L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans cinq régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre Val de Loire, Normandie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine. Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma.
C O M M U N I Q U É A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c he
N°08 Vendredi 14 Décembre 2018 p. 1, 2 et 3 > Soutiens ACOR p. 4 et 5 > Soutiens GNCR p. 5 et 6 > Soutien ACID p. 6, 7 et 8 > Soutien AFCAE Actions promotion p. 8 et 9 > Soutiens AFCAE Jeune public p. 10 et 11 > Soutiens AFCAE Patrimoine / répertoire
Directeur de publication : Yannick Reix et Antoine Glémain, co-présidents de l'ACOR | rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • contact@lacor.info • www.lacor.info | Avec le soutien du CNC et du Conseil régional de Bretagne
••• SOUTIENS ACOR ••• WHAT YOU GONNA DO WHEN THE WORLD'S ON FIRE ? de Roberto Minervini USA / Italie / France • 2018 • 2H03 • avec Judy Hill, Dorothy Hill, Michael Nelson, Ronaldo King, Titus Turner, Ashlei King, Kevin Goodman... Mostra Venise 2018 - Compétition Officielle | Festival international de la Roche sur Yon : Grand prix du jury international | Shellac • 5 décembre 2018
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Dans le cadre de son soutien, l'ACOR > a crée un mini site sur le film ici > a commandé un texte sur le film à Raphaël Nieuwjaer, critique de cinéma. Celui-ci peut intervenir en salle pour accompagner le film. Un an après la mort d’Alton Sterling, une chronique de la communauté Afroaméricaine de Baton Rouge en Louisiane, durant l’été 2017, quand une série de meurtres violents agite le pays. Une réflexion sur la question raciale, un portait intime de celles et ceux qui luttent pour la justice, la dignité et la survie dans un pays qui les maintient à la marge.
Extraits du texte de Raphaël Nieuwjaer (intégralité ici) : " Une lumière stroboscopique martèle les murs d'un couloir d'où surgissent des créatures serpentines au regard halluciné et à la gueule sauvage. Serrés l'un contre l'autre, deux jeunes garçons essaient de surmonter leurs craintes et d'avancer. Soudain, un souffle rauque se mue en ricanement lugubre, et de longs doigts décharnés traversent l'obscurité. La Mort leur tend la main. Dehors, la nuit est rythmée par les chants et la pulsation des tambours, mais cela ne suffit pas. Terrorisé, le plus petit se pétrifie entre les bras du plus grand. Se mêlent alors à ses gémissements, le rire sardonique d'un monstre de foire et un chœur qui, en s’élevant, tente de réveiller les puissances mythiques de la communauté. Le mot glisse de bouche en bouche, de lieu en lieu, au point de réunir des personnages qui jamais ne se croisent : la « peur » est partout présente dans What You Gonna Do When the World’s on Fire ?, et n'a que rarement la consistance d'un frisson passager. Elle est plus ancienne, plus diffuse et plus profonde. Elle naît de la violence urbaine, mais aussi d'un racisme qui n'en finit pas de croître sur le lit d'une injustice systémique. En cercles concentriques, elle se répand, de la ville au foyer, de l'individu à la famille et aux groupes. Ainsi le montage qu'effectue Roberto Minervini ne se contente-t-il pas d'alterner les milieux et les situations. Il constitue plutôt chaque « cellule » en chambre d'échos pour toutes les autres. Avant d'être le produit de relations effectives, la communauté apparaît comme le fruit d'une réverbération affective. D'où le paradoxe du film : il noue les scènes à partir de ce qui divise, isole, empêche, et ce faisant laisse entrevoir autant la fragmentation sociale que les possibilités rédemptrices du partage et de l'alliance. [...] La question revient alors, lancinante : comment conjurer la peur ? Le film n'offre pas une réponse, une méthode, mais il les additionne, les multiplie. Il y a le jeu et la parole, le militantisme et la pitié, la prudence et le rituel. Certains trouvent dans la discipline du « New Black Panther Party for Self Defense » le moyen d'une protection et d'une affirmation collectives. D'autres, agités par les remous d'un passé brutal, cèdent aux larmes et s'étreignent pour former une communauté de douleurs. Entre les slogans maintes fois répétés et le surgissement de la parole, Minervini ne tranche pas. Il accueille, associe, relie. Et montre que la détermination et la fragilité ne sont pas étrangères l'une à l'autre, comme lorsqu'un membre des New Black Panthers pose doucement sa main sur l'épaule d'une camarade après qu'ils ont été violemment repoussés par la police. Le film lui-même engage à un travail d'expression, de mise en scène de soi qui tient de la révélation, de l'exorcisme, de l'épreuve tout du moins. [...] "
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MANTA RAY de Aroonpheng Phuttiphong Thaïlande / France / Chine • 2018 • 1H45 • fiction Festival de Venise 2018 Orizzonti : Meilleur film | Festival de Toronto 2018 | San Sebastian 2018 Festival des 3 continents 2018
Sortie prévue dernier trimestre 2019 • Jour2fête Dans un village en bord de mer, un jeune pêcheur trouve un homme blessé inconscient dans la forêt. Il sauve l'étranger, qui ne parle pas un mot, et le nomme Thongchai. Les deux hommes commencent à vivre ensemble et à développer un lien tacite. Un jour, le pêcheur sort de nuit sur son bateau de pêche pour ne jamais revenir, laissant Thongchai seul dans sa maison. Peu à peu, Thongchai commence à faire sienne la vie de son ami - prenant pour lui sa maison, son travail et son ancienne épouse.
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IN MY ROOM d'Ulrich Köhler
Allemagne / Italie • 2018 • 2H00 • avec Hans Löw, Elena Radonicich | Un Certain Regard 2018
Nour films • 9 janvier 2019
Site distributeur ici > Commande d'un texte à Pierre Gras, avec possibilité de le faire intervenir > mini-site de l'ACOR sur le film bientôt en ligne Armin commence à avoir passé l’âge: celui de sortir tard le soir comme celui de la fille qui lui plait. Il n’est pas vraiment heureux mais ne peut pas s’imaginer vivre autrement. Un matin il se réveille: si le monde extérieur semble inchangé, il n’y a plus la moindre trace de vie humaine.
AN ELEPHANT SITTING STILL de Hu Bo
Chine • 2018 • 3H50 • avec PENG Yuchang, ZHANG Yu, WANG Yuwen, LIU Congxi Berlin 2018 : Prix FIPRESCI + Mention Spéciale 1er Film | FID Marseille 2018 : Prix GNCR | Hong Kong 2018 : Prix du Public | Capricci / Bookmakers • 9 janvier 2019
Site distributeur ici > Commande de texte à Adrien Dénouette, avec possibilité de le faire intervenir > mini-site de l'ACOR sur le film bientôt en ligne Au nord de la Chine, une vaste ville post-industrielle et pourtant vide, plongée dans un brouillard perpétuel qui semble piéger ses habitants. Un matin, une simple altercation entre deux adolescents dans un lycée dégénère et va souder les destins de quatre individus brisés par l’égoïsme familial et la violence sociale. Une obsession commune les unit : fuir vers la ville de Manzhouli. On raconte que, làbas, un éléphant de cirque reste assis toute la journée, immobile…
DANS LA TERRIBLE JUNGLE de Caroline Capelle et Ombline Ley France • 2018 • 1H21 • documentaire | Soutien ACID
13 février 2019 • Les Acacias
Site distributeur ici | site de l'ACID ici > Commande de texte en cours + mini-site de l'ACOR sur le film bientôt en ligne Dans la terrible jungle réunit tous les ingrédients d’un bon blockbuster d’auteur : un super héros, des cascades, un peu de sensualité mais pas trop, un jeune en fauteuil roulant turbo speed, des adolescents en ébullition, une fille populaire, un groupe de rock et quelques lapins pour les amateurs de nature... Normalement tout y est. S’il manque des choses, faites en part aux réalisatrices, elles le mettront dans le prochain film.
