01.01 au 28.01 2014

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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi et dimanche de 14 h à 20 h / lundi de 17 h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h / 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03 SUR RÉPONDEUR 05 46 51 54 04. SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma

TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI LE LUNDI POUR TOUS TARIF JEUNE (– 18 ans), TARIF SEANCES SCOLAIRES ET GROUPES (Centres de Loisirs) CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 24 juin 2014)

6,80 € 5,50 € 4,50 € 4,80 € 3,50 € 48 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune public

FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).

LOULOU ET L’INCROYABLE SECRET de Grégoire Solotareff et Eric Omond • Animation, France, 2013, 1h20, coul. m A partir de 6 ans m Séances tout public: jeudi 2 janvier 16h15 / vendredi 3 janvier 14h30 / samedi 4 janvier 16h30 / dimanche 5 janvier 14h30 m Séances scolaires possibles: lundi 6 janvier 14h30 / mardi 7 janvier 9h30 LE TABLEAU de Jean-François Laguionie • Animation, France, 2011, 1h16, couleur m A partir de 7 ans m Séances tout public: mercredi 22, samedi 25 janvier 14h30 m Séances scolaires réservées aux élèves du dispositif national «Collège au cinéma» POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture 12 Years a Slave de Steve McQueen


Tel père, tel fils / Hirokazu Kore-Eda

[…] Une infinie douceur émane… d’une situation d’une grande cruauté. Deux couples découvrent que leur petit garçon n’est pas le fruit de leurs entrailles: Keita Nonomiya, le fils d’un couple de bourgeois tokyoïtes, et Ryusei Saiki, qui a grandi dans une modeste famille de boutiquiers, ont été échangés à leur naissance, six ans avant le début de l’histoire. L’administration hospitalière les encourage à «régulariser» leur situation en procédant à l’échange des enfants… […] Pour amener ses personnages jusqu’au bout de cette aventure dont d’autres ont fait une comédie satirique (La Vie est un long fleuve tranquille) ou un mélodrame (Le Fils de l’autre), Kore-Eda emprunte le chemin de la poésie. Qu’il filme un marché couvert en béton qu’arpente une silhouette enfantine ou qu’il saisisse au vol une grimace ou un sourire, il le fait avec l’émerveillement inépuisable d’un primogéniteur. A ceci près qu’il est un grand cinéaste, et que, contrairement aux parents infernaux qui vous gavent de petits films de famille, Hirokazu Kore-Eda sait faire de son portrait de famille(s) une image universelle. Thomas Sotinel, Le Monde du 13 mai 2013

Japon, 2013, 2 h, couleur, v.o. Scénario, montage Hirokazu Kore-Eda

Avec Masaharu Fukuyama Machiko Ono, Lily Franky, Yoko Maki… CANNES 2013 : PRIX DU JURY

DU 2 AU 14 JANVIER SORTIE NATIONALE

Suzanne / Katell Quillévéré

[…] Le portrait féminin semble le genre privilégié de Katell Quillévéré. Mais cette fois le portrait est plus ample et de sa petite enfance à sa jeune maternité, sur une vingtaine d’années donc, nous suivons Suzanne. Suzanne petite fille élevée par son papa qui l’aime (mais peut-être un peu moins que sa sœur), Suzanne jeune travailleuse indocile, Suzanne amoureuse emportée, et enfin Suzanne qui enchaîne les mauvais plans, les mauvais choix, le mauvais sort. Le cadre du film est familier, presque étroit: c’est celui d’un naturalisme bien français, à base de réalisme social et d’étude psychologique. Mais ce territoire balisé, Katell Quillévéré l’habite avec beaucoup d’intensité, lui confère une belle densité émotionnelle. Cela tient à une conduite du récit très nerveuse, un sens très sûr de l’ellipse. Et aussi une sensibilité très fine dans l’écriture des personnages, un talent pour les incarner, les rendre attachants et proches. La direction d’acteur joue pour beaucoup: d’un casting en tout point parfait, on dira tout simplement que François Damiens est très émouvant en père aimant mais maladroit et que Sara Forestier est telle qu’on ne l’avait pas revue depuis L’Esquive, embrasée et fulgurante. Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 14 mai 2013

France, 2013, 1 h 34, couleur Scénario et dialogues Katell Quillévéré… Avec Sara Forestier, François Damiens Adèle Haenel, Paul Hamy Corinne Masiero, Karim Leklou… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2013 : CANNES / LA ROCHELLE

DU 2 AU 7 JANVIER SORTIE NATIONALE

Loulou et l’incroyable secret Grégoire Solotareff / Eric Omond

Un loup végétarien et son copain lapin se rendent au Festival de Carne, organisé par une effrayante principauté de carnassiers. Grégoire Solotareff offre à son héros une nouvelle aventure pleine de raffinement. Au charme des décors en 2D, qui évoque autant la palette du fauvisme que les jeux d’ombres du cinéma expressionniste, s’ajoute le plaisir ludique d’un humour permanent. Truffé de doubles sens, ce conte sur l’acceptation de la différence ravit l’esprit, et pas seulement ceux des tout-petits. Eric Vernay, Première 3

Animation, France, 2013, 1 h 20, couleur • à partir de 6 ans •

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 2 AU 5 JANVIER SORTIE NATIONALE


Une femme douce / Robert Bresson

France, 1969, 1 h 28, couleur Scénario, adaptation, dialogues Robert Bresson d’après la nouvelle La douce de Dostoïevski Photo Ghislain Cloquet Son Jacques Lebreton, Urbain Loiseau Musique Henry Purcell, Jean Wiener Montage Raymond Lamy Avec Dominique Sanda, Guy Frangin Jeanne Lobre, Claude Ollier… SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE

