Carnets Septembre 2017

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SEMAINE

4–

du 20 au 26 septembre

1h35’

vendredi

19h45

AVANT PREMIÈRE

LA BELLE ET LA MEUTE

de Kaouther Ben Hania Rencontre avec la réalisatrive

14h00 2h00’ SAUF

mercredi

mer-sam-dim 14h15 MR CHAT ET LES SHAMMIES mer-sam-dim

16h15

de Edmunds Jansons

de Charlie Ahearn 20e Rencontres de Danses Urbaines

À suivre. 1h12’ VO + court métrage 22’ 1h38’

THE FITS

de Anna Rose Holmer 20e Rencontres de Danses Urbaines

BARBARA

21h30

de Mathieu Amalric

À suivre.

36’ VF

POLICHINELLE

ET LES CONTES MERVEILLEUX 14h15 1h43’ de Giulio Gianini et Emanuele Luzzati SAUF NOS ANNÉES Conte et film le mercredi samedi FOLLES 17h00 34’ sans paroles de André Téchiné À suivre. 19h00 À LA DÉCOUVERTE 1h42’ DU MONDE 14h00 de divers réalisateurs GAUGUIN 17h45

14h00 19h00

1h40’

de Edouard Deluc

19h45

de Carine Tardieu

2h08’

FAUTE D’AMOUR

14h30 1h47’ 19h45 LE REDOUTABLE SAUF vendredi de Michel Hazanavicius À suivre. 14h30 1h18’ dim

mer-sam-dim

16h00 19h30

KISS & CRY

de Lila Pinell et Chloé Mahieu

À suivre.

À suivre.

1h40’

GOOD TIME

de Andrei Zvyagintsev

À suivre.

SAUF

OTEZ MOI D’UN DOUTE

À suivre.

14h00 19h00

dimanche

17h45 mercredi samedi

17h15 mercredi samedi

GABRIEL ET LA MONTAGNE

17h30 21h45

14h00 120 BATTEMENTS 17h00 PAR MINUTE de Robin Campillo 21h00 14h30 17h45 19h45

1h31’

LES PROIES de Sofia Coppola

de Hubert Charuel

1h28’

CHERCHEZ LA FEMME

1h48’

de Sou Abadi

PATTI CAKE$

de Robin Campillo

Cases orangées : programmation Jeune Public : voir pages 34 et 35

SAUF

lundi mardi 17h15 SAUF

lundi mardi 17h00 19h45 21h30 lundi mardi 17h15 19h15

2h22

de Geremy Jasper

UNE FEMME DOUCE

21h00

1h32’

LE PRIX DU SUCCÈS de Teddy Lussi-modeste

1h50’

BUENA VISTA SOCIAL CLUB : ADIOS 21h30 de Lucy Walker

de Luc Besson

2h20’

14h15

de Sergei Loznitsa

120 BATTEMENTS 21h00 PAR MINUTE

VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES

de David Alaux

PETIT PAYSAN

14h15 17h15 19h30

lundi mardi 14h15

2h12’

LES AS DE LA JUNGLE

1h30’

21h15

À suivre.

de Benjamin Renner

1h37’

14h30 17h30 19h15

de Joshua et Ben Safdie

LE GRAND MÉCHANT RENARD

de Fellipe Barbosa

2h20’

16h15 17h00 21h45

2017

1h19’

2h10’

16h00

Le film imprévu : www.studiocine.com www.studiocine.com

du 30 août au 5 septembre

1–

dimanche

WILD STYLE

A CIAMBRA

SEMAINE

34’ VF

1h22’ VF

de Jonas Carpignano

19h15

2017

21h45

1h33’

LES HOMMES DU FEU de Pierre Jolivet

1h48’

LOVE HUNTERS

21h30

de Ben Young

Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – www.studiocine.com


SEMAINE

2–

du 6 au 12 septembre

14h00 1h30’

55’ sans paroles

jeu-ven lun-mar

UNE FAMILLE SYRIENNE

17h30 19h30

CARS 3

de Carine Tardieu

de Brian Fee

1h48’

de Hubert Charuel

PATTI CAKE$

19h15 1h38’

14h15 17h45 19h45 14h30 1h32’

BARBARA

mercredi samedi dimanche 17h30

1h30’

PETIT PAYSAN

de Geremy Jasper

21h30

1h49’ VF

OTEZ MOI D’UN DOUTE

samedi

dimanche

mer-sam dimanche 14h15 mer-sam dimanche 16h15

mercredi À LA DÉCOUVERTE samedi dimanche DU MONDE 16h15 de divers réalisateurs

1h40’

SAUF

SAUF

de Max Linder

SEMAINE

34’ sans paroles

14h15 SAUF mercredi 120 BATTEMENTS PAR MINUTE 19h00 de Robin Campillo 21h00

14h30

L’ÉTROIT MOUSQUETAIRE

de Philippe Van Leeuw

2h20’

14h00 17h00 19h00 21h45

2017

17h15 21h30

2h10’

17h00 GABRIEL ET LA MONTAGNE 21h15 SAUF de Fellipe Barbosa jeudi

1h31’

LES PROIES

de Mathieu Amalric

de Sofia Coppola

17h00 21h45

3–

du 13 au 19 septembre

2h15’ VF

1h16’ VF

19h15 samedi de

36’ VF

POLICHINELLE

9h30

ET LES CONTES MERVEILLEUX

à

de Giulio Gianini et Emanuele Luzzati

12h00

14h00 1h43’ NOS ANNÉES 17h15 FOLLES 19h15 de André Téchiné 21h15 14h30 1h40’ OTEZ MOI 17h15 D’UN DOUTE 21h30 de Carine Tardieu 14h30 1h47’ 17h45 LE REDOUTABLE de Michel Hazanavicius 19h45 14h00 19h30

de Teddy Lussi-modeste

www.studiocine.com

de Bruno Dumont

jeudi

Cases orangées : programmation Jeune Public : voir pages 34 et 35

19h15

14h15

mer-sam 14h15 mer-sam dimanche 16h15

mercredi À LA DÉCOUVERTE samedi dimanche DU MONDE de divers réalisateurs 16h15 55’ sans paroles mercredi samedi L’ÉTROIT dimanche MOUSQUETAIRE 17h30 de Max Linder 34’ sans paroles

jeu-ven lun-mar 120 BATTEMENTS

2h20’

PAR MINUTE de Robin Campillo

1h48’

1h38’

17h00 21h15

21h30

BARBARA

PATTI CAKE$

de Mathieu Amalric

de Geremy Jasper

vendredi

LE PRIX DU SUCCÈS

21h45

14h15 1h40’ GOOD TIME 17h30 de Joshua et Ben Safdie 19h30

1h45’

JEANNETTE 19h30 L’ENFANCE DE JEANNE SAUF

de Henry Selick et Tim Burton

de Hayao Miyazaki

1h32’

SAUF

de Teddy Lussi-modeste

1h30’

1h30’

LE PRIX DU SUCCÈS

L’ÉTRANGE NOËL dimanche DE MONSIEUR JACK

PRINCESSE MONONOKÉ

vendredi

2017

PETIT PAYSAN de Hubert Charuel

UNE FAMILLE SYRIENNE

21h45

de Philippe Van Leeuw

Le film imprévu : www.studiocine.com Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – www.studiocine.com


ISSN 0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS

N°359 • Septembre 2017

JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE samedi 16 septembre voir page 4


S

O

M

M

A

I

R

E

Septembre 2017 - n° 359

Édito

....................................................

3

CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 .................

4

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5

............................

6

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6

Journées européennes du patrimoine

Rencontres de danses urbaines Festival À Tours de bulles

LES FILMS DE A à Z Rencontre

BCAT, Berni Goldblat

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Pour permettre au public une plus grande fréquentation de ses collections (les plus riches de région Centre), la bibliothèque propose de nouveaux horaires.

Horaires d’ouverture : lundi : de 16h00 à 19h45 mercredi : de 15h00 à 19h45 jeudi : de 16h00 à 19h45 vendredi : de 16h00 à 19h45 samedi : de 16h00 à 19h45 FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

Cafétéria des Studio Gérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

En bref

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18

elle accueille les abonnés des Studio tous les jours de 16h00 à 21h45 sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

À propos de

Tél : 02 47 20 85 77

Ava. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Courts lettrages

Ava. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 33e Nuit des Studio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Rencontre avec

Robin Campillo

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24

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26

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28

Maryam Goormaghtigh À propos de

Le Vénérable W. À propos de

L’Amant double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 .......................................

32

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33

Bande annonce

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33

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Réabonnez-vous ! Jeune Public

EUROPA REGROUPEMENT DES SALLES POUR LA PROMOTION DU CINÉMA EUROPÉEN

AFCAE

Rencontre avec

Vos critiques

Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles :

ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI

ACOR ASSOCIATION DES CINÉMAS DE L’OUEST POUR LA RECHERCHE (Membre co-fondateur)

GNCR GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE

ACC ASSOCIATION DES CINÉMAS DU CENTRE (Membre co-fondateur)

Film du mois de septembre : PETIT PAYSAN (voir au dos des Carnets)

GRILLE PROGRAMME

................

pages centrales

Prix de l’APF 1998

Site : www.studiocine.com page Facebook : cinémas STUDIO

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €. ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill, avec la participation de de la commission Jeune Public. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet. ÉQUIPE DEgraphique RÉALISATION contribue : Éric Besnier, Guérineaude – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37) Présence à Roselyne la préservation l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.


éditorial

Faire battre le coeur du public...

U

ne nouvelle saison cinématographique commence que nous souhaitons riche en films venus de tous les horizons, drôles ou dramatiques, distanciés ou bouleversants, qui fassent battre le cœur du spectateur comme nous le propose le formidable film de Robin Campillo, Grand prix du dernier festival de Cannes, avec lequel nous finissions la saison en avant-première et avec lequel nous commençons cette nouvelle année (lire pp. 24-25)

C’est la vraie richesse du complexe de la rue des Ursulines, sa programmation, totalement indépendante, élaborée et négociée avec les distributeurs par une commission de bénévoles avec l’aide d’une salariée : plus de 350 films projetés dans la programmation générale, plus de 500 films si l’on ajoute les films projetés une seule fois, lors de soirées ou de festivals. Des films de tous les styles, de tous les horizons, pour grand public ou public averti, tous en version originale… L’une des spécificités des Studio est d’offrir à ses spectateurs une programmation mensuelle, une vraie rareté dans un marché où les œuvres disparaissent très vite si elles ne trouvent pas leur public dès les premiers jours. Sur nos écrans, les films – même les plus fragiles – peuvent espérer trouver leur public. Et le public avoir le temps de voir les films… Outre la programmation générale, les Studio proposent deux festivals maison : la 19e édition du Festival International du cinéma asiatique de Tours (du 17 au 23 janvier) et la 25e édition du festival Désir… désirs (du 14 au 20 février). Par ailleurs les Studio participeront à d’autres événements locaux, le festival de BD À Tours de bulles (le 15 sep-

tembre), les Rencontres de danses urbaines (le 24 septembre), le festival Viva il cinema (du 14 au 18 mars), le festival 48 HFP en avril, la soirée spécial nanars de Radio Béton (le 10 juin), la soirée de l’horreur le 18 août, la soirée Francis Poulenc le 23 août… et la Nuit des Studio (le 9 juin) qui connaît depuis deux ans un très grand succès public (voir pages 22-23). Tous les lundis vous retrouverez les séances proposées par la Cinémathèque de Tours pour redécouvrir les films du patrimoine, tous les jeudis ce sont les soirées-débats proposées par le Cinéma national populaire qui, avec des partenaires associatifs, questionnent le monde grâce à des supports filmiques. Les dimanches matin, vous retrouverez tous les deux mois le Bimestriel du cinéma africain de Tours (et son brunch !) (lire pp. 16-17). Mais aussi trois soirées autour des courts métrages en partenariat avec CiCliC, des partenariats avec le CDRT, le CCNT, les soirées proposées par la bibliothèque (notamment avec l’association Sans canal fixe), sans parler des nombreuses venues de réalisateurs tout au long de l’année (dont vous pouvez retrouver des images dans la rubrique Ça s’est passé aux Studio du site.) qui permettent de dialoguer avec eux après la projection du film. DP Dans sa volonté de simplifier l’abonnement, nous avons décidé que la carte d’abonné permette, désormais, de fréquenter également à la fois la bibliothèque des Studio et la cafétéria. Rappelons que, depuis l’année passée, la carte est valable un an à partir de la date d’abonnement. Il est toujours possible d’éviter l’attente en se réabonnant en ligne sur le site des Studio.