L'ORPHELINAT de Matthieu Haag France • 2017 • 1H10 • documentaire
27 mars 2019 • Atmosphères productions
> Commande d'un texte à Yannick Lemarié, ainsi qu'un entretien filmé avec le réalisateur > mini-site de l'ACOR sur le film bientôt en ligne Petit fils d'une immigrée slovaque venue en France à pied, je ne me sens nulle part chez moi. Lors d'une errance au Vietnam, je fais la rencontre d'un père adoptif en série, Monsieur Vu Tiên, qui me confie son histoire alors même que je ne parle pas sa langue. Débute alors un parcours initiatique sur ma place d'homme, et de père, fait de rencontres et de révélations.
SEULS LES PIRATES de Gaël Lépingle France • 2018 • 1H30 • fiction | Entrevues Belfort 2017, section Films en cours | FIDMarseille 2018 : Grand Prix de la compétition française
Produit par Cents Soleils et Perspective films (Gaëlle Jones) • non daté
Site producteurs ici et ici > Commande d'un texte à Adrien Dénouette, avec possibilité de le faire intervenir > mini-site de l'ACOR sur le film bientôt en ligne. Suite à un grand projet de rénovation urbaine, Géro va être expulsé de chez lui et de son théâtre de poche, où il ne joue plus guère depuis que la maladie lui a fait perdre la voix. Un neveu qu’il connaît à peine vient soudain s’installer chez lui. Il veut écrire.
••• Plus d'infos sur ces films dans les prochains communiqués de l'ACOR •••
► RECOMMANDATIONS ◄ CASSANDRO THE EXOTICO ! de Marie Losier France • 2018 • 1H13 • documentaire Cannes 2018, Sélection ACID
05 décembre 2018 • Urban distribution
Site distributeur ici | film soutenu par l'ACID et le GNCR Après 26 ans de vols planés et d'empoignades sur le ring, Cassandro, le roi des Exoticos – ces catcheurs gays qui dynamitent les préjugés – est incapable de s'arrêter. Le corps en miettes, pulvérisé, il va pourtant devoir se réinventer…
TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION de Judith Davis France • 2018 • 1H28 • fiction | Angoulême 2018 : Prix du Jury | Festival Télérama 2019 en avant-première |
06 février 2019 • Ufo distribution
Site distributeur ici | film soutenu par l'AFCAE (cf p. 7, texte rédigé par Antoine Glémain sur le film (le Vox à Mayenne, et co-président de l'ACOR) Angèle vient d’une famille de militants, mais seul son père, chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. Sa mère a déménagé à la campagne et abandonné son combat politique, et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses. Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, elle tente de trouver un équilibre…
LES ÉTENDUES IMAGINAIRES (A LAND IMAGINED) de Hua Yeo siew Singapour / France / Pays-Bas • 2018 • 1H35 • fiction | Locarno 2018 : Léopard d'or | Festival des 3 Continents 2018
6 mars 2019 • Épicentre films
Site distributeur ici | film soutenu par le GNCR (cf page suivante) Singapour gagne chaque année plusieurs mètres sur l’océan en important des tonnes de sable des pays voisins – ainsi que de la main d’œuvre bon marché. Dans un chantier d’aménagement du littoral, l’inspecteur de police Lok enquête sur la disparition d’un ouvrier chinois, Wang, jusqu’alors chargé de transporter des ouvriers. Après des jours de recherches, toutes les pistes amènent Lok dans un mystérieux cybercafé nocturne..
SOUTIENS GNCR NUESTRO TIEMPO de Carlos Reygadas
Mexique • 2018 • 2h53 • Avec Carlos Reygadas, Natalia Lopez, Phil Burgers
Les Films du Losange • 6 février 2019
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici La campagne mexicaine. Une famille élève des taureaux de combat. Esther est en charge de la gestion du ranch, tandis que son mari Juan, poète de renommée mondiale, s’occupe des bêtes. Lorsqu’Esther s’éprend du dresseur de chevaux, Juan se révèle alors incapable de rester fidèle à ses convictions.
[...] Chronique familiale et générationnelle s’ouvrant peu à peu vers celle d’une relation en perdition – entre amour, passion et famille – NUESTRO TIEMPO nous emporte là où l’on ne s’attend pas. Fascinant d’un bout à l’autre, surprenant et singulier, le film est un voyage au-delà du temps et de nous. [...] Nicolas Gilson • ungrandmoment.be Chez Reygadas (...) Tout est démesure et ambition. D’une histoire de famille mexicaine, éleveurs de taureaux, puis d’une crise de couple, le film passe de l’universalité au contingent avec une facilité trop désarmante. Pas de routine dans ces séquences de combat – de taureaux, d’affrontements humains -, encore moins de prévisibilité, mais une sorte d’urgence à capter un réel, à façonner un temps, une durée (...) qui ne nous appartient pas. [...] l’un des grands films de cette Mostra. Pascal Gavillet
WE THE ANIMALS de Jeremiah Zagar USA • 2018 • 1h34 • avec Raul Castillo, Sheila Vand, Evan Rosado
LFR Distribution • 6 février 2019
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Plus d'infos ici Jonah est le cadet d’une fratrie de trois jeunes garçons impétueux et épris de liberté. De milieu modeste, ils vivent à l’écart de la ville avec leurs parents qui s'aiment d’un amour passionnel, violent et imprévisible. Souvent livrés à eux-mêmes, les deux frères de Jonah grandissent en reproduisant le comportement de leur père alors que Jonah se découvre progressivement une identité différente…
Alors qu’il sent sourdre en lui un profond sentiment d’aliénation, Jonah, 9 ans, fuit son quotidien difficile en consignant écrits et dessins dans un cahier qu’il garde jalousement. L’inspirent, pêle-mêle, les rapports violents entre ses parents, la différence qui se fait jour entre ses frères et lui, ce voisin adolescent sur lequel son regard s’attarde de plus en plus souvent… Adaptant le roman autobiographique de Justin Torres, Jeremiah Zagar libère un flot quasi onirique d’événements clés et d’ellipses. La charge à la fois éthérée et sauvage, l’atmosphère fiévreuse qui prévaut autour de cet « enfant chargé de songes » s’incarnent avec une âpreté poétique. Habité, le petit Evan Rosado dégage une assurance admirable face à une caméra qui ne le lâche guère. Par le truchement de son regard bleu-vert, l’on s’immerge dans une enfance hantée où la création clandestine tient lieu de lumière intermittente. Un film fragile et magnifique. François Lévesque • le Devoir
PEU M’IMPORTE SI L’HISTOIRE NOUS CONSIDÈRE COMME DES BARBARES
de Radu Jude
Roumanie • 2018 • 2h10 | Météore Films • 20 février 2019
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Plus d'infos ici En 1941, l’armée roumaine a massacré 20.000 juifs à Odessa. De nos jours, une jeune metteuse en scène veut retranscrire cet épisode douloureux par une reconstitution militaire, dans le cadre d’un évènement public. La mise en scène sera-t-elle possible ?
