29.11 au 05.12 2017

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29 11— 05 12 2017

Théâtre National de Bretagne Direction Arthur Nauzyciel

LA SEMAINE AU CINÉMA

T-N-B.fr


Drame

France 2017

Avec

Rencontre

PAULINE BURLET ALBAN LENOIR GÉRALDINE PAILHAS

Durée 1h40 Couleur

Dernière semaine «  Ce premier long métrage vibrant qui décrit avec sensibilité un dilemme amoureux dans une communauté de femmes est servi par d’excellentes actrices. » — À VOIR À LIRE

LE SEMEUR MARINE FRANCEN 1852 : L’armée de Louis Napoléon Bonaparte écrase la résistance des Républicains. Dans son village de montagne, Violette assiste à la rafle de tous les hommes. Après des mois passés dans un isolement total, Violette et les autres jeunes filles se font un serment : si un homme vient, il sera celui de toutes… Co-produit par Sylvie Pialat et co-écrit par Jacques Fieschi, ce film fiévreux est le premier long métrage de Marine Francen, ancienne assistante de Michael Haneke et Olivier Assayas. Elle a choisi ici d’adapter L’Homme semence, court récit autobiographique de Violette Ailhaud, qui fut institutrice au XIXe siècle. Le premier intérêt du film est de refuser l’académisme d’une reconstitution historique trop méticuleuse, malgré le réalisme des costumes et des décors, l’utilisation habile des paysages naturels arides des Cévennes, ou le contexte du matériau initial, qui insiste sur l’opposition entre les aspirations républicaines du peuple et les velléités monarchiques des élites et de l’armée. Le Semeur témoigne d’un

véritable souffle et on attend avec intérêt le second long métrage d’une réalisatrice dotée à la fois d’une sensibilité artistique et d’une solide maîtrise technique. Réalisation MARINE FRANCEN

DÉCOUVREZ À PARTIR DU MER 15 11 Le roman de Violette Ailhaud et la BD de Mandragore en consultation à la billetterie du cinéma. RENCONTREZ AUTOUR DE L’HOMME SEMENCE MANDRAGORE ET LAETITIA ROUXEL des Éditions de L’Oeuf pour l’adaptation BD. AURORE PÔTEL ET YANN-SYLVÈRE LE GALL de la compagnie OCUS, pour l’adaptation théâtrale du texte de Violette Ailhaud. MER 29 11 19h


Fantastique

Grèce 2015

Avec

COLIN FARRELL RACHEL WEISZ JESSICA BARDEN

Séance unique

Durée 1h58’ Couleur VOSTF

« Yorgos Lanthimos confirme son goût pour l’absurde et signe une dystopie cruelle et émouvante. » — LES INROCKUPTIBLES

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THE LOBSTER YÓRGOS LÁNTHIMOS Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, elle sera transformée en l’animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s’enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants ; les Solitaires. Dans The Lobster, la société est représentée comme un amalgame d’espaces coercitifs. Un univers où le moindre geste dérogeant aux règles imposées par la société rapproche un peu plus de la mort. Au sein de ce monde totalitaire, les célibataires ne sont pas tolérés, c’est pourquoi on les enferme manu militari et on les force à trouver une compagne ou un compagnon sous 45 jours. Passé ce délai, ceux –ci se retrouvent alors transformés en l’animal de leur choix – par exemple un homard –, puis abandonnés dans la nature. Or, la meilleure façon de trouver chaussure à son pied et ainsi d’échapper à ce funeste destin s’avère le mensonge. The Lobster

s’impose probablement comme le meilleur film de ce cinéaste de la nouvelle vague grecque. La mise en scène est brillante, s’autorisant parfois des ralentis baroques romantiques que ne renieraient pas Lars Von Trier. Réalisation YORGOS LANTHIMOS

CYCLE MÉTAMORPHOSE (S) DE PHIA MÉNARD À GUILLAUME VINCENT ARTISTES ASSOCIÉS AU TNB Sélection de films en écho à certains spectacles de la saison 2017 / 2018 autour de la thématique de la métamorphose. TIRESIA DE BERTRAND BONELLO VEN 08 12 FAUX SEMBLANTS DE DAVID CRONENBERG JEU 21 12


