Carnets juin 2017

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SEMAINE

14h00 17h30 19h15

5

du 28 juin au 4 juillet

1h26’

mercredi samedi LE GRAND MÉCHANT dimanche

GRAND FROID

RENARD

de Gérard Pautonnier

de Benjamin Renner

À suivre.

ENTREZ DANS LA DANSE

de Cédric Klapisch

1h20’

LA JEUNE FILLE SANS MAINS 1h45’ VO

K.O.

21h30

de Fabrice Gobert

mercredi samedi dimanche

de Mel Brooks

17h30

1h47’

14h30 19h30

16h00

FRANKENSTEIN JUNIOR À suivre.

1h45’

dimanche

de Sébastien Laudenbach

À suivre.

1h55’

14h30

16h00

de divers réalisateurs

À suivre.

14h30 1h29’ + court métrage 6’ VISAGES 17h45 VILLAGES de Agnès Varda et JR 19h45

dimanche

AVA

NOS PATRIOTES

de Léa Mysius

de Gabriel Le Bomin

17h15 21h30

2h02’

ANA, MON AMOUR

17h15 21h30

ALIEN COVENANT

21h15

de Ridley Scott

de Călin Peter Netzer

1h46’

1h25’

19h30 RETOUR À MONTAUK de Volker Schlöndorff

NOTHINGWOOD

21h45

de Sonia Kronlund

Le film imprévu : www.studiocine.com www.studiocine.com

19h45 C

I

N

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Carte blanche à l’atelier super 8 18h : Conférence par Laurence Moinereau professeur à l’université de Poitiers

19h30 HUSBANDS de John Cassavetes 14h30 2h RODIN 17h00 de Jacques Doillon 19h15 14h30 1h50’ 17h00 L’AMANT DOUBLE de François Ozon 19h15 14h00 1h15’ 19h45 + L’AMANT

mer-sam dim-lun

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

17h15 21h15

de Célia Rivière ATELIER : mercredi

14h15 15h45

mer-sam LE CONTE DES SABLES D’OR dim-lun de Frédéric et Samuel Guillaume

16h00

40’

mer-sam LA FONTAINE FAIT SON CINÉMA dim-lun de divers réalisateurs

1h25’ VF

16h00

ANASTASIA

mer-sam dim-lun

de Don Bluth

17h30

D’UN JOUR DRÔLES D’OISEAUX

1h37’

mer-sam dim-lun

45’

1h10’

de Élise Girard

17h30 21h45

2h15’

CHURCHILL

TWIN PEAKS

de Jonathan Teplitzky

de David Lynch

1h53’

14h00 19h30

2017

LA CABANE À HISTOIRES

de Philippe Garrel

15h45

14h15 17h15 19h15

50’

de Tim Burton Débat avec Jacques Arnould, historien des sciences et théologien

14h00 LOU ANDREAS-SALOMÉ 19h30 de Cordula Kablitz-Post

À suivre. 2h05’

Les Extraterrestres : un mythe si humain 1h46’ MARS ATTACKS

CNP jeudi lundi

55’

CE QUI NOUS LIE

19h15

14h15 16h00

du 31 mai au 6 juin

1

SEMAINE

1h19’

1h53’

14h00

2017

1h26’

IKARIE XB1 de Jindrich Polak

1h50’

1h49’

DEPARTURE de Andrew Steggall

1h54’

21h15

LE PROCÈS DU SIÈCLE

21h30

21h30

de Mick Jackson

1h15’ + court métrage 15’

LES FANTÔMES D’ISMAËL de Arnaud Desplechin

PSICONAUTAS

21h45

de Alberto Vazquez et Pedro Rivero

Le film imprévu : www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com


SEMAINE

2 du 7 au 13 juin

SAMEDI 10 JUIN : 33e NUIT DES 15 films de 18h à l’aube !

2017

STUDIO

Seules les séances de 14h00/14h15/14h30 sont maintenues. Les suivantes sont remplacées par la programmation spéciale de la Nuit des Studio. Pass en vente à l’accueil depuis le 10 mai : abonnés 15 €: non abonnés : 20 €

C I N É M A T H È Q U E

Soirée de clôture

lundi DIEU SEUL 19h30 1h45’ LE SAIT

mer-sam VF dimanche LES GARDIENS 14h15

DE LA GALAXIE 2 de James Gunn

Ts les jours

VO 19h00

mercredi LA CABANE dimanche À HISTOIRES 16h15

50’

14h00 21h15

L’AMANT DOUBLE de François Ozon

2h

14h00 19h00

RODIN de Jacques Doillon

de Célia Rivière

1h40’

14h30 LE VÉNÉRABLE 19h30 de BarbetWSchroeder 14h15 1h35’ 19h45 ALI, LA CHÈVRE + IBRAHIM mer-dim ET de Sherif El Bendary 16h00

17h30

Festival Aucard de Tours dimanche KING AUTOMATIC 18h00 Concert gratuit 1h20’ VF AVALANCHE 19h30 APOCALYPSE DANS 21h45 1h30’ VF L’OCÉAN ROUGE 1h53’

14h15 1h32’ 17h15 LE JOUR 19h45 D’APRÈS + mercredi de Hong Sang-soo 16h00

LOU ANDREASSALOMÉ

de Cordula Kablitz-Post

17h15 21h30

1h49’

17h45 DEPARTURE 21h30 de Andrew Steggall

1h37’

17h45 CHURCHILL de Jonathan Teplitzky 21h45

1h44’ Interdit –12 ans

GET OUT

21h15

CE QUI NOUS LIE de Cédric Klapisch

14h00 1h47’ NOS 17h45 PATRIOTES 19h45 de Gabriel Le Bomin 1h46’

1h19’

2017

AVANT-PREMIÈRE

LE GRAND MÉCHANT RENARD

de Benjamin Renner

Ciné goûter

mer-sam LA CABANE 14h15 mer-sam À HISTOIRES dimanche de Célia Rivière 16h15

50’

1h30’

2h15’ VO

mercredi 14h15 samedi LES GARDIENS NOTHINGWOOD dimanche GALAXIE 2 19h45 de Sonia Kronlund DE deLAJames Gunn 17h00 mer-sam 1h32’ dimanche

16h00 17h30 21h45

LE JOUR D’APRÈS

RODIN de Jacques Doillon

21h30

CREEPY de Kiyoshi Kurosawa

LA CHÈVRE 17h15 ALI, ET IBRAHIM de Sherif El Bendary

1h50’

L’AMANT DOUBLE

dimanche 11h30

LES FANTÔMES 21h30 D’ISMAËL

+ Court métrage 13’

LA PROMESSE de Fatou Touré

1h53’

14h15 19h45 21h45

CE QUI NOUS LIE de Cédric Klapisch

1h47’

14h15 NOS 17h45 PATRIOTES 19h45 de Gabriel Le Bomin

1h15’

L’AMANT D’UN JOUR 21h45

Conte et Film le mercredi

K.O.

17h15 ven-mar 19h30

1h20’ Sans paroles

LES AVENTURES dimanche DU PRINCE AHMED 11h00 de Lotte Reiniger

Ciné-concert-apéro

43’

VOYAGES DE RÊVE de divers réalisateurs

mercredi samedi dimanche 16h15

2h10’

de Kiyoshi Kurosawa

17h00 21h30

1h40’

de Fabrice Gobert

LE VÉNÉRABLE 21h30 W de Barbet Schroeder

1h45’

14h00 19h30

samedi à 14h15

CREEPY

1h55’

14h30 17h15 19h30

RENARD 16h00

de Benjamin Renner

En présence de réalisateur

AVA de Léa Mysius

1h25’

NOTHINGWOOD 21h45 de Sonia Kronlund

de Philippe Garrel

2h05’

1h40’

1h54’

Le film imprévu : www.studiocine.com

WALLAY

de Berni Goldblat

Suivie d’un Brunch africain, offert après la séance

21h30

de François Ozon

2017

Bimestriel du cinéma africain de Tours n°7 mer-sam LE GRAND dimanche 1h24’ AVANT-PREMIÈRE 1h19’ MÉCHANT 14h15

2h

de Hong Sang-soo

2h10’

14h30 19h30

4 du 21 au 27 juin

FÊTE DU CINÉMA Du 25 au 28 juin

dimanche 14h15

14h15 samedi RETOUR Séance MONTAUK Courts d’école 16h00 19h15 deÀVolker Séance gratuite ouverte à tous Schlöndorff 1h25’

SEMAINE

de Jordan Peele

de Arnaud Desplechin

www.studiocine.com

1h53’

1h35’

1h15’

17h15 L’AMANT JOUR 19h15 D’UN de Philippe Garrel

14h00 17h00 19h15 21h30

3 du 14 au 20 juin

2h15’

de John Huston

1h50’

SEMAINE

1h37’

CHURCHILL 21h45 17h45 LE VÉNÉRABLE W de Barbet Schroeder

de Jonathan Teplitzky

Le film imprévu : www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

14h00 19h15

1h46’

ANA, MON AMOUR de Călin Peter Netzer

17h45 RETOUR À MONTAUK 21h45

de Volker Schlöndorff

Le film imprévu : www.studiocine.com

Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com


France – 2017 – 1h29, de Agnès Varda et JR.

O

n ne présente plus guère Agnès Varda, très grande personnalité du cinéma français. Cinéaste, (Cléo de 5 à 7, Sans toit ni loi, Les Glaneurs et la glaneuse, parmi de nombreux autres), elle a depuis quelques années ajouté les installations d’art contemporain à sa palette sans oublier qu’elle a commencé, il y a maintenant plus de soixante ans, sa carrière en tant que photographe. Mais les jeunes générations, elles, connaissent pourtant peutêtre plus JR, car sa renommée dépasse largement nos frontières. Photographe (http://www.jr-art.net/fr), il expose le plus souvent en plein air ses œuvres monumentales, (une des dernières, la fresque Chroniques de Clichy-Montfermeil, a été exposée au Palais de Tokyo avant d’être installée de façon pérenne à Montfermeil), dont on a pu avoir un aperçu dans son documentaire sorti en janvier 2011, Women are heroes. Ces deux-là semblaient faits pour se rencontrer. Leur amour de la photographie, leur passion et leur questionnement sur les images, les lieux et les dispositifs pour les montrer et les partager, ainsi que leur envie d’aller vers

les autres ne pouvaient que les rapprocher. C’est pourquoi, dès leur rencontre, en 2015, ils ont eu envie de travailler ensemble. C’est ainsi que l’idée de tourner un film en France est née. À bord du camion photographique de JR, ils sont partis loin des villes au hasard de rencontres spontanées ou organisées. En combinant leurs deux façons d’aller vers les autres, ils ont écouté, photographié et parfois affiché. Si le projet peut rappeler celui de Raymond Depardon, autre grand documentariste, avec Les Habitants le résultat est néanmoins très différent. Présenté en sélection officielle, hors compétition, lors du dernier festival de Cannes, le film est aussi le récit émouvant d’une amitié grandissante. De deux personnes qui au-delà de leur différences, (55 ans les sépare, l’un est grand, l’autre toute petite, ce qui donne à leur duo une apparence immédiatement drôle), apprennent à se connaître entre surprises et humour. Et quand on sait la grande propension d’Agnès Varda à la taquinerie cela promet beaucoup. JF Sources : dossier de presse.

+ court métrage : Les Dernières marches d’Alex Guéry - France – 2012 – 6’ produit par Les Films du Loup Blanc, avec Claudine Charreyre et Sébastien Quencez.

Réalisé en 48h dans le cadre du Festival 48 Hour Film Project Ce court métrage nous replonge sur les traces d’une rencontre amoureuse.

LES CARNETS DU STUDIO – n° 357 – Juin 2017 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n°0219 K 84305

www.studiocine.com

ISSN 0299 - 0342

FILM DU MOIS

Visages, villages

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS

N°357 • Juin 2017


S

O

M

M

A

I

R

éditorial

E

C’est reparti pour la 33e édition de la désormais incontournable

Juin 2017 - n° 357

Édito

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3

CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 CCCOD

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5

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5

Aucard de Tours BCAT

4

En bref

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FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

17

gérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

18

accueille les abonnés des Studio tous les jours de 16h00 à 21h45

Festival

BCAT

..................................................

Horaires d’ouverture : lundi : de 16h00 à 19h45 mercredi : de 15h00 à 19h45 jeudi : de 16h00 à 19h45 vendredi : de 16h00 à 19h45 samedi : de 16h00 à 19h45

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Festival

48 h HFP

Pour permettre au public une plus grande fréquentation de ses collections (les plus riches de région Centre), la bibliothèque propose de nouveaux horaires.

