2018 | N°04

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans cinq régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre Val de Loire, Normandie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.

C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he

N°04 Jeudi 5 juillet 2018 p. 1, 2 > Soutiens GNCR p. 3 > Recommandations GNCR et soutien ACID p. 4, 5 > Soutiens AFCAE Actions-promotion p. 6, 7 > Soutiens AFCAE Jeune public p. 7 > Soutiens AFCAE Patrimoine / Répertoire p. 8 > Soutiens AFCAE Patrimoine / Répertoire + infos ciné Concert

Directeur de publication : Yannick Reix et Antoine Glémain, co-présidents de l'ACOR | rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info | Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre Val de Loire, Pays-de-la-Loire, Nouvelle Aquitaine et Bretagne

SOUTIENS GNCR UN COUTEAU DANS LE COEUR de Yann Gonzalez

France • 2018 • 1H42 • avec Vanessa Paradis, Nicolas Maury, Kate Moran Memento Films • 27 juin 2018 | Compétition officielle - Festival de Cannes 2018

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Paris, été 1979. Anne est productrice de pornos gays au rabais. Lorsque Loïs, sa monteuse et compagne, la quitte, elle tente de la reconquérir en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald. Mais un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie.

Tout commence par le bruit sourd d’une bobine qui défile. L’écran est noir et Gonzalez clair. Un couteau dans le cœur est une histoire de cinéma, des gens qui le font, des gens qui le regardent, de gens qui l’aiment et de ceux qui le détestent. Tandis qu’une main agile coupe et découpe la bobine d’un film, le réalisateur nous plonge dans les ténèbres d’une boîte de nuit interlope. Les corps dansent, la bobine défile et le va-et-vient entre les corps et les images produit une étrange sensation. Quelque chose d’à la fois doux et inquiétant qui nous chope dès les premiers instants et ne nous lâchera pas avant le sublime générique de fin. Comme en apnée dans un cocon, on se dit qu’on va finir par s’y lover ou s’étouffer. C’est toute la dynamique des contraires de ce faux film d’horreur drôle et triste à la fois, qui fait l’effet d’un train fantôme amoureux. Anne aime Loïs. Mais Loïs ne l’aime plus. Anne produit des films pornographiques gay, Loïs les monte. Dans le milieu festif de la pornographie des 70’s, un serial killer masqué dézingue avec une excitation sadique les vedettes d’Anne. Mélo + film d’horreur, forcément ça fait giallo. Citant allègrement De Palma et Argento, Un couteau dans le cœur ravive la flamme perdue de ce cinéma de genre mutant, hyper sanglant et romantique qui, au détour du crade, sondait la tristesse des cœurs brisés. En bon post-moderne, Gonzalez questionne la mélancolie du genre à l’aune du pouvoir des images de cinéma. Jouir, c’est déjà pleurer la fin de la jouissance ; aimer un film, c’est espérer vainement vouloir retenir les images qui défilent. Ce qui nous excite, ce que nous aimons est voué à nous tuer, à nous rendre malheureux, voire à nous rendre fou. De ce postulat, fond et forme s’emboîtent. La proposition est singulière, entière et peut déstabiliser les amateurs de cinéma « narratif ». Construit comme un dédale intime qui voit Anne apprivoiser sa peine, le film nous promène dans un monde toujours à la lisière de l’étrange, entre reconstitution 70’s, hommage formaliste et sublime dérapage lyrique pour nous amener à faire nous-même l’expérience de l’excitation des images et de la tristesse qui s’en suit. Jouant avec les tonalités (un film dans le film hilarant, une bascule fantastique étrange, un faux polar), le film nous oblige à nous raccrocher à nos émotions et à l’effet que produisent sur nous les assemblages de plans (le sublime souvenir de meurtre monté par effet épileptique), le jeu des couleurs, les décadrages, les split screens, tout un attirail d’effets qui ne cherchent pas l’esbroufe mais la sidération mélancolique. Les grands yeux de l’oiseau Paradis sont l’écrin idéal pour ça. Avec l’alacrité de Nicolas Maury, ils forment le tandem parfait. […] Renan Cros • Cinemateaser.com

AU POSTE ! de Quentin Dupieux

France • 2018 • 1H20 • avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize, Anaïs Demoustier et Philippe Duquesne | Diaphana • 4 juillet 2018

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.

[…] Sous-genre parmi les plus sinistrés de la comédie française, la potacherie policière avait bien besoin d'un coup de fouet. Mais si on rit tant devant Au poste, c'est justement parce que plutôt que de viser la parodie ou le pastiche, Quentin Dupieux maintient son cap habituel, préférant narrer avec un premier degré absolu un récit fou au sein d'un monde en plein dévissage quantique. Les films du réalisateur ont toujours fonctionné comme autant de paratonnerres, captant l'énergie immanente qui transforme l'ordinaire en lumineuse apocalypse. De retour en France pour la première fois depuis Steak, cette mécanique de précision subit ici une logique (r)évolution. Car Au poste a des airs de retour à la maison - de fou - tant la palette chromatique a évolué. Tendant désormais vers un ensemble plus chaud, tandis que la caméra scrute un texte et des effets plus aboutis, mieux huilés. (...) > suite page suivante


Ce renouvellement mâtiné de retour aux sources se sent également dans le casting. On ne retrouvera pas les habitués du metteur en scène puisque le haut de l'affiche est tenu par Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et l'imperturbablement et létalement drôle Marc Fraize. Leur combinaison offre à Dupieux une partition plus douce mais aussi plus cruelle, comme un moteur renouvelé, mais un moteur à explosion néanmoins. Fort de ces atouts, l'artiste peut progressivement lâcher la bride à une fantaisie resserrée et débarrassée de certains de ses tics, pour un résultat exubérant, jubilatoire et plus tendre qu'à l'accoutumée. Et si l'ensemble aboutit bien sûr à un trip cosmique, plus qu'un cheveu sur la soupe, ce dernier se fait délicieuse mise en abîme, conclusion parfaite d'une proposition imparable, donnant à Au poste des airs de dinguerie de la maturité. Simon Riaux • Ecran Large