Rencontre

Iran 1995

Avec

Séance unique

MOHAMAD ALI KESHAVARZ FARHAD KHERADMAND ZARIFEH SHIVA

Durée 1h43’ Couleur VOSTF

AU TRAVERS DES OLIVIERS ABBAS KIAROSTAMI À peine sortis de l’adolescence, Xiao Min, Une équipe de tournage s’installe dans un petit village de la région de Koker, qu’un récent tremblement de terre a dévasté. Hossein, un jeune maçon, est engagé pour jouer le rôle principal, celui de l’amoureux éperdu. En sa partenaire, il retrouve la belle Farkhondé, qu’il a longtemps courtisée avant de se trouver éconduit par ses parents. Hossein le maçon n’a même pas une maison à lui et ne fait pas un parti présentable. Sous l’oeil bienveillant du réalisateur, Hossein n’en poursuit pas moins son entreprise de séduction. Le tremblement de terre, en jetant toutes les maisons à bas, n’a-t-il pas égalisé les conditions de tous ?... L’amour, la société et le cinéma, ainsi on peut prendre les films de Kiarostami par n’importe quel bout, on se retrouvera toujours avec la même pelote, celle de la vie. Avec Au travers des oliviers, il va en effet encore un peu plus loin dans ce processus en nous proposant un cas très drôle et très épineux de la relation entre l’amour, la société et le cinéma. Kiarostami raconte le tournage d’un

de ses films et y insuffle la force d’une histoire d’amour. Toute la puissance du lien entre le cinéma et la vie, alliés dans une œuvre modeste et magnifique. Réalisation ABBAS KIAROSTAMI

RENCONTREZ GUILLAUME VINCENT (METTEUR EN SCÈNE ET ARTISTE ASSOCI2 AU TNB DIM 03 12 18h Salle Jouvet Présentation de la séance par Guillaume Vincent PARCOURS CALLISTO ET ARCAS VEN 01 12 19h Salle Parigot SONGES ET MÉTAMORPHOSES MAR 05 12 - SAM 09 12 TNB Salle Vilar

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Nouveauté

France 2017

Avec

sortie nationale

ARIANA ASCARIDE GÉRARD MEYLAN JEAN-PIERRE DARROUSSIN

Durée 1h47’ Couleur

« Entre nostalgie et résignation, l’évocation touchante d’une époque révolue. » — TÉLÉRAMA

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LA VILLA ROBERT GUÉDIGUIAN Dans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand, se rassemblent autour de leur père vieillissant. C’est le moment pour eux de mesurer ce qu’ils ont conservé de l’idéal qu’il leur a transmis, du monde de fraternité qu’il avait bâti dans ce lieu magique, autour d’un restaurant ouvrier dont Armand, le fils ainé, continue de s’occuper. Lorsque de nouveaux arrivants venus de la mer vont bouleverser leurs réflexions… Dans La Villa, Robert Guédiguian revient à ses fondamentaux et signe un film plein de grâce et d’émotion, d’intelligence et de nostalgie sur l’époque. Quand on associe « fondamentaux» et « Guédiguian », le résultat de l’opération se nomme naturellement Marseille. Soit un chapelet de films tournés depuis bientôt quarante ans avec la même bande (Gérard Meylan, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Jacques Boudet...) dans le quartier

de l’Estaque, mêlant l’histoire prolétarienne à la romance, la fidélité aux idéaux à la trahison, l’autobiographie à la fiction brechtienne. Nous sommes ici à quelques encablures de l’Estaque, dans l’anse Méjean, que la spéculation, qui a gagné partout, menace à son tour. Entre réglements de comptes et tendresse indéfectible, regrets d’un rêve qui n’a pas pris, lassitude d’une époque qu’on vomit, tout cela sentirait la fin de partie si l’amour, la colère et le combat n’y reprenaient finalement leurs droits. Réalisation ROBERT GUÉDIGUIAN

RENCONTREZ ARIANE ASCARIDE (COMÉDIENNE) JEU 07 12 20h Salle Jouvet Rencontre à l’issue de la séance de 20h


Nouveauté

États-Unis 2017

Durée 1h30’ Couleur VOSTF

« Les documentaristes américaines donnent aux néophytes un aperçu étourdissant de l’univers mental et musical de Chavela Vargas. » — LE MONDE

