17.08 au 20 09 2016

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apollo cinéma l’

maison de l’image

programme août-septembre 2016 du 17 août au 20 septembre 2016

cinéma apollo • 4, rue Albert 1er • 36000 Châteauroux


du 17 au 23 août

Du 17 août au 6 septembre, en sortie nationale

LOVE AND FRIENDSHIP

TONI ERDMANN

Whit STILLMAN

Maren ADE

Irlande/France/Pays-Bas, 2015, 1 h 32, avec Kate Beckinsale, Chloë Sevigny, Tom Bennett, librement adapté de la nouvelle épistolaire Lady Susan de Jane Austen

Sélection officielle en compétition festival de Cannes 2016 Allemagne, 2016, 2 h 42, v.o sous-titrée, avec Peter Simonischek, Sandra Hüller

Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.

Quand Ines, femme d’affaire d’une grande société allemande basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir, elle ne cache pas son exaspération. Sa vie parfaitement organisée ne souffre pas le moindre désordre mais lorsque son père lui pose la question :« es-tu heureuse ?», son incapacité à répondre est le début d'un bouleversement profond…

Un délectable duo de manipulatrices… Jane Austen, qui manie délicieusement l’ironie et croque avec malice ses personnages, n’a pas la réputation d’être une méchante plume. C’est pourtant la lecture étonnante et rafraîchissante qu’en fait Whit Stillman, en adaptant Lady Susan. Il transpose le texte épistolaire en scènes dialoguées superbement écrites, et jouées avec une délectation contagieuse. La mise en scène est ici avant tout pensée pour être le terreau fertile de cet exercice d’écriture et d’interprétation. Le jeu de cadrages précis et malicieux de Stillman met le spectateur dans la posture d’un observateur discret, aux premières loges d’une action dont les rebondissements sont pour l’essentiel verbaux et décrivent un jeu d’hypocrisie virtuose. Noémie Luciani, Le Monde, juin 2016

Entre rire et émotion… Toni Erdmann combine critique sociale glaçante et loufoquerie pince-sans-rire.

Tarifs Tarif plein : 6,80 euros ; Tarif réduit : 5,80 euros (abonnés Équinoxe-Scène Nationale, famille nombreuse, plus de 60 ans) et pour tous le mercredi et le lundi. Tarif réduit demandeurs d’emploi/RSA/Allocation Adultes Handicapés : 3,20 euros Moins de 18 ans/étudiants : 4,00 euros Films pour enfants d’une durée de moins d’une heure : 3,20 euros pour tous Le mardi à 12 h 15, le dimanche à 20 h 30 : 3,50 euros la séance Scolaires, centres de loisirs : 2,50 euros (sur réservation : Agnès Rabaté, 02 54 60 99 97). l’apollo accepte les Ciné-chèques.

Abonnement

10 euros pour un an. Une carte qui vous permet : de recevoir le programme mensuel à votre domicile ; d’acheter des tickets d’une valeur de 4,40 euros par chéquier de 5 (22 euros), valables un an, utilisables à toutes les séances ; de bénéficier du tarif réduit à Équinoxe-La Scène Nationale (sur présentation de votre carte d’abonné).

Renseignements

Photographie de couverture : Toni Erdmann de Maren Ade, Haut et court

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impression : Color 36

Tél. programme : 02 54 60 18 75 Tél. administration : 02 54 60 18 34 – Fax : 02 54 60 18 16 Site internet : cinemaapollo.com