« La tentative de représenter un événement historique, surtout s’il est abominable, est dès le début vouée à l’échec. Ce sera toujours quelque chose en dehors de l’expérience réelle. En pensant à cet épisode honteux de l’histoire de mon pays, j’ai tout de suite compris qu’on ne pouvait pas le représenter sans le rendre banal, et c’est donc cette banalisation qui est devenue le véritable sujet du film. Et une nouvelle question a émergé : quelles sont vraiment les limites de la représentation ? La réponse appartient à chaque spectateur, tout ce que je peux espérer, c’est que ce problème sera bien posé et de manière complexe. » Propos du réalisateur • Festival Indépendances et Création
LES ÉTENDUES IMAGINAIRES (A LAND IMAGINED) de Yeo Siew Hua Singapour • 2018 • 1H35 • avec Peter YU, LIU Xiaoyi, Luna KWOK, Jack TAN, Ishtiaque ZICO Epicentre Films • 6 mars 2019 | Festival de Locarno 2018 :Léopard d’or
Edition d'un document d'accompagnement GNCR | Site distributeur ici Singapour gagne chaque année plusieurs mètres sur l’océan en important des tonnes de sable des pays voisins – ainsi que de la main d’œuvre bon marché. Dans un chantier d’aménagement du littoral, l’inspecteur de police Lok enquête sur la disparition d’un ouvrier chinois, Wang, jusqu’alors chargé de transporter des ouvriers. Après des jours de recherches, toutes les pistes amènent Lok dans un mystérieux cybercafé nocturne..
A Land Imagined superpose les niveaux de lecture avec une dextérité et une aisance remarquable. Le film peut aussi bien se voir et s’apprécier comme un polar nerveux et réussi, comme un témoignage social sans concessions sur les conditions de vie des immigrés soumis à la corruption et la violence, comme métaphore d’une solitude urbaine, et/ou comme un excitant jeu de miroir narratif. [...] suite page suivante
Et en filigrane de chacune de ces pistes, il y a cette passionnante topographie d’un monde presque « imaginé » : les marges oubliées d’une ville milliardaire, où chacun vient d’ailleurs et parle une langue étrangère, et d’où personne ne peut vraiment fuir. L’histoire contemporaine de Singapour, c’est l’histoire de cette terre venue d’ailleurs, mais surtout l’histoire de ces hommes et femmes venus d’ailleurs et qui rendent le pays plus grand – au sens propre. C’est l’histoire amère d’un serpent qui, en oubliant son histoire, se mord la queue. L’histoire d’une maladie du sommeil : celle des rêves inaccessibles et d’un réconfort qui ne vient jamais. Gregory Coutaut • lepolyester.com
RECOMMANDATION GNCR AYKA de Sergey Dvortsevoy Russie • 2018 • 1H40 • avec Samal Yeslyamova Festival de Cannes 2018 : Prix d’interprétation féminine pour Samal Yeslyamova
ARP Sélection • 16 janvier 2019
Site distributeur ici Ayka vient d'accoucher. Elle ne peut pas se permettre d'avoir un enfant. Elle n'a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle. Mais c'est compter sans la nature, qui reprendra ses droits.
"RENCONTRE(S)" ET "REGARD(S)" SUR LES FILMS SOUTENUS PAR LE GNCR • L’ENVERS D’UNE HISTOIRE : RENCONTRE(S)" avec Mila Turajlic ici • ANDRÉ ROBILLARD, EN COMPAGNIE : RENCONTRE(S)" avec Henri-François Imbert ici • DERNIERS JOURS À SHIBATI : "RENCONTRE(S)" avec Hendrick Dusollier ici
SOUTIENS ACID NOUS LES COYOTTES de Hanna Ladoul
France • 2018 • 1H27 • avec Morgan Saylor, McCaul Lombardi, Betsy Brandt, Khleo Thomas Sélection ACID Cannes 2018 | New Story • 12 décembre 2018
Edition d'un document ACID | Site distribueur ici | Site ACID ici > En partenariat avec l'ACID, L’Extra Court propose dès à présent aux salles de l’accompagner du court métrage réalisé par le duo en 2016 : Diane From the Moon | Toutes les salles qui le souhaitent peuvent commander le film soit à l’unité (30€ le film pour 5 semaines consécutives en illimité, soit dans le cadre d’une formule – cf ici ) Amanda et Jake ont la vingtaine et veulent commencer une nouvelle vie ensemble à Los Angeles. Rien ne se passe comme prévu pour le jeune couple. Leur première journée dans la Cité des Anges va les emmener de déconvenues en surprises d’un bout à l’autre de la ville.
Le fait de s'en aller pour Los Angeles, la cité des anges et des stars, pour commencer une nouvelle vie fait de ce film un western revisité par la modernité du cinéma européen façon Antonioni, autour de la survie des rêves d'un jeune couple en milieu hostile. Loin des grands studios, cette production française, de réalisateurs vivant entre Paris et Los Angeles, offre une vision inédite de la cité californienne, à travers le vécu viscéral (...), d'une confrontation face au mythe américain et à son usine à rêves Hollywood, surtout lorsque l'on cherche à faire du cinéma. Dès lors, cette chronique intimiste se déroulant sur la durée diégétique de 24 heures, est aussi une réflexion métacinématographique où Hanna Ladoul et Marco La Via précisent leur place dans l'industrie du cinéma : comme leurs personnages principaux, celle-ci est donc foncièrement nourrie par leur indépendance. Le moteur du film est bien ce jeune couple, porté par ses rêves, son innocence, sa liberté auquel son entourage ne cesse de le briser : la famille d'Amanda qui méprise l'esprit bohême de Jake, le monde de l'emploi qui propose éhontément un poste de travail sans rémunération (...), la violence d'un monde où l'acquisition de l'argent à tout prix broie toute initiative relationnelle... La mise en scène privilégie dès lors dans cette perspective les confrontations interindividuelles dans des scènes dialoguées finement écrites sous le digne patronage du cinéma de Cassavetes. Un bel hommage à tous les coyotes de tous les horizons, souvent relégués dans la marginalité d'un monde régi par le puritanisme hypocrite engoncé dans ses frustrations (...) et un marché du travail où la cool attitude cache un profond cynisme. Cédric Lépine • Médiapart
UN VIOLENT DÉSIR DE BONHEUR de Clément Schneider
France • 2018 • 1H15 • avec Quentin Dolmaire, Grace Seri, Francis Leplay, Franc Bruneau, Vincent Cardona | Sélection ACID Cannes 2018 | Shellac • 26 décembre 2018
Edition d'un document ACID |Site distributeur ici | Site de l'ACID ici 1792. Loin de l’épicentre de la Révolution Française, le couvent du jeune moine Gabriel est réquisitionné comme caserne par les troupes révolutionnaires. Une cohabitation forcée entre moines et soldats s’ensuit, qui ne laisse pas Gabriel indifférent aux idées nouvelles.