CHAVELA VARGAS CATHERINE GUND ET DARESHA KYI 6 De Frida Kahlo à Pedro Almodovar, artiste inspirante et inspirée, ce récit composé d’images rares révèle une femme à la vie iconoclaste et d’une modernité saisissante. Figure de proue de la musique mexicaine Ranchera, Chavela Vargas, restera à jamais empreinte de récits et de légendes. Chavela s’est elle vraiment glissée tard dans la nuit dans les chambres des maris pour leur voler leur femme? S’est elle vraiment enfuie avec Ava Gardner au mariage de Elisabeth Taylor? Avant son retour triomphant en Espagne grâce au soutien et à l’admiration de Pedro Almodovar, elle avait arrêté de chanter pendant si longtemps que les gens avaient cru qu’elle était morte. Vêtue comme un homme, fumant et buvant comme un homme, portant un pistolet, Chavela Vargas n’a cessé d’affirmer sa liberté, sa singularité, son identité et sa passion pour la musique et les textes engagés.

le documentaire musical le plus prenant depuis Sugarman. Contrairement au film sur le chanteur soul (mexicain lui aussi) Sixto Rodriguez, il n’emprunte pas les chemins de la fiction. Il n’en n’a pas besoin, tant le récit de Chavela Vargas est romanesque, enchevêtrant la réalité et le désir, le terrestre et l’imaginaire Les deux réalisatrices communiquent leur admiration pour cette chanteuse qu’elles dépeignent en héroïne de la libération homosexuelle, même si elle ne revendiqua ce rôle que tardivement. Mais la liberté de cette femme est magnifique. .

Chavela Vargas, réalisé par les Américaines Catherine Gund et Daresha Kyi, est peut-être

Réalisation CATHERINE GUND ET DARESHA KYI


Nouveauté

États-Unis 1934

Avec

Réédition nationale

KAREN MORLEY TOM KEENE JOHN QUALEN

Durée 1h14’’ Noir & blanc VOSTF

« Un grand film qui participe à l’éveil d’une conscience de gauche au sein du cinéma classique américain. »

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NOTRE PAIN QUOTIDIEN KING VIDOR En 1929, alors que les Etats-Unis traversent une crise dramatique, John et Mary, dont la situation financière est critique, se voient proposer de reprendre une petite ferme hypothéquée. Ils acceptent mais l’ampleur de la tâche est telle qu’ils décident de s’organiser en coopérative. De tout le pays, des volontaires accourent, pour les aider dans cette incroyable et stimulante aventure... Tout au long de sa filmographie, King Vidor aura célébré des personnages manifestant leur indépendance en s’affranchissant des contraintes de leur environnement.Le film, qui ressort en salles, fut l’un des premiers films produits indépendamment des studios hollywoodiens. Le résultat est une petite merveille qui parvient, en soixante-quinze minutes à peine, à raconter rien moins que la constitution politique d’une communauté et la conquête de son autonomie.

— DVD CLASSIK

À travers ce récit, Vidor tente une véritable expérience, celle d’extraire ses personnages d’un monde ravagé par la crise, pour recomposer une communauté sur de nouvelles bases. S’il semble ainsi se livrer à l’utopie, ce n’est pas tant pour lorgner le modèle collectiviste que pour orchestrer un retour aux sources de l’Amérique, à cette vie agraire et dépouillée qui dut être celle des pionniers, dans une forme de pastorale politique unique en son genre.

Réalisation KING VIDOR


Drame

France 2017

Avec

ALBERT DUPONTEL NAHUEL PEREZ BISCAYART LAURENT LAFITTE

Durée 1h57’ Couleur

« Albert Dupontel parvient toujours à équilibrer l’eau de rose et le vitriol. Avec, en prime, de formidables trouvailles visuelles. »

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AU REVOIR LÀ-HAUT ALBERT DUPONTEL Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l’un dessinateur de génie, l’autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l’entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire.. Une adaptation du Prix Goncourt de Pierre Lemaitre fidèle à l’esprit du livre, où Dupontel, à son meilleur, donne libre cours à son esprit anar et rebelle, dans une sorte de Grand Guignol horrifique et grotesque. En s’appropriant le roman, Albert Dupontel a fait mieux que l’incarner, il lui a donné une intense charge d’émotions qui déborde les effets visuels de son cinéma, transforme une résurrection en rédemption et un sauvetage en impossible retour. Le soin tout particulier apporté à l’image, l’élégance et l’invention de la mise en scène permettent à la poésie et à l’humour de

— TÉLÉRAMA

traverser ce pamphlet politique à grand spectacle. Nahuel Perez Biscayart habite son personnage par son regard et son corps, dévoilant une nouvelle facette de son talent, Laurent Lafitte est une ordure de toute beauté.