La date de fin de validité de votre carte d'abonnement, apparaît sur votre ticket d'entrée de cinéma sous le titre du film. Les CARNETS du STUDIO n°359 – Septembre 2017 –

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FILM DU MOIS

Petit paysan France – 2017 – 1h30, de Hubert Charuel, avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners, Isabelle Candelier...

P

ierre est un jeune éleveur de vaches laitières. Célibataire, il a repris, seul, l’exploitation familiale, même si ses parents et sa sœur, vétérinaire, ne sont pas loin. Entièrement dévoué, sa vie s’organise autour de son seul métier. Mais une épidémie décime les troupeaux. Quand Pierre découvre qu’une de ses bêtes est infectée, il ne peut accepter de perdre ses vaches et se tait. Entré dans un cercle infernal, il va se montrer prêt à tout pour les sauver...

Hubert Charuel sait de quoi il parle : fils de paysans, il a tourné son film en partie dans l’ancienne ferme familiale. Mais il ne faut pas s’attendre à cause de cela à un film reportage, car même s’il est très bien documenté, Petit paysan vaut bien mieux que cela. Ne serait-ce que parce qu’il est plein de surprises et qu’il n’emprunte pas des chemins balisés. En commençant comme une comédie (les relations avec les copains, la sœur ou les parents) le film change peu à peu de ton pour migrer vers une gravité presque proche du fantastique. Sobre, déli-

cat, Petit paysan évite tous les écueils, il est juste, sans caricature. C’est le portrait très attachant d’un jeune homme qui par amour de son métier et de ses bêtes (et cela sans que l’on n’ait jamais envie de ricaner) est prêt à aller très loin. Swann Arlaud (dont on a déjà pu constater le talent dans Les Anarchistes d’Elie Wajeman, Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore ou Une vie de Stéphane Brizé) trouve ici son premier grand rôle et Sara Giraudeau est aussi émouvante qu’irrésistible en sœur vétérinaire. Avec ce beau premier long métrage on sort des terrains trop souvent empruntés par le jeune cinéma français, ce qui le rend immédiatement original et rafraîchissant, mais n’en ferait pas forcément un bon film si Hubert Charuel ne montrait autant de savoir-faire et de délicatesse. Bref, une des très bonnes surprises de la rentrée cinématographique. JF

LES CARNETS DU STUDIO – n° 359 – Septembre 2017 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n°0219 K 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01


JEUNE PUBLIC

USA – 2017 – 1h49, film d’animation de Brian Fee, avec les voix de G. Canet, G. Lellouche, N. Duvauchelle, C. de France...

Tout public à partir de 6 ans

VF

Dépassé par une nouvelle génération de bolides ultra-rapides, le célèbre Flash McQueen se retrouve exclu d’un sport qu’il adore. Pour revenir dans la course, il devra faire preuve d’ingéniosité... France – 2017 – 1h37, film d’animation de David Alaux.

Tout public à partir de 6 ans

Maurice est le seul pingouin tigre de la planète. Avec ses amis les As de la jungle, il veut faire régner l’ordre et la justice autour de lui. Mais c’est sans compter avec Igor, un koala diabolique entouré de babouins mercenaires... Tout public à partir de 7 ans

sans paroles

France – 2017 – 55 mn, film en version restaurée de Max Linder.

Lindertagnan quitte son village natal pour rejoindre la capitale et se mettre au service du roi. Son aventure sera semée d’embûches... Parodie loufoque des Trois Mousquetaires, ce film mêle scènes d’actions et gags à répétition, pour un résultat hilarant ! Divers pays – 2017 – 34 mn, cinq courts métrages de plusieurs réalisateurs.

À partir de 3 ans

sans paroles

Tous les petits doivent un jour apprendre à voler de leurs propres ailes… Mais quelle aventure de quitter le nid !

Des histoires pleines de douceur et de poésie, idéales pour nos tout-petits !

JOURNÉES DU PATRIMOINE AUX STUDIO Samedi 16 septembre de 9h30 à 12h Cette matinée sera l’occasion de découvrir en famille les Collections privées du Jeune Public. (voir sur le site www.studiocine.com ou page 4)

Festival international du cirque à La Gloriette : des invitations seront à gagner par nos jeunes visiteurs !

20es RENCONTRES DE DANSES URBAINES AUX STUDIO Dimanche 24 septembre à partir de 16h – 16h00 : WILD STYLE - USA – 1983 – 1h22, de Charlie Ahearn. – 17h45 : THE FITS - USA – 2016 – 1h12, de Anna Rose Holmer. Tout public à partir de 10 ans

Voir page 5


JEUNE PUBLIC

VF

USA – 1994 – 1h15, film d’animation de Henry Selick, d`après une idée et des personnages créés par Tim Burton.

VF

Tout public à partir de 6 ans

À Halloween-ville, Jack Skellington, roi des citrouilles chargé de la fête annuelle, décide de s’emparer de la fête de Noël… Venez fêter la BD aux Studio dimanche 17 !

Deux rencontres vous seront proposées : Avant la séance : Mobidic, auteure de Roi Ours, viendra vous présenter des planches réalisées dans le cadre du concours Bulles en herbe*. Après la séance : Romain Pujol, célèbre auteur des Lapins Crétins, dédicacera ses BD autour d’un agréable goûter. * Réalisées par le Centre de Loisirs de Parçay-Meslay, le CM1 de l’école Charles Péguy, les TAP de l’école Camus-Maurois, l’Ulis de l’école Diderot, elles seront exposées dans la Bibliothèque des Studio. Suisse – 2017 – 36 mn, courts métrages d’animation de Giulio Gianini et Emanuele Luzzati.

VF

À partir de 5 ans

Ces quatre histoires dont les personnages sont en papier découpé vont emmener les enfants dans un monde haut en couleurs où se mêlent magie des contes et aventures merveilleuses. LE QUART D’HEURE DU CONTEUR Mercredi 20 avant la séance de 17h, Gaël Prioleau, conteur tourangeau viendra dire l’un de ses contes…

France – 2017 – 1h19, film d’animation de Benjamin Renner et Patrick Imbert.

Tout public à partir de 6 ans

Le Grand méchant renard est inspiré de la

bande dessinée récompensée en 2015 par la Tour d’ivoire du festival À Tours de bulles et par le Prix Jeunesse au Festival de la BD à Angoulême en 2016.

VF

À partir de 3 ans

Les Shammies, petites créatures rigolotes en patchwork, se posent toujours des questions au quotidien. Heureusement Mr Chat est là…

Lettonie – 2017 – 33mn, courts métrages d’animation de Edmunds Jansons.

Idéal pour nos tout-petits, une ode à la petite enfance !

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20es RENCONTRES DE DANSES URBAINES

Réfléchir, échanger et avancer ensemble Le CNP, politiquement à gauche, est une structure associative qui, avec l’association des cinémas Studio TEC, se veut un lieu de remise en question citoyenne, d’explication et de décryptage d’une société aux enjeux multiples : luttes des peuples en colère, dégâts du capitalisme et du néolibéralisme, démocratie bafouée, instrumentalisation sécuritaire, menaces sur la liberté d’expression et la libre circulation des citoyens du monde, la diversité culturelle, l’environnement et la santé… Il s’agit de mettre en lumière l’idéologie qui sous-tend les discours et les actes politiques, économiques, écologiques, sociaux et culturels du pouvoir. Le CNP travaille avec des associations localement engagées dans la transformation de la société, ouvre la réflexion collective autour de tous ces enjeux et suscite la confrontation des points de vue. Tous, CNP, associations partenaires et public participant aux séances du jeudi soir, nous continuons à nous interroger sur les alternatives possibles et les enga-

LES JEUDIS DU CNP À 20h (parfois plus tôt) : un film documentaire, parfois une fiction, suivi d’un débat entre le public, les associations et les intervenant(e)s invité(e)s. Vous pouvez joindre le CNP le lundi entre 19h et 21h (hors vacances scolaires). au 02 47 20 27 00 ou à contact@lecnpstudio.org La diversité culturelle est menacée dans nombre de pays dont la Turquie. Le CNP exprime son soutien au cinéma indépendant et militant du monde entier en butte à la censure et à la répression.

(durée de la visite : 1h environ)

– Les CARNETS du STUDIO

n°359 – Septembre 2017

USA – 2016 – 1h12, de Anna Rose Holmer VOST Tout public à partir de 10 ans

Merci aux 39 partenaires qui ont travaillé avec nous en 2016/2017, aux intervenant(e)s et aux 2 150 participant(e)s à nos 28 soirées.

Les Studio vous accueillent samedi 16 septembre de 9h30 à 12h pour découvrir l'envers du décor...

4

THE FITS // 17h45

gements permettant d’avancer vers un monde plus juste, plus solidaire et résistant à toute forme d’oppression.

JOURNÉES DU PATRIMOINE AU STUDIO

Visite d'une cabine de projection. Les trésors de la Bibliothèque. Ateliers jouets optiques pour le Jeune Public.

Dimanche 24 septembre - 16h00

54 ans d'histoire des Studio en mots et en images. Projection de courts métrages en salle…

U

ne séance-événement entièrement consacrée à la culture hip hop : dynamique, festive, curieuse des formes nouvelles mais aussi des racines du mouvement, intéressée par les pratiques des jeunes Tourangeaux, ponctuée par deux films totalement différents dans leur approche et dans leur scénario… un moment unique pour marquer l’ouverture de cette 20e édition, afin de l’inscrire dans la mémoire de tous les amateurs !

WILD STYLE // 16h00 USA – 1983 – 1h22, de Charlie Ahearn. VF Tout public à partir de 10 ans

S’il ne fallait voir qu’un film sur le hip hop ce serait sans hésiter Wild Style. Jamais l’esprit de cette culture née dans les rues new-yorkaises n’a été si bien capté sur pellicule que dans ce film devenu légendaire ! Si vous vous êtes demandé d’où venaient les sublimes interludes qui ponctuaient Illmatic de Nas, la réponse s’y trouve ! Si vous n’avez jamais vécu une hip hop party au tout début du mouvement, c’est aussi dans le film… comme beaucoup d’autres révélations sur les racines de cette culture aux toutes premières heures de sa genèse. Smurf et breakdance avec Rock Steady Crew, rap avec Grandmaster Flash, Cold Crush ou Rammellzee, turntablism par les DJ sur fond de graffs de Lee George Quinones… ne cher chez plus : ils sont tous là !