[…] Voilà un film délicieux, qui revisite une époque phare en reprenant ses motifs emblématiques pour les revivifier de manière insolite. Littéraire et sensuel, sacré et profane, le récit réserve maintes surprises, sans quitter son petit bout de territoire, qui devient un moment une sorte de paradis terrestre. Car Gabriel abandonne sa défroque de moine et rencontre l’amour, en la personne de Marianne, une magnifique jeune fille noire, possible esclave affranchie. Un violent désir de bonheur loue une forme de liberté expérimentale, réfractaire à tout dogme, à l’injonction d’appartenir à un camp ou un autre. Dernière chose et non des moindres : ce petit ovni sur le XVIIIe siècle est agrémenté de quelques morceaux de musique opportuns, signés Patti Smith, The Last Poets ou Marianne Faithfull. Et de quelques grafitis gravés sur le mur du couvent qui rappellent les gribouillages de Cy Twombly. Assurément, ce Clément Schneider arrive à produire des choses précieuses avec le minimum. Jacques Morice • Télérama
A BREAD FACTORY, PART 2 UN PETIT COIN DE PARADIS de Patrick Wang USA • 2017 • 2H00 • avec Tyne Daly, Elisabeth Henry, James Marsters, Nana Visitor,...
ED Distribution • 2 janvier 2019 | Le film est recommandé par le GNCR
Edition d'un document ACID | Site distributeur ici | site ACID ici Plus d'infos sur A bread factory Part 1 : Ce qui nous unit ici (sortie le 28 .11.18) Checkford a bien changé depuis l’arrivée des célèbres May Ray : les touristes affluent, l’immobilier flambe… A la Bread Factory, Dorothea et Greta travaillent sur l’adaptation d’Hécube d’Euripide. Mais le vrai spectacle se situe peut-être à l’extérieur. Face à toutes ces transformations dans la ville, la Bread Factory est toujours menacée.
Les deux films que j’ai réalisés m’ont fourni les outils nécessaires pour entreprendre ce nouveau projet : deux films qui questionnent état de l’art, de la communauté et du commerce dans notre vie. Ce qui n’est pas rien. C’est sans doute la seule chose qui compte. Le thème du commerce n’est pas nouveau pour moi : j’ai été économiste pendant de nombreuses années. Mais je pensais comme un économiste de l’ancien temps, de ceux qu’on appelait les philosophes du monde. Capables de rédiger des traités sur l’empathie aussi bien que sur le commerce : ils considéraient toutes ces choses comme les fils d’un même tissu social. C’est ce tissu social complexe qui m’intéresse, et afin de l’étudier, il me faut tirer sur les multiples fils de ma propre vie. [...] Au premier abord, la forme en deux films ne semble pas vraiment extraordinaire. Puis on s’aperçoit qu’elle a été très peu utilisée. Ces films ne sont pas de simples suites, ils utilisent à dessein la structure en deux parties pour abriter une construction dramatique et esthétique qui ne trouverait sa place nulle part ailleurs. Cela génère donc une structure dramatique plus évanescente. Les séries sont très à la mode aujourd’hui, mais elles concernent surtout la télévision. Je trouve cela dommage, puisqu’un film peut adopter cette forme pour poser les questions existentielles les plus audacieuses et les plus profondes. Patrick Wang, extrait du dossier de presse
PROCHAINS SOUTIENS DE L'ACID L’AMOUR DEBOUT de Michaël Dacheux (Epicentre • 30 janvier 2019) | DANS LA TERRIBLE de Caroline Capelle et Ombline Ley (les Acacias • 13 février 2019) | M de Yolande Zauberman (New Story • 20 mars 2019) | STILL RECORDING de Saaed Al Batal et Ghiath Ayoub (Arizona • 27 mars 2019) | SEULE À MON MARIAGE de Marta Bergman (Destiny Films • 3 avril 2019)
SOUTIENS AFCAE ACTIONS PROMOTION BORDER de Ali Abbasi
Danemark • 2018 • 1H48 • avec Eva Melander, Jörgen Thorsson, Ann Petrén, Sten Ljunggren
Metropolitan Filmexport • 9 janvier 2019 Prix Un Certain Regard Cannes 2018
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Tina, douanière à l’efficacité redoutable, est connue pour son odorat extraordinaire. C'est presque comme si elle pouvait flairer la culpabilité d’un individu. Mais quand Vore, un homme d'apparence suspecte, passe devant elle, ses capacités sont mises à l'épreuve pour la première fois. Tina sait que Vore cache quelque chose, mais n’arrive pas à identifier quoi. Pire encore, elle ressent une étrange attirance pour lui...
"Border" d'Ali Abbasi, un film fantastique imaginatif et drôle Ali Abbasi est un cinéaste danois d'origine iranienne. Son troisième film, présenté aujourd'hui, est assez réjouissant. D'abord parce qu'il met en scène des personnages singuliers, dont il est assez difficile de parler ici sans gâcher une bonne partie du plaisir que procure le film. Tina est laide. Elle est douanière. Une douanière redoutable qui repère grâce à son odorat les passagers qui ont quelque chose à cacher. Elle sent (belle métaphore) avec son nez les sentiments des humains : la peur, la culpabilité, la honte... En dehors de son travail, elle vit avec un glandu et entretient avec la nature un rapport quasi charnel. Les animaux sauvages l'approchent sans crainte. Un jour, à la douane, se présente un personnage étrange qui lui ressemble étrangement. L'intrigue va se nouer. Le film d'Ali Abbasi, tiré d'un roman, est constamment surprenant, imaginatif. Et drôle. Vont bientôt se nouer plusieurs fils d'intrigue, une enquête sur un réseau pédophilie, une histoire d'amour, puis une quête identitaire, car Tina n'appartient pas tout à fait au monde humain. Le film parle aussi de filiation, du choix que possède tout être de continuer à s'inscrire dans ses racines ou de tenter d'y échapper. Tina, elle, réussira à trouver un entre-deux. C'est un film exceptionnel, inattendu, émouvant et plein d'espoir en les êtres vivants. L'actrice principale, Eva Melander, est extraordinaire. Jean-Baptiste Morain • les Inrocks
ANOTHER DAY OF LIFE
de Raul de la Fuente et Damian Nenow
Espagne / Pologne • 2018 • 1H25 • animation | Gebeka • 23 janvier 2019 Festival de Cannes 2018 - Séance spéciale | Festival d'Annecy 2018 | Festival de San Sebastian 2018
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Âgé de 43 ans, Kapuściński est un brillant journaliste. Idéaliste, l’homme défend avec ferveur les causes perdues et les révolutions. A l’agence de presse polonaise, il finit par convaincre ses supérieurs de l’envoyer en Angola. A l’aube de son indépendance dans les années 1975, le pays est alors secoué par une guerre civile sanglante. En s’embarquant dans ce voyage suicidaire au coeur de l’Angola, les convictions de Kapuściński ainsi que son rapport à son travail changent à tout jamais : parti journaliste de Pologne, il en revient écrivain.