Avec Toni Erdmann, la réalisatrice Maren Ade s’essaie à la « comédie de personnages », art de funambule qui peut vite s’effondrer si ces derniers ne sont pas à la hauteur, c’est-à-dire à la fois crédibles et démesurément excentriques. D’un côté, nous avons Winfried, homme d’âge mûr et d’allure négligée, dont la seule fantaisie est de faire des blagues. Rien de bien méchant, si le bonhomme n’était complètement imprévisible. En face, Inès, sa fille, travaille pour une société allemande basée à Bucarest. Elle est tout le contraire de son père : sérieuse, compétitive et dépourvue du moindre humour. Entre ces deux-là, il y a comme une rupture dans la filiation et, de l’un à l’autre, quelque chose d’essentiel ne peut pas, ne pourra jamais se dire. À partir de cette opposition, le film fonctionne comme une fusée à trois étages qui démarre, décolle puis atteint les étoiles. Commencé sur le mode réaliste, Toni Erdmann se laisse contaminer par la folie douce, bientôt inquiétante, d’un Winfried qui s’invite sans prévenir à Bucarest et envahit la sphère professionnelle d’Inès, jusqu’à se faire chasser. C’est alors que les choses décollent : le trublion revient, affublé d’une perruque et d’un faux râtelier, sous une identité fictive, s’inventant un personnage nommé Toni Erdmann. Il se dédouble donc, dans une forme de schizophrénie pratique, où le postiche joue le rôle d’une prothèse : puisque le père et la fille sont des infirmes de l’échange, c’est par le truchement de l’artifice que passe, désormais, la communication. Et celle-ci prend la forme d’un jeu incontrôlable, d’une fiction toujours plus glissante, à laquelle Inès va peu à peu se prêter. Ce glissement est rendu possible par une mise en scène d’une merveilleuse simplicité. Comment décrire cette écriture si peu démonstrative, qui semble ne se distinguer du « petit réalisme » que par la précision de son tempo, la justesse ahurissante de ses comédiens, la clarté de son timbre et de sa lumière, d’une blancheur expansive, comme autant d’éléments qui flottent entre ses personnages ? Toni Erdmann nous dit ceci d’essentiel, qu’il faut oser saborder sa vie dans les grandes largeurs pour espérer un jour la savourer pleinement. Mathieu Macheret, Le Monde, mai 2016 3


du 24 août au 6 septembre

du 24 août au 6 septembre

LA FORÊT DE QUINCONCES

SIERANEVADA

Grégoire LEPRINCE-RINGUET

Cristi PUIU

Sélection officielle hors compétition festival de Cannes 2016 France, 2014, 1 h 49, avec Grégoire Leprince-Ringuet, Pauline Caupenne, Amandine Truffy

Sélection officielle en compétition festival de Cannes 2016 Roumanie/France/Bosnie/Croatie/Macédoine, 2016, 2 h 53, v.o sous-titrée, avec Mimi Branescu, Judith State

Ondine et Paul se sont aimés. Quand elle le quitte, il jure qu'il n'aimera plus. Pour se le prouver, il poursuit la belle Camille, qu'il compte séduire et délaisser. Mais Camille envoûte Paul qu'elle désire pour elle seule. Et tandis qu'il succombe au charme de Camille, Paul affronte le souvenir de son amour passé.

Quelque part à Bucarest, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary – docteur en médecine – va passer son samedi au sein de la famille réunie à l'occasion de la commémoration du défunt. L'évènement, pourtant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats sont vifs, les avis divergent. Forcé à affronter ses peurs et son passé et contraint de reconsidérer la place qu'il occupe à l'intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité.