Cafétéria des Studio

sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Tél : 02 47 20 85 77

À propos de

11 minutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Courts lettrages

11 minutes

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Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles : EUROPA

Interférences .....................

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Au-delà de l’espoir/11 minutes Rencontre avec

Nicolas Silhol Rencontre avec

Chad Chenouga

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Interférences ...............................

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Fiore/Fantastic Birthday À propos de

AFCAE ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI

ACOR ASSOCIATION DES CINÉMAS DE L’OUEST POUR LA RECHERCHE (Membre co-fondateur)

GNCR

Adieu Mandalay À propos de

Aurore

REGROUPEMENT DES SALLES POUR LA PROMOTION DU CINÉMA EUROPÉEN

Vos critiques

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33

Jeune Public

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34

FILM DU MOIS : Visages, villages

......

Dos des Carnets

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pages centrales

GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE

ACC ASSOCIATION DES CINÉMAS DU CENTRE (Membre co-fondateur)

Prix de l’APF 1998

GRILLE PROGRAMME

Site : www.studiocine.com page Facebook : cinémas STUDIO LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €. ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill, avec la participation de Lucie Jurvilier, Françoise Chapoton et de la commission Jeune Public. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet. ÉQUIPE DEgraphique RÉALISATION contribue : Éric Besnier, Guérineaude – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37) Présence à Roselyne la préservation l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.

Nuit de cinéma aux Studio 15 films à l’affiche : • Ascenseur pour l’échafaud – France – 1958 : le chef d’œuvre de L. Malle à (re)voir pour son suspense, les prestations inoubliables de J. Moreau et M. Ronet et la musique de Miles Davis. • Le Cabinet du docteur Caligari : Allemagne – 1920 : l’occasion inespérée de revisiter sur grand écran un classique du cinéma expressionniste. • Coup de tête : France – 1979 : la peinture au vitriol du milieu du foot par le jeune J-J Annaud et le bonheur de retrouver P. Dewaere. • De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites : USA – 1973 : P. Newman à la réalisation pour un film plein d’humanité sur une Amérique à la dérive. • Des idiots et des anges : USA – 2009 : un film d’animation à la fois drôle, éprouvant et poétique, par B. Plympton l’un des maîtres du genre. • E.T., l’extra-terrestre : USA – 1982 : un Spielberg mythique pour retrouver votre âme d’enfant ! • Haut les cœurs : France – 1999 : l’inoubliable prestation de K. Viard dans un film émouvant de la regrettée S.Anspach. • La Isla minima : Espagne – 2014 : Deux flics perdus dans les méandres de leur enquête et ceux du Guadalquivir. • Monty Python Sacré graal ! : GB – 1975 : le Moyen-Âge revisité par l’équipe déjantée des Monty Python : hilarant ! • Priscilla folle du désert : Australie –

1995 : Un bus, des plumes, des paillettes et la musique d’Abba : les garanties d’une folle traversée du désert australien. Jubilatoire… • Pulp Fiction : USA – 1984 : Succession de séquences culte signées Tarantino, avec Travolta, Turman, Jackson… : sur grand écran, ça déménage grave ! • Soleil rouge – France/Italie – 1971 : un pseudo western de Terence Young où il est question de samouraï, d’or, d’un sabre… et que du beau monde à l’affiche : A. Delon, C. Bronson… • The Thing : USA – 1982 : un pur thriller de science fiction avec effets spéciaux et images surréalistes mis en image par Carpenter et en musique par E. Morricone. • Tokyo : France/Japon… – 2008 : Après New York et Paris, 3 nouvelles cinématographiques sur la capitale japonaise par 3 réalisateurs d’exception (Gondry, Carax et Bong J-H). • Trainspotting : GB – 1996 : Humour noir pour cette fable onirique et sordide sur fond de drogue dure, d’Iggy Pop et de Lou Reed mise en scène par D. Boyle. Et des animations, des assiettes gourmandes proposées par le village d’associations, jusqu’au café du petit matin offert aux plus courageux… Attention : la programmation de la semaine n’a pas cours après 17 h. Pas de place à l’unité mais un pass à acquérir au plus vite à l’accueil. SB

L'abonnement en ligne est possible sur le site des Studio : www.studiocine.com pour ceux qui ont déjà une carte à code-barres. Les CARNETS du STUDIO n°357 – Juin 2017 –

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Clôture de la saison 2017

jeudi 2 juin - 19h15 Le CNP et les Amis du Monde diplomatique proposent un ciné-débat :

LES EXTRATERRESTRES : UN MYTHE SI HUMAIN... Depuis des siècles mais, plus précisément depuis 1947, l’humanité est fascinée par les extraterrestres : existent-ils ? Qui sont-ils ? Nous ressemblent-ils ? Que nous veulent-

Le BCAT (Bimestriel du cinéma africain de Tours) présente, Dimanche 25 juin - 11h30

ils ? Pouvons-nous entrer en contact avec eux ? Etc. Ces questions, toutefois, en occultent d’autres, aussi passionnantes, mais d’un tout autre genre : et si, au fond, les extraterrestres n’étaient qu’une manière détournée de parler de nous ? S’ils dévoilaient nos rêves, nos peurs, nos souhaits, nos fantasmes, l’état politique et technique de nos sociétés ? Film : Mars Attacks ! de Tim Burton (1996 – USA – 1h46). Suivi d’un débat avec Jacques Arnould, historien des sciences et théologien.

La Promesse de Fatou Touré Ndiaye (13’) Sophie, une jeune femme de 35 ans, sagefemme reconvertie en femme au foyer, se construit un bel univers autour de son mari Babacar et de ses deux enfants. Un jour peu ordinaire, après une journée de travail, Babacar annonce à Sophie qu’il a épousé une seconde femme, trahissant toutes ses promesses. Sophie subit un choc émotionnel et s’enferme dans le mutisme, avant de se décider à reprendre sa vie en main.

Dimanche 11 juin, RADIO BÉTON, 93.6 présente

Concert gratuit dans la cour des Studio. One Man French Exotica Garage Beat Punk Rhythm’n’Blues Trash Rock’n’Roll etc... http://www.kingautomatic.com/ Chaque séance sera précédée et suivie des cuts Nanarland.com, le pire du cinéma mondial... EN BONUS UNE EXPOSITION D’AFFICHES CINÉMA BIS / NANAR sera proposée dans le hall des Studio à partir du 24 mai.

19h30 : Avalanche de Correy Allen 1978, 1h20 VF, avec Mia Farrow, Rock Hudson, Robert ForsterF

M. Farrow et R. Hudson contre 20 000 tonnes de terreur glacée... Ça en jette non? Après l’inondation de la Gloriette l’année dernière, Aucard de Tours vous propose un autre type de catastrophe naturelle... Produit par Roger Corman, maître incontesté du cinéma d’exploitation (ou cinéma bis), pour son plus gros budget jamais investi, avec pour une fois des vrais effets spéciaux

– Les CARNETS du STUDIO

n°357 – Juin 2017

Ady a 13 ans et n’écoute plus son père qui l’élève seul. Ce dernier, à bout de ressources, décide de confier Ady à son oncle Amadou le temps d’un été. L’oncle Amadou et sa famille habitent de l’autre côté de la Méditerranée… au Burkina Faso ! Là-bas, à 13 ans, on se doit de devenir un homme mais Ady, persuadé de partir en vacances, ne l’entend pas de cette oreille…

Les cinémas Studio proposent

La soirée de l’horreur : Même pas peur ! Vendredi 18 août à partir de 19h00

et de bons relents de 70’s, où comment faire monter un suspense quand le grand méchant est... bah... la neige... On souhaite bon courage au réalisateur et on s’accroche à notre siège en fredonnant Étoile des neiges...

Venez vous faire peur pendant cette soirée spéciale avec la projection de deux classiques du genre : Shaun of the Dead (2004) int.–12 ans et La colline a des yeux (2006) int.–16 ans. Vous pourrez également vous

régaler et vous divertir grâce à des stands thématiques ! Les pass pour la soirée seront en vente dès le 14 juin et la séance pour un seul film sera au tarif habituel.

21h45 : Apocalypse dans l’océan rouge de Lamberto Bava 1985 1h30 VF

Shark Monster/Le Monstre de l’apocalypse/Le Monstre de l’Océan Rouge... Voici les différents titres sous lequel ce film est sorti, auxquels j’ajouterais volontiers Les Dents de l’amer, tant cette séquelle du film de Spielberg brille par sa nanardise purement 80’s. On peut louer le sérieux avec lequel ce film a été fait, en totale opposition avec la platitude du scénario (écrit à 4!), l’inconsistance des personnages (pas aidés par leur look 80’s), la platitude des dialogues (magnifique VF), et la ringardise des effets spéciaux de ce requin à tentacules issu de manipulations génétiques ! Ah j’oubliais la musique aussi...

le PASS 2 séances: 10€ / 8€ pour les adhérents Studio, en prévente aux Studio à partir du 24 mai.

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Wallay

de Berni Goldblat (1h24)

Le brunch, que nous espérons ensoleillé, sera le point d’orgue de la matinée.

LA SOIRÉE CINÉMA BIS DU FESTIVAL AUCARD de TOURS avec nanarland.com 18h : KING AUTOMATIC

En avant-première en France, en présence du réalisateur :

Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverez des présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle. Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

Les films de A à Z AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS DE MAI : Oceans In The Sky de Steve Kuhn (Studio 1-2-4-5-6) et She Moves On de Youn Sun Nah (Studio 3-7).

Musiques sélectionnées par Éric Pétry de RFL 101.

Séance Ciné-ma différence : Le Grand méchant renard - samedi 24 juin - 14h15 (voir page 35)

A

Alien – The Covenant USA – 2017 – 2h02, de Ridley Scott, avec Michael Fassbender, Billy Crudup, Katherine Waterston...

Plus de 30 ans après le premier Alien, R. Scott reprend les commandes d'un vaisseau spatial en quête d'une planète à

coloniser. Pas de chance, la planète est déjà occupée par des aliens pas commodes et quelque peu anthropophages... L'autre bonne nouvelle, c'est qu'il a choisi d'y tresser trois grands fils : noirceur, beauté plastique et un certain humour... Les CARNETS du STUDIO n°357 – Juin 2017 –

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Ali, la chèvre et Ibrahim Sources : dossier de presse. 1h38 – Egypte, de Sherif El Bendary, avec Ali Sobhy, Ahmed Magdy, Salwa Mohamed Ali

Ali aime beaucoup sa chèvre, qui répond au doux nom de Nada (mais il a des excuses puisqu'il est persuadé qu'elle est la réincarnation de sa petite amie...). Il l'aime même un peu trop au goût de sa mère, qui décide de l'envoyer chez un guérisseur... Là, Ali va rencontrer Ibrahim, un ingénieur du son qui souffre... d'acouphènes ! Le guérisseur est persuadé que tous deux sont envoûtés et leur propose une cure en apparence assez simple: aller jeter 3 pierres magiques dans les trois grandes sources d'eau de l'Égypte : la Mer Rouge, le Nil et la Méditerranée. Ali, Nada et Ibrahim vont donc partir pour un voyage iniatique qui va bouleverser leurs vies... L'idée de départ confine au burlesque ou à l'absurde ; le résultat final semble dépasser de loin ce simple point de départ. Sources: dubaifilmfest.com, imdb.com

L'Amant double

France – 2017 – 1h50, de François Ozon, avec Jérémie Renier, Marine Vacth, Jacqueline Bisset....

Chloé ne va pas bien. Entre fragilité et dépression, elle entreprend une psychothérapie. Mais elle tombe amoureuse de son psy, Paul. Quand, quelques mois plus tard, ils s'installent ensemble, elle découvre que son amant lui cache des choses.... Qualifié de thriller érotique, L'Amant double permet au réalisateur, après la

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– Les CARNETS du STUDIO

n°357 – Juin 2017

réalisateurs du festival de Cannes (Léa Mysius est également à l’affiche comme co-scénariste des Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin). Un premier longmétrage dont on attend beaucoup…

L’Amant d’un jour France – 2017 – 1h15 de Philippe Garrel,

avant... au tout début du film... parce que, deux heures plus tard, quand les lumières se rallument, Ana et Toma ne sont plus jeunes, la vie est passée par là, leur vie a bien changé et les a changés aussi... et la dépendance qui les liait l'un à l'autre les a transformés chacun à sa manière... Tour de force que ce film qui emmène le spectateur faire le tour de la vie d'un couple en tout juste deux heures... Le film a reçu le Prix du montage à Berlin cette année et, au vu du pari initial, cela ne semble que mérité !

avec Éric Caravaca, Esther Garrel, Louise Chevillotte.