IL OU ELLE (THEY) de Anahita Ghazvinizadeh USA • 2018 • 1H21 • avec Koohyar Hosseini, Nicole Coffineau, Rhys Fehrenbacher

Optimale Distribution • 29 août 2018 Cannes 2017 (sélection officielle, hors compétition) | Deauville 2017 (compétition)

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici J, 14 ans, se fait appeler "They" et habite avec ses parents dans la banlieue de Chicago. J est en plein questionnement sur son identité sexuelle et prend des traitements hormonaux pour retarder sa puberté. Après deux ans de suivi médical et thérapeutique, J doit décider de son identité future. Alors que ses parents sont partis, Lauren, sa sœur et Araz, son compagnon iranien, viennent s'occuper de J lors d'un week-end qui pourrait changer sa vie.

Produit par Jane Campion, cet OVNI cinématographique est un choc esthétique tout autant qu’une belle réflexion sur l’identité. Anahita Ghazvinizadeh avait réalisé une trilogie de courts-métrages dont Needle, primé à la Cinéfondation du Festival de Cannes 2013 (...). Formée à l’Université de cinéma de Téhéran puis à l’Institut des Arts de Chicago, la jeune cinéaste n’a pas choisi un sujet facile pour son passage « dans la cour des grands ». Le portrait de cet adolescent déboussolé frappe par sa poésie sans maniérisme et son refus de tout sensationnel. « They » (« ils » ou « elles » en anglais) est à un âge où les adolescents se construisent mais le caractère binaire de l’identité de genre est pour lui un problème car ne sentant ni garçon, ni fille, et n’éprouvant aucune orientation sexuelle définitive, il trouve dans son entourage (familial et médical) la bienveillance et le soutien qui l’aideront à faire le choix de son identité, dans l’hypothèse où J accepterait de rompre avec l’indécision. La subtilité du scénario d’Anahita Ghasvinizadeh est d’avoir filmé J dans un environnement qui ne lui est guère hostile. Loin des pamphlets démonstratifs montrant des cas de violence liée à l’homophobie ou la transphobie, They opte pour la sérénité et la réflexion. À l’occasion d’un déjeuner chez la famille iranienne d’Araz, la tension dramatique semble pourtant imminente : faut-il présenter le jeune homme comme J, le petit frère de la fiancée ou comme « They » ? La réponse est vite décidée, et la capacité du jeune homme à s’intégrer dans cette nouvelle micro-communauté ne fait aucun doute, tant sa différence est manifestement acceptée, à moins qu’il ne s’agisse d’un déni ou d’un compromis de la nouvelle parentèle afin de ne pas troubler les convenances et l’harmonie de l’ordre familial… Plastiquement, l’œuvre est très belle et la réalisatrice a recours aux contrastes de lumière pour traduire l’embarras intérieur de J et joue admirablement des silences ou ellipses, et de la force du hors-champ. Elle n’hésite pas à mobiliser la symbolique, utilisant le jardin des plantes de la propriété familiale dans le cadre d’un parallèle entre les mutations de l’homme et les transformations de la nature, sans se la jouer Terrence Malick pour autant : nulle volonté de plagier les grands maîtres, pas de lourdeur métaphorique, ni de coquetteries arty dans cette esthétique qui révèle une véritable auteure. Bel objet au carrefour de plusieurs cultures, bien servi par des interprètes au diapason, They ne saurait donc se réduire à sa thématique. Quelque part entre TomBoy et Sweetie, il a déjà sa place au rayon des petits miracles de cinéma. Gérard Crespo • avoir-alire.com

FORTUNA de Germinal Roaux

Suisse • 2018 • 1H46 • avec Kidist Siyum Beza, Bruno Ganz, Patrick D’Assumçao, Assefa Zerihun Gudeta, Yoann Blanc | Nour Films • 19 septembre 2018 Berlin 2018 : Ours de cristal du meilleur film | Grand prix du jury international de génération 14plus

Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Fortuna, jeune éthiopienne de 14 ans, est accueillie avec d’autres réfugiés par une communauté de religieux catholiques dans un monastère des Alpes suisses. Elle y rencontre Kabir, un jeune africain dont elle tombe amoureuse. C’est l’hiver et à mesure que la neige recouvre les sommets, le monastère devient leur refuge, mais aussi le théâtre d’événements qui viennent ébranler la vie paisible des chanoines. Ceux-ci vontils renoncer à leur tradition d’hospitalité ? Parviendront-ils à guider Fortuna vers sa nouvelle vie ?

Fidèle à un noir et blanc qui est désormais sa marque de fabrique, le Suisse Germinal Roaux a innondé son nouveau film, Fortuna (…) d’une lumière mystèrieuse entre aube et crépuscule, espoir et désespérance, empathie et cynisme. Si le blanc et noir est le lien esthétique entre ses films (les courts-métrages Des tas de choses et Icebergs, son long-métrage précédent et son premier, Left Foot Right Foot), ils ont aussi des dénominateurs communs en termes de contenu, à commencer par la nécessité de redonner au quotidien cette part de poésie que la frénésie et le consumérisme d'aujourd'hui semblent lui avoir volée. La fragilité qui se dégage de la voix, mais aussi de la posture et du regard des personnages de Fortuna enrichit leurs histoires, faites de petites et de grandes adversités mais aussi de rêves plus ou moins exprimées, d'un tissu sous-jacent extrêmement dense et intéressant. Le film est une sorte d'admonestation à redécouvrir l'humanité qui nous habite et à la savourer à l'envi, pour la transformer à terme en un moteur de changement aussi subtil que nécessaire. […] La manière dont le réalisateur choisit d'aborder le thème brûlant et complexe de la crise des migrants, en particulier des mineurs non-accompagnés, est extrêmement personnelle. Au lieu de crier explicitement son indignation (légitime), comme Fernand Melgar dans Vol spécial, Roaux se donne pour objectif de redonner de la couleur à nos joues glacées et nos coeurs pétrifiés, convaincu que derrière le mur de cynisme derrière lequel nous nous cachons se trouve la réponse à tous nos maux : l'empathie. Les puissantes images qui composent l'aventure de Fortuna frappent comme des balles de revolver enrobées dans du coton (ou de la neige) qui réveillent tous nos sens assoupis et nous forcent à sortir de notre coquille pour affronter l'inconnu et nous perdre dans les sensations d'une rencontre qui ne pourra que nous rendre plus forts. […] Giorgia Del Don • Cineuropa