Réalisation ALBERT DUPONTEL


Documentaire 5e semaine

États-Unis 2017

Durée 3h16’ Couleur VOSTF

« Une fresque enthousiasmante qui magnifie le rôle essentiel des bibliothèques dans la société. » — LIBÉRATION

EX LIBRIS THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY FREDERICK WISEMAN 9 Frederick Wiseman investit une grand institution du savoir et la révèle comme un lieu d’apprentissage, d’accueil et d’échange. La New York Public Library incite à la lecture, à l’approfondissement des connaissances et est fortement impliquée auprès de ses lecteurs. Grâce à ses 92 sites, la 3e plus grande bibliothèque du monde rayonne dans trois arrondissements de la ville et participe ainsi, à la cohésion sociale des quartiers de New York, cité plurielle et cosmopolite. Comment cet incomparable lieu de vie demeure-t-il l’emblème d’une culture ouverte, accessible et qui s’adresse à tous ? Pour Frederick Wiseman, la NYPL, n’est pas seulement un endroit où les gens vont chercher des livres ou consulter des archives, c’est aussi une institution qui est centrale pour les habitants et les citoyens, notamment dans les quartiers pauvres comme le Bronx. Wiseman vient nous rappeler, dans un film pourtant tourné avant l’élection de Trump, ce qu’est la culture dans un pays qui ne cesse

de la réécrire pour l’arranger à la sauce des vainqueurs (les Blancs, doit-on le rappeler). Le film décrit cet endroit incroyable où la culture est offerte à tous, grâce à l’argent des riches. Et puis il y a ces hommes de culture qui viennent faire des conférences pour défendre des valeurs égalitaires, humanistes, et s’opposer comme ils le peuvent à la barbarie des politiques radicales de droite. Et c’est bouleversant de simplicité, de bon sens. Cinéma direct, « de vérité », l’œuvre de Wiseman est à la fois essentielle et confidentielle. Depuis 50 ans, le cinéaste américain s’intéresse aux grands sujets de société, aux institutions, à la politique. « Une bibliothèque, ça ne concerne pas que les livres. Ça concerne ce que les gens ont envie d’apprendre. » Pour s’élever. Comme le cinéma de Wiseman.

Réalisation FREDERICK WISEMAN


DIM 10 12 18h00

LES RENCONTRES DU CINÉMA

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04 11 —

EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE MARCELA SAID


VEN 15 12 20h00 LES RENCONTRES DU CINÉMA

11

04 11 —

EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR CLÉMENT COGITORE


Drame fantastique

Hongrie 2017

Avec

Dernière semaine

MERAB NINIDZE ZSOMBOR JÉGER GYÖRGY CSERHALMI

Durée 2h08’ Couleur VOSTF

« Amateurs de récits fantastiques évanescents, de chorégraphie au millimètre et de plans-séquences virtuoses, préparez-vous à un sacré parcours de montagnes russes. »

LA LUNE DE JUPITER KORNÉL MUNDRUCZÓ Un jeune migrant se fait tirer dessus alors qu’il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, Aryan découvre qu’il a maintenant le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s’en échappe avec l’aide du Dr Stern qui nourrit le projet d’exploiter son extraordinaire secret. Les deux hommes prennent la fuite en quête d’argent et de sécurité, poursuivis par le directeur du camp. Fasciné par l’incroyable don d’Aryan, Stern décide de tout miser sur un monde où les miracles s’achètent. Ce type est fou. Kornél Mundruczó est dingue. Il y a trois ans, dans White Dog, il imaginait Budapest envahi par des chiens : sous la houlette d’une sorte de Spartacus, ils entreprenaient une lutte féroce contre les hommes qui, durant des siècle, les avaient humiliés et asservis. La Lune de Jupiter est, à nouveau, un film étonnant, détonant (on