Another Day of Life, le film de Raul de la Fuente et Damian Nenow présenté en séance spéciale au 71e Festival de Cannes, livre une relecture documentée et exaltée du livre éponyme de Ryszard Kapuscinski, qui plonge le spectateur au coeur de l’Angola des années 70, et du rêve d’une suite page suivante Afrique émancipée aux lendemains des indépendances.
Kapuscinski est un brillant journaliste, chevronné et idéaliste. C’est un fervent défenseur des causes perdues et des révolutions. A l'agence de presse polonaise, il convainc ses supérieurs de l'envoyer en Angola. Le pays bascule dans une guerre civile sanglante à l'aube de son indépendance. Kapuscinski s’embarque alors dans un voyage suicidaire au cœur du conflit. Il assiste une fois de plus à la dure réalité de la guerre et se découvre un sentiment d'impuissance. L'Angola le changera à jamais : parti journaliste de Pologne, il en revient écrivain. Ca, ce sont pour les faits, relatés d’ailleurs avec moult détails par les différents protagonistes du récit. Mais c’est aussi un voyage au coeur de la psyché du journaliste, qui s’interroge sur son rôle, sa place dans l’histoire, son poids et son pouvoir, ses responsabilités. […] La première scène, époustouflante, offre une immersion animée virevoltante au coeur des rues en ébullition de Luanda, cité chaotique et tourbillonnante. La réalisation virtuose joue des possibilités de l’animation (caméra immergée, morphing des décors et des visages) pour générer la fiction au coeur du documentaire, ou plutôt réactiver l’histoire. L’animation offre également quelques scènes oniriques qui viennent donner corps aux cauchemars décrits par Kapuscinski et ses camarades de l’époque, traumatisés par les atrocités dont ils sont témoins. Elle permet enfin d’incarner la lutte, et de faire revivre Carlota, fière guerrière croisée par Kapuscinski et morte sous les balles, qui, avec Farrusco, représente aux yeux du reporter la quintessence de l’engagement au service d’une cause juste. Aux séquences animées se mêlent quelques (rares) images d’archives, ainsi que des interviews contemporaines de quelques acteurs et témoins de l’époque, et des prises de vues actuelles de l’Angola, comme en écho à l’histoire. Cette approche hybride visuellement se retrouve sur le plan narratif, enrichissant un récit qui oscille entre bio pic et documentaire historique. […] Aurore Engelen • Cineuropa
TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION de Judith Davis France • 2018 • 1H28 • fiction | Angoulême 2018 : Prix du Jury | Festival Télérama 2019 en avant-première |
06 février 2019 • Ufo distribution
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici | Recommandation ACOR Angèle vient d’une famille de militants, mais seul son père, chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. Sa mère a déménagé à la campagne et abandonné son combat politique, et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses. Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, elle tente de trouver un équilibre…
Le premier film de Judith Davis, TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA REVOLUTION, est soutenu par l’AFCAE et recommandé par l’ACOR. Il n’a pourtant fait l’unanimité, ni dans le comité de sélection de l’ACOR ni dans le groupe actions promotion de l’AFCAE, j’en ai été deux fois le témoin. Un tel dissensus n’affaiblit pas le film, à mon sens, mais appelle un surcroît d’attention à son égard. TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA REVOLUTION n’est pas un film gigantesque, formellement révolutionnaire, c’est entendu, mais je le trouve plein de vivacité, de justesse, de dureté aussi parfois. Militant sans être gnan-gnan, drôle sans être bête. Il n’est pas si facile de réussir ainsi un « petit film ». Je suis particulièrement intéressé par sa démarche de production, issue d’un collectif, L’Avantage du doute, créé, avec Judith Davis, par Claire Dumas, Nadir Legrand, Simon Bakhouche et Mélanie Bestel, qui jouent tous avec elle dans le film. La première création de ce collectif en 2009, TOUT CE QUI NOUS RESTE DE LA REVOLUTION C’EST SIMON, s’est effectuée au théâtre et dix ans plus tard le film de Judith Davis en est une adaptation / inflexion / déformation. Le film porte les traces de cette genèse théâtrale et je conçois que certains en soient gênés, mais le surjeu des acteurs – léger ou appuyé, mais toujours assumé – contribue au contraire à mon plaisir de spectateur. De la pièce au film et du début du film à sa fin, on passe du « nous » au « je », de la bouffonnerie sociale à l’intimité familiale. Le désir de « révolution » s’y dissout-il pour autant dans la vieille tambouille des histoires de papa-maman ? A mon sens, non, car le film questionne justement la possibilité d’une transmission de ce désir qui ne passe pas par des discours, de la propagande ou même un quelconque enseignement mais par des voies indicibles, plus intimes. « Pour beaucoup de gens la véritable perte du sens politique c’est de rejoindre une formation de parti, subir sa règle, sa loi… Je ne sais pas ce que vous en pensez. Pour moi la perte politique c’est avant tout la perte de soi, la perte de sa colère autant que celle de sa douceur, la perte de sa haine, de sa faculté de haine, autant que celle de sa faculté d’aimer, la perte de son imprudence autant que celle de sa modération, la perte d’un excès autant que celle d’une mesure, la perte de la folie, de sa naïveté, la perte de son courage comme celle de sa lâcheté, autant que celle de son épouvante devant toute chose autant que celle de sa confiance, la perte de ses pleurs comme celle de sa joie. Voilà ce que je pense moi. » (Phrases de Marguerite Duras, citées par le collectif L’Avantage du doute lors de son premier spectacle) Je me permets donc de vous recommander le film de Judith Davis, TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA REVOLUTION. Il a, selon moi, tout à fait sa place dans la programmation des salles de l’ACOR et, plus généralement, des salles indépendantes Art et Essai. Antoine Glémain, co-Président de l'ACOR, SCIC cinéma Vox Mayenne
LE SILENCE DES AUTRES
de Almudena Carracedo et Robert Bahar Espagne • 2018 • 1H35 | Festival de Berlin 2018 : Prix du Public de la sélection Panorama, Prix de la Paix
Sophie Dulac • 13 février 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici 1977. Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes. Les exactions commises sous la dictature et jusque dans les années 1980 (disparitions, exécutions sommaires, vols de bébés, torture) sont alors passées sous silence. Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice à 10.000 kilomètres des crimes commis, en Argentine, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables.