À Cincinnati Toni, jeune ado afro-américaine est aussi accro à la boxe que son frère… jusqu’à ce qu’elle rencontre un groupe de danseuses de drill, une variante très physique du hip hop. Leur énergie, leur force, leur assurance attirent ce garçon manqué solitaire, qui va alors découvrir sa part de féminité, ses désirs nouveaux, son envie d’appartenir à un collectif sans rien lâcher de sa personnalité. Cette conquête d’identité ne se fera toutefois pas sans un mystérieux passage initiatique…

Avec un casting 100% Black, le style très physique de la cinéaste sert une mise en scène qui privilégie le langage des corps plutôt que la parole. C’est une histoire à la fois très singulière et très universelle que raconte Anna Rose Holmer, celle des enfants qui grandissent, celle des exclus qui veulent s’intégrer sans perdre leurs racines. Source : Les InRocks ET ENTRE LES FILMS… En avant-programme du second film, les cinémas Studio donneront un coup de projecteur sur plusieurs groupes de Tours et des alentours : Entité, Funky SouLdierz, Hold up, Insane, Itaparica et North Cartel. Dans un moyen métrage inédit (22’) réalisé spécialement pour l’occasion, vous pourrez les découvrir sur grand écran puis, encore mieux que les images des clips, les voir danser en live. Bien sûr DJ 1-Verse mixera dans le hall et la séance se clôturera autour d’un pot pour prolonger les échanges… TARIFS SPÉCIAUX : PASS pour les deux films, GROUPES… voir sur le site www.studiocine.com

Les CARNETS du STUDIO n°359 – Septembre 2017 –

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Soirée d’ouverture du festival de BD A Tours de bulles * Vendredi 15 septembre 2017 à 19h15 Carte blanche à Mobidic

J

eune auteure de BD prometteuse qui a reçu en 2016 la Tour d’Ivoire* pour son album Roi Ours, Mobidic (de son vrai nom Dominique Marquès) est l’invitée d’honneur du festival de BD tourangeau édition 2017, qui a pour thème cette année Contes et Légendes. Passée par La Cambre, célèbre école supérieure en arts visuels de Bruxelles, section cinéma d’animation, Mobidic s’est finalement tournée vers la BD. Les Studio se font un plaisir de l’accueillir pour lui offrir cette soirée carte blanche, où elle nous donne l’occasion de revoir sur grand écran l’un des chefs d’œuvre du grand Miyazaki ! À l’issue de la soirée un pot convivial sera proposé par l’équipe du festival A Tours de bulles. Tarif unique : 5,20 €

Princesse Mononoké Japon – 1997 – 2h15 de Hayao Miyazaki

Situé au Xe siècle, le film conte les aventures du jeune guerrier Ashitaka qui, pour se

actions coups de poing contre les laboratoires pharmaceutiques et les pouvoirs politiques. Nouveau venu dans l’association, Nathan y découvre des débats passionnés… et Sean dont la radicalité le bouleverse et l’aimante… Comme dans son dernier film, Eastern Boys, Robin Campillo excelle pour tracer un portrait de groupe complexe et les tensions qui le parcourent, tout en racontant une histoire d’amour et de mort au très fort pouvoir émotionnel. Événement du dernier festival de Cannes (où il a reçu le Grand prix mais où beaucoup de spectateurs rêvaient qu’il reçoive la Palme d’or), il sera également celui de cette rentrée cinématographique. 120 battements par minute est une œuvre puissante, inoubliable, à la fois acte militant et réflexion sur l’action militante, porté par un couple d’acteurs bouleversants. DP En 2004, Robin Campillo avait choisi Tours comme cadre pour son 1er longmétrage intitulé Les Revenants.

défaire de la malédiction d’un démon, part à la recherche des dieux de la forêt. En mêlant l’histoire du Japon médiéval aux légendes ancestrales, Miyazaki nous offre un chef d’œuvre passionnant, envoûtant, et propose, comme dans beaucoup de ses films, une mise en garde sur la protection d’un équilibre entre l’Homme et son environnement. DP Et aussi aux Studio : Exposition dans le hall : Contes et légendes et cinéma. Séance Jeune Public : ciné-goûter-dédicace dimanche 17 septembre à 14h15 avec la présence de l’auteur Romain Pujol, célèbre dessinateur des Lapins Crétins (voir page 35). * Du 15 au 17 septembre 2017. Programme détaillé du festival à l’accueil des Studio et mis à jour sur http://www.atoursdebulles.com/ * La Tour d’ivoire est le prix décerné par le jury du festival à un jeune auteur de BD pour son album paru dans l’année précédant le festival.

Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverez des présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle. Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

Les films de A à Z AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES , AU MOIS DE SEPTEMBRE : Chimichurri de Baptiste Trotignon - Minino Garay (Studio 1-2-4-5-6) et Beautiful life de Dianne Reevees (Studio 3-7).

Musiques sélectionnées par Éric Pétry de RFL 101.

120 battements par minute France – 2017 – 2h15, de Robin Campillo, avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel…

Le film commence au début des années 90 quand, dans l’indifférence générale,

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le sida décime ceux que la société de l’époque ne veut pas voir : les homosexuels, les prostitués, les drogués, les prisonniers… Naît alors une association, Act Up, qui décide de mener des

A

A Ciambra Italie/USA/France – 2017 – 2h00, de Jonas Carpignano

Avec Damiano Amato, Iolanda Amato, Pio Amato Pio, 14 ans, vit en Calabre dans une famille rom affiliée à la très redoutable ‘Ndrangheta. Très tôt initié aux petites arnaques, il voudrait passer à l’échelon supérieur de la délinquance, autrement dit devenir un homme. Mais voilà que son père et son frère sont arrêtés et emprisonnés, l’obligeant à

prendre prématurément des responsabilités trop lourdes pour son âge. Soutenu par Martin Scorsese, tourné avec des acteurs non professionnels constituant une authentique famille de Roms calabrais, A Ciambra confirme le talent de Jonas Carpignano, révélé par son premier long métrage, Mediterranea. Plus attaché à la profondeur des regards qu’à l’environnement des personnages, il réussit à marier un réalisme quasi documentaire à des scènes romanesques et poétiques qui signent un « indéniable et très prometteur talent ». Sources : dossier de presse

À la découverte du monde Les As de la jungle Voir pages Jeune Public

Barbara

France – 2017 – 1h38, de Mathieu Amalric, avec Jeanne Balilbar, Mathieu Amalric, Aurore Clément, Grégoire Colin…

B

Le cinéaste Yves Zand (Mathieu Amalric) est en plein tournage d’un film sur Barbara, La Longue dame brune incarnée par Brigitte (Jeanne Balibar). L’actrice travaille le personnage, sa voix, ses chansons tandis que le cinéaste fait des recherches, écrit, s’interroge. L’un et l’autre sont fascinés par la chanteuse. Vont se mêler sous nos yeux la vie de la chanteuse et de l’actrice, le rôle de l’actrice interprétant la chanteuse. Le film évoque des moments clés de la vie de Barbara dans des images d’ar-

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chives et d’autres reconstituées : la chanteuse et ses mots, ses notes, ses gestes, ses accessoires, ses caprices... Dans cet entrelacs entre la vie de Barbara et le tournage de la reconstitution, il est parfois difficile de trancher entre les voix de la chanteuse ou celle de la talentueuse J. Balibar. Après Tournée (2010), La Chambre bleue (2014), Barbara, superbe album de souvenirs secrets, a reçu le Prix Jean Vigo 2017. MS

La Belle et la meute

Tunisie, France, Suède, Qatar… – 2017 – 1h40, de Kaouther Ben Hania,avec Mariam Al Ferjani, Ghanem Zrelli, Noomane Hamda…

Inspiré d’une histoire réelle, celle de l’affaire de Mariam violée par des policiers, La Belle et la meute est un film choc qui suit la longue nuit de lutte d’une jeune Tunisienne pour obtenir justice et réparation. D’hôpital en commissariats, d’intimidations en menaces, face à une justice du côté des bourreaux, la belle et ronde Mariam chancelle mais ne plie pas. La réalisatrice, dont on avait aimé Challat de Tunis, frappe très fort : les peurs et les hésitations de l’héroïne, les longs plans séquences dans des bâtiments administratifs où chaque visage masculin affiche du mépris, des huis clos poignants… rien ne lui échappe. Chronique haletante de la naissance d’une conscience politique, le film a connu un accueil incroyable à Cannes (section Un certain regard) avec une très longue standing ovation. Sources : Télérama Cannes.

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Vendredi 22 septembre, avant-première à 19h45, et rencontre avec la réalisatrice Kaouther Ben Hania après la séance.

Buena Vista Social Club : Adios USA, Cuba – 2017 – 1h50, de Lucy Walker, avec Ibrahim Ferrer, Omara Portuondo, Manuel Mirabal…

En 1999 le disque Buena Vista Social Club et le documentaire de Wim Wenders faisaient découvrir au monde entier les papys musiciens qui jouaient avec Compay Segundo. Leur musique au rythme chaloupé avait connu alors un incroyable succès. 20 ans après Fidel Castro et un certain nombre de musiciens qui étaient au centre du film de Wenders sont morts… C’est en compagnie de 5 d’entre eux que Lucy Walker revient avec ce documentaire sur cette histoire extraordinaire, l’impact qu’elle a eu à Cuba, et retourne sur le lieu où se tenait le fameux Social Club. Elle analyse par ce biais l’évolution du pays durant ces années et ravive à travers le récit qu’en font aujourd’hui les vivants, la mémoire des héros disparus. La nostalgie est au rendez-vous !

Voir pages Jeune Public

Cherchez la femme

France – 2017 – 1h28, de Sou Abadi, avec Félix Moati, Anne Alvaro, Behi Djanati Atai, Camélia Jordana…

Après un séjour au Yémen Mahmoud, le grand frère de Leila, décide de surveiller les fréquentations de sa cadette et lui demande de rompre avec

des zones d’ombre aussi bien dans les cadrages de paysages urbains que de forêts. Ne manquez pas Faute d’amour, qui après Elena et Leviathan primés à Cannes en 2011 et 2014, a obtenu le Prix du jury cette année ! MS

Sources : telerama.fr, lesinrocks.fr

L’histoire de Gabriel Buchmann, parti faire un périple autour du monde et dont le corps fut retrouvé sur les pentes du Mont Mulanje au Malawi, bouleversa le Brésil. Cette aventure vouée à l’échec — annoncé dès la première séquence — est restituée par F. Barbosa qui a choisi de faire jouer leur propre rôle à ceux qui ont croisé Gabriel lors de son voyage. Tout en portant un regard bienveillant sur son jeune héros, le réalisateur évoque son idéalisme forcené son alter mondialisme de bon aloi, sa naïveté, sa distance économique avec les locaux et son ambivalence qui le précipite vers une inexorable sortie du monde — de lui-même ? Très applaudi à la Semaine de la critique à Cannes et encensé par l’ensemble de la presse, Gabriel et la montagne est semble-t-il un film qui n’a pas fini de nous hanter…

Noël de Monsieur Jack E L’Étrange L’Étroit mousquetaire Voir pages Jeune Public

F

Sources : dossier de presse

Cars 3

Armand, étudiant, comme elle à Sciences Po. Armand ne l’entend pas de cette oreille et se déguise en femme, intégralement voilée, pour revoir discrètement son amoureuse. Le hic, c’est que Mahmoud, séduit par la nouvelle amie de sa sœur lui demande de l’épouser... Un vaudeville sur la radicalisation et la répression faite aux femmes, il fallait oser ! « Une fable drôle et insolente », annoncent les Inrocks...