DIM 5 JANVIER 20H30 MAR 7 JANVIER 16H15 SAM 11 JANVIER 19H DIM 12 JANVIER 14H30 VERSION RESTAURÉE

Sorti en 1969, deux ans après Mouchette, le rare et sublime Une femme douce est le premier film en couleur de Robert Bresson et sa première adaptation de Dostoïevski. Qu’apporte la couleur à Bresson? Un rendu mat, aussi précis qu’abstrait, du milieu petit-bourgeois qu’il dépeint: soit un monde gris-beige terne, étriqué et sans chaleur, à partir duquel le cinéaste dessine les plans d’une véritable prison. Car, comme toujours chez Bresson, c’est de captivité et d’évasion dont il est question, et à ce titre Une femme douce offre un parfait condensé des obsessions bressoniennes, toujours un peu plus poussées vers l’épure tranchante du trait et l’art de la métonymie. Cet emprisonnement se joue sur deux terrains, étroitement et vicieusement mêlés: l’argent et le couple. Une étudiante sans le sou épouse l’usurier chez qui elle revend des biens pour pouvoir s’acheter livres et cahiers. Leur relation laisse d’emblée planer un doute sur la nature des sentiments qui les lient l’un à l’autre. Lui, comptable froid et rigide, se laisse progressivement envahir par le soupçon et la jalousie. Plus le regard de son mari l’enferme dans une idée d’elle, plus elle lui (et nous) échappe et entretient ses fantasmes d’infidélité. Drame de la jalousie aux accents proustiens, Une femme douce cumule à l’image obstacles et motifs d’enfermement. Le parcours moral, violent et poignant, auquel invite le cinéaste soumet sans cesse le regard à un mouvement de percée, de voyeurisme –«plutôt qu’un janséniste, Bresson est un voyeur», dixit Paul Vecchiali– pour mieux le faire buter sur la matière et le renvoyer à une forme d’impuissance. Quelque chose résiste magnifiquement dans cette tentative d’autopsie d’une femme, d’une âme que l’on découvre par fragments, alors qu’elle s’est déjà donné la mort… […] Choisie par Bresson après une conversation téléphonique, juste pour sa voix, Dominique Sanda impose dès sa première apparition au cinéma une puissance d’incarnation sidérante de beauté et d’étrangeté. Une présence dense et insaisissable, quasi extraterrestre. Alors que la boucle est bouclée et que le film se clôt sur ses premières images, une nouvelle lecture s’impose face à l’écharpe blanche de la disparue, suspendue dans les airs: Une femme douce est le récit de la métamorphose d’une femme en oiseau. L’histoire d’un envol cruel mais aussi étrangement miraculeux. Amélie Dubois Les Inrockuptibles, 30 octobre 2013 4


2 automnes 3 hivers Sébastien Betbeder

Sébastien Betbeder signe avec «2 automnes 3 hivers» l’un de ses films les plus accomplis. Une histoire simple (deux amis, la rencontre avec une fille, le passage de saisons) mais une forme originale pour la raconter. Musicalité, préciosité du style, humour triste et goût des mots qui n’appartiennent qu’au cinéaste confèrent à «2 automnes 3 hivers» un charme tenace et très particulier. Après «Nuage» et «Les Nuits avec Théodore» parions que ce nouveau film permettra de mieux faire connaissance avec une voix singulière du jeune cinéma français. Olivier Père, arte.tv, 18 mai 2013

Le film commence avec un barbu déprimé qui fait un footing à Paris, parce qu’il sait pas quoi faire de ses journées. On pourrait s’attendre au pire. Et le pire arrive en effet. Sauf qu’on en rit beaucoup. De ce point de vue là, 2 automnes 3 hivers est une comédie réussie. C’est un film plein de vie, et qui flirte avec la mort. Alors rien d’étonnant à croiser sur une route enneigée le fantôme de papa. Ni de discuter avec l’esprit de sa sœur. De ce point de vue là, 2 automnes 3 hivers est un film fantastique. L’histoire est racontée de manière originale : les personnages parlent parfois à la caméra, citant Eugene Green, Judd Appatow, ou Michel Delpech. Pourtant le film n’est jamais prisonnier de ses références. Sincère, personnel, et sans posture, il suit son chemin. Son apparente simplicité me rappelle les films de Truffaut. De ce point de vue là, 2 automnes 3 hivers est un beau film. Je crois que le sujet du film, c’est le couple. Ce que ça implique d’aimer quelqu’un, et ce à quoi il faut parfois renoncer. Mais peut-être pas. En tout cas, c’est une émouvante histoire d’amour. Les moyens. J’imagine qu’il y en a eu très peu. En fait, on ne s’en rend pas compte. C’est même une des réussites du film: la mise en scène est en adéquation avec son économie. De ce point de vue là, c’est une super production. Un film, c’est aussi souvent le portrait de son auteur, de ses acteurs, et aussi de tout ce qui échappe au réalisateur, et qui permet de dresser le portrait d’une époque. Et de ce point de vue là, 2 automnes 3 hivers est aussi un très beau documentaire. Namir Abdel Messeeh, cinéaste ACID 5

France, 2013, 1 h 31, couleur Scénario Sébastien Betbeder Photo Sylvain Verdet Son Roman Dymny Musique Bertrand Betsch Montage Julie Dupré Avec Vincent Macaigne, Maud Wyler Bastien Bouillon, Audrey Bastien Pauline Etienne, Thomas Blanchard Jean-Quentin Châtelain… CANNES 2013 / ACID

DU 8 AU 14 JANVIER EN EXCLUSIVITE


L’Escale / Kaveh Bakhtiari

La séance du lundi 13 janvier à 20 h15 sera suivie d’un entretien vidéo avec Kaveh Bakhtiari, réalisé par le Groupement National des Cinémas de Recherche (durée : 17’).

• Beau. (LE MONDE) • Implacable (LIBÉRATION) • Bouleversant. (LA CROIX) • Intense. (TÉLÉRAMA) • Sidérant (LE CANARD ENCHAÎNÉ) • Saisissant.(JDD) • Passionnant. (STUDIOCINÉ LIVE) • Exemplaire. (AVOIRALIRE.COM)

Suisse / France, 2013, 1 h 40, couleur Réalisation, image et son Kaveh Bakhtiari Collaboration artistique Marie-Eve Hildbrand Montage Kaveh Bakhtiari, Charlotte Tourres Sou Abadi Musique Luc Rambo