Quarante ans après depuis la fin officielle de la dictature de Franco, le devoir de mémoire n'est toujours pas de mise et les victimes de l'une des dictatures les plus longues d'Europe (près de quarante ans!) sont toujours méprisés dans leur besoin élémentaire de faire le deuil des membres de leur famille disparus. Dans une approche qui n'est pas sans rappeler celle de Patricio Guzmán, les réalisateurs de ce film accompagne le travail de mémoire d'une société civile qui prend les devants de politiques conservateurs délétères, incapables de regarder le passé franquiste. En un même film, ce sont deux approches réussies de Patricio Guzmán qui sont mêlées suite page suivante
ici : à la fois le combat de la justice internationale pour protéger les Droits de l'Homme (cf. Le Cas Pinochet) et de l'autre l'accompagnement des victimes de la dictature pour faire le deuil d'une époque traumatique (cf. Nostalgie de la lumière). [...]. Et en Espagne contemporaine comme au Chili et en Argentine, on retrouve encore de fervents adorateurs des dictateurs passés : difficile dès lors pour faire avancer les consciences des citoyens sur leur propre mémoire commune ! Mais l'enjeu est de taille et le film documentaire réalisé de manière indépendante et avec un acharnement de plus de six années par Robert Bahar et Almudena Carracedo constitue à part entière un véritable jalon pour l'exercice du deuil en donnant à connaître de manière internationale l'histoire méconnue d'une dictature multidécennale que l'on n'a si peu identifié de la sorte car les dirigeants du monde entier, De Gaulle en France, comme Nixon, le pape catholique, l'ONU, etc. ont officialisé la bonne entente avec le régime de Franco ! Le film donne ainsi à entendre une mémoire méconnue en réalisant un véritable équilibre entre images d'archives, témoignages des survivants de la dictature, travail d'instruction de la juge et prises de vue de la contemporanéité de la dictature qui s'inscrit dans le paysage urbain à travers notamment des noms de rue. Ce documentaire subtil, émouvant et invitant à une réflexion profonde sur la légitimité d'une royauté espagnole qui a reçu son pouvoir des mains d'un dictateur qui s'apprêtait à mourir, est promis à un véritable bouleversement des consciences. Cédric Lépine • Médiapart
GRÂCE À DIEU de François Ozon
France • 2018 • 2H18 • avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud
Mars films • 20 février 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne.
SOUTIENS AFCAE JEUNE PUBLIC LE CHATEAU DE CAGLIOSTRO de Hayao Miyazaki
Japon • 1979 • 1H40 • animation • dès 7 ans | Splendor films • 23 janvier 2019
Edition d'un document AFCAE Site distributeur ici | Le film vu par Mathieu Macheret sur le site de l'ACRIF ici Splendor propose 2 QUIZ DCP : > POUR LES PETITS : Les personnages des films d'Hayao Miyazaki > POUR LES GRANDS : Le Château de Cagliostro / Hayao Miyazaki Le célèbre Lupin dévalise un casino mais s'aperçoit que les billets volés sont des faux. En compagnie de son acolyte Jingen, Lupin enquête sur cette fausse monnaie qui le conduit au château de Cagliostro. Ils apprennent alors qu’une princesse, enfermée dans le château, détiendrait la clé d'un fabuleux trésor...
Avant de devenir un réalisateur de blockbusters de l’animation destinés au grand écran, Hayao Miyazaki était un maître incontestable de l’animation à la télévision. Sa série Conan, le fils du futur, à la fin des années 70, fut un tel succès qu’on lui proposa d’adapter au cinéma les nouvelles aventures d’Arsène Lupin. Le château de Cagliostro (Lupin III), sorti au Japon le 17 septembre 1979, fait ainsi suite à deux séries animées et à un premier long d’animation inspiré de l’oeuvre de Maurice Leblanc. En France, on connaissait surtout le manga grâce à la deuxième saison diffusée sur FR3 sous le titre de Edgar Détective Cambrioleur. Sorti en France en VHS au début des années 80, Le château de Cagliostro n’a eu de cesse depuis de gagner du galon, notamment dans les années 90 où sa rareté en France en faisait un véritable bijou à acquérir [...] La canonisation de Miyazaki à la fin des années 90 avec Porco Rosso, mais surtout Princesse Mononoké, relança l’intérêt autour de cette oeuvre d’aventures mettant en scène le petit-fils d’Arsène Lupin, Edgar, affublé de ses deux acolytes habituels (le mafieux et le samouraï). Ici, l’irrésistible séducteur rigolo au visage simiesque, joue de ses manières pour pénétrer dans le mystérieux château d’un comte machiavélique qui détient prisonnier une jeune princesse et un trésor, objet de toutes les convoitises. A ses trousses, on retrouve également l’inspecteur Lacogne avec lequel Edgar assure toutes les prestations comiques. Les décors gothiques et les gadgets modernes de l’époque (ah les laser !) se côtoient au service d’une intrigue riche en rebondissements et en situations effrayantes, parfois très proches de l’ambiance de Capitaine Flam (les sbires du comte déguisés en créatures amphibies et le score). L’animation monolithique de l’époque dégage un charme fou et c’est sans difficulté que l’on se retrouve séduit par ce manga (…). Frédéric Mignard • Avoir à Lire
WARDI de Mats Grorud France / Norvège / Suède • 2018 • 1H17 • animation • dès 11 ans | Jour2fête • 27 février 2018
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Beyrouth, Liban, aujourd’hui. Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née. Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948. Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour. Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet espoir ?
(…) L’intelligence de Mats Grorud passe avant tout dans son animation. Une double approche qui offre un plaisir pour les yeux. Le présent est réalisé par des marionnettes animées en stop-motion. Un véritable travail de fabrication dans les marionnettes, qui rappelle le travail chirurgical de Wes Anderson. Les décors sont somptueux et Mats Grorud parvient à donner une véritable identité à l’atmosphère de Kaboul. (...)
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Wardi déambule dans les ruelles et sur les toits de sa ville, permettant au cinéaste de mettre en avant ses décors superbes. Les animations qui concernent le passé sont réalisées en 2D. Des dessins plus rudimentaires qui reflètent les souvenirs, plus flous que le réel. La jeune fille va monter au fur et à mesure de l’histoire toujours plus haut sur sa tour, pour parler au maximum de personne. Un voyage historique donc, mais aussi initiatique. Un ressort générationnel très bien amené Pour raconter l’histoire de la Palestine, Mats Grorud utilise les souvenirs de ses personnages, dont celui de Sidi, l’arrière-grand-père gaga de son arrière-petite-fille. Wardi va parler aux différentes générations qui la précèdent : sa grande sœur, sa tante, son grand-père et son arrière-grand-père. Chaque personnage apporte un nouveau pan de l’histoire palestinienne. Différentes époques, différents souvenirs, différentes prises de position. Avec cette approche, Mats Grorud confronte l’individualisme à la nation, le petit au tout. Il met en corrélation le sentiment personnel de la réalité qui entoure face aux faits concrets. C’est le ressenti de chacun qui raconte l’histoire, la subtilité, la sensibilité. Wardi, en plus d’apprendre l’histoire de son pays, en apprend également beaucoup plus sur ses proches, sur leurs motivations, leurs regrets, ou au contraire leurs fiertés. Les ressorts émotionnels fonctionnent à la perfection grâce à cette dimension mémorielle. [...] Un film d’animation touchant, à la technique superbe, qui met en parallèle existence personnelle et évolution d’une nation, à travers les souvenirs des personnages. Aubin Bouillé • Justfocus.fr
LA PETITE FABRIQUE DES NUAGES Courts métrages d'animation • Mexique / Russie / Canada / UK • 42 ' • Dès 4 ans | KMBO • 13 mars 2019
Edition d'un document AFCAE Site distributeur (avec dossier pédagogique, lettre aux enseignants, exposition...) ici Vu d’en bas ou vu d’en haut, le ciel est toujours le théâtre de spectacles extraordinaires. Que l’on soit un oiseau migrateur, un lémurien explorateur, un chasseur d’étoiles ou une petite tortue de terre, il est toujours temps de rêver, la tête dans les nuages ! Cinq courts-métrages poétiques pour partir à la conquête du ciel.