C

Faute d’amour (Loveless)

Russie, France, Belgique – 2017 – 2h08, de Andreï Zviaguintsev, avec Mariana Spivak, Alexeï Rozin, Matveï Novikov, Marina Vassilieva…

Zhenia et Boris ne s’aiment plus. Ils sont en instance de divorce et chacun est déjà prêt à refaire sa vie. Seul problème : qui est prêt à avoir la garde d’Alyosha, leur fils de douze ans ? Après une dispute entre ses parents, l’enfant renié, ballotté comme une poupée de chiffon, disparaît. Le couple se lance malgré lui aux trousses de l’enfant fugueur… Faute d’amour mêle l’intime et le politique. Le climat glaçant autour de ce couple en crise est à l’image du climat politique d’un pays déliquescent et de la météo de l’hiver russe. Faute d’amour nous séduit par la photographie froide et majestueuse, reflet du drame qui se joue à travers un environnement glacial, déshumanisé, jouant

Gabriel et la montagne Brésil – 2017 – 2h10, de Fellipe Barbosa, avec Joao Pedro Zappa, Caroline Abras, Luke Mpata.

G

Sources : dossier de presse.

Gauguin

France – 2017 – 1h42, de Édouard Deluc avec Vincent Cassel, Thuïé Adams…

En 1891 le peintre Gauguin quitte l’Europe et veut trouver sa peinture en

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homme libre, en sauvage, dans son exil à Tahiti loin des codes moraux, politiques et esthétiques de la civilisation. Bravant la solitude, la pauvreté, la maladie, il s’enfonce dans la jungle où il rencontrera Tehura, qui deviendra sa femme et la muse qui inspirera ses plus belles toiles... Après Lindon en Rodin, Gallienne en Cézanne, Canet en Zola, c’est Vincent Cassel « spécialiste en mecs tordus » qui interprétera Gauguin. En s’inspirant de son journal intitulé Noa Noa, avec son co-scénariste Thomas Lilti (Hippocrate, Médecin de campagne), le réalisateur a voulu, au travers de l’histoire du peintre célèbre qui n’est qu’un prétexte, « raconter l’histoire des Polynésiens, le choc des civilisations, l’histoire de l’art moderne, la quête de la liberté… Il arrive à Tahiti à un moment clé, au moment où le dernier roi Ma’ohi meurt). Et il peint ce qu’il voit comme l’humanité dans l’enfance, parce que c’est ce qu’il venu chercher. Il peint à un moment où quelque chose est en train de disparaître… » Sources : dossier de presse

Filmographie : Mariage à Mendoza (2013)

Good Time

USA – 2017 – 1h39, de Benny et Joshua Safdie, avec Robert Pattinson, Jennifer Jason Leigh, Barkhad Abdi…

Connie est une petite frappe qui vit de combines minables pour entretenir sa compagne et un frère handicapé avec lequel il rêve de partir en Virginie. Quand ce dernier est arrêté à l’issue d’un braquage raté, il a le choix entre

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réunir la caution qui lui permettra de sortir ou organiser son évasion. S’ensuit une longue nuit sous adrénaline dans les bas-fonds de New York. Troisième long métrage des frères Safdie - après Lennie and the Kids (2009) et Mad Love in New York (2014) – Good Time, thriller nerveux et dynamique, fit sensation à Cannes, en particulier pour la performance impressionnante de Robert Pattinson dans le rôle de Connie, bras cassé et loser mais prêt à tout...

J

Le Grand méchant renard Voir pages Jeune Public

avec Roschdy Zem, Émilie Dequenne…

L’été est chaud. Criminels ou non, les feux partent de partout. Dans la caserne du sud de la France que dirige Philippe, la tension monte. Sur le terrain et au sein de la brigade. D’autant qu’est arrivée Bénédicte, une adjudante-chef de même grade que Xavier, un quadragénaire aguerri… Pour son 16e long-métrage, Pierre Jolivet a eu envie de raconter le quotidien des combattants du feu, d’autant qu’aucun film français n’a jamais été tourné sur les pompiers. Il y retrouve son acteur fétiche (7 films ensemble), le grand Roschdy Zem ! Sources : dossier de presse.

Filmographie sélective : Force majeure (89), Fred (97), Ma petite entreprise (99), Jamais de la vie (15)

Prudhomme, Jeanne Voisin

Une fillette de 8 ans, la petite Jeannette, discute beaucoup avec son amie Hauviette. Nous sommes en 1425 et, malgré son jeune âge, elle attend avec impatience le sauveur qui saura « bouter les Anglais hors de France ». On les retrouvera toutes deux jeunes adultes dans une seconde partie qui verra Jeannette prendre conscience que ce sauveur c’est elle. Le film multiplie les surprises et les contrepieds, mettant en musique des textes de Charles Péguy dans une comédie musicale électro-pop-rock chorégraphiée par Philippe Decouflé ! Le toujours surprenant Bruno Dumont nous offre ainsi, selon les critiques, un « ovni cinématographique », « un cinéma audacieux, très stimulant, qui déroute tout le temps et retient tout le temps l’attention », des scènes « délirantes mais très tenues, maîtrisées et mises en scène avec un superbe sens de l’équilibre, de l’harmonie ». Encore plus alléchant : le journal La Croix a détesté.

Sources : dossier de presse Cannes

Les Hommes du feu France – 2017 – 1h30 de Pierre Jolivet,

Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc France – 2017 – 1h55, de Bruno Dumont, avec Lise Leplat

H

Sources : dossier de presse.

K

Kiss and Cry

France – 2017 – 1h18, de Chloé Mahieu et Lila Pinell, avec Sarah Bramms, Xavier Dias...

À 15 ans Sarah est un espoir du patinage artistique et, à ce titre, sacrifie sa vie personnelle à cette ambition... Enfin... les choses ne sont pas si simples parce que, de retour à Colmar, Sarah se retrouve sous les ordres d’un entraîneur tyrannique, en même temps que ses

désirs d’adolescente la tirent vers de tout autres choses que les entraînements impitoyables auxquelles elle doit se soumettre. Avec son scénario qui doit beaucoup à l’aléatoire et aux improvisations des comédiens, Kiss and Cry n’est pas du tout un film à la gloire de la souffrance sportive, mais plutôt une fiction aux qualités quasi-documentaires qui prend résolument le parti de la liberté de son personnage principal. Sources : filmdeculte.fr ; liberation.fr

Love Hunters

Australie – 2016 – 1h48, de Ben Young, avec Ashleigh Cummings, Emma Booth, Stephen Curry…

L

FILM INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS.

Australie, été 1987. La jeune Vicki Maloney se rend à une soirée. Abordée dans la rue par un couple de trentenaires, Evelyn et John White, qui l’invitent chez eux, elle comprend trop tardivement qu’ils lui ont tendu un piège. Séquestrée, sa seule chance de survie sera d’exploiter les failles du couple… Inspiré de plusieurs cas dramatiques réels, Love Hunters réunit un trio ambigu, remarquablement interprété. Dans ce thriller le réalisateur parvient à instaurer « un climat tout à tour poisseux et envoûtant, grâce à une mise en scène ample ». Sources : dossier de presse, les inrocks.fr.

Monsieur Chat et les Shammies Voir pages Jeune Public

M

Les fiches signées correspondent à des films vus par les rédacteurs.

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N

Nos années folles

France – 2017 – 1h43, d’André Téchiné, avec Céline Sallette, Pierre Deladonchamps, Grégoire Leprince-Ringuet, Michel Fau…

L’horreur des tranchées de 14-18. Après deux années au front Paul Grappe n’en peut plus… au point de se mutiler pour ne pas y retourner et finalement de déserter. Louise, sa femme, se fait complice en le travestissant en femme pour le cacher. Dans le Paris des Années folles, il devient Suzanne. En 1925, enfin amnistié, Suzanne tentera de redevenir Paul… Inspiré d’un fait divers et adapté de l’essai La Garçonne et l’assassin. Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles, de F. Virgili et D. Voldman, le scénario d’André Téchiné et de Cédric Anger conte les amours de ce couple très amoureux et hors-norme. Une histoire dramatique fascinante et « vraie d’une passion fatale, du Téchiné à son meilleur ». Sources : dossier de presse, telerama.fr.

Filmographie sélective : Les Roseaux sauvages (1994), Les Témoins (2007), Quand on a 17 ans (2016).

O

Ôtez-moi d’un doute

France – 2017 – 1h40, de Carine Tardieu, avec François Damiens, Cécile de France, André Wilms, Guy Marchand…

Solide démineur breton, Erwan perd soudain pied lorsqu’il apprend que son père n’est pas son père. Malgré toute la tendresse qu’il éprouve pour l’homme qui l’a élevé, Erwan enquête discrètement et retrouve son véritable géniteur : Joseph, un vieil homme des plus attachants, pour qui il se prend d’affection.

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Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Erwan croise en chemin l’insaisissable Anna... Sur fonds d’imbroglio identitaire, Carine Tardieu propose une efficace comédie sentimentale dont la légèreté a été appréciée à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Des acteurs parfaits et une fantaisie qui avait déjà fait le succès en 2012 de son 1er long-métrage, Du vent dans mes mollets (avec Agnès Jaoui et Denis Podalydès).

l’issue de la projection, lors du dernier festival de Cannes, le public s’est levé pour saluer, avec enthousiasme, le parcours de cette battante ! Sources : dossier de presse, culturebox.francetvinfo.fr, telerama.fr

Sources : dossier de presse

Petit paysan Film du mois, voir au dos du carnet.

Polichinelle et les contes merveilleux

Sources : dossier de presse.

Patti Cake$

USA – 2016 – 1h48, de Geremy Jasper, avec Danielle Macdonald, Bridget Everett, Mamoudou Athie…

Patricia Dombrowski n’a jamais eu le bon profil : née du mauvais côté de l’Hudson River, du fait de son obésité on la surnomme Dumbo depuis son plus jeune âge ; elle enchaîne les petits boulots sans intérêt, tout en s’occupant de sa grand-mère qu’elle adore et de sa mère, chanteuse country ratée et particulièrement instable. Ce qui motive Patti, c’est de rencontrer OZ, rappeur, son dieu, et de devenir LA star du slam, Patti Cake$ ! Un soir, lors d’une battle sur un parking, elle va prouver qu’elle a sa place dans ce milieu de machos. Le début d’un combat et d’une métamorphose… G. Jasper, jusque-là réalisateur de clips, cite comme sources d’influence : D. Aronofsky, A. Jodorowsky et T. Waits, références qui donnent envie d’aller y voir de plus près. En tous les cas, à

sur la communauté des gens du voyage, dont il est issu, Teddy LussiModeste a le courage de ne pas tenter de se répéter et de porter sa caméra ailleurs. La distribution du film est par ailleurs plus qu’alléchante.

Voir pages Jeune Public

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Princesse Mononoké Japon – 1997 – 2h15 de Hayao Miyazaki

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Le Prix du succès

France – 2017 – 1h32, de Teddy Lussi-Modeste, avec Tahar Rahim, Roschdy Zem, Maïwenn, Grégoire Colin...

Humoriste à succès, Brahim soutient sa famille de toutes les façons qu’il peut. C’est justement là que le bât blesse, puisque son manager n’est autre que Mourad, son frère aîné, parfaitement incontrôlable, qui risque de mettre sa carrière en danger. Et aussi parce que la limite entre soutenir sa famille et se faire racketter par elle est parfois bien mince... D’où la décision cruelle que devrait prendre Brahim : prendre ses distances avec sa famille ou non ? Après le très beau Jimmy Rivière, film Film proposé au jeune public, les parents restant juges.