SOUTIEN ACID / RECHERCHE FESTIVALS 2013 : CANNES

QUINZAINE RÉALISATEURS / LA ROCHELLE / LUSSAS…

DU 8 AU 13 JANVIER

EN EXCLUSIVITE

«Mon objectif était de vous faire ressentir avec les tripes l’expérience de la clandestinité.» A l’issue de la projection de L’Escale à la Quinzaine des réalisateurs, il suffisait de regarder le visage chaviré d’émotion de son voisin de fauteuil pour savoir que Kaveh Bakhtiari, trente-quatre ans, avait réussi son pari. Sur la scène, ce réalisateur suisso-iranien (…) était accompagné de deux des protagonistes de son documentaire: anciens clandestins enfin tirés d’affaire après avoir connu l’enfer d’un interminable purgatoire en Grèce. […] L’aventure risquée de L’Escale a commencé par une invitation dans un festival de cinéma. Kaveh Bakhtiari s’apprête à se rendre en Grèce pour y présenter un court métrage de fiction (La Valise) quand il apprend que son cousin, exilé iranien, s’y trouve aussi. Celuici vient de purger trois mois de prison pour immigration illégale. Le réalisateur décline l’invitation et s’installe avec son cousin et d’autres clandestins dans la «pension»: une vieille buanderie transformée en appartement refuge dans la banlieue d'Anthènes. Il y restera près d’un an. «J’ai voulu m’enfermer avec eux, m’imposer la même discipline, sortir très peu, ne jamais éveiller l’attention, raconte-t-il. Il fallait à tout prix éviter de mettre en danger ces miraculés qui avaient déjà réussi à arriver jusque là sans se noyer, mourir de froid ou se faire tuer dans les montagnes. J’ai tourné avec une petite caméra numérique: aux yeux de la police et des passeurs, je devais avoir l’air d’un touriste.» A la fois éthiques et esthétiques, ces parti-pris ont fait du film ce qu’il est: une immersion totale –jusqu’à l’asphyxie– au sein d’une drôle de famille recomposée. Le plus jeune a seize ans, le plus âgé, une quarantaine d’années. Et pour une fois, nous sommes avec eux, de leur côté, celui de la clandestinité. Tous veulent partir, sortir de Grèce pour gagner des pays plus accueillants, en Scandinavie notamment. Tous risquent la prison, l’expulsion, voire pire… Peu à peu, on apprend à les connaître, à les aimer (…) On tremble avec eux quand des flics passent au coin de la rue, on se révolte face à l’attente insupportable ou aux exigences des passeurs, on retient nos larmes quand ils parviennent à joindre leurs parents et que leurs voix s’étranglent au bout du téléphone. Comment ne pas rire aussi quand on les voit s’acharner à coller des lentilles bleues sur la pupille d’un candidat au départ, contraint de ressembler à la photo de son faux passeport? Comme si «la pension», ce havre à la fois chaleureux et mortifère, allait être évacuée le lendemain, L’Escale rend palpable l’intensité extraordinaire des liens qui s’y nouent… Mathilde Blottière, Télérama, 15 mai 2013 6


Festival Télérama/ AFCAE 15 au 21 janvier

En collaboration avec l’Association Française des cinémas d’Art et d’Essai, l’occasion de voir ou revoir une sélection de films marquants de l’année 2013 –choisis par la rédaction de Télérama. Le tarif est de 3 euros la place. Sur présentation du pass à découper dans les numéros de Télérama des 8 et 15 janvier –complété du nom et de l’adresse du porteur– sera remis une carte valable pour deux personnes durant toute la manifestation (sinon tarifs habituels).

Frances Ha / Noah Baumbach

C’est une danseuse qui ne danse pas bien. Une gaffeuse qui parle trop et provoque la gêne dans les dîners. Une timide contrariée qui en rajoute dans l’exubérance et la crânerie. Une hétérosexuelle qui réserve ses déclarations d’amour à une femme… Une Californienne de Sacramento perdue dans New York, où l’on ne peut plus habiter «si l’on est artiste et qu’on n’est pas riche». Bref, une ado pas terminée, et scotchée à son smartphone. Trop grande, trop romantique, plus maladroite qu’un girafon, elle échoue dans tout ce qu’elle entreprend (y compris un bref séjour à Paris) et n’en finit pas de se prendre les pieds dans le tapis de la vie. Elle s’appelle Frances Ha, elle a vingt-sept ans, elle aime «les choses qui ressemblent à des erreurs», elle est incarnée par Greta Gerwig, et vous allez adorer l’adorer… […] C’est Godiche la magnifique. Plus elle est embarrassante, et plus on a envie de l’embrasser. Le réalisateur, Noah Baumbach, ne s’en prive d’ailleurs pas: chacun de ses plans sur elle est un baiser ébahi. Avec Greta Gerwig, Noah Baumbach a trouvé une interprète idéale pour son cinéma charmeur, bavard, rapide, mutin, un rien potache, qui emprunte à Woody Allen, période Manhattan, et à la Nouvelle Vague française, style Bande à part et Jules et Jim. Jérôme Garcin Le Nouvel Observateur, 1er juillet 2013

USA, 2013, 1 h 26, noir et blanc, v.o. Scénario Greta Gerwig, Noah Baumbach Avec Greta Gerwig, Mickey Sumner Adam Driver, Michael Zegen…

MER 15 à 14H SAM 18 à 18H45 LUN 20 à 14H15 MAR 21 à 20H45

Le Géant égoïste / Clio Barnard

Cette chronique enfantine est à la fois d’une violence et d’une tendresse inouïes. Dans une zone industrielle à la grisaille étrangement poétique (un quartier populaire de Bradford, au nord de l’Angleterre), l’amitié de deux adolescents, l’hyperactif Arbor et le nounours Swifty, se heurte à l’incompréhension ou à la rapacité des adultes. Ils croisent la route d’un ferrailleur, une sorte d’ogre de personnage de conte, le «géant égoïste» du titre… et l’aventure peut commencer. L’alacrité de la peinture sociale n’empêche pas les envolées imaginaires liées aux chevaux qui paissent dans les prés avoisinants, métaphore paradoxale de liberté et d’apprivoisement, comme le faucon de Kes, la première œuvre majeure de Ken Loach. Clio Barnard était jusqu’ici documentariste et plasticienne. Elle prouve avec The Selfish Giant qu’elle maîtrise aussi bien le réalisme saisissant des lieux et des personnages (la direction d’acteurs, à commencer par les deux gamins, est stupéfiante) que la capacité à transcender l’horreur du quotidien par la poésie du regard. Il en résulte un film d’espoir «malgré tout», bouleversant par sa beauté sans fioriture comme par l’émotion brute qu’il dégage. Yann Tobin, Positif, juillet-août 2013 7

Grande-Bretagne, 2013, 1 h31, coul., v.o. Scénario Clio Barnard

Avec Conner Chapman, Shaun Thomas Sean Gilder, Siobhan Finneran…

MER 15 à 16H / VEN 17 à 20H45 DIM 19 à 19H / LUN 20 à 16H MAR 21 à 14H


La Grande Bellezza / Paolo Sorrentino

Italie, 2013, 2 h 22, couleur, v.o. Scénario Paolo Sorrentino Avec Toni Servillo, Sabrina Ferilli, Luis Tosar, Carlo Verdone…