Sources: dossier de presse

Il y a 10 ans que Jean est parti pour faire le tour du monde. Quand il apprend la mort imminente de son père, il revient dans sa Bourgogne natale, où il retrouve son frère et sa sœur qu’il accompagnera une année pour réussir leurs premières vendanges seuls. C’est au rythme des saisons qui s’enchaînent et du travail de la vigne que tous les trois vont retrouver une fraternité. L’heure des choix, la transmission, le passage à l’âge adulte sont au cœur de cette chronique parfois drôle, parfois émouvante et un rien mélancolique. Les jeunes acteurs qui la servent sont tous impeccables dans leurs rôles.

très récente et très belle réussite de Frantz, de retrouver Marine Vacth, qu'il avait découverte dans Jeune et jolie, ainsi que Jérémie Renier, après Les Amants criminels (1999 tout de même) et Potiche. Ajoutons qu'il leur a adjoint la grande et malheureusement trop rare Jacqueline Bisset. Mêlant intrigue policière, mystère et érotisme, L'Amant double, en compétition officielle au dernier festival de Cannes, semble très attirant. Sources : Dossier de presse.

Après L’Ombre des femmes sorti l’an dernier, Philippe Garrel clôt la trilogie initiée en 2013 avec La Jalousie. Dans L’Amant d’un jour une jeune femme de 23 ans rentre chez son père après une rupture. Elle y découvre que ce dernier vit en couple avec une femme du même âge qu’elle. Nous avions aimé l’éclat des noirs et blancs d’une grande beauté des précédents films de cette trilogie, la densité et la force qui s’en dégageaient… Nul doute que, dans cette nouvelle exploration des affres des sentiments amoureux, Philippe Garrel saura nous séduire encore une fois. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Sources : dossier de presse

Ana, mon amour Roumanie – 2016 – 2h05, de Calin Peter Netzer, avec Mircea Postelnicu, Diana Cavaliotti, Carmen Tanase

Jeunes, beaux et sensibles, Ana et Toma s'aiment et rêvent d'un monde qu'ils pourraient rendre meilleur. Ça, c'était

Anastasia Voir pages Jeune Public

Ava

France – 2017 - 1h45, de Léa Mysius, avec Noée Abita, Laure Calamy…

Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l’océan quand elle apprend qu’elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour qu’elles puissent passer le plus bel été de leur vie, pour que l’adolescente passe dans le noir avec des lumières plein les yeux. Ava affronte le problème à sa manière : elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite… Formée à la Fémis comme scénariste, Léa Mysius a réalisé trois courts métrages remarqués – Cadavre exquis, Les Oiseaux-tonnerre et L’Île jaune – primés dans de nombreux festivals, notamment à Clermont-Ferrand et à Angers. Ava a été sélectionné à la Quinzaine des

Sources : dossier de presse

Les Aventures du Prince Ahmed La Cabane à histoires Voir pages Jeune Public

Ce qui nous lie

France – 2017 – 1h53, de Cédric Klapisch, avec Pio Marmaï, Ana Girardot, François Civil.

C

Sources : dossier de presse

Churchill

Grande-Bretagne/USA - 2017 - 1h37, de Jonathan Teplitzky, avec Brian Cox, Miranda Richardson, John Slattery …

Quarante-huit heures dans la vie d'un homme. Cet homme c'est Winston Churchill, Premier Ministre du Royaume-Uni, et ces deux jours sont ceux qui précèdent

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le débarquement sur les plages de Normandie ! En ces heures décisives, il est terrifié : il craint que l'opération soit un gigantesque échec et d'avoir sur la conscience la mort de milliers de soldats. Alors il boit pour pouvoir affronter sa peur et les conflits qui l'opposent notamment à Eisenhower et à Montgomery, quand il leur exprime son manque d'adhésion… Point question ici de portrait hagiographique, mais au contraire la volonté de montrer la grandeur d'un homme, certes, mais aussi ses doutes et ses angoisses, même quand cet homme s'appelle Churchill et qu'il est une véritable légende !

vous a déçus, ne passez pas à côté de Creepy, qui signe un retour aux sources pour le réalisateur. Rappelant ses premiers films comme Cure, il s'agit d'un thriller particulièrement bien mené et inquiétant, à la mise en scène parfaitement maîtrisée (voir, entre autres, la superbe scène d'interrogatoire ou comment les différents fils narratifs finissent par s'entrelacer). Distillant peu à peu doutes et angoisse, jusqu'au bout étonnant, le film n'est pas avare en tension et en rebondissements. JF

Sources : dossier de presse, estrepublicain.fr, vosgesmatin.

Béatrice et Elliot se rendent dans leur maison de famille dans le sud de la France dans le but de la vider de ses meubles et de la vendre. Pour Béatrice, la vente représente la fin de son mariage. N’étant d’aucune aide pour sa mère, le jeune Elliot rencontre Clément. Cet adolescent aussi intrigant qu’envoûtant poussera peu à peu Elliot et sa mère à affronter leurs désirs. Pour chacun, c’est un changement profond qui se profile… Le film est conçu comme une ode à l’amour et au changement nécessaire. Elliot et sa mère doivent tous les deux se libérer de leurs peurs et de leurs envies. C’est ainsi qu’ils prendront davantage conscience l’un de l’autre et de ce besoin réciproque d’amour et de reconnaissance, note le réalisateur. Les festivals de Dinard, Cabourg, Paris, Hambourg, Dublin et Londres ont décerné plusieurs prix et mentions spéciales au premier

Filmographie sélective : Better Than Sex (2000), Burning Man (2011), Les Voies du destin (2013)

Le Conte des sables d'or Voir pages Jeune Public

Creepy

Japon – 2016 – 2h10, de Kiyoshi Kurosawa, avec Hidetoshi Nishijima, Yuko Takeuchi, Teruyuki Kagawa...

Un enquêteur est blessé lors d'une prise d'otage par un tueur en série. Un an plus tard, il a quitté la police, est devenu professeur en criminologie, et s'installe dans une nouvelle maison avec sa femme. Le passé resurgit alors quand on lui demande conseil pour une enquête sur des disparitions. Pendant ce temps, sa femme fait connaissance de ses étranges voisins.... Même si le précédent film de Kiyoshi Kurosawa, Secretaudejeune la chambre Film Le proposé public, noire, les parents restant juges.

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Departure

Grande Bretagne/France – 2015 – 1h49, de Andrew Steggall, avec Juliet Stevenson, Alex Lawther, Phénix Brossard…

long métrage de A.Steggall. Sources : dossier de presse.

Drôles d’oiseaux

France – 2017 – 1h10, de Elise Girard, avec Lolita Chammah, Jean Sorel, Virginie Ledoyen, Pascal Cervo…

Belle et pleine de doutes, la jeune provinciale Mavie cherche sa voie. Arrivant à Paris et installée chez une amie, elle rencontre au cours de ses démarches Georges, libraire dans le fameux Quartier latin depuis quarante ans. Ce grand solitaire, qui semble se cacher dans sa boutique où, étrangement, personne ne vient, l’intrigue, la fascine même. Aussi improbable qu’inattendue, une drôle d’histoire va alors définitivement transformer le destin de ces deux oiseaux. Après un documentaire – Roger Diamantis ou la vraie vie (2005) – puis un premier long-métrage – Belleville Tokyo (2011) – Elise Girard nous propose avec Drôles d’oiseaux sa deuxième fiction dont elle est à la fois réalisatrice et scénariste, servie à nouveau par une belle distribution.

D

Sources : dossier de presse, abusdecine.com.

E F

Entrez dans la danse Voir pages Jeune Public

Les Fantômes d'Ismaël

France – 2017 – 1h54, de Arnaud Desplechin, avec Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Mathieu Amalric, Louis Garrel...

Ismaël est cinéaste et sur le point de tourner un nouveau film sur son frère Ivan, un diplomate atypique. Mais sa vie est chamboulée par la réapparition, vingt ans après, d'une femme aimée et mystérieusement disparue... Après l'intimiste et très réussi Trois souvenirs de ma jeunesse, Les Fantômes

d'Ismaël signe le retour du très grand Arnaud Desplechin pour un film ambitieux, à la distribution prestigieuse, qui aborde même, paraît-il, les frontières du fantastique. On y retrouve le fidèle Mathieu Amalric, entouré de Marion Cotillard (déjà dans un petit rôle de Comment je me suis disputé) et les nouveaux venus chez le cinéaste : Charlotte Gainsbourg et Louis Garrel. Présenté en ouverture du dernier Festival de Cannes, les premiers échos critiques sont particulièrement enthousiastes et parlent d'un très grand cru. Sources : Dossier de presse

La Fontaine fait son cinéma Frankenstein Junior

VO

Voir pages Jeune Public

Les Gardiens de la Galaxie 2 USA – 2016 – 2h15, de James Gunn, avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Vin Diesel…

G

Depuis qu'il s'est emparé de l'Orbe, Peter Quill/Star-Lord, (Terrien par sa mère et alien par son père) est poursuivi par la haine de Ronan l'Accusateur qui a besoin de ce mystérieux globe aux pouvoirs redoutables pour devenir maître de l'univers. Dans sa fuite éperdue aux confins du cosmos, notre (super) héros s'est adjoint une bande hétéroclite constituée de Rocket Raccoon, un raton laveur expert en armes lourdes, Gamora, une guerrière invincible, Groot, un colosse végétal et Drax le destructeur, insensible à la douleur et ayant de bonnes raisons de se venger de Ronan…

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Les critiques qui, en 2014, avaient particulièrement goûté les aventures mouvementées de cette bande de pieds-nickelés de l'espace, s'accordent pour louer ce nouvel opus : plus drôle, plus spectaculaire, mais aussi plus émouvant, voire mélancolique, et une profondeur (que n'augure pas immédiatement la légèreté revendiquée) qui le fait sortir du lot des autres produits de la franchise Marvel !

cadavre à enterrer, prometteur de jours qui ne chanteront pas que des requiems pour lui... mais las... Lorsque le sort semble se retourner contre vous, il n'y a plus grand chose à faire, surtout si vous n'arrivez même pas à trouver le cimetière où l'enterrement doit avoir lieu... Comédie macabre avec retournements de situation et au moins deux grands acteurs... que demander de plus ?

Sources : dossier de presse, commeaucinema.com, oblikon.net

Sources : imdb.com

Get Out

Le Grand méchant renard

USA – 2017 – 1h43, de Jordan Peele, avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener..

Samedi

.

Chris et Rose s'aiment, ne sont pas encore mariés et s'en vont un beau weekend visiter la famille de la jeune femme. Il faut ici préciser que Chris est noir et Rose est blanche... Très vite on sent que les choses ne seront pas faciles sans pour autant savoir pourquoi... et puis une séance d'hypnothérapie (la mère de Rose, hypnothérapeute, se propose de libérer Chris du tabac) va faire ressortir tout plein de choses bien vilaines et le weekend va mal tourner... très mal... Entre thriller et horreur, Get Out va aussi gratter là où la société américaine a souvent très mal... Sources: dossier de presse

Grand froid

France – 2016 – 1h26 de Gérard Pautonnier, avec Jean-Pierre Bacri, Olivier Gourmet, Arthur Dupont...

Perdue dans la neige, une petite ville très quelconque abrite une entreprise de pompes funèbres au bord de la faillite... Son patron, Edmond, bien entendu désespéré, se demande s'il va devoir fermer boutique lorsque survient (enfin !) un gentil

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24 juin 14h15

Le Jour d'après

Corée – 2017 – 1h32, de Hong Sang-Soo, avec Kim Min-hee , Kwon Hae-hyo...

Areum vient de se faire embaucher dans une maison d'édition pour remplacer une femme qui avait une liaison avec l'éditeur, Bongwan. Bongwan, lui, ne cesse de penser à celle qui vient de partir... Seulement voilà, Bongwan est marié et sa femme qui vient de trouver une lettre d'amour qui lui était adressée, se rend à son bureau... où elle trouve Areum, qu'elle prend bien sûr pour la maîtresse de son mari... On connaît le talent de Hong Sang-Soo (Un jour avec, un jour sans, Ha ha ha, In Another Country...) pour faire naître poésie et magie à partir de trois fois rien, et l'on peut donc s'attendre à ce que cette nouvelle oeuvre du très prolifique réalisateur coréen, sélectionnée à Cannes cette année, ne déroge pas à la règle et que ce qui, sur le papier, ressemble à un vaudeville parvienne à des sommets bien plus élevés.

Voir pages Jeune Public

Ikarie XB1 Tchécoslovaquie – 1963 – 1h26, de Jindrich Polak, avec Zden k Št pánek, Radovan Lukavský, František Smolík, Otto Lackovi...