Les Proies

USA – 2017 – 1h31, de S. Coppola, avec C. Farrell, N. Kidman, K. Dunst, E. Fanning…

Le film raconte comment l’irruption d’un soldat blessé en pleine guerre de Sécession fait voler en éclat le fragile équilibre d’un pensionnat de jeunes filles, coupé du monde, au fin fond de la Virginie. Les Proies a envoûté le festival de Cannes. On y entendait des échos positifs sur « le charme de cette vénéneuse ambiance gothique avec une distribution menée par des acteurs au jeu impeccable, sobre, subtil, captivant ». Pas étonnant que Sofia Coppola ait reçu le Prix de la mise en scène. Alors que dans la première adaptation (celle de Don Siegel en 1971), le monde des femmes était vu par le soldat, dans la seconde l’histoire est racontée du point de vue des femmes. Sources : dossier de presse.

Le Redoutable

France – 2016 – 1h47, de Michel Hazanavicius, avec Louis Garrel, Stacy Martin, Bérénice Bejo…

R

En 1967 tout réussit à Jean-Luc Godard : il réalise les films dont il a envie, est reconnu par le public et la critique, et tourne La Chinoise avec celle qui est à la fois sa muse et son

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épouse, Anne Wiazemsky, rencontrée sur le tournage de Au hasard Balthazar de Robert Bresson ! Mais lors de sa sortie le film est très mal accueilli. Cet échec professionnel et les grands bouleversements sociétaux engendrés par Mai 68 vont provoquer chez le réalisateur une remise en cause définitive dans ses choix artistiques, politiques et personnels… Pour adapter l’ouvrage autobiographique, Un an après d’Anne Wiazemsky, comme à son habitude M. Hazanivicius (les deux opus d’OSS et The Artist) a travaillé le fond et la forme pour être en cohérence avec son sujet : certains adorent, d’autres crient au sacrilège ! Le mieux ? Aller voir ! Sources : lesinrocks.com, telerama.fr

T U

The Fits Voir page 5

Une famille syrienne

Belgique – 2017 – 1h26, de Philippe Van Leeuw, avec Hiam Abbass, Diamand Bou Abboud, Juliette Navis...

Derniers habitants d’un immeuble, une famille se cache, piégée par les bombardements, pendant que la guerre fait rage tout autour. Se trouvent là une mère, ses enfants, son beau-père, une voisine et son bébé. Ils forment une communauté soudée qui s’entraide à survivre, mais un jour les événements se précipitent... Une famille syrienne est un film très fort. Pas une comédie, c’est sûr, mais une œuvre d’une tension incroyable qui sait jouer avec nos nerfs. C’est à la fois un choc et une réflexion sur la guerre, la solidarité, qui interroge sans jamais

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accuser. Comment se montrer à la hauteur ? Comment faire preuve de courage quand on a peur pour soi et pour les siens ? Sans démonstration, le film se suit avec passion et pose des questions essentielles qui risquent d’alimenter nombre de débats. JF

ment un sacré duo d’agents spatio-temporels. Chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains, ils sont missionnés par le Ministre de la Défense pour partir sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha, en pleine expansion, métropole où convergent des espèces de l’univers partageant leurs connaissances et leurs cultures. Mais une force obscure menace la paix de la Cité. Valérian et Laureline vont engager une course contre la montre afin de sauvegarder Alpha.

Une femme douce

Lituanie – 2017 – 2h22, de Sergei Loznitsa, avec Vasilina Makovtseva, Marina Kleshcheva...

Une femme vit isolée et occupe le plus clair de son temps dans la préparation de colis pour son mari emprisonné. Un jour, la poste lui rapporte l’un de ses envois. Ne pouvant obtenir d’informations concrètes, elle décide alors de se rendre à la prison pour savoir à quoi s’en tenir. Silencieuse, entêtée, elle entame un incroyable voyage qui va la faire batailler contre l’absurde d’une forteresse inaccessible... Sergei Loznitsa est un cinéaste venu du documentaire (La Colonie, Fabrika, Maïdan) qui s’est tourné depuis peu vers la fiction (les remarqués My Joy et Dans la brume). Une femme douce, lointainement inspiré par Dostoïevski, est la métaphore d’un pays, la Russie, en pleine débâcle et en proie au chaos. C’est à un surprenant périple que nous invite le cinéaste, une aventure absurde et forte qui nous entraîne dans un univers proche de Kafka. Visuellement puissant, Une femme douce mérite amplement le détour. JF

Valérian et la Cité des mille planètes France – 2017 – 2h18, de Luc Besson, avec Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen, Rihanna, Alain Chabat, Herbie Hancock…

28e

Adaptée d’une B.D., avec un budget colossal pour le tournage achevé en juin 2016 à la Cité du cinéma, ce film de science-fiction mêlant actions, parfois violentes, et abondance visuelle, réunit une distribution incroyable sur une bande originale orchestrée par l’illustre Alexandre Desplat. Sources : dossier de presse, lemonde.fr.

Wild Style Voir page 5

W

PROCHAINEMENT : • Un beau soleil intérieur de Claire Denis • Happy end de Michael Haneke • Téhéran tabou de Ali Soozandeh • Numéro une de Tonie Marshall • The square de Ruben Östlund

• La Belle et la meute

de Kaouther Ben Hania • Avant que nous disparaissions

de Kiyoshi Kurosawa • L'Atelier de Laurent Cantet

Samedi 30 septembre - 14h15 Trois films de Charles Chaplin de 1916 et 1917 :

MÉLODIES EN NOIR ET BLANC Trois jours de ciné-concerts à Tours

Samedi 30 septembre, dimanche 1er octobre et lundi 2

V

la Cinémathèque de Tours, les Cinémas Studio et Ciné-Ma Différence proposent trois cinéconcerts lors desquels des chefs d’œuvre du cinéma muet seront accompagnés en direct au piano par Jacques Cambra.

Charlot patine, Charlot policeman et L’Émigrant (1h16). Dimanche 1er octobre - 17h

Le Petit Frère

1926 – 1h25, de Lewis Milestone. Avec Harold Lloyd.

Lundi 2 octobre - 19h30 Soirée d’ouverture de la saison de la Cinémathèque.

L’Inhumaine

1923 – 2h12, de Marcel L’Herbier.

Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque.tours.fr

siècle. Valérian et Laureline for-

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avait déjà commencé sa vie dans plus de 60 salles en France, mais aussi un peu partout dans le monde, dont une avantpremière la semaine suivante à Téhéran... sous-titré en farsi !

Le dimanche 25 juin, le BCAT clôturait sa saison avec ce septième rendez-vous autour de deux films de l’Afrique de l’ouest : La Promesse de Fatou Ndiaye et Wallay de Berni Goldblat.

Stéphane Viera, Berni Goldblat et Makan Diarra aux Studio © Dominique Plumecocq

L

e premier est un court métrage autoproduit à l’esthétique trop télévisuelle mais qui a le courage de questionner la polygamie. Jointe par Skype chez elle, à Dakar, la jeune réalisatrice, ravie d’avoir pu nous montrer son film qui n’a pas encore été vu au Sénégal, déclarait que c’était « aux femmes de revoir ça et de dire non ! » Stéphane Viera, l’âme du BCAT, était heureux ensuite de présenter le premier long métrage de fiction de Berni Goldblat, un ami d’enfance qui était venu jusqu’à Tours avec son jeune acteur Makan Diarra. Un tournage compliqué ? Le réalisateur répond qu’il n’existe pas de tournage simple mais que, pour lui en l’occurrence, quand celui-ci a commencé, les choses se sont simplifiées. Il faut dire

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qu’il a mis sept ans pour faire le film, écrire et convaincre, notamment les producteurs, choisir les acteurs... Wallay (qui veut dire « Je te jure, c’est vrai » ) une interjection commune aux Africains de l’ouest mais aussi à certains Parisiens puisqu’elle revient dans la bouche de Makan toutes les deux phrases !) a été tourné au Burkina Faso entre mars et mai et s’est retrouvé aussitôt projeté en première mondiale à Berlin alors que le mixage n’était pas fini. Le film

La question qu’avait envie de creuser Berni Goldblat était le métissage culturel, le fait de porter en soi des trésors cachés, une puissance inconnue de soi-même. Né en Suède d’un père polonais et d’une mère suisse, vivant depuis 25 ans en Afrique où il tourne des documentaires et où il a monté une boite de production pour soutenir les jeunes réalisateurs, c’était là l’objet évident du premier film qu’il voulait tourner. Makan a-t-il appris quelque chose sur lui-même, sur son identité avec cette expérience ? Le jeune ado ne sait pas trop quoi répondre si ce n’est qu’il a bien aimé l’Afrique, le tournage, que c’était un beau pays... Le réalisateur insiste : ce n’est pas un film didactique. Il a tenu à cette fin ouverte. Il n’y a pas de message... ou alors qu’il existe de multiples manières de grandir, de s’initier. Pour Makan ce fut une initiation par le cinéma, par le fait de jouer (« c’est un acteur né »). « C’est la trace qui est importante, ce qu’on fait dans cette vie-là, et non ce qu’on représente. Vous pouvez être noir et ne pas être Africain, être Blanc sans être Européen, avoir un nom musulman sans l’être... et caetera. » Et comme il ne s’agit pas d’un documentaire, Makan a joué un rôle … pas son rôle ! Son oncle Amadou, à qui il a été confié,

tient absolument à ce qu’il soit circoncis, condition indispensable pour qu’il devienne un homme... et ce de gré ou de force. C’est une épée de Damoclès audessus de la tête du petit. Finalement il s’auto-initie en sauvant son oncle qui était jusque-là son ennemi, l’image de la loi, de l’autorité patriarcale. Il a grandi en le sauvant. Point final d’un film lumineux qui, espérons-le, pourra rejoindre les dispositifs d’éducation à l’image pour que les jeunes d’origine africaine puissent se confronter à travers cette fiction à ces problématiques complexes de filiation, de métissage, d’autorité : « Les enfants sont les fils de leur époque, ils ne sont plus les fils de leur père. » Une matinée qui s’est close sur un plantureux et délicieux brunch africain offert aux nombreux spectateurs. En attendant les prochains rendez-vous de la rentrée. Wallay ! DP

Solidarité cinéphilique : Berni Goldblat nous a présenté un projet de financement d’un cinéma au Burkina Faso : dans la ville de Bobo-Dioulasso (un million d’habitants) il n’y a plus de salle de cinéma. Son association propose d’ouvrir deux salles en faisant renaître le cinéma Guimbi. Toutes les informations sont sur le site : www.cineguimbi.org

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I gotta roll I can’t stand still Got a flamin’heart Can’t get my fill.

