. Manivel et K. Igarashi

SOUTIEN ACID LE CIEL ÉTOILÉ AU-DESSUS DE MA TÊTE

de Ilan Klipper

France • 2017 • 1H20 • avec Laurent Poitrenaux, Camille Chamoux, Marilyne Canto, Alma Jodorowsky, Michèle Moretti... | Sélection ACID Cannes 2017 | Entrevues, Belfort | Festival de cinéma européen les Arcs | Festival Ciné 32 Indépendance(s) et création de Auch | Stray Dogs • 23 mai 2018

Edition d'un document ACID | Site ACID ici (revue de presse du film ici) Site distributeur ici Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait : « Il y a un avant et un après Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête ». Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il n’a pas d’enfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de l’inspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent.

Jeune cinéaste passé par le documentaire, Ilan Klipper fait voler le réel en éclat en plongeant dans le cerveau et l’appartement d’un écrivain au bord de la folie. Une comédie loufoque et enlevée montrée à l’ACID. Une façon de reconnaitre les bons cinéastes, ce peut être de voir leur rapport à la folie. Il y a ceux qui délirent avec les fous, qui les croient, et nous entrainent, spectateurs, dans leur croyance ; et puis il y a les autres, les mesquins, les réacs, ceux qui n’ont pas trouvé mieux pour occuper leur temps que de dénoncer la folie, de lui rabattre son clapet… Ilan Klipper appartient heureusement à la première catégorie. Le ciel étoilé au dessus de ma tête, son premier long-métrage de fiction, montré à l’ACID, fait suite, thématiquement et esthétiquement, à un beau court-métrage (Juke Box, avec Christophe) et à une poignée de documentaires (dont Sainte-Anne, sur l’institution psychiatrique ; et Commissariat, sur l’institution psycho-policière, coréalisé avec Virgil Vernier). On y passe une nuit et un jour avec un fou, mais pas n’importe lequel : un professionnel, un écrivain. Il est joué par Laurent Poitrenaux, prodigieusement drôle, qu’on avait déjà adoré en écrivain dans Victoria de Justine Triet. Une antre de la folie où le réel se plie aux injonctions de la fiction Ici ses proches, amis, familles, débarquent chez lui pour lui imposer une "intervention" : c’est-à-dire le présenter à une psy (Camille Chamoux, très touchante), qui va estimer s’il faut l’interner de force ou non. La caméra de Klipper, à la fois bordélique et précise, ne sortira pratiquement pas de cet appartement, qui est aussi la matérialisation du cerveau en ébullition de son occupant : une antre de la folie, pour citer un autre film (de Carpenter) où le réel se pliait aux injonctions de l’écriture. En effet, peu à peu, on ne sait plus très bien ce qui retourne du présent, du passé, du futur, du réel, de la fiction… Ce schème vieux comme le monde (...), Klipper se l’approprie brillamment grâce à une écriture comique enlevée, et à son sens de la morale , faisant écho à la fameuse citation de Kant, qui lui a inspiré son titre : ”deux choses remplissent le coeur de crainte et d’admiration, le ciel étoilé au-dessus de moi, et la loi morale en moi”. Jacky Goldberg • Les Inrocks


SOUTIEN AFCAE ACTIONS PROMOTION FOXTROT de Samuel Maoz

Israël • 2017 • 1H53 • avec Lior Ashkenazi, Sarah Adler, Yonaton Shiray Sophie Dulac • 25 avril 2018 | Mostra de Venise 2017 : Lion d'Argent - Grand Prix du Jury

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici Michael et Dafna, mariés depuis 30 ans, mènent une vie heureuse à Tel Aviv. Leur fils aîné Yonatan effectue son service militaire sur un poste frontière, en plein désert. Un matin, des soldats sonnent à la porte du foyer familial. Le choc de l’annonce va réveiller chez Michael une blessure profonde, enfouie depuis toujours. Le couple est bouleversé. Les masques tombent.