Une fantaisie romantique en vers qui ne manque pas de souffle. Le titre demande éclaircissement : le quinconce est un mode de plantation forestier, soigneusement géométrique, qui ouvre un nombre important de lignes de fuites ou de chemins à prendre, également rectilignes. Soit une multitude de destins qui s'offrent au héros… La route que prend Grégoire Leprince-Ringuet, acteur remarqué dans Les Chansons d'amour de Christophe Honoré ou Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian, pour sa première réalisation est a priori nettement moins droite : un conte romantique écrit pour moitié en vers. Une fable enfiévrée, bizarroïde et sensuelle, habitée par l'engagement sans faille, la jeunesse et le charme de ses interprètes. Autour du scénariste-réalisateur-acteur (définitivement au centre du quinconce), Amandine Truffy et Pauline Caupenne, un amour s'achève, un autre pourrait naître. La principale réussite du film tient à la façon dont il abandonne de manière fluide et répétée le réalisme pour basculer ailleurs, verbalement et visuellement : une longue séquence quasi onirique de voyage en métro aérien qui s'achève par un très beau moment chorégraphié. Qui sont les cinéastes français à savoir ainsi s'échapper d'un dialogue purement naturaliste ? Desplechin, Carax, Honoré, a fortiori quand ses personnages chantent du Alex Beaupain. Dans La Forêt de Quinconces, les moments versifiés évoquent parfois des passages chantés sans musique. Ou avec la seule musique de la voix et des rimes. Dire que les vers sont l'expression privilégiée du sentiment amoureux (et de la plainte du mâle pris entre deux ensorceleuses – pauvre Grégoire !) est un lieu commun. Mais c'est fort de cette naïveté presque adolescente (l'âge où l'on rime) que le jeune cinéaste a bâti son film. Celui-ci s'écoute et se voit avec un intérêt gourmand, se déguste comme un plaisir qui surgirait du passé. Encore loin des maîtres déjà cités, mais sur la bonne route. Aurélien Ferenczi, Télérama, juin 2016

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Une comédie roumaine à l’italienne et à l’âme russe… Des règlements de compte en famille, on en a vu beaucoup, au cinéma. Des cruels et des comiques. Les deux en même temps, pas souvent, et c'est bien ce que réussit Cristi Puiu dans Sieranevada. Dix ans après La Mort de Dante Lazarescu, il filme toujours avec la même mæstria : dans l'appartement étroit où les membres du clan préparent le repas funéraire que tout bon orthodoxe se doit d'organiser quarante jours après la disparition d'un être cher, les portes s'ouvrent et se referment selon une chorégraphie méticuleuse, les verres et les assiettes entament, eux aussi, un étrange et permanent ballet, des plats cuisent indéfiniment, indifférents aux cris et larmes des participants qui s'engueulent à qui mieux mieux. Peu à peu, Sieranevada devient une comédie vaudevillesque. Tout le monde a faim, tout le monde aimerait passer à table, mais nul n'y est autorisé avant l'arrivée du pope chargé de bénir êtres et lieux. Et le pope est en retard… On attend, on boit, on réfléchit : ils sont une vingtaine de fils, filles, cousins, voisins à se croiser et s'étriper dans ce lieu clos. Seul Robert Altman réussissait jusqu'ici – dans Un mariage, dans Nashville, dans Gosford Park – à se glisser entre de multiples personnages, en perdre un sans jamais sacrifier l'autre, jouer avec plusieurs intrigues et plusieurs styles en même temps. Visiblement, il a trouvé un successeur digne de lui… On se croirait dans une comédie italienne à la Dino Risi ou Pietro Germi mais l'instant d'après nous fait basculer en plein romanesque russe, avec un plan fixe tout simple qui, soudain, fait sourdre l'émotion. Un réalisateur qui passe aussi facilement du rire aux larmes est vraiment quelqu'un de bien. Jacques Morice, Télérama, mai 2016

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du 31 août au 6 septembre

du 7 au 20 septembre, en sortie nationale

L’ÉCONOMIE DU COUPLE

FRANTZ

Joachim LAFOSSE

François OZON

Sélection Quinzaine des réalisateurs festival de Cannes 2016 Belgique/France, 2015, 1 h 40, avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller

France/Allemagne, 2016, 1 h 53, v.o sous-titrée et français, avec Pierre Niney, Paula Beer

Après quinze ans de vie commune, Marie et Boris se séparent. Or, c'est elle qui a acheté la maison dans laquelle ils vivent avec leurs deux enfants, mais c'est lui qui l'a entièrement rénovée À présent, ils sont obligés d'y cohabiter, Boris n'ayant pas les moyens de se reloger. À l'heure des comptes, aucun des deux ne veut lâcher sur ce qu'il juge avoir apporté.