MER 15 à 18H VEN 17 à 16H SAM 18 à 20H45 LUN 20 à 14H

A Rome, Jep Gambardella est un roi. Le roi des mondains, grand séducteur, journaliste à succès. Dans sa jeunesse, il a écrit un roman, L’Appareil humain, qui lui a valu un prix. Depuis, il ne sait pas très bien quoi faire de sa vie, s’évertuant à gâcher son talent, passant l’essentiel de son temps à observer, d’un regard à la fois cynique et désabusé, cette faune romaine qu’il connaît si bien. Jep le magnifique, en somme, qui, comme Gatsby, connut le grand amour, mais qui jamais ne mit sa vie en danger. Une grande partie de La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, repose sur les épaules de l’acteur Toni Servillo, qui s’avère être à Sorrentino (il jouait dans Il Divo, Les Conséquences de l’amour et L’Uomo in Piu), toutes proportions gardées, ce que Mastroianni fut à Fellini. La comparaison ne s’arrête pas là: Servillo et Mastroianni sont tous les deux des observateurs lucides du monde qui les entoure. Et si les fêtes des années 2000 n’ont rien à voir avec celles des années 1960 –Berlusconi est passé par là– le tourbillon des mondanités est toujours aussi vain. Sans être un chef-d’œuvre, La Grande Bellezza s’inscrit dans la lignée des films romains mélancoliques: La Dolce Vita, Roma ou La Terrasse. Sorrentino le dit lui-même, «c’est un film totalement débiteur du grand cinéma italien, Scola, Fellini, Ferreri, Monicelli…» Comme chez Scola, on babille sur tout et rien, on cancane, on «ragote» jusqu’à plus soif… Franck Nouchi, Le Monde du 13 mai 2013

La Danza de la realidad Alejandro Jodorowsky

France / Chili, 2013, 2 h 10, couleur, v.o. Scénario Alejandro Jodorowsky Avec Brontis Jodorowsky Pamela Flores, Jeremias Herskovits Alejandro Jodorowsky…

MER 15 à 20H45 SAM 18 à 14H15 DIM 19 à 16H30 LUN 20 à 20H30 MAR 21 à 16H

Après vingt-trois ans d’absence, l’extravagant cinéaste chilien, Alejandro Jodorowsky (quatre-vingt-quatre ans) revient avec une autobiographie fellinienne et habitée… Sensation qu’il trousse des dizaines de films en un pour rattraper le temps perdu. Avant qu’il ne soit trop tard. Le réalisateur de El Topo sait toujours bâtir des univers ésotériques en ébullition. Sa jeunesse de fils de Juifs russes émigrés à Tocopilla, «Jodo» l’évoque comme si c’était du Tod Browning (le cirque, les éclopés à la Freaks) ou Fellini (le cirque, le train de souvenirs qui déraillent à la Amarcord) sans grand souci de vraisemblance (du Chili des années 30 de Jodorowsky gamin à celui de Pinochet, il n’y a qu’un pas). Le beau geste du film est d’exorciser coûte que coûte les démons familiaux par le fantasme, avec générosité et perversité: Jodorowsky se réinvente en gamin «queer» à boucles d’or, imagine sa mère ne s’exprimant qu’en chantant comme à l’opéra et veillant sur lui comme la fée de Pinocchio. Mais c’est le père, communiste stalinien menant le foyer d’une main d’acier, qui devient la figure centrale lorsque ses projets d’assassinat politique tournent à l’odyssée barrée dans la seconde moitié du film. Humaniser ce géniteur pas tendre, c’est aussi lui faire subir un calvaire christique, torture par des agents anachroniques de la CIA comprise. Le traitement de choc par procuration sur papa est en fait beaucoup plus tordu, puisque c’est Brontis, le propre fils de Jodorowsky, qui joue le père (et donc son grand-père)… Qu’on y croie ou non, la thérapie familiale passe merveilleusement à l’écran. Ingérer l’ennemi, réunir ce qui est irréconciliable pour laisser le champ libre à une poésie constante: la magie peut-être, le cinéma sans doute. Léo Soesanto Les Inrockuptibles du 4 septembre 2013 8


Festival Télérama/ AFCAE 15 au 21 janvier

Heimat / Edgar Reitz

I. Chronique d’un rêve - II. L’Exode

[…] Heimat –l’histoire d’une famille allemande au XIXe siècle– est en noir et blanc, un noir et blanc magnifique, profond, contrasté, éclaboussé parfois de touches de couleur, le bleu des fleurs des champs, le noir-rouge-or du drapeau allemand, le jaune presque orangé des louis d’or (on songe aux Rapaces de Stroheim, où déjà l’or brillait)… […] Le film d’Edgar Reitz est une fresque intime, dont les proportions impressionnantes permettent de révéler une foule de ces détails qui font de la vie des humains ce qu’elle est. Cette vie, ces vies plutôt, car le récit les multiplie, sont contées avec le souci de ne pas céder au spectaculaire, de faire en sorte, au contraire, que tout passe, à commencer par ce qui peut sembler a priori insurmontable: les événements les plus tragiques contenus dans le récit sont observés à travers le prisme du temps, celui qui passe pour les personnages, celui qui a passé depuis que ceux-ci ont disparu. Les quelque quatre heures de projection se terminent par la lecture d’une lettre, authentique, retrouvée dans un grenier de Gehlweiler parmi d’autres qui ont elles aussi servi à Reitz et à son coscénariste, Gert Heidenreich. Moment de grâce absolue, point d’orgue de ce nouveau et passionnant Heimat. Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur, 17 octobre 2013

Allemagne /France, 2013, scope-noir et blanc et effets couleur, v.o. Scénario Edgar Reitz, Gert Heidenreich Avec Jan Dieter Schneider, Antonia Bill Maximilian Scheidt, Marita Breuer…  à voir impérativement dans l’ordre I. Chronique d’un rêve (1 h 47)

JEU 16 à 14H / DIM 19 à 14H30 II. L’Exode (2 h 08)

JEU 16 à 16H30 / DIM 19 à 17H

L’Inconnu du lac / Alain Guiraudie

[…] Au bord de ce lac, à la fois espace utérin, gouffre dangereux, miroir et mirage, surface plane et profonde comme un écran (le plan d’eau et le plan drague fusionnent ici avec le plan de cinéma), en ce coin de nature revenu à l’archaïsme des origines, petit domaine des dieux grecs où les corps ne sont pas seuls à être mis à nu, se joue une ronde parfaitement réglée entre la vie et la mort, l’érotisme et le danger, la passion et l’amitié, l’exultation fugace de la chair (et Guiraudie y va franchement) et la respiration durable des sentiments. Tiraillé entre Michel et Henri, Franck l’est entre deux philosophies des relations, deux choix de vie : partager sans baiser ou baiser sans partager, la durabilité féconde ou la fulgurance risquée, telle est l’alternative cornélienne qui s’offre à Franck. Franck, Michel et Henri sont des personnages puissants parce qu’ils sont incarnés par des acteurs extraordinaires. Pierre Deladonchamps, parfait d’innocence, de désir et de terreur mêlés, Christophe Paou, superbe de charisme anxiogène, et Patrick d’Assumçao, aussi magnifique et bouleversant que son personnage, les trois déroulant avec une aisance impériale des dialogues d’une force et d’une finesse rares. Les seconds rôles sont au diapason et parviennent tous à exister, distillant des touches de fantaisie comme des respirations. On terminera par le plus beau personnage de ce film: la mise en scène. Regard sans jugement sur les divers protagonistes, sismographe sensible des lieux et des éléments (eau, lumière, espaces, le vent dans les arbres et le clapotis du lac faisant office de BO, ciels, pénombre…), théâtre plagiste avec ses rituels, ses entrées et sorties, Guiraudie déploie tout ça avec une force tranquille, une limpidité et une modeste évidence de chaque instant. Lui aussi semble atteindre la rive du lac, celle de la plénitude enfin accomplie de son fantastique potentiel de cinéaste, qui nous avait pourtant déjà ravis à maintes reprises… Chef-d’œuvre. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 12 juin 2013 9