— MAD MOVIES

l’aime ou on le déteste, pas de juste milieu), totalement impressionnant, incongru jusqu’à l’insolence. Formellement, c’est une splendeur : une suite de plans séquence où la caméra tourne autour des corps, des visages, sans cesse et pas n’importe comment. À l’heure où les idées liberticides et souverainistes du premier ministre de Hongrie Viktor Orbán gangrènent la politique intérieure et extérieure du pays, la thématique adoptée par Kornel Mundruczo trouve une belle résonance. Avec ce film hybride au carrefour du cinéma social et de genre, Kornel Mundruczo est animé par la colère, une rage sans limites contre la bêtise, l’aveuglement et l’intolérance. C’est avec une éclatante vigueur qu’il affirme que l’espoir, s’il existe encore, ne pourra venir que de l’autre. Réalisation KORNÉL MUNDRUCZÓ

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Documentaire

Durée 2h35’ Hong-Kong 2017

Couleur VOSTF

2è semaine

ARGENT AMER (BITTER MONEY) WANG BING 13

À peine sortis de l’adolescence, Xiao Min, Ling Ling et Lao Yeh ont des rêves plein la tête. Quittant leur village du Yunnan, ils partent grossir la main d’œuvre de Huzhou, une cité ouvrière florissante des environs de Shanghaï. Soumis à la précarité et à des conditions de travail éprouvantes, ils veulent quand même croire en une vie meilleure. Wang Bing a décidé dans Argent amer de suivre des jeunes Chinois, employés dans des ateliers de textile. Avalés par les usines, ils exercent des tâches répétitives de sept heures à minuit et parfois sans contrepartie financière. Cette jeunesse exploitée ne perd pour autant pas ses rêves ni ses espoirs. C’est pourquoi Wang Bing a choisi de s’intéresser à leur quotidien pour en faire de vrais héros de cinéma. Argent amer a été tourné entre 2014 et 2016 à Huzhou, une ville de la province du Zhejiang qui regroupe 18 000 entreprises de petites confections et emploie 300 000 ouvriers venus du Yunnan, du Guizhou, du Jiangxi, de l’Anhui et du Henan.

Dans son avant dernier long métrage Ta’Ang, le cinéaste chinois Wang Bing retraçait l’exil d’une minorité ethnique birmane prise au cœur de la guerre civile à la frontière chinoise. Argent Amer, son nouveau documentaire, décrit un autre exil : celui de populations de la province du Yunnan (dont Wang Bing a déjà filmé les coins désolés dans Les trois sœurs du Yunnan) vers la ville de Huzhou située à l’ouest de Shanghai. C’est une nouvelle pièce dans son grand portrait des mutations économiques en Chine, et de leur impact sur les individus.

Réalisation WANG BING


Drame 3è semaine

France 2017

Avec

SARA FORESTIER REDOUANNE HARJANE JEAN-PIERRE LÉAUD

Durée 1h36’ Couleur

« Le premier long métrage en tant que réalisatrice de Sara Forestier est une romance sensible entre deux écorchés. » — LIBÉRATION

M SARA FORESTIER Mo est beau, charismatique, et a le goût de l’adrénaline. Il fait des courses clandestines. Lorsqu’il rencontre Lila, jeune fille bègue et timide, c’est le coup de foudre. Il va immédiatement la prendre sous son aile. Mais Lila est loin d’imaginer que Mo porte un secret : il ne sait pas lire. M est le premier long métrage réalisé par Sara Forestier, qui a mis sept ans à en écrire le scénario. Elle confie : «J’ai besoin de temps pour faire bien les choses. J’ai mis énormément de temps à trouver mon acteur principal, c’est ce qui m’a fait prendre beaucoup de retard. Je ne regrette pas. Il le fallait car c’est un rôle qui était très compliqué. Et puis dans tout ce parcours, j’ai pu bien faire mûrir mon film.» Après deux courts et un moyen métrage, l’actrice Sara Forestier livre un premier longmétrage qui semble représenter pour elle un récit personnel et intime. Très inspirée du travail de Kechiche, l’actrice-réalisatrice brille avant tout par l’interprétation qu’elle donne

à la jeune Lila. Pour un premier film, Sara Forestier signe un drame à fleur de peau, belle histoire traitée avec le respect, la sensibilité, la pudeur et l’authenticité que réclamait son sujet difficile. Mais ce qui fascine le plus dans cet attachant long-métrage balbutiant et pourtant maîtrisé, c’est avant tout la justesse du regard, qui ne manque pas une occasion de convoquer l’empathie sans jamais en faire trop, sans jamais ressentir le besoin de recourir à l’appuyé ou au sur-signifié.