RECOMMANDATION GNCR LA SAISON DU DIABLE de Lav Diaz

Philippines • 3h54 | ARP Sélection • 25 juillet 2018

Site distributeur ici 1979. Au plus fort de la loi martiale instaurée par le président Marcos, quelques villageois rebelles tentent de résister …

( … ) Dans La Saison du diable, une petite troupe militaire commet les pires exactions, tire sur les passants, exécute n’importe qui, torture et viole en toute impunité. Et Lav Diaz montre tout ça… en chansons. L’intellectuel du village chante la résistance, les militaires chantent leur idéologie nauséabonde, en frappant et en violant. L’écrivain qui se languit de sa femme docteur partie monter un dispensaire dans ce village entonne sa tristesse. De cette fresque d’un village sous la dictature, Lav Diaz a fait un opéra a cappella tantôt lyrique, tantôt grotesque et grimaçant quand apparaît Narciso, éructant dans un langage incompréhensible (non sous-titré), à la manière du dictateur de Chaplin. Ce leader local des militaires porte deux visages : l’un vivant, l’autre figé, derrière la tête. Les horreurs de l’oppression s’enchaînent dans une série de tableaux vivants en noir et blanc, à l’éclairage théâtral, dans un espace traversé par des chiens errants, par des chats occupés à leur toilette, et même d’énormes blattes. Faire un film chanté sur un sujet aussi dur que la dictature est un geste audacieux, artistiquement et politiquement. Lav Diaz réussit ici un grand écart entre un cinéma exigeant et léché, destiné à un public averti, et quelque chose qui s’apparente plus à une œuvre de théâtre populaire visant à exorciser les traumas politiques d’une communauté. […] Rachel Knaebel • lesecransterribles.com

PROCHAINS SOUTIENS CHRIS THE SWISS de Anja Kofmel (soutien GNCR / AFCAE) - Urban distribution • 3 octobre 2018 UN GRAND VOYAGE VERS LA NUIT de Bi Gan - Bac films • 14 novembre 2018

"RENCONTRE(S)" ET "REGARD(S)" SUR LES FILMS SOUTENUS PAR LE GNCR • MES PROVINCIALES : "RENCONTRE(S)" avec J-P Civeyrac ici • TAKARA LA NUIT OÙ J’AI NAGÉ : "RENCONTRE(S)" avec D. Manivel et K. Igarashi ici • À GENOUX LES GARS :"RENCONTRE(S)" avec Antoine Desrosières ici • UN COUTEAU DANS LE CŒUR :"RENCONTRE(S)" avec Yann Gonzalez ici

SOUTIEN ACID IL SE PASSE QUELQUE CHOSE de Anne Alix

France • 2018 • 1H41 • Avec Lola Duenas, Bojena Horackova | Cannes 2018 : Sélection ACID

Shellac • 15 août 2018

Edition d'un document ACID | Site distributeur ici | Site ACID ici Avignon. Irma, qui ne trouve plus sa place dans le monde, croise sur sa route Dolorès, une femme libre et décomplexée missionnée pour rédiger un guide touristique gayfriendly sur un coin de Provence oublié. L’improbable duo se lance sur les routes. Au lieu de la Provence pittoresque et sexy recherchée, elles découvrent un monde plus complexe et une humanité chaleureuse qui lutte pour exister. Pour chacune d’elle, c’est un voyage initiatique.

Le premier long-métrage d'Anne Alix fait l'ouverture de l'ACID; C'est un beau film, libre de récit, rafraîchissant, une errance un peu à la Jacques Rozier, à l'Agnès Varda, de deux femmes qui ne se connaissent pas dans la Camargue d'aujourd'hui. L'une, l'Espagnole Dolores (Lola Dueñas, fameuse actrice almodovarienne : Etreintes brisées, Volver, Parle avec elle, etc.) a sauvé l'autre, Irma (Bojena Horackova, d'origine bulgare, étonnante) de la noyade (elle voulait se suicider, ne supportant pas la mort de son mari). L'une sillonne la Camargue en voiture pour rédiger un guide touristique "gayfreindly" sur les lieux homosexuels de la région (...), l'autre n'a plus de boulot. Et les voici parties, nos deux Thelma et Louise européennes. Elles vont rencontrer plein de gens, se lier avec eux, faire la fête, manger, faire connaissance, se laisser draguer, chanter au karaoké. Il se passe quelque chose est un film où il ne se passe rien et où tout arrive pourtant, dont l'amour. La Camargue qu'elles visitent n'est pas celle des cartes postales mais celle des ouvriers, des pêcheurs, des agriculteurs. A chaque fois qu'elles rencontrent quelqu'un, elles s'aperçoivent qu'il est étranger... En France, il n'y a que des étrangers, et ils ont l'air heureux, la France est multiculturelle et le film fait la nique aux vieux croûtons de droite réactionnaire (pléonasme). (...) Le film baguenaude, prend des chemins de traverse, la poudre d'escampette et pratique l'école buissonnière du scénario béton... Tout frais, tout jeune d'esprit, entre mélancolie et drôlerie, Il se passe quelque chose est une bien belle balade, Mesdames. Merci. Jean-Baptiste Morain • les Inrocks

PROCHAINS SOUTIENS THUNDER ROAD de Jim Cummings - Paname • 12 septembre 2018 AVANT L'AURORE (ex DE L'OMBRE IL Y A) de Nathan Nicholovitch - New story • 19 septembre 2018 CASSANDRO, THE EXOTICO! de Marie Losier - Urban distribution • 5 décembre 2018


SOUTIENS ACTIONS PROMOTION WOMAN AT WAR de Benedikt Erlingsson

France / Islande / Ukraine • 2018 • 1H41 • avec Halldora Geirhardsdottir, Davíd Thór Jónsson, Jóhann Sigurðarson | Jour2Fête • 4 juillet 2018 Semaine de la critique – Cannes 2018 : Prix SACD | Coup de Coeur Cinécole | Grand Rail d'Or

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande … Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie.