DES VAGUES DANS LE CIEL de Gildardo Santoyo Del Castill (Mexique • 8’38) Dans le ciel, des oiseaux volent comme des danseurs, à l’unisson. L’un d’entre eux peine à effectuer ses exercices de voltige. Tombé au sol et secouru par une petite tortue mélomane, il découvre avec elle le plaisir de la danse ! Aura-t-il un jour envie de voler de nouveau avec les siens ?
PETITE FLAMME de Vladislav Bayramgulov (Russie • 8’09)
C’est l’hiver. Un petit garçon se réchauffe au coin du feu quand un souffle glacé éteint les braises ! Il sort dans la nuit étoilée à la recherche d’une petite flamme pour éclairer et réchauffer sa maison. Effrayé par le ciel et la forêt si sombres, il est secouru par un renard aventurier...
DEUX BALLONS de Mark C. Smith (Canada • 9’) Très haut dans le ciel, deux explorateurs font le tour du monde en ballon. Après des mois de navigation en solitaire, leurs deux dirigeables s’apprêtent à se croiser. Les aventuriers vont-ils réussir à se rencontrer ?
CITRON ET SUREAU de Ilenia Cotardo (UK • 8’09)
Des oiseaux incapables de voler ? Qu’à cela ne tienne, il leur suffira d’inventer une machine volante ! Mais avant que leur engin soit au point, nos petits ingénieurs vont faire bien des bêtises…
NIMBUS de Marco Nick (Brésil • 16’35) Dans un pays lointain, au coeur d’une forêt, vit Nimbus, un chasseur de nuages. Le jour, le petit garçon travaille dur pour les récolter. La nuit, à bord d’une petite embarcation, il cueille des étoiles. Mais comment faire comprendre à Nimbus que la nature n’est pas un trésor que l’on garde dans une malle ni dans des cages ?
TITO ET LES OISEAUX
de Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto Brésil • 2018 • 1H13 • Dès 8 ans | Sélection - Festival Télérama enfants 2019 | Annecy 2018
Damned Films • 3 avril 2018
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Tito, un garçon de dix ans, s'est donné pour mission de sauver le monde d'une étrange épidémie : les gens tombent malades quand ils ont peur.
Derrière l’intrigue, plaisante à suivre, une critique évidente de l’utilisation des médias et de notre consommation des informations. La peur, plus qu’une émotion, est dans le film un moyen d’engranger de l’argent : l’attention captivée, le machiavélique présentateur répand ses prophéties afin de vendre sa réponse, un logement dans une résidence sécurisée. Le message semble clair : rester vigilant vis à vis de l’information et surtout rester soudé face à l’adversité, la fuite n’étant qu’une solution de fortune. A ce titre, la transformation des malades est assez équivoque : la peur les réduits, les rendant spectateur inoffensif d’un monde en mutation. Un discours porteur et actuel, intégré assez efficacement dans le récit. L’autre élément clé du film, c’est son aspect artistique original. Baigné dans un univers principalement peint à la main, limité dans le détail de ses décors et plus généreux concernant les émotions de ses personnages, l’oeuvre fait le choix de favoriser l’humain à ce qui l’entoure. Le style graphique n’est pas sans rappeler l’expressionnisme : le monde est déformé, il s’étire et se réduit parfois à l’évocation. Autant dire que cela crée une ambiance particulière, qui sied bien au propos du film. Mention également à la musique, réussie dans l’ensemble. […] Pierre Larvol • Retro HD.com
SOUTIENS AFCAE PATRIMOINE RÉPERTOIRE RÉTROSPECTIVE JOHN CARPENTER Splendor films • à partir du 31 octobre 2018
Document à commander auprès du distributeur | site distributeur ici
FOG États-Unis • 1980 • 1h26 • Interdit aux moins de 12 ans | Prix de la Critique, Festival International du Film Fantastique d'Avoriaz (1980) | Sortie le 31 octobre - restauration 4K
Plus d'infos ici En Californie, le port d’Antonio Bay fête son centenaire. La légende raconte que les marins d’un navire naufragé un siècle auparavant, reviendront se venger par une nuit de brouillard. Le Révérend Malone découvre le journal de son ancêtre qui explique que le navire avait été coulé par six membres fondateurs de la ville. Pour expier leurs fautes, six victimes doivent périr. Or, une brume maléfique commence à semer la terreur et la mort sur son passage...
PRINCE DES TÉNÈBRES (Prince of Darkness) États-Unis • 1988 • 1h37 • Interdit aux moins de 12 ans | Prix de la Critique, Festival International du Film Fantastique d'Avoriaz (1988) | Sortie le 28 novembre - restauration 4K
Plus d'infos ici À la demande d’un prêtre, un groupe de scientifiques vient étudier un mystérieux cylindre de verre enfermé dans la crypte d’une église de la banlieue de Los Angeles. Au cours de leurs recherches, les scientifiques comprennent qu’ils se trouvent devant un processus irréversible dont le but est l’avènement du Mal...
NEW YORK 1997 (Escape from New York)
États-Unis • 1981 • 1h34 | Sortie le 19 décembre - restauration 4K
Plus d'infos ici En 1997, Manhattan est devenu une immense prison ghetto où vivent, en micro-société, trois millions de prisonniers. Victime d’un attentat, l’avion du Président des États-Unis s’écrase en plein Manhattan avec des documents ultra-secrets. Snake, un dangereux criminel, est chargé, en échange de sa grâce, de partir à la recherche du Président. Parachuté dans Manhattan, il dispose de vingt-quatre heures pour mener à bien sa mission…
INVASION LOS ANGELES (They Live) États-Unis • 1988 • 1h33 | 2 janvier 2019 - restauration 4K
Plus d'infos ici Un ouvrier au chômage découvre un groupe discret qui fabrique des lunettes noires. Intrigué, il en essaie une paire et découvre un monde effrayant : de nombreux humains sont en réalité des extraterrestres aux visages hideux et écorchés ; les panneaux publicitaires ordonnent la soumission dans des termes dignes de Big Brother. Avec un autre ouvrier, il affronte les envahisseurs. Mais quel jeu joue Holly, la séduisante responsable des programmes du canal 54 ?
LES AFFAMEURS d'Anthony Mann
Etats-Unis • 1H31 • 1952 • avec James Stewart, Arthur Kennedy, Julie Adams, Rock Hudson
Mary-X Distribution • 20 février 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Deux hommes au passé trouble, Glyn McLyntock et son ami Emerson Cole, escortent la longue marche d'un convoi de pionniers. Arrivés à Portland, les fermiers achètent des vivres et du bétail que Hendricks, un négociant de la ville, promet d'envoyer avant l'automne. Les mois passent et la livraison se fait attendre. McLyntock alors retourne à Portland avec Baile, le chef du convoi. Ils découvrent une ville en proie à la fièvre de l'or. Hendricks, qui prospère en spéculant sur ce qu'il vend aux prospecteurs, refuse de livrer la marchandise. Cole et McLyntock s'en emparent de force. Mais les vivres suscitent la convoitise de tous...