Réalisation SARA FORESTIER


Drame

France 2017

Avec

4e semaine

SANDRINE BONNAIRE MOUNA FETTOU KAMAL EL AMRI

Durée 1h42’ Couleur

« Gaël Morel et Sandrine Bonnaire unissent leurs talents et nous proposent une histoire optimiste sur fond de délocalisation. »

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PRENDRE LE LARGE GAËL MOREL Edith, 45 ans, ouvrière dans une usine textile, voit sa vie bouleversée par un plan social. Loin de son fils et sans attache, plutôt que le chômage, elle est la seule à choisir de rejoindre son usine délocalisée au Maroc. C’est en évoquant avec son père la situation du textile à Villefranche-sur-Saône, où il a longtemps travaillé lui-même comme ouvrier, que Gaël Morel a eu l’idée de cette femme qui accepte un reclassement au Maroc. Le cinéaste a ainsi voulu, avec Prendre le large, rendre hommage au milieu ouvrier d’où il vient. Gaël Morel, qui s’est d’abord fait connaître grâce à son rôle dans Les Roseaux sauvages d’André Téchiné en 1994, réalise son cinquième long-métrage. Après avoir dirigé Catherine Deneuve dans Après lui en 2007, il confie cette fois à Sandrine Bonnaire le soin d’incarner cette femme digne et bien déterminée à transformer ce qui ressemble à

— LIBÉRATION

un piège en une renaissance. Souhaitant rendre hommage au milieu ouvrier dont il est issu, le réalisateur installe son décor dans l’un des secteurs les plus sinistrés de l’économie française, celui qui chaque année laisse sur le carreau des salariés désarçonnés par les propositions de reclassement indignes qui leur sont faites. A contre-courant du modèle habituel de l’immigration économique, le film porte un regard poignant mais optimiste sans jamais être naïf sur les différences culturelles et la difficulté à les surpasser.

Réalisation GAËL MOREL


Comédie

France 2017

Avec

Dernière semaine

LAETITA DOSCH GHANEM ZRELLI NOOMANE HAMDA

Durée 1h37 Couleur

« Une Laetitia Dosch épatante dans ce portrait de trentenaire en crise. » —LIBÉRATION

JEUNE FEMME LÉONOR SERRAILLE Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache. La réalisatrice Léonor Serraille livre un regard fantaisiste sur la liberté conquise d’une jeune fille d’aujourd’hui. Ce film a reçu la Caméra d’or lors du dernier festival de Cannes. Hystérique. Totalement… Paula cogne chez son ex qui, évidemment, ne lui ouvre pas. Se cogne la tête contre sa porte, se blesse, engueule flics et aide soignants qui tentent de lui porter secours. Et se retrouve à la rue, avec la chatte de son ex dans un panier. Paumée. Seule. Sans rien. On songe à Anna Thomson dans Sue perdue dans Manhattan d’Amos Kollek. Àl’inverse de tant de ses confrères et consœurs qui préfèrent la perdition, Léonor Serraille, elle, filme un renouveau. Au nom d’une liberté acceptée, peu à peu, et dont les étapes, émouvantes ou burlesques, sont

interprétées par une Laetitia Dosch épatante. Elle ressemble à Shirley MacLaine, jadis, toujours entre éclats et rires. Opposant un esprit libre, fantasque, un peu voyou aux forces aliénantes qui menacent de toute part, la jeune femme improvise avec les moyens du bord, au gré des rencontres et des opportunités, son apprentissage de la vie d’adulte. S’il confirme que le portrait de trentenaire en crise est en passe de devenir un genre cinématographique à part entière, Jeune femme n’en réinvente pas les codes, mais reflète avec une certaine justesse la précarité dans laquelle se débat la jeunesse française d’aujourd’hui.