Deux divisé par deux égale mille tracas conjugaux… L’Économie du couple, l’anticomédie du film romantique… On dirait le titre d’un Que sais-je ? et Joachim Lafosse se tient à la démarche scientifique qu’il évoque. L’Économie du couple est l’anticomédie romantique par excellence, un film sec, nourri de l’observation au microscope d’une cellule familiale. Il y a bien sûr une petite torsion de la réalité qui rend la vision du film plus que supportable, excitante : ce sont les acteurs, ces sujets définitivement rebelles à l’analyse scientifique. Bérénice Bejo et Cédric Kahn auraient pu jouer dans une comédie romantique, ils sont largement assez séduisants pour ça. Ici ils se consacrent avec abnégation à la tâche qui leur est assignée : incarner la désintégration d’un couple par l’argent. Marie et Boris vivent ensemble depuis quinze ans, ils ont eu deux filles. Elle est universitaire, de bonne famille, il est… Eh bien, on ne sait pas bien ce qu’il est. Ce qu’on saura – Boris ne se prive jamais de le rappeler –, c’est qu’il a aménagé de ses mains le bel appartement sur jardin dans lequel la famille s’est épanouie avant de se décomposer. Mais les murs, le terrain appartiennent à Marie. Et maintenant qu’ils veulent se séparer, il faut procéder au partage. L’expérience apprend qu’il faut des mois, souvent des années pour arriver à la réponse. Joachim Lafosse y parvient en un film. Il le fait en suivant de près ses personnages, sans jamais sortir de la maison. Le scénario pratique la rétention d’information avec virtuosité. La caméra se faufile de pièce en pièce, saisissant l’effroi silencieux des petites filles devant la violence verbale de leurs parents, les moments de lassitude qui s’abattent sur chacun des combattants. Chacun de leur côté, les acteurs semblent implorer le spectateur de prendre leur parti, comme les personnages le font avec les amis du couple défait. On peut s’interroger sur l’intérêt qu’il y a à s’immerger dans une expérience aussi commune, si souvent filmée. Il ne s’agit pas ici de porter le trivial au sublime, mais d’attirer le regard sur un des mécanismes les plus communs à l’œuvre dans la fin des couples, l’inégalité économique. Cette ambition est satisfaite. Thomas Sotinel, Le Monde, mai 2016 6

Au lendemain de la première guerre mondiale, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un français est venu, lui aussi, fleurir la tombe de son ami allemand…

Faux-semblants entre un Français et une jeune Allemande au lendemain de la Première Guerre mondiale. Frantz est un film cousu main, ciselé, tout en délicatesse, tourné en noir et blanc et en allemand. «Le choix du noir et blanc est économique, il permet de gommer les détails de notre époque et simplifie le travail sur le décor. Quant à l'allemand, c'est une langue que je pratique, que j'aime beaucoup et que je trouve mélodieuse », explique le réalisateur François Ozon. L'histoire se déroule pour partie en Allemagne, au printemps 1919. Une jeune femme vient fleurir la tombe de son fiancé et y découvre un jeune Français très ému, venu lui aussi y déposer un bouquet. « Je voulais pour une fois parler de l'Allemagne du point de vue des Allemands, des vaincus. C'est aussi une façon d'aborder les relations franco-allemandes, et les deux cultures en miroir autour de la peinture, de la poésie et de la musique ». Mais le mensonge reste le pivot de cette histoire inspirée du film Broken Lullaby réalisé en 1931 par Ernst Lubitsch. « Dans une époque obsédée par la vérité et la transparence, j'ai toujours trouvé les mensonges très excitants à raconter et à filmer ». On y parle aussi de pardon et d'acceptation au moment où l'on panse ses plaies chez les vainqueurs et les vaincus. François Ozon envoie son spectateur vers de fausses pistes dans un scénario jouant l'ambiguïté. Pierre Niney, en jeune homme tourmenté, et Paula Beer, jeune actrice allemande de vingt ans, offrent une grande finesse de jeu. Le Télégramme, juin 2016

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du 7 au 13 septembre

du 14 au 20 septembre

RESTER VERTICAL

NOCTURAMA

Alain GUIRAUDIE

Bertrand BONELLO

Sélection officielle en compétition festival de Cannes 2016 France, 2016, 1 h 40, avec Damien Bonnard, India Hair, Raphaël Thiéry

France, 2015, 2 h 10, avec Finnegan Oldfield, Vincent Rottiers, Manal Issa

Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.