Entre tragique et absurde, Samuel Maoz porte avec FOXTROT un regard critique sur le devenir de la société israélienne en s’intéressant au microcosme familial et en mettant en balance les sentiments d’amour et de culpabilité. En partant d’une situation ordinaire – le service militaire obligatoire – il engendre une tragédie – la mort d’un enfant – et met en perspective les vertiges qui en résultent. Fort de moduler sa mise en scène, il signe une véritable proposition de cinéma au fil de laquelle il nous confronte à bien des vertiges – et autant de réalités. Initiment symbolique, le titre semble dessiner un constat féroce : un immobilisme qu’il nous invite à mettre en perspective. [...] D’emblée la piste musicale dessine la tragédie sans que, pourtant, rien ne se passe vraiment. Dans un décor désertique, défile une route ; de l’asphalte qui semble courir à l’infini. La musique cesse soudain, et une dynamique oppressive s’impose : une sonnette – celle de la famille Feldmann – est activée. La sonnerie se veut stridente. Les actions s’enchaînent selon un rythme oppressant. Dafna ouvre la porte, tombe au sol, reçoit une injection de sédatif. Au bout du couloir, Michael est témoin de la scène. Le son est cru, sourd et direct. Les dynamiques visuelles et sonores transcendent tout à la fois l’oppression et le vertige d’un homme bientôt infantilisé par ceux qui lui annoncent la mort de son fils. Il faut maintenant prévenir ses proches. [...] L’action évolue, son sens aussi. Le premier acte se clôt sur une note absurde. Suit un entracte qui constitue en soi un mouvement, nourri d’humour, exacerbant l’absurde à l’envi, c’est aussi un voyage à travers le temps qui témoigne de l’immobilité d’un pays continuellement en guerre. Un éternel retour du même, au même, qui est justement la caractéristique du foxtrot : une danse en carré – avant, coté, arrière, coté – un retour continu au point de départ. Cet entracte ouvre vers le fils dont la mission frôle l’absurde à travers une mise en scène qui flirte, elle, le burlesque et le baroque. Mais avant de rencontrer Jonathan, il s’agit de retrouver Michael… Il s’agit, pour lui, de se retrouver face à lui-même ; face à qui il a été : un soldat qui, en mission à un check-point au milieu de nulle part, dansait passionnément le foxtrot avec pour partenaire une arme qu’il a pour trop enlacé. Au réalisme et à la grandiloquence du premier mouvement succède l’humour et une mise en scène outrancière qui souligne le caractère irréaliste (ou surréaliste) de la mission à laquelle Jonathan et ses partenaires sont assignés. Ils contrôlent des gens qu’ils humilient au mieux lorsqu’ils ne les déshumanisent pas, se fondant à une mécanique qu’ils ont pleinement intégré (...). En phase de devenir adultes, les comparses – ou compagnons d’infortunes – semblent être d’éternels enfants tandis que la critique du service militaire se dessine comme, au-delà, celle de la militarisation de la société israélienne. Le vertige est autre. Foxtrot trouve un nouveau sens et glace maintenant le sang. Fort d’asseoir le représentation, Samuel Moaz nous conduit vers un épilogue qui succède à un nouvel entracte. Au fantasme du père répond celui du fils ; à la projection potentielle du père répond celle que Jonathan a de lui ; à la passion du foxtrot répond celle du dessin. Le réalisateur fait tomber les masques. Michael et Dafna se mettent à nu en un ultime mouvement riche de sa simplicité. Le réalisateur abandonne les effets de mise en scène et tend à une certaine épure non dénue d’images fortes de leur symbolisme. Il nous confronte à l’absurdité d’une situation qui a épousé le mouvement de sa danse. […] Nicolas Gilson • Ungrandmoment.be

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC L'ÎLE AUX CHIENS de

Wes Anderson

Etats-Unis • 2017 • 1H41 • dès 10 ans | 20Th Century Fox • 11 avril 2018 Avec les voix de Vincent Lindon, Romain Duris, Yvan Attal, Léa Seydoux

Edition d'un document AFCAE (format Actions promotion) En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville.

[…] Lors de la conclusion de son précédent film d’animation, Fox, finalement réconcilié avec l’animalité qui lui semblait si désirable et problématique levait un poing victorieux en direction du Loup, incarnation de la Liberté et de l’aventure, qui lui rendait son salut. À bien des égards, L'île aux chiens prolonge et approfondit la réflexion entamée dans Fantastic Mr. Fox.(...) Tous ces questionnements, Wes Anderson les aborde avec le mélange d’absolue candeur et de poésie cruelle qui constituent le sel de son cinéma. Qu’il s’agisse d’une découverte funèbre dès l’arrivée sur L'île aux chiens ou tout simplement du destin implacable qui s’abat sur certains protagonistes, il a recours à d’incroyables ruptures de ton, génératrices d’émotions brutes et imparables, comme lorsque Chief ne peut empêcher son jeune protégé de jouer, et s’oublie à un peu de cette tendresse qui lie les hommes et leurs gardiens depuis la nuit des temps. Toujours aussi extravagant, Anderson gagne ici en gravité, grâce à la nature même de L'île aux chiens, pensé comme une rencontre fantasmatique entre son univers et un cinéma japonais rêvé. Les amateurs de Kurosawa et d’Ozu trouveront dans cette aventure un véritable festival de citations, une orgie d’hommages, mais aussi la recette d’un mariage heureux. Car la fantaisie acidulée du cinéaste s’allie parfaitement à la dramaturgie nippone, qu’il sait alternativement inviter, puis pasticher. Son film en devient une proposition de mise en scène incroyablement radicale, qui tente des alliages de textures, de couleurs, des symphonies de mouvements que le cinéma live ne peut qu’envier. Que ses héros traversent un golf transformé en jungle anthracite ou s’ébrouent dans une antique décharge transformée en coupe-gorge expressionniste, l’œuvre déploie une richesse iconographique impressionnante. (...) Cette richesse thématique pourrait étouffer la douce excentricité typique des travaux de Wes Anderson ou en étrangler l’humanité. Ce serait sans compter sur le casting vocal délirant réuni par le metteur en scène. [...] Fort d'autant de coeurs battants pour accrocher le palpitant du spectateur, le réalisateur peut même se permettre des jeux de langages assez follement ambitieux, mêlant chanson de geste, cinéma muet, et dialogues en anglais et japonais, avec une fluidité admirable. [...] Simon Riaux • Ecran large