Réalisation LÉONOR SERRAILLE Récompense CAMÉRA D’OR CANNES 2017


PETIT TNB

France 2017

Durée 45’

4 courts-métrages à partir de 4 ans

Couleur

Tarif unique à 4 €

« On retrouve le charme de l’œuvre originale, qui bouscule l’ordre établi avec une tendre insolence. » — TÉLÉRAMA

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ERNEST ET CÉLESTINE EN HIVER JULIEN CHENG JEAN-CHRISTOPHE ROGER Ernest est un gros ours de Charabie. Il aime jouer de la musique et manger de la confiture. Il a recueilli chez lui Célestine, une petite souris orpheline et ils partagent désormais une maison. Les deux compères ne s’ennuient jamais ! À l’approche des premiers flocons, ils se préparent à l’hibernation d’Ernest : il faut s’occuper de Bibi, leur oie sauvage, qui s’envolera avant les grands froids, se rendre au bal des souris et y fêter le premier jour de l’hiver. Enfin, il ne faut surtout pas oublier de cuisiner de bons gâteaux pour qu’Ernest s’endorme le ventre plein !

Ces deux personnages ont d’abord été les héros des albums de Gabrielle Vincent (éd. Casterman) avant d’être adaptés au cinéma en 2012 par Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar. Forts de ce succès, Ernest et Célestine ont fait l’objet d’une série dont on découvre ici 4 épisodes et un nouveau personnage mystérieux : une souris verte. On retrouve le charme de l’œuvre originale, qui bouscule l’ordre établi avec une tendre insolence. Cette adaptation cinématographique, réalisée par Julien Chheng et Jean-Christophe Roger, reste fidèle au chef d’œuvre de la littérature enfantine imaginée en 1980 par Gabrielle Vincent. Une petite merveille de poésie, dopée par des dessins de toute beauté et un message de tolérance qui fait chaud au cœur. Les parents y prendront aussi du plaisir.


PROFITER

LE CINÉMA DU TNB

VENIR AU CINÉMA 1 rue Saint-Hélier, Rennes Métro et Gare Station Charles de Gaulle Bus Lignes 1, 2 et 11 CONTACT cinema@theatre-national-bretagne.fr 02 99 31 10 13 SUR LE NET T-N-B.fr cine35.com allocine.com

TARIFS CINÉMA

NEWSLETTER Pour recevoir notre newsletter cinéma inscrivez vous sur T-N-B.fr RAPPEL Au Cinéma du TNB la séance commence par le film. Tous les films Étrangers sont en version originale sous-titrée en français.

SAISON 2017/2018 TARIF PLEIN TARIFS RÉDUITS Familles nombreuses Séniors Demandeurs d’emploi Pour tous les mercredis Étudiants, lycéens Abonnés du TNB Enfants (-14 ans) RSA

8,50€

6,50 €

5,50 € 5€ 4,50 €

CARTE SORTIR ! 3€ Billets en vente uniquement au TNB, sur présentation de votre carte. Prise en charge complémentaire du billet par le dispositif Sortir ! géré par l’APRAS. CARTE CINÉMA 5 places non nominatives soit 27 € (valable 1 an)

la place 5,40 €

À L’ATTENTION DES ENSEIGNANTS L’ensemble des films présentés au Cinéma du TNB peut faire l’objet de séances scolaires en matinée sur votre demande. Nous sommes à votre disposition et nous pouvons vous conseiller sur notre programmation actuelle ou à venir. ACCESSIBILITÉ Le Cinéma du TNB est accessible aux personnes à mobilité réduite et aux personnes en situation de handicap sensoriel. Les salles sont équipées de boucles magnétiques. PARTENAIRES Le Cinéma du TNB est adhérent à l’association Française des Cinémas d’Art & Essai et à l’A.C.O.R. Le Cinéma du TNB est une salle proposant une programmation majoritairement européenne. Avec le soutien du programme Média de l’Union Européenne.