Paris, un matin. Une poignée de jeunes, de milieux différents. Chacun de leur côté, ils entament un ballet étrange dans les dédales du métro et les rues de la capitale. Ils semblent suivre un plan. Leurs gestes sont précis, presque dangereux. Ils convergent vers un même point, un Grand Magasin, au moment où il ferme ses portes. La nuit commence.

Rester vertical : du cinéma debout, entre Lynch et Depardon. Rester vertical n'a peut-être pas l'efficacité irrésistible de L’Inconnu du lac, mais, conformément à son titre, c'est du cinéma débout : pas question pour Guiraudie de se reposer sur une recette (le thriller érotique) qui lui a réussi. Aucune concession aux normes et aux standards, qu'il s'agisse de l'histoire, de la mise en scène, des acteurs ou de la pensée. Tout bouge tout le temps, dans ce suspense existentiel sur fond de Lozère. Léo, la trentaine bien sonnée, n'a ni domicile fixe ni travail bien défini. Double possible du réalisateur, il doit un scénario à un producteur, mais ne cesse de fuir. Après sa rencontre amoureuse avec la fille d'un éleveur de moutons sur le causse, il veut un bébé. Mais la petite cellule familiale explose vite. Léo se retrouve seul avec le nourrisson. Enfin, pas vraiment seul : dans la même campagne, trois hommes croisent régulièrement sa trajectoire en zigzag. Hostilités, désirs, volte-face, les sentiments et les aspirations de chacun se reconfigurent à vue d'œil, comme si l'ensemble des personnages essayait la totalité des rôles, indépendamment du sexe et de l'âge. Plus que le réalisme et la psychologie, la logique des rêves, parfois des cauchemars, sous-tend les multiples rebondissements. Entre inquiétude et utopie, entre Lynch et Depardon pour ainsi dire, Guiraudie filme les ruraux et les clodos, mais aussi le cycle complet de la vie, de la naissance à la mort – la petite et la grande. Difficulté à trouver sa place dans le monde, désarroi paysan, misère sexuelle : le cinéaste bricole des solutions fantaisistes, des combinaisons drôles et dingues, à la précarité assumée. La métaphore du loup, qui terrorise moutons et éleveurs sur le causse, se révèle lumineuse. Pendant la plus grande partie du film, il s'agit de le tuer. Mais, finalement, mieux vaudra vaincre la peur elle-même. Alain Guiraudie, lui, n'a peur de rien. Louis Guichard, Télérama, mai 2016