I

Au 22e siècle, un vaisseau spatial en quête de vie extra-terrestre emporte à son bord une équipe de scientifiques ; il va croiser, entre autres, les restes d'un vaisseau du 20e siècle et une mystérieuse étoile, et l'un des membres de l'équipage va sembler devenir fou... Attention : rareté ! Film de SF, tchèque, du tout début des années 60 et pour ainsi dire jamais vu en salles en France ! On a dit que ce film aurait inspiré bien des cinéastes par la suite (les costumes rappellent Star Trek, un petit robot ressemble beaucoup à R2D2, etc...). Mais, inspiration ou pas, il faut voir ce film pour lui-même, pour tous ses côtés déconcertants...

Sources: dossier de presse.

K

Sources : imdb.com

La Jeune fille sans mains Voir pages Jeune Public

J

K.O.

France – 2017 – 1h55, de Fabrice Gobert, avec Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmai, Clotilde Hesme, Zita Hanrot...

On se souvient du très réussi Simon Werner a disparu ; depuis ce beau premier long-métrage, Fabrice Gobert a œuvré à la réussite de la série Les Revenants. K.O. signe donc son retour au cinéma. Et il semble que l'on retrouve ici, comme dans ses précédentes œuvres, ce ton si particulier qui transporte la réalité vers une certaine forme d'étrangeté. Le film se concentre sur la personnalité

complexe d'Antoine Leconte, qui se retrouve dans le coma au terme d'une journée très difficile. Mais à son réveil plus rien n'est comme avant, s'agirait-il d'un complot ? À moins que ce ne soit un cauchemar.... Soutenu par une distribution hors-pair, de l'excellent Laurent Lafitte à la trop rare Chiara Mastroianni en passant par Pio Marmai (déjà présent ce mois-ci dans Ce qui nous lie le nouveau film de Cédric Klapisch), K.O., promet beaucoup. Sources : Dossier de presse

Lou Andreas-Salomé

Allemagne – 2016 – 1h53, de Cordula Kablitz-Post, avec Katharina Lorenz, Nicole Heesters, Alexander Scheer…

L

Elle aura été romancière, essayiste, psychanalyste, côtoyé trois des plus grands esprits de son temps : Nietzsche, Rilke et Freud. Elle aura inspiré aux deux premiers un amour fou qui imprégnera leur œuvre respective et deviendra la disciple et amie du troisième : à soixante et onze ans, consciente de la menace nazie, Lou Andreas-Salomé décide de se pencher sur son passé et de raconter ses rencontres et ses combats de femme libre, convaincue que le sexe, donc le mariage, plaçait les femmes dans un rôle subordonné… Si cette grande curieuse des êtres et des lieux a été le sujet de nombreuses biographies, elle n'avait, curieusement, jusqu'alors fait l'objet d'aucun film : c'est désormais chose faite avec ce premier long-métrage récompensé au Festival d'Emden. Sources : dossier de presse, bodegafilms.com, senscritique.com

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Nos patriotes

France – 2016 – 1h47, de Gabriel Le Bomin, avec Marc Zinga, Grégory Gadebois, Alexandra Lamy…

22 juin 1940, si l'armistice est signé, le combat n'est pas fini. Addi Bâ, un jeune tirailleur sénégalais, s'évade et trouve refuge dans les Vosges. Grâce à l'aide de certains villageois, il obtient de faux papiers et entre en contact avec ceux qui, comme lui, ont décidé de lutter contre l'occupant. Membre fondateur du premier maquis de la région, il enchaîne les actions de résistance et est donc activement recherché par les Allemands qui le désignent comme le Terroriste noir… La filmographie de Gabriel Le Bomin, qu'elle concerne les documentaires ou les fictions, est hantée par la question de la guerre et de ses conséquences sur les hommes, comme les troubles des traumatisés psychiques de la guerre 14-18, dans son excellent premier long-métrage, Les Fragments d'Antonin (malheureusement peu vu par le public). Cette fois, il a voulu rendre hommage à cette figure majeure de la Résistance : Addi Bâ, torturé puis fusillé, sans avoir parlé, à 26 ans, en 1943. Il sera décoré pour son courage, en… 2003 ! Sources : dossier de presse, estrepublicain.fr, vosgesmatin.fr

Nothingwood

France/Afghanistan – 2016 – 1h25, documentaire de Sonia Kronlund, avec Salim Shaheen.

Salim Shaheen, l'acteur-réalisateur-producteur le plus populaire et prolifique d’Afghanistan, va projeter quelques-uns de ses 110 films à une centaine de kilomètres de Kaboul tout en s’apprêtant à y tourner le 111e ! Ce voyage, où il entraîne

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avec lui sa bande de comédiens, aussi excentriques qu’incontrôlables, est l'occasion de faire la connaissance de cet amoureux du cinéma, qui réalise des films de série Z dans un pays en guerre. Nothingwood livre le récit d’une vie passée à accomplir un rêve d’enfant. Sonia Kronlund, productrice de l’émission Les Pieds sur Terre sur France Culture, a tourné plusieurs films et documentaires sonores pour Arte et France Culture. Scénariste et réalisatrice, elle est passionnée par l’Iran et l’Afghanistan, où elle voyage depuis une quinzaine d’années. Nothingwood, son premier long métrage comme réalisatrice, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2017.

Psiconautas Espagne – 2016 – 1h15 + CM 15’ Decorado, de Pedro Rivero et Alberto Vazquez

Sur une île éloignée de tout et ravagée par une catastrophe écologique, des adolescents opprimés décident de s'évader. Parmi eux l'étrange Birdboy au lourd passé et la téméraire Dinky s'organisent... De prime abord, tout a l'air tellement mignon, personnages animaliers, objets qui parlent, tons pastel, mais ne nous fions pas aux apparences car très vite on s'aperçoit que l'on n'est pas du tout devant un film d'animation destiné au jeune public. Car c'est une grande noirceur qui domine ici, quelque part entre l'univers cruel des contes traditionnels et Sa majesté des mouches. Psiconautas décrit un monde qui croule sous le poids de la morale (familiale, religieuse ou autre) et aborde de plus des thèmes comme ceux de l'écologie ou de la violence tout à fait sérieusement. Simple, directe et très évocatrice, cette belle découverte est aussi un film formellement superbe qui s'éloigne avec bonheur des terrains connus. JF

Source : dossier de presse

du siècle Procès Le presse USA / GB – 2017 – 1h50, de Mick Jackson, avec Rachel Weisz, Tom Wilkinson, Timothy Spall…

Ce procès du siècle est celui d’une historienne reconnue, confrontée à un universitaire extrémiste qui la met au défi de prouver l’existence de la Shoah. Le combat juridique qui opposa Deborah Lipstad, spécialiste de l’Holocauste, au négationniste britannique David Irving est inspiré de faits réels : un procès au long cours qui eut lieu en 2000. Très classique dans sa narration et sa réalisation, ce film de prétoire qui tient le spectateur en haleine est non seulement efficace mais nécessaire. Sources : dossier de presse Les fiches paraphées correspondent à des films vus par les rédacteurs.

P

R

Retour à Montauk

Allemagne/France /Irlande – 2017 – 1h46, de Volker Schlöndorff, avec Stellan Skarsgard, Nina Hoss, Susanne Wolff…

Max Zorn, accompagné de sa jeune femme Clara, arrive à New York pour présenter son nouveau roman qui raconte l’échec d’une passion dans cette ville 17 ans auparavant. Presque par hasard, l’écrivain rencontre Rebecca, la femme en

question. Ils décident de passer un weekend ensemble, à Montauk, un petit village de pêcheurs au bout de Long Island… Retour à Montauk est un drame puissant sur un amour vieux de vingt ans qui remonte à la surface et qui pose la question : qu’est ce qui est vraiment important dans la vie d’une personne ? C’est le premier film contemporain réalisé par Volker Schlöndorff dans lequel il ne s’est pas centré sur l’histoire d’autres gens mais a intégré des expériences de sa propre vie. Sources : dossier de presse.

Filmographie sélective : L’Honneur perdu de Kata-

rina Blum (1975), Le Tambour (1979) Les Trois vies de Rita Vogt (2000), Ulzhan (2008), Diplomatie (2014).

Rodin

France – 2017 –2h - de Jacques Doillon, avec Vincent Lindon, Izia Higelin...

À 40 ans, en 1890, Auguste Rodin reçoit enfin sa première commande de l'État : la Porte de l'Enfer, œuvre monumentale composée de personnages dont certains ont fait sa gloire comme Le Baiser et Le Penseur. Alors qu'il partage sa vie avec Rose, il rencontre Camille Claudel qui devient son assistante la plus douée... et sa maîtresse pendant 10 ans de complicité avant la rupture... Prolifique dans les années 80 et 90, Doillon s'est fait plus discret depuis quelques années avec des films plus confidentiels comme Le Mariage à trois ou Mes séances de lutte. Pour les 100 ans de la mort de l'artiste, il revient à un cinéma plus grand public avec ce biopic. Le couple Vincent Lindon-Izia Higelin

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saura-t-il faire oublier celui, époustouflant, formé par Gérard Depardieu et Isabelle Adjani dans le film de Bruno Nyutten intitulé Camille Claudel ? « J'ai été touché au plus profond de moi par le fait que le metteur en scène allait faire un film sur un homme au travail et sur la souffrance intérieure de quelqu'un qui sait au fond de lui-même, dans les ténèbres de son inconscient, qu'il va devenir l'artiste incontournable du 20e siècle, et des siècles qui suivront, pour la scultpure universelle. » (Vincent Lindon). Les premières images du sculpteur au travail sont en tout cas troublantes... sources : dossier de presse

Filmographie sélective : Un sac de billes (75), La Fille

prodigue (81), La Fille de 15 ans (89), Le Petit criminel (90), Le Jeune Werther (93), Ponette (96), Trop peu d'amour (98)

T

Twin peaks – Fire walk with me USA – 1992 – 2h15, de David Lynch, avec Sheryl Lee, Ray Wise, Mädchen Amick...

Après la mort d'un agent du FBI, l'enquête menée dans une paisible petite ville rurale par deux de ses collègues va s'avérer particulièrement coriace, un peu comme si, en fait, l'ensemble de la communauté avait quelque chose à voir avec l'assassinat... Ambiance sombre, synopsis mystérieux oscillant entre policier, surréalisme et symbolisme obscur : Twin Peaks nous emmène en plein territoire lynchien et l'on ne peut que se réjouir de voir le film ressortir aujourd'hui sur les grands écrans. Sources : imdb.com

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LeFrance/Suisse Vénérable W. – 2017 – 1h40, documentaire de Barbet Schroeder.

Le Vénérable W. est un moine bouddhiste très influent en Birmanie, pays où 90% de la population est adepte de cette religion fondée sur un mode de vie tolérant, non-violent et pacifique. Pourtant, aller à la rencontre de ce moine, c’est se confronter au cœur d’un racisme quotidien et observer comment l’islamophobie et le discours haineux se transforment en violence et en destruction. Réalisateur aussi de fictions – Le Mystère Von Bulow (1990), Amnesia (2014) – et fasciné depuis longtemps par la pensée bouddhiste, B. Schroeder considère ce film comme l’ultime volet d’une Trilogie du mal débutée avec Général Idi Amin Dada (1974) puis L’Avocat de la terreur (2007) sur Jacques Vergès. Un même point de départ l’a guidé : « rencontrer en les faisant parler sans les juger des personnages au travers desquels le mal peut s’incarner sous différents visages et en laissant l’horreur ou la vérité s’installer d’elles-mêmes petit à petit ». Le Vénérable W. a été présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2017.

V

Visages, villages

PROCHAINEMENT : • Le Prix du succès de Teddy Lussi Modeste • 120 battements par minute de Robin Campillo • Les Proies de Sofia Coppola • Prendre le large de Gael Morel • Une femme douce de Sergei Loznitsa • Lola pater de Nadir Moknèche

• Une vie violente de Thierry de Peretti • Espèces menacées de Gilles Bourdos • Song to song de Terrence Malick • Les Hommes du feu de Pierre Jolivet • La Région sauvage de Amat Escalante • Le Caire confidentiel de Tarik Saleh

Sources : dossier de presse

19h30

Visages, villages Film du mois, voir au dos du carnet

Voyages de rêve Voir pages Jeune Public

Lundi 5 juin – 18h00 & 19h30

Husbands

de John Cassavetes USA (1970)

Carte blanche à l’atelier Super 8

18h : Bibliothèque des Studio : conférence La place de l’acteur chez John Cassavetes, par Laurence Moinereau, professeur à l’université de Poitiers.