France, 2013, 1 h 37, couleur Scénario Alain Guiraudie Avec Pierre Deladonchamps Christophe Paou, Patrick Dassumçao…  film interdit aux moins de 16 ans

JEU 16 à 19H VEN 17 à 18H45 DIM 19 à 20H45 LUN 20 à 18H45


Inside Llewyn Davis / Joel & Ethan Coen

USA, 2013, 1 h 45, couleur, v.o. Scénario Joel et Ethan Coen Avec Oscar Isaac, Carey Mulligan John Goodman, Garrett Hedlund Justin Timberlake…

JEU 16 à 21H DIM 19 à 14H15 LUN 20 à 16H45 MAR 21 à 18H 30

USA, 2013, 1 h 38, couleur, v.o. Scénario Woody Allen Avec Alec Baldwin, Cate Blanchett Louis C.K., Bobby Cannavale Andrew Dice Clay, Sally Hawkins…

VEN 17 à 14H SAM 18 à 16H45 LUN 20 à 20H45 MAR 21 à 14H 30

Les frères Coen ont toujours eu une profonde affection pour les perdants. Avec Llewyn Davis, chanteur de folk imaginaire du début des années 1960, ils ont trouvé leur champion de l’échec. Le héros de leur nouveau film rate tout ce qu’il entreprend avec une application qui force le respect. Llewyn Davis, c’est le frère en déveine du professeur de sciences de A serious man qui se trouverait plongé dans un cauchemar à la Barton Fink. Mais un cauchemar irrésistible, tant les frères Coen ont le don de faire rire des malheurs de leurs personnages tout en les rendant incroyablement attachants. Dans un gag récurrent génial, un chat roux oblige le héros à cavaler dans tout New York. Détail qui a son importance: l’animal fugueur se nomme Ulysse… La vie de bohème de Llewyn Davis prend vite des allures de mini-odyssée des temps modernes, jalonnée de rencontres avec des créatures inquiétantes et grotesques… Inside Llewyn Davis, en fait, c’est la version urbaine et nocturne de O brother où un taulard au prénom mythologique traversait le Mississippi haut en couleur de la grande dépression pour retrouver son foyer. Après le blues rural des années 30, les frères Coen font revivre la scène folk des sixties avec une minutie d’archéologues. De nombreuses images s’inspirent des pochettes de disques de l’époque et la somptueuse photographie donne une patine vintage à la reconstitution des clubs enfumés de Greenwich Village. Toutes les chansons sont jouées «in extenso» et sans play-back, que leurs interprètes soient professionnels (Justin Timberlake, étonnant en «folkeux» propre sur lui) ou amateurs très doués, comme Oscar Isaac. L’acteur, et désormais chanteur, de tous les plans ou presque, est bluffant. Il ne dissimule pas la dimension pitoyable et le caractère parfois odieux de Llewyn, mais bouleverse dans la peau de ce créateur sincère, victime de son intégrité radicale. Samuel Douhaire Télérama, novembre 2013

Blue Jasmine / Woody Allen

La dégringolade a un visage, celui de cette Jasmine cafardeuse, «blue» en anglais. Elle vivait la grande vie à New York, épouse d’un homme d’affaires richissime. Elle débarque à San Francisco seule, gavée d’anxiolytiques et criblée de dettes, avec des bagages Vuitton, une veste Chanel et une allure altière comme seuls vestiges de ses années fastes… […] C’est un personnage pathétique et spectaculaire, risible et bouleversant. Il n’y a que Woody Allen pour tenir cet alliage instable pendant tout un film. C’est même une vertu qu’il cultive avec le temps, et porte aujourd’hui à un degré de maîtrise sensationnel… […] L’irrésistible, dans ce personnage, c’est qu’elle est non pas une folle, mais l’exagération –légère– de névroses très partagées aujourd’hui. Chacun pourra se reconnaître un tant soit peu… […] Envers elle, Woody Allen le fabuliste se fera cruel comme il ne l’a jamais été avec aucune de ses héroïnes –c’est pourquoi la solidité, la dureté de Cate Blanchett sont si indispensables. A l’évidence, il s’en prend, à travers Jasmine, à notre époque, avec le regard sans pitié de celui qui en a connu d’autres– d’époques. Bourgeoise cousue de fil blanc, petite grande dame de pacotille, la belle semble s’approcher toujours plus près du précipice. Pourtant, une anecdote, au passage, laisse filtrer un peu de compassion, un début d’espoir, une lueur. Aux deux tiers du film, Jasmine s’attarde un moment sur le sens de son (faux) prénom. La fleur de jasmin bleue, assure-t-elle, est une variété qui s’épanouit seulement sur le tard, à la tombée du jour… C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Louis Guichard, Télérama, septembre 2013

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Festival Télérama/ AFCAE 15 au 21 janvier