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Rage et utopie. Nocturama relate l’histoire d’un groupe de jeunes qui décident de faire exploser les lieux-symboles du pouvoir, un choc pour la France de l’après Charlie Hebdo. « Mais le sujet, explique le cinéaste, a été conçu il y a six ans, avant les attentats. Je voulais saisir une sensation qui est finalement une variante de l’histoire : à savoir la colère de ceux qui ressentent le besoin de s’exprimer uniquement à travers la lutte armée. » Finalement, Bonello revient sur une idée fixe qui hante son cinéma : montrer une utopie. « J’ai commencé à réfléchir à mon projet bien avant que le terrorisme soit à nouveau d’actualité sur le sol français. Mais il est évident que les attentats de Charlie Hebdo ainsi que la tuerie au Bataclan du 13 novembre auront une grande influence sur la réception du film, sur le regard qui sera porté sur lui. Dans le film, nous sommes uniquement et sans cesse avec ce groupe. À savoir : il n’y a pas un autre point de vue, on passe deux heures avec ces jeunes. Ceci peut représenter un problème supplémentaire, comme par ailleurs le fait que tout repose sur l’action sans que jamais une explication ne soit donnée. J’ai voulu traiter seulement le « comment » et non le « pourquoi ». Il s’agit sans aucun doute d’un élément « perturbateur » parmi d’autres. D’après moi, cela tient à un choix d’écriture : je ne voulais pas camper un groupe homogène, uni par une seule idée. Je voulais plutôt rassembler un groupe socialement hétérogène qui ne soit pas représentatif d’un milieu ou d’une catégorie : la périphérie, l’Islam, la gauche révolutionnaire, la bourgeoisie illuminée… Je voulais m’attacher à un groupe dont la seule unité résidait dans la rage. Et la rage peut avoir mille raisons, et mille rages différentes peuvent se rencontrer et faire un bout de chemin ensemble. Il s’agit d’un postulat utopique ou, si vous préférez, d’un parti-pris de la fiction… Je ne prétends pas être un réaliste, je veux seulement donner une forme à la sensation. Ma sensation est réelle, sans pour autant être réaliste. » Propos recueillis par Eugenio Renzi pour le quotidien italien Il Manifesto, traduits par Simona Crippa pour Le Café des images, Hérouville-Saint-Clair, mai 2016

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Séances le film débute à l’horaire indiqué du 17 au 23 août Toni Erdmann (2 h 42, page 3)

Mer. Jeu. Ven. Sam. Dim. Lun. Mar. 17 18 19 20 21 22 23

en sortie nationale

20 h 45 17 h 45 13 h 45 et 17 h 45

Love and Friendship (1 h 32, page 2)

18 h 30 20 h 45

La Tortue rouge (1 h 20, 4e de couv)

du 24 au 30 août Toni Erdmann (2 h 42, page 3)

Séances

20 h 45

14 h

14 h

20 h 45

Sieranevada (2 h 53, page 5)

20 h 45 17 h 45

La Tortue rouge (1 h 20, 4e de couv)

18 h 30

Mer. Jeu. Ven. Sam. Dim. Lun. Mar. 7 8 9 10 11 12 13

14 h

20 h 30

14 h 20 h 45 et 20 h 45

Frantz (1 h 53, page 7) en sortie nationale

14 h 30 18 h 30 14 h 14 h 30 16 h 30 14 h 12 h 15 et et et et et et et 20 h 45 20 h 45 18 h 30 20 h 45 20 h 30 18 h 30 20 h 45

20 h 45

17 h

18 h 30 12 h 15 et 18 h 30

Rester vertical (1 h 40, page 8)

18 h 30

17 h

15 h

du 14 au 20 septembre

Mer. Jeu. Ven. Sam. Dim. Lun. Mar. 14 15 16 17 18 19 20

Mer. Jeu. Ven. Sam. Dim. Lun. Mar. 24 25 26 27 28 29 30

La Forêt de Quinconces (1 h 49, p. 4)

du 7 au 13 septembre

14 h

20 h 45

20 h 45

14 h 16 h

18 h 30

16 h

20 h 45 12 h 15

20 h 45

17 h

14 h 30 20 h 45 18 h 30

Frantz (1 h 53, page 7)

14 h 20 h 45 14 h 14 h 16 h 30 14 h 12 h 15 et et et et et et 18 h 30 18 h 30 20 h 45 20 h 30 18 h 30 20 h 45

Nocturama (2 h 10, page 9)

20 h 45 18 h 15 20 h 45 16 h 30

14 h

20 h 45 18 h 15

18 h 30 18 h 30 20 h 30

14 h

20 h 45

Prochainement

14 h 30

Aquarius de Kleber Mendonça Filho, sélection officielle en compétition festival de Cannes 2016.