Lundi 22 juin – 19h30

Dieu seul le sait

Heaven Knows, Mr Allison de John Huston (1956) USA Couleurs 1h45 avec Robert Mitchum, Deborah Kerr.

Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque.tours.fr

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VO

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sans paroles

VF

Tout public à partir de 10 ans

Divers pays – 2016 – 43 mn, cinq courts métrages d’animation.

Rêver, c’est voyager… Voyager, c’est rêver… De très jolies escapades imaginaires et animées. France – 2017 – 50 mn, huit courts métrages d’animation de Célia Rivière.

Allemagne – 1926 – 1h05, film d’animation de Lotte Reiniger.

Tout public à partir de 7 ans

Inspiré des Mille et Une Nuits, ce premier long métrage de l’histoire du cinéma d’animation est un véritable petit bijou plein de poésie. Dimanche 25 à 11h, ciné-concert avec une création sonore suivie d’un apéro pour tous.

Mercredi 31 après la séance de 14h15, atelier De films en livres en association avec la librairie Libr’enfant à Tours. FESTIVAL COURTS D’ÉCOLES Des classes d’écoles primaires d’Indre-et-Loire réalisent chaque année des courts métrages. Une séance publique et gratuite permet à tous de venir découvrir les films réalisés

À partir de 5 ans

Tout public à partir de 10 ans

Un conte initiatique dans lequel les enfants apprennent que l’estime et l’acceptation de soi sont les vrais remèdes pour se libérer du regard des autres. Un film réalisé en grande partie par des enfants handicapés : une belle exception ! France/Belgique – 2017 – 40 mn, courts métrages d’animation de divers réalisateurs.

Une adaptation délirante de six fables, dont certaines inspirées de La Fontaine et un charmant divertissement pour les petits.

VF France/Russie – 1992 à 2014 – 55 mn, courts métrages d’animation de divers réalisateurs.

Ces huit films mettent en scène des enfants, des personnages surnaturels et des objets magiques : de véritables contes cinématographiques !

À partir de 4 ans

À partir de 6 ans

USA – 2017 – 1h25, film d’animation en version restaurée de Don Bluth et Gary Goldman.

Tout public à partir de 5 ans

Coup de projecteur sur le partenariat avec le CCNT à partir du spectacle de danse La Belle de la Cie La Vouivre. Films en séance unique le dimanche 2 juillet et exposition dans le hall. France – 2016 – 1h16, film d’animation de Sébastien Laudenbach, avec les voix de Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm…

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Tout public à partir de 9 ans

À partir de 5 ans

Quatre enfants se réfugient dans une cabane pour lire. Soudain les images s’animent… Bienvenue dans le monde du dessin animé !

Suisse – 2015 – 45 mn, film d’animation de Frédéric et Samuel Guillaume.

USA – 1975 – 1h45, de Mel Brooks, avec Gene Wilder, Peter Boyle, Marty Feldman...

Le Dr Frankenstein, de retour sur les terres de ses ancêtres, décide de créer à son tour une créature à partir de cadavres. Mais… VO Un des films les plus drôles de Mel Brooks.

À partir de 3 ans

JEUNE PUBLIC

JEUNE PUBLIC

USA – 2017 – 2h16, de James Gunn, avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Kurt Russell, David Bautista...

Ce fascinant rêve graphique inspiré d’un conte de Grimm a obtenu le Prix du jury au Festival du film d’animation d’Annecy et a été sélectionné à Cannes.

VF

Version hautement fantaisiste de la légende sur la cadette survivante du tsar, ce conte créé par Don Bluth pour concurrencer Disney revient en copie neuve et même si rien n’est vrai, tout est super chouette ! Source : Télérama Tout public à partir de 6 ans

France – 2017 – 1h19, film d’animation de Benjamin Renner et Patrick Imbert.

Samedi 24 juin 14h15

Le Grand méchant renard est inspiré de la bande dessinée récompensée en 2015 par la Tour d’Ivoire du festival À Tours de Bulles et par le Prix Jeunesse au Festival de la BD à Angoulême en 2016. Dimanche 18 : présentation du prochain festival À Tours de Bulles suivie d’un goûter. Mercredi 21 Gaël Prioleau viendra au début de la séance de 16h pour dire l’un de ses contes…

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48 HFP : le 48 Hour Film Project

Ici… ` RETOURS Après près Notre jour viendra en 2010, Romain Gavras s’est consacré à la réalisation de clips et de pubs, mais il semblerait que l’envie et/ou les moyens de revenir au longmétrage soient revenus puisqu’un projet est annoncé par… Isabelle Adjani, elle-même fort fort rare sur les écrans. Elle précise qu’à cette occasion elle devrait travailler avec Vincent Cassel, Karim Leklou (Réparer les vivants) et Oulaya Amamra (Divines) et qualifie le film de « déjanté et barré » ! Voilà qui promet ! ` LES BIEN-AIMÉS

À ce jour Christophe Honoré a réalisé dix longs-métrages et, pour six de ceux-ci, a choisi Louis Garrel comme interprète principal. L’été 2017 devrait les voir de nouveau réunis pour le tournage de Plaire, baiser et courir vite. Ce film, en grande partie autobiographique, narrera la relation amoureuse entre un auteur de pièces de théâtre et un étudiant (a priori interprété par Vincent Lacoste) dans les années 90. Le tournage devrait s’effectuer entre Rennes et Paris. ` FOLLE À TUER C’est finalement Maïwenn (Mon roi) qui a obtenu le droit d’adapter le dernier Prix Goncourt, Chanson douce de Leïla Slimani. Elle n’était pas la seule candidate à désirer mettre en images cette histoire inspirée d’un fait divers sanglant : une jeune femme, après une sélection sévère, est engagée comme baby-sitter des deux jeunes enfants d’une famille bourgeoise. Devenue indispensable, elle poussera sa toute-puissance jusqu’à assassiner les deux enfants. Dans l’immédiat, on ne dispose pas de davantage d’informations sur ce projet. Connaissant la patte de Maïwenn, on peut supposer que le film devrait à la fois être original et plein de sensibilité !

Et ailleurs… ` DE LA CHAUVE-SOURIS À L’ÉLÉPHANT Choisi comme tête d’affiche de Beetlejuice (1988), Batman (1989) et Batman, le défi (1992), trois des cinq premiers longs métrages de Tim Burton, on aurait pu en déduire que Michael Keaton était en partance pour une longue collaboration avec le réalisateur. Pourtant celle-ci s’arrêtera là ; mais il est vrai qu’en 1990, Tim Burton choisira un certain Johnny Depp pour donner corps et âme à son Edward aux mains d’argent, et en fera l’autre lui-même que l’on sait. Dumbo (l’adaptation en prises de vues réelles du film de Disney de 1941) pourrait être le projet qui permettrait au comédien et au réalisateur de se retrouver enfin. Keaton rejoindrait donc Danny DeVito et Eva Green, d’autres habitués de l’univers burtonien, pour endosser la panoplie du cruel gérant du cirque qui exploite l’éléphanteau aux grandes oreilles. IG

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endredi 28 avril, Alex Guéry et son équipe de la société Les Films du loup blanc en co-production avec Le Petit Studio (Paris) proposaient, pour sa 4e édition, la soirée de projection et remise de prix du 48 Hour Film Project de Tours. Un partenariat de coeur entre les Loups blancs et les cinémas Studio, qui a fait une nouvelle fois salles pleines. Avec 3 projections, 37 courts métrages représentant 450 participants et un public aussi nombreux, cette soirée nous a dévoilé le nouveau lauréat qui représentera la ville de Tours à la grande finale mondiale de Filmapalooza.

« Tours était une terre de cinéma il y a quelques décennies avec le célèbre Festival de Tours, appelé également le Cannes-surLoire. Depuis 4 ans, à travers le 48HFP et le PFF, nous essayons de redonner un impact mondial à notre Touraine. Après avoir remporté ces 3 prix et 2 nominations à Hollywood en 2013, nous souhaitions plus que tout en faire profiter notre région. Jusqu’à présent nous jouons les ambassadeurs seuls dans nos mises en places d’événements, sans aucune aide quelconque, nous sommes heureux de voir débarquer chez nous des passionnés de la France entière. Nous renversons ce dicton qui dit que pour

réussir en Touraine il faut partir... avec nous, pour réussir en Touraine il faut y venir, c’est aussi simple que ça ! » Pour cette 4e édition, le grand lauréat est un tout jeune réalisateur tourangeau : Kajanthan Gugananthan (23 ans). Avec son équipe, ils ont tiré au sort le thème imposé : horreur. 48 heures plus tard ils rendaient leur court métrage intitulé Souffle. Une belle victoire pour les organisateurs qui se félicitent de voir cet amateur rendre son film et remporter ce Grand prix. Le 48HFP c’est justement ça pour Alex Guéry, permettre à chacun de se révéler en 48h seulement. « Ce festival n’est pas un concours mais bien un défi avec un esprit général sympathique. » Un large public de 16 à 80 ans était donc présent, réuni autour d’une passion commune pour le court métrage. Un événement annuel devenu incontournable qui ne cesse de grandir pour le plus grand bonheur des passionnés du court métrage. Rendez-vous l’an prochain en avril pour la prochaine édition....

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À propos de 11 minutes

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Violaine Maryam Bellet aux Studio © Dominique Plumecocq

epuis un an, l’association PSV propose tous les deux mois et le dimanche matin des projections de films africains. Pour sa sixième séance, deux films franco-marocains étaient à l’affiche : Hyménée, un court-métrage de Violaine Maryam Bellet, et Le Veau d’or de Hassan Lezoudi. La réalisatrice était parmi nous pour présenter son film (Poulain d’or au festival panafricain de Ouagadougou). Un film passionnant, avec une remarquable photographie, qui permet de vivre de l’intérieur une nuit de noces dans un village marocain, l’effervescence de la fête, le désir et la peur des deux jeunes époux et la pression familiale et sociale autour de la virginité de la mariée… Très heureuse de pouvoir présenter son film avant un long-métrage, la réalisatrice l’a dédié à tous les jeunes amants qui vivent l’angoisse d’une première fois « qui n’appartient pas toujours à l’intimité d’un couple mais un peu à la société quelle que soit la culture, il y a tout l’héritage des parents et la pression des copines… ». Pression vécue par l’homme et par la femme même si, dans les sociétés patriarcales, c’est la femme qui souffre le plus. Son film a été bien reçu dans le nord du Maroc, mais a déclenché une polémique dans le sud : lors d’une séance privée, des jeunes femmes franco-marocaines (vivant en France) se sont insurgées contre les clichés véhiculés par le film ; elles affirmaient que la femme marocaine était affranchie et que le mariage arrangé avait disparu. Quant aux jeunes hommes présents, ils n’aimaient pas non plus le film et ne comprenaient pas la jeune mariée qui se refuse au pré-

texte qu’elle savait pertinemment ce qui allait se passer… et qu’il n’y avait donc aucun problème ! Tourné en 2013, Le Veau d’or raconte l’histoire de Sami, un jeune Français d’origine marocaine que son père a envoyé au bled pour qu’il ne tombe pas dans la délinquance. Désespéré, il veut rentrer en France pour retrouver son Nord et… sa copine Mélanie. Il vole un veau appartenant au roi et entraîne son cousin dans un road-movie pathétique poursuivi par deux policiers du cru… Les spectateurs ont pu échanger avec le réalisateur qui a parlé de l’avantage, non pas d’être entre deux cultures (« dans le entre, il y a comme un nulle part »), mais d’avoir deux cultures : installé depuis trente-cinq ans en France, il voit « la multi-appartenance» comme une chance, à condition de la travailler car cela n’est pas sans difficultés, sans contradictions. Naturalisé Français, mais avec des aïeux berbères, il aime que ses personnages soient de cet acabit-là. Un spectateur comparant son film à La Vache et le prisonnier et au film palestinien Le Cochon de Gaza, il reconnaît l’utilisation de l’animal comme élément comique. Mais son veau appartient au roi et prend donc une dimension sacrée, qui devient religieuse. Raison pour laquelle, sans doute, son film, qui a eu une carrière normale en France, n’a été vu que dans une salle dans le nord du Maroc. Et pourtant le film avait été financé par des fonds marocains… Hassan Lezoudi travaille toujours en musique. Pendant la préparation, il écoutait le groupe Interzone, la guitare électrique de Serge Teyssot-Gay (guitariste de Noir Désir) et l’oud de Khaled Aljaramani : la guitare résonne sur les espaces marocains dans une sorte d’hommage au western spaghetti, avec des relents à la Sergio Leone. DP Retrouvez une vidéo sur le site des Studio dans la rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

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Hassan Lezouli par Skype © Dominique Plumecocq

B i m e s t r i e l d u c i n é m a a f r i c a i n d e To u r s

On connaît la célèbre théorie de l’effetpapillon, qui veut que le battement des ailes d’un papillon quelque part à un bout du monde puisse avoir des répercussions colossales de l’autre côté de la planète. 11 minutes, le dernier film de Jerzy Skolimovski, pourrait permettre de développer une théorie tout aussi entomologiste : l’effet « essaim », par lequel le rassemblement d’un certain nombre d’individus aboutit à la création d’une entité au fonctionnement autonome, entité qui dépasse largement la somme des unités qui la constituent. De quoi est-il question ici ? Prenez une bonne trentaine ou quarantaine de personnages ; faites-les se croiser en un très court laps de temps (les « 11 minutes » du titre du film). Au début, on s’attend bien sûr à un film choral où chaque histoire viendrait nourrir l’autre. Petit à petit, on s’aperçoit pourtant que ce n’est pas exactement ce à quoi nous allons être confrontés. Certes leurs pas se croisent, certes il arrive que certains d’eux interagissent, mais cela demeure toujours assez minime quant à l’économie générale de l’histoire que nous raconte ce film. Et pourtant, une vingtaine de minutes avant la fin du film, se produit un effet de concentration puisque la majorité de nos personnages se retrouvent à proximité les uns des autres et que, brusquement, tout s’accélère pour aller jusqu’à (très littéralement) une explosion finale qui nous coupe le souffle. Tout se passe donc comme si les fragments d’histoire que l’on nous raconte se comportaient comme des atomes nucléaires qui, une fois réunis en assez grande quantité, offrent ce que l’on appelle la « masse critique » nécessaire à la détonation de l’explosion (ou de la fission) nucléaire.