La Vie d’Adèle / Abdellatif Kechiche

[…] La singulière puissance de La Vie d’Adèle tient d’abord à cette poétique des peaux qu’il instaure, un tel climat d’épiphanie que la candeur des premières fois du personnage se fait nôtre, et que non, non, peut-on croire le temps de la projection, jamais nous n’avions vu auparavant au cinéma une jeune femme embrasser, baiser, pleurer, s’ébrouer ainsi dans la passion. Le premier regard du film cueille Adèle sur le chemin du lycée, pour ne la relâcher que près de dix ans plus tard. C’est alors une jeune fille qui ne sait pas encore combien on peut la trouver belle, avide d’une culture, curieuse de vertiges amoureux… […] C’est alors que lui apparaît Emma, dans une scène de coup de foudre d’une grâce inouïe, selon un régime de surgissement improvisé pour lequel la langue anglaise a une très belle expression, dont le français ne sait pas traduire la charge poétique: «out of the blue». Et, fort opportunément, Emma a la crinière bleue. Bleue comme ses yeux, comme les bagues de la première fille qu’Adèle a embrassée, dans un malentendu, ou comme la lumière de néon où elle s’engouffrera pour prendre congé une fois éclipsé le temps de leur amour. Emma est lesbienne, le sait et ne s’en cache pas, alors qu’Adèle est peut-être simplement folle amoureuse d’elle. Elle a quelques années de plus, des parents ouverts et instruits, l’ambition d’être artiste (elle est peintre). De son amante, elle fait sa muse, mais son dédain pour sa vocation à devenir institutrice ne s’abolit que dans la jouissance, l’ivresse de leurs étreintes. Des scènes d’amour dont la durée, l’impudeur et l’infinie beauté portent un sentiment de jamais vu, en même temps qu’elles dialoguent avec ces sculptures et toiles de maîtres qu’elles vont contempler ensemble avant de se jeter l’une sur l’autre. Le temps file, se dilate, épousant la temporalité déroutante de la séduction puis de l’obsession amoureuse. […] Outre une folle embardée passionnelle, La Vie d’Adèle est un précis d’art du portrait, une étude sur la chair et les visages, une histoire d’éternité du modèle. Julien Gester, Libération du 26 mai 2013

Snowpiercer - Le Transperceneige / Bong Joon-ho

Le cinquième long-métrage de Bong Joon-ho semblerait, à tout observateur superficiel, marquer un changement dans la carrière de son auteur. D’abord, parce que le cinéaste quitte la Corée, dont l’histoire récente et la société étaient au cœur de ses précédents films; ensuite, parce que l’auteur de Mother, The Host semble changer d’échelle économique… […] C’est l’adaptation d’une bande dessinée française, une allégorie futuriste dont le cinéaste n’a gardé que le principe général tout en transformant le déroulement et la nature du récit. Ce qui risquait d’être une lourde et plate métaphore politique est devenu une œuvre cinématographique à la fois divertissante, spectaculaire et foncièrement abstraite, effeuillant différents niveaux de sensation et de réflexion pour parvenir à la nudité de l’idée elle-même. Un prologue situe le contexte dévasté du récit. La terre est entrée dans une période de glaciation, provoquant la fin de la civilisation. Pour survivre, ce qui reste de l’humanité est monté dans un train gigantesque qui roule sans s’arrêter, tournant autour du globe en effectuant un circuit qui devient une échelle de temps… On passe du macrocosme (la civilisation) au microcosme (le train) comme on passe d'un collectif social à la psyché. Quelle mégaproduction hollywoodienne pourrait rivaliser avec cette alliance d'intelligence et d'exultation angoissée? Jean-François Rauger, Le Monde du 29 octobre 2013 11

France, 2013, 2 h 55, scope-couleur Scénario Abdellatif Kechiche, Ghalya Lacroix librement inspiré de Le Bleu est une couleur chaude de Julie Maroh Avec Léa Seydoux Adèle Exarchopoulos Salim Kechiouche…

 film interdit aux moins de 12 ans

SAM 18 à 10H45 DIM 19 à 10H45 MAR 21 à 19H30

Corée du sud / USA, 2013, 2 h 05, coul., v.o. Scénario Bong Joon-ho d’après la bande dessinée de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob Avec Chris Evans, Tilda Swinton Song Kang-ho…

 film interdit aux moins de 12 ans

DIM 19 à 11H et 20H LUN 20 à 18H MAR 21 à 17H


A ciel ouvert / Mariana Otero

Alysson observe son corps avec méfiance. Evanne s’étourdit jusqu’à la chute. Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche. A la frontière franco-belge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté…

La séance du lundi 27 janvier à 20 h 30 sera suivie d’une rencontre avec Mariana Otero.

Des enfants dans une institution, visiblement dans un monde qui nous semble fermé. Mais très vite, une fenêtre s’ouvre. Les enfants s’approchent de nous, jettent d’abord un œil au regard de la caméra, puis la fixent bien en face pour nous entraîner, jour après jour, dans ce lieu de vie où tout repose sur l’écoute et le dialogue. A ciel ouvert, par un montage incisif, sait capter les moments clefs de la thérapie sans jamais enfermer le film et les enfants dans le handicap. Le questionnement permanent sur le rôle de chacun, l’individualisation constante des méthodes de soin, sont réfléchis par une réalisation lumineuse qui sait suggérer les doutes, les fragilités, les incertitudes, les réussites. En voyant le film de Mariana Otero, j’ai pensé à une scène du film de Jean Vigo Zéro de conduite où les enfants volent au ralenti dans les plumes échappées des polochons du dortoir. C’est cette même poésie qui traverse A ciel ouvert où une caméra complice réussit à nous faire entrer sans effraction, avec une infinie tendresse, dans la logique d’une enfance en recomposition. Daisy Lamothe, cinéaste ACID Quelle était votre idée de départ, avant d’aboutir à votre film «A ciel ouvert» ? MARIANA OTERO :Le territoire de ce que l’on nomme «la folie» m’a toujours intriguée, fascinée, voire France / Belgique, 2013, 1 h 50, couleur Réalisation, photo Mariana Otero Son Olivier Hespel, Félix Blume Musique Frédéric Fresson avec la complicité de Mathias Lévy et Antonin Fresson Montage Nelly Quettier SOUTIEN ACID

DU 22 AU 28 JANVIER EN EXCLUSIVITE

effrayée, et en même temps j’ai toujours pensé confusément que l’on pouvait y comprendre quelque chose et, même plus, que la folie avait quelque chose à nous apprendre. Après Entre nos mains, j’ai voulu me confronter à cette altérité contre laquelle la pensée rationnelle semble devoir buter…Au cours de mes longs repérages, j’ai découvert à la frontière franco-belge, un Institut MédicoPédagogique pour enfants quasi unique en son genre en Europe, le Courtil. L’idée inaugurale de cette institution est que les enfants en souffrance psychique ne sont pas des handicapés à qui il manquerait quelque chose pour être comme les autres. Au contraire, au Courtil, chaque enfant est avant tout considéré par les intervenants comme une énigme, un sujet qui possède une structure mentale singulière, c’est-à-dire une manière originale de se percevoir, de penser le monde et le rapport à l’autre. Les intervenants, en abandonnant tout a priori et tout savoir préétabli, essaient de comprendre la singularité de chaque enfant afin de l’aider à inventer sa propre solution, celle qui pourra lui permettre de trouver sa place dans le monde et d’y vivre apaisé… […]J’y ai trouvé une manière d’approcher l’autre qui m’a intimement touchée et qui, je l’espère, traverse le film de bout en bout: quel qu’il soit, l’autre doit avant tout être regardé comme un mystère à nul autre pareil. in Dossier de presse