Théâtre National de Bretagne Direction Arthur Nauzyciel T-N-B.fr

DÉCOUVREZ

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PROFITEZ DE NOUVEAUX TARIFS L’ABONNEMENT À partir de 3 spectacles, bénéficiez du tarif abonné : 16 € la place (plein tarif) et 11 € la place (tarif réduit). PARTAGEZ LES CARNETS Entre amis ou en famille à partir de 17 € la place, et 8,50 € la place pour le carnet petit TNB. Lieu et horaires 1, rue Saint-Hélier, 35040 Rennes 02 99 31 12 31 du mardi au samedi de 13h à 19h fermeture dimanche et lundi RESTEZ CONNECTÉ SUR LE NET Suivez l’évolution du nouveau site du TNB et notre actualité en nous rejoignant sur les réseaux sociaux et en recevant notre newsletter. Infos et inscription sur T-N-B.f

#TNB171

SONGES ET MÉTAMORPHOSES OVIDE / W. SHAKESPEARE / G. VINCENT Jubilatoire mise en miroir : Guillaume Vincent s’amuse à mettre en regard deux immenses textes, Les Métamorphoses d’Ovide et Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Il tisse les langages, brouille les identités, exalte les paradoxes MAR 05 12 – SAM 09 12 salle Vilar TNB RENCONTREZ L’ÉQUIPE ARTISTIQUE Dialogue à l’issue de la représentation JEU 07 12 CINÉ-CLUB ARTISTES ASSOCIÉS Au travers des oliviers de Abbas Kiarostami présentation de Guillaume Vincent. DIM 03 12 18h salle Jouvet RENCONTREZ L’HISTOIRE #3 L’ÉTREINTE PATRICK BOUCHERON / ADRIEN GENOUDET / PHILIPPE DE JONCKHEERE VEN 01 12 19h Musée de la Danse CONCERT RUFUS WAINWRIGHT Un moment intimiste où l’artiste déploiera son art, au piano et à la guitare. LUN 11 12 20h00 salle Vilar TNB PETIT TNB UDO COMPLÉTEMENT À L’OUEST LA CORDONNERIE Une version décalée et décapante du conte des frères Grimm ! MAR 05 12 – VEN 15 12 salle Parigot TNB


LA SEMAINE AU CINÉMA

VOSTF 1h57 Piccoli

15h45

19h50

19h50

21h40

20h30

15h45

16h00

15h45

16h00

19h50

13h45 13h45 13h45 13h45* 13h45 13h45 13h45 17h30 17h30 17h30 17h30 15h45 17h30 17h30 19h30 19h30* 19h30 19h30 20h15 19h30 19h30

21h30

MER JEU VEN SAM DIM LUN MAR 29 11 30 11 01 12 02 12 03 12 04 12 05 12 Rencontre LE SEMEUR 1h40 Piccoli 19h00* 16h00 Marine Francen *Rencontre avec Mandragore, Laëtitia Rouxel et la Cie OCUS Rencontre AU TRAVERS DES OLIVIERS VOSTF 1h43 Jouvet 18h00* Abbas Kiarostami *Présentation de la séance par Guillaume Vincent

Métamorphose THE LOBSTER Yorgos Lanthimos

Nouveauté LA VILLA 1h47 Jouvet *Séances en SME Robert Guédiguian Jouvet Jouvet Nouveauté NOTRE PAIN QUOTIDIEN King Vidor VOSTF 1h14 Piccoli Nouveauté CHAVELA VARGAS VOSTF 1h30 Jouvet Catherine Gund Piccoli

21h40

21h40

Film AU REVOIR LÀ-HAUT 1h57 Jouvet 21h30 21h30 21h30 Albert Dupontel Piccoli 13h45 13h45 13h45 13h45 Film ARGENT AMER Wang Bing VOSTF 2h35 Piccoli 17h00 Film LA LUNE DE JUPITER VOSTF 2h08 Piccoli 13h45 13h45 Kornel Mundruczo Jouvet 21h30 21h30 21h30 Film M 1h37 Piccoli 17h00 16h00 21h40 13h45 19h50 19h50 Film PRENDRE LE LARGE Gael Morel 1h42 Piccoli 18h00 18h00 15h40 18h00 18h00 Film EX LIBRIS THE NEW YORK PUBLIC... VOSTF 3h17 Piccoli 17h00

Film JEUNE FEMME Léonor Séraille 1h37 Jouvet 15h45 15h45 Petit TNB ERNEST ET CELESTINE EN HIVER 0h45 Piccoli 16h00 16h00 16h00


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