Une autre métaphore est toutefois peut-être plus apte à décrire ce qui se produit ici, métaphore soutenue par le dernier plan du film, qui voit se diviser presque à l’infini les écrans de contrôle vidéo de la police, chacun se fractionnant en plusieurs images et chacune de ses images se fractionnant à nouveau et à nouveau encore jusqu’à ne plus nous offrir aucune forme reconnaissable ou identifiable. On peut ici y voir comme une figuration du principe des méta-données informatiques ; ces informations sur chacun de nos actes quotidiens (quand et où nous avons utilisé une carte de crédit, passé un coup de téléphone, payé une autoroute, consulté tel site internet). Le principe commercial de ces métadonnées est en effet qu’il n’est pas nécessaire de connaître le contenu de nos courriels, de nos sms ou de nos coups de téléphone pour qu’un algorithme soit, en définitive, capable de tracer notre profil général, voire de prédire notre comportement mieux que nous ne le pouvons nous-mêmes.* Et c’est peut-être ce qui se passe ici sur les écrans de vidéo de 11 minutes : lorsque s’assemblent les diverses unités de l’essaim, en multipliant les images et les points de vue, on obtient une perspective illisible à l’oeil nu humain mais une machine correctement programmée et paramétrée « verrait » l’ensemble de ces interactions. ER

* Voir Courrier international 16 mars 2017 : Robert Mercer, la machine à gagner de Trump. On y trouve l’affirmation suivante : « Avec 150 likes sur Facebook, l’algorithme est capable de prédire le comportement d’un individu mieux que son époux. Avec 300 likes, il vous comprend mieux que vousmême ».

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Les rédacteurs ont vu :

11 minutes de Jerzy Skolimowski

« Il y a le même effet d’inutilité, dans toute exécution d’un programme, comme dans tout ce qu’on fait pour se prouver qu’on est capable de le faire : un enfant, une escalade, un exploit sexuel, un suicide » (écrivait Milan Kundera). On pourrait ajouter à sa liste : un film ! DP

joue son destin… Un montage au couteau pour nous faire vivre 11 points de vue dont celui d’un chien -, un rythme haletant jusqu’à l’épuisement pour un tempo serré, un suspense qui va crescendo jusqu’à une incroyable scène finale qui vous terrasse sur votre fauteuil. C’est parfaitement maîtrisé. SB

Ce sont les pions d’une partie d’échecs jouée d’avance que l’on contemple ici. Techniquement virtuose, certainement, mais froid et bien vain. Tout ça pour un banal accident vu comme un fait divers dans lequel on ne s’attache à rien. Le grand Skolimowski, celui de Deep end ou de Essential killing est ici aux abonnés absents. JF

Un patchwork d’images où s’entremêlent des personnages, des lieux, des situations… à n’y rien comprendre. Puis des indices s’accumulent, se répètent, filmés sous des angles différents. Le tout est accompagné d’une bande son glaçante, lancinante, dont le curseur monte et descend, provoquant chez nous de l’angoisse. La scène finale provoque une rencontre/explosion/chute/plongeon en un lieu unique. Une vision à la maîtrise exceptionnelle : des milliers d’épreuves se reproduisent à l’infini jusqu’au point final. Quel choc ! MS

Dans ce film expérience tant sur le plan sonore que visuel, Skolimowski réussit un véritable tour de force. Pendant 11 minutes, sur fond d’images vidéo subliminales passées en boucle évoquant le 11 septembre, 11 personnes se croisent sans (presque) se voir, et pourtant chacune y

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On se désintéresse un peu des motivations des personnages (pas toujours claires d’ailleurs) car le film ne se veut sur-

tout pas psychologique : toute l’attention se concentre sur le puzzle scénaristique, véritable kaléidoscope qui prend tout son sens dans un bouquet final étourdissant de maîtrise et d’efficacité. Le travail sur la bandeson, la construction des images, le montage, constitue une magistrale leçon de cinéma, avec en prime la meilleure chute dans le vide jamais filmée et… un pixel manquant. AW

11 minutes... ou 21 grammes. Ce n’est pas seulement l’unité qui fait la mesure ! Avec Skolimowski, le temps se fait lourd au point que l’on se demande si le réalisateur n’a pas brodé pendant plus d’une heure les différents récits de ses anti-héros pour son seul projet : la scène explosive finale ! Là où Iñarritu nous faisait décoller en nous désorientant avec brio, Skolimowski nous plaque froidement ! RS

Avec cet exercice de style d’une maîtrise (image, son, montage) impressionnante, J. Skolimowski nous renvoie le reflet implacable et vertigineux d’une société, la nôtre, envahie jusqu’à l’absurde par les écrans : les trajectoires et drames individuels et/ou collectifs ne correspondent plus qu’à une succession d’images parmi d’autres successions d’images, ne valant pas plus ni moins les unes que les autres. Dans ce flux ininterrompu, diluant l’information jusqu’à la rendre aseptique, le seul élément désormais remarquable est un pixel mort : effroyable ! IG

Réussir à faire en sorte que l’on identifie autant de personnages aussi rapidement relève de l’exploit. C’est peut-être là que le bât blesse pour certains : pour en arriver là, il faut en effet forcer un peu le trait, d’où l’impression que la psychologie des personnages est parfois un peu laissée au bord de la route... Et pourtant, le désarroi de certains d’entre eux a réussi à me toucher bien au-delà du pur exercice de style. ER

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Interférences L’Autre côté de l’espoir 11 minutes

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l existe peu de cinéastes que l’on reconnaisse immanquablement dès les premières images de leur film. Aki Kaurismäki est de ceux-là : un homme s’extirpe, nuitamment, d’un tas de charbon, au fond d’un bateau, et, immédiatement, on sait que l’on est dans son monde ; un visage impassible, couvert de poussière, trop las pour y inscrire des sentiments. Après un détour par Le Havre, retour dans l’Helsinki hors du temps qui est le sien. On y retrouve les ingrédients de tous ses films, de la sobriété avant toute chose, peu de mots, des plans qui durent mais sans excès, des personnages à la fois hors norme et tout à fait normaux, des chansons de blues-rock un peu poussiéreuses, chantées au coin des rues, et un temps suspendu autour d’objets, de décors, de costumes d’une autre époque, un humour lent, un monde qui lui est propre et qui doit être insupportable à celui qui n’y voit que des tics et qui ravit celui qui y voit une poésie sans effets de manche. Avec son air de ne pas y toucher, Kaurismäki lutte contre cette accélération du temps qui s’est emparée de la société et des films ; montage de plus en plus rapide, plans de plus en plus courts, numérisation du réel avec des effets spéciaux de plus en plus spectaculaires, des images sans cesse plus incroyables…

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On pourrait croire qu’un tel cinéma est clos sur lui-même, sur son monde codifié qui raconte toujours la même histoire, avec ses clowns tristes et ironiques et ses combats toujours un peu perdus d’avance. Et pourtant, depuis deux films, le réel frappe à la porte de ce petit théâtre. Sous la forme, humaine, de migrants : dans Le Havre, c’était un gamin qui arrivait clandestinement du Gabon, ici c’est Khaled, qui a fui la guerre en Syrie. Dans l’un et l’autre le besoin de fraternité prime : le garçon était recueilli par un improbable cireur de chaussures, Khaled l’est par la singulière armée du salut (au burlesque lent) dans un restaurant sans âge. Mais le monde s’est durci, le racisme est de plus en plus violent et les cœurs se sont endurcis : les autorités écoutent patiemment le long calvaire de Khaled, la guerre, sa fuite à travers l’Europe, la disparition de sa sœur, son désespoir. Pas la moindre empathie dans cette écoute bureaucratique. Une politesse froide et distante. Cruelle. Comme la décision de la justice finlandaise de rejeter sa demande d’asile car rien n’interdit un retour dans sa terre d’origine. Surgissent alors, sur l’écran d’une télévision, les images d’Alep en ruines, comme si le monde réel ne pouvait que finir par envahir le petit monde kaurismäkien…

Le titre le dit d’emblée : il s’agit d’une performance puisque tout se résume à ces 11 minutes annoncées. Et l’on retrouve, dès les premiers plans, cette volonté d’en mettre plein la vue, plein les oreilles (avec une bande-son qui prend la tête). Un travail millimétré et qui tient à être remarqué (cadrages, montage, points de vue) : 40 personnages qui se croisent et se recroisent, au cœur du quartier d’affaires de Varsovie, pendant les 660 secondes d’un propos forcément décousu, rapiécé d’incessants retours en arrière et qui doivent les mener vers la déflagration finale, un genre d’apocalypse de poche qui doit laisser (et laisse !) le spectateur à bout de souffle. Amours chiennes de Iñarritu était construit sur un accident central qui réunissait dramatiquement trois personnages mais le récit en triptyque permettait de développer chacune d’entre elle et donnait accès à trois classes sociales de Mexico. La trilogie de Lucas Belvaux Un couple épatant – Cavale – Après la vie multipliait les points de vue, ce qui permettait au spectateur de réinterpréter ce qu’il avait,

préalablement, cru comprendre, notamment parce qu’il passait de la comédie à la tragédie en passant par le polar. Le filmage en temps réel donnait au Victoria de Sebastian Schipper l’urgence d’un happening théâtral. Dans 11 minutes, le procédé reste essentiellement prétentieux et sans réel intérêt ; les scènes, caricaturales, donnent l’impression d’un théâtre de ridicules marionnettes humaines dont un metteur en scène misanthrope tire les ficelles avec une froideur glaçante. Et nul ne mérite d’échapper à l’explosion finale… Le dernier plan du drame, aérien, se révèle être la vision d’une caméra de vidéosurveillance. Une image parmi les dizaines, les centaines, les milliers d’images d’un monde saturé, étouffant sous les images, celles des téléphones portables (c’est le début du film… qui donnait envie de fuir), celles générées automatiquement par toutes les caméras qui nous regardent (l’insupportable final). Mais l’esbroufe est trop systématique pour que la dénonciation ne semble pas… de pure forme. DP

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Rencontre avec Nicolas Slihol

NicolasSilhol aux Studio

C‘est à l’occasion de la projection de Corporate, le vendredi 7 avril 2017, que nous avons rencontré le réalisateur Nicolas Silhol.

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orporate est son premier long métrage, après un court, Tous les enfants s’appellent Dominique (2008) et un moyen métrage, L’Amour propre (2010). Ciclic a aidé à l’écriture puis au financement. Avant la projection, N. Silhol a prévenu le public : Les personnages sont fictifs mais les méthodes de management sont réelles. Emilie Tesson-Hansen est une brillante responsable des ressources humaines, une tueuse. Un jour, l’un des cadres de l’entreprise qu’elle a mis sur la touche se suicide sur son lieu de travail. Quelle attitude va-t-elle adopter ? Continuer à être dévouée à son entreprise (= corporate ) ? Ou s’opposer au système? AVANT LA RÉALISATION DU FILM Un long travail d’enquête a été mené en partant d’éléments révélés chez France Télécom par les médias. Il y a eu des rencontres avec des inspecteurs du travail, avec des sociologues, (lecture du livre de Christophe Dejours, Souffrance en France) et avec des DRH dont une qui avait fait le sale boulot et qui, après avoir craqué, avait eu cette formule Ça ne passera plus par moi !