Ici… ` RAYON X

Cédric Anger, dans La prochaine fois je viserai le cœur, avait révélé un Guillaume Canet inédit jusque-là : capable d’être un tueur implacable et inexpressif, tentant par tous les moyens de museler ses sentiments et ses failles d’enfant égaré. Les deux hommes vont de nouveau travailler ensemble dans L’Amour est une fête : pour cette immersion dans le business du X des années 80, le comédien retrouvera un de ses compagnons de jeu favoris, Gilles Lellouche. Ils interpréteront deux flics devant opérer un coup de filet sous couverture. Xavier Beauvois et Michel Fau participeront également à cette comédie ! ` ÉQUATION AVEC DU X ET UN INCONNU Décidément « l’âge d’or de la pornographie » semble inspirer les réalisateurs français ! Avec Un couteau dans le cœur, Yann Gonzalez (Les Rencontres d’après-minuit) s’at-

tachera, à la fin des années 70, aux tribulations d’une productrice de films pornographiques, interprétée par Vanessa Paradis, qui souhaiterait changer de registre pour retrouver les faveurs de sa compagne. Mais un mystérieux tueur en série vient lui mettre des bâtons dans les roues, en éliminant ceux qu’elle veut engager pour ce film qui devait être pour elle un nouveau départ ! ` LES TÊTES ET LES JAMBES

En 2011 son Exercice de l’État, après avoir emballé critique et public, avait été couronné d’un certain nombre de prix, notamment le César du second rôle pour Michel Blanc. Il semblerait que la question continue à tarauder Pierre Schoeller puisque son nouveau projet s’intitule Un peuple et son roi. Mais point question de contemporanéité cette fois, enfin pour la toile de fond, puisque ce diptyque historique aura pour cadre la Révolution française. Projet ambitieux donc, avec une distribution à la hauteur : Laurent Lafitte en Louis XVI, Louis Garrel en Robespierre, tandis que Denis Lavant devrait incarner Marat. Olivier Gourmet, Gaspard Ulliel, Noémie Lvovsky, Céline Sallette, Izia Higelin, Adèle Haenel seront également parties prenantes. On nous annonce un film « méticuleusement documenté qui mettra en lumière des aspects de la Révolution française encore jamais vus dans un film de fiction ». Voilà qui décidément est très prometteur !

et ailleurs…

L

e premier plan dure, fixe, sur une vision à la fois ordinaire et solaire de plaisirs balnéaires. À l’arrière-plan l’océan déroule ses vagues, dans l’espace préservé d’une piscine ceinte d’une barrière de béton une foule insouciante en maillots s’adonne aux plaisirs débonnaires du bord de mer : bronzette, joutes avec des « frites », jeux de ballon, baignade — les plaisirs des corps dans cette « éternité » retrouvée de « la mer mêlée avec le soleil ». Surgit alors une « ombre » au tableau : un grand chien noir passe, slalome entre les corps, frôle, flaire, et finit par s’approcher d’Ava, endormie, le ventre offert, les pieds dans l’eau — un visage de petite fille aux yeux clos sur un déjà corps de femme — et le chien plonge le museau dans la barquette de frites qu’elle a oubliée sur elle en s’assoupissant… Champ-contrechamp : le chien dressé sur le bleu du ciel — les grands yeux noirs d’Ava… comme si se matérialisait l’un des cauchemars qui la poursuivent. Toute la force de ce premier film stupéfiant est dans cette première séquence. La sensualité du monde et son mystère, celui de ce chien tellement noir qu’on le voit à peine ou qu’on ne voit plus que lui. De cette noirceur qui va envahir le monde d’Ava puisqu’on apprendra avec elle, dès le début du récit, lors d’une consultation ophtalmologique, qu’elle va perdre d’abord la vision dans un éclairage de basse intensité,

Àpropos de Ava

puis, à très brève échéance, la vue. Ce qu’elle traduira dans son journal intime, avec l’acuité de ses treize ans : « perdre la vie ». Dernier été des couleurs, des images, des corps. Son insupportable mère, immature et impudique, lui promet alors de vivre « un été inoubliable », qu’elle imagine complice, mais c’est Ava seule, en suivant le chien aux allures de loup qu’elle vole et qui l’adopte, qui va se donner un été qu’elle n’est pas près d’oublier. En suivant la voie de la sauvagerie et de la liberté loin de toute limite raisonnable. Avec une impressionnante science des cadrages et du rythme, la jeune Léa Mysius filme ce besoin de s’égarer, de se perdre, de quitter le quotidien étouffant de l’amour maternel pour aller voir ailleurs, se frotter à la beauté dangereuse de Juan, le clochard céleste, dans le décor surréaliste d’un blockhaus explosé sur la plage, découvrir ses désirs et son corps.* Et le corps de l’autre, son irrémédiable altérité. Elle filme avec grâce l’urgence de vivre et a trouvé en Noée Abita une formidable interprète pour donner à cette jeune aventurière l’intensité de son regard et la puissance de son corps dans l’insolence de sa jeunesse. DP * La crudité avec laquelle elle filme les désirs d’une jeune femme rappelle Grave de Julia Ducournau. Quant à la noirceur du propos, la virée vers une fable à la limite du fantastique rappelle celui des Combattants de Thomas Cailley.

` COWBOYS DE L’ESPACE

Après le récent The Lost City of Z il semblerait que James Gray ait pris goût au film d’aventures, tout en conservant son appétence pour les histoires de famille ! Mais cette fois c’est l’espace qui devrait être son champ d’investigation et, dans cet univers inconnu de lui, il aura pour guide un spécialiste du genre en la personne de Tommy Lee Jones (Men in Black, Space Cowboys). Dans Ad Astra (Vers les étoiles) celuici interprétera un homme disparaissant alors qu’il cherche la preuve d’une présence extraterrestre. Vingt ans plus tard son fils, un ingénieur autiste interprété par Brad Pitt, décide de résoudre le mystère de cette disparition. IG

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Les rédacteurs ont vu :

Ava de Léa Mysius

Il y a des films qui produisent cet effet-là chez le spectateur : une incapacité à définir si on les a aimés ou pas. Ainsi, si Ava nous permet d’assister à l’explosion d’un talent brut, intense, subtil, celui de Noée Abita ; à un travail très particulier des perceptions sonores, tactiles, visuelles qui crée un univers sensoriel et sensuel très singulier, j’ai le sentiment de ne pas avoir été absorbée par le film, de ne pas avoir percé son opacité. Mais celui-ci, comme son héroïne, ne cherche pas à être aimable, mais à être. Et en ce sens la réussite est totale. IG ‘

De ce premier film enthousiasmant plusieurs critiques ont regretté la fin. Personnellement j’ai trouvé magnifique la scénographie du camp des gitans, avec le fleuve, les bateaux qui passent, le

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mariage sous l’orage, la fête empêchée, et puis ce basculement hors de la réalité, cette traversée des apparences (où la non voyante guide celui qu’elle aime dans l’obscurité) et le dernier plan, magique, où l’ex-amoureuse, en robe de mariée, livre aux amants les clés d’un futur hors norme… DP C’est un chien noir qui aimante notre regard. Il file entre les corps, faiseur de lien entre Ava, l’ado boudeuse et Juan, le gitan ténébreux. Ces deux-là fuguent, partagés entre désir et peur, ombre et lumière, rêve et cauchemar. Ava, sorte de conte violent et poétique, fait éclater avec force la sensualité, la nudité, la sauvagerie de deux corps en liberté sous des couleurs estivales. Ava : un film touchant et lumineux. MS

Un film qui va à la fois séduire (instantanément, pour moi, dès la première image) et dérouter (« mais on va où, là ? » peut-on se demander à plusieurs reprises) ce n’est déjà pas si courant. Mais lorsque, en plus, il fait surgir des instants de pur émerveillement, on se dit qu’on est déjà impatient de voir le prochain film de Léa Mysius ! ER Difficile d’ancrer une histoire dans la réalité quand elle est aussi peu crédible : gitans clichés, couple à la Bonnie and Clyde de pacotille, une cécité improbable qui justifie mal des comportements excessifs et sous prétexte de lumière solaire, une palette de couleurs criardes. Près de deux heures qui paraissent bien longues. SB Récit d’apprentissage contaminé par les ombres, réaliste et fantastique à la fois, crépusculaire et néanmoins por-

teur d’espoir, Ava n’est jamais là où on pourrait l’attendre. Un premier long métrage remarquable et porteur de belles promesses. JF Ava n’est pas une combattante, c’est une guerrière se débattant dans une pénombre multiforme. Les «démons» dévoilent une jeune femme ado incandescente sous le voile sensuel de la caméra d’une réalisatrice très prometteuse. Impressionnant ! RS Sombre drame que celui de cette malheureuse jeune fille en train de devenir aveugle et qui déjà ne voit plus rien dès que la nuit tombe… sauf dans les scènes nocturnes. Trop forte, la petite ! Plus globalement, la logique voudrait que rien ne puisse être à la fois creux et plat. Ava démontre que rien n’est impossible, au moins au cinéma. AW

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POUR UNE BELLE NUIT… Record battu : tous les pass vendus dès 16h, plus d’une centaine de spectateurs refoulés – on vous avait bien dit de vous y prendre à l’avance ! – les 1 100 places du complexe occupées et une ambiance incroyable… La pleine lune et les étoiles, une température idéale, l’affluence aux stands de restauration, vente d’affiches et jeu entre les séances.

Nuit des Studio 2017 © Nicole Joulin

Paroles de spectateurs :

« Merci à tous les ceusses des Studio. Vivement l’année prochaine. » « Très belle programmation. » « Soirée géniale. Un régal de revoir ces films culte. Merci les Studio. » « Un petit Spike Lee l’année prochaine ? » « Convivial, chaleureux, généreux, super ambiance ; merci, merci. » « À l’an prochain ! »

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Vous étiez encore 625 au petit matin pour le petit déjeuner offert (du jamais vu).

… CE FUT UNE BELLE NUIT ! SB Les CARNETS du STUDIO n°359 – Septembre 2017 –

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Robin Campillo aux Studio © Nicole Joulin

Rencontre avec Robin Campillo

C

e lundi 3 juillet il y avait une véritable foule qui voulait le rencontrer et voir son film en avant-première : les deux plus grandes salles affichaient complet, ce qui n’est jamais arrivé si tard dans la saison. Robin Campillo était accompagné d’Agnès Sinsoulier Bigot, vice-présidente du Conseil Régional et présidente de l’agence régionale CiCliC, qui s’est félicitée du succès des films ainsi soutenus par la région : l’année passée Divines de Houda Benyamina, Caméra d’or à Cannes, cette année 120 battements par minute, Grand prix… deux récompenses qui viennent couronner le travail de toute une équipe… et l’engagement de la région Centre Val de Loire auprès des créateurs, avec toujours la volonté de soutenir une filière économique régionale, et pour le film de Robin Campillo, d’un engagement militant pour lutter contre le sida. Un spectateur s’est senti « oppressé » par le film. Le réalisateur, ancien militant d’Act Up,