À l'occasion de la sortie de Woman at War, l'AFCAE propose une bande annonce spécifique pour la promotion du film en salles et sur les réseaux sociaux. Cette bande annonce, initiée par le groupe Actions Promotion et créée par l'AFCAE, en collaboration avec le distributeur Jour2Fête. Pour la voir cliquer ici.

L’Islandais Benedikt Erlingsson confirme tout son potentiel avec un second long métrage réjouissant, inventif, énergique, écologiste et féministe. Quand Des chevaux et des hommes a surgi en 2013 en remportant la section Nouveaux Réalisateurs à San Sebastian avant de séduire une multitude d’autres festivals, les dons de mise en scène et d’humour intelligent du cinéaste islandais Benedikt Erlingsson semblaient une évidence. Eh bien, cette première impression était la bonne car son second long, Woman at War (…) en est une éclatante confirmation. Le film tient en effet un excellent et très dynamique équilibre entre plusieurs genres, entre comédie et drame, suspense d’action trépidante et distanciation avec une touche de fable, réalisme ultra-contemporain de la lutte contre les dérèglements de la planète provoqués par l’homme et lien profond avec la sagesse ancestrale du corps et de l’exercice du pouvoir viking. Bref, une œuvre hyper féministe qui ne manque pas de matière à réflexion dans un emballage très divertissant, qui ne se prend jamais trop au sérieux. [...] Utilisant à merveille les décors naturels de son pays, Benedikt Erlingsson façonne un film haletant, très physique et brillamment mis en scène où se croisent drones et moutons dans le sillage de sa protagoniste ultra-déterminée dans la défense de son idéal. A la fois message et appel à la résistance civile pour sauver la nature de la cupidité industrielle, Woman at War ne s’embarrasse pas d’arguties psychologiques et va droit au but, en dédramatisant son propos à travers la présence d’un trio de musiciens qui accompagne dans le cadre le déroulement de l’action. [...] Fabien Lemercier • Cineuropa Disponible au format DCP sur le Stock Numérique de CineGo et sur le serveur FTP de l'AFCAE (codes disponibles sur l'espace adhérent), pour les salles qui souhaiteraient la diffuser avant la projection du film. Possibilité de la télécharger librement en vous inscrivant sur cinego.net ou en appelant au 01 45 23 83 26.

UNE PLUIE SANS FIN de Dong Yue Chine • 2018 • 1H57 • avec Yihong Duan, Yiyan Jiang, Yuan Du

Wild Bunch • 25 juillet 2018 | Festival du Film Policier de Beaune 2018 : Grand Prix

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici 1997, à quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.

[...] Ce qui fait la force du film, c’est la profondeur de son propos. Pendant que l’enquête prend le dessus, Dong Yue n’hésite pas à présenter en sous texte une Chine industrielle, en pleine transition pendant la rétrocession de Hong Kong. Le film devient petit à petit une étude captivante sur les changements économiques et sociaux et les conséquences sur ses habitants. Alors évidemment, la comparaison avec un certain film coréen du nom de Memories of Murder peut être faite. Et on ne se trompera pas si on pense que le film a beaucoup inspiré Dong Yue. On y retrouve la même atmosphère lourde, la pluie qui emprisonne les personnages par sa présence constante. Mais le film petit à petit se détache de son grand frère. Là où Memories of Murder utilisait l’absurde et l’humour servant à désamorcer la descente aux enfers pour mieux revenir à l’atmosphère sombre, Une pluie sans Fin reste dans sa lourdeur et son premier degré, aidé par une magnifique photographie sombre et désaturée. [...] Une pluie sans fin impressionne par sa maîtrise. Dong Yue est un jeune réalisateur-scénariste à surveiller de très près. Laura Enjolvy • http://fuckingcinephiles.blogspot.com

LE POIRIER SAUVAGE de Nuri Bilge Ceylan

Turquie / France / Allemagne / Bulgarie • 2018 • 3H08 • avec Doğu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yıldırımlar | Festival de Cannes 2018 - Sélection officielle | Memento films • 8 août 2018

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici Passionné de littérature, Sinan a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper…

(…) En trois heures et huit minutes, Nuri Bilge Ceylan, au sommet de son art, offre une fresque familiale d’une ampleur inégalée. Qu’il filme un procureur et un médecin à la recherche d’un cadavre introuvable (Il était une fois en Anatolie – 2011), un comédien-hôtelier vaniteux, soudain contesté par sa sœur et sa jeune femme (Winter Sleep – 2014) ou, ici, un jeune homme, lentement amené à ressembler à un père qu’il méprise, Nuri Bilge Ceylan peint des fresques. D’une ampleur visuelle presque anachronique en un temps où il faut être bref, où l’esquisse tient lieu de psychologie et où l’imaginaire s’estompe sous la vérité factice des faits divers. Le cinéaste turc, lui, mise sur la durée (...). Et c’est cette durée qui lui permet de saisir, comme dans les romans d’apprentissage de jadis, ceux de Tolstoï ou de Stendhal, le destin fluctuant et l’évolution progressive de personnages en butte à eux-mêmes, à la vie qu’ils mènent, à celle que la société leur fait mener. > suite page suivante