LES ORIGINES DU FILM Pour des raisons intimes : le père du réalisateur était consultant en ressources humaines et professeur en école de commerce. Les questions de management, de relations humaines en entreprise, il les a partagées avec son fils. De plus, les parents du scénariste (N. Fleureau) ont travaillé chez France Télécom. La découverte de la série de suicides en 2008/2009 chez France Telecom et cette forme de management qu’on a appelée « management par la terreur », ont interpellé les deux scénaristes. S’est posée la question de la responsabilité. Puis s’est manifestée la choquante déresponsabilisation de la part du PDG de France Telecom, qui renvoyait la responsabilité de ces drames à d’autres. Régnait autour un climat plus général de guerre économique. Comme dans toute guerre, il y a des victimes qui sont parmi les plus faibles, comme s’il y avait une fatalité de la souffrance au travail. N.Silhol et N. Fleureau se sont dit : « Derrière ce système, il y a des gens qui dirigent… et après il y a des gens qui mettent en œuvre, qui doivent faire ce sale boulot… On voulait revenir à la responsabilité individuelle. On s’est dit qu’en repassant par ceux qui vivent ça au quotidien, on peut peut-être réactiver une prise de conscience, qu’il y ait une décision, que l’on se dise : “Ça ne passera plus par moi !” Si une personne dit “ça ne passera plus par moi ! », ça peut faire bouger les choses. »

LE CHOIX DES ACTEURS Les entreprises sont plus souvent dirigées par des hommes. On voulait décrire une executive woman, une femme cadre, sexy et virile à la fois, qui fait le sale boulot. La preuve de virilité, c’est de ne pas avoir peur de faire le sale boulot avec zèle, avec perversité. Était sous-jacente l’envie d’explorer les fonctions, les rôles et les humains. En choisissant des acteurs/actrices qui ont une vraie part d’humanité, on complexifiait leur rôle, en mettant à jour une tension. L’idée, c’était d’imposer deux femmes fortes : une dans la négation, qui sait affronter, et une plus virile. Céline Sallette n’avait jamais joué ce genre de rôle. Elle est très différente en tant que femme de ce personnage ; elle a relevé le défi de construire un personnage opaque au début. On ne sait pas ce qu’elle ressent. Elle est en contrôle puis elle se libère. Emy/C.Sallette s’est coupée de ses émotions, de ses valeurs, pour avoir celles de l’entreprise. Elle a un costume, une manière de faire. L’inspectrice du travail (Violaine Fumeau) n’est pas là simplement pour enquêter mais aussi pour en tirer une certaine jouissance. Pour elle, le réalisateur voulait qu’il n’y ait pas de jugement moral. Elle a un comportement très libre. Elle n’est pas dupe du fonctionnement qu’elle découvre. Quand elle demande Expliquez moi, il y a une pointe d’ironie. Elle rappelle le droit. Il y a du jeu dans le face à face avec Emy.

LE FILM NE S’EST PAS FAIT SANS DIFFICULTÉ Il a été difficile à écrire à cause des enjeux compliqués pour qu’ils soient compris, puis pour ajouter de la fiction. Il y a eu des problèmes de financement car ce sont des questions sensibles, voir taboues. Ce n’est pas un sujet sexy pour le cinéma. Pour les décors, aucune entreprise n’a accepté de prêter son lieu. Ils ont donc été fabriqués. POUR FILMER L’OPPRESSION Beaucoup de gros plans donnent la sensation d’étouffement. Les cadrages enferment les personnages, les décors d’entreprise ne sont pas sexy. L’aménagement en open space a pour conséquence que tous les regards peuvent converger sur une même personne. Un spectateur estime que le film pourrait être d’utilité publique, pour faire ouvrir les yeux de chacun sur le sens du travail, pour que la parole se libère. Corporate est l’histoire d’une libération. Céline Sallette/Emy fait un choix fort, exemplaire. C’est un film positif. MS

UNE AVANT-PREMIÈRE AVEC DES DRH N. Silhol a eu la volonté de faire une projection pour eux. Ce système de management n’a pas cours dans toutes les entreprises. Beaucoup de DRH font très bien leur travail. DRH est une profession qui a un problème d’image. Dans le film, la DRH a un parcours positif. Le film est fait pour ouvrir un débat. Retrouvez une vidéo sur le site des Studio dans la rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

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Rencontre avec Chad Chenouga

racontent notre vie, contiennent des bilans psychologiques, renferment des secrets souvent traumatisants… Aujourd’hui on a plus tendance à dévoiler leur contenu.». Enfin, Madame Cousin, interprétée par Yolande Moreau, a été inspirée par deux directrices de foyers différents. Le jeune Chad a vécu la scène particulièrement forte de la gifle suivie d’une étreinte.

Chad Chenouga aux Studio © Nicole Joulin

Casting et travail en amont

Un film largement autobiographique

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a révélation est de taille : De toutes mes forces est fortement inspiré par la vie du réalisateur Chad Chenouga qui, comme le héros, a perdu sa mère dépressive dans des circonstances analogues à celles du film, a été placé en foyer et n’a cessé dans son adolescence de dissimuler cette réalité. Nombreux sont les personnages directement inspirés par les adolescents croisés par Chad dans ses pérégrinations : le jeune Asiatique très dur, l’étudiante qui veut faire médecine mais ne peut pas continuer faute de prise en charge financière… Les situations évoquées ont souvent été vécues, comme celle des dossiers : « À mon époque on était obnubilé par ces dossiers qui

De nombreux castings par agence et « sauvages » ont été organisés en banlieue puis dans un milieu plus parisien, plus bourgeois. La rencontre avec Khaled Alouach (interprète de Nassim) a pris du temps : pas facile de s’identifier à un jeune dandy, simulateur et arrogant. Le réalisateur a été séduit par son apparence gracile qui masque sa capacité à se faire violent. Quant à Y. Moreau, le réalisateur avait très tôt pensé à elle : il admire son côté très humain et la façon dont elle peut faire preuve à la fois d’empathie et d’autorité. S’en est suivie une période de travail de plusieurs mois avec tous ces adolescents, dont deux seulement avaient déjà eu des petits rôles. La forme choisie a été celle d’ateliers en groupes. Leurs buts étaient de s’habituer à la caméra, refouler toute appréhension, savoir apprendre un texte… Ces ateliers ont permis aux deux scénaristes d’enrichir leur projet, au niveau du langage par exemple, plus près de celui utilisé par les jeunes. Le tournage Grâce à cette longue préparation, les équipes étaient soudées, et le tournage qui a duré 7 semaines n’a laissé que peu de place à l’improvisation ; deux scènes cepen-

dant dérogent à cette règle : celle de la négociation des fringues – « plus vraie que nature » – et le long moment attendrissant où Yolande Moreau dit au revoir à ceux qui partent pour Noël. « C’était très beau, très maternant… j’ai laissé la caméra tourner ». Le rapport qui s’est établi entre ces jeunes et l’actrice au cours du tournage a été incroyable : « elle ne s’isolait pas, était toujours avec eux, leur répondait du tac au tac, savait les mettre au pas ». Il semble que ce fut une belle expérience pour tous : ils ont gardé des liens entre eux, continuent à communiquer par les réseaux sociaux. Certains tentent de devenir comédiens ; Khaled Alouach a déjà eu des propositions. Fiction et réalité Aux spectateurs étonnés d’apprendre la large part autobiographique du scénario, Chad Chenouga répond qu’il s’agit avant tout d’un film de cinéma qui dresse le portrait d’un adolescent perturbé qui, confronté à la solitude et à son sentiment de culpabilité, touche le fond. Avoir été démasqué est la honte de sa vie. Comment arriver à se reconstruire quand tout un pan de son existence est basé sur le mensonge ? À la fin, il semble s’être enfin ouvert aux autres pensionnaires du foyer, victimes comme lui de fractures douloureuses ; et cela grâce à l’éducatrice qui l’aide à s’assumer. Mais très vite la réalité reprend le pas sur la fiction. Le réalisateur évoque ses mensonges continus quand il a été placé à la DDASS, son éducateur référent qu’il voit toujours : il en profite pour dire son admiration pour ces personnes qui exercent un métier dur et mal rémunéré. Il déplore, en accord avec les professionnels présents

dans la salle, le fait qu’aujourd’hui la prise en charge s’arrête à 18 ans, privant ainsi les adolescents de la possibilité d’être aidés pour poursuivre des études, de continuer à bénéficier d’un accompagnement. La distribution de De toutes mes forces travaille avec la DDASS pour que le film soit vu par les professionnels. Il doit permettre d’ouvrir un débat sur la prise en charge de ces jeunes, la pauvreté intellectuelle et culturelle dans laquelle ils vivent, la nécessité d’œuvrer par tous les moyens pour faire bouger les choses. Le cursus de Chad Chenouga serait impossible aujourd’hui : des études d’économie, Sciences Po – qu’il a arrêté car « je ne me sentais pas à ma place » puis l’inscription au cours Florent financée grâce à l’obtention d’un concours. La suite - passer de l’autre côté, raconter des choses qui peuvent faire écho - s’est faite logiquement : « ce que j’ai vécu a sans doute provoqué le fait que je devienne acteur, puis réalisateur ». Beau parcours largement salué par une salle enthousiaste, conquise et par le film et par son auteur… SB

Retrouvez une vidéo sur le site des Studio dans la rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

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Interférences Fiore Fantastic Birthday

Fiore

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omment parler de l’adolescence sans tomber dans la caricature, la démagogie anti-adultes, l’hystérie, le romanesque rose bonbon ? Deux films récents tentent d’aborder avec honnêteté cette période si troublée : Fiore de Claudio Giovannesi et Fantastic Birthday de Rosemary Myers, deux films aux antipodes l’un de l’autre, pas seulement géographiquement (Italie, Australie) mais également par leurs approches radicalement différentes. La Greta de Fantastic Birthday est une jeune Australienne fraîchement débarquée dans un nouveau quartier et une nouvelle école, mal dans sa peau, godiche, apeurée, affublée de parents bien intentionnés mais terriblement lourdauds et possessifs (son père la borde tous les soirs dans son lit, sanglée à ne plus pouvoir bouger). Mais voici que pour son anniversaire ils ont décidé, pour la faire sortir de sa coquille, de lui organiser une méga-fête avec ses nouveaux camarades, qu’elle ne connaît même pas.

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Pauvre Greta qui n’aspire qu’à une chose : qu’on lui foute la paix ! Bonne pâte, elle finit pourtant par accepter. Mais le monde réel est trop dur, trop inquiétant, surtout avec cette horrible fête à venir. Aussi se réfugiet-elle dans un univers onirique où elle pourra affronter toutes ses peurs : « l’enfant transforme en fantasmes le contenu de son inconscient, ce qui lui permet de mieux lui faire face », écrit Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées, dont le film apparaît comme une illustration. Fantastic Birthday n’en est pas pour autant un pensum didactique, bien au contraire : c’est un film plein de fantaisie et d’humour, aussi farfelu que le jour même fixé pour la fête — un 31 février —, imprévisible dans son scénario, hyper-inventif dans sa mise en scène. Et voilà notre Greta qui, nouvelle Alice au Pays des Merveilles, court à perdre haleine à travers la forêt obscure et touffue des contes, ce creuset de toutes les peurs enfantines, poursuivie par des créatures

fantasmagoriques menaçantes, finalement sauvée par une sorte d’ange-gardien rassurant et protecteur. On ne sera évidemment pas étonné de reconnaître dans ces créatures les avatars hallucinés du père (hideux, désespérément vulgaire), de la mère (glaciale, castratrice), des condisciples de Greta, étranges et cruelles triplées métamorphosées en louves monstrueuses, mais aussi de son ange gardien, tout droit sorti d’une photo envoyée à Greta par sa correspondante prénommée elle aussi — ce n’est évidemment pas un hasard — Greta. Car tout ici est dédoublement : entre monde réel et monde onirique, êtres de chair et projections mentales, angoisses vécues et terreurs fantasmées. Au terme de cette folle nuit de fête et de cauchemar Greta aura grandi, surmonté sa peur de la vie et du monde des adultes, déchiré le cocon rassurant de l’enfance, découvert le rire et la danse, assumé le regard masculin et l’attirance pour l’autre sexe. Elle peut enfin se sentir libre, être elle-même.

mais une discipline sévère avec ses contraintes et ses interdits ; pas de camarades bizarres mais des codétenues à la fois dures et fragiles, avec lesquelles les relations oscillent entre affectivité et rapport de forces. Bien qu’ayant le même âge que Greta, Daphne est déjà beaucoup plus adulte, violente elle-même dans un monde qui ne lui a pas fait de cadeau, et on la sent pourtant tout aussi démunie et vulnérable, pure et innocente à sa manière. Sa seule échappatoire ne peut plus être le monde magique des contes, la fuite dans l’imaginaire. Devenue adulte trop vite, trop mal, Daphne ne peut rêver que d’évasion bien réelle hors des murs de la prison, de liberté, d’amour. Fiore réussit le tour de force d’être à la fois un film très réaliste, très crédible, et en même temps d’un romantisme subtil et touchant qui peut faire penser aux Quatre cents coups de François Truffaut ou à La Petite voleuse de Claude Miller.