12


12 Years a Slave / Steve McQueen

Les Etats-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’Etat de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité. Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer sa vie…

Lorsque les lumières de la salle de projection où j’ai découvert 12 Years a Slave se sont rallumées, je me suis senti «totalement sous l’emprise». Tous ceux qui iront voir le film pourront témoigner de la réalité de l’esclavage aux Etats-Unis, et c’est précisément ce que Solomon Northup n’a pas pu accomplir au cours de ses douze années de servitude dans le Sud esclavagiste, même s’il pouvait, en revanche, écrire. Tandis qu’on n’a toujours pas éclairci à ce jour les circonstances de la mort de Solomon Northup, nous savons qu’il a passé le restant de sa vie à raconter ce qu’il avait vécu, et c’est aussi notre devoir. C’est l’un des miracles de l’histoire –et de la littérature– américaine si cet homme sensible d’une grande noblesse et intelligence a survécu à cet enfer pour en témoigner par la suite. Aujourd’hui, cent soixante ans plus tard, la collaboration fructueuse entre un réalisateur noir britannique et un scénariste afro-américain offre une deuxième vie à l’histoire de Solomon Northup. Henry Louis Gates Jr., Université de Harvard NOTES DE PRODUCTION

Familier des histoires fortes, Steve McQueen (Shame et Hunger) a commencé à travailler sur ce projet avant même de découvrir le livre de Northup. L’esclavage était un sujet qui l’intéressait, mais il voulait l’explorer d’un point de vue novateur: celui d’un homme qui a connu la liberté, mais également la servitude la plus injuste. Le réalisateur savait que certains esclaves du Sud ont été kidnappés dans les Etats du Nord, mais ce n’est que bien plus tard qu’il a découvert une autobiographie relatant précisément une telle expérience. 13


USA, 2013, 2 h 13, couleur, v.o. Scénario John Ridley Photo Sean Bobbitt Musique Hans Zimmer Montage Joe Walker Avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender Benedict Cumberbatch, Paul Dano Brad Pitt, Paul Giamatti…

DU 22 JANVIER AU 11 FEVRIER SORTIE NATIONALE

«Je voulais parler de l’esclavage, mais il fait partie de ces sujets dont on se demande sous quel angle les aborder. J’aimais l’idée de commencer le récit avec un personnage libre – à l’image de tous les spectateurs qui découvrent ce film–, un simple père de famille qui est réduit en esclavage suite à un enlèvement, explique le réalisateur. Je l’ai vu [Solomon] comme un personnage capable d’entraîner le spectateur dans les méandres nauséabonds de l’histoire de l’esclavage.» C’est en mentionnant ce thème à sa femme Bianca que celle-ci a déniché le livre de Solomon Northup, ouvrage qui a bouleversé la société américaine à l’époque de sa publication, mais qui n’est plus très connu de nos jours. «Ma femme a trouvé ce livre et dès que je l’ai ouvert, je l’ai lu d’une seule traite. J’ai été choqué et fasciné par cette histoire extraordinaire. Ça me rappelait presque Pinocchio ou un conte des frères Grimm –l’histoire de cet homme arraché aux siens et soumis à une longue succession d’épreuves, mais pour qui brille encore une lumière au bout du tunnel.» […] «Ce récit a beaucoup plus d’ampleur que tout ce que j’ai pu lire ou voir récemment. Je n’arrive pas à croire que je n’aie jamais entendu parler de ce livre. Comment est-ce possible? La plupart des gens aux Etats-Unis à qui je l’ai mentionné n’en ont jamais entendu parler non plus. Pour moi, ce livre –récit incroyable d’un homme plongé dans un monde d’une inhumanité absolue– est aussi essentiel à l’histoire américaine que le Journal d’Anne Franck l’est à l’histoire européenne. Tout le monde connaît cette époque de l’histoire américaine, et pourtant je pense que de nombreux éléments vont surprendre le spectateur, comme ils m’ont moi-même surpris. C’est un honneur et un privilège d’avoir pu adapter ce livre et fait connaître cette histoire au public.» Réputé pour sa capacité à enchaîner des scènes émotionnellement fortes, voire dérangeantes, avec des cadrages à la beauté formelle, digne de tableaux, McQueen a eu ici l’occasion de travailler davantage encore son style si particulier, tout en pouvant affiner ses talents de narrateur. in Dossier de presse

Le Tableau / Jean-François Laguionie

Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, voilà ce qu’un Peintre, pour des raisons mystérieuses, a laissé inachevé. Dans ce tableau vivent trois sortes de personnages: les Toupins qui sont entièrement peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquisses…

Animation, France, 2011, 1 h16, couleur • Pour tous et à partir de 7 ans • COLLÈGE AU CINÉMA

MERCREDI 22 JANVIER 14H30 SAMEDI 25 JANVIER 14H30

Savant mélange d’animation 2D, d’images de synthèse et de prises de vues réelles, Le Tableau de Jean-François Laguionie dévoile un univers pictural délicat et profond, peuplé de personnages aussi beaux que merveilleux, partis en quête de leur créateur. Les décors minutieusement soignés, la qualité des voix et de la musique s’ajoutent au génie de l’auteur et de sa scénariste, Anik Le Ray. Idée originale, nourrie depuis de nombreuses années, Le Tableau s’affirme, d’ores et déjà, comme un classique de l’enfance, à l’instar des précédentes œuvres de Jean-François Laguionie: Gwen et le livre de sable, Le Château des singes et L’Ile de Black Mor. 14


S P E C TAC L E S E N JA N V I E R

Giselle, BALLET DE PERM / 50 DANSEURS

Giselle

DANSE

C’est l’événement «classique» du mois de janvier. Un an après le magnifique Lac des cygnes, le Ballet de Perm et ses cinquante danseurs sont de retour sur la scène rochelaise avec Giselle. Romantisme et grâce infinie, l’école russe nous emmène dans l’univers onirique du chef-d’œuvre créé en 1841 par Jules Perrot. Perfection absolue et magnétisme total, Giselle, remis en lumière par cette compagnie historique, est un joyau immortel. 9 au 12 janvier (5 représentations)

Camille Rocailleux,

OBSTINÉS !

CONCERT VISUEL

Après avoir écrit bien des musiques de scène (Le Dodo de Yannick Jaulin par exemple) et accompagné bien des chanteurs (Camille ou Benjamin Biolay), il dirige cinq musiciens-chanteurs-comédiens et luimême dans un joyeux chantier d’utopie.