Angoisse et résignation Sinan vient de terminer ses études. Jadis, pour se sortir de sa condition, Julien Sorel avait le choix entre « le rouge et le noir » – l’armée ou la prêtrise. Lui, ce serait entre l’enseignement et la littérature. […] Revenu dans son village natal, Sinan fait des rencontres. La fille merveilleuse qui osait tout affronter, autrefois, et qui, ça y est, a rendu les armes : prête à épouser, pas même le semi-vaurien qu’elle aimait, mais un bijoutier qui la rendra riche et malheureuse. (...) Au téléphone, Sinan parle avec un copain, devenu flic anti-émeute qui apaise son stress en tapant comme un forcené sur les manifestants. Sa route croise, aussi, celle d’un ami, devenu rabbin, avec qui il discute (...) sur l’infaillibilité du Coran. (…) Et puis, le voilà confronté à son père, prof presque retraité, devenu joueur invétéré, au point d’emprunter sans jamais rendre, au point de voler, peutêtre, au risque de déshonorer les siens… Comment pourrait-il concevoir que ce père réprouvé, crânant du mieux qu’il peut pour masquer sa déchéance, avait été, jadis comme lui : ardent et fou d’espoir. Il le réalise, pourtant, insensiblement. (...) Entrecoupé de longues parenthèses et de plans magiques (un visage d’enfant recouvert de fourmis), le film se resserre, en définitive, sur ce père dévoyé et ce fils qui le deviendra, sans doute : la déraison étant la seule façon de survivre dans la Turquie d’aujourd’hui… On n’aura pas compté, à Cannes, les films ratés, moyens, très réussis ou carrément formidables. Et puis, il y aura eu Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan, un peu au-dessus de tous les autres. Par sa maîtrise, son lyrisme, son audace tranquille (...). Voir un cinéaste, au sommet de son art, construire ainsi, de film en film, une œuvre que l’on sait, désormais, importante, donne le frisson. Pierre Murat • Télérama

GUY de Alex Lutz

France • 2018 • 1H41 • avec Alex Lutz, Tom Dingler, Pascale Arbillot Apollo films • 29 août 2018 | Semaine de la critique Cannes 2018

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu'il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentaire.

Trois ans après Le Talent de mes amis, Alex Lutz livre son second long métrage, présenté en clôture de La Semaine de la Critique (…) Dans ce faux documentaire, Lutz se met également en scène, grimé en vieux chanteur populaire à la gloire passée, nommé Guy Jamet. Un jeune homme vient tourner un documentaire sur lui, motivé par les mots de sa mère lui ayant assuré qu’il serait son géniteur. L’acteur-réalisateur donne ici de sa personne devant la caméra, incarnant avec justesse cet artiste au crépuscule de sa carrière, corrigeant sa voix pour se donner un ton plus grave, le tout avec un maquillage appliqué qui en fait un personnage crédible à l’écran. L’aspect documentaire, caméra au poing, est soigné et jamais brouillonne. Alex Lutz y insère de nombreux faux clips musicaux de l’époque des yéyés au format 4/3, et son grain qui va avec, pour lui conférer un véritable charme à l’ancienne. Il a fait appel aux compositeurs Vincent Blanchard et Romain Greffe pour composer les chansons fictives qui aident à l’immersion. Celle-ci est d’autant plus renforcée par l’apparition de nombreuses personnalités du showbiz actuel (chanteurs, animateurs TV ou radio) qui donnent profondeur à la vie d’artiste de renom. Ce vieil homme, capable de débiter des répliques bien senties, s’avère touchant. Avec nostalgie et bienveillance, le film évoque à travers lui le destin de ces anciennes gloires. Le récit traite du temps qui passe, des souvenirs, de la vieillesse, de l’aigreur ainsi que de l’infini mélancolie d’une époque révolue. (…) Cyril Perraudat • Cinechronicle

LEAVE NO TRACE de Debra Granik

Etats-Unis • 2018 • 1h47 • avec Ben Foster, Thomasin Harcourt McKenzie Condor Films • 19 septembre 2018 | Quinzaine des Réalisateurs 2018

Edition d'un document d'accompagnement AFCAE | Site distributeur ici Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle. Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s’adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie.

Son premier long, DOWN TO THE BONE, contait la bataille d’une mère de famille contre son addiction à la drogue. Son deuxième, WINTER’S BONE, suivait une jeune fille confrontée à la dureté d’une vie de dénuement, au plus près de la nature, et faisant face à la violence du monde qui l’entoure. Son troisième, le documentaire STRAY DOG, tirait le portrait d’un biker, soldat vétéran, amoureux des chiens. Il y a un peu de tout ça dans la nouvelle réalisation de Debra Granik, LEAVE NO TRACE, et peut-être même qu’elle représente, dans sa carrière, un véritable accomplissement, un tournant. Il y a dans ce drame éthéré refusant l’excès et la dramaturgie à outrance, la quintessence de l’Amérique que Granik s’évertue à filmer depuis quinze ans : les « petites gens ». Ceux qui peuplaient les romans de Steinbeck ou Faulkner et dont les États-Unis ne savent trop que faire. […] Se rêvant pays de la liberté et des opportunités, l’Amérique se voit forcée, chez Debra Granik, à se regarder en face, dans le miroir, et le reflet n’a absolument rien de triomphal. Et encore moins de triomphant. Ici, les vétérans sont SDF ou revendent leur traitement pour le syndrome post-traumatique afin de se payer des vivres. On va à la messe le dimanche pour que « les gens nous voient d’un certain œil » [...] Le brio de LEAVE NO TRACE réside pourtant dans son refus du catastrophisme. Par le biais d’une réalisation naturaliste, posée et anti spectaculaire, Granik s’attache justement à replacer l’être humain et son cœur au centre de tout. Film sans antagoniste (…) LEAVE NO TRACE passe beaucoup de temps à observer les gestes du quotidien, les bidouilles mises en place par les personnages pour vivre et survivre. Les regards sont ici vitaux au récit – et particulièrement ceux, d’une tristesse infinie, de Will, brillamment campé par un Ben Foster domptant subtilement les névroses de son personnage. Les rencontres le sont tout autant : peu à peu, Granik lève le voile sur une autre Amérique, plus apaisée, consciente de ne pas servir les appétits de grandeur du pays, mais le vivant en toute sérénité, dans le respect de soi et des autres. […] En écoutant attentivement ses deux personnages principaux, en offrant à leurs envies, de solitude ou de socialisation, une véritable résonance émotionnelle, LEAVE NO TRACE a l’élégance de ne pas asséner de voie royale ou de solution toute faite. Au contraire d’une Amérique souvent trop péremptoire, Granik exalte juste la beauté du choix. La véritable liberté. Aurélien Allin • www.cinemateaser.com