Chez Daphne, l’héroïne de Fiore, nul dédoublement entre rêve et réalité. Son univers est plat, immédiatement et désespérément intelligible. Là où Greta était prisonnière de ses peurs, coincée dans son enfance maussade, Daphne, elle, est enfermée entre les quatre murs austères d’une prison romaine pour jeunes délinquants. Pas de créatures oniriques surgies de son inconscient mais des surveillantes de chair et d’os, strictes, impérieuses sans jamais cependant être caricaturales ; pas de parents étouffants

Greta et Daphne : deux jeunes filles qui finissent, après bien des épreuves et dans des contextes très différents, par devenir elles-mêmes, conquérir leur liberté et leur droit à l’amour. Fiore et Fantastic Birthday : deux très jolis films, originaux malgré un sujet largement rebattu, intelligents, d’une grande justesse. « J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » (Paul Nizan, Aden Arabie). Daphne et Greta n’ont que quinze ans mais cette phrase est faite pour elles. AW

Fantastic Birthday Les CARNETS du STUDIO n°357 – Juin 2017 –

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À propos de Adieu Mandalay

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e titre français, Adieu Mandalay, dit exactement le contraire du titre anglais, The Road to Mandalay et, pour une fois, la traduction semble plus pertinente que l’original : Liangqin, la protagoniste principale, quitte définitivement la ville birmane pour émigrer en Thaïlande, plus précisément à Bangkok, en attendant d’atteindre son objectif ultime, Taiwan. Les choses pourtant ne sont pas si simples et le titre anglais est, à bien y réfléchir, plus subtil, plus profond : Liangqin se déplace énormément (en canot, moto, camionnette, pousse-pousse motorisé, bus, scooter…) mais n’arrive finalement nulle part, sinon à sa propre mort infligée par Guo, son amoureux originaire lui aussi de Mandalay. Liangqin est rattrapée par ce qu’elle fuit.

Une image illustre parfaitement cet apparent paradoxe : au début de sa migration la caméra filme le pare-brise du 4X4 qui la transporte, elle et d’autres candidats à l’émigration, et l’image montre en même temps, dans le rétroviseur, le pays qu’elle laisse derrière elle. Cette image est réellement symbolique car beaucoup plus tard, à l’approche de la fin du film, dans un autre de ses innombrables déplacements, on revoit la route et le paysage mais ils sont cette fois envahis par un épais brouillard. Là aussi la métaphore est claire : le destin de la jeune femme se brouille, devient incertain, menacé.

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Il y a en réalité deux films dans Adieu Mandalay, toute la difficulté étant d’éviter l’éparpillement et l’incohérence : c’est d’abord un récit documentaire cherchant à serrer au plus près le parcours d’une candidate à l’émigration aux prises avec la rapacité de passeurs malhonnêtes, la corruption généralisée, les humiliations, les rackets, la déshumanisation : dès son arrivée dans l’usine où Guo finit par la faire entrer elle est débaptisée pour n’être plus désormais que « matricule 369 ». Et puis il y a un deuxième film, romanesque et dramatique celui-là : un homme amoureux d’une femme qui ne veut pas de cet amour. Lui de plus en plus épris et elle, dans une gradation absolument parallèle, de plus en plus insaisissable, distante, presque hostile, obsédée par un objectif unique : trouver des papiers, du travail, la liberté.

Au bout d’un long chemin d’humiliations, de faux espoirs, de tromperies, Liangqin obtient enfin le précieux sésame tant attendu qui va la sortir de la clandestinité et lui ouvrir les portes de la liberté : c’est la meilleure des choses qui pouvaient lui arriver ! Mais c’est en même temps la pire des nouvelles… En accédant au bonheur elle signe son arrêt de mort. Guo sait qu’à ce moment-là il l’a perdue. Il la poignarde et se tranche la gorge au pied de son cadavre. En voyant le sang jaillir de l’artère jugulaire une spectatrice derrière moi soupira : « C’est trop, là c’est trop… ». Non, ce n’est pas trop : une tragédie n’est pas une dispute de salon, c’est la mort, le sang, l’horreur, et ce n’est pas beau à voir. Car, n’en doutons pas, Adieu Mandalay est une véritable tragédie, pure comme une tragédie grecque : « Les forces qui s’affrontent sont également légitimes, également armées en raison […], chaque force est en même temps bonne et mauvaise » * : Liangqin a raison de vouloir conquérir liberté et dignité, Guo a raison de vouloir épouser la femme qu’il

aime. Tous deux ont raison mais en même temps ils font le malheur de l’autre. La catastrophe devient inévitable car chacun « veut faire triompher un droit qu’il croit être le seul à avoir » (ibid). Les deux forces sont inconciliables, l’impasse est totale, sans issue. La « machine infernale » — pour reprendre le titre d’une tragédie de Cocteau — ne peut qu’exploser. Ce qu’il y a de remarquable dans ce film, c’est que les deux niveaux de lecture, documentaire et romanesque, se marient parfaitement en fondant dans une même histoire la tragédie des migrants clandestins et la tragédie du couple impossible. Il s’agit là d’une osmose difficile à réussir et qui interroge : qu’en serait-il si elle avait été ratée ? De belles intentions humanistes suffisentelles à faire un bon film ? A contrario un film à l’idéologie douteuse est-il nécessairement un mauvais film ? Ramassage des copies dans une heure. AW * Albert Camus, Sur l’avenir de la tragédie, conférence prononcée à Athènes en 1955

Cette obsession des papiers, même faux, même sous forme d’un simple permis de séjour provisoire, devient peu à peu le nœud central de la double intrigue, l’enjeu essentiel à la fois du rêve d’insertion et le coin qui va s’enfoncer entre les deux jeunes gens, les éloigner toujours plus, conduire à la catastrophe finale. Guo répète à l’envi à Liangqin qu’elle n’a pas besoin de papiers pour travailler avec lui à l’usine, qui plus est pour un bon salaire. Elle reste sourde à ses arguments, l’usine n’est pas pour elle un aboutissement, juste une étape. L’offre de mariage de Guo tombe dans un silence glacé.

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À propos de Aurore

Vos critiques SAGE FEMME de Martin Provost

A

urore est un film aux mérites multiples.

D’abord il est drôle. Très drôle même. Ensuite il applique son humour à des sujets rarement traités et, a priori, peu susceptibles de susciter l’hilarité : ménopause, bouffées de chaleur, solitude, chômage et grand-maternité ni attendue ni souhaitée, ni même accueillie avec joie (honte à la femme qui ne saute pas de bonheur au plafond en apprenant qu’elle va être grand-mère...). Bref, un film qui va gratter dans des endroits où le cinéma se garde généralement bien d’aller mettre sa caméra. Rien que ça, déjà, c’est jubilatoire. Mais, dans la galerie de personnages souvent assez hauts en couleurs qui traversent Aurore, il en est un qui a retenu mon attention... La nouveau patron du bar-restaurant où travaille Aurore/Agnès Jaoui est cooool... pas encore bien vieux, cheveux longs, barbiche, on pourrait croire que Le Droit à la paresse est son livre de chevet. Or, bien entendu, notre homme est tout le contraire de cela. Il dirige son équipe de serveuses d’une main de fer (mais toujours avec le sourire, cool-attitude oblige) ; il décide même (parce que c’est plus cool, plus vendeur) de rebaptiser chacune d’elles d’un prénom plus sexy ou glamour (à ses yeux, tout au moins). Il a pour cela un argument qu’il juge imparable : « tu sais, c’est comme ça qu’ils font aussi au Lido, les filles portent des pseudos ». Aurore devient ainsi « Samantha » puis, très vite, « Sam ». Mais elle ne bosse pas au Lido, elle tire des bières avec d’autres filles de La Rochelle... Jusque là, Aurore serre les dents, s’étonne, mais ne pipe mot et ne proteste pas plus. Jusqu’au jour où son patron décide, sans

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aucune raison apparente, de changer l’emplacement des bouteilles d’eau. Aurore lui fait remarquer que le précédent emplacement était parfaitement fonctionnel et qu’elle ne voit pas du tout pourquoi il faudrait changer un système qui marche, alors que le nouveau va se montrer moins commode. Là, notre patron new-look montre son vrai visage ; et d’expliquer, en gros, que peu importent les raisons de son choix (« il faut savoir s’adapter ! »), ce qui le gêne c’est qu’Aurore soit si peu prête à s’adapter, à suivre le mouvement (le « move », comme dit ce blaireau) et que c’est vraiment désolant de voir quelqu’un d’aussi réfractaire au changement... Et là, sans avoir l’air d’y toucher, Aurore nous montre l’un des travers les plus sournois de notre société où tout va vite, où les rapports de classe n’existe(raie)nt plus : il est possible d’exploiter son prochain, de le déshumaniser (en le privant de son identité), de l’humilier, sans être une horrible caricature de patron du CAC40 à chapeau hautde-forme et probablement même sans avoir la moindre conscience de ce que l’on fait tant, justement, la conscience qu’un « être social est déterminé par ses conditions d’existence matérielles. » Et malheur à celui qui se fie aux apparences ! ER

Un bon film avec des interprétations remarquables. Deux femmes que tout oppose, Claire qui voue sa vie aux autres, sérieuse, prudente, et Béatrice, fantasque et égoïste, vont progressivement se rapprocher. L’une a beaucoup vécu mais doit partir, l’autre n’a pas pu vivre mais va revenir à la vie. Chacune vit sa solitude de manière différente, mais chacune est marquée par un vide affectif et elles sont liées par un lien vital. Des personnages attachants. Martin Provost filme la vie, le quotidien dans une mise en scène sobre. Les échappatoires bucoliques révèlent des scènes émouvantes et apaisantes. Après Séraphine ou Violette, un nouvel hommage à des femmes éprises de liberté. CP 11 MINUTES de Jerzy Skolimowski Quelle déception ! Je m’attendais à un film foisonnant et passionnant avec des points de vue différents et une belle construction énigmatique. Hélas, ce film mélange effectivement les points de vue, c’est un puzzle compliqué avec de nombreuses pièces qui s’emboîtent petit à petit, mais je me suis perdu et ennuyé en avançant dans l’histoire. C’est une réalisation conceptuelle et artificielle, je n’ai pas du tout réussi à m’intéresser à ces personnages sans profondeur. Le réalisateur, Skolimowski, s’est tellement concentré sur son concept, l’assemblage des pièces du puzzle pour faire du sens, et sur l’entretien du mystère, qu’il a fini par ennuyer le pauvre spectateur que je suis.

L’explosion finale n’a pas suffi pour me convaincre et racheter ce film clinquant et superficiel. JC DJANGO de Etienne Comar On passe progressivement de l’étonnante insouciance de Django et des siens à l’angoisse au fur et à mesure que le piège se referme sur eux et qu’ils deviennent les otages des occupants nazis. Et la musique, elle-même, finira par devenir grave à son tour avec ce requiem pour les frères tziganes disparus dans les camps. Lorsque la salle se ralluma, les applaudissements jaillirent, peut-être parce que ce film fait écho aux inquiétudes de la période que nous connaissons aujourd’hui. Il incite également à réfléchir, de manière plus générale, au statut de l’artiste face au pouvoir, qu’il soit politique ou économique. HR CORPORATE de Nicolas Silhol Film intéressant d’un point de vue sociologique : une observation et une mise en scène d’une situation vouée à se détériorer au fil du film de façon quasi scabreuse, qui permet d’y montrer le management sauvage ou tout simplement le milieu salarial et ses affres. D’une grande violence, parfois difficile à supporter à certains moments mais, on ne peut le nier, d’un réalisme sans fioriture aucune. Une expérience de cinéma réaliste et social qui est importante si on est intéressé par ces questions de notion de « travail », de risques au travail, etc. DI Rubrique réalisée par RS Les CARNETS du STUDIO n°357 – Juin 2017 –

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