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Il était déjà venu aux Studio, il y a très longtemps (il dit lui-même qu’il a mis trop longtemps entre deux films sans doute parce qu’il est « un peu flemmard »), pour son premier film, Les Revenants, tourné à Tours… ville avec laquelle il a un rapport curieux puisqu’il était déjà venu avec Act Up, il y a 25 ans, faire une action contre le maire de l’époque qui avait interdit une réunion de prévention : distribution de préservatifs et de seringues à travers la ville dont il se souvient comme « un très beau jour » dans sa vie… rappelle qu’il y régnait une tension très forte qu’il a essayé de retranscrire sur l’écran. Les militants, peu nombreux, étaient très proches les uns des autres et « comme on s’affrontait beaucoup, on avait l’impression de beaucoup se connaître ». Dans les réunions également l’intimité avait sa place, ce qu’il a tenté de saisir avec ce qu’il nomme « un effet accordéon » : de la distance d’abord, puis on se rapproche, jusqu’au gros plan. Il a voulu creuser ce rapport délicat entre la proximité et la distance. Comme il y a beaucoup de personnages dans le film, pour les identifier il fallait rester à hauteur d’homme et de femme. « Dans ce film fleuve, il y a quelque chose d’organique ; nous sommes dans une artère, brassés au milieu de tous ces gens, puis la fiction arrive peu à peu. » Il avait expérimenté le même processus fictionnel dans le début de son film précédent, Eastern Boys : on voit les garçons de la Gare de l’Est mais de plus loin. Il aimait beaucoup

l’idée que le spectateur puisse s’imaginer que c’était son propre regard qui sélectionnait les gens, que ce n’était pas lui qui proposait les personnages. Une illusion bien sûr, reconduite ici avec de la distance et du mouvement jusqu’à parvenir à une perte de contrôle « comme si la fiction surgissait d’un chaos originel. » Les scènes de réunion ont été tournées à trois caméras et en continu. L’important était de réussir le casting, qui a pris 9 mois : il fallait que les acteurs fonctionnent les uns par rapport aux autres. Il y a eu de très nombreuses répétitions avec un peu d’improvisation. Lors du tournage, le matin, tout était filmé dans une première prise catastrophique. Il réécrivait les dialogues (souvent très techniques) quand il voyait que les acteurs ne comprenaient pas bien et ajustait la mise en scène par touches avant de filmer de nouveau pour obtenir la scène voulue. Et 8 heures de rushs ! Comment ressent-il l’engouement médiatique autour du film ? Act Up était très minoritaire mais il avait un succès populaire (même si on trouvait qu’ils allaient trop loin) notamment quand l’association s’est saisie de « l’affaire du sang contaminé ». Aujourd’hui, on peut regretter que les gens se réveillent en voyant le film, qu’ils soient en empathie alors qu’ils ne l’étaient pas à l’époque, mais il faut mettre au bénéfice du film de montrer les coulisses, l’urgence. Ce qui le gêne, c’est plutôt la récupération politique, de l’ordre de l’amnésie. Il avait refusé d’accorder des interviews à BFM suite au direct de 4 heures qu’ils avaient fait sur la Manif pour tous. Obligé d’accepter après avoir reçu son prix à Cannes, il n’a pas eu la présence d’esprit de le leur rappeler lorsque le journaliste évoquait « la palme du cœur »… Avec ce film il ne parle que des militants (ni des politiques, ni des médecins, des infirmières). De la façon de vivre cette épidémie (la plus meurtrière de toute l’Histoire, avec 40

millions de morts) dans la plus grande des solitudes jusqu’à ce qu’ils se réunissent pour agir, poussés par l’urgence de s’en sortir, de survivre. « Depuis mon film précédent je n’essaie pas de prendre le spectateur par la main pour qu’il soit confortable dans le film. Je le mets devant des situations par moment inconfortables. Il y a une vraie remise en question, il est désorienté tout le temps, un peu paumé par les ellipses. J’ouvre une porte où les gens peuvent interpréter. J’ai essayé de retrouver l’électricité qui régnait entre les gens. Je m’interroge sur ce qui s’est passé et c’est en le refaisant que je comprends ce qui se passait. » A-t-il des conseils à donner pour les nouvelles générations ? Se sentir légitimes. Ne pas attendre les feux verts de la société mais réaliser les choses telles qu’on veut qu’elles soient. Il faut continuer à réclamer l’égalité et la visibilité. « Mais la réalité est que quand on se tient la main ou qu’on embrasse son copain, on risque de se faire insulter ou casser la gueule. On se sent tous désarmés devant l’homophobie résiduelle qui est encore plus DP violente. »

Retrouvez une vidéo de cette rencontre sur le site des Studio dans la rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

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Maryam Goormaghtigh aux Studio © Nicole Joulin

Rencontre avec Maryam Goormaghtigh

Une rencontre pleine de promesses Il y a environ cinq ans Maryam Goormaghtigh rencontre trois étudiants iraniens dans un café parisien. La réalisatrice, dont la mère est d’origine iranienne, a « le coup de foudre » pour ces personnages sympathiques qui lui évoquent un trio de comédie, à un moment où elle avait des envies d’Iran… L’aventure pouvait démarrer : elle commence à les filmer en « [s]’incrustant dans leur quotidien », et ça dure pendant trois ans !

Un road-movie presque improvisé Quand Arash annonce son intention de rentrer au pays et que ses amis décident de l’emmener en vacances pour le faire changer d’avis, la réalisatrice met un dispositif en place : il s’agira de les accompagner dans ce voyage vers le sud de la France et de s’immiscer dans leur intimité au fil des rencontres, partages et découvertes. Il ne s’agit donc pas d’un film écrit au départ avec un scénario stable ; seuls des jalons géographiques sont posés en fonction des événements proposés par les lieux – y compris un concert organisé pour permettre une rencontre entre les trois protagonistes et des copines de la réalisatrice ! Une voiture achetée sur le Bon Coin, des campings réservés et les voilà partis jusqu’à Perpignan…

de confidences et coller à la réalité. Si le voyage en voiture est déjà une promesse d’aventure, capter la vie dans ces conditions est difficile. Le tournage dans le véhicule se fait sans technicien faute de place, et les protagonistes sont équipés de micros cachés pour exploiter les dialogues dont on gommera plus facilement les sons parasites. En l’absence de scénario écrit presque toutes les scènes filmées ont été les premières, la réalisatrice s’autorisant seulement à faire parler ses acteurs sur des propos qu’elle les avait entendu échanger auparavant. « Moi je fais le cadre — généralement assez large pour leur permettre d’évoluer — et c’est parti » dit Maryam Goormaghtigh, qui avait testé la manière de faire avant le départ.

De l’importance du montage Un spectateur fera remarquer que les scènes dans les voitures sont nombreuses dans le cinéma iranien ; mais alors que là-bas c’est un gage de tranquillité pour filmer, ici ce choix plein de difficultés est utilisé pour permettre l’échange

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À la fin de l’été elle revient à Paris avec 70 heures de rush et « l’envie de retenir toutes les discussions ». Il a fallu une bonne dose de persuasion de la part de la monteuse pour la convaincre de ne pas tout garder et que les scènes de sieste,

farniente et rêveries partagées étaient importantes pour la respiration du film. Elles permettaient entre autres de mettre l’accent sur les relations d’amitié très fortes. Seront retenus aussi des paysages filmés en Iran par un Smartphone à l’occasion d’un périple en bus entre Téhéran et Shiraz avec arrêt dans le désert. Ces images, qui se superposent à celles des paysages français traversés, parlent d’un pays qui hante les occupants de la voiture ; elles agissent comme un contrepoint, comme des souvenirs et des rêves qu’on transporte avec soi, s’invitent comme un personnage supplémentaire embarqué dans l’aventure. Enfin, en l’absence d’ingénieur du son sur le tournage, c’est le monteur son qui a dû effectuer un travail considérable. Aux dialogues s’ajoutent de la musique de variétés française et iranienne, mais aussi de la contrebasse. Maryam Goormaghtigh avait demandé au compositeur contrebassiste une infinité de sons dans lesquels elle a pioché au fil du montage. Mais il y a aussi les silences, les sons d’ambiance, l’ensemble formant une matière d’une très grande richesse.

Tendresse et poésie Le résultat est un film d’une grande sensibilité, plus mélancolique que triste – il y a même de bons moments d’humour partagé. Si les trois protagonistes, qui ont gardé un souvenir heureux de ce voyage plein de gaieté, s’attendaient à une œuvre plus drôle, le spectateur est touché par l’amitié pleine de tendresse qui les lie. Celleci est à l’image de leur culture orientale qui permet aux garçons, séparés des filles par leur éducation jusqu’à l’âge de l’université, d’afficher leur complicité et leur affection par des gestes et une proximité physique rares chez nous. Leur bienveillance et leur attention à l’autre font du bien.

à ses années françaises. A un moment l’un de ses amis dit : « Je suis plus heureux là-bas mais je préfère celui que je suis devenu ici ». Le film témoigne de manière incroyable de la complexité à être entre deux cultures, deux mondes, de la nécessité de se repositionner tous les jours, de devoir en permanence faire des choix. Parmi les sujets abordés par les trois garçons celui du service militaire revient comme un leitmotiv. Tous les trois y ont été confrontés : souvenir douloureux pour l’un ; couperet pour le deuxième, qui bénéficie provisoirement d’une loi temporaire permettant aux ressortissants partis depuis plus de 10 ans de pouvoir quand même venir quelques jours par an en Iran ; curieux choix pour Arash qui a volontairement énormément grossi en France afin d’être exempté. Le film, qui fait la part belle aux discussions, évoque l’alcool, les filles en maillot de bain deux pièces, l’enfer… autant de sujets qui ne permettent pas sa projection en Iran et qui compromettraient gravement Arash, qui y vit désormais. Au-delà de l’Iran c’est la situation de tous les exilés qui est au cœur d’Avant la fin de l’été : son propos touchant est universel. SB

Les difficultés et souffrances de l’exil Arash, qui a finalement décidé de rentrer en Iran, est revenu à l’occasion de la projection du film à Cannes. S’il se demande encore s’il a fait le bon choix, il avoue s’être découvert autrement grâce

Retrouvez une vidéo de cette rencontre sur le site des Studio dans la rubrique : Ça s’est passé aux Studio. Les CARNETS du STUDIO n°359 – Septembre 2017 –

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À propos de Le Vénérable W.

V

oir un moine en toge safran frapper sauvagement avec un bâton, en compagnie d’autres lâches furieux, un homme à terre constitue un choc qui contredit absolument l’image que nous avons du bouddhisme, symbole de sagesse, de pacifisme, de sérénité. Ce moine n’est qu’un parmi les milliers qui ont succombé à la rhétorique enflammée d’Ashin Wirathu, moine fondateur des ultra-nationalistes mouvement 969 et parti Ma Ba Tha qui s’acharnent sur l’une des 132 ethnies thaïlandaises, très minoritaire, misérable et de confession musulmane : les Rohingyas. Non seulement « ils se reproduisent comme des lapins », en plus ils sont comme ces poissons qui dévorent et détruisent tout sur leur passage. Trop riches, ils rachètent tous nos commerces, toutes nos entreprises, réduisant la population à la misère ; d’ailleurs ce ne sont pas de vrais Birmans mais des étrangers qui usurpent ce titre, qui violent et tuent nos femmes, de la fillette à la grand-mère ; ce sont des musulmans, donc des terroristes obsédés par le djihad. On reconnaît sans peine quelques fondamentaux des discours racistes violents : négation de l’humanité des persécutés assimilés à des animaux malfaisants, exploitation de la peur du grand remplacement (tiens, tiens…), calomnies et mensonges grossiers. Beaucoup plus raffiné : l’accusation faite aux victimes d’être les bourreaux, de vouloir faire disparaître les vrais Birmans et la religion bouddhiste,