PROCHAINS SOUTIENS AFCAE ACTIONS PROMOTION GIRL de Lukas Dhont (Diaphana • 10 octobre 2018) | NOS BATAILLES de Guillaume Senez (Haut et court • 10 octobre 2018) | COLD WAR de Pawel Pawlikowski (Diaphana • 24 octobre 2018) | LETO de Kirill Serebrennikov (Bac films • 5 décembre 2018) |


SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC CAPITAINE MORTEN ET LA REINE DES ARAIGNEES de Kaspar Jancis Estonie / Irlande / Belgique • 2018 • 1H15 • dès 6 ans | Septième Factory • 15 août 2018

Documents à commander directement auprès du distributeur | Site distributeur ici Morten rêve de prendre le large à bord de La Salamandre, avec son père le Capitaine Vicks, mais il doit rester à terre chez l'autoritaire Annabelle. Avec son complice Stinger, Annabelle veut s'emparer du bateau, persuadée qu'il cache un trésor de pirates. Pour déjouer leurs plans, Morten va être entraîné dans une aventure fantastique. Réduit à la taille d'un insecte par un magicien farfelu, c'est dans le monde de la Reine des araignées qu'il va devoir conquérir ses galons de capitaine.

[…] L’histoire place directement le jeune Morten comme étant le centre d’un récit émotionnel, toujours en quête incessante d’action, car il veut être traité en adulte responsable et le fait savoir à tout le monde. Heureusement cette hyperactivité est compensée par le fait que notre jeune héros endure l’expérience par le biais de sa principale antagoniste Annabelle. Cette dernière se présente d’ailleurs sous des airs d’une Pina Baush dont l’extravagance est totale. En effet, on ne

devient pas capitaine en un jour ! La galerie de personnages est intéressante, car elle s’éloigne du manichéisme habituel pour les enrichir de subtilités qui les rendent soit attachant, soit vraiment répugnant, soit d’une maladresse d’une égalité exemplaire. On peut ainsi éprouver de l’empathie pour la féroce Annabelle à la découverte de sa passion brisée, et frémir d’horreur en découvrant que les papillons chassés par le cupide Stinger ressemblent à des jeunes filles. Ce sens du détail est vraiment très appréciable et permet d’embrasser un certain sens de l’absurde qui traverse l’univers original de Kaspar Jancis. […] L’aventure en minuscule de Morten lui fait découvrir un monde où son quotidien se reflète dans des personnages miroirs insectoïdes et la Reine des Araignées l’y attend de ses huits pieds fermes pour lui apprendre la vie. L’univers développé en stop motion se découvre ambitieux mais avec un aspect décalé, et il serait cependant trop facile de le comparer à celui de Tim Burton ou même à la touche très “crafty” du studio Laïka. La stylisation des personnages, dessinée de manière anguleuse et accompagnée de couleurs rayonnantes presque saturées apportent à l’ensemble un joyeux décalage. […] Muriel • https://annecy.focusonanimation.com

LE QUATUOR À CORNES

France • 2018 • 40' • programme de courts métrages d'animation • Dès 4 ans | Cinéma Public films • 12 septembre 2018

Document à commander directement auprès du distributeur | Site distributeur ici Aglaé la pipelette, Rosine la tête en l’air, Clarisse la peureuse et Marguerite la coquette ne se contentent pas de regarder passer les trains. Ce petit troupeau de vaches vous entraine dans leurs aventures à travers ce programme de 3 courts meuhtrages plein de tendresse et d’humour !

LA CLEF DES CHAMPS de Benjamin Botella et Arnaud Demuynck (2017 • 27.51' • 2D)

Au cours d’un périple fantaisiste jusqu’au bord de la mer, quatre vaches vont découvrir la liberté dans le monde inconnu qui s’étend au-delà de leur pré. Cette odyssée riche en aventures, en rencontres burlesques, disputes, réconciliations et découvertes, confronte chacune à ce qui pouvait lui arriver de pire, et transforme le troupeau initial, trop lié par l’habitude, en une irréductible bande d’amies, solidaires et affranchies.

DOROTHY LA VAGABONDE de Emmanuelle Gorgiard (2017 • 8.38' • Marionnettes)

Rosine, Marguerite, Clarisse et Aglaé paissent tranquillement dans leur champ. Elles n’ont jamais eu l’occasion de partir à l’aventure et ne connaissent pas grand-chose du monde qui les entoure. Un beau matin de printemps, elles découvrent avec surprise une créature poilue dans leur prairie !

AGLAÉ LA PIPELETTE de Pascale Hecquet (2018 • 7' • Digital cut out) Aglaé est une pipelette qui aime par dessus-tout faire la conversation à ses petites camarades. L’ennui, c’est qu’elle oublie de leur laisser la parole...

DILILI À PARIS de Michel Ocelot

France • 2018 • 1H35 • dès 7 ans | Mars films • 10 octobre 2018

Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Dans le Paris de la Belle Epoque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle va d’aventure en aventure à travers la ville prestigieuse, rencontrant des hommes et des femmes extraordinaires, qui l’aident, et des méchants, qui sévissent dans l’ombre. Les deux amis feront triompher la lumière, la liberté et la joie de vivre ensemble.