Camille Rocailleux

Camille Rocailleux percussions, percussions corporelles, piano I Quentin Allemand percussions, percussions corporelles, bugle, tuba I Julien Vasnier batterie, percussions corporelles I Nicolas Martel comédien, chanteur, danseur I Romie Estèves chanteuse lyrique, danseuse I Joane Calice chanteuse rock, guitare mardi 14, mercredi 15 janvier 20h30

Juliette

CHANSON

Nouvelle création qui sera répétée dans le Grand Théâtre, traduction de l’amour partagé entre Juliette Nour et La Rochelle. vendredi 17, samedi 18 janvier 20h30 / création à La Coursive

Tu tiens sur tous les fronts ! D’APRÈS

CHRISTOPHE TARKOS, MISE EN SCÈNE ROLAND AUZET

Deux acteurs hors normes, Hervé Pierre de la Comédie-Française et Pascal Duquenne, son double silencieux, pour célébrer ce texte qui nous porte des rires aux larmes.

Imani Winds

mardi 21, mercredi 22 janvier 20h30 / jeudi 23 janvier 19h30

Tu tiens sur tous les fronts !

CLASSIQUE

Un quintet à vents absolument unique dans le monde classique qui s’aventure avec bonheur chez Piazzola, Wayne Shorter ou Villa Lobos. Valérie Coleman flûte / Toyin Spellman-Diaz hautbois / Mariam Adam clarinette / Jeff Scott cor / Monica Ellis basson mardi 28 janvier 20 h30

A Queen of Heart

JULIETTE DESCHAMPS AVEC ROSEMARY STANDLEY, chant / SYLVAIN GRIOTTO, piano

SPECTACLE DE

MUSIC-HALL

Belle rencontre entre la chanteuse de Moriarty et l’esprit du music-hall sous le regard aigu de Juliette mercredi 29, jeudi 30 janvier 20h30 Deschamps.

m Réservation des places

A Queen of Heart

u

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: u

LES NUITS, Angelin Preljocaj / LA VERITÀ / MORT D’UN COMMIS VOYAGEUR / SÉQUENCE 8, Les 7 doigts de la main / GOLGOTA, Bartabas

Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.


J

A

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I

E MER 1er

DU 1er AU 7 JANVIER

LOULOU ET L’INCROYABLE SECRET de Grégoire Solotareff, Eric Omond Animation, France, 2013, 1h20, couleur TEL PÈRE, TEL FILS de Hirokazu Kore-Eda Japon, 2013, 2h, couleur, v.o SUZANNE de Katell Quillévéré France, 2013, 1h34, couleur UNE FEMME DOUCE de Robert Bresson France, 1969, 1h28, couleur

R

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LUN 6

MAR 7

14H 18H15 20H30

JEU 2

VEN 3

SAM 4

DIM 5

16H15

14H30

16H30

14H30

14H 18H 20H30

16H15 20H30 18H30

18H15

16H15

20H

14H30 20H30

18H30

18H

20H30

16H15

DU 8 AU 14 JANVIER

MER 8

JEU 9

VEN 10

SAM 11

DIM 12

L’ESCALE de Kaveh Bakhtiari Suisse/France, 2013, 1h40, couleur 2 AUTOMNES 3 HIVERS de Sébastien Betbeder France, 2013, 1h31, couleur TEL PÈRE, TEL FILS de Hirokazu Kore-Eda

16H15

18H

16H

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18H15

16H15 20H 14H

14H 18H 20H

20H45

18H15

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16H45

20H

16H15

19H

14H30

SAM 18

DIM 19

LUN 20

MAR 21

19H

14H15 16H

20H45 14H

14H 20H

UNE FEMME DOUCE de Robert Bresson DU 15 AU 21 JANVIER / FESTIVAL TELERAMA / AFCAE

MER 15

14H FRANCES HA de Noah Baumbach • USA, 2013, 1h26, n. et b., v.o. 16H LE GÉANT ÉGOÏSTE de Clio Barnard Grande-Bretagne, 2013, 1h31, couleur, v.o. 18H LA GRANDE BELLEZZA de Paolo Sorrentino Italie, 2013, 2h22, couleur, v.o. 20H45 LA DANZA DE LA REALIDAD de Alejandro Jodorowsky France/Chili, 2013, 2h10, couleur, v.o. HEIMAT de Edgar Reitz • All./Fr., 2013, n. & b. et effets couleur, v.o. I. Chronique d’un rêve • 1h47 II. L’Exode • 2h08 L’INCONNU DU LAC de Alain Guiraudie • France, 2013, 1h37, coul. INSIDE LLEWYN DAVIS de Joel et Ethan Coen USA, 2013, 1h45, couleur, v.o. BLUE JASMINE de Woody Allen • USA, 2013, 1h38, couleur, v.o. LA VIE D’ADÈLE de Abdellatif Kechiche • France, 2013, 2h55, couleur SNOWPIERCER - LE TRANSPERCENEIGE de Bong Joon-ho Corée du sud/USA, 2013, 2h05, couleur, v.o. MER 22

DU 22 AU 28 JANVIER

VEN 17

18H45 20H45 16H

16H 20H45 18H30

20H45 14H15

14H 16H30 19H 21H

18H45

14H

JEU 23

VEN 24

14H30

LE TABLEAU de Jean-François Laguionie Animation, France, 2011, 1h16, couleur 12 YEARS A SLAVE de Steve McQueen USA, 2013, 2h13, couleur, v.o. A CIEL OUVERT de Mariana Otero France/Belgique, 2013, 1h50, couleur (1)

JEU 16

16H45 10H45

SAM 25

LUN 13

20H15

MAR 14

(1)

16H15 20H15 14H 18H

14H* 16H30

20H30

16H

14H30* 17H* 20H45 14H15

18H45* 16H45*

18H30

10H45* 11H 20H*

20H45* 18H

14H30* 19H30* 17H*

DIM 26

LUN 27

MAR 28

14H30 19H30 17H

17H45

16H 20H45 14H 18H30

14H30 14H30 17H15 20H

16H 20H45 14H 18H30

16H 20H45 18H30

20H30 (2)

La projection de L’Escale du lundi 13 janvier à 20h15 sera suivie d’un entretien vidéo avec Kaveh Bakhtiari, réalisé par le Groupement National des Cinémas de Recherche (durée: 17’).

Festival Télérama / Association française des cinémas d’Art et d’Essai du 15 au 21 janvier 2014: 3€ la place de cinéma sur présentation du «pass» Télérama, valable pour 2 personnes, figurant dans le magazine Télérama des 8 et 15 janvier. [Sinon tarifs habituels]

*

Projections au Grand Théâtre.

(2)

La projection de A ciel ouvert sera suivie d’une rencontre publique avec Mariana Otero, lundi 27 janvier à 20h30. (Pré-vente billetterie à partir du lundi 20 janvier.)

Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


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