Ayant acquis une solide réputation dans la confection de films noirs de série B durant les années 40, le cinéaste Anthony Mann se révèle finalement au début des années 50 comme un formidable auteur de westerns. Il débute cette seconde partie de carrière avec des œuvres exceptionnelles comme La porte du diable (1950) et surtout Winchester 73 (1950) qui initie son cycle avec James Stewart devant la caméra et Borden Chase au scénario. Après l’excellente réception de ce film séminal, les trois complices se retrouvent en 1952 pour mettre en boîte le deuxième film de leur libre association sous la houlette de la compagnie Universal : Les affameurs, titre français peu adapté de Bend of the River. Et le miracle se reproduit une fois de plus grâce à la simplicité apparente d’un script magistralement équilibré, à l’imparable science de la mise en scène d’un réalisateur chantre de la nature sauvage et à la qualité de l’interprétation. Si le long-métrage démarre comme n’importe quel autre western de l’époque avec une petite communauté de pionniers agressés par de violents indiens, Anthony Mann vient secouer les habitudes du spectateur en orientant son film vers tout autre chose. Exit la menace indienne, puisque l’ennemi se révèle très rapidement être les Blancs eux-mêmes. Dans sa description d’une Amérique naissante, le cinéaste n’hésite pas à montrer les dérives d’une société violente, uniquement motivée par l’appât du gain – ici la découverte d’or déclenche une hystérie collective. suite page suivante
Au milieu de cet univers sans foi ni loi, James Stewart incarne un homme au passé mystérieux qui ne correspond pas au héros traditionnel. Effectivement, plus le film avance et plus le spectateur peut se rendre compte de la véritable nature d’un héros aux réflexes proches de ceux d’un psychopathe. Le cinéaste insiste notamment sur l’effet de miroir entre le personnage de James Stewart (censé être le bon) et celui incarné par Arthur Kennedy (identifiable comme le méchant). Ni l’un ni l’autre n’est intrinsèquement bon ou méchant semblent nous dire les auteurs puisque ce sont finalement leurs choix qui en feront un héros ou un être malfaisant. Cette absence de déterminisme tranche donc avec les westerns traditionnels et vient renforcer le brio d’une œuvre où chaque homme est inscrit de manière indélébile dans un paysage. On ne dira jamais assez à quel point la mise en scène d’Anthony Mann est exceptionnelle pour faire ressortir la géographie d’un pays gigantesque. […] Virgil Dumez • Avoir-alire.com
RAGTIME de Milos Forman
Etats-Unis • 2H35 • 1981 • avec Howard E. Rollins, Brad Dourif, Mary Steenbergen, James Cagney
Lost Films • 20 mars 2019
Edition d'un document AFCAE | Site distributeur ici Au début du XXe siècle, un homme noir devient pianiste de jazz. Il gagne ainsi correctement sa vie et aspire à fonder une famille. Mais peu de temps avant son mariage, il est victime d'une injustice de la part d'hommes blancs qui n'acceptent pas de le voir rouler au volant de sa voiture neuve. Tout le monde autour de lui l'incite à ne pas envenimer la situation. Mais il ne peut accepter de voir ses droits bafoués et nourrit une profonde aspiration à voir reconnaitre ses droits. Après la mort de sa fiancée, un engrenage s'enclenche…
[…] Ragtime n’est certes pas considéré comme le chef-d’œuvre incontesté de la filmographie du réalisateur. Dans toute sa splendeur et son souffle faussement épique, qui s’apparente davantage à une série d’épisodes plus ou moins librement reliés entre eux, il s’agit en fait du portrait désillusionné de l’âme américaine, au moment précis où les mythes fondateurs de l’âge moderne s’étaient mis en place avec vigueur. C’est une saga passionnante, truffée d’opportunistes, qui vivent le rêve américain chacun à sa façon. Jusqu’à ce que ce doux songe mensonger montre son vrai visage, marqué par la laideur du cynisme, pour mieux laisser la place à la manipulation et au spectacle, depuis toujours les piliers de la façade américaine, derrière laquelle s’agite sans cesse une indicible violence. [...] Les avis ont tendance à diverger quant au meilleur film au sein de la filmographie prestigieuse de Milos Forman. Pour certains, il s’agit de Vol au dessus d’un nid de coucou, alors que d’autres préfèrent Amadeus. Nous sommes parfaitement conscients de nous retrouver dans une infime minorité privilégiant Ragtime. C’est pour nous le mariage quasiment parfait entre un cadre somptueux et un propos qui s’emploie précisément à démonter froidement ces jolies chimères truquées. Et cela ne gêne en rien notre plaisir, que l’excellence de l’interprétation soit accompagnée de prestations techniques elles aussi de premier ordre, de la photographie de Miroslav Ondricek à la bande originale de Randy Newman (…) Tobias Dunschen • Critique-film.fr
RÉTROSPECTIVE JERZY SKOLIMOWSKI 4 films • Pologne
Malavida films • dès le 20 mars 2019 En partenariat avec l'ADRC
Document édité par l'ADRC Cette rétrospective retracera en 4 films l'importance fondamentale de ce réalisateur majeur du cinéma polonais.
SIGNES PARTICULIERS : NÉANT Pologne • 1964 • 1h30 | sortie le 20 mars 2019 | Plus d'infos ici Les errances d'un jeune homme, les quelques heures qui précédent son départ pour le service militaire. Olivier Bitoun • Dvdclassik, critique ici
WALKOVER Pologne • 1965 • 1h17 | sortie le 3 avril 2019 | Plus d'infos ici Andrzej Leszczyc, un jeune homme sans attaches, ancien boxeur et polytechnicien, retrouve par hasard une femme qui l'a jadis trahi. Elle l'invite à l'accompagner dans sa journée et il en tombe amoureux. Mais il se laisse convaincre par une vieille connaissance de participer à un nouveau combat de boxe. Olivier Bitoun • Dvdclassik, critique ici
TRAVAIL AU NOIR Royaume-Uni •1983 • 1h37 | sortie le 20 mars 2019 | Plus d'infos ici Trois maçons polonais et leur contremaître, Novak, viennent à Londres travailler au noir. Novak, autoritaire, est le seul à parler anglais. Lorsqu'il prend connaissance du coup d'Etat en Pologne, il tait la nouvelle à ses compatriotes. Olivier Bitoun • Dvdclassik, critique ici
LE BATEAU PHARE Etats-Unis • 1985 • 1h30 | sortie le 3 avril 2019 | Plus d'infos ici 1955, une nuit au large des côtes de Virginie. Le jeune Alex, poursuivi par la police, se réfugie sur le Lightship, bateau phare commandé par son père, le capitaine Miller. Quelques heures plus tard, l'équipage repêche un canot endommagé, occupé par trois criminels. Olivier Bitoun • Dvdclassik, critique ici
PROCHAIN SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE HOUSE BY THE RIVER de Fritz Lang (Théâtre du temple • 10 avril 2019)