[…] Le seul fait que l’histoire se déroule à Paris, à la Belle Epoque, laissait augurer élégance et charme désuets, falbalas et Tour Eiffel, rues pavées et visite guidée. Dilili à Paris (…) est cela, et bien plus : un itinéraire mutin, un manège policier où des rencontres avec les plus beaux esprits du début du XXe siècle mènent à une célébration de la culture, de l’échange, et de la libération féminine. Un petit manifeste pour apprendre au jeune public que les femmes ne doivent jamais se mettre à genoux. (…) > suite page suivante


Tilili, petite fille kanake, habillée comme une poupée, a été envoyée à Paris pour figurer dans un « village indigène » offert aux regards des Parisiens en quête d’exotisme. Mais la voilà libre, sortie de son enclos, et cette gosse qui parle comme un livre – elle a eu Louise Michel comme institutrice en Nouvelle Calédonie — ne veut pas repartir sans découvrir les beautés et les mystères de Paris. Orel, un jeune homme, beau comme un prince, mais livreur de son état, lui propose de la balader dans son triporteur. […] Michel Ocelot a choisi de ne pas dessiner Paris, estimant qu’il ne pouvait, avec son crayon, la faire plus belle qu’au naturel. Il l’a donc longuement photographiée dans tous ses atours, des plus touristiques et célèbres aux plus insolites et discrets, et a, ensuite, retravaillé ces vues, effaçant au passage tout indice de modernité, pour remonter le temps. Le résultat est stupéfiant. Véritable fétichiste du beau, il a aussi réinventé certains intérieurs, comme le salon de Sarah Bernhardt, en piochant du mobilier dans des musées… (...) Côté « policier », le cinéaste fait son Gaston Leroux, avec portes dérobées, passages dans les égouts, et même un bateau en forme de cygne, emprunté, lui, à Louis II de Bavière, qui vogue sous l’opéra. Si Marie Curie et Emma Calvé (...) sont essentielles pour aider Dilili à confondre les odieux kidnappeurs de fillettes, elles sont loin d’être les seules figures historiques à apparaître. Marcel Proust, Toulouse-Lautrec, Picasso, Rodin, Erik Satie, Pasteur… ne serait-ce qu’un instant, tous les génies de 1900 participent à l’enquête ! (...) Tant de références (et de personnalités à reconnaître !) font de ce film d’animation un véritable objet culturel à partager entre les enfants et leurs parents qui devront se muer en doux professeurs. A chacune de ses rencontres, Dilili répète cette phrase toute simple, mais lumineuse, qui exprime sa reconnaissance de l’autre comme source d’enrichissement : « Je suis ravie de vous rencontrer ». Nous aussi, chère Dilili. Guillemette Odicino • Télérama

SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE RÉPERTOIRE RÉTROSPECTIVE YASUJIRO OZU 10 films de Yasujiro Ozu | Rétrospective | Japon | 1949-1962 | Couleurs et N&B

Carlotta • à partir du 1er août 2018 • restauré en 4K

Document d'accompagnement édité par l'ADRC | Site distributeur ici Article sur le cinéma de Y. Ozu par Rachel Guyon (médiathécaire à la Cinémathèque française) ici | Une vie, une oeuvre sur Yasujirō Oz - France culture ici | Ozu raconté par Jean Douchet - France culture ici | conférence de Charles Tesson à l'institut Lumière ici

Avec ses 54 films tournés entre 1927 et 1962, l’oeuvre du Japonais Yasujiro Ozu compte parmi les plus importantes du XXe siècle et témoigne d’une carrière magnifique dans laquelle les drames et tracas du quotidien japonais font office de paraboles universelles. Classiques instantanés, ses films n’ont de cesse de se transmettre de génération en génération avec la même ferveur et une émotion sans cesse renouvelée. Cette rétrospective en 10 films, qui court sur une douzaine d’années, marque celle de la dernière période du cinéaste : celle des grands drames en noir et blanc tels que Printemps tardif (1949) ou Voyage à Tokyo (1953), de son passage à la couleur avec Fleurs d’équinoxe (1958), de sa comédie sociale Bonjour (1959) et de son ultime chef-d’oeuvre Le Goût du saké (1962). Dix grands classiques du cinéaste nippon, en noir et blanc et en couleur, à retrouver sur grand écran dans leur nouvelle restauration !

PRINTEMPS TARDIF (1949 • 1h50)

CRÉPUSCULE À TOKYO (1957 • 2h20)

Noriko est la seule fille de la famille Somiya à ne pas être mariée. Elle vit cependant heureuse avec son père mais ce dernier pense qu'il est grand temps pour elle de penser au mariage. Noriko est réticente à l'idée de laisser son père seul mais elle finit tout de même par accepter. Après un dernier séjour à Kyoto en compagnie de sa fille, le père finit par ressentir cette solitude que sa fille avait tant redoutée.

Deux soeurs qui vivent avec leur père apprennent que leur mère, qu'elles croyaient morte, habite dans les environs. Cette découverte bouleverse leur existence.

ÉTÉ PRÉCOCE (1951 • 2h05)

Les tiraillements du cercle familial type japonais entre modernité et tradition, symbolisés ici par les trois générations qui cohabitent dans une même maison. Noriko, l'héroïne, est une japonaise moderne, une dactylographe, qui n'envisage pas à vingt-huit ans, de se marier. Cependant, sous la pression des membres de la famille, elle va se résigner, mais sa décision d'épouser l'assistant pauvre de son frère docteur au lieu de l'homme d'affaires préféré par sa famille provoque l'éclatement définitif de celle-ci.

LE GOÛT DU RIZ AU THÉ VERT (1952 • 1h55) Malgré leur différence d'âge et leurs origines sociales opposées, un couple va finir par s'apprécier et s'aimer.

VOYAGE À TOKYO (1963 • 2h16)

L'histoire d'un couple de retraités qui viennent à Tokyo visiter leurs enfants, mais qui découvrent que ceux-ci sont trop absorbés dans leur quotidien pour leur consacrer beaucoup d'attention.