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d’incendier eux-mêmes leurs propres villes et villages afin d’être relogés aux frais de l’État dans des maisons plus vastes et plus confortables ! L’accumulation insensée et l’hétérogénéité des arguments raciaux, religieux, économiques, démographiques, historiques, politiques, suffisent à en montrer l’inanité. C’est toute la théorie du bouc émissaire de René Girard qui se trouve ici, une fois de plus, confirmée : un groupe minoritaire peu capable de se défendre accusé de tous les maux de la société, exonérant ainsi les vrais responsables. La première étape est d’en nier l’humanité, pour justifier d’abord sa mise au ban de la société puis, si possible, son élimination physique. Les discours haineux de Wirathu hypnotisent des foules de moines qu’il exhorte à devenir des « combattants de première ligne » contre les musulmans ou plutôt, pour reprendre sa phraséologie, les kalars, équivalent birman des niggers, des youpins, des bicots : il faut boycotter leurs entreprises et leurs commerces, interdire toute relation amoureuse ou même simplement amicale avec eux, les chasser du sol national, se résoudre — comment faire autrement ? — aux incendies, ratonades, viols, massacres et autres dommages collatéraux, perpétrés sous l’œil débonnaire de la police et, on n’en revient toujours pas, le silence assourdissant d’Aung San Suu Kyi, icône en Europe de la résistance, du féminisme,

de la démocratie, qui n’a en outre pas élevé la moindre objection à l’adoption par le Parlement de lois inspirées par Wirathu sur « la protection de la race et de la religion ». Ce Vénérable W. est un propagandiste de la pire espèce, le film ne laisse aucun doute là-dessus, mais cela même, paradoxalement, pose problème : et si justement les moyens dont use le cinéaste pour nous en convaincre n’avaient pas eux-mêmes quelque chose de suspect ? Peut-on situer clairement la frontière entre investigation, engagement et propagande ? L’objectif à atteindre, pour louable qu’il soit, n’oriente-t-il pas, même inconsciemment, le choix des images et la manière de les montrer ? Il est clair que Barbet Schroeder ne se prive pas d’utiliser quelques ficelles qui peuvent semer le doute : ralentis, travellings chargés de sens (« les travellings sont affaire de morale », dixit Jean-Luc Godard), métaphores visuelles, voix off sensuelle de Bulle Ogier, souvent doublée des mêmes mots en sous-titres etc. Est-ce à dire que

nous sommes nous aussi manipulés ? Que toute dénonciation est elle-même propagande ? Heureusement non car engagement ne signifie pas forcément tripotage : en laissant parler Wirathu, en le filmant en train d’asséner, la bouche en cœur, avec de grands sourires bon enfant et des hochements de tête entendus, les pires horreurs, en contextualisant simplement ses paroles par des faits et des chiffres avérés, en s’abstenant d’intervenir pour nous dire ce que nous devons penser, Barbet Schroeder, à l’inverse d’un Michael Moore par exemple, se contente de donner à voir et à entendre. Il n’analyse rien, ne tire aucune conclusion, ne suggère aucune interprétation. Les similitudes avec Hitler et le régime nazi sont tellement évidentes qu’elles s’imposent d’elles-mêmes, sans parler des craintes bien réelles qu’on peut ressentir ici et maintenant quand on voit jusqu’où peut mener, sous les apparences vertueuses du patriotisme ou du traditionalisme religieux, l’extrémisme identitaire. AW

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À propos de L’Amant double

P

assons rapidement sur les facilités et les clichés de la mise en scène, dont aucun ne nous est épargné : profusion de miroirs dans lesquels l’image de Chloé se multiplie, escaliers hélicoïdaux interminables évoquant autant les méandres labyrinthiques de la psyché que le célèbre Philosophe en méditation de Rembrandt, champs/contrechamps dédoublés par un miroir ou dans lesquels l’image de Chloé se retrouve dans le même plan à la fois de face et de profil, disposition analogue des cabinets des jumeaux Paul Meyer et Louis Delord, présence concomitante desdits jumeaux dans la même scène, dédoublements hallucinatoires de Chloé… Toute la panoplie possible et imaginable des représentations du double, tous les trucages fondés sur la duplication des personnages, sont assénés à la truelle. Il faut bien reconnaître que tout cela est assez grossier, m’as-tu-vu et parfois très, très lourdingue.

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Mais l’essentiel n’est pas là. L’ambition de François Ozon est visiblement de se placer, sans humour ni distanciation ironique, dans le sillage des grands mythes de la gémellité et des frères ennemis : Caïn et Abel, Etéocle et Polynice, Romulus et Remus, et de toute leur postérité littéraire, qui va au moins jusqu’aux Particules élémentaires de Michel Houellebecq. Thème fascinant s’il en est car sur lui vient se greffer celui du dédoublement de la personnalité : sans compter même les super-héros style Superman, on pense évidemment aux innombrables mythes littéraires ou cinématographiques tels Docteur Jekyll et Mr. Hyde ou Psychose. « […] Voyez-vous, nous étions jumeaux, le défunt et moi. Nous avions à peine deux semaines lorsqu’on nous mêla dans la baignoire : l’un de nous fut noyé. Mais nous n’avons jamais su lequel. Les uns

pensent que c’était Bill. D’autres pensent que c’était moi. […]. » François Ozon raconte peu ou prou, avec un inflexible sérieux, le même genre de situation saugrenue que cet extrait de la réjouissante Interview de Mark Twain. Chloé se retrouve enceinte mais de qui : Paul ou Louis ? Elle tue l’un des deux jumeaux mais lequel ? À moins que ce ne soit aucun des deux puisqu’il n’y a ni enquête ni conséquence d’aucune sorte, à moins par conséquent que ce meurtre ne soit pur fantasme. Le scénario est on ne peut plus tordu, naviguant entre « jumeaux cannibales » et « jumeaux miroirs », entre chat mâle ayant absorbé in utero sa jumelle, jumeaux réels ou fantasmés, jumelle ignorée, personnalités à double fond. En réalité Chloé n’était pas enceinte, ce qu’elle expulse, dans une scène digne d’Alien à la limite du grotesque, n’est pas le fruit d’une fausse-couche mais l’embryon de sa sœur jumelle qu’elle a absorbé dans le ventre de sa mère, exactement comme l’a fait le chat de Louis. À ce moment-là c’est tout le centre de gravité du film qui bascule et change de perspective : Paul et son double maléfique Louis ne sont qu’un (mais lequel, le bon Paul ou le méchant Louis ?) et c’est Chloé qui constitue le nœud du problème, elle dont les multiples dédoublements spéculaires sont enfin justifiés. Soucieuse d’y voir plus clair dans cet embrouillamini, elle se lance dans une vaste enquête de quelques minutes qui l’amène à rendre visite à Sandra, une ancienne fiancée de Paul hypothétiquement violée par Louis, qui tenta sans succès de se suicider. Il ne reste plus d’elle à présent qu’une pauvre infirme lourdement handicapée, dans le visage ravagé de qui Chloé reconnaît son

propre visage. Tout cela est d’autant plus bourré de significations et d’implications psycho-symboliques que la mère de Sandra et celle de Chloé sont jouées par une seule et même actrice, la trop rare Jacqueline Bisset. Tout le film baigne dans ces ambiguïtés parfois indécidables, dans ces ambivalences appuyées, créant une atmosphère malsaine volontiers teintée de psychanalyse. Celle-ci s’appuie explicitement sur les refoulements et fantasmes sexuels de la jeune femme, qui lui donnent toute sa force mais en même temps constituent sa faiblesse : l’intrigue se réduit finalement à un cas de dissociation schizophrénique curieux mais sans plus. Peut-être préférera-t-on retenir le cheminement et la conclusion que semble suggérer cette tortueuse histoire : la première image nous montre Chloé en train de se faire couper les cheveux, la dernière son double brisant le miroir qui la sépare d’elle-même. Traduction : on a beau changer de look, on n’échappe jamais à ce qu’on est. Mais on est aussi tout à fait en droit d’être beaucoup plus sévère et de considérer que François Ozon, une fois n’est pas coutume, s’est fourvoyé, avec de très gros sabots et une gracilité pachydermique, dans une espèce de grand guignol épatecouillons et passablement ringard... AW Les CARNETS du STUDIO n°359 – Septembre 2017 –

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Bande annonce

Vos critiques

Le cinéma, la loi du marché et la diversité culturelle « Le cinéma est un art et par ailleurs une industrie » a dit André Malraux : c’est aussi devenu un commerce et, à ce titre, un véritable enjeu pour les grands groupes d’exploitants avides de toujours plus de profits. Usant et abusant de films très porteurs et porteurs2 grand public dont ils saturent les écrans de leurs salles, ces grands groupes cherchent aussi dorénavant à se faire ouvrir un nouveau marché souvent inédit pour eux en s’emparant d’œuvres cinématographiques de forte audience classées art & essai et recherche. Fort justement, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a décidé de contraindre ces grands groupes à participer à l’effort de diffusion des cinématographies peu diffusées – moins génératrices de profits – voire parfois déficitaires. Mais un effet pervers de cette décision est de servir de prétexte, depuis, à leur incursion dans le champ des cinématographies dévolues aux salles indépendantes classées art et essai et/ou recherche. Bien sûr ce ne sont que les films porteurs et très porteurs de ces classements qui les intéressent pour leur dimension lucrative. Ils peuvent ainsi priver les salles indépendantes de ces films, et donc de leurs moyens de subsister3. Montrer des films de cinématographies peu diffusées n’est possible pour ces salles spécialisées que si les rentrées financières le leur permettent. Certains de ces groupes d’exploitants parmi les 4 ou 5 plus importants de France sont même allés, par le passé, jusqu’à faire pression sur des distributeurs – menaces à l’appui

1

– pour les dissuader de donner des films à des salles indépendantes concurrentes : l’un d’eux a été condamné pour cela par le Conseil de la concurrence4 ; ce sont, nous dit-on, des pratiques qui maintenant n’ont plus cours… Pour maintenir la bonne santé financière des salles il reste essentiel pour la vitalité du cinéma, singulièrement en France, que tous les moyens soient réunis et perdurent : parmi ces moyens, les engagements de programmation dont la Médiatrice du Cinéma est garante5, en sont un privilégié.

1 La Convention de l’Unesco sur les expressions de la diversité culturelle a été adoptée le 20 octobre 2005 et a reçu l’adhésion de l’Union européenne, et en particulier de la France qui l’a popularisée sous le vocable d’Exception culturelle française.

2 Films très porteurs : plus de 275 copies en sortie nationale (antérieurement pour les films art et essai, plus de 800 000 entrées France) Films porteurs : plus de 165 copies en sortie nationale (antérieurement pour les films art et essai, plus de 600 000 entrées France). 3 Cf. le rapport de René Bonnell : Le Financement de la production et de la distribution cinématographiques à l’heure du numérique page 186, décembre 2013

CE QUI NOUS LIE de Cédric Klapisch Cédric Klapisch ne fait pas des grands films mais des films sympathiques. Les sujets abordés ont déjà été vus (le deuil, la transmission, la terre, la relation père-fils), le film est légèrement mélo, bourré d’incohérences, avec des facilités, et pourtant on suit volontiers cette fratrie qui se retrouve autour d’un héritage. Les personnages et les acteurs sont attachants, le décor grandeur nature superbe. Le film est plein de bons sentiments, mais c’est toujours sain et bon à voir… CP

LE CAIRE CONFIDENTIEL de Tarik Saleh Très beau thriller politique ! Le titre évoque bien sûr L. A. Confidential dont il reprend les codes et les thèmes : corruption, violence, sexe

(et tabagisme !). En rapprochant le Los Angeles des années 50 et Le Caire de 2011, Tarik Saleh, le réalisateur, semble nous dire que rien ne change, l’argent et le pouvoir, intimement mêlés, continuent de faire des ravages dans toutes les sociétés. […] La mise en scène est très maîtrisée, avec des cadrages parfaits, une belle lumière, notamment dans les scènes nocturnes, un personnage principal peu bavard en proie au doute et qui va évoluer au cours de l’histoire. Mais il y a surtout une mise en abîme savoureuse avec de nombreux plans sur le poste de télévision de Noredin (le flic anti héros) diffusant des discours de Moubarak à travers des images et un son complètement pourris, alors que, une fois réparé, le téléviseur ne diffuse plus que des émissions ineptes de la télévision italienne en version originale. Les derniers plans du film, au cœur d’une manifestation contre Moubarak, montrent bien, à travers le sort du bon et du méchant, que le réalisateur ne se fait pas d’illusions… JC Rubrique réalisée par RS

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4 Décision

du Conseil de la concurrence n° 07-D744 du 11 Décembre 2007

Date de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Voir éditorial des Carnets des Studio n° 355 du mois d’avril 2017. 5

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– Les CARNETS du STUDIO

n°359 – Septembre 2017

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