INFO DISTRIBUTEUR RÉTROSPECTIVE SEIJUN SUZUKI

ACCOMPAGNEMENT en partenariat avec l'ADRC et l'AFCAE

28 mars 2018 • Splendor films Site distributeur ici

Pour accompagner les 6 films de la rétrospective Seijun Suzuki, vous pouvez faire appel aux intervenants suivants : • BASTIAN MEIRESONNE, directeur artistique du Festival International des Cinémas d'Asie de Vésoul et spécialiste du cinéma asiatique • PASCAL-ALEX VINCENT, cinéaste et enseignant à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle qui propose une conférence "SUZUKI L'ICONOCLASTE" Films concernés: LE VAGABOND DE TOKYO et LA MARQUE DU TUEUR INSCRIPTIONS AUPRÈS DE L'AFCAE ET DE L'ADRC

LA MARQUE DU TUEUR (1967 • 1H31) Le tueur numéro 3 devient la cible de ses commanditaires après avoir raté un contrat. Alors qu’il se défait sans mal des hordes d’assassins envoyés à sa suite, il trouve le réconfort auprès de ses maitresses. Mais le défi ultime s’annonce quand le mystérieux tueur numéro 1, dont personne de vivant n’a jamais vu le visage, se met également à ses trousses.

LE VAGABOND DE TOKYO (1966 • 1H22) Tetsuya Hondo est un yakuza dont le clan vient récemment d’arrêter ses activités. Il est contacté par un clan rival mais décline l’offre. Comprenant qu’il met ainsi en péril sa vie ainsi que celles de ceux de son clan, son chef lui demande de quitter Tokyo et de devenir vagabond.

HISTOIRE D’UNE PROSTITUÉE (1965 • 1H36) Dans les années 30, Harumi est une prostituée dont l’amant vient de se marier à une femme qu’il n’aime pas. Dépitée, elle se rend en Mandchourie, en plein conflit sino-japonais, pour y travailler avec d’autres filles. Elle y devient vite le souffre-douleur d’un officier violent.

LA BARRIÈRE DE CHAIR (1964 • 1H30) Après la seconde guerre mondiale, dans un Japon meurtri, cinq prostituées vivent en groupe dans un ghetto de Tokyo. Telle une famille unie, elles défendent leur territoire et leurs intérêts communs. Mais l'arrivée d'une nouvelle fille et d'un ancien soldat blessé pourrait mettre en péril leur unité.

DÉTECTIVE BUREAU 2-3 (1963 • 1H28) Toutes les organisations de Yakuzas de Tokyo se sont données le mot : un criminel, au centre d’une guerre des gangs généralisée, est sur le point d’être relâché par la police et ce sera à qui lui fait la peau en premier. Heureusement pour lui, le détective Tajima (Joe Shishido) arrive à l’extraire de cette situation périlleuse. Il lui demande en échange de l’introduire auprès de son boss. Commence alors pour le justicier une infiltration visant la destruction de l’organisation mafieuse.

LA JEUNESSE DE LA BÊTE

(1963 • 1H31)

Le détective Tajima (Joe Shishido) joue un jeu dangereux : afin de venger la mort d’un de ses amis, il accumule les délits. Conformément à ses plans, les Yakuza le recrutent rapidement et il intègre le gang qu’il veut détruire en semant la discorde de l’intérieur. Mais alors que le massacre commence, il réalise avec stupeur que la personne à la tête du clan ne répond pas aux critères mafieux habituels.

AGENCE DU COURT MÉTRAGE Préparation de l'édition 2018 du Mois du Film Documentaire PRÉVISIONNEMENT • MARDI 10 AVRIL 2018 de 14H30 à 17H00 (salle Jacques Tati à l'Agence du court métrage) 14h30

Accueil des participants autour d'un café

14h45

Projection d'une sélection de documentaires LES INDES GALANTES de Clément Cogitore (2017 • 5' • France) ALIASARE de Anton Bialas (2017 • 22' • France) WEST FRONT de Roland Edzard (2017 • 28' • France) RETOUR de Pang-Chuan Huang (2017 • 19' • France / Taïwan) RETOUR À GENOA CITY de Benoit Grimalt (2016 • 29' • France) 5 ANS APRÈS LA GUERRE de Samuel Albaric et Martin Wilklund (2017 • 17' • France)

16h45

Discussion et fin de la rencontre

5 ans après la guerre de S. Albaric et M. Wilklund

Inscription auprès d'Elsa Na Soontorn (programmatrice et coordinatrice des actions autour du documentaire) : e.nasoontorn@agencecm.com | 01 44 69 63 13


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