PRINTEMPS PRÉCOCE (1956 • 2h24) Dans la métropole de Tokyo, l'employé de bureau Shoji Sugiyama se prépare à partir travailler avec l'aide de sa femme, Masako. Leur seul enfant est mort quelques années auparavant de maladie. Au cours d'une sortie avec ses amis et collègues, Shoji passe du temps avec une secrétaire, Kaneko, surnommée "Poisson rouge" pour ses grands yeux. Peu de temps après, ils ont une relation éphémère. Mais Masako soupçonne cette liaison et décide de quitter le domicile conjugal.

FLEURS D’EQUINOXE (1958 • 1h58)

L'homme d'affaires Hirayama se montre fort réticent lorsqu'il apprend que sa fille Setsuko veut épouser un gendre qu'il n'avait pas envisagé. Elle organise le mariage sans son aide et c'est contre sa volonté qu'il y assiste. Le couple part ensuite pour Hiroshima. Poussé par ses amis, Hirayama surmonte ses convictions et va leur rendre visite.

BONJOUR (1959 • 1h34) Minoru et Isamu vivent avec leurs parents dans la banlieue de Tokyo. En rentrant de l'école, ils aiment à s'arrêter chez un voisin qui a la télévision pour regarder des matches de sumo. Leurs parents, mécontents, leur interdisent d'y retourner. Pour protester, Minoru et Isamu entament une grève de la parole, qui va provoquer par ricochet de nombreuses incompréhensions parmi les voisins.

FIN D’AUTOMNE (1960 • 2h08)

Trois hommes d'âge mûr – Mamiya, Taguchi et Hirayama – sont réunis pour une cérémonie en mémoire de Miwa, leur ami commun du temps de leurs études. Sa veuve Akiko et sa fille de 24 ans, Ayako sont également présentes. Les trois amis s'accordent sur la beauté des deux femmes et songent à vouloir trouver un mari pour la jeune femme. Ils s'emploient rapidement à lui trouver des prétendants tout en considérant le possible remariage de la jolie veuve.

LE GOUT DU SAKÉ (1962 • 1h53) Un père, veuf, cadre dans une entreprise industrielle vit avec sa fille et son dernier fils. Le soir, après le travail, il retrouve ses amis pour boire du saké dans un café où ils ont leurs habitudes. L'un d'eux lui propose un gendre pour sa fille. Il prend alors peu à peu conscience que sa fille est en âge de se marier et qu'il doit, au risque de se retrouver seul, libérer sa fille de son emprise paternelle.


LA TRAGÉDIE DE LA MINE de Georg Wilhelm Pabst France • 1931 • 1H26 • avec Alexander Granach, Fritz Kampers, Ernst Busch

Tamasa Distribution • 17 octobre 2018

Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Le film raconte un désastre minier pendant lequel des mineurs allemands sauvent des mineurs français d'un feu souterrain et d'une explosion. L'histoire se déroule dans les régions LorraineSarre, le long de la frontière entre la France et l'Allemagne. Il est basé sur la catastrophe de Courrières en 1906, au cours de laquelle une explosion de poussière de charbon fit 1 099 décès, dont des enfants.

[…] Le scénario est inspiré par un fait divers historique. En 1906, au moment de la catastrophe de Courrières, des mineurs allemands étaient venus de Westphalie au secours des mineurs français en difficulté. Mais la signification de cette histoire, située et tournée en 1931, est différente. A l'idée de la solidarité ouvrière s'ajoute celle d'une fraternité franco-allemande, douze ans après 1918 et la défaite de l'Allemagne. La traduction du titre allemand, « Camaraderie », en rend d'ailleurs bien compte. Pabst ne sacrifie guère aux attraits spectaculaires du coup de grisou et de la catastrophe minière. Il introduit un débat idéaliste sur l'union nécessaire des peuples français et allemand. Son film fut, autant pour cela que pour le réalisme du style (scènes quasi documentaires même dans la reconstitution en studio du fond de la mine, comédiens parlant leurs langues respectives), un événement dans l'histoire du cinéma européen d'alors. Jacques Siclier • Télérama

SONT ÉGALEMENT DISPONIBLES POUR UN CYCLE AUTOUR DE GEORG WILHELM PABST LOULOU (Allemagne • 1928 • 1H44) | QUATRE DE L'INFANTERIE (Allemagne • 1930 • 1H30) | L'OPÉRA DE QUAT'SOUS ALLEMAND (Allemagne • 1931 • 1H51) | L'OPÉRA DE QUAT'SOUS FRANCAIS (France • 1931 • 1H44) | LA RUE SANS JOIE (Allemagne • 1925 • 1H37) | LE JOURNAL D'UNE FILLE PERDUE (Allemagne • 1929 • 1H35) | L'AMOUR DE JEANNE NEY (Allemagne • 1927 • 1H44)

PROCHAINS SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE RÉPERTOIRE RÉTROSPECTIVE YOUSSEF CHAHINE (12 films • Tamasa • 12 décembre 2018), en partenariat avec l'ADRC

INFOS CINÉ CONCERT CINÉ CONCERT autour de LA GRANDE PARADE de King Vidor proposé par la Compagnie Rives Le Crac Valence et l'ADRC Contact : Compagnie Rives | Judith Kan | judithkan.pro@gmail.com Plus d'infos ici | autres ciné-concerts proposés par la Compagnie ici Voir les autres ciné-concerts proposés par l'ADRC ici

LA GRANDE PARADE de King Vidor Etats-Unis • 1925 • 2H30 • avec Renée Adorée et John Gilbert | Warner France - DCP

Pendant la Grande Guerre, un jeune américain de la haute société s'engage. Sur le terrain, il tombe amoureux d'une jolie fermière francaise.

Ciné-concert • Version en SOLO : Gaël Mevel, violoncelle En partenariat avec l'ADRC > Tarif ADRC pour la version solo : 450 € > L'ADRC prend en charge le transport et fournit une copie sans MG) Conditions techniques : pour la version en solo, la compagnie fournit le matériel technique pour l'éventuelle sonorisation.

• Version en TRIO À CORDES : Annabelle Dodanne, violon alto Didier Petit, violoncelle Gaël Mevel, violoncelle et composition Tarif pour la version en trio : contacter la Cie Rives


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