du 31 août au 6 sept. L’Économie du couple

Mer. Jeu. Ven. Sam. Dim. Lun. Mar. 31 1er 2 3 4 5 6

(1 h 40, page 6)

14 h 30 18 h 30 20 h 45 20 h 45 20 h 30 et 20 h 45

Toni Erdmann (2 h 42, page 3)

17 h 45 18 h 30 20 h 45

14 h

18 h 30

20 h 45 18 h 30 12 h 15

15 h 30

La Fille inconnue de Luc et Jean-Pierre Dardenne avec Adèle Haenel, sélection officielle en compétition festival de Cannes 2016. Clash de Mohamed Diab, sélection Un certain regard festival de Cannes 2016.

15 h 30

La Forêt de Quinconces (1 h 49, p. 4) Sieranevada (2 h 53, page 5)

14 h

Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi, Ours d’or festival de Berlin 2016.

20 h 45

L’Argent de poche, la programmation jeune public Les Nouvelles Aventures de Pat et Mat ; Promenons-nous avec les petit loups ; Ma vie de courgette ; La Chouette, entre veille et sommeil… Le dépliant sera disponible à partir du 20 septembre et sur notre site Internet : cinemaapollo.com

l’apollo est géré par l’association AGEC Équinoxe.

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l’apollo est subventionné par la Ville de Châteauroux et reçoit les aides du CNC,

de la DRAC Centre, de la région Centre-Val de Loire et du département de l’Indre.

l’apollo est soutenu par

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On aimerait partager avec vous… du 17 au 30 août

LA TORTUE ROUGE Michael DUDOK DE WIT Prix spécial du jury Un certain regard festival de Cannes 2016 The Red Turtle, France/Belgique, 2016, 1 h 20, animation, tout public, à partir de 8 ans

À travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue rouge raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain.

Un conte touchant de simplicité et de beauté sur la vie humaine. La Tortue rouge marque une étape importante dans l’histoire du cinéma d’animation : la rencontre entre l’animation européenne et les célèbres studios japonais Ghibli (qui n’avaient jamais travaillé avec un autre studio, pas même japonais). Isao Takahata, le plus grand animateur nippon avec Miyazaki, est également le directeur artistique du film du Néerlandais Michaël Dudok de Wit – dont le scénario a été écrit avec la collaboration de la cinéaste Pascale Ferran. La Tortue rouge, film sans aucun dialogue, bercé par la musique de Laurent Perez Del Mar, raconte une histoire extrêmement simple, presque biblique, toute métaphorique : celle de la vie. Un naufragé (aux traits neutres, pas du tout dans la veine des studios Ghibli, avec ses grands yeux bien connus) se retrouve sur une île déserte. Il sympathise avec des crabes. Il tente d’abord de s’échapper de l’île en construisant des radeaux de fortune. Mais ils se font tous détruire par une créature étrange, qui va s’avérer être une grande tortue rouge. Elle le ramène sans cesse vers l’île. Cette créature, l’altérité, se fait femme pour lui, et ils vont avoir un enfant. Puis un tsunami – magnifique scène – s’abat soudain sur l’île… Tout est simplicité et beauté, humanité et universalité dans ce récit d’une vie humaine à travers ses multiples étapes, obstacles et découvertes : la solitude, l’étrangeté du monde et de l’autre, l’amour, la vieillesse et la mort, en passant par l’enfant qui grandit et qui lui aussi découvre le monde. On notera, dans un geste d’une belle épure et comme on aurait pu s’y attendre, que jamais le duo puis trio ne s’installe, ne construit des infrastructures (même une simple cabane) ou ne colonise ce territoire sauvage, comme auraient pu le faire des Robinson Crusoé modernes. Non, ici tout reste inviolé, l’homme n’est que de passage. La Tortue rouge a reçu le prix spécial Un certain regard lors du dernier Festival de Cannes. Dudok de Wit, vient de réaliser un très beau film, pour adultes et enfants de tous âges… Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles, juin 2016


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